Médonée était toutefois fréquemment dehors, car, comme les autres, elle luttait contre l’influence de la Monarchie de la Rose sur place. Elle ne chômait pas, et s’efforçait de trouver des informations sur White Elise, et de récolter des éléments pour permettre à sa Reine de retrouver le contrôle de ses araignées. Médonée cherchait donc à faire des expériences sur les Arachnistes. Élise, très étrangement, n’en avait pas parlé auparavant à Shad... Ce qui était sans aucun doute la preuve que les femmes n’arrêtaient pas. Le pays était en guerre, et risquait bientôt un massacre total, le tout sous l’égide du Roi Cramoisi et de son redoutable allié, Randall Flagg.
« Je vais me charger de faire des copies... Toi, Shad, tu devrais aller te reposer. »
Scybilla se mit alors à sourire, et rajouta rapidement :
« Et désolée de m’être trompée sur tes attributs animaliers, ma chérie... Quelqu’un m’a dit que tu étais une jolie chatte, en fait. »
Un léger silence plana suite à la phrase de Scybilla, dont le sourire, bizarrement, resta niché sur ses lèvres. Que lui cachait-elle donc ? Après ce que Shad avait vécu chez les Hamleigh, la traversée de la ville, Scybilla avait autre chose à lui proposer, un autre allié... Une bonne connaissance pour Shad, que la sorcière avait été chercher.
« J’ai pris la liberté de le laisser entrer dans ta chambre... Mais tu peux l’en faire sortir, si tu veux. »
Bien que Scybilla doute qu’elle veuille le faire... En tout cas, la sorcière n’en dit pas davantage, et Élise s’écarta également. Après cette intervention, elle voulait, non seulement se reposer, mais aussi réunir davantage d’informations sur les Hamleigh, en se rappelant de ce qu’elle savait sur eux, ou en consultant les archives et les livres détenus ici. Shad se retrouva donc à retourner vers sa chambre, située dans une partie de la crypte.
Et, quand elle arriva dans le couloir menant à sa porte, elle put voir... Une série de pétales rouges sur le sol, formant un chemin sinueux menant vers la porte, tandis qu’une odeur sensuelle et tendre régnait dans l’air. La porte était entrouverte, et, quand elle entra, ce fut pour voir que les pétales de roses remontaient jusqu’à son lit. On avait allumé des bougies dans un coin, et l’odeur qu’elle avait pu sentir en approchant, cet agréable parfum, était encore plus fort ici.
« Je suis déçu, Shad... Tu n’as pas enfilé ma superbe tenue ! »
Il était là, dans un coin. Bien sûr, c’était lui ! Alastar Magoa se trouvait là, et tenait entre ses mains la tenue que Shad avait récupéré chez l’amante du Diablotin.
« Pourtant, elle te va à ravir ! poursuivit-il. Tu me fends le cœur, tu sais... Je m’attendais tellement à te surprendre avec cette tenue en venant t’apporter une boîte de chocolat. Les femmes sont si cruelles avec moi, elles oublient le grand sentimental que je suis... »
Pauvre Diablotin !
Comment ne pas avoir envie de le prendre dans ses bras pour le câliner ?