The Multiversity

La princesse était bien partie pour passer une nuit de folie avec son amante et tout cela n'était qu'un début, difficile à croire mais cette chambre, ce harem permettait bien des folies, bien des choses miraculeuses. Une femme inféconde qui désire des enfants pourrait bien tomber enceinte dans ce lieu, une femme difficile à satisfaire pourrait bien trouver le bonheur entre les doigts de n'importe quelle débutante. Certes, cet endroit ne faisait pas apparaître des partenaires de jeux sur commande, c'était un harem, pas le paradis de Lust ici mais si jamais une femme désire un accessoire ou même un costume, il leur suffirait simplement d'ouvrir les tiroirs de leur table de nuit. Ce n'est pas la caverne d'ali baba qui s'écrouler en ouvrant un simple tiroir mais si une dominante désire une cravache, si elle le désire vraiment, elle le trouverait ici, si une femme veut une tenue d'infirmière, il suffisait de l'ouvrir. Raku avait voulu bien plus qu'une pièce secrète pour elle, sa femme et leurs amantes, elle voulait que cet endroit soit leur paradis et au paradis, à ton besoin de faire des tas d'aller-retour ici et là car on a oublié quelque chose ? Sûrement pas.

Mais pour le moment, la seule chose qu'Hinata désire, ce sont les dents de son amour sur ses fesses. Hinata n'était pourtant pas vraiment attiré par ce genre de pratique, ce n'était même pas une chose qu'elle cachait, elle aimait l'amour simple et tendre. Elle ne jugeait pas les gens qui aimaient ce genre de pratique, chacun ses goûts mais la princesse n'était pas vraiment attirée par ce genre de pratique. Il faut croire que les nombreuses histoires de Tsukasa ont éveillé la curiosité de la jeune femme, au point de vouloir essayer ça avec sa seule et unique Shunya ? Sa belle guérisseuse était la seule à pouvoir agir ainsi ou bien elle était très doué, Hinata serrait les draps en mordant son oreiller, savourant chaque coup de langue sur ses fesses, sur son petit trou, elle trouvait ça étrange mais délicieux ! Et ses crocs, hum ses coups de dents, elle en raffolait de cette infime douleur qui se faisait sentir quelques secondes sur ses fesses, elle espérait que sa future femme aimait cela autant qu'elle ? C'était important de partager leur amour après tout. 

« Haaaannn ! »

La belle demoiselle continuait à mordre ses petites fesses, léchant aussi ses marques de dents, la princesse savourait tout ce que sa belle lui faisait, mordant ses petites fesses, léchant son petit trou, venant même l'insulter de sodomite. C'était le comble, elle qui n'avait jamais été attiré plus que ça par le sexe anal, elle était même encore vierge de cette encore mais à force, Shunya le rendait de moins en moins vierge. Mais à force de subir, Hinata en avait un peu marre, ne pas pouvoir la toucher, devoir subir simplement ? Il était temps de se révolter et doucement, elle se retourna pour prendre sa petite amie par les épaules et la pousser sur le dos, venant poser ses genoux près de ses hanches pour la chevaucher en l'observant avec un grand sourire. Ses mains sur ses épaules, elle se penchait doucement sur elle, ses cheveux tombant sur Shunya alors qu'elle se rapprochait lentement. C'était presque une torture de la voir approcher si doucement sans un mot.

« Moi aussi je veux m'amuser avec ton corps... tu vas voir combien ça peut faire souffrir de sentir les mains et la langue des autres sans pouvoir toucher le corps de sa partenaire. Toi aussi, je t'interdis de me toucher sinon... je te punirais. Peut-être que je croquerais tes adorables petites fesses ? Peut-être que je trouverais une autre idée ? Mais avant ça, j'ai besoin de reprendre des forces. »

Ses lèvres venaient enfin sur les siennes, partageant un baiser tant attendu, tant désiré. Sa délicieuse langue contre la sienne, sa salive, ses lèvres, hum, ce fut une torture loin de ça. Mais là, elle reprenait vie, son manque se calmait. Elle ne saurait dire au bout de combien de temps elle avait retiré ses lèvres des siennes mais à peine décoller, elle aurait bien voulu recommencer. Même perverti dans cet endroit, Hinata restait relativement poli, elle n'était pas grossière de nature alors pour la rendre vulgaire, il y a du boulot !

« Je vais mois te lécher partout pour trouver tes zones érogènes et pendant ce temps, tu vas répondre à une petite question... En fantasme, en quoi aimerais-tu coucher avec moi ? Moi en ange, en elfe, en neko, en okami, autre ? Je te laisse réfléchir à cette question pendant que je savoure le corps de ma dulcinée. »

Se penchant sur elle, elle ne visa pas ses lèvres mais baisa son front pour doucement descendre entre ses yeux, puis ses joues qu'elle baisa simplement avant de lécher son libe d'oreille, passant ses dents dessus sans pour autant la morde. Elle s'attardait un peu sur son cou, le baisant, passant sa langue dessus, venant surtout embrasser ce petit creux sur sa gorge, juste avant de passer à sa poitrine. Hinata caressa et baisa doucement son épaule, venant même lécher et baiser quelques instants son aisselle sans trop s'attarder dessus avant de revenir à sa poitrine. Ses bras, elle verra ensuite, elle voulait d'abord lécher et sucer ces délicieux petits mamelons. La princesse n'allait pas se priver et une fois encore, ce n'était que le début. Elle fera une pause, peut-être pour lui expliquer aussi une partie de ses fantasmes comme elle lui avait demandé mais... ce n'est pas sûr. On verra comment elle a envie de jouer avec elle ?

Qui aurait cru que s’attaquer aux fesses d’Hinata puisse être aussi excitant ?  Shizuka se concentrait dessus, tant et si bien qu’elle en avait oublié toute la partie inférieure de la Princesse. Sa bouche n’avait pas parcouru ses belles et longues jambes fuselées, elle n’avait pas léché ses doigts de pied, glissé ses dents sur ses plantes.... Non, elle était occupée à mordre ce cul, comme une espèce de sauvageonne en manque. Il n’y avait plus aucune logique dans ce que les deux femmes accomplissaient en ce moment. Elles faisaient l’amour, tout simplement, mais, plus le temps passait, et plus cette séance de sexe devenait... Bon, Shizuka n’était pas une experte, loin s’en faut, mais elle était convaincue que, dans une relation de sexe ordinaire, on ne mordait pas ses amantes ! Shizuka s’attaquait donc à ce cul, remuant dessus, gesticulant, sans tenir compte du temps qui passait... Jusqu’à ce qu’Hinata ne finisse par inverser les rôles.

Hébétée, Shizuka se pinça les lèvres, le cœur sur le point d’exploser dans sa poitrine. Hinata était à califourchon sur elle, et, lentement, très lentement, se mit à descendre, tout en se vengeant doucement, en imposant à Shizuka les mêmes conditions que celles qu’elle avait elle-même édictées, à savoir l’impossibilité de la toucher. Shizuka se pinça les lèvres, puis sourit ensuite, et leva les mains. Quand Hinata l’embrassa, elle soupira, gémissant de plaisir, et glissa ses mains sous les oreillers du lit, afin d’y trouver là l’appui nécessaire pour ne surtout pas les faire sortir.

« Hummm... !! »

Instinctivement, Shizuka frottait ses cuisses les unes contre les autres. Des vagues remontaient le long de son corps, et elle commençait peu à peu à comprendre ce qu’Hinata avait ressenti. Le baiser se termina rapidement, et Hinata lui demanda alors quelque chose qui la surprit... En quoi préférait-elle lui faire l’amour ?

*Hein ?!*

Elle n’en avait pas la moindre idée, et poussa un petit soupir quand les lèvres d’Hinata parcoururent son visage. Comment était-elle censée réfléchir, au juste, quand sa bien-aimée se frottait ainsi contre elle ? Elle s’attarda sur son oreille, mais ce fut surtout quand elle embrassa son cou que Shizuka se mit à couiner et à remuer, ses mains remuant sous les oreillers. Ses sens étaient en feu ! Bordel, c’était terrible ! Elle soupirait, encore et encore, tout en subissant les assauts buccaux d’Hinata !

« C’est... Haaaa... C’est pas juste, je... Je n’ai pas ton expérience, moi... Haaaa... »

Comment se retenir de ne pas la serrer, de ne pas la caresser, de ne pas l’embrasser ? Ah ! C’était vraiment trop lui demander ! Hinata alla ensuite sur son aisselle, léchant cet endroit, faisant gémir Shizuka, qui se pinça les lèvres. Elle n’avait aucun poil sous les bras, fort heureusement, et ensuite... Comme pour mieux l’achever, Hinata alla s’attaquer à ses seins, les embrassant, suçant ses mamelons, tirant sur les tétons, déclenchant dans le corps de Shizuka de multiples frissons de plaisir supplémentaire. Elle se tortilla encore, ses jambes frottant celles d’Hinata, son bassin remuant lentement, d’avant en arrière, comme si elle essayait de se frotter contre Hinata.

« J’ai mal au sexe... Huuummm... Hi-Hinata-haaaann... !! »

Shizuka ne comprenait pas... Comment est-ce ce qu’elle ressentait pouvait être à la fois bon et douloureux ? Agréable et horrible ? C’était incompréhensible ! Et, en sentant Hinata la lécher, elle se disait qu’elle ferait une parfaite neko... Ce fut ça qu’elle lança, peut-être dans l’espoir que rentrer dans le jeu d’Hinata rendrait cette dernière plus attentive à la frustration de Shizuka, à cette terrible frustration que la guérisseuse ressentait.

« Neee... Neko !! » réussit-elle à baragouiner entre deux soupirs.

Les choses avançaient bien entre elles, de façon simple, chacune s'attendait un peu à ce qu'allait faire l'autre mais chacune apportait sa touche d'originalité et de surprise en agissant un tantinet différemment. Hinata ne soupçonnait même pas qu'elle aurait pu être aussi fan de se faire mordre les fesses, de même que Shunya ne s'était pas attendu à une telle demande de la part de sa princesse. Mais c'était aussi ça l'amour, beaucoup de surprise ! Elle aurait pu savourer encore longtemps cette langue si talentueuse entre ses fesses, elle ne se serait jamais cru adorer une chose aussi osée et pourtant, elle ne se serait pas cru capable d'aimer une telle chose ! Mais son attente n'avait que trop durée, la princesse voulait sentir la langue de sa petite amie sur son tout son corps et, bien qu'agréable, elle ne faisait que rester au même endroit. Elle retourna donc la situation en sa faveur en échangeant les rôles et en profitant à son tour de son joli corps.

Elle partait à la conquête de son corps en lui posant une question et bien vite, il y avait de la jalousie. Une bonne jalousie évidemment puisqu’elle se plaignait qu'Hinata avait de l'expérience et donc, trichait. Oui, c'est une façon de voir les choses mais bien qu'elle eut un court moment où elle avait stoppé sa langue, elle reprit de plus belle en allant savourer son délicieux corps. Elle avait donc noté que le cou était sensible chez elle, ainsi que ses aisselles – ou alors elle avait juste expulsé son plaisir à ce moment-là. Elle allait par la suite déguster sa délicieuse poitrine, léchant, suçant, venant même tirer doucement avec ses lèvres, hmm, tout était un plaisir chez elle ! Ça avait même fait sortir la réponse entre quelques gémissements si bons à l'oreille. Elle stoppa donc sa langue et relevait doucement sa tête en souriant, sa belle Shunya qui bloquait ses mains sous son oreiller.

« Une neko ? » la réponse la surprenait un peu, avec toutes les races possibles de Terra, elle aimerait le faire avec une Hinata-neko? Cela dit, ce sont ses goûts. « Mais quel genre de neko ? Une fine queue bien lisse en adoptant une allure noble, presque hautaine pour que toi, tu viennes attirer mon attention ? Une petite neko avec une grosse queue touffue qui aime se frotter contre toi en ronronnant de plaisir simplement en croisant ton regard ? Une petite neko qui veut simplement venir se frotter et dormir contre toi ? Je mangerais ton petit minou en miaulant ? Je ferais Nya-nya en me frottant à ma Shunya-nya ? »

Hinata en gloussait. Il y avait tant de possibilité en voulant la voir simplement en « neko ». Hinata s'était doucement rapproché d'elle, retournant peu à peu devant elle, son visage face au sien, si près de l'embrasser et pourtant... elle restait à quelques centimètres de ses lèvres, continuant de lui parler.

« Mais tu as raison, j'ai un peu triché en quelque sorte alors... tu as le droit d'utiliser une seule de tes mains, d'accord ? En ce qui me concerne, je crois que c'est en kitsune que j'adorais te faire l'amour. Rien que t'imaginer avec une grosse queue bien douce, de délicieuses petites oreilles, huuuuuum... les seuls moments de répit que je te laisserais, ce serait au moment de jouir, je pense bien. »

La princesse adorait ce peuple, elle trouvait un certain charme chez ce peuple, elles étaient bien belles et avaient la réputation d'être assez coquine. Quand on voit Shunya et son air timide, l'imaginer en kitsune, ce serait un luxe sans nom ! Une kitsune timide, ce serait des plus magnifiques ! Même si ici sa belle se lâchait un peu, elle était encore bien prude quand on prenait exemple sur Tsukasa. Cela n'était que fantasme mais de nos jours, passer une soirée avec une personne normale transformé en terranide était d'une simplicité que cela pourrait bien se réaliser un jour pour l'une comme pour l'autre. Doucement, elle s'était allongé sur son corps, ses lèvres intimes contre les siennes, sa poitrine s'écrasant sur la sienne, et bien sûr, sa langue venait se frotter contre la sienne. Un premier baiser rapide et doux, comme toujours.

« Désolé pour l'attente, je me dois d’apaiser tes petites lèvres qui te font mal. Je pense que mon petit jus et mes doigts seront suffisants ? »

Glissant sa main entre leurs deux corps, elle faisait en sorte de caresser ses lèvres en laissant assez de place à son intimité de s'écraser et se frotter contre la sienne, quitte à alterner un peu pour faire couler son jus contre elle. Hinata n'avait pas honte d'aider sa petite amie à se sentir mieux, à la libérer de ses douleurs grâce à ses soins.

« Tu m'as soigné hier soir... c'est à moi d'en faire autant avec toi alors, ma Shunya-nya. Je te ferais jouir et comme ça, tu dormiras bien mieux contre moi, ma chérie. »

Oui, Hinata lui avait promis tant de chose ce soir et bien qu'elle avait envie d'aller plus loin que ses pensées et promesses, elle voulait aussi juste serrer sa petite amie contre elle et dormir sans trop en faire ce soir. Elle voulait en garder pour les prochains jours et faire en sorte que chaque jour apporte son lot de nouveautés. Mais avant ça, il fallait jouir contre ses petites lèvres douces, encore.

Hinata en neko... La Princesse lui en demanda davantage. Ah, mais quelle perverse ! C’était vraiment pas juste ! Shizuka se pinça les lèvres, en imaginant une Hinata qui serait une neko à la queue toute douce, mais avec un petit air autoritaire, comme le faisaient les chats princiers, en relevant la tête, et en se dressant fièrement sur ses pattes avant, avec cette petite moue du visage en tournant la tête, ce petit air de dédain qui signifiait que c’était la chatte la Reine et que vous, les humains, n’étiez rien d’autre que de pathétiques serviteurs. Oui, elle voyait très bien Hinata comme ça, en train de dire « nya-nya » quand elle la caresserait sur la tête, et qu’elle ronronnerait de plaisir. Oh oui, ce serait si drôle ! Hinata lui avoua alors qu’elle imaginait bien Shizuka sous forme de kitsune, ce qui la fit rougir. Vraiment ? Elle s’imagina avec des oreilles rousses et une grosse queue poilue, en train de rougir quand Hinata-neko lui sauterait dessus, la couchant sur le sol, en la léchant dans le cou, et en ronronnant contre elle, tout en l’appelant « nya-nya ». Oh, ce serait magnifique !

Shizuka savait qu’il existait à Uatis des gélules et des élixirs capables de vous transformer pendant quelques instants. Elles étaient le fruit de recherches menées conjointement par des alchimistes luméens travaillant sur les potions de Polymorphie et par des scientifiques uatéens menant, eux, des expériences sur les patrimoines génétiques des différentes races peuplant Terra. Les résultats avaient donné lieu à des potions génétiques permettant de changer de forme... Mais ce n’était pas qu’un simple changement physique, il était aussi physiologique. Cependant, de telles potions valaient une fortune... Mais la Princesse d’Edoras méritait bien quelques récompenses pour tout ce qu’elle faisait. Shizuka sentait le corps d’Hinata frotter contre le sien, et se plaisait à rêver, s’imaginant bien sous une petite kitsune, qui, même si elle serait plus grande qu’Hinata, lui serait soumise. L’image était touchante, et fit sourire Shizuka... Avant qu’Hinata ne l’embrasse, et ne se décide à la faire jouir, frottant ses lèvres intimes contre les siennes, sa main venant se glisser contre ses cuisses.

« Haaa... Hi... Hinata-haaaannn... »

La guérisseuse remua lentement, en harmonie avec le corps de son amoureuse. Ah, cette nuit était si bonne, si belle ! Shizuka était heureuse, tellement heureuse... Elle se tortilla contre Hinata, et utilisa sa main libre pour caresser ses fesses, frissonnant en sentant les traces de ses morsures. Shizuka s’en pinça les lèvres, puis entrouvrit la bouche, et Hinata l’embrassa à nouveau, puis, lentement, elle approcha de l’orgasme...

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Le jour se levait sur Edoras, et, comme à chaque aube, c’était une belle aube, éclairant les cerisiers dans les jardins du Temple de la Lune, ou encore les agréables rues pavées de la capitale. Les rizières s’éclairaient, tandis que les fermiers sortaient pour aller travailler. Edoras était un pays très calme, très rural, et, dans le palais royal, les servantes continuaient à s’activer. Le palais ne dormait jamais vraiment, mais, avec le jour, un personnel plus grand venait. Il fallait entretenir les jardins, les couloirs, préparer les audiences du jour... Mais, si quelqu’un s’aventurerait dans la chambre de la Princesse, on ne pourrait que constater, avec étonnement, que le lit était propre, et bien fait.

Pour retrouver Hinata, il fallait plus loin, dans une pièce secrète. L’éclairage venait de quelques rayons situés au plafond, et, dans le lit, sous la couverture, la tête d’Hinata était nichée contre les seins de Shizuka. Cette dernière observait le plafond avec un sourire épanoui sur le visage.

« Oh, Hinata... Cette nuit a été formidable, mon amour... »

Shizuka était vraiment heureuse en ce moment. Le bonheur éclatait dans sa poitrine. Elle avait voulu tenir toute la nuit... Et elles avaient tenu toute la nuit, comme si la magie rose les avait entretenues toute la nuit. La respiration haletante, Shizuka était lentement en train de reprendre des forces, et se tourna vers Hinata, pour l’embrasser tendrement sur les lèvres.

« Je t’aime, mon amour... »

Elle le disait avec le ton le plus sincère possible. Oui, elle l’aimait. Profondément et sincèrement. Et, bientôt, elle allait devoir présenter Hinata à ses parents.

« Mes parents vont être dingues en te voyant, gloussa-t-elle. Mon père risque même de faire une crise cardiaque, tu sais... Enfin... C’est sûr qu’il sera impressionné. À table, il interdit qu’on parle de toi autrement qu’en t’appelant ‘‘Madame la Princesse’’, des noms solennels comme ça. »

Oui, il allait être sous le choc... Mais, en même temps, c’était aussi le but recherché !

Ha cette nuit... Quelle nuit merveilleuse, c'était vraiment la plus belle nuit qu'elle avait passée depuis bien longtemps. Elles s'étaient tellement amusé qu'elles avaient tenu parole et que le petit matin était déjà là, alors qu'elles étaient à deux doigts de remettre une couche après cette nuit de folie. Hinata soufflait un peu, la tête entre les seins de Shunya, prête à s'endormir s'il le faut car elle n'allait pas mentir, elle était si bien ici. Sa petite amie évoquait le fait de voir ses parents, c'est vrai qu'elles avaient un peu plus évoqué le sujet entre quelques petites pauses qu'elles ont eues. Elle évoquait le fait que son père n'en croirait pas ses yeux de voir sa fille avec la princesse, qu'est-ce que ce sera donc quand Hinata va vouloir leur demander la main de leur fille !

« Huhu, il n'aura pas le choix, comme tous mes proches, il m'appellera Hinata. Ce sera mon beau-père et s'il le faut, je lui ordonnerais de m’appeler ainsi ! »

Évidemment elle disait cela sur la plaisanterie, son ordre n'aura rien de sérieux mais ce serait bien mieux d'entendre son nom et non un titre. Continuant de se blottir contre elle, Hinata relevait le visage en caressant l'épaule de sa petite-amie.

« Cela dit, je ferais une exception pour tes sœurs, si elles veulent me nommer Onne-sama ou même onne-san, je n'aurais rien contre. »

Enfin, surtout si c'est la petite sœur qui venait lui dire ça. Mais sentir des « sœur » autour d'elle n'est pas fait pour lui déplaire. Retrouver une petite sœur serait merveilleux et avoir une grande sœur serait une grande première pour elle. Hinata avait à peine le temps de flotter sur ce petit nuage qu'une drôle de personne apparaissait par l'entrée – ou la sortie – du harem. Nora, arrivait normalement avec un petit sourire en coin.

« Ooooh... ma jolie Nora ! »
« Tu es trop resté ici Hinata à ce que je vois. D'habitude, c'est moi qui dois te tirer du lit quand même. » L'ange se pencha vers elle en posant sa main sur son visage, observait surtout l'un de ses yeux. « Vous, vous n'avez pas dormi de la nuit. »
« C'est pas ma faute. Parfois je commençais à m'endormir et Shunya venait me réveiller en douceur. Et parfois c'est moi qui faisait pareil avec elle. Puis c'est pas grave, je dormirais mieux ce soir avec ma chérie. »
« Comme tu veux mais avez toutes les deux intérêts à au moins être habillé et de retour dans votre chambre en haut sinon, attention à vous deux ! » le ton de la plaisanterie était bien là évidemment mais elle continua sur une autre touche, plus sérieuse. « Ensuite vous irez prendre un bon bain ou une douche car si vous vous êtes câliné toute la nuit, Tsukasa va rappliquer ici très rapidement. »

Ha oui c'est vrai, la belle Tsukasa... mais il est préférable de l'éviter, c'est un véritable appel au vice celle-là, elle serait capable de leur faire ravaler leur promesse et de suite passer à la vitesse supérieure. Nora tourna les talons pour retourner en haut, laissant Hinata doucement s'étirer dans le lit en venant doucement embrasser sa future femme.

« Viens ma chérie, il est temps de changer un peu d'air je crois et de faire ce qu'elle a dit. Je me charge de te laver et tu en feras de même pour moi, d'accord ? »

Un nouveau petit baiser plus long mais sans tarder, il était facile d'aller un peu plus vite dans leur harem mais elles avaient assez donné cette nuit. La princesse récupéra sa nuisette et sa petite culotte avant d'atteindre Shunya pour doucement rejoindre leur chambre en se tenant par la main. Avec une nuit blanche à leur actif, les effets se feront sentir dans la journée, une fois la magie rose retirée. Mais au moins, cette nuit elles dormiront très bien dans leur vrai lit. Peut-être même sans sexe mais au moins une nuit l'une contre l'autre. Une fois de retour à la surface, Hinata voyait sur son balcon la lumière du matin, ça faisait bizarre quand même. Elle allait enfiler sa tunique de la veille, au moins être habillé pour rejoindre l'Onsen, elle en fit de même en proposant à Shunya sa tenue avant de lui poser une petite question.

« Qu'est-ce qui ferait plaisir à ta petite sœur ? Une poupée ou une peluche ? Et quel genre ? J'aimerais bien ne pas débarquer les mains vides ce soir mais pour ta grande sœur et tes parents, j'aimerais mieux les connaître pour choisir un cadeau mais pour elle, je te fais confiance. Il faudrait que Nora accepte que je quitte le palais dans l'après-midi le temps de choisir quelque chose... »

Cela devrait se faire mais ça demandait toujours des tonnes de précaution pour sortir incognito. Et si jamais elle sortait officiellement, il faudrait des tas de soldates et de shinobi à tous les coins de rue, chose qu'Hinata n'appréciait pas trop. Elle enfilait donc ses vêtements de la veille, rapidement puisque dans cinq minutes, elle va les retirer à nouveau.

« Je suis impatiente d'être à ce soir en tout cas ! Pour rencontrer ta famille et être à nouveau à tes côtés. Ça va me manquer de ne pas être avec toi aujourd'hui mais... il faut bien qu'on travaille chacune de notre côté après tout. Et il faut éviter les soupçons aussi. Tant que rien n'est officiel, restons discrètes. »

Et ce soir, c'était fait pour faire avancer les choses, si les parents de Shunya acceptent leur union, elle ne tarderait pas à dire qu'elle est fiancée ! Après, elle verra si elle avoue déjà qui est l'heureuse élue ou non... Elle verra bien en temps et en heure.

Shizuka flotta sur un petit nuage toute la journée. Elle quitta le Temple de la Lune après un agréable séjour dans l’onsen, encore toute embrumée par sa nuit, et manqua bien dormir dans le bain chaud. Elle s’était affalée contre l’épaule de son amour, sa tête glissant peu à peu sur ses seins, jusqu’à ce que l’Ange Nora vienne les réveiller, et ne leur dise qu’Hinata était attendue pour un conseil quelconque. Shizuka lui avait auparavant confié que Chikaku aimait beaucoup les animaux en peluche, et qu’elle avait déjà un lapin rose, un ourson, et que, si Hinata voulait lui faire plaisir, il faudrait lui acheter un petit panda en peluche. La guérisseuse, elle, avait peur, que voir Chikaku ne produise en Hinata un effet inverse, que le plaisir de voir une petite fille ne lui rappelle ses propres disparitions... Néanmoins, il était trop tard pour faire marche arrière. Shizuka quitta donc le Temple de la Lune, après un dernier bisou envers Hinata, et commença par se rendre auprès du secrétariat du Temple, afin de recevoir une attestation médicale à faire valoir à l’académie. Tandis qu’elle sortait du Temple, marchant le long des beaux jardins, avant de rejoindre les belles rues matinales d’Edoras, Shizuka rêvait, dans un autre monde. Hinata, la Princesse, était amoureuse d’elle... Elle avait passé une journée formidable, inoubliable, qui était passée vite, tellement vite... Impossible de croire qu’elle était déjà au lendemain. Elle aurait voulu que cette soirée ne se termine jamais, que cette nuit soit éternelle, qu’elle fasse continuellement l’amour à Hinata !

*Ohlàlà, j’ai encore du mal à croire, j’ai embrassé ses fesses... Mon Dieu, j’ai embrassé les fesses de la Princesse d’Edoras ! Et... Je les ai même mordues ! Ohlàlà, je vais mourir d’une crise cardiaque...*

Elle rougit furieusement, mais la honte était incapable de durer longtemps, tant elle avait été heureuse. Cette nuit avait été magnifique, et Shizuka, en marchant vers l’Académie, souriait benoîtement, attirant parfois quelques regards curieux. Elle n’avait pas dormi de la nuit, mais elle ne se sentait pas du tout fatiguée. Une terrible excitation agitait encore son corps. Elle aurait chanté en pleine rue si elle le pouvait, et, dans un conte pour enfants, on l’aurait probablement vu en train de se déhancher, de tourbillonner sur le sol, attirant à elle tous les passants et tous les curieux, dans une danse frénétique en sorte d’ode à la vie et à tout ce qu’il y avait de beau dans la vie. Shizuka, en réalité, n’avait jamais été aussi heureuse, et elle mettait au défi quiconque de trouver quelqu’un de plus heureux qu’elle en ce moment ! Hinata l’aimait. Hinata l’aimait, l’aimait, l’aimait ! Elle aurait voulu le hurler, le crier sous tous les toits ! Amoureuse, Shizuka était amoureuse, et cet amour était comme une vague irrépressible, traversant et balayant tout sur son passage. La jeune fleur bleue était heureuse, oh, tellement heureuse ! Hinata était clairement l’amour de sa vie !

Shizuka rejoignit l’Académie, déposa son attestation, puis prit sa journée, et retourna chez elle. Mamoru, son père, était parti aux rizières depuis longtemps, et Aiko travaillait aussi. Quant à Megumi, elle gronda volontiers Shizuka, car, en son absence, elle avait dû s’occuper de Chikaku... Mais Megumi comprit rapidement que quelque chose s’était passé.

« Père était mort d’inquiétude, mais Aiko a été au Temple de la Lune, et on lui a dit que tu veillais toute la nuit sur le chevet de la Princesse. La Princesse était si malade que ça ?
-  Euh.... Je... »

Non, pas vraiment, c’est juste qu’elles avaient fait l’amour comme des folles ! Mais, et bien, ce n’était pas facile à dire. Shizuka se mordilla donc les lèvres, s’excusa, puis passa la journée à s’occuper de Chikaku... Ce qui l’amena à faire une sieste avec elle, Chikaku confortablement lovée dans ses bras. Aussi excitée qu’elle soit, Shizuka réussit à dormir une petite heure, et, quand elle se réveilla, elle dut s’efforcer de prendre son souffle. Mamoru venait de rentrer, et, comme à chaque fois, il exigeait de pouvoir embrasser chacune de ses filles.

« Nous ne t’avons pas vu cette nuit... Est-ce que tout s’est bien passé au Temple de la Lune, Shizuka ?
-  Oh... Euh... Oui, oui...
-  Alors... Tu l’as vu? La Princesse ?! »

Shizuka rougit jusqu’aux oreilles, et préféra filer vers la cuisine, tenant encore Chikaku dans ses bras. C’était généralement Shizuka qui faisait la cuisine, et elle lui tendit Chikaku. Son père la prit entre ses solides mains, la voix pleine d’espoir.

« Je... Euh... Oui, je l’ai vue...
-  Oh... Ma petite fille a vu la Princesse... C’est magnifique, oh, c’est magnifique ! »

Mamoru en avait presque les larmes aux yeux, et Aiko se rapprocha, bras croisés.

« Est-ce que tu as réussi à lui parler de notre situation d’endettement ?
-  Aiko ! C’est la Princesse, et elle é&tait malade, on... On ne peut pas juste venir comme ça chez elle et exiger d’elle qu’elle...
-  Si, justement, on le peut ! Nous sommes ses sujets, pas ses esclaves, non ?! Tu trouves ça normal que 95% de tes bénéfices finissent directement dans les taxes d’Edoras, juste parce que tu es un homme ?! Si ça continue comme ça encore une saison, on devra vendre la...
-  On ne vendra pas la rizière, Aiko ! »

Mamoru avait une voix bourrue, et la seule hypothèse de vendre la rizière l’énervait. Il haussa le ton un peu trop fort, ce qui fit que Chikaku, effrayée, se mit à pleurer.

« Oh, pardon, ma puce, Papa a haussé la voix un peu trop fort. Pardon, pardon, pardon ! »

Il couvrit Chikaku de baisers. Mamoru avait fait pleurer toutes ses filles avec sa voix forte, et Shizuka se mordilla les lèvres. Depuis quelques semaines, Papa et Maman ne cessaient de se disputer. La saison n’était pas terrible, et les taxes edorassiennes avaient encore augmenté, à destination des exploitations ayant des propriétaires ou des gérants masculins. L’idée était de contraindre ces gens à abandonner leur propriété en faveur de leurs femmes, mais Aiko avait toujours refusé, arguant que c’était l’héritage patrimonial de Mamoru. C’était une nouvelle manière de punir les hommes pour le putsch au Temple de la Lune...

Shizuka fit la cuisine, puis se rapprocha ensuite de la table, tout nerveuse. Sa famille avait progressivement compris qu’elle leur cachait quelque chose, et, pendant ce temps, l’heure approchait... Hinata devait être en route. Shizuka respira bruyamment, et Mamoru finit par aborder le sujet :

« Qu’est-ce qui t’arrive, Shizuka ? Pourquoi le repas n’est pas encore prêt ?
-  Je... Euh... J’ai quelque chose à vous dire... »

Toute rouge, elle baissa la tête, entortillant ses doigts. Le temps se mit à passer, avant qu’elle ne finisse par lâcher la phrase tant attendue, d’une toute petite voix, faible :

« Je... Je sors avec que... Avec quelqu’un... »

Bon Dieu, ce qu’elle avait chaud ! Elle se mordilla les lèvres, en ayant envie de devenir une petite souris. Sa phrase amena un silence circonspect autour de la table. Mamoru cligna des yeux, et lui posa ensuite la question tant attendue :

« Mais... Euh... On la connaît ? »

Pour toute réponse, Shizuka hocha la tête de haut en bas... Et, au même moment, on appuya sur la sonnette.

La porte d’entrée donnait directement vers le salon. Surpris, Mamoru tourna la tête. Qui cela pouvait-il bien être ? L’homme se redressa, et marcha pesamment vers la porte, tandis qu’Aiko, sourcils froncés, observait sa fille. Shizuka, elle, savait très bien de qui il s’agissait, et son cœur était en train d’hurler dans sa poitrine. Sa main se posa sur la poignée de la porte, et il la fit coulisser, puis...

« Oh mon Dieu ! »

*BOUM !*

Mamoru venait de tomber en arrière, s’écroulant sur le sol...

Une si belle soirée, elle allait rester gravé dans sa tête et pour toute la vie, ça c'est sûr. Mais après la rêverie, place à la réalité. Elle laissait filer sa petite amie, faire son devoir pour continuer ses leçons magiques, de soins ou autres et elle, elle va endosser aussi son rôle de princesse et souveraine de ce royaume. Elle avait bien travaillé le matin, continuer à consulter certains documents importants concernant le futur d'Edoras, diverses choses importantes avant de mettre sur papier un début de requête, de changement. Elle y songeait depuis quelque temps déjà, le fait qu'Eléna lui en ai parlé ainsi que le fait que Shizuka avait un père qui était un homme normal à Edoras, son futur beau-père avec de la chance. Hinata devait changer les choses. Même si ce qu'elle dit est logique et risque de devenir réalité, hélas, cela ne va pas se faire en un claquement de doigt. Il est simple d'imposer certaines choses, il est plus difficile d'en retirer d'autres. Mais elle y arrivera, coûte que coûte.

L'après-midi, Nora l'autorisa à faire une petite sieste. En général, elle continue de travailler mais là, avec sa nuit blanche, un peu de repos ne fera pas de mal. Elle laissa à son conseil sa note sur le fait de retirer tout ce qui avait été instauré en plus concernant les hommes d'Edoras depuis les événements de la Lune Rouge. Du moins pour les taxes déjà. Ce n'est pas en prenant l'argent qu'elle allait éviter que cela ne recommence. Même si certaines choses restaient encore en viveur, il était plus logique de voir les genres de lois comme l'interdiction aux hommes d'acheter des armes et continuer de contrôler les femmes en achetant, les taxes supplémentaires devront être retirées. Elles resteront identiques à celles que sa mère ou sa grand-mère – ou bien avant encore – avait instaurée. Cela ne devrait pas être top compliqué à faire mais Hinata avait soumis à ce qu'un certain délai soit accepté, que personne ne paie le moindre centime. Tous les bénéfices seront pour eux, les familles, les jeunes couples, les hommes seuls, tout ce qu'ils ont gagné à la sueur de leur front, cet argent sera à eux. Bien évidemment, c'était là-dessus que ça coinçait car il faudrait analyser pendant combien de temps ce sera actif ? Un mois déjà pourrait avoir de lourdes conséquences sur les bénéfices et le royaume mais Hinata tenait à ce que son geste suffise – espérait-elle à demander pardon. Son conseil allait se pencher dessus, trouver la meilleure façon de faire...

Puis une fois sa sieste terminée, avec l'aide de Nora, elle allait en ville pour trouver ce dont elle avait besoin pour la petite sœur de Shizuka. Nora avait fait en sorte qu'Hinata ait l'air d'une autre femme, un petit sort pour qu'elle et sa princesse ait l'air de deux touristes d'ailleurs. Non seulement elle attirait l'attention en étant elle-même mais elle ne voulait pas que certaines personnes lancent des rumeurs. Puis enfin, vint le soir. Nora répéta le même sort pour qu'Hinata sorte incognito en ville, même si elle avait de quoi se couvrir le visage au cas où, elle restait inaperçu. Elle quitta le palais, marchand dans les rues de la ville calme et paisible. Il y avait encore du monde mais moins qu'en journée mais plus elle se rapprochait de cette adresse, plus elle avait cette boule au ventre. Comment allait réagir ses parents ? Ses sœurs ? Et s'ils disaient non ? Elle avait passer de longues minutes à parler à voix basse de tout ce qui l'inquiétait avant que Nora appui enfin sur la sonnette. Sinon, elles passeraient la soirée dehors à parler des, « et si... ». La porte s'ouvrit sur un homme imposant. Hinata ne put masquer sa surprise, même si elle voulait changer pour le père de Shizuka au moins, sa peur des hommes était encore là, bien que moins présente qu'au début du drame.

Nora abaissa la capuche d'Hinata qui restait muette, le père de Shizuka y voyait une simple demoiselle, faisant passer la princesse pour n'importe quelle fille de son âge mais un claquement de doigt suffit pour qu'elle et Hinata retrouve leur apparence. Déjà elle lisait la surprise sur le visage de cet homme qu'elle fit une demande qui allait le mettre KO...

« Bonsoir, pourrais-je voir Shunya-chan s'il vous plaît ? »

Le boum avait dû avertir Shunya de son arrivée. Hinata était déjà paniqué pour si peu mais Nora aidait cet homme à se redresser en l'aidant à reprendre ses esprits. Hinata savait que cet homme aimait la famille royale, Shunya le lui avait dit mais elle s'attendait à lui couper la voix ou lui faire pousser un cri de joie mais... pas à le faire tomber dans les pommes. Le pauvre homme récupérait doucement de son malaise, Hinata n'osait même pas se jeter dans les bras de sa petite amie, préférant comme, attendre qu'elle en ait l'autorisation.

« Navré de vous déranger mais pouvons entrer ? Je ne voudrais pas attirer l'attention... »

Une fois à l'intérieure, elle rougissait en posant son regard sur sa petite amie avant d'observer cette femme qui devait être la mère de Shunya ? Et cet homme était évidemment son père. Et cette petite dans les bras de sa petite amie... Ce fut elle qui redressa la tête de la princesse, la faisant doucement sourire tendrement. Shunya craignait que la voir lui fasse rappeler sa défunte petite sœur Kagami mais c'était toujours le cas. Elle pensait à sa disparition chaque jour, chaque instant. Mais revoir une petite fille, peu importe laquelle, ça lui remontait de beaux souvenirs et elle voyait en chaque petite demoiselle, une partie de sa petite sœur. C'est pour ça qu'elle aimait tant côtoyer les petites filles jusqu'à environ douze ans. Au-delà, si leur apparence n'est pas trompeuse, elle peut parler normalement et agir de même. En dessous, elle sera hypnotisée par cette dernière. Reprenant doucement ses esprits, elle regardait les deux parents en s'inclinant doucement en avant, par respect. Son titre ne l'empêchait pas d'être polie.

« Je tiens à vous remercier de m’accueillir sous votre toit tout d'abord. De plus, j'aimerais que vous vous adresseriez à moi de façon normale, comme avec votre fille. Ne vous privez pas pour me poser les questions que vous voulez, je ferais tout pour vous répondre sincèrement. »

Naturellement, si c'était trop privée, elle risquait de se taire. Cependant, avant que cela ne commence, elle leva ses mains contre sa poitrine en serrant le petit sac en papier qu'elle tenait.

« Cependant, j'aimerais d'abord offrir ceci à cette charmante petite demoiselle. »

Elle tendit le sac vers la petite sœur de Shunya en lui laissant tout le soin d'ouvrir le sac et ouvrir le paquet cadeau qui contenait le petit panda roux à l'intérieur.

« J'aurais aimé vous apporter aussi un cadeau, madame et monsieur Shizuka mais... j'ai manqué de temps et de préparation alors... je me rattraperais une prochaine fois. »

Sans être direct, la princesse semait de léger indice sur la relation avec Shunya qu'elle entretenait, elle ignorait s'ils étaient au courant mais elle ne préférait pas mettre les pieds dans le plat. Tant qu'elle n'a rien dit, elle évitera tout accolade avec sa petite amie. Mais avant de passer à des sujets sur elles ou sur autre chose, elle posa son regard sur la plus petite des filles ici présente pour voir sa réaction. Elle était impatiente de voir ce qu'elle penser de son cadeau !

« Papa, il est tombé... »

Les joues cramoisies, Shizuka entendit Chikaku commenter la chute de Mamoru, tandis qu’Hinata, accompagnée par Nora, se mit à entrer, l’Ange venant aider Mamoru à se relever. Pour une fois, il n’y eut pas un bruit autour de l’assemblée. Bouche grande ouverte, Megumi regardait Hinata, puis Shizuka, et à nouveau Hinata, puis de nouveau Shizuka.

« C’est pas vrai... »

Les Shizuka étaient sous le choc, et Shunya se mordilla les lèvres. Ça y est, on était... Et personne n’arrivait plus à parler, en comprenant que la petite amie de leur Shunya, cette petite fille si timide, si isolée, si discrète, n’était autre que... Leur... Souveraine. C’était tout simplement impensable, incroyable ! Étaient-ils en train de rêver ? Mamoru s’assit à côté de sa femme, et les regards se portaient sur Hinata. Non, il était impossible de se méprendre, c’était bien elle. Et, sur leurs regards, on pouvait lire la même surprise, le même regard incrédule. Hinata en avait bien conscience, mais, avant toute chose, elle tendit un objet vers Chikaku.

Shizuka reprit son souffle, les joues rouges. Chikaku, surprise, regardait Hinata, puis le cadeau, sans trop comprendre ce qu’on attendait d’elle. Hinata tenait le sac, et Shizuka déposa un baiser sur la tête de Chikaku.

« C’est pour toi, Chikaku... C’est un cadeau... »

Chikaku la regarda alors, puis un beau sourire illumina ses belles lèvres. Elle glissa ensuite ses petites mains dans le sac.

« Un cadeau... »

Cette dernière souleva le paquet cadeau hors du sac, puis entreprit de le déchirer. Dedans, il y avait un petit panda en peluche, avec une chevelure rousse. Elle le regarda, et le prit entre ses bras, puis frotta son visage contre la peluche

« C’est quoi comme animal, Chikaku ? Celui que tu tiens, c’est quel animal ?
-  Un panda !
-  C’est bien, Chikaku ! Tu es forte ! »

Chikaku sourit, et frotta son nez contre le panda, visiblement toute contente de l’avoir. Néanmoins... Il y avait encore une chose à faire, et Shizuka se pencha alors vers l’oreille de Chikaku, et lui murmura quelques mots à faire. Le regard de Chikaku croisa ensuite celui de sa sœur, et elle hocha la tête. Puis, ensuite, la guérisseuse posa Chikaku sur la table, et cette dernière marcha alors vers Hinata, et leva les mains vers elle, faisant signe qu’elle voulait être portée. Elle se retrouva ainsi contre Hinata, et déposa un petit joue sur sa joue, avant de la regarder, avec ses beaux petits yeux.

« Je te remercie beaucoup pour ton cadeau... » lâcha-t-elle ensuite sur une voix fluette et toute douce.

Shunya sourit d’amusement devant ce spectacle. Chikaku était vraiment très mignonne, et, quand Hinata sembla vouloir la remettre, la guérisseuse secoua la tête.

« Non, je te laisse la porter... »

Shunya sourit ensuite à nouveau, et observa la famille, avec un petit élan de fierté vibrant dans son être.

« Je vous présente ma petite amie... Hinata ! »

Un silence circonspect s’était toujours abattu dans la foule, avant qu’Aiko ne finisse par s’humecter la gorge :

« Alors, vous... Euh... Vous êtes amoureuse de... De Shunya ? Mais... Comment est-ce que... ? Enfin... Comment c’est arrivé ?! »

La famille était tout simplement estomaquée... Et ça se comprenait !

Bien que la situation n'ait pas démarré comme Hinata l'aurait souhaité, les choses étaient finalement arrivé à ce point qu’elle attendait tant et qu'elle redoutait tant. Face à la famille Shizuka, il y avait le père, la mère, sa tendre Shunya, sa petite sueur et... la grande sœur manquait à l'appel ? Pas grave, le plus important était de faire sa demande aux parents, pas à la grande sœur. Face à ce beau monde, Hinata était un peu intimidé, ne sachant pas ce que son amour avait pu dire à ses parents ? Ils savaient qu'elles étaient ensemble ? Que Shunya avait une petite amie ? Rien du tout ? Quoi qu'il en soit, elle offrit d'abord son cadeau à l'intéresser, tendant joyeusement le sac en papier à la belle petite fille dans les bras de Shunya. Cette dernière, un peu hésitante prit le sac et déballait son cadeau avec joie pour découvrir un petit panda roux. Hinata était largement comblé par sa belle petite bouille si contente de son cadeau !

Elle était si mignonne. Quand elle arriva à elle, elle la pris dans ses bras et ce petit bisou était purement et simplement un très beau cadeau en retour ! La princesse gardait la petite sœur de Shunya dans ses bras en montrant un très large sourire et un regard rempli d'amour et de nostalgie.

« Mais de rien, ma petite Chikaku-chan. »

Elle observa Shunya en faisant un petit signe de la tête pour savoir si elle devait la lui rendre mais elle répondit clairement qu'elle pouvait la garder dans les bras. Hinata n'allait pas s'en priver de garder cette adorable petite fille dans ses bras. Mais sa petite amie lui retira une épine de la main en venant présenter la princesse comme sa petite amie. Bien, au moins elle était fixée maintenant sur la situation et il restait encore le plus difficile pour elle, annoncer sa demande en mariage. Quand elle avait vu la réaction du père de famille en la voyant sur le pas de la porte, elle avait peur que sa petite amie ait raison en disant qu'il risque de faire une crise cardiaque. Sa mère semblait se demander comment cela était possible et évidemment, des images très intimes arrivaient dans l'esprit de la princesse mais bien vite chasser comme elle tenait Chikaku dans les bras. Bien qu'un tantinet hésitante, Hinata senti la main de Nora sur son épaule alors que cette dernière s'avançait avec un petit sourire sur les lèvres.

« Je vais vous l'expliquer si je peux me le permettre madame. Je dirais que c'est un peu à cause de moi. La princesse était souffrante et comme votre fille était une des personnes les plus douées dans le domaine médical, j'ai décidé de tester ses compétences. Hinata n'avait rien de bien méchant mais j'avais donné pour consigne de ne pas user de sa magie, juste les soins normaux. Et sans le savoir, je pense avoir lié leurs deux cœurs l'un à l'autre. »

La vérité était aussi que Nora avait une mission à faire en parallèle mais ça, les autres n’étaient pas obligés de le savoir. Il est vrai que pour résumé rapidement les choses, c'était ça. Mais c'était au tour de la princesse d'y ajouter quelques détails en plus.

« C'est vrai. Lorsque Shunya-chan était auprès de moi, à veiller sur ma santé, nous avons discuté de choses et d'autres quand j’étais réveillé et assez lucide. Je dois bien avoué que certains moments de cette journée sont assez flous par moments... Mais une chose était sûre. Au petit matin, quand j'allais mieux, votre fille était toujours à mes côtés, si belle et dévouée... Je me souvenais de tout ce qu'on s'était dit, ce qu'on avait appris l'une sur l'autre et sans m'en rendre compte, je l'aimais déjà. J'ai passé toute la journée à penser à elle, ce que je pourrais lui dire la prochaine fois, ce que je pourrais lui proposer... puis j'ai pris mon courage à deux mains pour passer encore du temps avec elle et lui déclarer ma flamme. Vous avez le droit de penser que cela est un peu rapide mais... quand on tombe sur le grand amour, on le sait de suite. À vrai dire, j'ai été étonné qu'une personne aussi belle que douce n'ai pas eut de petites amies ? Je suis son premier amour, elle l'ai aussi pour moi, c'est un signe du destin. Toutes les deux sommes destinée à être ensemble. »

Hinata avait un long sourire en observant Shunya dans les yeux. Elle était tellement belle et gentille, la princesse n'avait pas menti. Elle était étonnée mais heureuse de savoir que sa belle était un cœur à prendre. Dans le palais et même ailleurs, il y avait sûrement des filles qui admiraient Hinata autant qu'elle mais aucune n'avait cette beauté et cette douceur que la princesse avait recherchée chez une femme.

« Grâce à elle, du matin au soir, je suis heureuse. Que ce soit à ses côtés ou en pensant à elle, je garde toujours le sourire... Shunya n'a pas fait que me soigner à vrai dire... Elle m'a aussi redonné la vie. »

Oui, elle était morte à l'intérieure depuis cette nuit-là et désormais, Hinata était à nouveau en vie.

Elle m’a redonné la vie. Suite à ces ultimes mots, on pouvait voir, sur chaque visage des membres entourant la tablée, une expression faciale différente :

• Shunya était à nouveau passée en mode « Grosse-Tomate-Rouge », et avait envie de devenir une petite souris ;
• Chikaku avait envie de jouer à l’avion avec cette nouvelle dame ;
• Mamoru avait les yeux embués, et semblait sur le point de pleurer en regardant Shunya comme si elle était une merveille rarissime et inatteignable, flottant quelque part dans la stratosphère ;
• Megumi était sciée, et se disait qu’elle allait devoir prendre une photo et demander un autographe, et faire un selfie avec Hinata pour le publier sur les réseaux sociaux ;
• Aiko était la plus calme du groupe, en se demandant ce que tout cela cachait, elle-même ayant bien du mal à croire en un coup de foudre, a fortiori entre Hinata Kaguya, Princesse d’Edoras, et sa fille, qui était une reine de timidité, mais également très consciencieuse, très douce, et pleine de qualités.

Aiko était celle qui connaissait la mieux Shunya, et qui savait donc que sa fille avait plein de qualités, mais souffrait aussi d’un manque de confiance en soi maladif, datant de l’époque où elle avait été hébergée dans le Temple de la Lune, la fameuse nuit écarlate où Shin, le grand-frère d’Hinata, avait tenté de renverser le pouvoir. Depuis ce jour, Shunya avait été traumatisée par les tueries qu’elle avait vu, et s’était cachée... Un pédopsychiatre la suivait depuis son enfance afin de comprendre les raisons de son traumatisme. De ce qu’Aiko savait, et des enquêtes qui avaient été faites, Shunya, paniquée, s’était enfermée dans sa chambre, et avait refusé qu’une servante entre. Cette dernière avait tapé frénétiquement à la porte, jusqu’à se faire tuer contre cette dernière. On avait vu, quand les enquêteurs royaux avaient mené leur enquête, un trou dans la porte, caractéristique d’une lame passée à travers, et une énorme quantité de sang contre la porte, ainsi que quelques gouttes de l’autre côté.

Cependant, quand les agents royaux étaient venus faire le ménage, la chambre de Shunya était vide, et la porte déverrouillée. Elle était sortie, et avait vu le cadavre de la femme sous son nez, l’une de ses amies. Sa fille avait refoulé ce sourire traumatisant, mais il continuait à lui pourrir la vie. Elle avait pleuré pendant des années en se roulant en boule, ce qui faisait qu’elle avait été très collante auprès de Megumi, ce qui expliquait en grande partie pourquoi Megumi avait été faire ses études à Uatis. Oh, leurs deux filles s’entendaient bien, mais il était difficile, pour Megumi, d’avoir une vie privée quand sa petite sœur la suivait. Pour Aiko, tout partait de là... Si Shunya était si investie dans ses études de guérisseur, c’était pour tenter de se pardonner ce qu’elle considérait comme un acte de lâcheté et comme un crime quand elle était jeune. Elle avait commencé à cesser de pleurer quand Chikaku était venue au monde, car Shunya s’en était occupée... Mais, pour autant, elle n’avait jamais ramené d’amies au domicile, et tous ses professeurs avaient décrit comme Shunya comme une fille très douée, mais aussi très studieuse, isolée, et solitaire. Rien d’étonnant non plus à ce que Mamoru, son mari, soit progressivement devenu si expressif. C’était sa manière à lui de redonner le sourire à Shunya.

Un silence s’abattit donc sur l’assemblée, avant qu’Aiko ne se tortille sur place, en souriant délicatement.

« Et bien... Ce que vous dites, Majesté, ne me surprend guère. Shunya a toujours été douée pour s’occuper du bien-être des autres... Très souvent même avant le sien.
-  Maman..., gémit piteusement Shunya en observant une chose apparemment fascinante sous la table.
-  Pour ma part, je serais honorée de vous inviter à notre table, vous et votre amie, Madame Nora. La table est suffisamment grande pour vous accueillir toutes les deux, et je suppose que vous désirez vous installer auprès de Shunya. »

Shunya était assise sur un banc, et hocha la tête. Son cœur battait furieusement la chamade, tandis que son père eut de grands yeux écarquillés en voyant Hinata s’asseoir à côté de Shunya.

« C’est dément... » commenta alors Megumi.

Shunya sourit poliment, toujours aussi gênée.

« Allez, les encouragea soudain Megumi, embrassez-vous, quoi ! »

Elle était prête à prendre une photographie pour immortaliser ce moment. Comme ça, si la famille pensait avoir rêvé ensuite, il y aurait toujours une preuve...

Elle y était enfin, enfin chez la famille Shizuka, Hinata n'avait plus qu'à attendre le bon moment pour demander la permission à ses futurs beaux parents pour avoir ma main de sa petite amie. Déjà, ils acceptaient leur fréquentation alors le mariage ne devrait pas être bien plus compliqué. Face à son ressenti, elle observait les visages devant elle, tous si étranges et si uniques, surprise ou joie, il y en avait pour tous les goûts ! La princesse s'attendait à bien des questions de leur part mais au final, tout le monde semblait bien accepté cela. Était-ce vrai ou bien ils avaient peur de donner leur avis ? Elle était même invitée à dîner par la mère de Shizuka. Elle déposa la petite Chikaku en restant à côté d'elle quand même, de peur que la petite redemande les bras ou autre chose mais avant de s'installer effectivement à côté de Shunya, elle n'oublia en rien la politesse. Son rang social ne lui interdit pas d’être polie, surtout avec sa belle-famille.

« Je vous remercie pour votre invitation. »

Elle se courba poliment en avant, comme Nora avant d'aller à table. Assise à côté de sa petite amie, elle ne pouvait cacher une certaine gêne, comme Shunya, la preuve que qui se ressemble, s'assemble. Elle gardait un œil sur Nora parfois, puis la petite Chikaku ainsi que de temps en temps Megumi. Petite ou grande, les trois sœurs avaient un air de ressemblance, ce qui était logique après tout mais toutes les trois étaient aussi bien différente et pas seulement à cause de leurs âges. Elle ignorait encore que c’était Shunya qui avait préparé le dîner, sinon, Hinata n'en serait que plus ravie encore ! Mais cependant, la demande de Megumi eut de quoi faire descendre la princesse de son petit nuage.

« Un-un baiser ?! »

Eh oui, un baiser, tout ce qu'il y a de plus classique, chose qu'elle faisait très bien depuis deux jours, de rêver à ses douces lèvres sur les siennes, partageant leur salive en faisant une petite danse buccale avec leurs langues. Bref, une chose des plus banales. Mais en intimité. Shunya devait plus ou moins avoir la même réaction que la princesse qui n'avait pas trouvé de mieux que baisser la tête pour regarder ses cuisses en balbutiant des petits morceaux de phrases. Nora semblait amusée par cela en revanche. Elle tentait parfois de lever le regard mais peu importe qui elle croisait du regard, elle baissait à nouveau les yeux pour reprendre son monologue incompréhensible. Elle tenta cependant de donner un début d'explication mais quand elle est stressée, elle a tendance à parler pour ne rien dire.

« C'est que... en temps normal cela ne me gêne pas d'embrasser Shunya-chan mais là, devant des gens qui en plus sont de sa famille, je trouve cela plutôt embarrassant ! En plus je ne voudrais pas que Chikaku-chan voit cela, elle est encore bien jeune pour cela je pense ? Et en plus si tout le monde nous regarde, je serais incapable d'embrasser Shunya-chan... Un petit bisou sur les lèvres, ça devrait être possible mais un vrai baiser ? Holala non, je serais sûrement incapable d'une telle chose ! »

Elle paniquait un peu, c'était surtout l'émotion de la situation qui lui faisait un peu perdre les pédales même si effectivement, elle était incapable d'embrasser sa petite amie comme elle l'avait déjà fait hier et même la veille encore. Elle était un peu vieux jeux ou un peu trop prude mais Hinata était ainsi, incapable de se donner en spectacle. En revanche, quand elle vit le portable, elle paniqua un peu plus car certes, Megumi ferait peut-être une simple photo mais les jeunes gens – elle aussi était jeune – avaient tendance à fréquenter les réseaux sociaux où ils parlaient de tout et de rien, publiant des photos en tous genres. Et l'idée même que ce baiser avec Shunya soit connu à travers tout le royaume avant même une annonce officielle...

« Ha non s'il vous plaît pas de photo, Megumi-chan ! Je n'ai rien contre cela et je trouverais même l'idée amusante mais j'ai entendu dire que les jeunes aimaient publier toute sorte de photo et je serais vraiment gêné d'apprendre que moi et Shunya somment publier sur ce genre de chose. Ce n'est pas contre vous mais voilà, je ne veux pas que les gens sachent pour le moment, je ne veux pas que les gens parlent sans savoir et je ne veux pas que les gens sachent pour moi et Shunya-chan avant l'annonce officielle de nos fiançailles... »

Euh là, elle en avait peut-être un peu trop dit ? Elle était venue ici pour ça, certes mais elle voulait faire ça en bonne et due forme, comme l'avait fait son père auprès de sa mère et non en paniquant pour un rien en dévoilant ça sur le tapis, comme sortit de nulle part... Cela avait causé un certain blanc à table, personne ne disait un mot, même Chikaku, enfin, elle ne devait pas vraiment comprendre la panique d'Hinata mais le temps s'était subitement figé dans le domicile des Shizuka. Et là, elle osait regarder tout le monde à table. Elle toundra sa tête à droite, voyant Nora, le père de famille, puis la petite sœur, la grande sœur, la mère puis Shunya. Le sourire gêné de la princesse disparu bien vite, comme si elle avait dit une bêtise...

« Oups... » Mais bien consciente qu'elle devait rectifier le tir maintenant que les cartes ont été dévoilé, elle se tourna vers Mamoru en se penchant sur la table et affrontant sa peur en prenant les mains du père de famille. On était en droit de se demander qui des deux risquaient de s'évanouir en premier. Elle tourna d'abord sa tête vers Shunya et sa mère avant de la tourner vers le père. « Madame et monsieur Shizuka, j'ai été bien t-trop rapide dans cela et je pensais le faire plus tard mais... mais... acceptez-vous que j'épouse votre fille Shunya ?! Je l'aime plus que tout au monde et je prête à combattre n'importe qui pour le prouver, je suis prête à toutes les folies pour lui prouver mon amour !!! Je veux vivre à ses côtés, qu'ont soit unis par les liens sacrés du mariage et qu'ensemble, nous ayons des tas d'enfants ! »
« Là, tu vas vraiment trop vite Hinata... et tu en fais un peu trop mais calmes-toi et détends-toi... »
« P-pardon... désolé... »

Nora posa ses mains sur ses épaules pour la calmer et lui faire poser les fesses sur la chaise. Elle avait vraiment été trop vite et trop loin en si peu de temps mais maintenant, ils savent qu'Hinata était sérieuse et que ce n'était pas une histoire sans lendemain. Elles avaient rapidement parlé de ça ensemble, elle acceptait que sa future femme termine ses études avant, elle n'était pas à un jour près, elle pourrait fonder une famille dans quelques années, le temps de grandir un peu et s'amuser ensemble dans ce très beau harem qu'elles ont. Relâchant les mains de Mamoru, elle n'osait même plus regarder les gens en face, se disant qu'elle a tout foiré en allant trop vite et trop loin... que ferait-elle si jamais ils refusent ? C'était vraiment une chose impossible à penser. Elle n'avait besoin que de l'accord de Shunya en vérité mais si sa belle-famille refuse, que pourrait-elle faire alors ? L'instant de vérité n'était plus très loin...

Quelle peste, cette Megumi ! Elle était vraiment exceptionnelle dans le genre, car elle avait réussi à déstabiliser sa Princesse adorée ! Et il ne devait pas y avoir grand-monde sur Terra qui soit capable de décontenancer une Princesse. Hinata rougit comme une tomate à l’idée d’un baiser, regarda brièvement Chikaku, qui continuait à l’observer, elle et Nora, avec un doigt sur les lèvres, puis expliqua qu’elle était assez gênée à l’idée d’embrasser quelqu’un en public. Shunya était également toute confuse, mais ça, ce n’était encore rien en comparaison du reste ! Shunya avait toujours idéalisé Hinata, mais constata assez rapidement que, comme elle, elle était la Reine des gaffes. Hinata était venue pour se présenter, ainsi que pour faire sa demande de mariage, et elle balança tout ça dans la foulée. La surprise de ses parents, déjà grande, sembla croître encore, et, quand Hinata alla jusqu’à serrer la grosse main de Mamoru dans la sienne, Shunya en vint à se demander si son père n’allait pas faire une crise cardiaque. Ce dernier cligna lentement des yeux, s’empêchant même de respirer, et, quand Hinata, toute nerveuse, termina en disant qu’elle allait faire plein d’enfants avec Shunya, la guérisseuse rougit également furieusement.

Après cet ultime aveu, un silence de plomb s’abattit autour de la salle. Megumi n’arrivait pas à se dire que sa petite sœur, super-timide, avait réussi à attirer l’œil de la Princesse... Ou encore que la Princesse pouvait rougir face à eux. Mamoru, quant à lui, était trop estomaqué pour comprendre quoi que ce soit. Et, comme souvent, le déblocage vient de Chikaku, qui tira sur la manche de sa grande sœur, Shunya.

« J’ai faim, Shunya... »

Cette petite phrase, pleine d’innocence et de douceur, amena Shunya à hocher la tête.

« Je... Je vais vérifier la cuisson... »

Elle s’écarta rapidement, et, alors que son cœur lui semblait être sur le point de sortir de sa poitrine, elle commença à retrouver son calme. Ce fut finalement Aiko qui retrouva son calme, en se penchant en avant :

« Je dois admettre que... Je ne m’attendais pas à une demande en mariage ce soir, encore moins émanant de notre Souveraine... Tout cela est si soudain, et...
-  C’est normal, rétorqua Megumi, Papa nous monte la tête depuis des années au sujet de la merveilleuse Princesse d’Edoras, il était évident que... »

La famille commença à parler entre elle, tandis que Shunya, en compagnie de Chikaku, vérifiait la sauce. Elle avait préparé du poisson avec des patates, et vérifia que tout était prêt.

« Mais je n’ai fait que dire la vérité ! » tempérait Mamoru.

Shunya n’écoutait pas tout, et ferma lentement les yeux, en se mordillant les lèvres. Une telle situation était à attendre, de toute manière, et elle se retourna, retournant vers le salon.

« Ça n’a rien de soudain » entama-elle alors, sur le palier de la porte.

Les regards se tournèrent naturellement vers elle, et elle se pinça encore ses belles lèvres, avant de prendre son courage à deux mains, car elle aimait sincèrement Hinata, mais elle voulait aussi que sa famille comprenne que sa décision n’avait pas été prise sur un coup de tête.

« J’aime Hinata depuis que je suis petite, à l’époque où je dormais régulièrement dans le Temple de la Lune. Chaque fois que je la voyais dans les jardins du palais, au milieu des sakuras et des cerisiers, avec les pétales tournoyant autour d’elle, je ne pouvais m’empêcher de ressentir de profondes bouffées d’affection pour elle. Je... Je n’en étais pas sûre à l’époque, mais, si j’ai choisi de devenir une guérisseuse, c’est pour elle. Quand l’Académie m’a envoyé la soigner, je ne m’attendais pas du tout à ce que ces sentiments lointains fassent surface, ou encore à ce qu’Hinata éprouve les mêmes... Mais nous nous aimons, elle et moi, et ça, c’est vrai. Je sais que c’est soudain, mais...
-  Shizuka, sourit alors Aiko, en la coupant doucement. Nous... Nous sommes surpris, bien entendu, mais... Honnêtement, je ne connais aucun parent qui ne sauterait pas de joie en apprenant que leur enfant est amoureuse, qui plus est avec une Princesse. C’est le genre d’histoires dont on fait les contes de fées...
-  Oui, oui... »

Mamoru revenait lentement à la réalité, et hocha délicatement sa grosse tête, posant sa main dans sa barbe.

« Honnêtement... Nous sommes ravis pour toi, Shunya. Et puis... C’est la fougue de la jeunesse, tout ça. Dès que j’ai rencontré ta mère, j’ai su que je voulais l’épouser. C’est une caractéristique génétique des Shizuka, ça !
-  Mouais... »

Megumi avait parlé à voix basse, et se remettait, elle aussi, progressivement de son état de choc. Elle n’aurait jamais cru que Shunya viendrait se marier avant elle, mais elle était ravie pour sa sœur. Sincèrement.

« Et.. Et je suis ravi de partager mon pain avec la Princesse d’Edoras... Alors, si je tombe dans les pommes, ne vous inquiétez pas, ce sera parfaitement normal. »

Aiko sourit alors.

« Respire, mon chéri... Et, Princesse, c’est un grand honneur pour nous de savoir que vous aimez notre fille... Même si ça ne me surprend pas. Tu vois, Shunya, je t’avais toujours dit que tu étais pleine de qualités. »

Sa mère lui fit un clin d’œil, et Shunya se mit à sourire de plaisir, les joues rosies.

« Me... Merci, Maman... »

Pauvre Hinata, elle tentait de faire en sorte que tout se passe comme prévu et au final, elle ne fait qu'empirer les choses. Et encore, c'est une chance que Nora ai su mettre un frein à cela, qui sait ce qu'elle aurait pu raconter en plus de tout cela ? Mais au moins, le bon côté des choses, c'est qu'elle avait au moins tout dit, plus de risques d'oublier quelque chose. Elle sort avec Shunya, sa petite amie l'avait dit pour elle. Elle voulait se marier avec elle, elle l'avait dit, plus tôt que prévu par contre. Un silence refaisait surface, un silence brisé que par les mots d'une petite fille qui comprenait pas grand-chose à la situation, ce qui permit à tout le monde de remettre les pieds sur terre pour voir ça d'un nouveau regard. Hinata voulait épouser Shunya et fonder une famille, pourquoi pas après tout. Face à cela, Hinata faisait face à une petite discutions familiale sur le fait que Mamoru était un fervent défenseur des Kaguya et qu'à force, sa fille avait fini par tomber amoureuse de la princesse du royaume.

Dans cette conversation, Hinata écoutait et Shunya vint à rajouter sa part d'histoire, racontant les sentiments qu'elle éprouvait pour elle depuis plus longtemps qu'elle. Elle s'en voulait un peu de ne jamais avoir fait réellement attention à elle dans le palais mais au moins, elles ont fini par se rencontrer vraiment et non en coup de vent, dorénavant, elle aimait sa petite guérisseuse et rien ni personne ne pourra dire le contraire. C'est avec un petit sourire qu'elle observait sa petite amie, ses parents semblaient donner ce qui était leur accord, tous les deux n'avaient rien à redire à ce mariage, c'était une bonne chose au moins.

« Donc, si vous êtes tous les deux d'accord, il est donc inutile de s'arrêter aux titres. Si vous serez bientôt officiellement ma famille, alors il n'y a pas de princesse entre nous, appelez-moi donc Hinata. Ça me gêne que vous m'appelez ainsi si vous êtes destiné à être ma belle-famille... »

Halala, si la demande était donc en règle, il faudra qu'elle songe à partir de demain à mettre en place leur futur mariage. Cela n'aura pas lieu avant un bon trimestre. Le mariage d'une princesse se doit de faire parler de lui ! Il va falloir de beaux noms sur la liste d'invité, son amie Elena d'abord, avec Adamante puis ensuite il faudrait voir dans la liste des autres personnes ? Les alliés d'Edoras et quelques personnes avec qui la princesse s'entendait plutôt bien. Il va falloir tout préparer, les préparations dans le palais, les décors, de quoi équipé la ville pour que le mariage soit retransmis partout, sécurisé les rues plus que d'habitude, préparer tout le nécessaire, bref, ça va pas être faisable en deux jours ! Là ou certaines personnes pouvaient se marier en très peu de temps, Hinata le refusait ! Oh certes, elle voulait vite se marier avec Shunya mais elle voulait lui offrir la plus belle des cérémonies, puis si c'était un peu le rêve de Shunya de se marier avec Hinata, son rêve de petite fille était d'avoir un beau mariage alors autant faire plaisir aux deux.

La vie ne sera plus la même quand elle sera Reine d'Edoras, marier à Shunya Kaguya. Que cela sonnait merveilleusement bien !

« Comme je le soulignais tout à l'heure, j'aimerais que vous gardiez cela secret. Je ne voudrais pas que les gens vous harcèlent de questions en tous genres. D'ici quelque temps, j'annoncerais mes fiançailles donc, sans préciser le nom et une fois la date de mariage décider, avec votre accord à tous, j'annoncerais publiquement le nom de ma future femme. De même que j'aimerais laisser près de vous et secrètement quelques shinobis. Simple mesure de sécurité... »

Peu de gens savaient ce qui s'était passé à Lumen, elle s'en voudrait terriblement de savoir sa belle-famille en danger, visé par un quelconque adversaire. Après tout, la division zéro était aux ordres directs de la princesse, là où les autres divisions sont à la protection du royaume, la division zéro n'a que des shinobi prêt à obéir aveuglement à leur souveraine. Hinata confiera quelques une de ses meilleures shinobis pour les Shizuka, opérant dans l'ombre, ils ne sauront même pas que des shinobi veillent sur eux.

« Mais sinon... pourrais-je en savoir un peu plus sur vous tous ? Shunya-chan m'a déjà un peu parlé de vous mais... j'aimerais en connaître plus sur vous tous... Nee-chan, nee-san, ka-san et oto-san... »

Hinata abordait un long sourire, quoiqu'un peu timide. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas dit ses quelques mots à voix haute.

La situation commençait peu à peu à se stabiliser, ce qui n’était pas peu dire, compte tenu du choc initial. La Princesse d’Edoras, celle dont Mamoru ne cessait de vanter les mérites depuis des années, venait de débarquer à table, annonçant son désir de fonder une famille avec leur petite Shunya. Quelle famille aurait pu être contre une telle union ? Ah, que c’était beau ! Mamoru en était ému, les larmes aux yeux. Il n’y avait bien qu’à Edoras qu’une Princesse pouvait se marier avec une simple roturière. Dès lors, comment ne pas aimer son pays ? Mamoru était convaincu depuis toujours que, maintenant qu’Hinata était là, qu’elle allait se marier avec sa petite Shunya, les choses allaient enfin s’améliorer. La Princesse demanda ensuite à se renseigner sur la belle-famille.

Là encore, il y eut un léger silence, qui fut rompu par Aiko :

« Je travaille auprès de l’un des principaux établissements de crédit d’Edoras. J’y suis l’une des cadres, avec une formation initiale de juriste et de comptable. C’est un métier qui n’est passionnant que pour ceux aimant les chiffres, les offres de prêts, les taux d’intérêts, les courbes de variations monétaires, et les devises nationales. La banque est tenue par Ikuno Takachihu, qui, de ce que je sais, se rend parfois au Temple de la Lune pour discuter de prêts. »

Elle n’avait rien de plus à dire, et se servit un verre de vin, tandis que Megumi, s’éclaircissant la gorge, se mit également à parler :

« Moi, euh, j’ai quitté le lycée l’année dernière, et j’ai réussi le concours d’entrée à Uatis-4. »

Uatis-4 était la quatrième université d'Uatis City.

« Je suis dans la faculté de droit, et... Et voilà... »

Edoras disposait aussi d’universités, et Megumi se sentit rapidement obligée de se justifier sur son choix de partir. Shunya savait que sa présence un peu collante y était pour beaucoup, mais Megumi se voyait mal dire à la Princesse que sa future femme avait été un vrai pot-de-colle avec elle, et elle reprit rapidement :

« Je cherche à devenir une femme d’affaires... J’aimerais rejoindre GeoWeapon Corp., et, pour cela, il vaut mieux avoir des diplômes auprès des universités uatéennes. »

Elle rougit légèrement. Rejoindre la mégacorporation uatéenne était souvent un rêve pour bien des gens, car, outre le sentiment d’appartenir à l’une des firmes les plus puissantes du pays, on disposait aussi d’uns alaire mirobolant, et de quantité d’avantages. Les regards se tournèrent enfin vers Mamoru, qui s’humecta les lèvres, avant de se présenter :

« Moi, je suis juste un fermier, Majes... Euh... Hinata-sama, je veux dire ! »

Aiko soupira lentement en levant les yeux au ciel, et Mamoru reprit, ses doigts s’entortillant dans un bout de nappe situé devant lui :

« J’ai... J’ai repris la rizière familiale, et je... J’essaie de l’entretenir malgré les... Le temps difficiles, et... Et... Et, euh... Ben, voilà... »

Il y avait beaucoup plus à dire, et on aurait pu parler pendant des heures de la situation catastrophique de la rizière, qui ne survivait que grâce au salaire généreux provenant de la Banque Takachihu. Malheureusement, avec les études de Megumi à payer en plus... C’était aussi pour ça que Shunya dormait parfois à l’académie, car elle en profitait pour travailler la nuit, utilisant ses deniers pour financer le ménage, notamment en achetant des vêtements et de la nourriture pour Chikaku. Se mordillant les lèvres, Shunya croisa le regard d’Aiko, qui avait envie d’en dire beaucoup sur cette question... Mais Mamoru finit par poser sa main à plat sur la table, et reprit :

« Et vous, Hinata-sama ? Comment se porte la gestion du royaume ? J’imagine que tout ça doit être compliqué... Enfin, je dis ça, mais moi, la politique, je n’y connais pas grand-chose, je ne suis qu’un simple fermier qui laboure la terre avec mes outils... »

Bien que cela avait démarré sur les chapeaux de roues, la soirée semblait doucement se stabiliser et ce n'était pas plus mal. Hinata aurait du mal à gérer une soirée qui dérape un peu trop. Assister à l'annonce de leur liaison, demander un baiser en public, annoncer leur mariage et fonder une famille, c'était beaucoup d'émotion pour la famille Shizuka que pour Hinata. Mais heureusement, elle saisissait cette chance d'être avec eux pendant que ça se calmait pour poser une question anodine. Ce fut d’abord la mère de famille qui abordait le sujet, expliquant qu'elle travaillait à la banque et malgré son explication, Hinata avait du mal à saisir... Elle devrait certainement bien s'entendre avec Kobato, c'était l'argentière de son conseil restreint. Elle, elle devait connaître cette femme qu'elle avait mentionnée. Son regard se portait ensuite sur Megumi, logique en faisant le tour de table. Cette dernière semblait gênée en avouant avoir arrêter l'école ce qui, vu sa réaction était assez drôle. Elle expliquait vouloir rentrer à Uatis-4 avant de tenter de devenir une grande femme d'affaires, visant déjà des entreprises de grande renommée !

Elle ne lui en voudrait nullement de viser ce genre d'endroit plutôt que les facs d'Edoras. Il y avait bien des Uatéennes à Edoras, Tsukasa ayant fait ses études là-bas pour ne citer qu'elle. Mais il faut bien qu'Uatis ait quelques Edorassienne pour savoir combien elles avaient d'étudiante très douée !

« Bon courage pour cela alors ! »

C'était sincère, elle n'avait aucune moquerie dans sa voix, elle lui souhaitait bien du courae pour réussir ce genre de choses. Quand ce fut le tour de Mamoru, le père de famille, il fut assez stressé avant d'expliquer son cas. Hinata fut assez gênée quand il évoquait les temps difficiles. Oui, à moins que les rizières aient un souci qui rend le travail difficile, c'était un peu sa faute. Elle restait songeuse à cela, à ce qu'elle avait prévu avant que ce dernier ne lui renvoie la question bien qu'il avouait ne pas comprendre grand-chose à la politique.

« Oh moi aussi, en étant seule je ne comprendrais pas grand-chose à mon propre royaume mais par chance, mon conseil restreint m'est d'une grande aide pour m'aider à mieux comprendre ce monde, à m'aider dans mes choix à faire, tout cela. »

Oui, sans les membres de son conseil, ce serait bien plus compliqué à gérer mais elle avait de la chance que ses amies soient aussi très bonnes en leur domaine. Sans elles, qui sait comment serait le royaume. Il y avait une personne ici qui n'avait pas expliqué ce qu'elle faisait, sa nouvelle future petite sœur ! Mais avant de se tourner vers elle, elle voulait annoncer une bonne nouvelle pour Mamoru et sa famille, même si cela était à l'état de projet et que cela avait à peine été déposé aujourd'hui à son conseil justement, elle espérait que sous peu, cela soit faisable.

« J'aimerais annoncer quelque chose d'autres à vous tous ici présent. Je tenais avant toute chose à m'excuser. Depuis l'incident... ma propre peur s'est répercussionné sur votre quotidien, même si tout le royaume a vécu plus ou moins ce que j'ai vécu... ma peur a puni bien des innocents, même si cela n'avait rien de... criminel ou de torture, j'ai alourdi les épaules des hommes de mon royaume de bien des charges et interdiction... Je pense que cela a certes été efficace pour quelques personnes qui soutenaient Shin... » depuis l'incident, elle ne le mentionnait plus comme son frère mais juste par son prénom. « mais bien des gens comme vous ont dû subir cela et pour cela, je tiens à m'excusez sincèrement... »

Baissant la tête, elle restait muette quelques instants avant de doucement relever la tête.

« Je ne saurais vous dire exactement mais j'ai déjà établi de nouvelles choses pour tenter de réparer mes erreurs. Cela impliquera certains bénéfices financiers pour vous comme pour les autres. Hélas, je ne saurais vous dire combien, sur combien de temps, avec mon conseil, nous devons voir des choses encore... »

Elle avait beau être souveraine, son conseil était là pour tout gérer et même si dans le cas présent, c'est pas cool de les faire attendre, il faut se dire que sans eux, les hommes auraient pu connaître pire après l'épisode de l'incident de la lune rouge. Sans eux, ils auraient sûrement été pire que des prisonnier mal nourris alors que là, ils ont encore des libertés et leur punition ont surtout été d'ordre financier. Mais pour repartir sur une note plus... joyeuse, elle se tournait vers Chikaku dans les bras de sa petite amie pour lui sourire, à l'une comme à l'autre.

« Mais, et toi Chikaku-chan ? Qu'est-ce que tu fais de tes journées ? »

Rien de bien « important » mais elle voulait entendre sa petite voix formuler ce qu'elle faisait avec passion, les aventures qu'elle vivait chaque jour, tout cela devait être si magique !

Le cas des rizières était un sujet continuel de discorde au sein de la famille Shizuka. De nombreux éléments étaient en jeu dans cette situation, une situation conflictuelle qui dépassait de loin le cadre de leur famille. C’était un problème majeur, car, au sein d’un État, l’alimentation était une chose essentielle. Pour être souverain, un État devait pourvoir à la nourriture, et être capable de produire sa propre nourriture. Ce faisant, il était important de veiller sur sa population agricole. Hinata le comprenait, car elle finit par leur avouer qu’elle comptait faire évoluer les choses. Shunya hocha la tête, sans rien dire… Car elle partageait aussi ce point de vue. Les hommes n’avaient pas à payer pour le crime de Shin. Ce putsch n’était pas de leur fait, mais, dans la mesure où les hommes de Shin n’avaient, justement, été que des mâles, Edoras avait cru à un complot masculin. Le complot était maintenant une idée lointain et dépassée, et de plus en plus d’Edorassiennes étaient également favorables, en silence, à un changement de la législation. Qu’Hinata l’envisage était donc une très bonne nouvelle, et un sourire ravi éclaira le visage ému de Mamoru.

« Je n’avais jamais douté de votre sagesse et de votre clairvoyance, Hinata… »

Aiko se contenta de cligner des yeux sans rien dire. Des promesses et des mots, c’était la spécialité des politiciens. Elle attendait de voir ce qu’Hinata proposerait concrètement pour savoir si elle pouvait se réjouir ou non… Mais, en l’occurrence, ce n’était pas le sujet de discussion principal du moment. Et Aiko ne voulait pas gâcher cette incroyable surprise, digne d’un conte de fées. En effet, il n’y avait que dans les contes qu’une roturière pouvait se marier avec un représentant de la haute-noblesse. Edoras, cependant, avait été construit sur ce conte de fées. Les roturiers pouvaient côtoyer l’aristocratie sans problème, et c’est ce qui avait toujours fait le succès de cette belle et florissante nation. Megumi, quant à elle, avait toujours pensé qu’il aurait fallu revendre la rizière depuis longtemps, car ce vieux clou était un sujet continuel de discorde au sein de la famille, et une autre des raisons l’ayant amené à faire ses études à Uatis City…  Et, de toute façon, elle était encore à accuser le choc de la révélation de Shizuka, de son union incroyable avec la Princesse d’Edoras… La Princesse d’Edoras, quoi !

Consciente que les sujets avaient atteint un point critique, Hinata se retourna alors vers Chikaku, et lui demanda ce qu’elle faisait. La jeune fille, pour seule réponse, entortilla ses doigts, et tourna la tête sur le côté avec un léger sourire en coin. Elle n’osait pas parler, et ce fut Aiko qui intervint :

« Chikaku a commencé sa première année de maternelle. Pas vrai, Chikaku ?
-  Oui ! s’exclama-t-elle.
-  Et si tu nous montrais ton cahier de vie et tes dessins, Chikaku, hum ?
-  Oui, Maman ! »

Chikaku se retourna alors, et se mit à courir, à l’aide ses petits pieds, ce qui l’amen à côté de Nora, dont les jambes bouchaient le passage menant vers sa chambre.

« Pardon… » décréta la jeune femme d’une petite voix.

Chikaku fila vers sa chambre, et revint rapidement avec un cahier. C’était un cahier fourni par l’école maternelle, et qui montrait le suivi des enfants, avec la possibilité de faire des dessins. Elle revint vers la table, et Shunya se releva alors, un sourire sur le coin des lèvres, puis souleva Chikaku par les épaules, et la posa sur les genoux d’Hinata, avant de lui murmurer dans le creux de l’oreille :

« Il faut tourner les pages, et la laisser commenter… »

Les joues toujours un peu rouges, Shunya alla s’asseoir à côté, tandis que le cahier s’ouvrait. Le premier dessin qui vint fut un ensemble de gribouillis et de formes, mais on pouvait reconnaître un semblant de maison, et cinq personnes devant.

« C’est qui, ces gens, Chikaku ? Lui, c’est qui ? »

Shunya avait posé le doigt sur un corps plus grand que les autres. Chikaku réfléchissait, un doigt posé sur les lèvres.

« C’est… C’est Papa !
-  Oh, c’est bien… Bravo, Chikaku ! »

Chikaku sourit tandis que Shunya l’applaudissait. Chikaku décrivit ensuite le reste de la famille, puis montra ensuite d’autres dessins, où on pouvait voir des animaux.

« Et lui, c’est qui ?
-  Euh… Un chien !
-  Et comment il fait, le chien ?
-  Euh… WOUF WOUF ! »

Hinata ne pouvait que sourire.

Comment ne pas aimer Chikaku ?

Cette décision n'avait pas vingt-quatre heures, il était donc logique de plus parler d'un projet que d'un véritable changement mais Hinata voulaient absolument changer ces choses, ces choses qu'elle avait produites. On ne pouvait aps dire qu'elle avait commencer son règne de la meilleure façon qu'il soit mais elle tenterait de se rattraper et d'offrir à Edoras un avenir radieux. C'est aussi un peu pour cela qu'elle changeait de sujet en se tournant vers Chikaku mais aussi car elle était vraiment intéressée par ses projets. Même si ce fut la mère de famille qui expliqua qu'elle était dans sa première année de maternelle, elle gardait les yeux sur la petite fille, un grand sourire ravi sur le visage en la voyant faire route vers sa chambre pour montrer son cahier. Nora s'écartait doucement en souriant, l'observant revenir avec son cahier alors que Shunya la portait pour la poser sur les cuisses de la princesse. Inutile de demander son avis, si elle aurait eu plus de cran, elle l'aurait gardé sur ses genoux toute la soirée, même pour manger.

Elle acquiesça doucement au message de sa petite amie avant de regarder avec Chikaku ses fabuleux dessins. C'était des dessins d'enfant comme on en voyait des millions, des dessins sommaire, vague, plus des gribouillis comme on dit que de l'art mais ça ne retirait rien de la beauté qu'Hinata voyait dans ses yeux alors qu'avec Shunya, elles regardaient le dessin de sa petite famille devant la maison. À commencer par une représentation de Mamoru, plus grand en taille comparé aux autres, comme dans la réalité !

« Ha oui, on le reconnaît bien. Tu es vraiment douée Chikaku-chan, c'est très bien. »

Gardait ses bras autour d'elle, la petite ne risquait pas de tomber des cuisses de la princesse. Ensemble elles regardaient les différents dessins proposés, allant même jusqu'à des animaux, un très beau chien de dessiné et une superbe imitation aussi.

« Mais dis donc tu es douée dans tout ma petite Chikaku-chan. »

Hinata lui baisa le crâne en tournant la prochaine page montrant beaucoup de ronds, c'était plutôt un panda avec tout ce blanc et ces taches noirs aussi.

« Et c'est quoi ça? »
« Un panda ! »
« Ouiiiii, c'est très bien. Et ça fait quoi un panda ? »

La princesse n'eut qu'un long silence ponctué d'un « euh... » plutôt long alors qu'Hinata la rassurait rapidement.

« Moi non plus je sais pas. Tu sais quoi, si ta maman et ton papa sont d'accord, on ira bientôt au zoo comme ça on verra des pandas et pourra peut-être entendre ce qu'ils disent ? » Elle jeta un regard autour d'elle quand même pour avoir une vague idée de la réponse à travers le regard des Shizuka.
« Et avec Shunya ? »
« Bien sûr, Chikaku-chan. Même avec Megumi-chan si elle n'est pas trop occupée ? Et même avec tes parents aussi. »

Bon, ce n'était qu'un vague projet, il faudrait trouver un jour ou le plus de personne possible est disponible, au pire Hinata pourra prendre une journée si aucun rendez-vous n'a lieu mais pour les parents et Megumi, c'est une autre histoire. Continuant de tourner les pages, il y avait d'autres dessins, un chat, un oiseau, un cheval, bref, une belle collection de dessins pour Chikaku et des imitations attendrissantes de sa part aussi.

« Continue de bien dessiner comme ça, tu es très douée Chukaku-chan, c'est bien. Et reste aussi mignonne et si gentille aussi. »

Hinata baisa à nouveau la tête de la petite sœur de Shunya avant que pour seule réponse, elle observa sa mère en disant le plus simplement possible.

« J'ai faim maman. »

La vérité sort de la bouche des enfants après tout.

La royauté, la noblesse, la descendance divine, les différences sociales... Tout cela ne signifiait rien pour un enfant, et, de fait, voir Chikaku sur les genoux d’Hinata, en train de se demander à quoi ressemblait le cri d’un panda, décrispa l’atmosphère bien plus facilement que toutes les tentatives entamées auparavant. En voyant Chikaku poser un doigt sur ses lèvres, en regardant tout autour d’elle pour savoir quel cri faisait le panda, avec ses grands yeux interrogateurs, tout le monde se mit à sourire, en faisant une petite moue dubitative. Chikaku avait fini par annoncer son impuissance, avec un petit sourire en cœur en coin. Loin de se désarçonner, Hinata joua avec Chikaku, et, en la regardant, Shunya comprit nettement mieux pourquoi sa future femme avait bondi de joie en entendant dire qu’elle avait une petite sœur. Hinata ferait assurément une mère formidable, vu la façon avec laquelle elle jouait avec Chikaku, tournant chacune des pages, avant de proposer d’aller au zoo... Ce nom fit miroiter des étoiles dans les yeux de Chikaku, qui se dandina sur les cuisses de la Princesse.

« Au zoo ?!
-  Mais oui, Chikaku... Le zoo ! Là où il y a plein d’animaux !
-  ’A des ‘irafes ?
-  Oui, des girafes, des éléphants, des hippopotames, des...
-  Des ‘léphants ? »

Shunya confirma en hochant la tête, et un grand sourire ravi éclaira les lèvres de Chikaku. Aller tous ensemble au zoo n’était pas pour déplaire à la jeune guérisseuse, même si Megumi trouvait ça un peu « ringard ». Néanmoins, ce serait l’occasion de se rapprocher. Mamoru était toujours occupé à gérer la rizière, mais il pouvait bien réussir à se trouver un après-midi... Shizuka était toute heureuse, et sentait son cœur rebondir chaudement dans sa poitrine. Tout se déroulait bien mieux que ce qu’elle avait initialement redouté. Sa famille se faisait très bien à la souveraine d’Edoras, et, une fois la surprise initiale passée, la simplicité d’Hinata, bien loin de l’image qu’on pouvait attendre de dirigeants politiques, était une véritable bénédiction.

Ce fut finalement l’appel du ventre qui les réveilla tous. Chikaku annonça qu’elle avait faim en regardant Aiko, qui sourit alors, et se redressa.

« Je vais amener le plat. Nous mangerons tous... Y compris vous, Ange Nora. Je ne veux pas que vous restiez debout dans un coin pendant que nous allons nous empiffrer. La table est suffisamment grande pour que vous vous y installiez, allez ! »

Shunya rougit furieusement. Difficile de voir un lien entre Aiko et Shunya... Sa mère était très autoritaire, ce qui était presque indispensable, quand on avait comme mari un gros benêt de fermier, et deux filles. Elle s’avança donc vers la cuisine, et Mamoru s’empressa de la suivre, laissant les filles ensemble. Shunya récupéra Chikaku, et alla la mettre entre elle et Hinata. Chikaku avait un siège pour bébé, mais elle estimait maintenant être suffisamment grande pour pouvoir s’en dispenser.

« Tu te mets entre moi et Hinata, Chikaku ? »

Pour seule réponse, la belle hocha la tête. Megumi restait toujours la plus silencieuse, encore sous le choc... Nul doute qu’il lui faudrait la nuit pour vraiment assimiler que son asociale de petite sœur avait réussi à toucher le gros lot. Aiko ne tarda pas à revenir, en amenant plusieurs plats avec des légumes et des salades, et ce fut surtout Mamoru qui amena l’essentiel : un gros chaudron avec un couvercle abritant des rāmen.

« Passez vos auges ! »

Chikaku eut droit à un bol de soupe avec une cuillère en bois, et, à l’aide de sa louche, Mamoru lança les platées de nouilles. Quand il ouvrit le couvercle, de la vapeur d’eau en jaillit, rendant ses joues toutes rouges. Jadis, Shunya et Megumi ne pouvaient s’empêcher de rigoler en voyant leur père devenir tout rubicond. Pendant qu’il servait, la main de Shunya allait parfois s’attarder sur le dos de Chikaku, la caressant, et, en souriant, elle se pencha alors vers Hinata, et murmura dans le creux de son oreille :

« Méfie-toi, Hinata, maintenant que Chikaku t’a adopté, elle va adorer te faire une armée de câlins... »

C'était bien là une adorable petite fille qui se tenait sur ses cuisses, Hinata ne pouvait qu'avoir un long sourire en observant ses dessins, écoutant Chikaku prononcer ses mots d'enfant, un 'irafe, une lettre manquante, une faute toute simple pour un adulte, une erreur si mignonne pour une petite fille. Chaque petite lettre manquante lui donnait envie de la serrer fort contre elle en l'agressant à coup de bisous sur sa petite bouille si ravissante. Son projet de zoo était encore bien loin, elle verrait selon les disponibilités de chacuns mais elle le fera, elle l'avait dit à Chikaku alors elle le fera, quitte à y aller toute seule avec Chikaku – et Nora évidemment. Le repas n'allait donc pas tarder et Aiko invita Nora à table, chose qu'elle accepta mais elle se permis quand même un commentaire.

« Nora tout court suffira, madame. Je suis l'ange gardienne d'Hinata mais je n'ai pas besoin d'un titre ou je ne sais quoi. »

Nora venait prendre place à côté de Mégumi, faisant ainsi face à Shunya qui avait pris place à côté de sa petite sœur mais surtout d'Hinata. La plus jeune des Shizuka se trouvait entre les deux amoureuses. Une possible vision du futur dans quelques années, le petit couple dînant avec leur enfant entre elles ? Une idée amusante, comme le fait de jeter un œil vers Megumi qui semblait toujours sidéré de voir sa sœur sortir avec la princesse d'Edoras. On ne choisit pas sa vie, on la construit et même si la vie n'est pas toujours rose et imprévisible, elle se construit aussi avec une bonne couche de hasard, de chance et de malchance. Les parents amenaient le tout pour commencer à servir les plats alors que le petit couple semblait bien proche à se murmurer des choses. La dernière fois qu'Hinata était aussi heureuse remonte à bien loin pour Nora. Que ce soit juste la présence de sa petite amie ou cette ambiance familiale, elle ne pouvait que sourire face à un tableau pareil. Sans son titre de noblesse, elle aurait aimé grandir ainsi, avec ses parents, sans que les jours soient tout tracés et confortables mais en étant heureux de ce qu'ils cultivaient et gagnaient à la sueur de leur front.

« Ne t'en fais pas, je suis prête à recevoir tout ça. »

Dit-elle dans l'oreille de Shunya, souriant comme toujours en ajoutant sa main dans le dos de la petite Chikaku. Un peu pour la maintenir mais un peu aussi pour tenir la main de sa petite amie. Depuis son arrivée ici, c'était le premier vrai contact qu'elles avaient toutes les deux. Elles se justifiaient de leur liaison, de leur futur, de leur passé mais elles avaient bien du mal à être côte à côte en se bécotant. Mais pour leur défense, les deux sont assez timides et de plus, elles sont en présence de la famille Shizuka, jamais elles ne feront de grandes choses sous leurs yeux. Son bol étant prêt, elle ne semblait pas choquer ou étonner, ce n'est pas le fait qu'elle soit princesse qu'elle mange tous les jours une cuisine cinq étoiles, elle aimait la bonne nourriture, peu importe qu'il y ai des étoiles ou non. De plus, c'était souvent Nora qui la préparait pour elle.

« Je vous remercie pour ce repas. » dit-elle poliment à l'intention de celui ou celles qui ont préparé cela avant de joindre ses mains. « Itadakimasu. »

Puis la princesse attaquait doucement son bol, ne voulant pas être la première à commencer à manger. Elle gardait un œil sur Chikaku voulant savoir comment elle arrivait à manger comme une grande ? Quitte à l'aider, cela ne la dérangerait nullement de le faire mais elle gardait aussi un regard sur son amour qui mangeait à ses côtés. C'était mignon. Dégustant une première bouchée, elle gardait le sourire malgré le fait que ce soit un peu chaud encore.

« C'est vraiment très bon. »

Celui ou celle qui a préparé cela devrait se réjouir d'avoir des compliments de la part de la princesse qui continuait d'attaquer son bol doucement en soufflant un peu plus à chaque bouché. Jetant parfois un regard aux différents membres de la famille – ou Nora – elle venait à poser une nouvelle question par curiosité mais aussi car elle voulait en apprendre plus sur ses futurs beaux-parents.

« Comment vous êtes vous rencontrer ? Enfin, si cela n'est pas trop indiscret de ma part... »

Shunya lui en avait touché deux mots mais elle était curieuse de savoir les moindres détails de cette histoire. Et puis elle était tellement heureuse ici.

On pouvait dire tout ce qu’on voulait sur Chikaku, mais elle avait une bonne mémoire. Maintenant qu’on lui avait parlé du zoo et des « ’irafes », elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour y aller, et le rappellerait volontiers à ses parents. Quand ira-t-on au zoo, Maman ? Shunya pouvait déjà l’imaginer, haute comme trois pommes, en train de réclamer sa visite au zoo, mains sur les hanches. Sur ce point, elle tenait beaucoup du caractère assez autoritaire de sa mère. Mamoru venait de remplir les écuelles, puis ils commencèrent tous à manger, avalant les nouilles. Un repas peut-être un peu trop frugal pour une Princesse, estimait Mamoru, mais sa famille n’avait pas les moyens d’offrir un buffet. Fort heureusement, la Princesse ne semblait guère s’en soucier. Tout ceci ravissait le cœur de Mamoru, plus que jamais convaincu qu’Hinata n’avait rien à voir avec la Reine de Lumen, ou l’Empereur de Mijak. Les Princesses d’Edoras restaient simples, et il était fréquent, à l’époque, de les voir sortir au milieu de leur peuple, notamment le long des champs, Edoras ayant beaucoup de fermiers, et une agriculture de pointe.

Hinata mangeait donc, et finit par rompre le silence, en demandant comment Mamoru et Aiko s’étaient rencontrées. Ceci amena une ombrelle de sourire sur les lèvres d’Aiko, et un rougissement sur les joues de Mamoru.

« Euh... Ben...
-  C’est une histoire... Assez amusante, selon le point de vue. Nous étions ensemble au même lycée, mais moi, j’étais la fille brillante d’une banquière  et d’une avocate... Et ce grand dadais, là, était le fils de fermiers. Alors, pendant que j’avais des bonnes notes de partout, lui faisait tout ce qu’il pouvait pour que je le remarque, soit, généralement, des bêtises...
-  Aiko ! protesta Mamoru. Pas devant les filles, enfin ! »

Megumi se contenta d’un sourire de connivence avec Shunya. Ce n’était pas la première fois que leur mère leur parlait de ça, et ce malgré toutes les fois où leur père les grondait quand elles avaient de mauvaises appréciations de l’école, ce qui venait surtout de la part de Megumi. Shunya, elle, avait toujours été un ange, même si elle protestait, petite, quand son père voulait l’embrasser, à cause de sa barbe.

« Edoras a beau être éloignée d'Uatis, beaucoup des femmes vivant ici sont des émigrées uatéennes, et c’est le cas pour ma famille. Il était hors-de-question pour elles que je m’approche d’un garçon... Mais nous avons vraiment commencé à me rapprocher quand des garçons me tournaient autour, et eux ne se contentaient pas de me tirer les couettes. »

Aiko était une belle femme, et il suffisait juste de faire un peu de concentration pour se dire que, à l’époque du lycée, elle avait réellement dû être une femme superbe et magnifique.

« Ces garçons m’embêtaient, et Mamoru m’a sauvé. Ce grand benêt était déjà très costaud à l’époque, avec sa grosse voix, alors, quand il leur a hurlé dessus, ils ont décampé... Sur le coup, j’avais eu peur... J’ai hurlé comme une folle, et, quand les surveillants sont arrivés, c’est lui qui a pris. Il a été renvoyé pendant dix jours de l’école...
-  ...Et mon père m’avait passé un savon...
-  Gênée, j’ai été le voir ensuite, et... Je lui ai présenté mes excuses, je lui ai dit que j’étais désolée, car je savais qu’il n’avait rien fait, mais c’est juste que j’avais eu peur... Je lui ai dit que j’étais prête à faire n’importe quoi pour me faire pardonner, et c’est là que votre père m’a proposé quelque chose qui m’a surpris...
-  Il t’a demandé si tu voulais bien d’un bouquet de fleurs... »

Pour Megumi, cette histoire était d’un nase. Du pur romantisme à l’eau-de-rose, digne d’un navet uatéen !

« Megumi a hérité de moi mon côté pragmatique... Mais Shunya, elle, tient bien plus de son père. Comme lui, elle est d’une timidité incroyable... Et d’un romantisme tout autant incroyable.
-  ’Man... » gémissait Shunya en se ratatinant sur place.

Baissant les yeux, toute rouge, elle ne savait plus où se mettre, ce qui ne pouvait que faire sourire Aiko.

« Je suis sûre que c’est ça qui vous a attiré chez notre fille, n’est-ce pas, Hinata ? Mais, et puisque nous vous avons tout dit, je pense qu’il est légitime qu’on vous pose la question... Vous deux... Comment ça s’est passé ? Parce que moi, je ne l’ai pas vu venir... Tout comme mes mères avec toi, mon gros nounours.
-  Euh... Oui... »

Il était en ce moment très difficile de déterminer qui rougissait le plus entre Shunya et son père !