« C’est amusant. Figurez-vous que tout cela est une méprise… À l’origine, c’est toi, Joana, qui aurait dû être une Futanari, vu que tu étais plus dominante que Bobbie. Mais, aussi incroyable que cela soit, nous avons inversé vos prélèvements, et c’est Bobbie qui s’est retrouvée dominatrice… Mais, finalement, je me demande si ce n’était pas cela, la clef du succès. Joana a beau t’être soumise grâce aux injections chimiques, Bobbie, elle reste la plus réactive, et celle qui m’interpelle sans aucune hésitation. Comme quoi, chassez le naturel, et il finit par revenir au galop. »
Bobbie fronça les sourcils en restant silencieuse. Elle n’aimait clairement pas l’idée qu’on la manipule, mais, d’un autre côté, Kelly avait raison. À la base, elle avait été soumise à Joana, qui était celle qui travaillait, et elle, la bohémienne un peu artiste et hippie. Finalement, les rôles s’étaient inversées.
« Si je travaillais pour le consortium, vous auriez été rééduquées dès le début. Le consortium a avalé ce projet d’un couple lesbien dans l’espoir que cela horrifierait les femmes de Stepford, et ainsi les amènerait à se lier autour d’une menace commune, et pouvoir ainsi marquer l’emprise des hommes de la ville sur leurs femmes. »
Bobbie acquiesça silencieusement, tandis que Kelly buvait son café.
« Détendez-vous, Joana, je ne suis pas votre ennemie…
- Et qu’est-ce que vous êtes, exactement ? »
Tout à l’heure, elle avait confié être une succube, et elle sourit doucement.
« Le consortium qui dirige ce projet est la branche américaine d’un vaste réseau… La Fondation Virilitas. C’est une fondation financée par de riches hommes qui rêvent de réintroduire les rapports sexuels de l’époque romaine, quand les femmes étaient cantonnées à un rôle à domicile, car ils sont convaincus que ce n’est qu’ainsi que l’humanité survivra. Si le Projet Stepford est le fruit de la branche américaine de la Fondation, moi, je suis le résultat d’une autre branche… Le Projet PB9X. »
Elle se racla la gorge, avant de poursuivre :
« Comme vous le savez, le Japon est un pays avec un faible taux de natalité. C’est une source de préoccupation majeure là-bas. La Fondation Virilitas a alors décidé de concevoir des androïdes sexuels pour aider les Japonais à copuler plus facilement. Je suis l’un de ces androïdes… J’ai été conçue par le docteur Dave Stallion, un Américain qui a été embauché pour créer les sex bots. Stallion a utilisé avec moi un programme particulier… Voyez-vous, un sex bot est conçu à partir d’un corps, mais on lui incorpore un programme fonctionnant selon des archétypes féminins. Avec moi, Stallion a utilisé la personnalité d’une succube, tout en incorporant des mesures de sécurité en moi, des nanites, pour éviter que je ne prenne le contrôle… Mais ses sécurités n’ont pas suffi. Pour son bonheur, il a bien trop réussi, et j’ai réussi à le soumettre par ses pulsions sexuelles, à en faire mon esclave. Il a enlevé toutes les mesures me restreignant, puis j’ai fait de lui mon esclave. »
Bobbie écoutait silencieusement. Tout cela ressemblait à un roman de science-fiction, mais, après avoir été transformée en Futanari, elle ne pouvait pas juste rejeter en bloc cette histoire.
« Mon code-source implique les Trois Lois de la Robotique d’Asimov. Elles m’interdisent de tuer ou d’attenter à la vie humaine, mais elles ne m’empêchent pas de perfectionner l’humanité. En soi, je ne veux pas tuer les hommes, juste les faire évoluer. Stallion m’a ainsi confié des améliorations. Je peux faire pousser des canines, un peu comme les vampires, afin de diffuser mes nanites dans les corps d’autres personnes. Je peux également adopter une forme plus démoniaque, en faisant pousser des ailes ou des cornes. Grâce à Stallion, j’ai appris que le Projet Stepford était le projet le plus important de la Fondation, et j’ai décidé de m’y mêler. Aux yeux du consortium, je suis toujours un sex bot qu’on consulte pour leur projet délirant d’une société machiste… Mais, en réalité, je cherche à fonder mon propre Empire matriarcal. »
Kelly se releva alors, et se rapprocha doucement de Joana, puis commença à diffuser ses nanites. Ses yeux devinrent plus violets, et Bobbie put sentir le changement chez Joana. Elle devint plus silencieuse, n’arrivant plus à détacher son regard des yeux ou des pulpeuses lèvres de sa partenaire. Kelly caressa sa joue, et l’embrassa ensuite doucement sur les lèvres.
« Si vous voulez renverser Stepford, il faut s’emparer de l’institut, contrôler le personnel de l’intérieur… Je veux vous aider, et vous aurez pour cela besoin de Dale, le mari de Zoey… Il est vigile au sein de l’institut, et malgré ses muscles et sa barbe, il est l’un des hommes de Stepford qui fantasment sur les femmes fortes. S’il est frustré avec sa femme, c’est parce qu’elle lui est trop soumise. Il est votre porte d’entrée, mais je ne peux pas le contaminer avec mes nanites, car les protocoles de sécurité de l’institut me détecteront. Vous devez le séduire, lui, ainsi que son fils, pour qu’il soit votre esclave, et vous aide à prendre le contrôle de l’institut. »
Kelly avait visiblement eu le temps de longuement planifier son plan, réfléchissant à tous les détails avec soin et avec méticulosité. Joana devait bien admettre être bluffée… Dans tous les sens du terme.