Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)
Posté : 16 sept. 2024 00:54
Je m’effondre. Mastermind a relâché la pression, enfin je pense. Je suis au radar et j’ai encore la tête comme un conduit d’échappement de navette. Je sais que c’est un bordel noir autour de moi mais je n’arrive pas à m’y remettre. J’entends Nika me dire quelque chose alors que je me relève, et je me fais plaquer au sol. J’ai comme un blanc, soudain. Je me relève difficilement et regarde autour. Il fait sombre, la nuit, je suis dehors. Je ne reconnais pas cet endroit encore flou.
« Décidément vous êtes pleine de ressources, sergent. »
Je me retourne beaucoup moins vite que je le voudrais. Mon arme a disparu. J’écarte les bras pour enflammer mes mains.
« T’es un homme mort !
- De toute évidence. »
J’envoies deux boules de feu qui se percutent et éclatent, mais le temps que les flammes disparaissent Mastermind n’est plus là. Soudain on m’attrape les poignets, par derrière. Cet enfoiré est dans mon dos et il me bloque. J’en appelle encore aux flammes mais rien n’y fait. Il force mon poignet à passer devant mon visage, et je vois les flammes qui meurent sans raison apparente.
« Ici tu ne peux rien contre moi, petite peste.
- Tu crois ? »
Un bon coup de talon sur le pied, je rue en tournant les poignets pour me soustraire à une étreinte qui a déjà disparu, tout comme mon adversaire.
« Une vrai sauvage, pas étonnant quand on sait d’où tu viens.
- Le coup de la voix désincarnée, ça fout pas franchement la trouille ! J’te prends d’une main sous dymérite, si tu veux !
- Regarde plutôt ce qui se passe autour de toi ! »
Soudain tout se clarifie et s’anime. Je suis sur une crête, en contrebas se trouve une grotte aux abords jonchés de cadavres. Autour de moi des Celkhanes sont au combat. Elles tiennent la position pour couvrir le vaisseau derrière nous. Mais ces Celkhanes ne sont pas n’importe lesquelles. Pas encore de balafre, mais je reconnais très bien Rayka. Elle est encore plus jeune que dans les visions de la ferme. Swedan aussi est là.
« Sergent ! Bougez-vous le cul ! On va se faire déborder !... Ok ! Couvrez la sortie ! Elles arrivent ! »
Je ne sais pas trop à quoi tient cette opération mais elle se passe mal. Qu’est-ce que ça va être, cette fois ? Je vois de loin une soldate qui sort de la grotte pour se poster et commencer les tirs de suppression. Puis d’autres soldates sortent avec un groupe d’esclaves. Soudain une pluie de roquette s’abat sur la colonne. Armure ou pas tout le monde vol en morceau sous les yeux de Swedan et son groupe.
« Pour ça aussi, je m’en veux. »
Rayka. Elle est juste à côté de moi, debout les larmes aux yeux.
« Désolée, Rinako.
- Sergent ! Répondez ! Sergent Yukimitsu ! »
Yukimitsu ? C’est mon nom, ça ! Et celui de... ma mère ? Mais comment elle aurait pu mourir à cette époque ? La voix désincarnée de Mastermind ne se prive pas de répondre.
« Elle n’est pas morte ce jour-là. En fait elle n’a même pas dû être blessée. »
Le décore change, un couloir large taillé dans la pierre. On doit être dans une sorte de château. Rayka est encore là, et elle se mordille la lèvre sans oser me regarder en face. Alors son maître reprend.
« Rayka s’est fait une raison. Le sergent Yukimitsu, première du nom, n’avait pas eu de chance. Et il fallait se venger des méchants rebelles tekhans qui l’avaient tuée. Rayka se torture encore avec cette histoire, comme avec toutes les autres depuis. Mais ce n’est pas à elle que tout cela s’adresse. »
Bien sûr que non, c’est à moi. Je vois Rayka et une autre soldate débouler au fond du couloir. Équipement léger, suppresseurs fixés : ça sent l’élimination à plein nez. Elles approchent à pas rapides et silencieux, l’arme à l’épaule. Ne sachant trop quoi faire je les suis, mais l’autre Rayka me retient par le bras.
« N’y va pas, Rinako ! »
Mais j’y vais, presque malgré moi. je les suis à travers les couloirs jusqu’à une grande porte. Elles se postent, échangent un regard, puis entrent ensemble. Une chambre, grande et luxueuse. Au pied du lit une femme est affalée par terre, une Neko allongée avec la tête sur ses jambes. Elles sont nues toutes les deux, elles portent des marques de coup et du sperme dégouline encore par endroit. Penchée sur sa compagne, la femme lui caresse la tête, penchée sur elle pour murmurer des mots que je n’entends pas. Mais mon cœur se serre. Rayka étouffe un juron avant de les rejoindre. Bizarrement, quand elle relève la tête de l’esclave, elle a l’air aussi choquée que moi.
« Sergent Yukimitsu ? »
Ma mère. Je ne peux pas le croire, je ne veux pas. C’est encore un mensonge, forcément. Pas ma mère, pas ici, pas dans cet état. Jamais. Les larmes aux yeux elle scrute les traits de Rayka avant de baisser la tête.
« Elle veut pas se réveiller. »
Elle ne se réveillera plus, Rayka en a la confirmation en tâtant son pouls. Mais ma mère continue de la caresser.
« Debout, ma chérie. Ça y est, on s’en va.
- Sergent...
- Elle va se lever.
- Non, Elle va pas se lever.
- Elle est juste un peu paresseuse.
- Elle est morte, sergent ! »
J’ai beau lutter cette scène ne peut être que réelle. C’est sans doute un mensonge, encore un coup bas de cet enfoiré de Mastermind. Il a enfin trouvé dans quel sens tirer le levier. Ma mère fond en larme en étreignant le corps sans vie de la Neko.
« Non ! T’es pas morte ! Réveille-toi !
- Sergent ! On doit filer !
- Réveille-toi, Rinako ! Ma chérie ! Je t’en supplie ! Ouvre les yeux !
- Rayka ! On doit dégager !
- Désolée, sergent ! »
Et là-dessus la jeune soldate fait ce que n’importe quelle soldate ferait : elle emmène de force l’esclave en état de choc malgré ses pleurs et ses cris. J’entends d’ici Mastermind qui se frotte les mains. Rinako... Il n’y a pas que mon nom qui trouve son explication ici. Rayka est ferme, mais elle fait aussi attention à ne pas bousculer le ventre de ma mère... Son ventre trop gros pour être vide.
La scène change encore, sans personne pour me faire la transition. Caelestis, un bureau de l’état-major où Swedan et ses soldates sont au garde à vous devant une générale. Leurs rapports sont sur la table.
« Vous avez fait un excellent boulot, mesdames. Mais vos rapports ont été modifiés pour tenir compte de la présence du Sergent Yukimitsu. Vous direz que son extraction était un objectif de la mission.
- Pardon ?
- Lochtis, ferme-la !
- Cet objectif a été brillamment rempli. Le sergent Yukimitsu était en mission d’infiltration et sa couverture a été compromise. Tout est déjà archivé.
- Mais...
- C’est un ordre, mesdames. Nous avons une réputation à défendre auprès du peuple et de nos ennemis. Vous avez foiré en beauté, sur toute la ligne ! Yukimitsu s’est faite passer pour morte afin d’infiltrer les réseaux ennemis, et vous l’avez sortie de ce guêpier. Vous êtes des héroïnes, alors foutez le camp de mon bureau avant que je vous colle toutes au frigo à vie ! »
Je n’ai pas le temps de tout encaisser que Mastermind revient à la charge. Il se présente devant moi alors que tout s’efface autour de nous. Il n’a pas peur, bien au contraire.
« Alors, qu’en dis-tu ?
- Conneries.
- Je t’assure que non. Nous ne sommes ni dans ta tête ni dans la mienne. Ces souvenirs sont ceux de Rayka, et je n’y ai touché que pour te les montrer.
- Vous mentez. »
J’arrive à peine à souffler. J’essaie de cacher que je suis complètement effondrée, même si je sais que ça ne rime à rien.
« Décidément vous êtes pleine de ressources, sergent. »
Je me retourne beaucoup moins vite que je le voudrais. Mon arme a disparu. J’écarte les bras pour enflammer mes mains.
« T’es un homme mort !
- De toute évidence. »
J’envoies deux boules de feu qui se percutent et éclatent, mais le temps que les flammes disparaissent Mastermind n’est plus là. Soudain on m’attrape les poignets, par derrière. Cet enfoiré est dans mon dos et il me bloque. J’en appelle encore aux flammes mais rien n’y fait. Il force mon poignet à passer devant mon visage, et je vois les flammes qui meurent sans raison apparente.
« Ici tu ne peux rien contre moi, petite peste.
- Tu crois ? »
Un bon coup de talon sur le pied, je rue en tournant les poignets pour me soustraire à une étreinte qui a déjà disparu, tout comme mon adversaire.
« Une vrai sauvage, pas étonnant quand on sait d’où tu viens.
- Le coup de la voix désincarnée, ça fout pas franchement la trouille ! J’te prends d’une main sous dymérite, si tu veux !
- Regarde plutôt ce qui se passe autour de toi ! »
Soudain tout se clarifie et s’anime. Je suis sur une crête, en contrebas se trouve une grotte aux abords jonchés de cadavres. Autour de moi des Celkhanes sont au combat. Elles tiennent la position pour couvrir le vaisseau derrière nous. Mais ces Celkhanes ne sont pas n’importe lesquelles. Pas encore de balafre, mais je reconnais très bien Rayka. Elle est encore plus jeune que dans les visions de la ferme. Swedan aussi est là.
« Sergent ! Bougez-vous le cul ! On va se faire déborder !... Ok ! Couvrez la sortie ! Elles arrivent ! »
Je ne sais pas trop à quoi tient cette opération mais elle se passe mal. Qu’est-ce que ça va être, cette fois ? Je vois de loin une soldate qui sort de la grotte pour se poster et commencer les tirs de suppression. Puis d’autres soldates sortent avec un groupe d’esclaves. Soudain une pluie de roquette s’abat sur la colonne. Armure ou pas tout le monde vol en morceau sous les yeux de Swedan et son groupe.
« Pour ça aussi, je m’en veux. »
Rayka. Elle est juste à côté de moi, debout les larmes aux yeux.
« Désolée, Rinako.
- Sergent ! Répondez ! Sergent Yukimitsu ! »
Yukimitsu ? C’est mon nom, ça ! Et celui de... ma mère ? Mais comment elle aurait pu mourir à cette époque ? La voix désincarnée de Mastermind ne se prive pas de répondre.
« Elle n’est pas morte ce jour-là. En fait elle n’a même pas dû être blessée. »
Le décore change, un couloir large taillé dans la pierre. On doit être dans une sorte de château. Rayka est encore là, et elle se mordille la lèvre sans oser me regarder en face. Alors son maître reprend.
« Rayka s’est fait une raison. Le sergent Yukimitsu, première du nom, n’avait pas eu de chance. Et il fallait se venger des méchants rebelles tekhans qui l’avaient tuée. Rayka se torture encore avec cette histoire, comme avec toutes les autres depuis. Mais ce n’est pas à elle que tout cela s’adresse. »
Bien sûr que non, c’est à moi. Je vois Rayka et une autre soldate débouler au fond du couloir. Équipement léger, suppresseurs fixés : ça sent l’élimination à plein nez. Elles approchent à pas rapides et silencieux, l’arme à l’épaule. Ne sachant trop quoi faire je les suis, mais l’autre Rayka me retient par le bras.
« N’y va pas, Rinako ! »
Mais j’y vais, presque malgré moi. je les suis à travers les couloirs jusqu’à une grande porte. Elles se postent, échangent un regard, puis entrent ensemble. Une chambre, grande et luxueuse. Au pied du lit une femme est affalée par terre, une Neko allongée avec la tête sur ses jambes. Elles sont nues toutes les deux, elles portent des marques de coup et du sperme dégouline encore par endroit. Penchée sur sa compagne, la femme lui caresse la tête, penchée sur elle pour murmurer des mots que je n’entends pas. Mais mon cœur se serre. Rayka étouffe un juron avant de les rejoindre. Bizarrement, quand elle relève la tête de l’esclave, elle a l’air aussi choquée que moi.
« Sergent Yukimitsu ? »
Ma mère. Je ne peux pas le croire, je ne veux pas. C’est encore un mensonge, forcément. Pas ma mère, pas ici, pas dans cet état. Jamais. Les larmes aux yeux elle scrute les traits de Rayka avant de baisser la tête.
« Elle veut pas se réveiller. »
Elle ne se réveillera plus, Rayka en a la confirmation en tâtant son pouls. Mais ma mère continue de la caresser.
« Debout, ma chérie. Ça y est, on s’en va.
- Sergent...
- Elle va se lever.
- Non, Elle va pas se lever.
- Elle est juste un peu paresseuse.
- Elle est morte, sergent ! »
J’ai beau lutter cette scène ne peut être que réelle. C’est sans doute un mensonge, encore un coup bas de cet enfoiré de Mastermind. Il a enfin trouvé dans quel sens tirer le levier. Ma mère fond en larme en étreignant le corps sans vie de la Neko.
« Non ! T’es pas morte ! Réveille-toi !
- Sergent ! On doit filer !
- Réveille-toi, Rinako ! Ma chérie ! Je t’en supplie ! Ouvre les yeux !
- Rayka ! On doit dégager !
- Désolée, sergent ! »
Et là-dessus la jeune soldate fait ce que n’importe quelle soldate ferait : elle emmène de force l’esclave en état de choc malgré ses pleurs et ses cris. J’entends d’ici Mastermind qui se frotte les mains. Rinako... Il n’y a pas que mon nom qui trouve son explication ici. Rayka est ferme, mais elle fait aussi attention à ne pas bousculer le ventre de ma mère... Son ventre trop gros pour être vide.
La scène change encore, sans personne pour me faire la transition. Caelestis, un bureau de l’état-major où Swedan et ses soldates sont au garde à vous devant une générale. Leurs rapports sont sur la table.
« Vous avez fait un excellent boulot, mesdames. Mais vos rapports ont été modifiés pour tenir compte de la présence du Sergent Yukimitsu. Vous direz que son extraction était un objectif de la mission.
- Pardon ?
- Lochtis, ferme-la !
- Cet objectif a été brillamment rempli. Le sergent Yukimitsu était en mission d’infiltration et sa couverture a été compromise. Tout est déjà archivé.
- Mais...
- C’est un ordre, mesdames. Nous avons une réputation à défendre auprès du peuple et de nos ennemis. Vous avez foiré en beauté, sur toute la ligne ! Yukimitsu s’est faite passer pour morte afin d’infiltrer les réseaux ennemis, et vous l’avez sortie de ce guêpier. Vous êtes des héroïnes, alors foutez le camp de mon bureau avant que je vous colle toutes au frigo à vie ! »
Je n’ai pas le temps de tout encaisser que Mastermind revient à la charge. Il se présente devant moi alors que tout s’efface autour de nous. Il n’a pas peur, bien au contraire.
« Alors, qu’en dis-tu ?
- Conneries.
- Je t’assure que non. Nous ne sommes ni dans ta tête ni dans la mienne. Ces souvenirs sont ceux de Rayka, et je n’y ai touché que pour te les montrer.
- Vous mentez. »
J’arrive à peine à souffler. J’essaie de cacher que je suis complètement effondrée, même si je sais que ça ne rime à rien.