The Multiversity

[Jeannie]

Peut-être qu’il faudrait que je me décide à recommencer à créer tiens, pour un usage plus… Courant, on va dire. Pourquoi ne pas créer dans ma bulle dimensionnelle une geisha, elle a appelé ça? Et faire en sorte qu’elle me suive dans mes aventures? Une compagne de voyages inter dimensionnels, temporels et autre, quoi! Quoi, je ne peux quand même pas kidnapper PeeGee ou la faire apparaitre d’un claquement de doigts dès que je veux un massage! Je pourrais le faire mais un, elle n’apprécierait pas et deux, sa femme n’apprécierait pas. Donc… On va éviter, c’est le plus sage, j’ai envie de dire. Je ne veux pas me faire des ennemis, je veux me faire des amis! C’est bien moins de problèmes sur le long terme d’avoir des gens sur qui vous pouvez compter que des gens qui veulent vous tuer! Vous connaissez mon aversion pour la violence de toute façon.

J’aime profiter de la vie, répandre la joie autour de moi, pas la mort et la désolation. On peut difficilement faire plus contreproductif que ça, à bien y penser… Vraiment, vous imaginez si au lieu de passer un bon moment avec Power Girl, on était en train de se taper dessus? L’horreur, quoi.  Non, je préfère et de loin profiter de son expertise. Hum… C’est que je pourrais y prendre goût, vous savez? Et de lui en redemander, même. Quoi? Moi je me dis : les bonnes choses de la vie, il faut en profiter. Il n’y a pas de honte à demander. Il y a honte à abuser, par contre. Je ne vais pas apparaitre dans la chambre de PeeGee à deux heures du matin pour quémander un massage. Je suis bien élevée. Aucune intrusion de domicile entre minuit et six heures du matin? Oh ça va, je n’ai pas dit que je le ferais non plus! J’ai juste… Lancé une idée dans les airs, comme ça. Calmons-nous, s’il vous plait!

En tout cas, je connais peu de divinités qui ont le plaisir de se faire masser par Power Girl. Je suis peut-être même la seule, en fait. C’est encore mieux! On se sent toujours un peu spécial quand on a l’exclusivité de quelque chose. Je ne suis pas la seule personne à me faire masser par Power Girl, ça je le sais bien. Et ce serait bien égoïste de le vouloir d’ailleurs. Je sais être réaliste même si je préfère de loin le rêve à la réalité. C’est souvent bien plus beau dans ma tête que quand je rouvre les yeux ou que je « reviens sur terre ». Mais là… J’avoue que ce serait quand même difficile de rêver à mieux. Quelle expertise! Tu m’étonnes que sa femme ne puisse plus s’en passer. Je la comprends entièrement! Je vote pour! Pas qu’elle ait besoin de mon approbation, remarque mais bon. Pas grave. Je donne quand même mon approbation et puis c’est tout. Oui. C’est tout. Voilà. Voilà.

Je commence à me poser toutes sortes de questions quand je vois que les baisers se rapprochent d’une zone excessivement sensible de l’anatomie féminine. Elle ne va quand même pas… Et juste avant, avec la vision thermique… Cet insoutenable contraste de température… Son commentaire sur ma peau douce et sensible pourrait être renchérit d’un et qui a bon goût. Je l’ai dit et redit, je suis quelqu’un de vivant. De joyeux. Qui aime la vie, qui aime s’émerveiller. Et comme je suis douce et sucrée… Si sa langue caresse ma peau, elle aura un goût de barbe à papa. Pas ces trucs ultra sucrés et dégueulasses, industriels et chimiques, non. Le truc artisanal et délicieux. On me dira : t’es bizarre Jeannie… Et alors? Je suis comme je suis et puis c’est tout. Je vous juge, moi? Non. Alors ne me jugez pas non plus. Sinon je vais me fâcher. GRRR! Où en étions-nous déjà?

Ah oui. À moi qi me raidit soudainement et qui m’agrippe aux draps.il y a bien un lit et des draps non? Si non, maintenant il y en a. Elle l’a fait. Elle est en train de… De… S’occuper… De la partie la plus sensible d’une femme. Oh l’insoutenable torture! Je peux dire sans mentir que je ne m’attendais pas à ça. Enfin si, je savais que ce serait plaisant. Mais à ce point? Clairement pas. Personne ne peut le suspecter, la première fois. En tout cas pas moi. Wow. Wow. Wooooow. Elle va… Elle va… Attends, que je m’exclame en repoussant sa tête de toutes mes forces, échevelée, la respiration irrégulière. Est-ce que… Est-ce que… Remets tes idées en place, formule une question intelligente et ensuite tu pourras parler sans avoir l’air d’une idiote. Comment on demande une chose pareille? Avec des mots, bien sûr mais… Décidément, je n’aide m’aide pas là… Du calme…

« Attends… Attends… C’est super agréable, t’en fais pas, bien plus que ce que j’aurais pu imaginer. C’est comme la fois où avant de choisir Jeannie comme non, j’avais brièvement considéré Shayne Hannigan. Ouah le jeu de mot, tu vois? Tu sais, l’espièglerie, tout ça, non? Je m’égare. C’est très bon ce que tu fais. Trop bon même. Et… Et… Euh… Disons que quand j’atteins… On va dire… L’apothéose… Je… Euh…

Je ne dirais pas explose de plaisir mais tu… Imagines un peu ce qui se passe et… PeeGee c’est trop bon je tiendrai pas deux minutes, c’est affreux. Je n’ai aucune résistance pour ce genre de chose, d’y prendre vraiment plaisir c’est tout nouveau pour moi! T’en fais pas pour l’endurance par contre je gère comme une championne. Ça ne me fatiguera pas. C’est juste que… Ne me juges pas… S’il te plait? J’en ai vraiment envie mais… J’ai peur de te décevoir… »

[Power Girl]

Karen sourit doucement, avant de lécher le bourgeon intime de Jeannie. La puissante Déesse était fébrile. Là, face à elle, elle avait perdu tout son pouvoir, toute sa force, elle n’était plus une Déesse démiurge, mais une jeune femme en demande de sexe, une femme pleine d’amour, une femme qui demandait énormément d’amour, ce que Karen lui donnait en ce moment. Et Jeannie, au fur et à mesure que Karen la léchait, se sentait partir. La Déesse se tortillait sur le lit, écartant ses jambes. Ses mains se crispaient sur le lit, et elle sentit ensuite une main caresser ses cheveux. Son intimité était trempée, très humide, pleine de cette délicieuse cyprine que Karen adorait. Elle releva ses yeux vers Jeannie, qui, tentant de reprendre son souffle, se mit à lui parler.

D’une voix chevrotante, Jeannie lui expliqua difficilement que l’orgasme était très intense chez elle, et qu’elle n’avait pas envie de la faire paniquer. Karen, elle, tremblait sur place. Est-ce que cela venait de cette mouille si particulière ? Après tout, elle léchait la cyprine d’une divinité. Ce contact onctueux faisait doucement frémir sa langue, et Karen sourit donc.

« Et moi, je dois continuer à faire ce que j’ai dit, Jeannie. Je suis une super-héroïne, alors je n’ai qu’une parole. Quand je dis que je vais te faire l’amour comme une Princesse, c’est ce que j’entends faire. »

La Kryptonienne l’embrassa encore sur le sexe, et remonta un peu, venant lécher sa peau, près de son nombril. Elle déposa plusieurs baisers supplémentaires, et continua encore, jusqu’à aller lécher son nombril. Elle n’hésitait pas à racler la peau de Jeannie avec ses dents, à s’y frotter longuement. Karen jouait longuement avec elle, et se concentra alors sur le nombril de Jeannie, l’embrassant et le léchant longuement. Elle s’amusait clairement avec la Déesse, se moquant de ses réactions.

« Peut-être bien que je ne vais pas te faire jouir, alors… Que je vais continuer à jouer avec toi jusqu’à ce que tu me supplies. C’est ce que j’adore faire avec Helena, tu sais… Je sais quand mes partenaires s’apprêtent à jouir, je l’entends avec leurs battements cardiaques… Alors, je n’ai qu’à ralentir, et continuer ensuite… Helena ne peut pas me résister grâce à ça, et tu ne le pourras pas non plus, Jeannie… Je sais que tu as envie que je te traite comme une Princesse, mais moi, je dois quand même bien admettre que j’aime bien l’idée qu’une Déesse aussi puissante que toi en vienne à me supplier de la faire jouir ! »

Karen continuait à jouer avec elle, à la provoquer lentement, avec cette passion dévorante, lente, et exquise.

Ah, si Jeannie avait peur de jouir, Karen allait jouer avec elle, elle allait titiller son désir, elle allait s’amuser de son corps, de sa chair, de son plaisir, jusqu’à ce que Jeannie ne pense plus qu’à jouir, jusqu’à ce que la frustration soit tellement forte qu’elle ne pense plus qu’à se laisser aller, et qu’elle n’ait plus peur de jouir !

[Jeannie]

Mais enfin! Je n’ai de déesse que le nom! Je ne me considère pas comme tel! Combien de fois devrais-je le répéter? Quoi qu’en ce moment, ce n’est pas exactement la première chose qui me vienne en tête. Si mais non, en ce sens que c’est PeeGee qui ramène cette notion sur la table. Je ne vois pas ce qu’il y a de spectaculaire à me faire faire quelque chose. Je ne suis pas exactement capricieuse par nature, de un et de deux, d’autant que je sache, je me suis toujours considéré comme quelqu’un de globalement sympa, curieuse et tolérante. Alors bon, disons que ce n’est pas de l’ordre de l’exploit d’obtenir quelque chose de ma part. Désolée de péter sa balloune, comme le dise les québécois. Mais bon, en même temps… Si elle pense qu’elle va me frustrer… Je ne pense pas en fait que ça va me frustrer. À cause de ma résistance mentale hors du commun?

HA HA HA! Même pas en rêve. En fait c’est plus con que ça. Le défaut dans ce que PeeGee a dit c’est qu’elle s’attend à pouvoir écouter les battements de mon cœur pour la guider. C’est cosmétique. En ce sens que je suis bel et bien vivante mais mon apparence est calquée sur celle d’une jeune femme humaine. Tiens un exemple. J’ai un nombril. Mais un nombril, c’est ce qu’il reste une fois le cordon ombilical coupé, un truc du genre. Ce qui implique de venir au monde. Je puis vous assurer que les génies n’ont pas de nombrils même si nous sommes à la base des créations divines et comme je me suis donné naissance en tant que déesse… Encore une fois, le nombril serait superflu. C’est la même chose pour les seins. Les mammifères en ont parce que les femelles allaitent leurs petits. Les reptiles, les oiseaux, les insectes, etc., n’en ont pas. Donc, toujours suivant la même logique de base…

Je ne devrais pas en avoir non plus, techniquement. Si je venais à donner naissance à quelque chose, ce ne serait certainement pas en le portant en moi et en lui donnant le sein. Est-ce que vous commencez à voir pourquoi je risque de ne pas être trop frustrée? Parce que bien que j’essaie d’imiter l’être humain, je suis loin d’être parfaite pour ce faire. Tenez un autre élément pour vous le faire comprendre. Si vous regardez mes mains, elles sont lisses, lisses, lisses. Pas d’empreintes. Je ne voudrais pas prendre les empreintes de quelqu’un et je ne suis pas certaine de comprendre exactement comment elles se forment ou se crée chez l’être humain. Je ne suis pas aussi irresponsable que j’en ai l’air. Et si vous vous demandez comment je fais pour être aussi lucide sous un tel barrage de plaisir, laissez-moi vous rassurer : je ne le suis absolument pas. Mais alors là pas du tout. Oh non.

Vous percevez un tout cohérent qui part de milliers de fragments créés de peine et de misère par un cerveau bombardé de plaisir. PeeGee va être victime de sa propre efficacité je le crains. Et de sa propre arrogance également. Elle est tellement habituée à avoir le contrôle qu’elle oublie un point fondamental :  l’exception à la règle. Elle est trop douée. Trop redoutable. Et à cause de cela, face à une entité qui ressemble à ce qu’elle connait, elle applique la même logique. Mais cette logique ne peut fonctionner que dans la même temporalité / dimension / réalité. Et comme je le dis souvent en citant « Star Vs The Force Of Evil », que j’ai adoré comme série (sauf la dernière saison que j’ai trouvé… Inférieure aux autres…) : I ain't from 'round here, I'm from another dimension! Et elle va le réaliser pleinement dans trois, deux, un… Et c’est l’explosion, le 4 juillet, le feu d’artifice, quoi!

Je l’avais dit que je n’allais pas tenir. L’anticipation et une imagination fertile auront eu l’effet inverse de ce qu’elle cherchait à faire. Et c’est accompagné bien sûr du plus mignon des longs gémissements de plaisir qu’on peut concevoir… Car c’est quand même de moi dont il s’agit! Et ça finit sur moi qui rigole, qui m’étouffe et qui recommence à rigoler. Je ne m’étais pas attendu à ce que ce soit aussi intense. Je m’étais dis bon, je gère mais… Je n’ai rien géré du tout en fait. Pas grave. Elle n’aura pas été suppliée par une déesse mais elle lui aura fait vivre tout un moment. Est-ce que ça compte? Je dirais que oui. Quoi, je ne suis pas si… Comment dire… Intime… Avec tout le monde. Ah certainement pas, non! Je suis très timide face à la sexualité. J’adore donner des câlins aux gens, oui, partager la bonne humeur, pas les mettre dans mon lit!

« KOF! KOF! Wow… C’était… Quelque chose… J’ai oublié de te dire… Mais tu l’as sûrement remarqué… Ce que tu vois devant toi est juste une forme, une enveloppe représentant une humaine, quelque chose de reconnaissable. Disons simplement que je ne fonctionne pas exactement comme une vraie humaine. Et que j’ai une imagination très fertile. Et de penser que tu n’as pas été plus haut que mon nombril. Ah mais vraiment...

Je n’ai pas de résistance pour ça, je te l’avais bien dit. KOF! KOF! Ouah c’était intense. Pas autant que je m’y serais attendu mais… Mais rien en fait, c’est comme ça. Il y aura toujours la possibilité d’un round deux. Ah oui ne fais pas attention, par habitude je m’arrange pour sentir bon et pour goûter bon. Pas pour un cannibale de passage plus que je me dis que cette pauvre femelle moustique qui veut nourrir ses petits doit trouver son repas agréable. Quoi, ils piquent pour une raison précise! »

[Power Girl]

Jeannie ne pouvait pas lutter. Toute omnipotente qu’elle soit, sauf à tricher, elle était comme un deux face à un flush royal, elle allait s’effondrer. Karen titillait son nombril, et revenait régulièrement à l’assaut de son sexe. Elle alternait entre les deux, et, même si elle ne disposait pas de pouvoirs omnipotents, elle avait pour elle des milliers d’heures d’expérience sexuelle. Si Jeannie pouvait lire les esprits, elle n’aurait pas beaucoup de choses à faire avant de voir tout ce que Karen avait fait. Sa nature kryptonienne la rendait naturellement très endurante, et il fallait s’y mettre à plusieurs pour l’épuiser sexuellement. Helena avait tellement couché avec Karen qu’elle avait fini par développer une endurance surnaturelle, surhumaine, ce qui, dans le fond, faisait presque d’elle une super-héroïne ! Mais, en l’état, même si Karen repensait très souvent à celle qui était destinée à devenir sa femme, elle s’occupait surtout du sexe de Jeannie, qu’elle léchait goulûment. Sa délicieuse mouille affluait en elle, et il fallait bien admettre que sa cyprine était magnifique. C’était une cyprine humaine, certes, mais avec un goût unique en son genre. Karen ne put qu’attribuer cela à sa nature divine, et, même si elle savait que le corps face à elle n’était pas la véritable apparence de Jeannie, elle savait que celle-ci ressentait le plaisir. Comme le Club des Ratés le disait dans le deuxième volet de l’adaptation audiovisuelle récente du roman « Ça » de Stephen King, toutes les créatures physiques vivent et meurent selon les règles physiques du corps qu’elles adoptent. C’était d’ailleurs également la règle dans le livre d’origine ; chaque forme que prend Grippe-Sou est limitée par les capacités inhérentes à cette forme. Autrement dit, en prenant la forme d’une humaine, Jeannie ressentait le plaisir d’une humaine.

« Hmmm… »

Cette séance semblait interminable. Karen léchait encore, sans relâche, avec une passion dévorante et croissante. Elle soupirait de plaisir, et suçait volontiers pour absorber la cyprine, tout en léchant encore. Sa langue filait dans cette zone, frottant les parois intimes du sexe de Jeannie. Elle se glissait dans son antre intime, et poursuivait son inexorable office. Jeannie se tortillait encore, tentant de retrouver ses esprits. Karen poursuivait donc, ses mains caressant les hanches de Jeannie, puis se posèrent sur ses fesses, et elle continua encore.

Karen soupira une nouvelle fois, et poursuivit son œuvre. Jeannie était sur le point de craquer, Karen le sentait, elle sentait cette vague remuer dans les entrailles de sa partenaire. La Déesse ne pouvait plus lutter, et se mit alors à hurler. Un cri de passion, pleine d’énergie, tandis qu’une main se serra sur les cheveux de Power Girl. Elle laissa alors Jeannie jouir. Son corps se crispa et se détendit, tandis que tout le décor semblait vibrer sur place. Ce fut la « petite mort » de la Déesse, et, même si Jeannie n’aimait pas qu’on la traite ainsi, force était d’admettre que c’était là sa véritable nature.

« Hnnn… !! »

Jeannie s’abandonna contre elle, elle jouit joyeusement, elle s’abandonna totalement à ce plaisir intense, elle se dilua dedans. Le plaisir submergea la Déesse, qui se relâcha, et s’affaissa au milieu du lit. Karen se releva alors, elle se redressa doucement, et sourit en voyant le visage de Jeannie s’inonder d’un bonheur sincère et intime. Karen alla se lover contre elle, frottant son nez contre sa joue. Sa peau était d’une douceur infinie, chaude et douce. Une tendresse magnifique, qui l’amena à l’embrasser sur la joue, puis sur les lèvres, tandis que Jeannie se remit à parler.

Submergée par ce plaisir, elle éternua à plusieurs reprises, et termina en parlant des moustiques. Difficile de comprendre quel raisonnement logique avait pu conduire sa partenaire à passer du sexe aux moustiques.

« Et bien, je ne suis pas spécialiste des moustiques, Jeannie, mais je commence à devenir une spécialiste de ton corps… Même si ce n’est qu’une représentation de ce que tu es, et que ce n’est pas ta véritable apparence, quelque chose me dit quand même que ce plaisir que tu as ressenti n’était pas factice. »

Elle s’allongea à côté d’elle, observant le plafond. Les deux femmes étaient nues, l’une à côté de l’autre, et Karen la regarda encore, souriant doucement. Elle avait envie de la taquiner, de la provoquer un peu, sans pour autant lui rappeler ses traumatismes du passé. Car Jeannie avait avoué que ce n’était pas aussi intense que ce qu’elle aurait cru.

« Si tu veux que ce soit plus intense, je peux y faire quelque chose, on ne m’appelle pas Power Girl pour rien, après tout… Mais je ne sais pas si tu seras capable de l’endurer… »

[Jeannie]

Tu parles d’un épisode toi! Pour être intense, ça a été intense. Je n’ai techniquement pas vraiment besoin de récupérer mais j’apprécie ce petit moment de calme. Presque de tendresse. Juste être allongée dans le lit avec Power Girl… Je suppose que nombreux sont ceux et celles qui voudraient être à ma place. Sauf que c’est moi et moi seule qui suit avec elle en ce moment. Je ne m’en vante pas de façon mesquine, je fais juste constater. Ce n’est pas désagréable, je me dois bien de l’avouer. Je vais le redire encore une fois. La sexualité n’est pas quelque chose de très présent dans mon existence mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas apprécier la chose quand elle se présente à moi. Non, je ne serai jamais comme PeeGee avec des milliers d’heures d’activités sexuelles derrière moi. Correction. Je pourrais. Temporalité différée dans ma bulle dimensionnelle, en fait.

Mais est-ce que c’est ce que je veux? Non. Je ne veux pas me taper un marathon de sexe juste pour pouvoir dire « maintenant, je suis plus expérimentée que toi ». Non. Ce n’est pas le but. Ça n’a jamais été le but. Ce ne sera jamais le but. Nous fonctionnons tous différemment et mon amour de la découverte est bien trop grand. J’aime essayer de nouvelles choses. J’ai mes goûts et mes dégoûts mais c’est ce qui « gère ma vie ». L’envie d’en apprendre plus, d’explorer, de visiter, d’expérimenter. Je sais. Je sais. Ce n’est pas forcément l’objectif de l’année. Mais c’est mon objectif et c’est ce qui me permet d’avancer dans la vie. C’est ce qui me donne une raison d’être. C’est ce qui me permet de me définir en tant qu’entité. Alors je vous le demande avec tout le sérieux du monde : pourquoi est-ce que j’arrêterais d’agir ainsi? Vous arrêteriez de respirer, vous? J’en doute très fortement.

Je finis par poser ma tête sur cette énorme poitrine qui est celle de la blonde. Je pourrais m’endormir, là, il ne faudrait pas grand-chose. Je sais. Je n’ai pas besoin de dormir. Cela ne veut pas dire que je ne le fais pas, ayant adopté plusieurs comportements humains. Parce que bon, ne pas avoir besoin de boire, de manger, de respirer, de dormir, de… Oh mon moi que c’est emmerdant, à force… Oui, je sais, c’est plus limitant mais c’est mieux de s’imposer une limitation que de juste… Exister… Et c’est tout. Techniquement quand on y pense, pourquoi aurais-je besoin de sexe si je n’ai pas besoin de me reproduire? C’est la fonction première d’une relation sexuelle. Je n’ai pas envie d’y penser. Je n’ai pas envie de penser, pour être exact. Je veux juste profiter du moment. Tiens, on va donner un peut d’attention à cette paire qui a fait couler beaucoup d’encre et de sang du nez des pervers.

Je couvre son buste de baisers. Ce ne sont pas de longs baisers sensuels faits pour susciter le désir et faire monter sa température. C’est une pluie de petits baisers doux et sucrés. Là où mes lèvres se posent, c’est comme une petite décharge de plaisir. Un agréable chatouillement. C’est très… Jeannie. Je n’essaie pas de jouer les séductrices parce que je ne sais pas comment faire. Mais je sais comment faire plaisir ou donner du plaisir aux gens. Le second venant d’un passé dont je déteste parler. Évidemment, je sais très bien que je joue avec le feu. De ce que j’ai pu observer, quand Power Girl est dans le bon était d’esprit, il ne lui fait pas grand-chose pour faire démarrer son moteur. Je réfléchis à ce qu’elle m’a dit. Ma curiosité est piquée. C’est plus fort que moi. Je vous ai dit que j’étais extrêmement curieuse, je ne faisais pas juste parler pour parler. Pas sur un tel sujet.

« Je serais tentée de dire qu’il n’y a qu’on moyen de le savoir et c’est de le tester. Tu as dû finir par te rendre compte que ma curiosité peut être maladive à souhait. Autant elle m’aide, autant elle sait me mettre dans le pétrin. Si tu me disais ce que tu as en tête? Ce n’est pas une affaire de confiance plus que si j’ai appris quelque chose de la vie, c’est de ne jamais dire oui sans savoir exactement dans quoi je m’embarque. Ah oui.

Au fait… Comment dire… Je n’ai absolument aucune idée si mes euh… Fluides féminins… Ont ou vont avoir un effet sur toi. Différentiation dimensionnelle, déesse, tout ça… Je ne pense pas que tu vas te retrouver avec une paire de bras supplémentaires et un troisième œil au centre du front mais bon. Déjà, les effets, s’il y en a, seront temporaires, j’en suis sûr à 98% et lesdits effets risquent d’être liés au domaine sexuel. Bah quoi?

Autant être honnête. C’est un peu la première fois… Non. C’est la première fois que quelqu’un me fait découvrir ce que tu as fait avec ta bouche. À mon avis ce sera inoffensif. Libido exacerbée, sensibilité des zones érogènes décuplée, qui sait, augmentation de la production de fluides féminins, qu’est-ce que j’en sais moi? Je théorise. Tiens, qui sait, peut-être qu’avec une paire si grosse tu vas te mettre à donner du lait! Ou pas. Je…

Je ne suis pas omnisciente! Je lance des et si au hasard sans même savoir si ça va arriver. C’est parce que je suis nerveuse. Et quand je suis nerveuse, je deviens incohérente. Il se passe toujours quelque chose, c’est tout. Quand ça va trop bien dans ma vie il se passe toujours un truc bizarre et… Et je vais me calmer. Zen. Zen… On disait quoi? Ah oui. Oui. On ne t’appelle pas Power Girl pour rien. Tu as quoi en tête? Est-ce que tu me l’as déjà dit?

Je monologue encore, n’est-ce pas? »

[Power Girl]

Karen soupira doucement en reprenant ses esprits. Jeannie posa sa tête contre ses seins, et s’y frotta doucement. La Kryptonienne sourit doucement, car cela lui rappelait un peu Helena, qui adorait se reposer contre sa généreuse poitrine. Elle venait ensuite la suçoter, la titiller, et jouait avec, dans l’espoir d’avoir un peu de lait. Mais Karen avait titillé la curiosité de Jeannie, qui, tout en se reposant, commença à embrasser sa peau. L’une des mains de la justicière caressa distraitement les cheveux de la femme, et elle la laissa faire, sans rien dire, la laissant jouer avec elle. C’était un contact très agréable, et Karen la laissa jouer, avant que Jeannie ne l’interroge. Elle voulait en savoir plus, et parla encore assez longuement, indiquant combien elle était nerveuse, et expliquant que sa cyprine pouvait avoir des propriétés particulières.

La Kryptonienne sourit à nouveau, et bougea alors. Elle se mit sur le côté, et embrassa Jeannie sur les lèvres en la couchant sur le dos. Karen inversa les rôles, en s’allongeant sur Jeannie, son corps saillant et musclé se frottant au sien.

« Hum… Tu sais que je suis une Kryptonienne, Jeannie, mais je viens d’une dimension différente que celle où nous nous sommes croisées. Et les radiations solaires de cette nouvelle dimension ont entraîné chez moi quelques mutations significatives. Ma poitrine a gagné quelques tailles supplémentaires, et a modifié mes hormones et le fonctionnement de certaines zones cérébrales. Si j’ai fondé une compagnie, à l’origine, c’était pour expérimenter sur moi-même, comprendre ces changements… Initialement, Starr Industries était un laboratoire, Starr Laboratory, qui se spécialisait dans l’étude des neurotransmetteurs, et, plus généralement, du fonctionnement chimique du désir sexuel. J’ai étudié de multiples cobayes, tu sais, pour comprendre autant que possible le fonctionnement de ce phénomène… Ce qui fait que, au niveau de notre corps, on apprécie davantage un baiser sur les lèvres que sur le coude, par exemple. »

C’était un vaste domaine, et Karen avait réalisé sur une île privée une série de tests, à l’abri des regards indiscrets. Elle avait étudié l’érection, le fonctionnement des comportements humains. De fait, Karen était une scientifique et une doctoresse avant d’être une femme d’affaires, qui avait utilisé comme cobaye aussi bien des couples avec des pannes sexuelles que des acteurs pornographiques, ou même des prostituées. Starr Labs avait progressivement pris de l’ampleur, jusqu’à devenir Starr Industries.

« J’ai découvert que, suite à l’absorption des radiations solaires de cette Terre, mes sécrétions d’adrénaline avaient considérablement augmenté, ainsi que d’autres molécules liées dans la transmission du désir, comme la dopamine, ou encore la sérotonine. Tout cela peut sembler un peu artificiel, Jeannie, mais cela explique pourquoi j’aime tant le sexe… Ce que mes recherches ont montré, c’est que l’Homme est un animal sexuel. L’Homme a besoin de sexe, car le désir sexuel déclenche des molécules très spécifiques. »

Karen termina son exposé scientifique par un baiser.

« J’ai découvert combien les hommes pouvaient être imaginatifs en matière de sexe. Si tu veux savoir à quoi je pense, tu n’as qu’à le lire en moi, mais je ne pense pas que tu apprécieras. Toi, ma chère, tu es plutôt… Ecchi, comme disent les Japonais. »

Le terme désignait au Japon les œuvres ayant une annotation sexuelle, sans pour autant aller dans le vulgaire ou le trash, ou dans la pornographie pure. On préférait dans ce cas le terme « hentai ». Pour Karen, le terme désignait en la matière du sexe plutôt soft, doux, mais il suffisait à Jeannie de lire l’esprit de Karen pour y voir que celle-ci avait bien des fantasmes plus extrêmes. Orgie, tentacules… Est-ce que cette soif de sexe venait juste des problèmes liés aux radiations solaires, ou est-ce que Karen avait elle-même entretenu, par ces pratiques sexuelles, ce besoin de sexe ? Elle n’avait aucune réponse à fournir, car ses recherches étaient toujours en cours, et n’avaient toujours pas fourni de réponses. Starr Labs restait toujours à l’étude, et Karen se refusait de vendre des « happy hormones », ces « médicaments » d’un nouveau genre qui faisaient florès aux USA, et qui consistaient à vendre des doses de dopamine, de sérotonine… Elle ne jouait pas à l’apprentie-sorcière avec des notions qu’elle peinait encore à maîtriser !

Revenant au cas d’espèce, elle roula encore sur le lit, et observa le plafond.

« En ce qui me concerne, je peux très bien me reposer avec toi, et continuer ensuite à explorer ton monde, je suis sûre qu’il y a encore plein de choses à découvrir… N’est-ce pas ? »

[Jeannie]

Des fois je me dis que je me donne moi-même mal à la tête. Toutes ces pensées qui se percutent dans toutes les directions… C’est assez chaotique. Et je me dis qu’à force, soit je vais devenir folle, soit je vais finir par trouver un mécanisme pour consolider tout ça. Un jour. Un jour. Si j’étais encore omnisciente, je saurais comment faire. Mais heureusement, je ne le suis plus depuis longtemps et c’est parfait ainsi. C’est probablement la chose que j’ai détesté le plus quand j’ai accédé au statut de divinité. Tout savoir tout le temps… Heureusement qu’en m’en débarrassant, je me suis également délesté d’un tas de connaissance. La curiosité est la chose la plus merveilleuse de l’existence. Il n’existe rien de plus captivant, exaltant ou passionnant que le désir de découvrir, expérimenter, connaitre. Les gens parlent de l’amour, tout ça… Bof, moi je dis.

Un jour, peut-être que je trouverai la sagesse d’arrêter de courir aux quatre coins de l’existence et que je considérerai me « caser » comme on dit. J’ai des gros doutes, honnêtement. Je suis faite pour bouger, pour l’action, pas pour rester à la maison à regarder un film à l’eau de rose! Je n’ai et ne comprendrai jamais l’intérêt de la chose. Le romantisme, tout ça… On dirait que les gens se limitent à acheter des cadeaux ou à faire plaisir à des moments ou des occasions spécifiques. Précises. Moi je donne quand je veux donner, sans discrimination. Remarquez, cela explique peut-être aussi mon rapport atypique avec la société mais c’est un autre débat entièrement. Clairement un autre débat et un de ceux que je déteste le plus. Moi, le conformisme, ce n’est pas pour moi. Je suis extrêmement peu douée ou envieuse de suivre quelque règle que ce soit. Eh oui. Quoi?

Ce sont vos règles, pas les miennes! Mais je m’égare encore, mon cerveau fait ses trucs dans son coin mais mon corps enregistre que nous avons changé de position. Quand je suis partit dans mes pensées, assurez-vous de revenir capter mon attention sinon vous allez parler dans le vide. Pour une fois, par contre, je reste suffisamment concentrée pour capter certains détails de ce que m’explique Power Girl mais ne me demandez pas de tout redire de mémoire. Il va falloir que je me concentre, que j’aille chercher le fichier spécifique et que je l’analyse et ensuite que je réponde… Comme avec un ordinateur, en fait. Sauf que bon, c’est une comparaison assez peu flatteuse, en fait. Je tergiverse encore. Pétard à mèche! Mais… Je me rends compte en fait, en remettant de l’ordre dans ma tête que… Bien que ça ne répond pas du tout à ma question, en fait. Attendez une petite minute!

Elle a dit et je cite : « Si tu veux que ce soit plus intense, je peux y faire quelque chose, on ne m’appelle pas Power Girl pour rien, après tout… Mais je ne sais pas si tu seras capable de l’endurer… » Je veux savoir de quoi il s’agit, de quoi il retourne! Et puis bon, se reposer… Je ne tiens pas en place au naturel, encore moins quand j’ai des questions plein la tête. Dans ce cas une question en tête et je lui redemande ce qu’elle a voulu dire par là. De toutes mes interrogations, c’était de loin la plus importante! Je ne suis pas hostile à continuer de lui faire découvrir mon monde plus tard mais… C’est une question en suspens qui je crois a besoin d’une réponse. Non. Je ne crois pas, je sais. C’est encore mieux! Qui aime l’incertitude, de toute façon? Pas moi. J’ai toujours trouvé la chose d’un pénible épouvantable et c’est une des choses que j’aime le moins dans ma réflexion.

« Attends un instant… Tu n’as pas répondu à LA grande question. D’accord, on ne t’appelle par Power Girl pour rien… Qu’est-ce que je ne serais pas capable d’endurer? Es-tu en train de dire que tu penses pouvoir venir à bout d’une déesse? Je ne dis pas que c’est impossible, simplement que c’est la première que je l’entends. Pourquoi je ne serais pas capable de l’endurer? Qu’est-ce que je ne serais pas capable d’endurer?

Oh! Après on pourrait toujours aller visiter la place des arts! Je ne sais pas si tu es le genre à avoir une fibre artistique développée ou un intérêt pour… Mais c’est pas vrai? Je le fais encore! Sauter d’une pensée à une autre sans cohérence entre les deux! Comment tu veux suivre une discussion dans des conditions pareilles? Des fois, vraiment, je trouve le tour de me désespérer. On disait quoi déjà? Ah oui. On ne t’appelle pas Power Girl… »

C’est vraiment bizarre… Je perds le fil de mes pensées là… Ça m’arrive, bien sûr, en ce sens que je suis toujours en train de penser à cent kilomètres heure mais pas qu’on dirait qu’il y a de l’interférence mais c’est comme si j’entendais un écho presque imperceptible à mes pensées. Ce qui en soi est ridicule. Les pensées ne font pas d’écho! Je n’ai pas le temps de me concentrer sur cette… Anomalie. Si PeeGee a prévu une suite aux choses, je veux le savoir et surtout, je refuse catégoriquement d’être sous-estimée. Je déteste la condescendance! J’ai le droit de savoir. Parfaitement! On ne peut pas dire quelque chose et ne pas donner suite, franchement, c’est déloyal! Je ne dis pas que ses explications scientifiques étaient sans intérêt, je dis que ça répond à un point de détail considérablement moins important, voilà ce que je dis! Des fois, je suis trop curieuse pour mon bien!

[Power Girl]

Karen sourit lentement en voyant qu’elle avait titillé la curiosité de la Déesse. Intriguée, celle-ci revint sur ce que Karen avait dit, en lui affirmant qu’elle n’était pas aussi faible que ça, et qu’elle était tout à fait capable d’endurer ce que la Kryptonienne avait prévu. La jeune femme l’embrassa sur la joue, avant de se relever.

« Okay, okay… »

Avant de satisfaire sa curiosité, elle récupéra un peu d’alcool, et remplit un verre, en proposant un autre à Jeannie. Elle avala ensuite. Il était rare que Karen soit en état d’ébriété, car son métabolisme lui permettait de brûler facilement l’alcool qu’elle ingurgitait. Elle avala donc une gorgée, puis se retourna vers sa partenaire divine. Puisque celle-ci voulait savoir, Karen était prête à satisfaire sa curiosité.

« Tu veux savoir ce que j’envisage, hein ? Je ne dis pas que tu ne le supporteras pas, mais je ne sais pas si tu apprécieras… Par exemple, nous sommes visiblement dans un hôtel où le plaisir est le maître-mot, je suis sûre qu’on pourrait trouver plusieurs mecs à s’enfiler joyeusement. Avec mes pouvoirs, un seul homme normalement constitué ne peut tout simplement pas me satisfaire, fût-il un étalon d’exception. Sinon, je peux aussi… Enfin… Tu vois… »

Sa main se glissa entre ses cuisses, et elle ferma ensuite les doigts, mimant une verge qu’elle remonta sur place. Oui, Karen était potentiellement hermaphrodite. Elle ne savait toutefois pas si Jeannie aimait ça, beaucoup de femmes n’appréciaient pas forcément cela, ce que Power Girl respectait. Mine de rien, la Kryptonienne n’était pas aussi autoritaire que ça, elle acceptait les goûts différents des siens. Elle se coucha ensuite sur le lit, un sourire enjoué sur les lèvres. Elle buvait encore son verre, se couchant sur le flanc, en appui avec une main sur sa joue.

Karen en parlait calmement. Elle aimait aussi le sexe hardcore, et venait de donner quelques exemples clairs à Jeannie. Sa main caressa ensuite son visage. La Kryptonienne exhibait son corps nu sans aucune crainte, et sourit doucement à sa partenaire. Jeannie était une Déesse, après tout, alors il fallait aborder les choses calmement, avec le respect dû à une divinité.

« Mais je reconnais m’être trompée… Tu es capable de l’endurer, mais je ne sais pas si tu l’aimerais. Ceci étant dit, tu ne cesses de me surprendre, alors… Pourquoi pas ? À défaut, je n’ai rien contre bouleverser notre planning et aller visiter la Place des Arts… »

Elle caressa ensuite tendrement la joue de Jeannie, et l’embrassa sur les lèvres. Glamour et sexy, Karen pouvait aussi se montrer violente et déchaînée. Avec elle, tout était possible, tout simplement !

[Jeannie]

Ah. Euh… Comme je l’ai dit plus tôt, ici ou ailleurs, je ne me souviens pas ou plutôt plus, une femme avec un extra entre les jambes me rebute plus qu’autre chose. Attention! Je ne dis pas que je méprise ou déteste ces individus. Loin de là. Chacun a le droit d’être comme la nature l’a fait ou de la façon dont il se sent le plus confortable. Cependant, de un, je ne suis pas du genre à enchainer les partenaires sexuels et de deux, pour les rares, très rares personnes à partager ma couche, si je ne suis pas confortable avec quelque chose, c’est tout autant mon droit. Vivre et laisser vivre. J’ai beau avoir le titre de déesse, je respecte ce principe plus que bien des choses en ce bas monde. C’est fondamental. Alors j’imagine que c’est à la portée de PeeGee de se donner cet extra précédemment mentionné mais ce n’était, n’est et ne sera jamais pour moi. Non.

« Ah… Je pensais l’avoir mentionné mais peut-être que c’était à autrui, une femme avec un extra entre les jambes me rebute en fait. Ces personnes ont le droit d’être comme elles veulent, je respecte cela, c’est une liberté fondamentale. Tout comme j’ai le droit de ne pas vouloir d’un rapport sexuel qui fondamentalement va contre mes préférences et ce avec quoi je suis confortable. Je sais, je sais, tu vas me sortir l’Argument.

Mais Jeannie, si je me passais un gode ceinture, tu n’aurais aucun problème à ce que les réjouissances continuent. Oui, tu as parfaitement raison. Traite moi d’hypocrite si tu veux ou de ce qui te plait, c’est juste comme ça. En fait je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin de me justifier. Pourquoi dès que quelqu’un n’est pas d’accord, il est systématiquement tenu de se justifier alors que… Je tergiverse encore, pas vrai? Désolée… »

Je ferme les yeux, me pince l’arrête du nez et me laisse tomber à la renverse sur le lit à côté de PeeGee. Oui, quand je suis contrariée, j’ai tendance à faire les cent pas. Il y a une raison pour laquelle toute cette histoire me rebute et c’est dans une partie de mon cerveau dont j’espère ne jamais au grand jamais retrouver la clé. Excuse-moi, que je lui dis. Ce n’est pas après toi que je suis fâchée. Je soupire une nouvelle fois et j’ai un flash qui ne dure pas plus d’une milliseconde mais le souvenir qu’il a véhiculé fait que je suis recroquevillée sur moi-même avec les yeux pleins de larmes. Je me ressaisis rapidement par contre et je murmure quelque chose dans une langue que PeeGee ne connait pas. Mon sourire revient graduellement car je suis Jeannie et Jeannie doit toujours montrer un visage souriant. C’est le personnage que je me suis créé, non? Alors autant jouer son rôle.

Je viens me blottir contre elle en lui disant que je ne serais pas contre le fait de voir si elle porte vraiment bien le « Power » dans son nom et d’un geste, je conjure un gode ceinture parfaitement à sa taille. Quoi? On peut bien avoir une mesure de curiosité, non? Avec certaines règles. Ne pas utiliser la… Porte des artistes… En est une. Oh ça va. Dites-le : Jeannie n’est pas une bonne partenaire au lit, elle met des restrictions! Je n’oblige personne, ok? Je suis confortable avec certaines choses et inconfortable avec d’autres parce que, au cas où vous auriez déjà oublié, pendant des millénaires, j’ai joué contre ma volonté les esclaves sexuels et je ne sais pas si le mot « viol » a un sens différent ici que d’où je viens mais forcer autrui à subir des abus sexuels, une relation non consentante avec des pratiques avec lesquelles une des parties impliquées n’est pas d’accord… Au risque de me répéter…

Plus. Jamais. Je n’ai pas conquis ma liberté pour recommencer à faire des choses qui ne me plaisent pas. Que je ne veux pas faire. Et personne ne me fera changer d’avis sur la question. Le choix revient à PeeGee, ultimement.  On augmente la mise ou on arrête. Je ne lui en voudrai pas quel que soit son choix. Car c’est le cœur de tout, le choix, justement. Si elle préfère aller visiter un peu plus de mon monde au lieu de poursuivre, oui, je serai un peu déçue. Mais ce ne sera pas dramatique. Posez-vous la question : qu’est-ce qui est le plus important? Votre amitié ou une envie spontanée sur le moment? Je préfère quelque chose de durable à quelque chose d’éphémère mais c’est, encore une fois, une préférence personnelle. Vous pourriez ne pas être d’accord et ce serait un argument tout aussi valable. Reste à voir quelle sera la décision de la principale concernée dans l’affaire.

« Je suis curieuse, c’est dans ma nature. Et avant toute chose, bien que je suppose que c’est inutile de le dire car tu le sais déjà, je ne te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas. Je ne vais jamais volontairement t’humilier. Je respecte par-dessus tout le choix. J’ai même envie de dire que si un jour tu vois quelqu’un avec la même apparence que moi qui viendrait volontairement nuire à la liberté d’autrui… Bah…

Tu regardes une fausse Jeannie, voilà tout. Et sinon, comme dit… Je suis curieuse de voir si tu mérites vraiment le Power dans ton nom de super héroïne. Tu te vantes de ton endurance et tout mais… Sans vouloir t’offenser, j’entends des paroles pour très peu de preuves. Difficile, donc, de te prendre au sérieux. À moins que tu aies des témoignages, peut-être? Mais ce serait fastidieux de les faire venir ici… Comment régler ce dilemme? »

Jeannie, est-ce que tu joues avec le feu? Peut-être bien…

[Power Girl]

Karen sourit doucement quand Jeannie rejeta l’idée de l’hermaphrodisme, en expliquant qu’elle n’aimait pas ça. C’était une chose que la Kryptonienne pouvait comprendre, même si elle fonctionnait différemment. Elle avait découvert l’hermaphrodisme à Uatis City, et y avait pris goût. Après avoir couché avec plusieurs Futanaris, elle avait fini par adapter ce système, et par le partager avec Helena. Toutefois, elle estimait que l’hermaphrodisme avait aussi contribué à renforcer sa perversion. Néanmoins, elle respectait le choix de Jeannie, et resta allongée sur le lit, tandis que la Déesse sembla partagée par plusieurs sentiments, comme si elle s’en voulait de ne pas adhérer au fantasme de Karen.

« Hey, Jeannie, ne t’en fais pas, je t’assure qu’il n’y a aucun problème… »

La Déesse se retourna alors vers elle, et, en reprenant ses esprits, lui annonça qu’elles pouvaient utiliser un sex toy. Elle la nargua encore, tout en générant une culotte dorée. Karen frémit en sentant l’objet se mettre en place, et baissa les yeux. Un frisson la traversa quand la verge dorée se dressa finalement entre ses cuisses. Power Girl la regarda, confuse, et la caressa doucement. Elle avait l’apparence et la texture de l’or, mais pas sa dureté, ressemblant sur ce point davantage à une véritable queue. Karen frémit à ce contact, et constata que l’appareil disposait d’un plug arrière, qui s’enfonçait dans son vagin, et se mit à vibrer. Karen soupira encore, fermant les yeux et serra les poings, avant de les rouvrir.

Face à elle, Jeannie était allongée, et se mit alors à la provoquer, à la haranguer. Avec ce membre artificiel qui remuait devant elle, la Kryptonienne sourit brièvement.

« Oh, Madame me provoque donc… »

La Kryptonienne se rapprocha à nouveau du lit, et grimpa dessus. Elle se dressa au-dessus de Jeannie, marchant à quatre pattes sur le lit. Le sexe artificiel caressa les jambes de Jeannie, et remonta jusqu’à son intimité, cette zone que Karen avait longuement exploré avec ses doigts et sa langue.

« Tu sais ce qu’on dit sur l’eau qui dort, hum ? Tu vas bientôt le réaliser, petite impertinente… »

Karen glissa cela en titillant avec le doigt la bouche de sa partenaire. Elle enfonça son doigt entre ses lèvres. La femme connaissait les émois de Jeannie, les problèmes qu’elle avait rencontré, et les troubles qui, encore aujourd’hui, continuaient à la marquer. Karen comprenait tout cela, mais elle était bien décidée à agir plus énergiquement, surtout maintenant que Jeannie la provoquait ! Elle se redressa encore, et continua à frotter son gode contre le corps de Jeannie. La pointe arrondie frottait sur ses lèvres intimes avant de remonter encore, titillant sa peau, glissant tendrement dessus.

Elle prenait tout son temps avec elle, faisant doucement monter l’envie, ne voulant pas, après tout, que Jeannie se rebiffe ensuite. Un sourire amusé sur les lèvres, Karen continua donc, et l’embrassa sur les lèvres.

« Allez, sois une gentille Déesse, et mets-toi à quatre pattes. Cambre-moi ton joli dos, remue ton insolent fessier, donne-moi envie de te prendre, de… De te baiser de manière surnaturelle ! »

[Jeannie]

Est-ce que je vais aimer ça? Aucune idée, je n’ai jamais essayé. Est-ce que je suis nerveuse? Je ne sais pas si la curiosité l’emporte dans ce cas. En y repensant bien, je ne saurais même pas dire comment nous sommes passé de SFW à NSFW. À la base même, je ne suis pas vraiment du genre à avoir… Comment dire… Ce genre d’attitude ou de ton dans mes récits? Oui parce que bon, ce sont mes chroniques que vous lisez, en quelque sorte. Peut-être aurais-je dû censurer le tout? En même temps, je suppose que cela permet également de voir un autre côté de qui je suis. Comme ça ne va pas arriver souvent, cela amène à une nouvelle dimension, un nouvel angle d’approche et tout ce qui va avec. Pourquoi est-ce que je tergiverse encore, demandez-vous? Parce que ça fait partie de qui je suis. Les questionnements, les longs monologues intérieurs… C’est moi ça.

En apparence je suis votre déesse sympa et hyperactive. Mais le doute. Le doute! Et toujours se poser des questions… C’est tout aussi moi mais moins apparent. Même dans un tel moment, on dirait que je n’arrive jamais à me défaire de cet aspect de moi. Est-ce que je provoque parce que ça fait partie du jeu ou est-ce que je provoque pour retarder ce qui va suivre parce que je ne sais pas quoi penser, en fait, quoi m’attendre, quoi faire, dans une certaine mesure. Je suppose que c’est ma malédiction, en un sens. Quand on a été maudite par l’omniscience, sa perte force à vouloir tout savoir sur tout. C’est tic. Non. Un trouble obsessionnel compulsif. Quelque chose de ce goût-là. Enfin. L’avantage de pouvoir penser en temporalité différée, c’est que ça ne parait pas quand vous vous perdez dans les méandres de votre esprit. Je ne peux pas revenir sur mes pas. Pas sans… Perdre la face.

La seule direction c’est vers l’avant. Oui. Donc… Voir de quoi PeeGee est vraiment capable. Et le regretter ensuite, peut-être je suis douée pour ça aussi il semblerait. Non Jeannie. Arrête de douter sinon tu ne trouveras jamais l’expérience agréable. Ce n’est pas comme avant. Tu as choisi ce qui va se produire, non? Oui. Donc tu as le contrôle. Tu peux dire non. Tout arrêter. Et cette fois, si jamais on refuse de t’entendre, tu peux te servir de tes pouvoirs et faire comprendre que non, c’est non. Choisir de faire quelque chose. Encore à ce jour le concept m’apparait presque comme étranger par moment. Ce qui ne devrait pas être le cas. Pas après m’être tant battu pour ma liberté. Pas après tant de sacrifices. Enfin bon. Enfin bon. On ne va pas se torturer davantage l’esprit avec de telles pensées, non? C’est le plus sûr moyen de faire du moment une expérience très désagréable sinon.

Cela dit… Je n’ai pas dit que je ne montrerais pas un petit côté… Rebelle, j’ai envie de dire. JE suis la déesse. Petite impertinente, que je dis. Ce n’est pas une façon de parler à une divinité, tu sais… Je passe ma main sur le jouet mais pour Karen, c’est comme si c’était plus qu’un jouet, une extension d’elle-même. Vous connaissez probablement le concept de douleur fantôme, n’est-ce pas? Cette douleur que certaines personnes ayant perdu un bras, une jambe, quelque chose du genre, ont l’impression de ressentir une douleur, une sensation, quelque chose sur une partie du corps qui n’est plus là. Vous me connaissez, je ne blesse ni ne tue. Alors pourquoi ne pas inventer le concept de plaisir fantôme? De ce que je crois comprendre, grâce à une technologie X, PeeGee peut se voir doter d’un membre masculin. L’idée en soi est pour moi… Bien…Un un énorme « turn off ».

Mais le cerveau est une merveilleuse chose donc imaginons qu’une déesse sympa réussi à tromper ce dernier et que de caresser le jouet fait ressentir la même chose à PeeGee que s’il s’agissait du vrai truc, avec les terminaisons nerveuses et le reste? Le jeu en soi lui apportera… Satisfaction… Ainsi que ce… Plaisir du membre fantôme, si j’ose dire. Je n’aime pas ton attitude, PeeGee. Je la trouve irrespectueuse. Tu devrais me remercier d’avoir le privilège d’être en ma présence, d’être ici, d’avoir le droit d’exister à proximité de ma personne, poursuivais-je tout en continuant de caresser le jouet, sachant très bien quel effet cela fait. Après tout, si la douleur du membre fantôme peut être particulièrement intense… Pourquoi le plaisir du membre fantôme ne pourrait-il pas être aussi intense? J’ai inventé le concept. J’en décide les règles. Et si je ne l’ai pas inventé… Peu m’importe.

Là c’est ma version, ma bulle dimensionnelle, ma copie de mon monde… Mes règles. Si tu veux quelque chose, que je poursuis… Tu vas le demander comme tous les mortels le font. En implorant la bonté de leur dieu ou de leur déesse. De quel droit penses-tu pouvoir demander quoi que ce soit de moi? Je vais te le dire. Tu n’as pas le droit. La seule raison pour laquelle tu es encore ici c’est que je me sens d’humeur généreuse. Je ne sais pas d’où me vient cette idée ou cette soudaine envie d’autorité mais bon. Je ne la domine pas, que je sache. Enfin. En dehors du fait que je continue de caresser le jouet et que le multiplicateur au bout côté réception des sensations doit être pas mal élevé. Le but c’est de s’amuser, non? Il me sembla que oui. Et j’ai vraiment beaucoup de mal à répondre à ce que je perçois comme un ordre. Considérez cela un effet secondaire de ce que j’ai vécu.

Je ne vais pas jeter le blâme sur PeeGee, non. Elle utilise sa vaste expérience dans ce petit jeu entre nous et je suppose qu’elle est habituée à une certaine dynamique. Je n’y peux rien si je suis anticonformiste!

[Power Girl]

Karen y avait été franco, et, comme elle s’y attendait, Jeannie avait résisté. L’honneur d’une Déesse finissait toujours par revenir, même quand Jeannie lui avait demandé d’y aller franchement, de ne pas prendre des pincettes, et de lui faire l’amour comme elle l’aurait fait avec ses amants habituels ! Mais comment une Déesse aussi puissante que Jeannie pourrait-elle un jour être considérée comme une amante ordinaire ? La réponse fut rapidement donnée, car, loin de lui obéir, elle s’amusa au contraire à masturber Karen. Power Girl soupira doucement en se pinçant les lèvres, sentant que ce sex toy était extrêmement sensible. La Déesse avait dû bien jouer là-dessus en usant de sa magie, car Karen avait vraiment l’impression d’avoir sortir sa verge, sauf que c’était ce vibromasseur doré. Il luisait au contact des doigts de la Déesse, qui le pompa encore avec sa main. Karen gémit à nouveau, tandis que Jeannie lui rappelait qu’elle était une divinité, et qu’on ne pouvait pas parler ainsi aux Dieux.

Power Girl se pinça les lèvres en serrant les poings, reprenant progressivement ses esprits, et regarda sa partenaire.

« J’ai du mal à te cerner, hmmm… Tu veux que je te fasse l’amour sans ménagement, mais, ensuite, haaaa… Tu me reproches de ne pas te considérer comme une Déesse. Est-ce que… Est-ce que tu chercherais juste un moyen de me punir, hum ? Cela ferait de toi… Une Déesse assez vilaine ! »

Mais que c’était bon ! Karen était, comme elle l’avait expliqué à Jeannie, hermaphrodite. Elle avait choisi de s’équiper de cette fonction en croisant des Uatéennes, en explorant Uatis, et en découvrant qu’il existait des cliniques permettant, à l’aide d’un subtil mélange de technologie chirurgicale et de magie, de doter les femmes d’un membre masculin. Le concept était saisissant, assez troublant. Au début, Karen avait eu du mal à se faire à ce membre, mais, avec le temps, avec la pratique, c’était assez agréable. Le plaisir masculin était similaire au plaisir féminin, et également très différent. Plus fort, plus extrême, plus intense lorsqu’on approchait de l’orgasme, beaucoup plus dominateur… Mais elle avait pour autant le sentiment que le plaisir féminin était plus long, plus agréable, et infiniment jouissif aussi. Là où le plaisir masculin vous relâchait d’un poids, le plaisir féminin vous remplissait de ce poids. Deux plaisirs complémentaires, intrinsèquement différents et similaires. Il y avait une magnifique image à tisser derrière le plaisir sexuel.

Devant elle, Jeannie continuait à la masturber. Est-ce qu’elle savait qu’Helena adorait faire ça ? Avait-elle lu ça dans la tête de Karen ? La pointe intérieure du vibromasseur commençait à vibrer, et Karen le sentit alors pousser en elle, réagissant à son plaisir. Elle se pinça encore les lèvres en soupirant, sentant un appareil phallique s’enfoncer en elle. L’appareil remonta entre ses lèvres intimes, et elle gémit donc, se mettant à mouiller, crispant ses mains en l’air. Sa main se posa ensuite sur la tête de Jeannie, et elle soupira encore.

« Tu… Tu comptes me caresser encore longtemps, haaaa ? C’est à toi de décider quoi faire, hmmm… Tu es la Déesse, après tout ! »

Il fallait voir ça comme une légère pique, mais, puisque Jeannie était décidée à faire ce que bon lui semblait, Karen lui confiait logiquement les rênes !

[Jeannie]

« Oh je ne sais pas, PeeGee, je ne sais pas. Je veux quelque chose et ensuite, une pensée fuse à toute allure et vient remplacer partiellement la première… Les voies d’une déesse sont impénétrables, tout ça, tout ça… Enfin. Avec ce joli jouet que tu as, pas si impénétrable. Est-ce que je viens de faire une blague à connotation sexuelle? C’est… Un développement intéressant. Ne fais pas attention à un si petit détail…

En fait j’ai une bonne idée du pourquoi cette réaction soudaine. Tu as formulé ta demande en utilisant l’impératif, ce qui peut être perçu comme un ordre et je réagis très mal aux ordres. Cela vient de ma nature chaotique. Je te promets de faire un effort, de faire attention. Je m’en voudrais d’interférer avec ta… Démonstration, si j’ose dire… Je m’en voudrais de ruiner égoïstement le moment. Quoi que… Je ne me sens pas égoïste… »

Elle ne serait pas psychologue, des fois, à tout hasard? Je découvre des mécanismes que j’ai toujours eu mais auxquels je n’avais jamais fait attention. Des contradictions qui amènent à plus de questions que de réponses. Mais… Cela fait partie de qui je suis. C’est quand on pense comprendre comment je fonctionne que la prochaine surprise pointe le bout de son nez. Je suppose que ce n’est pas nécessairement agréable pour PeeGee et je m’en veux. Le plaisir doit être partagé ou alors il ne vaut rien. Absolument rien. Et dans ce cas, s’il ne vaut rien, il serait futile que de faire des efforts en ce sens. J’espère que je ne ruine pas ou que je n’ai pas ruiné le moment. Ce n’est pas l’impression que j’ai mais ce n’est pas garanti qu’il s’agit de la réalité des choses. Simplement mon interprétation de la situation, pour être parfaitement exacte, en fait.

Allez, faisons-nous pardonner tout en répondant à cette pique. À moi de décider, dis-tu, dis-je en variant le tempo, jaugeant chacune de ses réactions. Je ne mentirai pas, voir PeeGee réagir ainsi, elle si forte, si fière, si expérimentée et la voir en « position de faiblesse » face à son propre plaisir… C’est quelque chose auquel je pourrais prendre goût. Je décide que je vais te donner un superbe orgasme pour me faire pardonner et qu’après, on en reviendra à ta demande initiale… Non parce que tu l’as formulé à l’impératif mais parce que je veux le faire, concluais-je avec un clin d’œil. Pour elle, cela va peut-être constituer un simple délai mais pour moi, cela fait une différence majeure. Enfin. Psychologiquement parlant. Dans le grand ordre des choses, je suppose que c’est effectivement plus un détail qu’autre chose. Qu’importe. C’est ainsi et c’est tout, voilà.

Donc… Je continue à lui offrir d’exquises sensations et je ne sais pas si en général dans sa dynamique… Hermaphrodite? Elle peut ressentir simultanément le plaisir de deux sexes. Car ce n’est pas en différé dans le cas actuel. Plus elle réagit « favorablement », plus l’effet se répercute sur l’autre partie du jouet et inversement. C’est fou ce qu’on peut faire avec un peu d’imagination… Et une bonne dose de pouvoirs surnaturels, il va de soi. Je vais faire comme les météorologistes. Nos prévisions pour aujourd’hui? Une explosion de plaisir comme elle n’en a probablement jamais connu. À moins qu’elle ait plusieurs partenaires qui soient des déesses capables de manipuler la réalité? Allez savoir. Je serais étonnée que ce soit le cas mais on ne sait jamais. Bref, que disais-je, déjà, ah oui…Ma prédiction… Météorologique… Je ne pense pas m’être trompée de beaucoup… Si…

Si bien sûr je me suis trompée. Sans me jeter des fleurs, j’ai des doutes. Soyons sympathique et laissons-lui le temps de récupérer. Je ne remets pas son endurance surhumaine en doute. Loin de là. Mais je doute qu’on puisse recevoir autant et récupérer instantanément. Ce qui me laisse, bien sûr, tout le temps de prendre la position précédemment demandée par PeeGee. Et de tricher un peu en consultant plus photos, magazines, clips SFW et NSFW pour trouver la meilleure pose à prendre pour vraiment lui donner envie. Je veux dire… Je viens de mettre le feu aux poudres. De donner un coup de pied dans l’équivalent du nid de guêpe que sont ses désirs et ses envies. Quoi? Qui ne prend pas de risques ne peut pas s’attendre à une vie bien palpitante. Que dit le proverbe? Qui ne tente rien n’a rien? Ou était-ce qui n’essaie rien n’a rien? Je ne me souviens jamais…

Enfin. Tant que PeeGee fait attention à ce qu’elle dit pour ne pas déclencher une sorte de mécanisme de défense face aux ordres… Tout va bien aller. Et puis ce serait mesquin de ne pas lui donner l’occasion de se venger un peu. Surtout que comme le jouet répond à son plaisir, à son désir, elle va pouvoir l’ajuster à sa convenance, si besoin. Quoi, vous ne pensez tout de même pas que j’allais lui donner je ne sais quel objet produit en série, jetable et tout juste bon à servir une fonction sans qu’on s’y attarde plus que cinq secondes. Et si elle veut le garder… Un souvenir ou un… Incitatif… À ce que nous ayons un « encore » ou un « nouveau round »… C’est à son entière discrétion. Sinon je vais juste le déconstruire comme tout ce que je n’utilise pas. Ainsi, il n’y a jamais rien qui traine. Avoir des origines chaotiques ne veut pas dire aimer avoir un espace de vie en désordre, loin de là!

[Power Girl]

Karen frémissait lentement. Elle serrait ses poings. En soi, le sexe était un domaine qu’elle connaissait bien, qu’elle avait utilisé pour contrôler au mieux ses pouvoirs. Après tout, elle était une géante entourée d’humains aux corps fragiles qu’elle pouvait détruire en un claquement de doigts. Partant de ce constat, Karen avait donc longuement travaillé sur elle-même, et le sexe avait été une aide indispensable. Jeannie fonctionnait toutefois très différemment, et semblait avoir un rapport différent avec ça. De fait, elle lui avoua que, ce qui l’avait fait réagir, c’était l’usage de l’impératif… Le tout en ayant toujours sa main posée sur le sex toy doré de Karen.

Un soupir traversa à nouveau les lèvres de Karen, qui baissa la tête vers sa partenaire. Agenouillée devant elle, elle lui présenta ses excuses, et recommença à la caresser, prête à faire ce que Power Girl lui avait demandé, tout en lui expliquant que le problème initial venait de l’utilisation de l’impératif.

« Oh… Tu… Tu m’excuseras, mais… Ce n’est pas vraiment dans ce genre de situation que… Que je peux utiliser l’imparfait du subjonctif, haaa… »

Sous l’excitation sexuelle, on réfléchissait moins, les mots venaient plus difficilement. Il semblait donc naturel, pour elle, d’utiliser des termes plus courts, et donc de recourir à l’impératif. Mais elle pouvait comprendre l’émotion de Jeannie. Visiblement, la Déesse n’avait pas pu oublier son passé. Paradoxalement, le fait de devenir omnipotente ne lui avait toujours pas permis d’être véritablement libre, dès lors que les traumatismes de son passé continuaient à la hanter. La main de Karen caressa ses cheveux, glissant sur sa chevelure blanche, et elle soupira encore, la verge artificielle se durcissant.

Jeannie ajouta à ses doigts sa bouche. Sa langue glissa dessus, et elle donna une série de baisers, la faisant soupirer encore. Ce membre devenait assez douloureux, au fur et à mesure que le désir croissait en elle, un désir insatisfait qui donnait naturellement lieu à une bonne dose de frustration. Elle serra donc les cheveux de sa partenaire, relâchant la pression, et les caressa.

« Pou… Pourrais-tu avoir… Hum… L’extrême obligeance, haaaa… Sans vouloir te… Te commander… De… Prendre cette verge dans ta bouche ?! »

Pas d’impératif, elle avait retenu la leçon ! Parler n’en devenait pas pour autant très simple, tant le désir pulsait furieusement en elle. Elle se laissait porter, sans chercher véritablement à se retenir, et poussa de délicieux soupirs quand les lèvres de Jeannie continuèrent à s’attaquer à elle.

« Je… J’ai envie de voir… À quoi peut bien ressembler… Hmmm… Une fellation divine ! »

Elle avait bien le droit d’être curieuse, non ?

[Jeannie]

Ce fut plus fort que moi, je pouffai pas de rire. N’en fais pas trop, dis-je avant de lui voler un baiser. J’appréciais l’effort, naturellement mais elle n’était pas obligée de faire dans l’extrême politesse ou de justifier ses paroles. Elle aurait pu le formuler de dizaines de façons. Par exemple, j’aurais envie que tu prennes cette verge dans ta bouche. Elle exprime un souhait, qu’elle aimerait quelque chose. Ce n’est pas un ordre. C’est une demande, au plus, une suggestion intéressée. Mais comme je l’ai dit, j’apprécie vraiment l’effort qu’elle fait. On ne pourra pas dire qu’elle n’essaie pas de s’ajuster, de s’adapter à sa partenaire du moment, c’est-à-dire, moi. Et croyez-moi, elle ne peut pas imaginer ô combien c’est apprécié. Même sa meilleure estimation est clairement en dessous de la réalité. Je puis vous le dire avec une absolue certitude. Sans la moindre hésitation.

Elle me rappelle… Il y a si longtemps… Dans une autre vie… Une des maitresses que j’ai eue. La première qui me demanda ce que moi je voulais. Et je m’en souviens encore, comme si c’était hier, de ne pas avoir su quoi répondre. D’avoir figé complètement, mon cerveau incapable de traiter l’information. Et je me rappelle très bien lui avoir dit que je n’en avais aucune idée. Que nous ne sommes pas encouragés à penser par nous-même, en dehors des paramètres définis par les dieux. Dommage pour moi, je n’ai jamais trouvé, à l’époque, la réponse à cette question et après avoir fait trois vœux pour faire du monde un monde meilleur, il a fallu qu’elle se départisse de l’objet servant à mon invocation. Difficile de vouloir libérer un être quand la garder esclave peut en sauver des dizaines, des centaines. Je voudrais dire que je lui en ai voulu mais… Non, en fait. Je comprends le calcul. Et…

Aussi inhumain que cela puisse paraitre, c’est une logique qui se tient. Si vous me demandez aujourd’hui si c’est ma mentalité, la réponse est : cela dépend. De quoi? Du lien de proximité que j’ai avec la personne en face de moi. Si j’y tiens ou non. S’il s’agit d’un ou d’une inconnue, homme, femme, enfant, vieillard, le calcul est simple. Plusieurs vies valent plus qu’une vie. Si c’est quelqu’un à qui je tiens, le plus grand nombre m’indiffère. Ce n’est pas logique, encore moins juste mais je ne prétends être ni l’une ni l’autre. Je ne le répéterai jamais assez. Je ne suis pas une héroïne, je ne fais pas partie des « gentils ». Je ne suis pas « méchante » par nature mais je ne me considère pas comme forcée de suivre vos lois et si je décide de protéger des gens qui me sont chers, la vie des autres m’importe peu. Quel est le rapport avec la situation actuelle, demandez-vous, avec PeeGee et tout?

Vous savez ce qui a déclenché ma réflexion et il est logique de fermer la boucle. Comment donner à quelqu’un quelque chose qui, s’il existe, vous est inconnu? Voilà une intéressante question. Que serait une fellation divine? Car logiquement, tout geste posé par une divinité est divin. Donc… Dans la théorie, quoi que je fasse se qualifiera. Mais en même temps… Si on pense plus loin, il y a plus d’un sens à divin et peut-être est-ce quelque chose de moins littéral qui est en jeu. Ce qui est loin d’être impossible. Mais dans ce cas… Quoi? Je l’ignore. J’ai donc une poignée de seconde pour trouver une réponse à cette question si je ne veux pas briser le rythme, si je ne veux pas casser l’ambiance. Je serais tentée de dire que cela doit nécessairement impliquer mes pouvoirs, sous une forme ou sous une autre. Essentiellement, de faire quelque chose qu’aucun mortel ne serait en mesure de faire.

Je me mets donc à la tâche mais si une partie des sensations ressemble à ce qu’elle a déjà dû éprouver, pourquoi ne pas mélanger le tout? Dans une telle action, il y a celui qui donne et celui qui reçoit. Elle perçoit les sensations comme celle qui reçoit. Ce qui veut dire qu’elle n’a qu’un côté d’une pièce à double face. Qui sait mieux que quiconque ce qui nous fait plaisir si ce n’est nous-même? PeeGee semble avoir fait pas mal d’expériences dans le domaine mais je doute que celle-ci faisait partie du lot. En manipulant la réalité, je suis capable de savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle ferait à ma place et donc ce qu’elle reçoit est un tas d’informations qui devraient être impossibles. Contradictoires. Mais ici, c’est possible car la déesse que je suis le veux. Et la déesse que je suis est très curieuse, voyez-vous? Et si vous avez suivi jusqu’ici, vous devez bien vous demander pourquoi, non?

Récapitulons. Elle est équipée d’un jouet qui répond à ses désirs. Elle peut ajuster la longueur, la grosseur, la forme bref, faire de cet intéressant gadget quelque chose de sur mesure pour son plus grand plaisir. Ensuite, ce même jouet vient la pénétrer en se basant sur les dimensions idéales pour lui procurer un maximum de sensations. Son cerveau, donc, reçoit déjà en simultané deux types de plaisirs qui devraient être mutuellement exclusifs mais qui ne le sont pas. Et en quelque part, c’est possible ici et son cerveau est capable de faire le traitement. Ensuite, on rajoute une autre dimension au plaisir, une autre impossibilité perceptible. Et pourquoi ne pas en rajouter encore, tiens? Si la partie femelle était également stimulée de façon buccale? Quatre sources de plaisirs distinct qui convergent tous au même endroit et qui la bombarde de sensations toutes plus exquises les unes que les autres.

Je n’ai aucune idée du résultat final mais… Je vois difficilement comment faire plus divin qu’une multiplication des impossibilités dans un tout cohérent. Enfin. Théoriquement cohérent…

[Power Girl]

Avec sa verge artificielle dorée, Karen n’en menait pas large, et elle devait en plus composer avec les humeurs changeantes d’une Déesse ! Plus le temps passait, et plus Jeannie révélait ses contradictions. Devant le ton exagérément obséquieux de Karen, Jeannie l’invita à être moins cérémoniale. La Kryptonienne sourit doucement, tremblant toujours nerveusement. Elle sentit ensuite Jeannie passer à l’action, et, quand sa bouche se posa enfin sur son sexe, la main de Karen se crispa sur ses cheveux. La Kryptonienne appuya doucement, et Power Girl se mit à gémir longuement. Yeux clos, elle laissa la femme continuer à s’attaquer à elle. Son membre remuait sur la bouche de Jeannie, qui filait d’avant en arrière, s’appuyant sur ses genoux. Souvent considérée comme une position d’infériorité, la fellation était aussi, paradoxalement, l’une des rares positions où la femme prenait, dans le sexe, un rôle actif. Jeannie la dominait, même en étant face à elle, et agenouillée. Elle pouvait gérer le plaisir de Karen, et elle s’appliqua à le faire, agissant, non seulement sur la partie externe du sex toy, mais aussi sur la partie interne.

Du point de vue externe, elle suçait sa queue en la léchant longuement, relevant les yeux pour croiser le regard de Karen, déplaçant ses mains sur ses hanches, ou les positionnant finalement à l’arrière, palpant les délicieuses fesses musclées de Power Girl. Ce contact était exquis, rappelant à Karen combien elle aimait voir sa femme, Helena, la sucer ainsi. Elle remuait lentement, consciente que, cette fois, elle n’irait pas jusqu’à uriner dans la bouche de la Déesse, comme il lui arrivait parfois de le faire avec Helena.

« Hmmm… Je-Jeannie… »

Et, surtout, du point de vue interne, Jeannie continuait à agir. Elle utilisait sa magie pour amplifier les vibrations du gode interne, multipliant le désir. Karen put également sentir la langue de Jeannie jouer encore, tandis que la Déesse se servait de sa magie pour influer sur le corps de Karen. Elle la manipulait joyeusement à distance, et le désir se mit à croître à nouveau dans le corps de Karen. Bien incapable de lutter, celle-ci se laissait aller, crispant parfois ses doigts sur les cheveux de sa partenaire, la sentant pomper son dard énergiquement.

« Haaaann… Jeannie, haaaan, c’est… Hmmm… Tu es vraiment très douée, ma belle… Je… Je risque de me laisser aller, tu sais ! »

Mais n’était-ce pas précisément ce que Jeannie voulait ? Petit à petit, Karen succombait, et l’orgasme approchait. Elle se demandait juste comment l’appareil fonctionnerait. Est-ce qu’elle allait juste jouir dedans, ou est-ce que le sex toy cracherait sa mouille dans la bouche de Karen ? La réponse… La réponse à venir bientôt !

[Jeannie]

Chose certaine, ce n’était pas tous les jours que je m’adonnais à pareils manipulations en tant que déesse, par titre plus que par fonction. Ma vie en général était très SFW. Vraiment très peu de NSFW et cela me convenait parfaitement ainsi. Et encore là, dans ce qui était plus osé, c’était souvent très classique. Le jouet sexuel avec PeeGee était pas mal la chose la plus « coquine » que j’ai fait. Enfin. Volontairement, il va de soi. Quand j’étais génie, esclave de la volonté de précédemment maitres, j’ai eu de quoi vous dégoûter du sexe pour l’éternité. À petite dose, tant que je me sens confortable, j’ai recommencé à en avoir mais ce n’est pas, n’était pas et ne sera jamais une nécessité pour moi. Bien au contraire. Je peux très bien fonctionner sans et je ne m’en plains pas. Mais alors là, vraiment pas. Surtout que j’ai du mal avec la notion de relation ouverte donc…

Mais bref. Revenons-en, dans notre narration, à la situation actuelle. À cette… Expérience, si j’ose dire, entre une kryptonienne très chevronnée en matière de sexualité et moi, douée pour penser hors de la boite, comme le veut l’expression. Je suspecte que PeeGee est habituée à un certain nombre de pratiques qu’elle sait pertinemment que je n’accepterais jamais. Ce qui la force à changer de stratégie. Quant à moi, j’ai des pratiques simples qui risquent de manquer de saveur, si on peut dire les choses ainsi, pour la blonde à la généreuse poitrine. D’où le pourquoi j’expérimente comme je le fais afin de lui faire vivre quelque chose de différent, de nouveau. Ce genre d’activité doit être agréable pour les deux partis impliqués ou alors cela ne vaut pas la peine. Enfin. De mon opinion personnelle, il va de soi. Peut-être que je me trompe. Qu’en sais-je. J’ai réfléchi à plusieurs aspects distincts…

Mais pas tous. Et c’est bien là le problème. Mon problème. J’ai pensé à toute la partie stimulation, sensation, comment faire ressentir à son cerveau des choses qui ne devraient pouvoir être ressenties en même temps. Mais… Une fois que c’est fait et tout, il y a une… Finale… Si j’ose dire. Je vois juste un petit inconvénient. Je n’ai pas de problème à ce qu’elle atteigne l’apothéose en matière de plaisir mais disons que mes millénaires en tant que génie font en sorte que je suis tout sauf fan du... Comment dire… Produit fini. Homme comme femme. Je n’en veux pas sur moi, sur aucune des parties de mon corps. Mais en même temps, si on enlève de l’équation cet aspect des choses, on diminue l’effet global et pour PeeGee, ce ne sera pas agréable car il manquera nécessairement quelque chose. Comment faire… Réfléchis, Jeannie, car il te reste au plus quelques minutes. Au plus.

Je sais! Cela ne sera pas visible pour PeeGee mais je suis désormais entourée d’une sorte de champ de force, comme un film invisible et intangible à environ un centimètre de ma peau. Cela va empêcher quoi que ce soit que je ne veux pas sur moi de se retrouver sur moi. Ainsi, si j’ai mal calculé et que je dispose de secondes au lieu de minutes, On aura évité un problème. C’est-à-dire moi qui risque de péter les plombs. Ne cherchez pas à comprendre, on appelle ça un traumatisme pour une raison. Maintenant, pour PeeGee, comment arranger les choses? Pourquoi ne pas confondre son cerveau et lui donner un plaisir double? En ce sens que légèrement en premier, elle aura un orgasme féminin et le liquide ou plus simplement la matière ainsi expulsée servira ensuite à simuler l’orgasme masculin par le biais du jouet. Autrement dit, oui, le jouet aussi expulsera quelque chose.

Mais encore là, comme je n’en veux pas sur moi ou partout sur le lit, je vais utiliser un micro portail pour capturer le tout et le détruire proprement. PeeGee pourra vivre son orgasme avec force et fracas et moi je resterai propre et immaculée parce que c’est comme ça que j’aime les choses. Tout le monde est content, tout le monde a eu beaucoup de plaisir, affaire classée. Je vois difficilement comment faire mieux. Et après ça, je veux une bonne douche bien chaude, quand on aura fini. Et je pense que je vais me laver les cheveux, aussi. J’adore me masser le cuir chevelu. J’ai tout le temps l’impression que ça m’aide à faire partir le mauvais stress et tout… Enfin bon, c’est pour plus tard, ça, rien d’immédiat. Nul besoin d’être un grand spécialiste pour savoir que PeeGee est sur le bord d’atteindre sa limite et de céder. Ce n’est pas un reproche ou quoi que ce soit, j’énonce un simple fait.

Chose certaine, je ne vois pas ce que j’aurais pu lui donner de plus car à mes yeux, j’ai donné tout ce que je pouvais donner. Je me suis creusé les méninges, j’ai été jusqu’aux limites que j’étais prête à atteindre et… C’est pas mal ça. Je pense avoir réussi à lui donner une expérience inédite et complètement nouvelle mais ça, j’imagine qu’elle me donnera son verdict après les faits. Pendant… Ce serait un peu étrange et avant, simplement impossible. Je ne suis pas nerveuse, si vous vous posez la question. Je sais que j’ai donné mon 100%. Est-ce que cela aura été suffisant, par contre, c’est une toute autre question. Je ne suis pas aussi confortable ou à l’aise ou expérimentée qu’Helena mais je pense pouvoir compenser en rendant l’impossible possible. Ce qui n’est pas à la portée de simples mortels… Et je dis ça de façon non péjorative bien entendu, le but n’étant pas d’insulter qui que ce soit.

« Alors? C’était comment? »

[Power Girl]

Karen laissa le plaisir suprême l’envahir. Ses mains se crispèrent sur les cheveux de sa partenaire, et elle s’abandonna joyeusement en elle. Un délicieux orgasme la traversa de part en part, comme un éclair foudroyant qui la laissa frissonnante sur place. Elle s’abandonna énergiquement en elle, serrant les cheveux de Jeannie dans ses doigts, et ferma les yeux. Le plaisir fut la seule chose qui l’envahit, noyant tout le reste dans un océan blanchâtre. Elle se laissa absorber par cette vague, sans rien demander en retour, et soupira longuement au passage.

« Oh bon sang… ! Jeannie !! »

La Kryptonienne se relâcha donc, et s’assit ensuite sur le rebord du lit. Jeannie laissa passer quelques secondes avant de retrouver l’usage de sa voix, et lui demanda comment cela s’était passé. Soupirant lentement, Karen sourit alors, et commença par retirer le sex toy doré. Elle soupira doucement quand le plug interne se défit, et aida Jeannie à se relever, puis l’allongea à côté d’elle. Elle ne lui avait pas encore répondu, et l’examina lentement, caressant ses cheveux d’une main, couchée sur le flanc, son corps nu devant le sien.

Karen hocha alors la tête, semblant avoir la confirmation de ce qu’elle soupçonnait :

« Toi, tu as encore usé de ta magie, hein ? Je ne vois aucune trace de ma mouille sur toi… »

Elle s’en amusa, et se coucha ensuite sur le dos.

« Tu avais peur de finir malade ? Quoi que je trouve cela amusant… Une femme omnipotente qui s’avère avoir ses refus, c’est mignon. »

Karen semblait apaisée, détendue. Elle se demandait s’il était temps pour elle de retourner chez elle, de retrouver son monde d’adoption, ou de continuer à se rapprocher de Jeannie, à essayer d’en savoir plus sur elle. Cette Déesse avait plusieurs facettes, et, derrière sa puissance surnaturelle, elle avait aussi ses propres failles. D’aucuns auraient pu trouver cela assez paradoxal avec l’idée d’omnipotence. Un être omnipotent ne pouvait-il pas se débarrasser de ses propres imperfections ? Jeannie avait donc des limites, ce qui signifiait qu’elle n’était pas aussi puissante que ce qu’on pouvait croire. Karen allait devoir réfléchir à ce que cela impliquait.

Ensemble, elles s’étaient beaucoup amusées, multipliant les aventures, jusqu’à se retrouver ici, dans cette chambre. Quelle pouvait être la suite du programme ? Jeannie était assez nerveuse à l’idée que Karen explore seule son monde, alors elle n’allait pas lui faire faux bond.

« Généralement, c’est à ce moment-là que je m’endors… Dans un cocon de chaleur, de sueur, dans ce moment après le sexe, il n’y a rien de mieux… »

Joignant le geste à la parole, elle invita Jeannie à se rapprocher, et posa la tête de la femme contre un oreiller très moelleux : sa poitrine. Elle lui sourit, et caressa ses cheveux tendrement.

« Ose me dire que tu as envie d’être à un autre endroit en ce moment… »

[Jeannie]

« PeeGee… Rends moi service et arrêtes de dire que je suis omnipotente. J’ai été omnipotente. J’ai été omnisciente. Il y a des millénaires de cela. J’aurais pu être une vraie déesse ou me rendre parfaite mais j’ai fait le choix volontaire de ne plus être omnisciente, omniprésente ou omnipotente et de rester imparfaite. Je manipule la réalité, oui. Mais j’ai mes limites face à la trame même de l’existence. »

Je n’ai pas été agressive. Je n’ai pas été désagréable. C’est une simple demande, c’est tout. Et une demande facile à respecter. Je n’aime pas que les gens commentent sur moi en se basant uniquement sur les pouvoirs que je détiens. Comme elle est bien plus qu’une créature qui tire des lasers par les yeux ou qui a un souffle capable de congeler les choses. Pour vous, c’est peut-être un détail. Pour moi, c’est faire une différence entre qui je suis et ce que je suis et j’y tiens. Je ne lui en veux pas, remarquez et je ne veux pas non plus ruiner le moment alors je ne rajoute rien de plus. Non. Une petite demande, facile à honorer, ne va rien gâcher, de cela je suis absolument convaincue. À moins que PeeGee soit terriblement susceptible ou culpabilise à rien. Et dans les deux cas, je serais quand même étonnée. Je ne dis pas que c’est impossible mais ce serait… Enfin bref.

Je suis contente de moi. J’ai réussi à offrir à une kryptonienne très expérimentée dans les arcanes du sexe quelque chose d’unique et de différent. Je n’ai pas la prétention de dire que ma performance est dans son top dix ou je ne sais trop quelle idiotie pseudo quantitative encore mais en termes d’expériences, je dirais que j’ai atteint mon objectif. Mine de rien, elle ne s’en est peut-être pas rendue compte mais une chance que je peux manipuler la réalité sinon il me manquerait quelques touffes de cheveux. Elle a eu une légère perte de contrôle sur sa super force, la jolie blonde! Mais encore là, je ne lui en veux pas. Une perte de contrôle indique quelque chose de vraiment particulier, bon comme mauvais. Et ici, j’espère que c’était du bon car c’était le seul objectif, après tout. On ne peut jamais savoir à l’avance quel sera la conclusion mais on peut se faire une idée précise, en général.

Si vous me demandez si j’ai pris plaisir à la chose, pas de la même façon que PeeGee. Mon intérêt à moi était davantage… Académique. Scientifique. Déterminer comment apporter quelque chose de différent à quelqu’un qui a un incroyable bagage derrière soi. On me dira que j’ai des bizarres de priorités mais… Je n’y peux rien. Cela fait partie de ma nature chaotique. Le bon genre de chaos. Celui qui vient rebrasser les cartes, qui apporte le changement. Pas le chaos destructeur et qui est synonyme de souffrances. Alors ça plus jamais, je me le suis juré il y a longtemps de cela. Et tant que je le peux, j’honore les promesses que je me suis faite. C’est le plus sûr moyen de ne pas perdre de vue qui nous sommes, après tout. C’est extrêmement facile de s’engager sur le mauvais sentier et se retrouver sur une pente descendante horriblement dure à remonter. Je parle par expérience.

Mais bon. Je suis heureuse que PeeGee ait passé un bon moment, je suis heureuse d’avoir pu lui faire découvrir quelque chose de différent et je suis heureuse de lui offrir ce petit quelque chose avec lequel elle a pu s’amuser. Tu peux le ramener dans ton monde, que je lui dis. Il va continuer de fonctionner comme il fonctionnait ici, c’est la beauté de la chose. Après, est-ce qu’elle va accepter, refuser, l’utiliser avec d’autres partenaires… Je ne sais pas. Mais quand on fait un cadeau, ce n’est pas pour en contrôler l’utilisation, après tout. Ce serait ridicule, quand on y pense. Ce serait un cadeau intéressé et ce n’est pas mon genre. L’idée même est en soi une curiosité que je ne m’explique pas. On donne pour faire plaisir à autrui et si on doit en tirer un plaisir, c’est de la joie de cette même personne. Enfin. Ma mentalité et une mentalité mortelle vont forcément avoir des différences…

Quand elle m’invite à poser ma tête sur son opulente poitrine, je m’exécute, encore pensive… Avant de réaliser un détail. Attends. Quoi? Dormir? Tout de suite? Sans s’être lavé? J’ai ma petite hygiène quand même! Une bonne douche chose, enlacer l’autre, quelques douces caresses… Non? Au lit, comme ça, sans rien? Même pas se brosser les dents? C’est… Bizarre pour moi. Oui bon ça va, peut-être que c’est moi qui suis maniaque et qui tient trop à suivre un ensemble de principes, ce qui est quand même ironique considérant ma nature chaotique mais il n’en demeure pas moins que… Je ne sais pas, on a fait les choses comme elle voulait, on ne pourrait pas faire un truc ou deux comme moi je le veux? Je ne veux pas m’imposer, là n’est pas la question mais je ne veux pas faire le tapis non plus et tout accepter sans broncher… Ce ne serait guère mieux quand on y pense.

« Attends tu veux aller dormir, là, maintenant, tout de suite? Même pas une bonne douche chaude, un petit moment de tendresse sous une eau presque brûlante, un shampoing, peut-être, se faire masser le cuir chevelu… Non? Moi ça me détend en tout cas, je trouve ça… Je ne dirais pas divin, ce serait de mauvais goût mais… Ce n’est pas un peu… Je ne sais pas… Sale… Autrement? Pas que je veuille juger, on a tous nos petits rituels… »

[Power Girl]

Karen sourit doucement quand Jeannie lui fit remarquer qu’elle ne voulait pas qu’on la résume à son omnipotence. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle était assez susceptible ! Karen n’avait nullement voulu la vexer, mais elle commençait à réaliser que, avec Jeannie, chaque mot devait être pesé avec soin ! Elle ne pouvait pas parler de grand-chose… Et allait devoir s’y faire ! Karen ne dit donc rien, avant que Jeannie, au lieu de se contenter de se reposer contre ses seins, s’étonna qu’elles n’aillent pas se doucher. Karen resta silencieuse, mais leva les yeux au ciel.

*Par Rao, elle peut être pénible, parfois !*

Power Girl avait encore du mal à croire à toute cette évolution. Initialement, elle avait traqué Jeannie dans les rues de New York, voyant en elle une super-vilaine, avant que les deux femmes ne finissent par progressivement se rapprocher, jusqu’à rejoindre le monde de Jeannie. Et, maintenant, elles se disputaient parce que Jeannie voulait prendre une douche avant de dormir ! Karen sourit finalement, et releva la tête, sa main revenant se poser sur les cheveux de Jeannie.

« C’est bizarre… Je crois que tu dois être la seule personne que j’ai jamais vue qui n’ait pas envie de dormir sur mes seins et préfère prendre une douche. Tu trouves vraiment que mes seins sont sales ? »

Omnipotente ou non, elle avait encore du boulot à faire dans tout ce qui était les relations humaines ! Karen soupira donc.

« La douche, je la prends après avoir dormi… Là, c’est un moment intime, juste… Nous deux, tu vois ? Si on se lave, ce moment intime n’existera plus. Mais je ne veux pas que tu te sentes restreinte, si tu veux te doucher, vas-y. Moi, après avoir fait l’amour, je dors. »

Karen relâcha ensuite la pression, et ferma les yeux, laissant à Jeannie le soin de savoir si celle-ci était capable de supporter ses problèmes hygiéniques ou juste de passer la nuit avec la Kryptonienne…