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Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:43
par Elena Ivory
CLAYTON SHAW
«  À mort ! À mort ! » hurlèrent-ils en s’avançant.

Leurs torches brûlaient dans la rue, alors que la meute devenait de plus en plus nombreuse, poussant des hurlements sauvages en brandissant leurs épées, leurs fourches, leurs bâtons, et leurs haches. Il y avait surtout des dockers et des ouvriers, s’avançant le long d’une grande rue pavée. Ils hurlaient, réveillant les riverains, qui s’approchaient à leurs fenêtres, observant ce qui se passe. Clayton était en tête, parmi d’autres dockers et des ouvriers, comme des personnes travaillant à l’abattoir. Ils renversaient les poubelles en s’avançant, arrachant les affiches publicitaires vantant les mérites de l’abattoir Mandus.

L’abattoir Mandus se rapprochait de plus en plus, et Clayton était résolu. Il ne faisait plus confiance à ce Nolan Tromeyn, ce noble venu des hauteurs, qui se dandinait dans ses beaux vêtements, avec son air suffisant, sans rien comprendre aux horreurs véritables qui se déroulaient ici bas. Il allait régler ça à l’ancienne : par le feu. Il était toujours ami avec les dockers, et ces derniers avaient ramené d’un entrepôt toute une cargaison de brai. C’était du brai de houille, qui venait de profonds marécages, et était acheminé par des chariots à Lumen, pour être vendu. Les principaux clients étaient des seigneurs et des châtelains, ainsi que la Couronne. Le brai était utilisé pour les fosses empoissées, car c’était un élément hautement inflammable, solide à température ordinaire. Les stocks avaient été enfermés dans de solides pots, afin de ne pas en respirer les redoutables inhalations, et ils étaient contenus dans un chariot qu’on avançait.

Shaw n’était pas le genre d’hommes à se laisser faire. Il allait détruire cet abattoir. Peu importe quelles étaient les saloperies vivant là-dessous, il ne comptait pas attendre sagement qu’ils viennent l’enlever, comme ils avaient déjà pu le faire avec bien d’autres habitants. Se terrer dans son coin n’était pas la manière avec laquelle il appréhendait des menaces. Il était un battant, pas un comploteur vicieux à la Tromeyn. Mandus était un cinglé, et il allait régler ça à l’ancienne.

En purifiant tout par le feu.

La procession se rapprochait rapidement de l’abattoir, en longeant les murs. Shaw voulait agir rapidement, avant que la Milice urbaine ne vienne leur mettre des bâtons dans les roues. Shaw en terminerait ce soir. Il se l’était juré.

OSWALD MANDUS
« Tu me déçois beaucoup, Oswald, lui avait-il dit. Tu es en train de détruire ce à quoi nous avons tant contribué, le fruit de millénaires et de millénaires de croyances et de sacrifices. Si seulement tu prenais le temps d’y réfléchir, tu comprendrais quelle erreur tu es en train de commettre. »

Il ne l’écoutait pas. Le Professeur essayait de le dissuader de ne pas le faire, mais Oswald savait ce qu’il fallait faire. Il l’avait su dès qu’il s’était réveillé, hagard, dans son lit. Plus aucun souvenir, plus rien, si ce n’est son nom, visible sur la manchette d’un journal, et le souvenir persistant que ses fils allaient mal. Oui, ses enfants... Il les avait entendus jouer en haut, dans le grenier, et il les avait suivis...  Mais, plus il les suivait, et plus il avait conscience qu’ils allaient mal, comme s’ils avaient été enlevés. À force de jouer à cache-cache, ils s’étaient perdus dans des souterrains que Mandus avait suivi, jusqu’à rejoindre un abattoir. Son abattoir. Il avait erré dans les entrepôts et les locaux déserts, sortant de l’abattoir pour errer dans quelques rues, avant de se retrouver dans l’église. Il avait eu un souvenir en traversant le cloître menant à cette dernière.

C’est là qu’il les avait baptisés. L’église était vide. Aucune trace de paroissiens, mais les cierges étaient allumés. Il était tombé à genoux devant l’autel, en voyant une hérésie : un cadavre de porc crucifié sur la Croix du Christ.

C’est depuis l’église qu’il avait rejoint la Machine. Il y avait un passage secret, une entrée dans la crypte, et c’est là qu’il avait peu à peu compris ce qui se tramait. Il avait été dupé par un associé, par le Professeur, afin de protéger une monstruosité, une aberration sans nom. Comment avait-il pu prendre part à ça ?! Les souvenirs revenaient... L’abattoir, la misère dans la ville... Il était revenu de ses safaris pour constater que la misère sociale, cette souffrance qu’il voyait dans des régions sauvages et autochtones, avait déferlé chez lui, à deux pas de sa porte, dans l’indifférence totale des puissants, qui se prélassaient dans des fêtes somptueuses et des banquets fastes. Il avait vu les épidémies de choléra ravager certains quartiers des bas-fonds, et avait mis sa fortune à l’œuvre d’un édifice qui permettrait de soigner ces malheureux, en leur offrant du travail, en leur permettant de s’insérer dans ce modèle sociétal qu’il avait appris à admirer à force d’en voir les balbutiements à l’étranger.

Oswald s’était inspiré de travaux tekhans pour améliorer les porcs. Des implants génétiques, mais il n’aurait jamais pu soupçonner que le Professeur se déciderait à les employer sur des êtres vivants ! Mon Dieu, c’était... Il n’y avait pas de mots pour décrire les abominations qui avaient été faites ici ! Il revoyait en images diffuses les prisonniers en train d’agoniser, et ses hurlements. Quand il avait su tout ça, il avait voulu tout arrêter... Mais comment arrêter cette construction ? Elle s’enfonçait très profondément dans le sol, et les pensées de Mandus étaient encore très confuses sur ce qu’il avait fait. Il y avait encore des blancs qu’il ne s’expliquait pas, et il suivait son instinct, qui lui disait où aller.

Pour fonctionner, la Machine utilisait l’eau des égouts pour se rafraîchir. Elle consommait énormément de chaleur, et il y avait énormément de pression. L’eau des égouts avait permis de concevoir la Machine, à l’aide d’un système qui avait permis de dériver l’eau des égouts à un endroit précis, dans les pompes. Il venait de saboter ces dernières, en fermant les trappes permettant à l’eau de rentrer. La pression explosait partout, mais ce n’était pas suffisant pour arrêter la Machine. Elle avait été trop bien construite, avec trop de sécurité.

Sa canne le ralentissait, et il avait déjà failli mourir à plusieurs reprises à cause de ça, notamment dans l’abattoir. L’un de ces monstres errait là-dedans, et il l’avait prudemment esquivé, le cœur sur le point d’exploser. Maintenant, il courait aussi vite qu’il le pouvait, quand les deux mystérieuses personnes l’interpellèrent... Surtout la Okami. Était-ce l’esclave de Tromeyn ? Elle se dressa devant lui, et se mit à prononcer quelque chose d’incompréhensible.

« Une plaisanterie ? Mais... »

Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, il vit la femme prendre la forme d’une énorme louve, et écarquilla les yeux de stupeur. Oswald n’eut cependant pas le temps d’en savoir plus. Les hommes-porcs se rapprochaient, et il grimpa sur cette dernière, s’élançant le long des couloirs. La pression continuait à exploser, mais ils avait que ce ne serait pas assez. Il avait affaibli la Machine, mais il ne pourrait pas stopper le Professeur. Grâce à l’aide de la Okami-louve, il parvint en tout cas à semer les hommes-porcs... À moins que ces derniers n’aient lâché la traque.

Ils se retrouvèrent dans un couloir sombre, et Nolan, épuisé, s’appuya contre un mur, en sueur, tandis que la louve se mit à lui parler. Sous sa forme animale, ses mots ressemblaient à des grognements, mais il en comprenait le sens.

« Schizophrène ?! s’exclama-t-il. Je ne comprends strictement rien...
Pas de ça, Mandus... Ces hommes-porcs erraient chez vous, ceci est votre... Votre création !
Non ! s’exclama-t-il. Pour l’amour de Dieu, pourquoi aurais-je conçu une telle chose ?!
Parce que... Parce que nous sommes sous votre... Sous votre putain d’abattoir ?!
Ça n’a rien à voir ! J’ignorais ce qui se passait là-dessous ! »

Tromeyn le regardait d’un air soupçonneux, et, conformément à ce que la femme avait demandé, il brandit sous son nez un flacon... Une bouteille avec une mention dessus. « AMNESIA ».

« C’est... C’est quoi ?! s’étonna Oswald.
À vous de nous le dire, nous l’avons trouvé dans votre chambre. »

Oswald ne dit rien, fixant la bouteille. Il tremblait nerveusement, et tourna à droite et à gauche, avant de poser la main sur son front, réfléchissant intensivement.

« Je... Tout est confus dans ma tête... Écoutez, ce que j’ai fait est illégal, mais... C’était pour l’intérêt commun.
Faire des expériences génétiques sur des cobayes humains ? Les transformer... En monstres ? le railla Nolan.
Non, non...
C’est ça, votre définition de l’intérêt général, Mandus ?
J’ai chargé un associé de réaliser des expériences, oui, mais sûrement pas sur des humains ! Grands Dieux, pour qui me prenez-vous ?! Il... Il devait faire des expériences sur des porcs, afin... Afin de les améliorer, en suivant des formules tekhans. Je ne pouvais pas l’avouer publiquement, car... Et bien, vous le savez... Tekhos désapprouve fortement toute utilisation non approuvée de sa technologie hors de ses frontières. Je ne voulais pas d’un scandale politique qui aurait été un prétexte parfait pour fermer mon abattoir. J’avais... J’avais investi bien trop d’argent et d’espoir, mais... Il y avait tellement de demandes, tellement de gens affamés. J’en fournissais dans les cantines, dans les dispensaires, les hôpitaux, mais la demande augmentait toujours. Vous êtes un marchand, Tromeyn, vous devez bien comprendre ça ! J’ai fait appel à quelqu’un... Je lui ai dit de tester les formules pour améliorer la reproduction des porcs, pour qu’ils soient plus gros, pour qu’il y ait... Plus de viande... Je... Je n’aurais jamais pu me douter que... Qu’il irait jusqu’à... Jusqu’à... »

Sa voix se brisa, comme si Mandus était sous le choc.

« Qui... Qui est votre associé, Mandus ? Qui ?!
Je... Je ne me rappelle pas de son nom. C’est... Le Professeur. On le surnomme ainsi.
Le Professeur ?! Mais... C’est impossible ! »

Mandus releva la tête, en clignant des yeux.

« Vous le connaissez ?!
C’est un universitaire ! Il faisait partie du Centaur Club ! Nous l’avions chargé de se rapprocher de vous, afin de savoir si vous aviez besoin de notre aide...
...Ou trouver un moyen de profiter de ma dépression pour me voler. »

Mandus secoua la tête, et observa alors un peu mieux la Okami.

« Vous... Je me souviens de vous avoir vu... Shad ? Vous êtes l’envoyée de la Reine, non ? Est-ce que la Couronne compte venir ? Il faut raser cette place afin que...
Assez, Mandus ! J’en ai assez de vos salades ! »

Nolan le fusillait du regard.

« Vous préparez une invasion ! Cette structure n’est qu’un avant-poste militaire en vue d’envahir Lumen ! »

Oswald ne dit rien... Non pas parce qu’il trouvait l’idée absurde, mais parce que cette accusation lui rappelait des souvenirs... Le mur se mit alors à trembler derrière Nolan. Ce dernier continuait à parler, de plus en plus fort, et, dans l’obscurité, des mains se rapprochèrent. Le temps qu’Oswald puisse agir, il était trop tard. Une énorme main attrapa Nolan au visage, et le renversa sur le sol, tandis qu’une gueule difforme s’enfonça dans le cou de Nolan.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! NNOOOOOOOOOOOOOOOOOONNN !! »

Le sang fusa, et le monstre se redressa alors, de toute sa hauteur. Mesurant bien deux mètres de haut, une créature grisâtre, semblant sortie d’un cauchemar, se dressa face à eux, tendant ses interminables doigts vers eux.

Ses intentions ne faisaient pas l’ombre d’un doute.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:43
par Shad
Il était toujours quelque peu ennuyeux d’être pris au  cœur d’une conversation où on ne possédait pas tous les aboutissements pour comprendre parfaitement cette dernière. Outre les accusations lancées par la Louve, cette dernière devait à présent écouter attentivement le discours émit par les deux hommes et surtout tenter de le comprendre.  Comparé aux deux humains, elle n’avait aucune connaissance de ce fameux professeur et ne connaissait le Centaur Club que par l’intermédiaire de descriptions qu’on lui avait cédé ces derniers jours.  Soufflant par les naseaux, l’animal continuait sa marche, gardant pour le moment le silence, laissant les deux hommes se quereller.

Tout ce qu’elle put également noter était bel et bien le fait que Mandus semblait être aussi perdu qu’eux. Que lui-même propriétaire de cet endroit ne semblait aucunement savoir ce qui se déroulait ici. Néanmoins, il n’était pas exempt de  toutes fautes. C’est lui qui avait commencé à faire des recherches sur les porcs, c’était donc à partir de cette pensée pour le bien du peuple, pour procurer plus de nourritures, que ces montres avaient vu le jour. Mais à présent, ce n’était plus les porcs qui étaient la principale source mais des êtres humains. A cette pensée, la Louve ne put s’empêcher de se demander si les hommes porcs étaient à la  base des porcins, des humains ou un mélange des deux. Une horrible fusion créant ces monstres.

Puis, elle s’arrêta l’espace de quelques secondes, observant Oswald Mandus s’apprêtant à répondre à son interrogation avant d’être soudainement coupée par Nolan. Il criait, hurlait, maudissait presque Mandus. Mais pouvait-elle le blâmer ? Même elle n’avait encore guère confiance en lui. Pourtant, quelque chose lui disait que cet humain devait sortir sain et sauf de ce cauchemar.  Soudainement, elle eut un mouvement de recul, ses poils s’hérissant et ses crocs se faisant plus apparents. Une menace était proche ! Elle en était sûre mais n’arrivait pas à en définir la source. Maudit endroit !

Tout se passa relativement vite. Le monstre gris et difforme fut à peine aperçu que déjà Nolan Tromeyn était à terre, des dents plantées dans son cou, le sang giclant. La Louve en reçu une bonne quantité sur son pelage et son attention se posa sur la créature. Ce monstre n’avait absolument rien à voir avec les hommes-porcs. Etait-ce le monstre des égouts ou encore une autre engeance ? Dans tous les cas, elle n’allait nullement perdre son temps à le lui demander.  Pour l’heure, l’Okami devait prendre une rapide décision Combattre ou fuir ? La deuxième solution semblait la meilleure. Portant Mandus sur son dos, ce dernier aurait tôt fait de se faire attraper et broyer au simple faux mouvement. De plus, ses pattes antérieures, anciennement ses bras lui faisaient souffrir le martyr. Une douleur avec laquelle elle devrait s’accoutumer.
La bête chargea et au même instant, la lycane fit apparaître une boule de feu par magie, l’envoyant sur le monstre pour le blesser au mieux et l’aveugler.  Cependant, la Louve ne perdit pas de temps à attendre pour savoir si son coup avait porté ses fruits. Elle se campa sur ses pattes et fonça, droit vers le monstre, passant proche de lui pour se faufiler par le couloir où ce dernier était passé.

« Accroches-toi ! » Avait-elle crié à l’attention de Mandus.

Sa course résonnait le long de ce nouveau corridor et l’animal n’avait pas la moindre idée où elle se rendait. Se dirigeait-elle vers une quelconque sortie ou vers une mort certaine ? Derrière elle, en tout cas, c’était la mort qui était à ses trousses. Le monstre difforme s’était élancé et  à chaque seconde qui passait, l’Okami avait l’amère impression de sentir ses longs doigts se refermaient sur elle.

« Pu…putain de l’aide quoi…une sortie…quelque chose ! » supplia t’elle, grondant entre ses crocs tandis qu’elle forçait son pas de course. Mandus allait certainement avoir mal au bassin et à la jambe mais c’était toujours mieux que d’être enterré six pieds sous terre.

Soudainement, une lueur rougeâtre apparue au niveau du collier de la Louve. A l’emplacement même où se trouve le médaillon d’Elise sous sa forme bipède. Comme une réponse à sa supplique, l’artéfact avait réagi et au même instant, les fils de soie d’innombrables araignées, auparavant invisible semblaient briller d’une vive couleur cramoisie.  Ces derniers filaient à travers le dédale vers un chemin bien précis. Shad ne chercha pas à comprendre plus longtemps ou à chercher une raison à ce phénomène, se préoccupant de suivre ce nouveau fil d’Ariane.

La Louve fut menée tout droit vers un mur. Croyant d’abord à une blague, sa première pensée fut de faire marche arrière avant de se raviser. Le monstre n’était pas loin et leur bloquerait sans doute le passage. Frénétiquement, elle se mi t à inspecter le mur, trouvant une dalle légèrement plus rouge. Sans réfléchir, elle appuya dessus à l’aide de son museau à défaut de main, ouvrant un passage secret. L’animal glissa dans cette nouvelle cache qui se referma rapidement derrière eux. Une fois à l’intérieur, l’Okami haletait, reprenant son souffle, sentant  sur elle plusieurs pattes l’effleuraient. Mieux valait ne pas être aracnophobe pour l’heure.

« Je…je n’ai pas été envoyé par la Couronne Mandus, c’était Nolan qui m’avait convoquée mais…ce n’est pas le plus important. Co…comment on sort de cet enfer bon-sang ? «

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:43
par Elena Ivory
Ce monstre semblait être issu d’un sinistre cauchemar, un cauchemar terrifiant, pensé par un esprit malade. Était-ce un humain ? Un monstre ? Il n’y avait aucun mot suffisamment fort pour décrire cette créature. La lampe à huile l’éclaira vivement, et le monstre se rapprocha.

« Grrrruuuuuuuuuuuuuuuu !! » s’exclamait ce dernier.

Une voix profonde et caverneuse, s’échappant de sa bouche difforme et gargantuesque. Sa main se tendit vers Mandus, et effleura sa manche. Dans un hurlement de douleur, l’homme en lâcha sa lampe, qui se brisa sur le sol, et recula. Le Grunt (Mandus ne voyait pas comment l’appeler autrement) s’avança alors, le dominant de toute sa hauteur. Oswald ne pouvait pas le savoir, car il n’y avait pas assisté, mais il s’agissait là de l’un des monstres décrits par Clayton Shaw. Dominant Mandus de toute sa hauteur, le Grunt leva ses lourdes pattes vers lui... Quand une boule de feu jaillit à côté d’Oswald, manquant lui brûler les cheveux. La boule de feu heurta le torse du Grunt, le repoussant. Sa peau aurait du brûler, mais les flammes se contentèrent de rebondir contre sa peau, laissant quelques vaines traces noircies sur les bandages épais qui recouvraient la peau grisâtre et pâle de ce monstre.

*Mon Dieu, mon Dieu, c’est un vrai cauchemar !*

Le Grunt allait l’attaquer, quand Shad jaillit, et l’empoigna. Il se retrouva à nouveau sur elle, et pensa juste à glisser sa canne sous son bras, avant de se tenir à elle. Il avait perdu sa lampe à huile, et suivit la femme, se cramponnant à ses poils. La Louve filait à toute allure le long des couloirs. Ce monstre avait massacré si facilement Nolan... Malgré sa panique, Oswald se rappela de son attaque subite. Ses crocs avaient arraché la moitié du cou de Nolan, et son sang avait taché sa veste. C’était un cauchemar, et il se sentait proche de la rupture nerveuse. Dire que ses enfants étaient piégés là-dedans... Depuis combien de temps erraient-ils dans cette sinistre Machine ? Depuis combien de temps tremblaient-ils en espérant que leur père vienne les sauver ? Ce dernier ne pouvait pas mourir maintenant... Pas avant de les avoir retrouvés. Shad filait le long des couloirs, et, malgré sa vitesse, le Grunt parvenait à les suivre.

Malgré ses jambes craquelées et fissurées, le monstre s’avançait rapidement, poussant ses grognements profonds et terrifiants. Oswald voyait la masse s’avancer quand il tournait la tête. Sa longue gueule béante, éclatée en deux, pendouillait de manière misérable, ses dents ensanglantés saillant devant lui. Oswald ne vit pas les toiles d’araignée. Seule Shad, avec son artefact, pouvait les voir, et les sentir. Il se contentait de se cramponner à elle, indécis, jusqu’à atteindre une impasse. Un mur en béton se tenait devant eux, et le Grunt se rapprochait. Impossible de faire demi-tour. Oswald chercha autour de lui. Il savait que cette Machine recélait de trappes et de passages secrets, qui lui avaient déjà sauvé la vie plus tôt dans son exploration des lieux.

Ce fut Shad qui trouva le passage en question, appuyant avec son museau sur un discret interrupteur. Une partie du mur s’écarta alors, et le duo fila. Le Grunt heurta le mur refermé, et tapa rageusement contre la paroi, mais sans pouvoir la briser. Oswald, soulagé, délaissa le dos de la Okami, et s’appuya contre le mur. Son cœur bondissait dans sa poitrine, mais, lorsqu’il sentit de petites pattes remuer le long de ses épaules, il s’écarta du mur. Il y avait une multitude d’araignées, et il n’avait plus sa lampe à huile pour s’éclairer. Shad demanda alors comment sortir d’ici. Oswald, en sueur, s’épongea le front d’un revers de sa manche, avant de lui répondre.

« Il faut détruire la Machine... C’est le seul moyen. Nolan n’avait pas tort. J’ignore ce qui se passe là-dedans, mais je sens que de graves évènements se préparent. La Machine est prête... Prête à faire quelque chose. »

Une invasion ? Nolan n’avait peut-être pas tort... Lumen avait bon nombre d’ennemis, et il était tout à fait possible que le Professeur soit un agent secret, envoyé par une quelconque puissance ennemie, pour construire la Machine, et assiéger Lumen de l’intérieur. Ce serait typique des Mijakiens, voire d’Herzeleid. Est-ce que tout ça était politique ? Oswald ne savait plus quoi en penser... Il n’y avait pas que ça, il y avait aussi les visions qu’il avait... Comme pour les pompes, tantôt. Il avait instinctivement su leur point faible, il avait instinctivement su qu’il fallait fermer des trappes pour les détruire. Il avait des visions... Est-ce qu’elles étaient liées à cette bouteille que Nolan lui avait montré ?

Oswald chercha dans ses poches, et finit par sortir un briquet. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois, jusqu’à l’allumer. Un faible éclairage, presque inexistant, lui permit de voir, sur un mur, une grosse araignée noire, qui s’écarta rapidement.

« La Couronne ne viendra pas, hein ? Ou trop tard... J’ai saboté les pompes, mais ce n’est pas suffisant pour détruire la Machine. Il faut aller jusqu’au cœur, là où se trouve son réacteur. Ce n’est qu’en le sabotant que la Machine sera détruite. Je croyais que désactiver les pompes permettrait de surchauffer le réacteur... Mais il doit probablement y avoir d’autres pompes. »

Malheureusement, Oswald ne savait pas où les trouver. Il faudrait retourner dans les égouts, et il n’avait pas spécialement envie de le faire. Il s’avança tout droit, dans un conduit étroit, exigüe. Il ne fallait pas être claustrophobe, et la flamme vacillante du briquet ne permettait pas de voir grand-chose, si ce n’est les araignées qui s’écartaient.

« Iil y a probablement une sortie... »

Il quitta le petit corridor, arrivant dans un tunnel plus espacé, avec des pompes et des tuyaux filant devant eux. Oswald suivit le tunnel, espérant qu’ils s’enfonçaient vers le Cœur de la Machine.

En réalité, leur chemin menait vers la zone des cellules.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:43
par Shad
Et un nouveau tunnel un ! La lycane avait l’impression de ne marcher que dans ce type de corridor depuis des heures. Le précédent avait été fort étroit mais par chance relativement petit. Et maintenant, Oswald et elle-même suivait un nouveau fil d’ariane composé de tuyaux partant tous vers un point de ralliement. La Okami n’avait pas réellement parlé pendant que Mandus répondait à ses précédentes questions, elle était restée songeuse, laissant même une des araignées noire se poser sur son épaule pour descendre jusqu’au sol en passant par son dos et ses jambes. Fut une époque où elle aurait crié mais plus maintenant. Surtout que c’était grâce à ces bestioles à huit pattes qu’elle avait pu trouver cette cache et les sauver du grunt, Mandus et elle-même

« Détruire la machine hein ? J’ai tendance à dire que si on arriverait à sortir d’ici vivant pour prévenir la  Couronne de toutes les horreurs qui s’y trame, ce serait déjà un exploit ».


Saboter cet engin du malin ou d’abord penser à sa propre survie ? Pour la Louve, le choix était vite fait. D’abord penser à sortir de cet enfer et après penser à détruire le cœur de la Machine. Bien évidemment si les deux solutions se trouvaient être possibles au même moment, autant faire une pierre de coups. Mais sur ce point de vue-là, la Louve était peu confiante. De plus, cette machinerie regorgeait de monstres prêt à vous étriper. Karl et Nolan en avait déjà fait les frais, d’une manière sanglante qui plus est. En repensant à ces tueries, Shad se mis à avoir un frisson, levant un instant son regard pour observer les épais tuyaux fuyant vers l’inconnu :

« Je me demande même si…s’approcher du cœur de la Machine ne reviendrait pas à s’approcher encore plus de ces….Monstres. »


C’était presque pour la lycane évident. Plus ils s’approcheraient du réacteur principal, plus ce dernier risquait d’être sauvagement gardés par une horde d’abominations.  Si seulement Shaw leur avait mieux expliquer comment il s’était enfuit !  Shad se remémora qu’il était passé par les égouts, dans ce cas, comment avait-il fait pour échapper à ce monstre invisible et impitoyable ? Elle regrettait de plus en plus d’avoir rencontré ce bourgeois, Nolan Tromeyn. Et maintenant, elle se demandait si elle arriverait à sortir de ce lieu maudit avec Mandus.

« Hé…c’était quoi ça ? »

Un râle, une clameur. Elle était sûre de l’avoir parfaitement entendue et cela semblait provenir du fond du corridor. Y aller ou ne pas y aller ? A vrai dire, peu de possibilité s’offrait au duo et plus leurs pas les guidaient vers la fin de ce couloir, plus les râles d’agonies se faisaient entendre. Quand enfin, ils furent  mis face à l’horreur, la Okami ne sut que dire, restant médusée par ce qu’elle pouvait voir en cet instant. Des dizaines, peut-être même des centaines de cellules étaient là, alignées devant eux ! Et dans ces cellules, des humains en grande partie, attachés à des espèces de tables desquelles on leur enfonçait des seringues dans le dos. En voyant ces scènes immondes, la Louve repensa au cadavre retrouvait dans les égouts. Un autre mystère éclaircit.

Et dire que le trousseau de clefs était détenu par Karl ! La lycane osa s’approcher d’une des cellules, s’en reculant par la suite, faisant un simple signe de négation de la tête.

« Celui-ci est mort…On peut essayer d’en trouver quelques-uns et les aider mais… »

Un autre cri cette fois. Plus rauque, plus animal. Maudit homme-porc.  La Lycane jura pour elle-même,  faisant signe à Mandus de la suivre. Ses oreilles ne cessaient de pivoter dans tous les sens pour réussir à capter le moindre son provenant de ces monstres et surtout, de savoir par quel côté ils pourraient bien débarquer.  Elle courba l’échine, tentant de se faire plus petite pour passer inaperçue, gardant toujours un œil sur Mandus. Cet homme, qu’il soit responsable de ce désastre ou non devait sortir vivant d’ici. Par chance pour la Louve, les râles d’agonies de certains cobayes masquaient les bruits de sa progression. Mais sa chance était leur malchance.

Ses pas se stoppèrent soudaient face à une cellule. La Okami cligna des yeux croyant que son esprit lui jouer des tours. Pourtant, malgré toutes les horreurs qu’elle avait vu, il était encore parfaitement lucide. La captive à l’intérieur releva difficilement la tête, semblant la reconnaître également à ses yeux qui s’écarquillaient de surprise. Mouvement rapidement de poignée et une lame fut sortie. Cette dernière trancha la serrure de la cellule et la Louve s’y engouffra malgré les protestations de Mandus. Sans attendre une autre seconde, elle délivra la captive de son supplice. Elle était pâle comme un mort, les lèvres bleutées, le corps frêle. Il ne lui restait plus très longtemps à vivre. Son sang recueilli partait à travers de longs tuyaux au plafond.

« Je…c’est….il…il ….c’est lui qui a…. »

Sa voix était hachée, rauque. Parler semblait être un exploit pour la vieille.  La lycane sentait qu’un élément important aller être dévoilé et insista pour qu’Agatha Christie finisse sa phrase, qu’elle dévoile ce qu’elle avait vu.

« Qui ? Qui est derrière tout ça ? »

Elle toussa, cracha du sang, ses yeux se révulsèrent. Non non ! La Louve voulait savoir ! Elle devait savoir ! Peut-être même que cette révélation aiderait Mandus à retrouver sa mémoire ! Elle secoua la dame de façon à la faire revenir à elle-même, insistant à nouveau.

« Qui a fait ça ?! »

Le regard de la vieille croisa celui de la Okami, un moment de silence s’imposa. Au loin, la Louve pouvait entendre les grognements des hommes-porcs mais elle ne voulait pas quitter cette cellule maintenant, pas si proche d’avoir une information capitale. Un dernier soupir fut expiré avec en son sein un nom.

« Père Lamb »

Agatha Christie n’était maintenant plus qu’un corps sans âme dans les bras de l’Okami. Cette dernière la déposa sur le sol, avant de se tourner vers Mandus, attendant la moindre réaction de sa part. Etait*-il au courant que cet homme d’Eglise faisait partie du projet de la Machine ?

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:43
par Elena Ivory
Sortir sans détruire la Machine… C’était impossible, pour Mandus, mais il comprenait la peur de cette Okami. En son sein, un monstre impitoyable et inhumain avait été construit, une bête artificielle aux poumons de sang, et qui avait un cœur de braise. N’importe quelle personne de censée aurait voulu partir d’ici, mais Oswald n’était pas comme eux. Il avait une grosse responsabilité dans la création de cette abomination, et les propos de Nolan ne cessaient de lui revenir en tête. Une invasion… Peut-être qu’involontairement, Nolan avait vu juste, car cette idée d’invasion trottait dans l’esprit d’Oswald. Elle renvoyait à de curieux et lointains échos. L’homme ne disait rien, et suivait la Okami dans les couloirs de la zone pénitentiaire.

Il y avait des portes lourdes, à gauche comme à droite, donnant dans des cellules hermétiques. Mandus les observait sans rien dire, l’esprit hagard, légèrement perdu. Sa tête tourbillonnait, ses idées étaient confuses, le passé refaisant surface de manière disparate et éclatée. Shad finit par se rapprocher d’une vieille dame, rentrant dans une cellule. La porte n’était pas fermée, et Oswald la suivit, sans rien dire. Il fut médusé devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Une femme était retenue par des liens, une vieille femme au corps rabougrie, avec des seringues qui se plantaient dans son dos. Elles étaient retirées, mais la femme était en train de mourir. Oswald ne la reconnut pas, mais la Okami, elle, semblait l’avoir déjà vu. La femme puisa dans ses ultimes ressources pour parvenir, dans un soupir douloureux, à donner le nom de quelqu’un.

Le Père Lamb. Ce nom évoqua dans l’esprit de Mandus plusieurs souvenirs, ceux d’une église, d’un baptême... Et le sentiment âcre et très douloureux de la mort. Oswald soupira lentement, en sentant des spasmes nerveux traverser sa main. Il serra cette dernière.

« Lamb... Ce nom... Il me dit quelque chose. Il m’a aidé à obtenir des ouvriers, à les héberger et à les nourrir. Et... C’est lui qui a baptisé mes enfants. »

Était-il possible que le père Lamb soit de connivence dans ce projet sinistre ? Un homme de Dieu... Ceci semblait à peine croyable ! Il était impensable que Lamb soit derrière tout ça, qu’il soit le Professeur. Non, il s’agissait probablement d’un autre complice... Et encore, c’était à supposer que cette femme disait la vérité. Vu son état de profonde souffrance, elle pouvait tout à fait délirer, et avoir appelé un prêtre pour soulager son tourment. L’odeur de son corps était horrible, insoutenable, une odeur de pourriture et de putréfaction. Les seringues retournèrent s’enfoncer, imperturbables, mais la femme ne réagissait plus. Elle était morte.

Oswald rebroussa chemin, marchant lentement à reculons, jusqu’à sortir de la cellule, retournant dans le couloir. Son cœur s’affolait dans sa poitrine, et il s’épongea le front.

« Mon Dieu... Il est temps de détruire cette aberration... Je comprends que tu souhaites partir, Shad, mais je ne peux plus attendre plus longtemps... »

Oswald s’interrompit alors en entendant un profond râle. Il tourna rapidement la tête en se redressant, et fronça les sourcils. Il dut patienter quelques secondes, avant que le râle ne se répète à nouveau, portant des sons lointains, éteints :

« Au... ‘Cours... »

Un autre prisonnier ! Oswald se dépêcha, et tenta d’ouvrir toutes les portes, jusqu’à ce que l’une d’entre elles cède, donnant sur une pièce similaire à celle où se trouvait la malheureuse personne âgée. Un homme était attaché, plus jeune que la femme, torse nu, et porta un regard affaibli vers Oswald. Il était en sueur, le corps sale... Oswald ne le reconnaîtrait sans doute pas, mais, pour Shad, ce serait différent. Cet homme, en effet, était le lointain avocat qui était venu l’aider, la première fois qu’elle avait vu les hommes-porcs. C’était Jacques de Mallenbraix, mais il n’avait plus rien d’élégant.

Ses cheveux étaient en sueur, collés à son visage.

« Mon Dieu... »

Les seringues étaient repliées en arrière, mais, tôt ou tard, elles reviendraient dans son corps. Oswald regarda autour de lui, cherchant un moyen de stopper cette machine infernale.

« On va vous sortir de là, Monsieur... »

Il se rapprocha de la machine. Les seringues étaient activées par un système de pompes et de pression, avec des câbles permettant de les pousser. Oswald entendit soudain de la pression s’échapper des pompes, et comprit que les seringues allaient revenir. Le dos de ce pauvre homme était un cratère de pointes enfoncées dans son corps. Oswald se dépêcha d’attraper les tuyaux d’alimentation de la machine, et tira sur eux. De la fumée jaillit. Elle était brûlante, et Oswald poussa un cri en se recevant le jet de vapeur en pleine figure. Il en tomba sur le sol, toussant à plusieurs reprises.

Pour le libérer, il fallait trancher les liens qui le retenaient, ce qu’une Okami pourrait sans aucun doute faire sans problème.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Shad
Le père Lamb était-il réellement complice de tout ceci ? Pourtant, Adamante et elle s’était réfugiées sans son église. S’il était réellement de mèche avec ce Professeur ou s’il était cette même personne, pourquoi les aurait-il aidées dans ce cas ? La réponse était claire comme de l’eau de roche. Pour retirer toute suspicion. Très peu de personnes irait jusqu’à pointer du doigt un homme d’église, à l’accusé de meurtres. Encore plus quand ce dernier ouvrait la maison du Seigneur aux habitants des bas-fonds pour les recueillir. Et pourtant, il arrivait des fois que les apparences étaient trompeuses.  Dans tous les cas, Mandus le connaissait également et pour divers motifs. Pour l’heure, la Louve ne saurait également dire s’il savait réellement tout ce que cet homme manigancé, toutes les horreurs qu’il avait perpétré.

« Nous tirerons cette affaire au clair Mandus… »


Elle le vit reculer, doucement.  A son tour, elle délaissa le corps de la vieille femme, ne pouvant s’empêcher d’afficher une mine de dégoût en voyant les seringues revenir lui pomper jusqu’à la dernière goutte de sang.  A cette vision, elle comprenait encore plus l’importance de réduire en miette la Machine, de l’arrêter à tout prix. Ils pouvaient le faire, mais en étaient-ils simplement capables ? Dans tous les cas, la Okami comprenait le fait qu’Oswald souhaite détruire le cœur avant de sortir de ce lieu. Et pouvait-elle le blâmer pour cela ? Non, bien sûr que non.  Cependant, quand elle voulut lui répondre, lui dire qu’elle le suivrait pour mettre fin à cette horreur, un nouvel évènement lui empêcha de commençait sa phrase.

Un nouveau râle. Un appel au secours même. Faible mais bien présent. La Louve tendit les oreilles, cherchant la source, suivant Mandus dans ses recherches hâtives. Ces dernières portèrent leur fruit puisqu’ils tombèrent pile sur la cellule de celui qui appeler à l’aide. Au premier regard, la lycane ne reconnut de suite le prisonnier avant de s’en rappeler la seconde suivante.  L’homme faisant office d’espion de la Couronne et jouant le rôle d’un avocat n’était plus que l’ombre de lui-même en cet instant.  Tout comme Agatha Christie, Jacques de Mallenbraix était fort mal en point. Et pour cause ! Ces satanées seringues qui ne cessaient de s’enfoncer dans sa chair, ponctionnant ses fluides vitaux.

Mais pour l’heure, les seringues étaient à l’arrêt, laissant un court répit au malheureux.  Ce but bien avant qu’elle ne soit remise en action. Le propriétaire de l’abattoir essaya en vain de stopper l’infernale progression des seringues, se prenant en pleine figure un jet de vapeur chaude, l’envoyant à terre. De son côté, la Louve ne pouvait rester stoïque à ne rien faire. Elle ne pouvait laisser ces seringues s’enfoncer une nouvelle fois dans le corps de cet homme. Mais pour cela, elle devait les empêcher de progresser. Mandus avait tenté  de tirer sur les tuyaux de la machine pour l’arrêter et avait échoppé d’un jet de vapeur. Comment faire donc pour  arracher ces tuyaux sans être brûlée ?

Pourtant, la Louve ne pouvait passer son temps à réfléchir, les seringues n’étaient plus qu’à quelques centimètres de l’épiderme de Jacques.  Il fallait agir et vite. Tenter le tout pour le tout.  Et pour cela, il fallait couper net tout cet attirail infernal. Sortant l’une de ses dagues, la Okami courut en direction des tuyaux et abattit rapidement d’un coup rapide et sec son arme. Cette dernière trancha sec les tuyaux, faisant tomber les seringues maintenant inertes au sol. Mais de l’autre côté, plusieurs jets de vapeurs frappèrent la Teranide. Elle cira, croisant ses bras déjà brûlé devant son visage, se mettant à terre presque en boule pour se protéger le plus possible des coups. Une chance encore que l’avocat soit hors de portée de ces fumées brulantes.

Enfin, la vapeur finit par s’estomper, permettant à la Louve de se relever.  Cette dernière laissa ses bras pendre le long de son corps, lâchant un juron avant de s’avancer vers Jacques de Mallenbraix en clopinant légèrement.  Elle tâta la plaque où il était posé, coupant par la suite les liens qui l’entravaient. Pour l’heure, elle espérait également qu’il ne rende pas son dernier soupir. Quelque peu épuisé et ayant besoin de reprendre son souffle, la Okami se laissa choir sur le sol.

« Mandus…Vous voulez toujours détruire ce cœur n’est-ce pas ? Je vous aiderais…On ne peut aps les laisser continuer…ça. Mais on risque de croiser pas mal de nos «  amis ».

Puis son attention se posa sur le faux avocat. IL était mal en point et avait bien besoin d’aide, et dans un premier temps d’eau pour s’hydrater. A cette pensée, la Louve fut peinée. Elle n’avait ni bouteille, ni gourde, ni sort d’invocation permettant de l’aider dans ce cas présent.  A vrai dire, elle ne pouvait pas réellement lui apporter son soutien et en fut quelques peu gênée.  Sans quitter Jacques du regard, elle l’inspecta de ce dernier, interrogeant par la suite Mandus :

« Par tout hasard, vous n’avez pas d’onguent ou de cataplasme sur vous ? Ou même de l’eau ? »

Bien sûr, l’Okami était également impatiente d’interroger cet homme, d’avoir des nouvelles informations. Mais pour l’heure, lui demander de parole serait une tâche bien trop difficile et fatigante. Elle releva promptement ses oreilles, sautant sur ses deux pieds, entendant au loin un long râle. Un grognement suivit de reniflement.  Ils arrivaient. Parlant à voix basse, la Okami avertit les deux hommes.

« Il faut partir…  Je prendrais Jacques sur mon dos comme je l’ai fait avec vous avant Mandus. Je suis désolée, mais je ne peux porter tout le monde. Enfin, pour l’heure, il faut se hâter. »


A ces mots, Shad vint se positionner devant l’avocat, faisant en sorte de l’avoir contre son dos avant de se transformer, le laissant reposer contre ce dernier.  Un léger grognement s’extirpa de sa gorge. Il fallait partir et vite ! Mais les sons et les odeurs semblaient venir de toute part. Alors par où passer ?

« Mandus, c’est là peut-être votre œuvre ! Essayer de fouiller votre mémoire et de nous trouver une sortie de secours ! A moins que vous ne souhaitez que ces hommes-porcs ne nous trouvent ! »

Oui, les cartes étaient dans les mains de cet homme quelque peu amnésique. La lycane s’assura rapidement entre temps que Jacques tienne bien sur son dos. Il serait fâcheux que ce dernier ne glisse si une course devait avoir lieu. Plusieurs pensées traversaient l’esprit de la jeune Louve mais elles se répétaient sans fin, un simple plan «  sortir d’ici et détruire le cœur de cette putain de Machine ».

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Elena Ivory
L’homme qu’ils venaient de sauver était épuisé. Il avait besoin de soins médicaux urgents, mais Oswald ignorait s’il y avait des élixirs à proximité. C’est en pensant à ça qu’il se sermonna lui-même. Il porta la main sous sa veste, et sortit de sa poche intérieure un flacon bleuâtre.

« C’est... C’est de l’Hirondelle. Je... Je l’ai prise sur mon bureau avant de partir à la recherche de mes enfants. »

Jacques, en entendant ce nom, sembla se réveiller, et tendit sa main. Il était trop fébrile pour boire de lui-même, et Oswald, en boitant, décapsula le flacon, et l’aida à boire. L’Hirondelle était un élixir très efficace, qui accélérait la régénération du corps. Vu les graves blessures de Jacques, ce serait insuffisant pour le soigner définitivement, mais Oswald espérait que sa douleur en serait allégée. Le mystérieux homme avala l’intégralité de la potion. Oswald la récupéra, puis sortit de la cellule, avant d eplonger dans ses souvenirs.

Était-il possible qu’il soit lié à la construction de cette Machine ? Il n’osait y croire, mais il n’était pas le genre d’hommes qui mentaient à lui-même. Il avait participé à la construction de cette abomination. Mandus ne voyait aucune autre explication. On accédait à la Machine depuis son manoir, depuis son abattoir. Il savait comment désactiver les pompes, et il avait des visions en se promenant dans cet endroit cauchemardesque... Du déjà-vu. Oswald réfléchissait... Mais rien ne venait. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il fallait aller au Cœur de la Machine. C’était probablement l’endroit le plus dangereux de toute l’installation, mais il savait, sans pouvoir se l’expliquer, qu’il n’y avait que là-bas qu’il était possible de détruire la Machine.

« J’ignore où nous sommes, avoua-t-il. Je forme un bien piètre guide, et je n’ai même plus ma lampe à huile pour nous éclairer. »

Il ne s’écoulait pas une minute sans qu’Oswald n’entende des soupirs et des cris venant de loin. Des grognements et des murmures. Des raclements de chaines se frottant contre les murs, des bruits sinistres, évoquant des tortures indescriptibles. Ils ne pouvaient effectivement pas rester là. Oswald se mit à marcher, se soutenant sur sa canne. Jacques, de son côté, tremblait sur place, semblait toujours comateux. Tant de portes, tant de murs, tant de seringues... Cette création était l’œuvre d’un dément, tout simplement. Oswald ne voyait aucune autre explication possible. Un malade mental qu’il fallait arrêter avant que...

*Avant que quoi ?!*

Oui, avant que quoi ?! Impossible de s’en rappeler, mais il avait le sentiment que le temps pressait. Quelle que soit le plan de la Machine, son exécution était imminente. Le trio s’avançait à travers la prison, filant le long des couloirs en pierre grise. Oswald finit par atteindre un escalier. Il portait toujours son briquet, et, fort heureusement, aucun des gardes de la prison ne leur tomba dessus. L’escalier descendait jusqu’à une porte, que l’homme ouvrit.

Un autre couloir, avec des tuyaux filant le long du plafond. Il continuait sa marche, jusqu’à entendre des grognements qui se rapprochaient. Il s’arrêta sur place, devant une nouvelle porte, et posa un doigt sur ses lèvres. L’homme s’avança ensuite, lentement, vers cette dernière, et l’entrouvrit délicatement, son cœur se mettant à battre bien plus rapidement dans sa poitrine.

Derrière, il y avait de la lumière. La porte menait sur une sorte de plateforme d’observation avec une vitre, et il s’y avança, voyant des fauteuils rouges moelleux et confortables. C’était un nouveau changement de décor, car il y avait désormais, devant eux, un énorme chandelier éclairant une énorme pièce, une salle qui évoquait une sorte de hall de réception. Une énorme table à manger se trouvait au centre... Et les hommes-porcs étaient là, en train de manger.

Ils dévoraient des noyeurs.

« Mon Dieu... Qu’est-ce qui a bien pu leur arriver pour qu’ils soient ainsi ? »

Les hommes-porcs ne savaient pas qu’ils étaient là. Il y en avait bien une vingtaine, arrachant des bras, mangeant des cerveaux, des intestins, des estomacs, sans aucune difficulté. Un porc mangeait tout, après tout, os y compris.

C’était effrayant, tout simplement. Oswald ne pouvait pas se résoudre à se dire qu’il faisait partie de cette sinistre entreprise.

« Un cauchemar... C’est un cauchemar... »

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Shad
Le spectacle qui se déroulait devant ses yeux avait de quoi en déconcertés plus d’un. Une vingtaine d’hommes-porcs étaient là,  tous autour d’une table en-train de dévorer les fameux noyeurs rôdant dans les égouts de la cité lumenienne. La  Louve pouvait voir des intestins se faire tirer et engloutir en quelques coups de crocs, des viscères se répandre sur l’imposante table à manger et du sang.  Leur groin en était recouvert ainsi que le reste de leur corps. Un charnier, voilà ce que c’était.  Par chance, la forte odeur de sang et de putréfaction qui les entouraient protégeaient le trio nouvellement formé. Le groupe était relativement proche de ces monstres mais aucun pour le moment ne semblait les avoir remarqués, se préoccupant plutôt de dévorer ce qui lui était proposé.

Pourtant, bien que leur odeur fût masquée par celle du sang, l’Okami se doutait qu’ils pouvaient encore les voir ou les entendre. Et plus ils allaient rester sur place à observer ce spectacle digne d’un festin sanguinaire, plus les probabilités qu’un de ces monstres lèvent son groin immonde et les remarques ne feront qu’empirer. Pour l’heure, même avec  l’espion de la Couronne sur le dos, la lycane tenta de se faire la plus petite possible par instinct de survie. Il ne fallait pas être savant pour savoir que pour sortir d’ici vivant, la discrétion était mère de sûreté.  Face aux paroles de Mandus, elle ne dit rien, se contentant de l’observer. Nul besoin de parler et mieux ne valait ne pas le faire de toute manière. Mais son regard trahissait ses pensées. Oui c’était un cauchemar et elle n’avait qu’une seule et unique envie : Y sortir au plus vite.

C’est ainsi que la Louve se mis à regarder rapidement autours d’eux, cherchant une porte, un couloir, ou tout autre passage pouvant les éloigner de ce danger imminent. La seule issue possible mise à part retourner en arrière fut une porte située sur leur droite. Emettant un léger grognement, la Louve indiqua par la suite cette dernière à Mandus en pointant le museau en sa direction. Bien évidemment, elle n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se trouvait derrière, mais c’était toujours mieux que de rester ici, à attendre bêtement que les hommes-porcs ne se jettent sur eux après leur festin macabre. Ce fut donc à pas d’humains et à pas de loups qu’ils s’y dirigèrent. La porte n’était pas verrouillée à clef ce qui leur permis de pénétrer dans une nouvelle pièce.

Nouveau changement de décor. Refermant la porte, en silence, derrière eux, le trio put constater qu’ils se trouvaient dans un bureau. Une pièce spacieuse composée d’un imposant bureau en son centre fait de bois massif où trônait un siège en cuir noir ainsi que deux petits fauteuils dans le même ton juste en face. Sur les côtés de la pièce se trouvait  des étagères remplies de dossiers en tout genre.  De la simple petite pochette à l’imposant classeur pour classer des archives.  Sur le mur se trouvaient ici et là des schémas et des croquis. La lycane fit en sorte de faire glisser Jacques de son dos avant de prendre une forme plus approprié à la recherche de documents. Avant cela, elle permit au faux avocat de s’adosser contre un mur. Par chance le breuvage qui lui avait été administré semblait faire effet. Même si ce dernier n’enrayait en rien la totalité de sa souffrance.

« Désolé… »

La Okami savait pertinemment que ce qu’elle venait de dire n’était pas réellement nécessaire mais ce simple mot lui était sortie spontanément de la bouche. Elle soupira par la suite,  passant de la position accroupie à debout avant d’observer à nouveau cette pièce de bureau. Quelque chose lui disait qu’une information capitale devait s’y trouvait. Son attention se porta en premier lieu sur les différents schémas et croquis. Ces deniers présentaient à la fois des chiffres liés à l’activité de l’abattoir mais aussi des croquis sur différentes machines qui le composait. Bien qu’intéressant, la lycane s’en détourna, attrapant un classeur, l’ouvrant le feuilletant rapidement. Rapport d’activité, autres chiffres, courbes, camembers….Elle referma  le classeur, soupirant. C’était à ne rien y comprendre. C’était comme si l’homme ou la femme exerçant ici, au milieu de tout cet enfer  se préoccupait principalement de l’abattoir.

Pourtant, cela ne devait pas être le cas. Et pour découvrir le pot aux roses, il fallait continuer à fouiller. Plusieurs classeurs, fiches, dossiers passèrent dans ses mains et pourtant, rien ne semblaient capter son attention.  Nulle trace de la création de ces monstres, nulle traces des cellules, rien, nada.  Fouettant l’air de frustration avec sa queue, Shad s’adossa contre le bureau, sa main posée contre divers feuilles.  Il était fort impossible qu’il ne trouve que des éléments sur l’abattoir en lui-même ! Baissant le regard, la Louve laissa ses yeux virer de gauche à droite rapidement.

« Mandus ! »

La Louve se décolla rapidement du bureau, le papier en main. Ce qu’elle cherchait depuis tout ce temps avait été en réalité là, sous ses yeux depuis le début.  Son contenu n’était autre que la description de la Machine en elle-même. Comment elle était construite, son fonctionnement, absolument tout. Mais le plus intéressant et le plus déroutant dans tout cela était la signature qui marquait le bas de la page. Il s’agissait de celle d’Oswald Mandus. Prise d’un doute, la lycane retourna au bureau, observant les différents feuillets qui y étaient  dispersés. Et les réponses qu’elle cherchait y étaient tous pour la plupart. Elle reconnut même le croquis de la machine à seringues. Tous signés par le même auteur.

« Est-ce que cela…vous permet de retrouver la mémoire ? »

Il en était l’auteur, ou du moins c’est que ces documents voulaient faire croire. Dans tous les cas, ils avaient maintenant en leur possession un plan et peut-être le moyen de trouver comment stopper la Machine. Au dehors de la pièce, les hommes-porcs continuaient leur festin mais ce dernier n’allait sans doute pas tarder à toucher à sa fin.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Elena Ivory
CLAYTON SHAW
« Allez, allez ! Ouvrez le passage, forcez l’entrée ! »

Le portail en fer couina quand les chaînes réussirent à l’arracher. On fouettait les chevaux pour qu’ils avancent plus vite. Les bêtes tiraient sur leurs muscles en s’avançant, faisant peu à peu grincer le portail. Clayton poussa un hurlement de joie quand le portail se brisa. Les Lumeniens portaient des faux, des torches, un ensemble d’armes artisanales. La Garde civile n’était pas encore arrivée, et ils voulaient profiter de leur avantage.

« Brûlez cette place ! Rasez tous ces bâtiments ! »

Les émeutiers hurlèrent de rage, et balancèrent des pavés à travers les vitres des bâtiments vides, avant d’avancer des tonneaux remplis de brai et d’houille. Ils se ruaient vers les portes d’entrées des bâtiments, faisant sauter les cadenas avec des pied-de-biche ou avec leurs battes improvisées. C’était une démonstration de rage frénétique, et il n’y avait aucun garde pour les repousser. C’était à croire que leur présence avait chassé les mauvais esprits de cet abattoir. Que Mandus se le tienne pour dit : quand on faisait chier Shaw, il ne se terrait pas comme un rat dans son terrier en attendant qu’on vienne le chercher ! Ce maudit abattoir allait brûler, de même que ce qui se trouvait dessous. Putain, on devrait même le récompenser pour ce qu’il s’apprêtait à faire ! Il allait purifier cette ville d’un mal terrifiant qui se dissimulait en son sein. Ce n’était pas ces connards d’avocats endimanchés qui mouilleraient leurs chemises comme lui !

Clayton n’avait pas eu grand-chose à faire pour motiver les habitants du quartier. Il en avait juste parlé au foyer social, et tous avaient convenu qu’il était temps que les disparitions et la propagande cessent... Ainsi que les hurlements nocturnes, et les relents de sang et de pourriture qui émanaient des égouts. La Couronne était incapable de les aider, et ce n’était pas grave : ils se débrouilleraient à sa place. Le pouvoir appartenait au peuple. Shaw était motivé, mais il savait qu’il n’y avait pas que l’abattoir à détruire. Tandis que les émeutiers se déversaient dans l’abattoir, il alla voir un petit groupe d’amis, de camarades. Ensemble, ils avaient déchargé plus de quais et de bateaux que mémoire d’homme pouvait se rappeler.

« On file à l’église ! leur intima Shaw. Il est temps que le bon prêtre paie pour ses sermons ! »

Shaw n’avait jamais fait confiance au Père Lamb, qui avait passé tous ses sermons et ses prêches à vanter les actions d’Oswald Mandus. Lamb était au moins aussi responsable qu’Oswald. Il aurait pu parler des disparitions à ses supérieurs, mais il s’était toujours moqué de ceux venant lui dire que l’abattoir était maléfique, se contentant de leur dire qu’il fallait avoir foi en Dieu, et qu’il ne fallait pas être si hâtif à juger son prochain. Un lâche et un monstre qui se réfugiaient derrière ses Écritures. Clayton lui réservait un coup de pied en pleine figure.

Il sortit précipitamment de l’abattoir, suivi par ses amis, et marcha vers l’église. Il fallait juste remonter la rue pour l’atteindre, mais cette dernière se remplissait de plus en plus. Les riverains regardaient aux fenêtres, les encourageant pour la plupart. Dans la cour commune, les émeutiers venaient de forcer l’entrée de l’échaudoir, et s’y avançaient en hurlant, renversant ce qui était à leur portée, déversant ensuite le contenu des tonneaux.

Shaw, quant à lui, rejoignit l’entrée de l’église. La grille menant au jardin cerclant l’établissement était ouvert. Il grimpa rapidement le petit perron, et ouvrit la porte d’entrée d’un grand coup de pied.

« PÈRE LAMB !! PÈRE LAMB !! Ramenez-vous, fils de pute !! »

Il savait qu’il ne fallait pas jurer dans un lieu saint, mais il s’en foutait. Pour abriter un pervers comme Lamb, cette église ne devait plus être sainte depuis longtemps. Clayton traversa la salle d’entrée, et pénétra dans la nef, le cœur de l’église.

Lui-même n’en crut pas ses yeux en voyant ce qui se dressait devant lui, et s’arrêta devant ce macabre spectacle, interdit. Derrière lui, l’un de ses amis vomit dans le bénitier en sentant son estomac le lâcher.

OSWALD MANDUS
Jacques allait de mieux en mieux. C’était un espion royal, quelqu’un qui savait endurer, et l’Hirondelle devait l’aider à aller mieux. Il restait toujours silencieux, prostré contre le mur. Les pensées d’Oswald pour lui s’effacèrent quand il fouilla dans les papiers du bureau. Était-ce son bureau ? Il n’arrivait pas à y croire, mais il ressentait une étrange impression de familiarité en voyant ces papiers, en voyant ces fauteuils rembourrés, cette bibliothèque... Il consulta les livres. Il s’agissait essentiellement de traités sur l’anatomie. Il en ouvrit un, et vit que, à plusieurs endroits, des notes manuscrites avaient été faites... Et c’était indubitablement son écriture.

*Mon Dieu... C’est...*

Oswald en perdait son latin, n’arrivant plus à penser de manière cohérente. Il reposa maladroitement le livre, tandis que Shad, derrière lui, lui amena des preuves supplémentaires. Ébranlé, en sueur, Oswald s’empara d’un feuillet, tournant les pages, voyant plusieurs schémas :
Image
Oswald les observait sans rien dire, et reposa brutalement les feuillets sur le bureau.

« Je... Je ne peux pas y croire. Ce... Ce sont forcément des faux, c’est...
Non, Mandus..., croassa alors la voix de Jacques. Ces... Ces documents sont... Ils sont authentiques, Mandus. »

Jacques soupirait faiblement, et se décolla tout aussi lentement du mur. Il s’appuya contre le dossier d’une chaise, soupirant lentement. Il semblait aussi solide qu’une biscotte, et Oswald pouvait presque voir ses côtes à travers sa chair inexistante.

« Non... Non !!
Ze... Zerrikania, Mandus... Tout a commencé là-bas, mais... Pas uniquement...
Que... Que voulez-vous dire ?!
Brennenburg, Mandus... Brennenburg ! »

Ce nom sembla terroriser Mandus, qui manqua s’affaler sur le sol en s’appuyant maladroitement sur un fauteuil. Brennenburg... Les images affluèrent immédiatement. La fontaine de sang, les corridors sinistres, le souffle du vent, les hurlements des déments...

« Non ! Non ! Non ! hurla-t-il.
Vous ne pouvez pas... Que s’est-il passé à Brennenburg, Mandus ? Qui... »

Une alarme assourdissante se mit alors à résonner. Oswald profita de cet instant pour repousser Jacques. Ce dernier heurta Shad, et Mandus se mit à s’avancer, en claudiquant rapidement.

« Non, non, nooon !! » hurlait-il.

Il sortit sèchement, et les hommes-porcs se mirent tous à hurler. Jacques s’élança à sa poursuite. Ils retournèrent dans la salle d’observation, et purent voir les hommes-porcs hurler et danser furieusement sur la longue table à manger.

« C’est trop tard... Ils partent à la guerre... » soupira Mandus, les yeux écarquillés.

Les hommes-porcs filèrent dans différents couloirs, avançant rapidement, continuant à hurler furieusement.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Shad
PERE LAMB
Il les entendait.  Ces maudits manifestants criant leur rage et leur haine. Son église n’était pas exactement à côté de l’abattoir de Mandus, mais il pouvait les entendre. Sans le moindre souci. Aurait-il dû avoir  peur ? Sans l’ombre d’un doute. Mais il ne les craignait pas. Ces déchets allaient connaître la mort sous peu. Lui, ne craignait rien. L’Ancien le protégeait, il servait son œuvre, il lui avait offert de quoi se nourrir, grandir même ! Ces fous arrivaient trop tard. Les saintes créatures que la Machine avait créées allaient bientôt se déverser dans cette ville et y instaurer un climat de terreur. Oh oui, le Père Lamb se délectait déjà des cris d’agonies et de souffrances qui allaient s’élever dans tous les recoins de la capitale. Et la Couronne, trop aveugle pour voir le danger sous leur pied, se fera  écraser comme un vulgaire insecte.

L’homme d’église portait à nouveau le fameux masque de porc. Nul fidèle à ses côtés pour l’heure. Ou plutôt nul fidèle vivant. Tous ceux qui avaient tentés de fuir s’était vu rattrapé par des monstres sortis tout droit de l’imagination d’un dégénéré. Les bras étaient arrachés, les ventres éviscérés, les têtes mises en morceaux. Et tout cela dans une danse macabre d’où s’élevait des grognements inhumains. Et lui, sous son masque porcin, restait là à observer d’un air malsain.  Quand la porte de son église claqua et qu’une voix l’interpella, l’injuriant même, il ne bougea pas.  On l’avait insulté, on avait juré dans son église. Le blasphème serait puni. Un homme-porc se mis à ses côtés, grognant, humant l’air, sentant ses futures victimes.

« Patience….L’Ancien les puniras, laissons-les…approcher »

Le son du vomissement le fit sourire derrière son masque. Ils étaient arrivés dans le nef et le spectacle qui s’y trouvait avait de quoi rendre blafard le plus aguerri des guerriers. Des corps étaient suspendus au plafond, un crochet traversant le dos pour ressortir dans l’abdomen. Des corps mutilés  à moitié dévoré tout autant humain que porc. Des corps où tournoyaient des drosophiles à la recherche de la moindre plaie pour y pondre leurs œufs d’où s’extirperont des larves qui iront dévorés ces chaires en putréfactions.  Au sol, le sang et les entrailles étaient présents. Et dans ce silence infâme, des bruits de craquements et de mastications se faisaient entendre.

La créature dévorait une énième proie. Humain ou autre, elle s’en foutait royalement.  Mais ce qu’elle préférait le plus était l’odeur du sang frais, battant encore dans le corps de sa victime. Relevant son groin immonde, la bête toisa la troupe d’hommes menaient pas Shawn. Elle se releva de toute sa hauteur. Ses petits yeux jaune luisant de malveillance et alors qu’on aurait pu le croire seul, d’autres se mirent à émerger des ténèbres de l’Eglise encerclant le groupe d’humains. Dans un hurlement cauchemardesque, ils chargèrent. Le Père Lamb quant à lui, observait, index tendu en direction de Clayton Shawn. Il le désignait, ordonnant à ces monstres de l’attaquer.  Et ces derniers filaient vers lui, vers sa troupe avec un seul objectif : Les tuer.
Shad
La découverte des plans fit pâlir de terreur Mandus. Et comme la fois après le théâtre, son comportement semblait différé progressivement, comme si la vérité mise sous son nez était dur à entendre. La Louve ne s’interposa pas entre les deux hommes, se doutant qu’un fait important allait être dévoilé sous peu. Surtout qu’avec ses recherches, l’espion de la Couronne avait sans doute plus de cartes à abattre pour interroger le propriétaire de cet abattoir monstrueux. Ce dernier, semblait pris au dépourvu et se mis à crier des négations, à refuser ce qu’il entendait, sortant de la pièce après avoir bousculé la Okami.

Jacques le suivait et elle fit de même, s’arrêtant pour voir le spectacle macabre et entendre la confirmation de Mandus. Non ! C’était bien trop tôt ! Pas maintenant ! Pouvait-elle entendre dans son esprit. Ses yeux se mirent à balayer rapidement chaque recoin de la pièce à la recherche de la moindre idée. Une autre porte s’était ouverte là où les hommes-porcs festoyaient, leurs permettant de sortir. Le sang allait couler sous peu et ils ne pouvaient rien faire pour l’en empêcher.  Et cette solution devait se trouver dans ce bureau. Son regard se posa sur les schéma que tenaient encore Mandus.

« Mandus ! Les schémas c’est votre œuvre ! Vous connaissez la Machine ! Vous savez comment l’arrêter ! Comment stopper tout cela ! Dites-nous ce qu’il y’a à faire avant que tout Lumen ne soit mise à feu et à sang par votre faute ! »

Détruire la Machine ne permettait pas de tuer immédiatement toutes les abominations qui allaient se déverser sur la cité capitale mais au moins, ces dernières ne verront pas leurs rangs renfloués par la venue de nouveaux soldats.  Mais il fallait également prévenir la Couronne du mal qui allait bientôt se déverser sur la ville.

« Comment faire…Nous sommes ici, bloqué » sous terre, sans aucun moyen de prévenir la Reine…Vous n’avez pas la moindre idée par hasard ? Même la plus saugrenue ? »

Cette question était  posée à Jacques de Mallembraix. En tant qu’espion de la Couronne, la Louve  osait croire qu’il avait un moyen de contacter cette dernière quelques que soit sa situation. Pourtant, si tel était le cas, il l’aurait déjà fait. Les grognements que poussèrent les hommes-porcs partit à la guerre se firent de plus en plus lointain, jusqu’à disparaître complétement. La Okami avala sa salive, bientôt, d’autres cris animeront Lumen.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:44
par Elena Ivory
CLAYTON SHAW
La Croix avait été violée. Un immonde porc était attaché à cette dernière, et Lamb se tenait devant, portant un sinistre masque de porc sur son visage. Clayton nota ça, en même temps qu’il notait la puanteur omniprésente qui régnait dans ces lieux, une puanteur qui l’écœurait, remontant dans ses entrailles. Il nota également les cadavres déchiquetés, et le monstre, sous son nez, près des arcades, qui se rapprocha lentement d’eux, en grognant. Une créature qui faisait plus de deux mètres de haut, avec un long museau couvert de sang, des veines et des morceaux d’os jaillissant des poils entourant sa gueule sinistre. D’autres se rapprochaient, sortant de l’obscurité de l’église.

« Clay...Clayton... Que... Que sont ces immondices ?!
Des démons... Des démons ! Lamb, vous avez vendu votre âme au Diable !! »

Pour toute réponse, le père Lamb éclata de rire, et secoua la tête.

« Je n’attends pas de vulgaires païens qu’ils comprennent la volonté du Seigneur ! »

L’un des amis de Clayton poussa des hurlements, et se mit à fuir, se retournant. Il courut, heurtant le bénitier, et se rapprocha de la porte... Quand la main épaisse d’un homme-porc s’empara de son visage, près de la porte, et le fracassa violemment sur le sol. L’homme poussa de brefs hurlements d’agonie, et le museau de l’homme-porc s’abattit sur son visage. Clayton entendit un terrifiant bruit d’éclatement, la chair de son ami se disloquant, le sang se mettant à jaillir, éclatant sur la fourrure du monstre. Les cris de Thomas, son ami, cédèrent place à des gargouillements et à des borborygmes. Clayton serra sa main sur son arme improvisée, et poussa un hurlement de rage. Il abattit son bout de bois sur le lourd bras d’un monstre. Ce dernier se brisa en deux, et, d’un coup d’épaule, l’homme-porc balança Clayton sur la gauche. Le solide docker s’envola comme un fétu de paille, et heurta un pilier, s’écrasant ensuite lamentablement sur le sol, sonné, du sang s’échappant de ses lèvres.

Clayton avait mal partout, et se releva lentement. Alfred, son autre ami, brandissait sa lance. Il la planta en tremblant dans la chair de l’homme-porc, qui attrapa ensuite le malheureux par le col de sa chemise, et le frappa du revers de son autre main. Clayton entendit un affreux bruit d’éclatement, et comprit que les os de l’homme s’étaient rompus. Sa tête était désarticulée, et sa langue pendait sur le rebout de ses lèvres. L’homme réalisa que ses dents claquaient... Et qu’il y avait des hurlements dehors. Des hurlements de douleur et de rage.

*Mon Dieu, mon Dieu, que se passe-t-il ?!*

Lamb ouvrit ses bras.

« Le Royaume de Dieu ! Le Royaume de Dieu ! Longtemps, nous avons été aveugles, avant que, enfin, Sa Lumière ne daigne nous toucher ! Et, dans Sa mansuétude, Dieu nous a dit que notre apparence n’était qu’un mirage dont les succubes se gaussent pour nous piéger. La beauté est le ciment de la Tentation, et la Tentation est notre égarement, l’ombre qui planer continuellement sur le monde. La Foi est notre Guide. »

L’un des hommes-porcs se rapprochait de Clayton. Ce dernier s’était relevé, cherchant une arme quelconque. Il s’abrita derrière le pilier, et l’homme-porc bondit sur sa gauche. Il l’attrapa à la gorge. Une poigne infernale, comme un étau en fer. Clayton soupira en se débattant faiblement, et se retrouva plaqué sèchement contre le mur.

« Pu... Putain, pi... Pitié !! »

Il ne voulait pas finir comme ça ! Il ne voulait pas finir bouffé par cette saloperie ! L’homme-porc le regardait furieusement, et le balança à nouveau. Clayton s’écrasa sur le sol, et l’homme-porc bondit à son tour, fonçant droit sur lui. Le hurlement de Clayton mourut dans sa gorge, et, dans un geste de protection inconscient, il mit ses bras devant son visage... Mais l’homme-porc ne le toucha pas.

En réalité, le monstre sembla rebondir contre quelque chose, et s’écrasa au milieu des bancs. Quand Clayton rouvrit les yeux, il vit, devant lui, comme jaillissant de nulle part, une femme avec une longue chevelure rousse et une robe violette relativement courte, ouverte un peu partout. Ses mains étaient en feu.

« Père Lamb, au nom de Sa Majesté la Reine Elena Ivory, Reine et Souveraine de Lumen, vous êtes en état d’arrestation... Vous, et tous vos monstres. »

Lamb se contenta de rire, visiblement peu impressionné par cette femme.

OSWALD MANDUS
Une invasion... C’était tout à fait ça ! Une monstrueuse invasion ! La Machine était une usine produisant des abominations pour envahir Lumen ! Mais pourquoi ?! Dans quel but ? Tant de questions se mélangeaient dans l’esprit de Mandus. L’alarme continuait à hurler, vidant le repaire des hommes-porcs. Brennenburg... Le château... Les plans, les sujets... La vis s’enfonçant dans le cerveau des cobayes, et leurs hurlements... Tout ça serait donc réel ?! Ces charniers, ces tas de cadavres et d’ossements entassés dans les salles froides ? Oswald n’arrivait pas à y croire ! Shad continuait à lui parler, lui demandant comment détruire la Machine, comment la réduire à néant.

Se tenant la tête entre ses mains, Oswald secoua lentement la tête.

« Il faut atteindre le Cœur de la Machine. D’après les plans... Nous y sommes presque. Le quartier de ces monstres est juste à côté du Cœur. Et, après...
Il faut détruire le système central... Les pompes du Cœur. La chaudière. La Machine... C’est une immense machine à vapeur, vous comprenez ? Elle s’alimente...Elle s’alimente à partir de la roche se trouvant sous Lumen, ainsi que du sang, mais... Il y a une part industrielle dans sa conception. On peut la détruire comme ça !
- En détruisant la chaudière ?
- En détruisant son système de refroidissement ! Si on fait ça, la chaudière va exploser, et... Le Cœur de la Machine explosera, et alors, toute la structure va imploser, et s’effondrer sur elle-même. »

Il ne restait plus qu’à s’avancer dans le quartier des hommes-porcs... En espérant qu’ils étaient bien tous partis.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:45
par Shad
PERE LAMB
Cet infidèle venait d’être sauvé. Mais cela ne durera pas longtemps. Il devait être purifié ainsi que celle qui avait osée l’aider.  Le prêtre la reconnu immédiatement mais ne parut gère impressionné par son éloquence, continuant à  s’esclaffer d’un rire dément.  Nul ne pouvait les arrêter ! Pas maintenant ! Cette femme serait bientôt submergée par le nombre impressionnant de ces divines créatures.  L’église était en sang et le Père Lamb désigna d’un doigt accusateur Adamante. La folie pouvait s’entendre dans ses paroles :

« Vous ne pouvez m’atteindre hérétique ! Je suis sous la loi de Dieu ! Nul ne peut me donner d’ordres à part lui ! Et vous, pour avoir blesser l’un de ses enfants, connaîtrait un tourment éternel ! »

L’homme porc précédemment touché se releva et se mis à charger Adamante. D’autres le rejoignirent, encerclant la mage. Pour eux, ce n’était qu’une énième victime à réduire en morceau,  à dévorer vivant.  Ils n’avaient aucune réelles conscience de la magie et s’en approchait s’en savoir le sort qui pouvait les attendre. C’était là des bêtes qui continueront à attaquer jusqu’à atteindre leur cible. Et face à cet avancé macabre, le Père Lamb riait, pensant que rien ne pouvait l’atteindre. Il se sentait invinsible et pour lui, rien ne pouvait le faire descendre de son piédestal. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps ! La gloire de Dieu allait bientôt illuminer cette ville d’Impie !

Un homme-porc surgit derrière les bancs où les croyants priaient, un morceau de bras dans la gueule. Son groin se tourna vers Adamante vers laquelle il hurla.  Le membre disloqué tenant en équilibre sur le coin de sa gueule chuta au sol au même moment où le monstre s’élança. Ceux autours commençaient aussi leur charge et le Père Lamb continuait à émettre son rire de dément. Mais son rire s’arrêta subitement, se transformant en un gargouillement incompréhensible. Les griffes de l’homme-porc sortit de derrière les bancs venaient de se planter dans la gorge du prêtre.  Le masque de porc tomba et un visage d’effroi fit son apparition.

« Co…. »

Comment cela pouvait-être possible ? Les hommes-porcs étaient censés lui obéir ! Mais nul ne pouvait contrôler ces bêtes de l’enfer. La gueule de l’abomination se referma sur le cou du Père Lamb auquel un énorme morceau de chair fut enlevé. Le sang gicla, salissant encore plus sa peau en lambeau. Le monstre observa par la suite Adamante et reprit la charge, laissant le Père Lamb  couché dans une mare de sang.
Shad
La Lycane observait les plans. Détruire la Machine. C’était finalement possible ! Mais malheureusement risqué. Elle sortit en compagnie des deux humains pour se rendre dans la salle désignée plus tôt. Pourtant, une question la taraudait.  Si détruire le système de refroidissement, toute la structure implosera et s’effondrera sur elle-même ? Comment allaient-ils s’en sortir vivant ? Mais pour l’heure, il fallait déjà qu’ils y arrivent, vivants, à cette fameuse salle. Mandus pouvait se soutenir à l’aide de sa canne et la Louve aidait Jacques à avancer plus vite, lui servant de point d’appui improvisé.

Pour l’heure, aucun monstre à l’horizon. Pas le moindre grognement sinistre mais était-il tous bien partie ?  A vrai dire,  Shad y doutait fortement et ne pouvait s’empêcher de regarder dans chaque recoin, s’attendant à voir l’une de ces immondices sortirent de nulle part et les tuer sans préavis. Et pourtant, rien. Une aubaine en soit ! Ils arrivèrent ainsi sans heurt, devant la salle de leur création. Une main fut posée sur la poignée de l’imposante porte. Ouvrir ou ne pas ouvrir ? Impossible à savoir si d’autres hommes-porcs étaient présents dans cette pièce. Là où ils étaient créés.

« N’y a-t-il vraiment aucun autre passage pour accéder au système de refroidissement ? »
« Non aucun »

Cela aurait été bien sûr trop beau.  L’Okami observait cette porte, n’étant vraisemblablement pas pressée de l’ouvrir. Pourtant, c’était là leur seul solution pour espérer s’en sortir vivant et arrêter cette folie. La poignée fut abaissée et l’obscurité accueillit le trio. Tous s’engouffrèrent rapidement dans le quartier des hommes-porcs. Les sens de la Louve étaient aux aguets, à l’affut du moindre bruit suspect. Pour l’heure, cependant, seul le silence lui faisait echo. Doucement et avec prudence, ils commencèrent à traverser cette ample salle. C’était calme, beaucoup trop calme. Un bruit de verre cassé se fit soudain entendre. Mais dans cette ambiance, impossible d’en trouver la réelle source.

De longs grognements sinistres  surgirent soudain de toutes parts. La lycane avala difficilement sa salive,  avant de s’adresser à Mandus et Jacques :

« Et maintenant ? On tente de courir jusqu’à la porte au fond ou vous avez une autre idée ? »

Nulle question d’attendre pour les hommes-porcs. L’un d’entre eux chargea le groupe. Par instinct, la lycane créa une sphère de feu qui fut envoyé vers le monstre afin de le faire reculer.  Le choix était maintenant fait et décidé. Combattre ces choses dans leur état était peine perdue.  Relançant une sphère pour leur faire gagner du temps, Shad hurla :

« Courez ! »

Aussi vite que vous le pouvez.  Elle savait qu’Oswald et Jacques ne pouvaient effectuer un sprint mais l’adrénaline qui était produite face à un danger imminent devrait leur permettre d’user plus rapidement de leur jambe. Il fallait après tout juste attendre la porte, l’ouvrir, rentrer dans la pièce et détruire après ce qui se trouvait. Mais pour cela, il fallait y arriver vivants. Les autres hommes porcs se mirent à hurler et à foncer à leur tour, encerclant le petit groupe comme dans un étau qui se refermait dangereusement.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:45
par Elena Ivory
ADAMANTE
Quand les nouvelles de l’émeute avaient fusé au palais d’Ivoire, la Garde civile s’était déplacée rapidement. Depuis les balcons du château, Elena et Adamante avaient vu des flammes au loin, et de la fumée en train de s’envoler. Les deux femmes avaient immédiatement compris qu’il s’agissait de l’abattoir, et Adamante avait fermement ordonné à Elena, malgré les contestations de cette dernière, de ne pas y aller. La Reine devait rester en sécurité. Elena avait protesté, et Adamante s’était ensuite téléportée, arrivant sur une place, près de l’abattoir, où elle avait entendu des hurlements. Les émeutiers fuyaient, et la garde affrontait d’horribles monstres, de terrifiants hommes-porcs qui s’infiltraient dans les maisons, et tuaient leurs occupants. Ces derniers, de simples citoyens effrayés, couraient dans la ville, cherchant à fuir. Il y avait des cadavres qui gisaient sur le sol, des blessés, des chariots renversés, des portes fracturées, des hurlements, des pleurs, des larmes...

C’était un cauchemar. Un homme-porc lui avait sauté dessus depuis un toit, et elle l’avait senti approcher. Elle avait envoyé une onde de choc, une puissante onde qui avait repoussé le colosse, l’envoyant à travers le mur d’une piteuse maison. Le monstre s’était écrasé sur une table en bois, avant de rouler sur le sol, terminant sa course dans un meuble. Adamante avait ordonné aux citoyens de la place de se réfugier vers le plus proche fort. La garde locale était complètement désemparée, mais la magicienne savait que Langley arrivait, avec ses puissants chevaliers. La magicienne avait hésité entre rester sur la place, ou se rapprocher de l’abattoir, qui était l’épicentre de ce cauchemar. Des réfugiés lui avaient dit qu’ils avaient tenté de détruire l’abattoir, et que des démons en étaient sortis, jaillissant de l’abattoir, mais aussi de rues proches, depuis des bouches d’égouts et les caves de maisons abandonnées, en provoquant de longs sifflements sonores, puis des projections de fumée. Adamante avait alors décidé de se rapprocher de l’abattoir, remontant le long de la rue, soignant les blessés, envoyant ses puissants sorts sur les hommes-porcs, jusqu’à atteindre l’abattoir.

Un bâtiment brûlait fort, formant une longue torchère enflammée qui s’envolait dans le ciel. Il y avait de nombreux émeutiers morts, et plusieurs hommes-porcs qui dévoraient leurs cadavres. Elle avait trouvé un blessé, qui lui avait expliqué qu’il avait vu plusieurs monstres faire des prisonniers, s’enfonçant dans les profondeurs de l’abattoir. Un autre lui avait dit que d’autres étaient dans l’église, et Adamante s’y était rendue, en pensant y trouver des réfugiés... Pour se retrouver face à de multiples hommes-porcs, et face à un prêtre devenu fou. Avec horreur, elle avait compris que le récit du Zerrikanien était intégralement vrai. Mandus était devenu fou après avoir été dans la jungle de Zerrikania, et Lamb l’aidait, devenu également fou. Ses sorts magiques avaient repoussé les hommes-porcs, et la puissante magie de la Mélisaine perturba celle de Lamb, provoquant sa mort. Un homme-porc le tua, puis bondit à nouveau vers Adamante, qui utilisa une nouvelle onde de choc. L’homme-porc s’envola par cette puissante magie, et traversa un vitrail, s’écrasant au milieu des tombes du cimetière de l’église. Aux pieds d’Adamante, Clayton tremblait sur place, médusé.

« Sortez d’ici, Monsieur Shaw ! Réfugiez-vous au plus proche fort, et attendez la venue des renforts ! »

D’autres hommes-porcs se rapprochèrent, et la magie élémentaire jaillit à travers les doigts d’Adamante, des arcs électriques fusant le long de ses ongles proprement manucurés pour rôtir la fourrure des monstres, qui poussèrent des couinements de douleur, les éclairs provoquant des lueurs éblouissantes.

« ALLEZ ! Dépêchez-vous !! » intima Adamante après avoir lancé ses éclairs.

Hochant lentement la tête, Clayton se retourna, et se mit à courir à bride abattue. Adamante ne voulait pas d’un civil à côté d’elle. Pour vaincre ces monstres, elle allait devoir utiliser toute sa magie. Celui qu’elle avait balancé dans le cimetière revenait déjà à l’assaut. Ils avançaient rapidement, et ils étaient très costauds. Serrant les dents, Adamante les voyait courir vers elle, avançant à quatre pattes. Ses yeux devinrent alors lumineux, et elle s’absorba pleinement dans le courant de la magie, se mettant à léviter. Une boule électrique jaillit hors de son corps, Adamante fermant les yeux pour se concentrer, se recroquevillant en position fœtale.

Quand elle les rouvrit, une véritable tempête se mit à déferler dans l’église, soufflant les hommes-porcs, explosant les vitraux, et renversant les bancs, comme si une tornade furieuse était en train de se déchaîner à l’intérieur, balançant des cristaux de glace et des arcs électriques à foison.

Elle n’était pas la magicienne personnelle de la Reine pour rien.

OSWALD MANDUS
Il y avait forcément une puissance qui les dirigeait. Il y avait forcément un maître d’œuvre. Les hommes-porcs étaient des décérébrés. Les souvenirs affluaient progressivement, après la lecture de ces documents. Les hommes-porcs étaient tous conçus pour être des soldates serviles et obéissants. Quelqu’un avait lancé l’attaque, quelqu’un était en train de leur donner des ordres pour envahir Lumen... Et Oswald savait pertinemment de qui il s’agissait.

Le Professeur. Il était ici, dans le Cœur, contrôlant ces monstres depuis son trône. Qui était-il ? Oswald avait beau essayer de se rappeler, l’identité de ce sinistre personnage n’arrivait toujours pas à percer. Il continuait à être une ombre, indiscernable, immobile, invisible, meurtrière et dangereuse. Le véritable ennemi était tapi ici, et il ne voulait pas qu’on l’arrête maintenant. Suivant Shad, Oswald se retrouvait rapidement dans la salle à manger. Il n’y avait pas d’autres options pour rejoindre le Cœur. Ils étaient déjà techniquement au centre de la Machine. Les plats dégageaient une odeur écœurante et pestilentielle. Oswald cligna plusieurs fois des yeux, en marchant vers une porte, au fond de la salle à manger. Cette dernière comprenait une mezzanine avec deux escaliers en bois, à droite et à gauche, permettant d’y aller. Cependant, il savait qu’il fallait emprunter cette porte-là. Il s’avançait tranquillement, et entendit soudain des grognements. Un homme-porc jaillit alors de la mezzanine, bondissant depuis la balustrade... Où il fut accueilli par une boule de feu lancée par Shad. L’impact repoussa le monstre, qui s’étala lourdement sur le sol, mais se releva rapidement, furieux, rapidement rejoint par d’autres monstres, qui dévalèrent la mezzanine. Si ce n’est leur long museau de porc, et leurs oreilles triangulaires, ils auraient presque ressemblé à des Lycans. Marchant à quatre pattes, ils grognaient furieusement, encerclant les trois fugitifs.

« Il reste encore une arrière-garde..., grinça Jacques.
Vous vous attendiez à rentrer comme dans un moulin ? »

Oswald se surprit à sortir cette phrase. Il était encore capable de faire de l’humour... Alors que leur situation était totalement désespérée. Oswald réfléchit rapidement, et trouva alors une idée. Sa main s’abattit sur l’épaule de Shad, afin de capter son attention.

« Leur nourriture ! Brûlez la table, vite !! »

Ce n’étaient que des porcs, après tout, des êtres perpétuellement affamés. Lorsque la table prit feu, emportant leurs plats, les hommes-porcs poussèrent des hurlements, et Oswald en profita. Il s’avança rapidement vers la porte close, mais continuait à boiter. Jacques, lui, allait bien mieux, rétabli par l’Hirondelle, et fut le premier à atteindre la lourde porte en fer. Il abaissa la poignée, et poussa la porte, qui s’ouvrit dans un grincement. Oswald se rapprochait rapidement... Quand un homme-porc resté en retrait atterrit juste devant lui, le séparant de Shad. Son cœur manqua défaillir. Il brandit sa canne, et l’homme-porc l’attrapa entre ses doigts, la brisant, puis le gifla avec son autre main. Le coup, d’une puissance phénoménale, souleva Mandus comme un fétu de paille, et l’envoya lourdement s’écraser sur le sol.

Sonné, couché sur le sol, son regard se porta vers Shad et Jacques. Les autres hommes-porcs se rapprochaient également.

« Fuyez ! leur hurla-t-il. Fuyez, pauvres fous ! »

Un homme-porc courait droit vers eux, et la dernière chose qu’Oswald vit fut Jacques refermant rapidement la lourde porte, contre laquelle le museau de l’homme-porc s’écrasa. Oswald rampait maladroitement en arrière, ses mains cherchant quelque chose, n’importe quoi.

« Mandus..., rigola alors une voix sardonique venant de la mezzanine. Enfin nous nous retrouvons. »

Effrayé, Oswald le vit s’approcher. Il marchait le long de la mezzanine, portant un élégant costume de soirée, et un masque d’homme-porc.

Le Professeur.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:45
par Shad
Séparés. Ils venaient de se faire séparer de la pire des manières qui soit. La Louve avait juste eu le temps de voir l’ignoble groin sanglant de l’homme-porc se percuter contre la lourde porte que Jacques de Mallenbraix avait spontanément refermé sur lui après qu’Oswald leur eut crié de s’enfuir. Oui, mais lui ? Comment allait-il faire pour survivre à ce merdier ?  Un déclic mécanique se fit entendre et d’un simple regard sur la porte, la lycane comprit qu’ils ne pourraient pas retourner sur leur pas.  Mandus était donc livré à lui-même. Quelles étaient ses chances de survies ? Médiocre en toute l’occurrence. Les hommes-porcs avaient été également plus que courroucés en voyant leurs nourritures partirent en cendres. Et ce n’était que des monstres, dénudés de tous sentiments humains. Pour  Shad, le gérant de l’abattoir venait de signer son arrêt de mort et ils ne pouvaient rien faire pour empêcher ce tragique destin.

Pourtant, il leur fallait continuer. Ils savaient plus ou moins comment arrêter cette infernale Machine. Trouver le cœur dans un premier temps, puis le faire surchauffer en sabotant le système de refroidissement. Bien sûr, la lycane aurait préféré que Mandus soit encore avec eux, tout comme Nolan et Karl mais cela semblait fort impossible. Elle détourna son regard de la lourde porte, observant un long couloir plongé dans la pénombre. Le seul chemin possible. Où cela allait-il encore les mener ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir : Avancer. Et surtout prier pour que des horreurs inhumaines ne leur tombent pas dessus.

« Con…continuons et espérons qu’il s’en sorte…. »


Après tout, ouvrir la porte était impossible. Un dernier regard fut lancé vers cette dernière en même temps que la Louve s’avançait vers le couloir. Allait-il s’en sortir ? Le pouvait-il seulement ? Quelle mésaventure…Elle soupira marchant dans ce sinistre corridor, calme. Bien trop calme à son goût. Tendant l’oreille, elle ne percevait que le sifflement de leur respiration et l’écho de leur pas. Cependant, pas la moindre trace d’un homme-porc ou autres. Coup de chance. Avec réflexion, la plupart de ces monstres étaient montés à la surface, entamant un lourd carnage dans les rues de la cité. Pour l’heure, seuls les bas-fonds devaient être prises dans  un tumulte sanglant mais si rien n’arrêterait ces engeances, la Place Publique ainsi que les quartiers plus aisés pourraient connaître le même destin funeste.

Une nouvelle porte. Et la seule possibilité de continuer leur route.  Shad abaissa la poignée, doucement, observant ce qui pouvait se cacher derrière. Rien encore.  Le duo s’aventura donc dans un nouveau couloir où des portes avec une petite fenêtre étaient disposées sur deux rangées  le long de ce nouveau chemin.  Cela aurait- pu ressembler à des cellules, mais ce n’en étaient pas. Piquée par la curiosité, la Louve s’approcha doucement de l’une des portes et observa avant de se reculer vivement. Ce n’était pas n’importe quels pensionnaires qui se trouvaient là-dedans ! Ce n’était pas des prisonniers auxquelles on ponctionnait  chaque goutte de leur sang, non c’était..

« Des hommes-porcs….Ce sont des hommes-porcs…Et ils..sont …en train de jouer… »


Mais avait-elle réellement bien vu ? Ou n’était-ce qu’une illusion ? La Okami se rapprocha à nouveau, sans bruit vers la petite fenêtre permettant d’observer l’intérieur de ces chambres cellules. Et à nouveau, elle les vit : Deux hommes porcs. L’un marchait ici et là, reniflant de temps à autre l’air. Pour ce dernier, mieux valait se faire discret, mais l’autre c’était une autre histoire. Le second monstre empilait des cubes alphabétiques les uns sur les autres, comme un enfant s’amuserait avec un jeu de construction. De temps à autre, sa petite tour fragile se brisait et au lieu de la délaisser, il ramassait les cubes, les empilant les uns sur les autres avec une dextérité déconcertante. A nouveau, la Okami se recula, parlant à voix basse :

« Ce n’est pas possible C’est comme si ces monstres étaient doués de consciences. Comme si c’était des enfants… »

Mais des enfants plus que dangereux.  Est-ce que cela pouvait signifier que leur créateur cherchait à les rendes plus intelligent de ce qu’ils étaient déjà ? Qu’ils ne soient pas des bêtes irréfléchies mais qu’ils agissent en tant que tacticien ? A cette pensée, Shad sentit un frisson lui parcourir l’échine. Les possibilités étaient nombreuses et il fallait avouer que cette scène avait quelque chose de déconcertant. Finalement, jugeant qu’il valait mieux continuer leur route, elle reprit la marche. Mais son pied heurta un nouvel obstacle. Un élément doux et pelucheux. S’abaissant, l’Okami  ramassa un ourson en peluche. Etrange, vraiment étrange. Pourquoi un tel élément était-il présent ici ?  Bien évidemment, elle s’imaginait mal les hommes-porcs câliner un ourson, alors pourquoi ?

« Vous pensez qu’il appartenait aux fils de Mandus ? »

Un souvenir de ces enfants défunts. Oui, cela pouvait être possible. Elle le relâcha, le laissant retomber mollement et sans bruit sur le sol. Après tout, ce n’allait pas être une peluche qui risquait de les protéger en cas d’attaque. Encore une fois, ils arrivèrent à une porte.  Posant une nouvelle fois sa main sur la poignée, la Louve attendait l’aval de Jacques pour l’abaisser et découvrir ce qu’ils les attendaient de l’autre côté En espérant que ce ne soit pas aussi étrange qu’ici et surtout qu’ils arriveraient enfin au lieu indiqué par Mandus. A propos, était-il mort maintenant ?

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:46
par Elena Ivory
CLAYTON SHAW
L’Apocalypse. Tout autour de lui. Clayton avait cessé de courir quand son pied avait heurté un nid-de-poule sur le sol. Il s’était étalé sur le sol, et avait vu une impasse... Où l’un de ces abominables monstres mangeait au milieu de plusieurs cadavres qu’il avait regroupé ici. Sa tête disparaissait dans l’estomac d’un malheureux, arrachant ses organes, ses muscles, ses os, sans aucune once d’hésitation. Clayton déglutit lentement, et se releva, marchant plus lentement. Il entendait les hurlements, encore et encore, et, en s’approchant de certaines rues, vit des soldats en train de se battre. Un homme-porc avait une multitude de flèches et de carreaux d’arbalètes dans le dos, et sa lourde main attrapa la hallebarde d’un soldat, l’arrachant avant de la briser en deux. Le soldat regarda la bête, horrifié, avant de se recevoir un coup de griffe qui lui brisa la tête, entaillant ses joues sur plusieurs centimètres de profondeur.

Clayton continua à marcher, hébété, et sa route le ramena vers l’abattoir. Il s’arrêta derrière le mur, voyant une multitude de corps sur le sol. Des chariots étaient renversés. Les hommes-porcs avaient du affluer massivement depuis l’abattoir. Clayton savait qu’il y avait une entrée secondaire à l’arrière de l’abattoir, et, prudemment, entreprit de faire le tour. L’arrière de la déchetterie était plus calme, et il enjamba le mur, grimpant dessus, pénétrant dans une petite cour.

*D’une manière ou d’une autre, je trouverai un moyen d’en finir avec ces monstres !*

Shaw se le promettait, et pénétra à nouveau dans l’abattoir, s’y enfonçant rapidement.

JACQUES DE MALLENBRAIX
Jacques vivait un véritable cauchemar depuis qu’il avait été capturé. Il savait depuis des semaines que des choses sinistres tournaient autour de cet abattoir. Il enquêtait initialement sur les disparitions qui avaient lieu dans les bas-fonds, et il avait compris que ces dernières étaient très souvent liées à l’abattoir Mandus. Il s’était arrangé avec le comptable de l’entreprise pour effectuer une visite dans les profondeurs de l’abattoir, pour obtenir des informations. Ce dernier avait des choses à dire, et Jacques devait le rencontrer dans un entrepôt isolé du port. Il s’y était rendu, mais trop tard... Le comptable était mort, et le malheureux Jacques était tombé sur un homme-porc. La lutte fut aussi brève que vaine, et ils ‘était retrouvé en Enfer, dans cette maudite cellule.

Il n’y avait pas de mots assez forts pour décrire la souffrance qu’il avait ressenti quand les seringues s’étaient enfouies en lui, ponctionnant son sang sans relâche. Il avait failli mourir à bien des reprises, et, même maintenant, l’Hirondelle ne savait pas à le maintenir totalement en vie. Jacques avait terriblement faim, une faim qui dévorait ses entrailles, et manquait de peu de lui provoquer des absences. L’adrénaline le réveillait, ainsi que la peur, mais son organisme souffrait toujours autant. Ce qui se passait ici dépassait, et de loin, ses pires cauchemars. Il s’était juste attendu à ce que l’abattoir dissimule un trafic d’esclavage illégal... Comment aurait-il pu savoir que des expériences génétiques illégales avaient lieu là-dessous ? Qu’on créait des espèces de monstres en croisant les hommes avec les porcs ? Quel était la part de responsabilité de Mandus là-dedans ? Et quel était le lien avec le Château Brennenburg ? Il avait cru que les esclaves étaient envoyés là-bas, afin d’être revendus, mais il en était maintenant moins sûr. Malheureusement, Oswald ne pouvait pas leur fournir de réponses. Il était probablement mort, maintenant.

Le duo se trouvait dans un couloir sinistre, face à des portes blindées donnant sur de curieuses chambres. Des hommes-porcs s’amusaient à empiler des cubes. L’image avait quelque chose de dérangeante et de particulièrement sinistre à la fois. Qu’avait-il bien pu leur arriver pour les mettre dans cet état ?

« Ils ont été lobotomisés... Mais il y a toujours une part d’humanité en eux. Une part qui aspire très certainement à mourir... »

Jacques soupira lentement, reprenant son souffle. Son estomac gargouilla désespérément, et il porta la main à son ventre. Il eut alors une absence. Le couloir se mit à tourner, ses jambes devinrent aussi lourdes que des tiges de coton, et il tomba sur el sol, s’affalant sur le ventre. La douleur le réveilla, et il grogna, en entreprenant de se relever.

« Il... Il faut se dépêcher... Oswald nous a dit qu’il... Qu’il fallait attendre le Cœur pour détruire la Machine. Et c’est précisément ce que j’ai l’intention de faire. »

Jacques se releva maladroitement, et s’avança, longeant les couloirs.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Shad
Ces montres avaient peut être une part d’humanité restante en eux, mais pour la lycane, le porc prenait l’avantage sur la raison humaine. Ces monstres devaient être anéantis jusqu’au dernier et pour cela, il fallait déjà arrêter cette Machine.  Proche de la porte de sortie, la Louve s’apprêtait à abaisser la poignée avant qu’un puissant gargouillement ne brise le silence de la pièce. L’estomac criant famine de l’avocat ne passa pas dans l’oreille d’un sourd et plusieurs hommes-porcs se mirent à foncer contre leurs portes, hurlant, sentant maintenant qu’ils n’étaient plus seuls. Une cacophonie infernale naquit.  Afin de se protéger au mieux du bruit, la Lycane abaissa ses oreilles et porta ses mains contre, grognant. Mais ce léger malaise n’était en rien comparable à l’état déplorable dont souffrait Jacques de Mallenbraix.  Shad s’approcha donc de lui, l’aidant à se relever avant de se diriger tous deux vers la porte, l’ouvrant, laissant les hommes-porcs hurlaient leur frustration.

« Reste encore à trouver ce cœur….Et avec de la chance, à manger… »


Quoique, sauf coup de chance, la collation qu’ils pourraient trouver risque fort d’être infecte, bonne à jeter aux porcs. Et à bien y réfléchir, l’Okami n’avait également pas mangé depuis un temps. Pour l’heure, son corps tenait bon mais était fort à parier que la faim la tiraillerait tôt ou tard si tout cela ne prenait pas rapidement fin. Bien sûr, l’espion de la Couronne avait également un malus non négligent : Il venait de passer des heures dans une cellule humide et froide à se faire ponctionner son sang, ses fluides vitaux. Comparé à l’appétit de la Louve, celui de Jacques devait être gargantuesque. Raison de plus pour en finir rapidement avant qu’il ne s’évanouisse par manque d’énergie.

Le duo traversa à nouveau un long couloir, ce dernier terminant par une intersection. Trois choix s’offrait donc à eux, quatre si on comptait le retour en arrière.  La Louve observa chacune des directions ne pouvant s’empêcher de  pousser un soupir de lassitude. Chaque chemin pouvait emmener n’importe où dans ce dédale et leur temps était plus que compté maintenant. Pourtant, un choix devait être fait, gauche, droite ou en face ?  Elle regarda encore autours d’eux, espérant voir un plan de l’installation, mais rien. C’était à eux de décider quelle direction prendre et surtout espérer que cette dernière les rapprocherait du cœur.

« Une préférence ? Autant commencer par la gauche, aller par la suite à droite et terminer en face si… »

Sa phrase ne connut pas de fin, bien qu’elle fût  facilement aisée à deviner. Les oreilles lupins de la Terrande se mirent à s’agiter, pivotant dans diverses directions  Un bruit de pas précipité. Elle était sûre d’avoir entendu quelque chose courir rapidement.  L’impact des pas sur le sol métallisés n’était pas aussi lourd que celui des hommes-porcs, se pourrait-il que ce soit Mandus ?  Cherchant toujours l’origine de ces précipitions que Jacques devaient aussi entendre à présent, la Okami s’avança vers le couloir de droite, apercevant une silhouette qui se dessinait dans l’ombre de ces lieux. Cette dernière se rapprocha de plus en plus, avant d’être parfaitement visible aux yeux du duo récemment formé :

« Clayton Shaw ?! »

Que faisait-il ici ? Comment était-il arrivé ici ? Et pourquoi était-il dans un tel état ? Ses blessures ne pouvaient ne pas être vues.  A en juger par ce qu’ils avaient vu dans auparavant avec Mandus et le plan initial de Clayton, tout ne s’était pas déroulé comme il l’avait prévu. Les hommes-porcs devaient pour l’heure effectuer un véritable carnage à la surface. Immédiatement également par réflexe, la Louve se mis entre Jacques et Shaw. Elle se rappela soudainement que ce dernier n’avait pas réellement une bonne relation avec l’avocat et mieux valait éviter pour l’heure des effusions de sang inutiles. Et au moins, le fait que Shaw soit venu par la droite, leur permettait de réduire leur choix à deux possibilités. Pourtant, la Louve porta un regard sur l’avocat, désignant le couloir du droite :

« Si Clayton est venu par ici,  c’est qu’il y’a une sortie. Vu votre état vous devriez peut-être sortir non ? »

Même elle sur le coup, hésité à le faire. Pourquoi ne pas profiter de cette sortie pour demander de l’aide et détruire la Machine avec plus de facilité ? Un terrible vrombissement se fit soudain entendre et la structure entière se mis à trembler. D’énormes plaques de métal se décrochèrent du plafond et s’abattirent sur le chemin précédemment emprunté par Clayton Shaw, coupant net à toute possibilité de retraite. Derrière eux, une porte grinça et des hurlements éclatèrent Les hommes-porcs précédemment enfermés venaient d’être lâchés et se dirigeaient à présent vers le nouveau trio.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Elena Ivory
OSWALD MANDUS
« Je dois admettre que… C’est décevant, Oswald. »

Ils avançaient à travers un couloir, deux hommes-porcs maintenant Mandus, le traînant, tandis que le Professeur marchait devant lui, dans un costume de soirée puant d’élégance, et un affreux masque de porc tribal sur son visage. Sonné, Oswald s’avançait le long d’un couloir sombre, jusqu’à atteindre un large escalier métallique descendant en spirale. Les monstres le relâchèrent, et l’homme s’appuya à la rampe. Dans le dos, un homme-porc le poussa, le faisant avancer, et il suivit le Professeur, sonné, troublé, le cœur sur le point de lâcher.

« Pourquoi maintenant ? Pourquoi finis-tu par renier ta propre création ? Je t’avouerai que je ne comprends pas... Nous sommes les architectes d’un nouveau monde, Oswald. Les cendres de ce monde pourri seront soufflées sur les fondations d’un monde nouveau, d’une nouvelle civilisation, une civilisation plus juste, une nouvelle humanité qui ne sera pas sclérosée par les affres de la religion, par ces petites guerres religieuses stériles sans intérêt, ou par tous ces conflits seigneuriaux, toutes ces guerres ridicules... »

Le Professeur parlait beaucoup, et Oswald n’arrivait plus à parler. Avait-il échoué ? Pourquoi n’arrivait-il pas à mettre un nom sur l’identité de cette personne ? L’escalier semblait interminable, et le Professeur continuait à parler, arguant que la fin de l’humanité allait arriver, et qu’ils en étaient les sauveurs, venant protéger l’humanité de ses démons, purifiant l’humanité par un sacrifice... Un sacrifice requis par les anciens Dieux, les anciens garants de la galaxie, ceux qui protégeaient l’humanité, qui la protégeaient contre elle-même, mais aussi contre les autres menaces. Rien de tout cela n’avait de sens, et pourtant... Oswald sentait dans sa tête de curieux échos. Les Dieux anciens... Le temple de Zerrikania. L’orbe. Il secoua lentement la tête.

« Je... Je ne comprends pas... À quoi est-ce que tout ceci rime ?
Venez à moi, vous, les déshérités, vous, les malheureux, vous, ceux qui peinez... Vous, les criminels, vous, les violeurs, vous les voleurs, vous, la lie de l’humanité... Vous, qui n’avez pas droit de vie dans ce monde ! Nous avons construit un monde meilleur, Mandus, en nous débarrassant de la plaie purulente de cette Sodome, en la purifiant de sa souillure, en permettant à tous ces individus sans avenir de contribuer à une meilleure cause... De s’arracher à leurs chaînes, de vivre enfin pour une raison précise ! »

Un fou... Ce type était dément, un illuminé. Et ces hommes-porcs. Oswald crut défaillir, et revit les hurlements, les pompes qui s’enfonçaient dans la chair des prisonniers... Ils étaient nus, intégralement rasés, et baignaient dans le sang, poussant des hurlements en filant le long des tapis mécaniques les conduisant... Les conduisant là-bas.

Ils étaient arrivés dans un couloir, avec, au bout, une double porte lourde. Elle était solidement verrouillée, et le Professeur s’approcha d’une manivelle en forme de volant, et la tourna. La porte se mit à gémir, à grincer, les barres la retenant se détendant peu à peu, ouvrant la porte.

« Vous l’avez vu, Mandus... Vous l’avez vu, et vous m’avez montré votre vision. Nous sommes des visionnaires. Nous ne détruisons pas le monde, nous le sauvons ! »

Il s’était retourné vers lui, parlant rapidement. Oswald secoua lentement la tête, entendant les hurlements, les villes en feu... Le ciel chargé d’énormes nuages verdâtres, crevé par des espèces d’astéroïdes difformes qui s’abattaient sur Lumen...

« Oui, Mandus, oui... La fin des temps. Crois-tu donc que les Lumeniens pourront les stopper ? Leur reine est une vierge qui n’est même pas majeure, et qui est entourée par les traîtres ! Les Mijakiens ne cessent de se taper entre les pattes, Tekhos se désagrège ! Non, Mandus, NON ! Nous sommes les sauveteurs du monde. Mais crois-tu qu’on puisse sauver le monde sans un minimum de dégâts ? Que signifie la mort de quelques déshérités dont tout le monde se contrefout, si cela permet de sauver l’espèce toute entière, HEIN ?! »

Il était de plus en plus agressif, et la porte, lentement, s’ouvrit. Oswald vit d’énormes tuyaux électriques.

« Nous y sommes... Le Cœur de la Machine. Là où nous effectuons le salut de l’humanité. Ce ne sont pas des meurtres, Mandus... Ça n’a rien à voir avec un homicide. Ce que nous faisons, ce que nous accomplissons... C’est un rituel. »

CLAYTON SHAW
Il avait trouvé une échelle interminable dans le bureau de Mandus, à l’administration. Il avait forcé la porte du bureau, et vu une multitude de documents comptables, avant de voir un passage secret dans le bureau, derrière une bibliothèque. C’est là qu’il avait vu des tableaux, avec des plans, des cartes, des livres, des manuels... Et une trappe. Il avait vu des croquis d’hommes-porcs, et une carte de Terra, mentionnant Lumen, mais également d’autres lieux... Zerrikania, et des endroits qu’il ne connaissait absolument pas. Des lignes avaient été tracées le long de la carte, reliant différents points. Shaw avait entendu des bruits de pas, et avait regardé parla fenêtre. Des individus erraient dans l’abattoir, portant des armes artisanales avec des torches. Il avait ensuite vu la trappe, et l’avait ouvert.

*T’es dingue, Clayton... Putain, t’es dingue !*

Cette échelle avait été interminable. Il avait bien du descendre sur des centaines de mètres, avant d’arriver dans un étroit couloir. Il avait reconnu ce maudit bunker dans lequel il avait été il y a quelques jours, et avait regretté d’avoir pour seule arme le pied d’une chaise qu’il avait récupéré dans le bureau de Mandus. Clayton s’était avancé le long du couloir, descendant quelques marches, et était arrivé à une intersection... Où il avait revu Shad... Accompagné d’une espèce de cadavre, d’échalas qu’il n’avait jamais vu auparavant.

« Putain de bordel ! s’était-il exclamé. Mais qu’est-ce que vous branlez là ?! »

Une visite inattendue, à tout point de vue ! La Okami s’était mise à lui parler, disant que son pote devait repartir.

« Navré, petite, mais ce type pourra jamais grimper tout seul cette saloperie d’échelle... Et, vu le bordel que c’est là-haut, j’crois qu’on est bien mieux ici.
Le... Le bordel ?!
Ces saloperies de monstres attaquent la ville ! C’est un putain de chaos là-dessus !
Alors... Il faut se dépêcher d’en terminer. »

Clayton acquiesça lentement.

« Si vous avez un moyen de bousiller cette saloperie, je vous suis ! Foi de Clayton Shaw, je ne laisserai pas cette saloperie me buter sans lui péter bien la gueule un bon coup ! »

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Shad
Tout s’enchaînait à une vitesse fulgurante. Et ces révélations qui venaient tour à tour compléter la connaissance de l’horreur qui se déroulait au-dessus de leur tête….Un carnage, Clayton Shaw venait de leur confirmer qu’à la surface, ce n’était plus que mort et désolation. Et bien évidemment, il était impossible pour Jack de Mallenbraix de passer par le chemin emprunté par Shaw. Premièrement au vue de son état physique et deuxièmement car la passerelle qu’avait emprunté Clayton était à présent détruite.  A présent, les directives étaient toutes tracées. La Louve se tourna ainsi vers Shaw :

« Il nous faut trouver le cœur de la Machine. Détruire son système de refroidissement pour créer une surchauffe et la faire imploser… »


A l’écoute, cela semblait tellement simple, tellement aisée. Et pourtant ! Une autre secousse ébranla la structure. L’Okami s’accrocha à  une bordure de métal,  ne pouvant pas réellement faire un pas sans risquer de perdre l’équilibre. Encore une fois, comme précédemment, des éléments de la structure se détachèrent et causèrent d’irrémédiables dégâts. Seul point positif à cela, le groupe n’était plus obligé de faire un choix quant à leur direction à prendre vu qu’une seule passerelle était encore intacte. Rester à savoir cependant pour combien de temps. La secousse passée, le trio s’engagea dans le seul chemin exploitable. Leurs pas précipités résonnaient en écho tout autour d’eux. D’énormes jets de vapeurs s’échappaient parfois des tuyaux, les forçant à s’arrêter pour quelques secondes au risque de se faire grièvement blessés.  L’ordre de marche était également toute tracé. Clayton se trouvait en première ligne, vérifiant si aucun  monstre n’allait apparaître au détour d’un couloir tandis que Jacques et Shad le suivaient de près.

De temps à autre, la Okami jetait un rapide coup d’œil par-dessus son épaule, vérifiant qu’ils n’étaient pas pourchassés. Enfin, ils l’étaient sans doute mais pour l’heure, aucun monstre ne semblait les courser. Une chance. Une trop grande chance même.  Et pendant ce temps, ils continuaient à traverser des dédales, leurs chemins parfois bloqués par des parties de la structure détruire ou des jets de vapeurs continuels les obligeant à trouver une autre voie. Et pendant ce temps, cette même structure se mettait à gronder, à trembler plus fréquemment, comme si cette dernière crachait ses gerbes de monstres à la face du monde. De nombreuses fois, surprise par de tels ébranlements, la lycane manqua de perdre l’équilibre et de chuter sur le sol, perdant un temps précieux et risquant par la même occasion de se blesser.

« Putain ! »


Oui, elle jura mais après ? Qui ne le ferait pas dans une telle situation ?  De plus, elle avait l’amère impression de tourner en rond. Tout ce qu’elle voyait était  des structures de métal, de longs tuyaux cuivraient filant vers un point commun et des monstres. Certes, ils avaient leur fil d’Ariane avec ces tuyaux, mais leur course semblait sans fin. Du moins, jusqu’à maintenant. Au loin, nappée d’obscurité, une structure plus imposante semblait se découvrir.  Mais cette dernière semblant si proche était encore loin d’être à portée de main. Mais au moins, maintenant, le trio avait un point d’amarre, une vue sur leur objectif. Restée cependant à espérer qu’il s’agisse réellement du cœur de la Machine. Cet enfer allait enfin bientôt prendre fin ! Mais tirer des conclusions hâtives est un fait particulièrement déconseillé dans ce type de cas et la Louve le compris à ses dépens.  Une nouvelle fois, la structure s’ébranla et la passerelle où se trouvait le trio s’effondra sur elle-même, les faisant chuter dans une eau stanneuse remplie de fluides en tout genre.

L’aspect comme l’odeur était immonde, infecte et inqualifiable. Réalisant soudainement où ils se trouvaient et le danger qui les guettaient, l’Okami blêmit d’un coup, devenant presque livide, cherchant rapidement du regard une passerelle  pour s’extirper de ce fluide plus que mortel tandis qu’au loin, des mouvements dans l’eau, comme des pas précipités se faisaient entendre

« Merde ! Merde, merde ! «

Il leur fallait s’extirper de cet endroit, et rapidement. Bien que le monstre pouvait se faire entendre, il était impossible de savoir où il frapperait en premier. Autant ne pas rester statique dans ce cas et se mettre en marche. L’eau poisseuse et infectée arrivait facilement au niveau de leur bassin et restreignait leur liberté de mouvement.  Shad invoqua rapidement  une petite sphère de flammes, afin de leur permettre de voir plus loin, rasant les zones, cherchant à trouver une passerelle les aidant à sortir de cet enfer. Si le monstre qui venait vers eux étaient le même que celui qui avait rué Karl, il suffirait de sortir de cette étendue d’eau sale pour lui échapper. Mais encore fallait-il y parvenir sans heurt.

« Shaw ! Tu es bien passé par les égouts non ? Comment lui as-tu échappé ? »

Il devait y’avoir croisé lors de sa première rencontre dans l’abattoir. Il était passé par les égouts où se trouvait ce monstre et en était ressortie vivant. Il devait bien y’avoir une raison à tout cela !  Pendant ce temps, les bruits de pas précipités se faisaient de plus en plus proche.  La Okami arriverait presque à sentir la respiration chaude et fétide ce cet être invisible qui s’apprêtait à les pourfendre.

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Elena Ivory
CLAYTON SHAW
« Lui échapper ?! Bordel, j’ignore totalement ce qu’est cette saloperie ! »

Est-ce que cette dinde n’avait pas écouté ce qu’il avait dit dans l’auberge ? Clayton était sorti de la Machine par chance, et il avait bien failli y laisser sa peau. C’était un miracle qu’il ait échappé à ces horreurs sorties d’on ne sait quel Enfer, et encore plus qu’il ait réussi à quitter les égouts sans se faire bouffer par les noyeurs. Pourtant, il entendait clairement une bête se rapprocher, provoquant d’énormes bruits en avançant dans l’eau, formant de multiples flaques d’eau. Il essayait d’avancer rapidement, mais, avec l’eau à hauteur de son bassin, ses mouvements étaient solidement entravés. Qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre de revenir ici ? D’affronter cette monstruosité ? Il était fait comme un rat !

*Je ne crèverai pas ici, pas dans cette fange, pas dans cette merde !*

La boule de feu de la Okami lui permit devoir, sur sa gauche, une sorte de levier. Ils n’auraient jamais le temps d’atteindre la plateforme, et il se rua vers le levier, et l’abaissa. Peu importe ce qu’il allait déclencher, ce serait toujours mieux que...

Le sol se déroba sous les pieds de Clayton, et, dans un hurlement de terreur, celui-ci fut aspiré, en même temps que Shad et Jacques, par une pompe. Ils dévalèrent un conduit aquatique filant sous ce tunnel. Clayton grogna, balançant des bulles en heurtant à plusieurs reprises les murs. Ils finirent par être largués du conduit, et atterrirent dans un autre tunnel rempli de flotte. Shaw grogna, et sortit son corps de l’eau... Pour constater que ce n’était pas de l’eau.

« Oh bon sang ! Bon sang, merde, merde, merde !! »

Ils étaient arrivés dans une rivière de sang, une rivière écarlate qui filait droit devant eux. Du sang ! Toute une rivière de sang qui filait droit vers ce putain de Cœur ! Clayton sentit son sang s’affoler, et il dut s’appuyer contre le mur.

« C’est... C’est un putain de cauchemar... »

Combien de litres ? Combien de morts avaient été tués pour qu’il y ait autant de sang ? Étaient-ils tombés si bas qu’ils venaient d’arriver tout droit en Enfer ? Tous les tuyaux qu’ils avaient vus convoyaient tous du sang, le concentrant dans ces espèces de grands canaux. Clayton voyait de multiples trappes, ici et là, balançant continuellement du sang... Du sang qui venait depuis les prisons, depuis ces cellules où il avait vu les seringues les ponctionner, et qui voyageait ensuite dans les profondeurs de la Machine pour arriver jusqu’ici... Jusqu’au Cœur. Il était à portée de main, et l’horreur, tout à fait naturelle, que Clayton ressentait, était contrebalancée par son envie d’en finir.

Tout ça ne pouvait pas être vrai. C’était... C’était trop invraisemblable pour l’être. Il recommença à marcher, épongeant son visage couvert de sang, afin de pouvoir mieux voir.

OSWALD MANDUS
« Le sang a toujours été le meilleur véhicule de la magie. Tu ne te rappelles donc vraiment de rien ? »

Médusé, Oswald contemplait, depuis le bureau, le sinistre spectacle se dessinant derrière la baie vitrée. Ils n’étaient plus que deux. Les hommes-porcs s’étaient retirés. Devant eux, il y avait une sorte d’immense structure cylindrique, un hall immense, si vaste et si grand qu’Oswald n’arrivait pas à en voir les extrémités. En revanche, il voyait très bien les ouvertures, depuis lesquels des cascades de sang étaient en train de sortir en continu, descendant tous dans les profondeurs de ce hall.

« C’est monstrueux..., réussit-il à dire. Pour... Pourquoi ?! »

Oswald se retourna vers le Professeur... Qui le frappa sèchement au visage, envoyant l’homme s’affaler sur le sol.

« C’est toi qui as conçu tout ça, Mandus ! Le baron t’avait dit qu’il fallait du sang ! Du sang pour l’invoquer ! Du sang pour réunir suffisamment de puissance afin de percer les murs de l’espace-temps !
De QUOI est-ce que tu parles ?! Je... Je n’ai jamais pu cautionner ça !
Parce qu’il le FALLAIT, Mandus ! Il le fallait ! L’orbe t’a montré notre futur ! Elle t’a montré ce qui nous attend, et comment empêcher l’inévitable ! Nous devons tous faire des sacrifices ! Tu as payé le prix, Mandus ! Alors, pour l’amour de Dieu, ressaisis-toi, et contemple ton œuvre ! Contemple l’aboutissement de toutes ces années de travail forcé ! Ensemble, Mandus ! Ensemble, nous l’avons fait ! L’œuvre est achevée ! la Machine est terminée, et elle a enfin son carburant ! Il coule à profusion !
Son... Son carburant... Le... Le sang.
Oui, Mandus. Les expériences du Baron lui ont permis de comprendre que, parmi les nombreux vaisseaux et autres cellules que le sang transporte, il y a d’infimes particules… De la mana. La magie circule en nous, et sa puissance est phénoménale. Là réside le secret de la Machine, là réside la puissance de TON invention ! Le sang ponctionné sur les sujets...
Il circule dans des stations d’épuration et des centres de traitement, poursuivit Mandus, il passe dans des pompes, des centrifugeuses, il est mélangé à l’eau des égouts afin de le purifier... Afin que les éléments impurs restent... Avec les éléments impurs, et que...
La Machine se nourrit de magie. C’est son rôle : un immense générateur de magie. Une alternative à la Tour Sombre, un moyen de pouvoir venir à bout de l’hégémonie de Maerlyn. »

Maerlyn ? La Tour Sombre ?! Des mots qui ne voulaient rien dire, mais qui, pourtant, résonnaient dans l’esprit de Mandus. Fragmentaire, la mémoire revenait.

« La magie est un cadeau des Grands Anciens, une force qu’Ils ont insufflé à leurs fidèles pour qu’ils se battent en Leur nom. Mais les Grands Anciens ont été scellés, bannis hors de notre espace-temps, enfermés dans d’éternelles prisons, d’où, inexorablement, Ils cherchent à revenir. Tu as vu cela dans l’Orbe, Mandus, et tu m’as montré ce savoir. Toi et moi, nous avons œuvré à construire une Tour magique qui, comme celle de Maerlyn, permettrait de cataliser la magie. Maerlyn pensait que la magie était une force naturelle qu’il fallait contrôler et réguler. Sa Tour a permis de rationaliser la magie, elle a permis de mettre fin aux vastes cyclones magiques qui ravageaient Terra en des temps immémoriaux. Grâce à la Tour, la magie a été diluée dans chaque individu... Et, ce faisant, elle est l’une des barrières empêchant les Grands Anciens de revenir.
Shub-Niggurath... »

Les images revenaient. Le temple de Zerrikania, l’obscurité qui l’enveloppait, étouffante, et l’Orbe... Elle se dressait sur son piédestal, appelant Oswald de sa voix immatérielle et intemporelle. À l’intérieur, Shub-Niggurath lui avait parlé, et lui avait montré... Le futur. Oswald soupira lentement. Il s’était depuis longtemps relevé, et posa une main contre la vitre. Lumen en feu, la ruine et le chaos, le ciel orange, des tentacules immenses le découpant et s’enfonçant profondément dans le sol... D’immenses astéroïdes s’écrasant à la surface du monde, libérant des hordes et des hordes d’abominables démons pour la coloniser et la ravager.

« Oui, Mandus... Tu as vu la fin des temps. La fin du monde. Une guerre sans merci. Tu as vu le sort réservé à tes enfants. »

Cruelles, les images affluaient, montrant des monstres abominables s’emparer des derniers survivants de l’humanité pour les enfermer et les ensemencer. Il voyait ses propres enfants se faire transpercer par des tentacules, puis vaporiser. Il voyait toutes les armées du monde en poussière.

« Les Formiens... Ils... Ils vont nous envahir ?
C’est déjà en cours, Mandus. La Fourmilière n’est qu’un ridicule avant-poste. En ce moment, leur Nuée traverse l’espace pour fondre sur nous ! Les Grands Anciens t’ont montré le sort qui nous attendait, un sort similaire à des centaines de milliers d’autres planètes.
Non... Ce... Ce n’est pas possible... »

Le Professeur saisit Oswald par les épaules, le secouant nerveusement.

« Ressaisis-toi, Mandus ! C’est en cours ! Voilà pourquoi nous avons construit tout ça ! Tu le comprends, maintenant ? Eux seuls peuvent nous protéger !
Réveiller les Grands Anciens ? Alors, c’est ça... La Machine... Oui... Je me souviens, maintenant... Le Cœur... C’est un portail. Un portail qui a besoin d’une grande quantité de magie pour fonctionner. »

Une magie qui était fournie par le sang. Le sacrifice nécessaire pour que la Machine fonctionne, et ouvre un Portail vers la dimension de Shub-Niggurath.

« L’orbe contenait une partie du savoir de Shub-Niggurath. C’est grâce à ce savoir que tu as pu concevoir la Machine, et c’est grâce à l’aide du Baron que nous avons obtenu nos serviteurs. Nous partageons tous la même vision, Mandus. J’ignore pourquoi tu as choisi de boire cette potion d’Amnésie, mais ce n’est rien. Le processus est enclenché, et ne pouvait plus être réversible depuis le premier sang versé.
Le... Le premier sang ? De quoi est-ce que tu... ?
Oh, tu le sais très bien, Oswald... Et je pense que c’est pour ça que tu as bu cette saloperie de potion. Les Grands Anciens sont des êtres exigeants, et ils souhaitent de leurs fidèles que nous sacrifions ce à quoi nous tenons le plus. Tu l’as fait par amour, Oswald. C’est la seule chose qui importe. »

Re: A Machine For Pigs [Shad]

Posté : 07 sept. 2024 03:48
par Shad
« Lui échapper ?! Bordel, j’ignore totalement ce qu’est cette saloperie ! »

Cette simple exclamation expliquait énormément de fait. Lors de son récit dans l’auberge, Clayton Shaw ne l’avait aucune fois mentionné. Rien de bien étonnant s’il ne l’avait jamais croisé. Un coup de chance lors de son premier passage dans cet enfer. Car pour l’Okami, si lors de sa première visite dans l’abattoir Mandus, Shaw avait croisé pareil monstre, ses chances de survies auraient été fortement amoindries. Dotant plus qu’il s’était enfouie par les égouts et que cette créature des enfers, résidait dans ces lieux. Le seul moyen de lui échapper était de sortir de la surface liquide. La boule de feu qu’avait invoqué la Okami leur permis de voir une plateforme, une sortie à ce pétrin sur leur gauche. Mais elle était bien trop loin et le niveau d’eau leur empêchait de se mouvoir correctement avec aisance. Au contraire de la créature qui se rapprochait dangereusement.

Shad entendit soudainement un déclic. Tournant rapidement son regard vers Shaw, elle vit qu’il venait  juste d’abaisser un levier. Et avant même qu’elle n’est pu battre les cils, le sol se déroba. Une exclamation de surprise et de terreur lui échappa et elle fut happée, tout comme Clayton et Jacques dans une série de tuyaux où leurs corps furent barbotés. De nombreuses fois, elle se heurta contre les parois, lâchant une série de bulle d’air sous l’impact.  Tout était pour la Louve sans-dessus-dessous.  Son corps retourné dans tous les sens, elle n’aurait pu dire où était le haut et le bas lors de cette descente aux enfers. Mais qu’avait-donc enclenché Clayton ?! Ses poumons commençaient à lui brûler, réclamant l’air qu’ils n’obtenaient pas. La Okami ne s’était pas attendue à un tel changement de situation, ni à devoir retenir son souffle et le peu d’air qu’elle avait dans ses alvéoles pulmonaires au moment où le sol s’était dérobé n’était pas assez suffisant. 

Sa tête commençait à tourner, ses pensées devinrent confuses et soudain, elle sentait qu’elle atterrissait dans un liquide flasque et épais, la tête hors de ce dernier. Grande inspiration d’air, main contre la gorge et cœur battant la chamade. C’était moins une.  Elle put ouïr Clayton juré et au même moment que ses yeux s’abaissèrent, elle constata la raison de ses jurons.

« Putain !  C’est quoi cette merde encore ? »

Comment aurait-elle pu réagir autrement ? Des litres, des centaines de litres de sang coulaient ici, fuyant vers un lieu commun. Combien d’innocents avaient été massacrés pour créer une telle quantité de sang ? Pour créer une rivière entière ? Regardant autours d’eux, l’Okami put noter que le sang continuait à affluer, sans arrêt. Bon sang, ils auraient dû libérer les prisonniers.  Tout cela devait se terminer le plus rapidement possible. Elle se mit également en marche, suivant Clayton et l’espion de la Couronne, son corps entier recouvert de ce fluide vital.  Du sang sur les mains. Cette expression prenait tout son sens pour l’auteur de ces massacres.  Réalisant soudain qu’ils avaient omis un fait important, la lycane se retourna, s’attendant à entendre des clapotis précipités dans l’eau.  Mais sa surface ne donna pas écho à ses craintes.  Le monstre ne les avait donc pas suivies. Une  chance pour eux.  Dotant plus qu’ils étaient arrivés au Cœur. Cette maudite destination était ainsi à portée. Et mise à part l’écho de leur pas et leurs propres souffles, la Louve n’entendait rien. Pas le moindre monstre invisible ou d’homme-porc voulant leur mort. Un peu de répit. Mais lorsqu’ils furent arrivés à une certaine distance du cœur, des paroles furent audibles pour tous. Une voix forte et masculine, non deux voix pouvaient se faire entendre. Et l’une d’entre elle était celle de Mandus. Ainsi, il avait réussi à survivre ? Mais comment ?

« Mais qu’est-ce que ? »

Ils étaient arrivés au pied d’une structure et  plus haut, devant une baie vitrée, la silhouette de Mandus se dessinait. Le petit groupe pouvait facilement l’entendre parler. Répondant  à ce qui semblait une tierce personne. Pourtant, Oswald Mandus semblait seul. Définitivement seul. Le gérant de l’abattoir se parlait à lui-même !  Et les révélations qu’il fit glacèrent le sang de la Okami. Il  était bien la cause de tout cela. Mandus était fou, complétement fou !