*Ah. Elle a fini. Et il faut maintenant que je trouve les bonnes réponses. Putain, c’est si dur le social… *
« Je crois que je devrais te mentir en te disant ce que tu as besoin d’entendre. Le problème, c’est que je suis trop nulle à ce jeu-là. Sans compter que tu as cette sorte de pouvoir qui t’avertirais tout de suite que j’ai menti. »
Ouais, rien que cette introduction pue. Alors la suite ? Compliqué…
« Je vais essayer d’être concise pour éviter de raconter de la merde en trop blablatant. Non, je ne la veux pas dans mon lit. Tu es la seule avec qui je me sente à l’aise pour abaisser toutes mes barrières. Mais oui, voir une personne entièrement tatouée comme ça, c’était comme un cadeau direct pour le Vert. C’était la première fois que ça m’arrivait et mon égo a été touché direct au cœur. »
Ça répond déjà à une partie des questions. Il en reste encore. Alma va y répondre. Et elle va le faire depuis sa chaise sans bouger. Elle se doute bien que Liliane ne cracherait pas sur un câlin de réconciliation. Mais ça lui parait être de la triche. Elle veut la voir. Voir son visage. Elle ne veut pas manquer son visage si elles s’étreignent. Comment saurait-elle alors si elle a remis son masque « Sourire » et qu’elle lui ment pour la ménager ?
« Pourquoi je n’ai pas réagi, c’était aussi une de tes questions. Deux raisons à ça. A ta place, je n’aurai pas aimé qu’on interfère dans mon combat. Tu t’es clairement mis entre moi et elle. Tu as pris ce rôle de combattante, de défenseuse, que tu l’aies compris ou non. Et c’est probablement stupide, mais cette caste-là à sa fierté. C’était ton combat. Je ne voulais pas intervenir pour que tu regrettes plus tard que je t’ai aidé. Et il y a aussi cette autre raison. J’étais partagé entre mon cœur et mon égo. Comme tu l’as dit, je suis possessive. Je voulais avoir les deux. Pour être honnête, je suis toujours aussi possessive. Donc je veux toujours tout. Mais le cœur est bien plus fragile que l’égo. Je devrais toujours choisir le cœur par rapport à l’égo. Une blessure à l’égo fera toujours moins mal et guérira toujours plus vite. Je peux perdre cent Cérès mais je ne vois pas comment je pourrais survivre à la perte de l’unique Liliane. »
Voilà. Elle a tout dit. Elle n’a pas cherché à se faire pardonner. Elle a tout expliqué sans mentir une seule fois. Ça lui parait bien plus honnête comme voie.
« Et si besoin de le préciser, je déteste quand tu pleures. Je me hais de t’avoir fait pleurer. Et j’ai failli commettre un meurtre avec ce gros con de junkie qui m’a traité des pires choses sans qu’il sache que c’était moi. Putain, j’ai les mains moites à l’idée que j’ai encore raconté de la merde. Je suis dans la terreur de voir des larmes couler sur tes joues. Et je n’ai même pas un stupide mouchoir dans ma poche à te donner. »