The Multiversity

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Alma a fait exprès. C’est impossible autrement. Consciemment ou non, elle voulait que les choses se produisent comme elles vont inévitablement se produire. Elle savait pertinemment qu’en disant ces paroles et en tournant le dos à Verena, une seule conclusion allait arriver. Les sens d’Alma la trahissent. Verena a réussi à se glisser jusqu’à elle et elle ne se rend compte de la présence de l’espionne que quand deux mains viennent tâter son postérieur d’une façon très taquine et très émoustillante. Elle peut sentir le souffle chaud de l’espionne contre sa nuque. « Ça tombe bien, darling, car je n’ai jamais voulu ton cœur de toute façon. Et comme tu peux disposer librement de ton cul… » Bah oui Alma. Tu t’attendais à quoi? Et ne t’attend pas à recevoir aide ou soutien. Déjà, Akane est toujours de mauvaise humeur. Elle a quitté les lieux juste avant que tu dises… Ce que tu as dit.

Donc tu ne peux pas compter sur ta garde du corps. Une autre personne te protège, techniquement, Verena. Et ne compte pas sur la cyborg non plus. Tu as dit à Giana : « Je vais étudier tout ça. Mais pas maintenant. Après tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui, j’ai besoin de laisser mon cerveau se reposer un peu. » Tu as donc perdu tout intérêt pour elle et elle est en train d’étudier ce qui se passe dans la ville, connecté à ce vaste réseau. Ta présence et celle de Verena sont pour ainsi dire oubliées. Mais gare à toi si tu penses pouvoir l’attaquer par surprise, exemple. Liliane ne va pas t’envoyer de texto car elle est occupée, Abigail n’a pas de téléphone et si tu penses que je vais te sauver les fesses alors que tu n’as que toi à blâmer… Même pas en rêve, ma fille adoptive. Sors-toi de ce merdier par toi-même. C’est bien trop divertissant. Petite adulescente pleine d’hormones. Vraiment…

C’était volontaire. Elle voulait ce qui est en train de se produire. La super espionne qui presse son corps contre le sien, ses mains qui caressent le corps d’Alma… Tu es tombé dans son piège la seconde où tu as posé le regard sur elle en Allemagne. Et tu avais d’ores et déjà perdu. Tu l’appelles la vieille et tu penses que cela va te protéger de ses filets… Mais justement, elle a des décennies d’expérience sur toi. Alors tu te pensais si maline, oui… En utilisant des tactiques qu’elle connait, qu’elle a vu et revu. Tu n’as rien inventé. Déjà pour commencer tu n’as pas l’imagination pour. Et ensuite, parce qu’il y a beaucoup de choses qui existent déjà. Non vraiment, Alma, tu es seule responsable de ce qui est en train de se passer. Tu mérites donc ton sort. Verena n’en a pas fini avec toi…

« Darling… Tu peux bien prétendre ce que tu veux. Que ce ne sera ni un rencart ni un rendez-vous galant. Que tu es amoureuse de Liliane. Que tu m’appelles la vieille comme si c’était un bouclier contre mes charmes. Mais tu as envie de moi, darling. Tu louches constamment sur ces formes qui se trouvent dans cette combinaison moulante. Et avant de me dire non, considères ceci. Je peux te torturer avec lascivité et érotisme.

Tu vas être comme un animal devant les phares d’une voiture. Hypnotisée. Incapable de bouger. Et si tu ne confesse pas la vérité, je te ferai quelque chose d’horriblement cruel. Interrompre le spectacle, la… Leçon… Avant d’avoir toit dévoilé. Alors dis-moi, darling, honnêtement, sincèrement… Tu es curieuse de savoir ce que c’est le sexe avec quelqu’un de mon expertise? Non. C’est bien plus que ça… Tu te demandes ce que c’est de faire l’amour avec soi-même… »

« Je me trompe? », demande « Alma » à Alma…

[Marishka Auschwitz]

« Non. Non… Pas ça… »

Verena est très douée à émoustiller Alma. Il n’y a plus personne autour d’elle et plus elle essaie de se concentrer, plus sa tête se focalise sur la Vieille. Plus elle fait d’efforts pour ne pas regarder sa poitrine et plus sa tête s’imagine ce que ça donnerait si elle la déshabillait. Alors, se faire face ? Faire face à une Alma mutine ? Réaliser qu’elle est très curieuse à l’idée de se faire l’amour à elle-même ? Ce devrait être mal. Après tout, il n’y a pas pire complexe de Narcisse. Mais…

« Tu es trop… Je suis si… »

Comme un animal devant les phares d’une voiture. Verena a, encore une fois, eu raison. Alma est sans défense. Elle ne peut plus fuir cette situation. Elle ne sait pas comment se défendre. Et elle est incompétente à attaquer.

« Je ne suis pas douée en sexe. Et toi, tu dois être une experte. Alors si… si tu me prends, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose. Je veux dire, euh… J’ai un problème d’égo. Je sais que tu le sais. Je veux dire, si on fait l’amour, euh, si je me fais l’amour ? Enfin bref, si ça arrive, et ce sera forcément bon, je suis sûre que je me croirais soudainement une experte à mon tour. Et ce sera ma Liliane qui en souffrira à nouveau. Alors… »

Elle n’est plus capable de dire non. La limite a été dépassé. Le point de retour est derrière elle, derrière un mur.

« Mais nous ne pouvons pas faire ça ici, hein ? Ce n’est pas un café. Enfin, il ne faut pas qu’on fasse ça dans un café avec le public. Ce n’est pas ça que je cherche à dire ! C’est… Ici, ce n’est pas bien. C’est trop… froid. Et puis, ça m’énerve que Giana est tout ça et moi… »

Elle réalise qu’elle allait dire qu’elle avait l’impression que Giana avait le contrôle de sa ville. Il ne faut pas qu’elle le dise tout haut. Elle ne doit pas bousiller ce qu’elle a construit avec la cyborg. Mais… Non, Alma est beaucoup trop paumée. Le pire ? Elle sait qu’elle blablate. Elle ressent qu’elle s’enfonce davantage dans la poitrine de son amie (ce devrait être dans les griffes de son ennemi mais, l’expression ne serait pas correcte dans cette situation).

« Et puis, tu viens juste d’arriver en ville. Tu n’as aucun lit. Enfin, je veux dire, tu n’as pas d’endroit où tu peux… où nous pouvons… »

Quoi ? On me dit dans mon oreillette qu’il y a quelques posts, on pouvait commencer à lire Alma Prime ? On pouvait apercevoir la future aura du quart de déesse ? Et qu’arriver à ces lignes de lecture, on ne voit qu’une ado mal dégrossie ? Que c’est une situation gênante à regarder ? Qu’on ne sait plus où se mettre et qu’on voudrait lui donner un coup de pied au cul pour qu’elle se réveille et prenne la situation à bras le corps ? Oui mais… non. Ça n’arrivera pas. Alma a besoin de Verena. La Vieille sera une excellente professeure pour combler ses lacunes dans divers domaines.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, darling, darling… Comment peux-tu te sous-estimer autant? Je la vois, moi, la future Alma Prime. Ce n’est pas parce que tu as des lacunes, ce n’est pas parce que d’un côté, tu peux être une badass décimant tout sur son passage que loin des regards, tu ne peux pas être paralysée par le doute. Shayne a bien fait sa partie du travail. Marishka est morte. Alma est née et grandit. Et c’est le mot clé, darling. Grandit.

Tu as été arrachée à un monde de violence où survivre était ta seule option. Et tout d’un coup, tu te retrouves sur un monde qui est si faible, comparativement à ce que tu as enduré. Mais un monde qui a des armes que tu ne maitrises pas. Face auxquelles tu n’as aucune défense. La séduction. La manipulation. Le mensonge. Ici, les mots ont été élevés au rang d’art, d’armes. Le velours est devenu plus dangereux que l’acier. Et toi, darling…

Tu es une adulescente. Entre la femme mature qui est sculptée par les événements et les rencontres et qui paradoxalement sculpte les événements futurs, prépare son règne… Non. Mieux. Prépare sa vie. Et en même temps, tu es comme une adolescente qu’on aurait enfermé dans sa maison toute sa vie. Tu découvres le vaste monde et tu n’y es pas préparée. Je ne suis pas idiote, darling. Et toi non plus. Mentalement, tu n’es pas encore…

Encore rendue à l’étape où tu peux demander de l’aide, pour toi, sans le considérer comme une faiblesse. Tu peux demander de l’aide pour tes projets. Mais une part de toi reste coincée en arrière. Car ce que tu connais est rassurant. Réponds-moi sincèrement, darling. Je connais déjà la réponse. Est-ce que oui ou non, tu as de moins en moins envie de violence? Attention, darling. Personne ne remet en cause ta capacité à te battre. Non.

Mais tu commences à le réaliser, n’est-ce pas, à le désirer. Tu veux le respect. Non la peur. Tu veux systématiquement ce qu’il y a de mieux. Alors tout d’un coup, massacrer devient moins intéressant pour toi. Il faut se battre de façon stratégique. Pourquoi, autrement, prendrais-tu autant de temps avec Giana pour maitriser les bases? Une bourrine fonce dans le tas, tue sans discrimination, veut juste causer la destruction. Mais tu es tellement…

Plus, darling. Tu es une force de changement. Tu es la bouée de sauvetage qui a sauvé Liliane de l’autodestruction. Qui fait que lentement mais sûrement, elle arrête de brûler la chandelle vers les deux bouts. Qui lui a donné une raison de toujours vouloir plaire à tout le monde et d’enfin se plaire à elle-même. Tu as ramené Abigail dans sa vie. En lui rappelant que la famille est bien plus importante que de simples étrangers, oui…

Tu as amené Giana à remettre en question son plan d’abandonner son corps physique et ce qu’il reste de son humanité. Tu lui as donné ce que le monde ne lui a jamais donné. Un but. Un objectif. Une raison d’être. Et tu en t’en rends pas compte mais tu es en train d’apprivoiser la bête sauvage. Tu es son Androclès. Tu as enlevé l’épine qui la faisait souffrir. Mais Akane est comme toi. Elle a du mal à s’adapter à ce monde. À changer.

Alors arrête de te trouver des excuses. Si tu as vraiment envie de profiter de ce que je propose, il y a un hôtel à quelques coins de rue à peine. Je peux parfaitement payer la chambre pour la nuit. Et tu es Alma. Tu sais apprendre de toute situation. Imagine mettre en pratique ce que je vais te montrer… Les étoiles dans les yeux de Liliane la prochaine fois que tu lui feras l’amour… L’entendre crier ton nom comme une prière au futur quart de déesse… »

Elles ne se connaissent pas depuis longtemps, Verena et Alma. Et pourtant, à bien des égards, elle connait mieux ma fille adoptive que moi. Je suis curieuse de voir comment ma fille adoptive va réagir. Sera-t-elle touchée, émue aux larmes, cet aspect humain, sensible, vulnérable se révélant à l’espionne? Impossible qu’elle puisse avoir l’air badass devant Verena. Pas après ce qu’elle vient de dire. Elle pourrait tenter de sauver la face, par orgueil. Quoi qu’il se passe? Oh que je suis curieuse…

[Marishka Auschwitz]

« Verena. Tu es une femme très agaçante. »

Alma comprend tout à fait pourquoi Verena l’agace autant. Et pourquoi elle ne l’a jamais transformé en confettis. Cette femme est… diabolique ? Non. Clairvoyante ? Non. Impressionnante. Oui, voilà. C’est très bien ça : impressionnante.

« Tu as raison. Plus tôt, dans le manoir infesté, j’ai réalisé que je n’avais pas autant de colère que je pensais devoir en avoir. Je n’ai pas été si en colère de voir Akane terrasser tous mes ennemis. C’était… bizarre. Perturbant, oui. Mais… encourageant ? Oui, je crois que c’est ça qui m’a fait peur. Derrière la parte de ma colère, je crois que j’ai vu des choses positives. Et ça m’a foutu la trouille… »

Soudainement, Alma se jette contre Verena. Pas pour la plaquer, non. Plus surprenant encore. Pour se réfugier dans un câlin ! Comme si la fille avait besoin du support de la mère. Mais Verena n’est pas sa mère. Elle DOIT être autre chose. On ne cherche pas à passer dans le lit de sa mère pour faire l’amour. Mais c’est ainsi. Alma a besoin de se réfugier contre le corps de la super espionne.

« Je vais te suivre. Dans la chambre d’hôtel. Je vais faire l’amour avec toi. Pour Liliane. Pour apprendre ce que j’ai besoin d’apprendre. »

Si elle relevait les yeux maintenant, Alma verrait surement le genre de regard qui ne croit qu’à moitié à ce qu’elle vient de dire. Le genre de regard qui fixe pour vous pousser silencieusement à dire la vérité. TOUTE la vérité.

« Et aussi pour moi. Parce que je t’ai désiré dès que mes yeux se sont posés sur toi. Je ne peux pas le réfuter. Tu me fais de l’effet, Verena. »

Et voilà que la bizarre petite tête d’Alma refait des siennes. Ces associations d’idées qui surprennent son entourage vont à nouveau frapper.

« Si je suis la Sainte aux Secondes Chances comme tu me l’as dit. Si j’ai sauvé la vie de Liliane, Abigail, Giana et même Akane. Qu’est-ce que je fais pour toi ? Te sortir de la retraite ? Ça ne peut pas être ça. N’importe qui te payant pour un contrat te sortirait de la retraite. Alors qu’est-ce que je suis pour toi ? Et je commence à croire que même toi, même la puissance super espionne, changeforme et snipeuse d’excellence que tu es doit avoir un vide à combler. »

Et si Alma doit faire tout le tour de son entourage, elle doit également poser cette dernière question. Ensuite, promis, elle éteindra son cerveau et laissera parler son corps dans l’hôtel pas si loin de la planque de la Cyborg.

« Et Shayne ? Shayne aussi a besoin de la Sainte aux Secondes Chances que je suis en train de devenir ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, pour Shayne, je ne peux pas dire. Elle est sur bien des aspects une énigme même pour moi. Elle existe depuis des millénaires et son schéma de pensées m’échappe souvent. Je n’ai pas de honte à le dire. Si je devais la juger sur des critères humains? Je ne veux pas utiliser le terme distraction mais il est évident que tu ne vivras pas éternellement. Donc tant que tu es en vie, elle a quelqu’un dont elle peut…

S’occuper? Se prouver qu’elle est meilleure que sa créatrice dans un domaine sur lequel elle a été cruellement négligée? Je sais que tu ne lui donnes pas de seconde chance comme les autres car pour cela il aurait fallu qu’elle ait une chance pour commencer. En ce qui me concerne, darling, désolée de crever ta bulle mais tu ne me donnes aucune seconde chance. Je suis l’exception à la règle. Pour le moment en tout cas. Un jour, qui sait… »

Verena prend ensuite la main d’Alma dans la sienne. Oui, Alma a dit que ce ne serait pas un rencart et certainement, son cœur appartient uniquement à Liliane. Mais ressentir des choses pour quelqu’un, ce n’est pas nécessairement ressentir de l’amour. De l’affection, de l’excitation, de l’anticipation… Bref. Quelques minutes plus tard, elles sont toutes les deux dans une chambre d’hôtel. Et pour ne pas embarrasser Alma, elles ne sont pas entrées en même temps et se sont rendues à la chambre avec un intervalle. Donc pas de risques de rumeurs. Ceci dit, ce qui semble une idée logique sur le principe… Est un énième « piège » de cette vile tentatrice rousse. Car quand Alma entre dans la chambre d’hôtel, une fois la porte refermée et qu’elle se dirige vers le lit, la vision de ce corps parfait dans une lingerie fine et criminellement sexy l’attend. Oh oui. Verena sait séduire.

Et l’espionne ronronne presque un « darling » à l’approche de ma fille adoptive. Alma ne sait pas séduire mais cela ne veut pas dire que Verena ne peut pas lui montrer son art. Peut-être même qu’Alma va se souvenir de certaines choses et voudra le refaire avec Liliane! Plusieurs espèces animales apprennent par mimétisme, après tout donc… Non. Ce qui est important en ce moment, c’est qu’Alma est en présence de l’objet de son désir… Et qu’elle n’a aucun contrôle sur la situation. Et curieusement, cela ne la dérange pas. Ce n’est pas comme avec Akane. Akane la domine physiquement, prend ce qu’elle veut. Cela fait partie de leur dynamique. C’est animal. Sauvage. Primitif. Un peu violent, même. Pas au point de briser des os, évidemment mais elles ne sont pas dans les caresses et la tendresse. Et ce n’est pas le même type de douceur qu’avec Liliane. C’est… Autre chose complètement.

Alma a envie de devenir de la glaise entre les mains de Verena. Et Verena va lui montrer toute son expertise. Comment elle peut titiller Alma jusqu’à ce qu’elle se dise qu’elle va perdre la tête avant de lui faire ressentir une telle sensation de bien être avant de soudainement l’achever et la faire exploser d’extase… Et c’est encore plus… Particulier… Au sens où c’est Alma qui s’occupe d’Alma. Ma fille adoptive est narcissique. On ne va pas se mentir. Et en soi, oui, cela peut être un défaut. Un grave défaut. À moins de le réaliser et d’en faire une arme. Tout défaut, quand on réalise son existence, peut devenir une arme efficace, en fait. Alors de pouvoir avoir l’opportunité de s’adonner à quelque chose d’aussi spécial fait qu’après, elle risque d’avoir plus de place pour penser aux autres et à ses projets. C’est comme avec n’importe quoi, trop donne moins envie. Un contrepoids à une faiblesse?

[Marishka Auschwitz]

L’hôtel.

Seulement deux mots. Une épreuve. Pour Alma, cet endroit ne sera pas un lieu bizarre où des gens travaillent pour que les gens dorment correctement. Ce ne sera pas un lieu où elle s’affalera après une rude journée de boulot. Non. Ce sera un endroit de tension. Autant au sens de blocage que sexuel. Car Alma y est allée en sachant très bien ce qu’elle voulait : faire l’amour avec Verena.

*Mais pas que. Faire aussi l’amour avec… moi. Putain ! J’ai l’impression d’être tarée rien qu’à le penser ! *

Mais elle ne peut pas échapper à la vérité. Elle aime beaucoup trop son image pour manquer cette opportunité. Attention, elle ne se considère pas comme un mannequin. Le corps de son Soleil est d’un niveau supérieur au sien. Elle n’a pas une beauté standard. Car elle a bien une beauté. Son Soleil lui a maintes fois répétés. Elle a appris à aimer les muscles qui forment les courbes de son corps. Tout comme elle a appris à aimer ses cicatrices comme d’autres portent des tatouages.

« Bordel !... »

Elle peut ressembler à ça ?! Elle peut avoir autant de sex-appeal ?! Ce corps magnifié dans de la lingerie fine. Comment fait-elle pour arranger son corps de cette façon ? Alma est confuse. Est-ce qu’elle voit la personnalité de Verena dans son corps ? Ou est-ce que Verena lui présente un potentiel enfoui ?

« Je suis… bonne ? »

Quel langage cru et laid… Pauvre Alma qui a encore beaucoup d’efforts à faire avant de se hisser dans le monde de la séduction de la super-espionne. Elle finit tout de même par s’approcher. Et, clairement, elle ressemble davantage à une adolescente qu’à une adulte. Pourtant, c’est SON corps en face d’elle. Ce devrait être comme agir face à un miroir et son propre reflet, non ? Ce devrait être naturel de se regarder, non ?

« Je veux dire. Waouh. Je peux vraiment donner ce genre de ressenti aux gens ? A ma Liliane ? Ou est-ce ta personnalité qui réagit à mon égoïsme ? »

Si les habits de Shayne apparurent en Allemagne sont de bonnes qualités. Ils paraissent ridicules face à la lingerie coûteuse d’Alma-Verena. Cette veste jaune fluo ? Ce mini-haut en latex noir ? Ce pantalon qui semble gribouiller par un enfant avec des feutres spéciaux qui ont la propriété d’être auto-éliminés ?

« Je ne devrais pas porter ça. J’aurai dû avoir d’autres vêtements. Je… »

Elle ne sait pas. Elle est perdue. Elle ne va quand même pas sortir de la chambre pour aller faire les magasins alors qu’Alma-Verena l’attend dans une pose suggestive ? Et hors de question de téléphoner à Maman Shayne pour un petit coup de matériakinésie. Ce serait vraiment trop bizarre !

Le corps d’Alma décide tout de même de se rapprocher d’Alma-Verena. Elle veut se/la toucher. Elle veut cette expérience !

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, si tu savais… Évidemment que tu peux être séduisante. Désirable. Tu n’as juste jamais appris à te servir de ce genre d’artifice. Et il n’est jamais trop tard pour apprendre, tu sais? Mais pas ce soir. Shayne t’a montré Alma Prime. Je vais te montrer Alma Pride. Alma la fière. Ou la fierté d’Alma, plutôt mais l’apostrophe requis viendrait ruiner l’effet. Ce qui te convient le plus. »

« Alma » s’approche d’Alma et elle commence à la déshabiller. Sauf que ce n’est pas juste un geste, une action banale car il faut se dévêtir pour passer à la suite. Oh que non. C’est beaucoup plus. Bien plus. Elle joue avec l’anticipation d’Alma. Les gestes sont lents, mesurés, sensuels. Alma, a vraie, voit ce que la fausse peut faire. Et si Verena lui montre comment faire, c’est qu’il y a un apprentissage, quelque chose qui va au-delà d’une simple aventure d’un soir… Ou deux, ou trois ou bien plus. Depuis le début, je pousse Alma à se développer en tant que leader, chef de culte, quart de déesse. Mais Verena, elle, voit d’autres besoins, d’autres aspects où Alma a besoin de grandir. Alma n’est pas la meilleure des petites amies, c’est certain, car elle peine à comprendre correctement les relations amoureuses. La séduction. Comment se faire désirer, être désirée. Et…

C’est normal. Là d’où elle vient, cela lui aurait été inutile. Seulement voilà. Verena a vu quelque chose que moi j’ai échoué à voir. Alma ne peut pas réellement progresser si elle n’est pas bien dans sa peau, n’aime pas ce que le miroir lui renvoie, l’image qu’elle projette. Elle se sent inadéquate face à Liliane. Face à son harem naissant, même, faudrait-il le dire. Akane. Très prochainement, Verena. Abigail, peut-être, un jour, qui sait. Quelle inspiration l’artiste pourrait-elle tirer d’un moment d’intimité dans les bras protecteurs d’un quart de déesse en devenir… Ce qui est important de retenir, c’est qu’Alma ne peut pas évoluer sur une optique de « nous », sa ville, son culte, etc. si le « je » est en mauvais état. Verena a passé sa vie à étudier les gens, à les décoder. Elle sait qu’Alma ne saura pas quoi demander comme aide. Comment peut-on demander quelque chose qu’on ne connait pas?

Dont on a seulement une vague idée de l’existence, en fait? C’est facile. On ne peut pas. Mais Verena sait ce dont Alma a besoin. Et elle n’est que trop contente de lui montrer. Alma peut être séduisante. Féminine. Et au travers tout ça, rester badass. Alma Pride, a dit Verena. Un jeu de mot sur mon appellation. L’expression, en même temps, d’un concept. Oui… Alma pourrait faire comme Verena. Car c’est le corps d’Alma qui a pris cette pose lascive, qui agit de façon si séduisante. « Alma » décide de passer aux actes et embrasse Alma. C’est si surréaliste dDe se redécouvrir si intimement. De découvrir des choses sur soi chez l’autre… Qui est soi-même… Oh oui, Alma pourrait faire tourner des têtes si elle le voulait. Avoir bien plus de monde dans son lit par son simple sex appeal. Si, évidemment, elle est capable d’apprendre dans ce domaine dans lequel elle ne maitrise RIEN.

« Si tu veux apprendre, darling, je veux te l’enseigner. Avant de penser à devenir un quart de déesse, il faut que tu aimes ta personne. Que ton narcissisme soit justifié. Tu peux être tellement plus, darling. Pour toi. Pour Liliane. Pour ceux autour de toi. Je vais t’enseigner la séduction. L’empathie. Ce côté que les gens de ton monde qualifieraient à tort de faible. Darling, il n’y a rien de faible dans un domaine qui peut faire que des centaines, par amour pour toi, seraient prêts à partir en croisade… »

[Marishka Auschwitz]

Alma Pride. Dès qu’il y a un nom, un titre à remporter : tout devient plus clair pour Alma. La vision d’Alma Prime lui permet de rester concentrer sur les Jardins de la Convergence et toutes les évolutions que son entourage doit connaître. Alma Pride va lui permettre d’atteindre Alma Prime ET, surtout, d’atteindre son Soleil. Mais avant ça, elle va d’abord s’atteindre elle-même.

Verena devient une espèce de sensei de l’amour. Le terme japonais trouve son écho dans les arts martiaux. Un domaine dans lequel Alma excelle. Dans les arts martiaux, il y a des codes. Des enchaînements de gestes. Des katas, par exemple. Et que sait faire d’autre Alma ? Observer. Son petit cerveau vient de lui dire que si elle parvient à garder la tête suffisamment claire tout en réussissant à trouver du plaisir dans les bras d’Alma-Verena : elle peut combiner son sens de l’observation et des katas pour pouvoir reproduire la même chose avec sa Liliane.

Alors elle observe. Cette façon qu’on les hanches de pencher d’un côté de l’autre. Est-ce seulement ça le secret de la séduction ? Non, ça ne peut pas être seulement un balancement. Ah ! Le timing. Le rythme. Tout est ralenti. Etirer le temps. Titiller les désirs qui voudraient être satisfaits au plus vite. Alma s’en veut… Elle repense à Liliane. Son impatience. Son manque de douceur. Elle se revoit telle une sauvageonne étouffant sa belle de ses pulsions. Elle s’était déjà fait la remarque. Mais aujourd’hui, tout comme son rapport à la violence, elle a la sensation qu’elle pourrait dompter son impatience. La faire languir. Se faire languir ? Tellement difficile de réfléchir posément quand votre clone s’occupe de vous avec une puissance que vous ne pensiez pas posséder.

« Je veux apprendre. J’ai toujours soif d’apprendre. Je ne veux pas partir en croisade. Enfin, pas maintenant. Ça ne rentre dans aucun de mes plans actuels. Mais la séduction, ça, je veux carrément le maîtriser ! Je veux voir la bouille de mon Soleil se relâcher complètement entre mes mains. Je veux la voir exploser. Littéralement. Entre ses cuisses. Oui, apprends-moi ! Je serai une bonne élève. Le nombre de leçons importe peu. S’il m’en faut cent, j’aurai l’endurance et la motivation pour aller jusqu’à la dernière. Apprends-moi à être comme toi. A faire tourner les têtes d’une façon passive. Je ne sais pas maîtriser cet aspect. Les choses qui se passent sans que je ne fasse aucune action. Par contre, je ne comprends pas pourquoi j’ai besoin d’apprendre l’empathie. Qu’est-ce que j’en ai à faire de m’intéresser aux petits problèmes de chacun des habitants ? »

Il fut un temps où Alma aurait parlé de moutons. Aujourd’hui, les moutons marchent sur deux pattes et ont appris à faire de leur laine des vêtements. Parce qu’Alma a besoin que tout son écosystème atteigne son plein potentiel pour atteindre SON plein potentiel. Si sa ville fonctionne mal (comme elle fonctionne mal à certains égards) : il n’y a pas d’évolution possible.

« C’est déjà fatiguant de m’occuper de mon entourage. Mais, attention, je ne cherche pas à fuir cette charge de travail ! Ces personnes sont importantes. De plus en plus avec les jours qui passent. Mais le monsieur-Jean-moyen ? Je n’ai pas le temps de connaître le CV de chacun. »

Trop de mots. Trop de discussion alors qu’elle devrait davantage laisser son corps parler à la place d’agiter sa langue. Mais Alma est ainsi. Passionnée. Si elle n’est pas une de ces personnes à haut potentiel ou autre nouveauté à la mode de cette ère, il faut tout de même qu’elle comprenne. Ne pas comprendre l’énerve. Alors elle pose des questions. Beaucoup. Et surtout aux moments inappropriés.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, l’empathie, ce n’est pas pour eux, c’est pour toi. Je ne te demande pas de t’intéresser au quotidien banal du commun des mortels. Mais comprendre comment ils pensent, pouvoir dans les grandes lignes savoir quoi dire pour inspirer, ça oui, par contre. Darling, darling, darling… Je suis une espionne. J’ai passé ma carrière à dire ce que les autres voulaient entendre. Et c’est une arme redoutable.

Tu me fais confiance, darling? Alma Pride, c’est mon projet. Poser des questions, c’est bien. Trop poser de questions et au mauvais moment, c’est mal. Tu n’as pas besoin de tout savoir sur tout. C’est pour cette raison que tu m’as moi, Giana, Akane, Liliane, Abigail et même Cérès, la mal aimée de l’équipe. Chacune avec un rôle, chacune avec une fonction. Mais bref, ce n’est pas de cela dont il est question en ce moment. »

Verena, contrairement à moi, est patiente. Je peux être patiente… Mais ça m’emmerde. Je suis une demi déesse, attendre c’est pour les mortels sauf si JE décide que je veux attendre. Verena, par contre, sait comment endormir les inquiétudes d’Alma, la recentrer sur le moment présent et ce qu’elles font. Alors elle continue de montrer à Alma comment utiliser son corps pour aguicher, pour faire réagir, pour charmer, pour enchanter. Comment elle va pouvoir séduire Liliane, comment elle va pouvoir faire crever le plafond au désir de sa petite amie. Oui, d’accord, la partie sexe, qui était un peu la raison de la venue ici, passe au second plan. Mais cela ne dérange pas Verena. Si Alma veut apprendre, ici et maintenant… Pourquoi pas. Même que ça la fait sourire, en fait. Elle en a vu des choses dans sa carrière d’espionne, c’est sûr et certain. Mais rien exactement comme Alma.

Et la nouveauté l’intéresse. Si Alma voit l’ensemble comme une série de gestes à reproduire, en ce qui concerne Verena, elle ne fait pas les choses « étapes par étapes » pour qu’Alma puisse les reproduire. Oh définitivement pas. Cela tuerait complètement le naturel de la chose. Chose certaine, par contre, elle rend les choses considérablement plus faciles à ma fille adoptive. En ayant pris la forme et l’apparence d’Alma, Alma n’a pas à se poser la question de comment elle ferait : elle connait son corps et donc aura plus de facilité à reproduire les mouvements. Verena continue de séduire et de charmer Alma, elle lui montre un nouveau monde, une nouvelle dimension, un nouvel univers où la victoire est déterminée par la conclusion d’un acte très intime qui doit avoir été plaisant pour toutes les parties impliquées. Ce n’est pas qui fait jouir l’autre en premier, si on peut dire ça ainsi.

Le but final est d’amener l’autre à l’orgasme, oui. Mais Alma se rend compte qu’il y a tellement de façons de préparer le terrain, créer l’anticipation, faire monter le désir… Rendre la chose encore plus intime, personnelle, unique. Ah comme ses précédentes performances manquaient de technique, de raffinement… Liliane est sans doute trop gentille pour critiquer ouvertement la piètre performance d’Alma. La blonde aura donné des points à Alma pour l’effort… Mais Alma ne veut pas la note de passage, elle veut le score parfait. Et maintenant qu’elle assimile, ou essaie d’assimiler ce que Verena lui montre… Oh Liliane ne sera pas prête pour Alma Pride, même si c’est la version beta et non la version finale… Ce sera, à n’en pas douter, une agréable surprise. Mais cela, et Alma le réalisera, veut dire aller acheter de la lingerie. Un maillot de bain sexy. Des vêtements aguicheurs. Est-elle prête à affronter une épreuve de cette importance? Techniquement elle l’a déjà fait mais là… On passe au niveau supérieur…

[Marishka Auschwitz]

Et dire qu’Alma croyait que sa prochaine nuit nocturne avec sa belle serait d’une performance bien supérieure aux précédentes. Pourquoi le pensait-elle ? Parce qu’elle s’était déchaînée avec Akane. De la baise brutale et aussi intense qu’une séance de cross-fit à en vomir partout par terre. Certes, l’image n’est pas érotique. Mais l’érotique ne fait pas partie de leur « contrat ».

Donc, Alma pensait qu’elle serait plus douce et qu’elle saurait ainsi mieux gérer le corps de sa partenaire. Si cela aurait peut-être été vraie… Bon, l’Alma Pride en devenir se sent ô combien honteuse. Croire que libérer la sauvagerie par terre allait lui permettre de faire entrer la douceur dans son lit. Elle était tellement loin du compte. Et il a fallu qu’Alma lui montre. Enfin, Alma-Verena. Enfin… bref !

Revenons à ce qui est en train de se passer dans cette chambre d’hôtels avec les deux Alma. Non, en fait, revenons rapidement à un point qui n’a pas été traité dans la réponse précédente : à savoir Abigail. Si la possibilité d’un harem devient de plus en plus crédible au vu de la possessivité et de la maîtrise qu’Alma obtient de son être… imaginer inclure Abigail paraît… aussi tabou que le sujet de l’inceste. En tout cas, Alma n’a jamais pensé à la demi-sœur de sa Liliane de cette façon. Tout comme elle n’a jamais pensé à mettre Giana dans son lit.

« Ta lingerie est superbe. Elle me va très bien. Je suis… oui, waouh. Ça me sculpte mon corps d’une façon… artistique ? Je ne crois pas que c’est le bon mot. Mais c’est parce que je n’arrête pas de penser à Liliane. C’est une artiste et… je blablate encore. Désolé. »

Ses doigts glissent sur sa peau. Enfin, la peau de Verena qui est dans la peau d’Alma et… Oui, compliqué. Elle sent ses muscles. Elle perçoit les différences d’épaisseurs, de dureté là où ses précédents combats ont laissé des cicatrices. Si les souvenirs qui lui reviennent pourraient réveiller d’anciens cauchemar de sang, de fuite et de peur de mourir. En réalité, Alma frissonne. Ce corps musclé. Cette peau régénérée par ce nouveau monde et les conseils de sa petite-amie.

« Je ne savais pas que ma peau était comme ça. Je l’ai toujours cru rêche. Pleines de cal ou de cornes. Je l’imaginais aussi dure que la couenne d’un rhinocéros. Surtout parce que je glissais sur celle de mon Soleil mais… en fait, je me faisais des idées. Encore. Je suis… oui, plutôt douce. Tout en étant ferme. C’est… agréable. »

Ses doigts continuent de glisser. Cette lingerie qu’elle porte. Ça aussi c’est magnifique. Ces entrelacs de haute qualité. Des motifs tirés du Vert. Est-ce que Verena a fait exprès de choisir ce modèle ? Probablement que oui. Mais Alma sait également que ce genre de motifs est très répandu. Même sur les œuvres d’arts, ce qui fait les cadres des tableaux, se sont généralement des lianes ou des formes stylisées de plantes grimpes qui tournent, s’entrecroisent et magnifient l’illustration centrale.

« Même si je parviens à me copier, je n’ai pas ce genre de lingerie chez moi. En fait, déjà, je ne comprends même pas comment tu as pu t’en procurer. Ah !... Je suis si conne décidément. Ton pouvoir de changeforme, évidemment. Oui, donc, je n’ai pas de lingerie comme ça. Et… je ne saurai pas où en acheter. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, t’entendre te dénigrer est tout sauf sexy alors un conseil, arrête. Et si tu n’as rien d’intéressant à dire, ne dit rien. Ça aussi ça tue l’ambiance et c’est franchement chiant. On a compris le principe. Tu n’es pas très femme, tu n’as jamais vraiment pris soin de toi et tu ne connais rien à ce domaine. Pas besoin de t’entendre blablater pour s’en rendre compte. Parce que là, vraiment, on dirait que tu me prends…

Pour une aveugle ou une conne. Moi je te le dis gentiment pour t’aider à t’améliorer. Imagine maintenant ce que Liliane endure sur une base régulière en étant avec toi. Fais ton monologue dans ta tête. Blablate dans ta tête. Et si c’est pertinent, exprime-le. Et pour  la lingerie, darling, tu vas aller faire les boutiques avec moi. Il est temps de mettre Alma en valeur. Correctement en valeur. Les designers de mode dont tu as parlé tout à l’heure…

Je me trompe ou elles font ce que tu demandes sans vraiment chercher à te challenger? Parce que clairement, elles ont dû voir chez toi le même potentiel que moi. Tu sais, darling, un corps parfait, sans marque, sans cicatrice, C’est un corps sans histoire. C’est souvent le corps de personnes qui n’ont pas été confrontées à l’adversité. Ton corps a du vécu, a quelque chose à raconter. Sois-en très fière. Si on te rajoute un sourire ravageur?

Darling, tu vas devenir une arme de séduction massive. Regardes ton visage, darling, regardes comme tu es belle quand tu souris, quand tu montres un visage positif. Tu es une belle femme darling mais tu as trop de mauvaise estime de toi pour briller convenablement. Mais maintenant, je suis là, darling. Et tu vas voir, tu vas adorer la Alma Pride. Et Liliane aussi. Darling, tu vas verser un océan de pétrole sur le feu de sa passion… »

Pour marquer advantage son point, « Alma » se lève et commence à danser de façon lascive. Non, ce n’est pas un strip tease. Cet honneur revient à Liliane. Mais Alma peut voir comment les mouvements font jouer ses muscles et comment sa vie de combattante lui a donné la souplesse et l’endurance pour prendre des poses plus acrobatiques ou plus impressionnantes. Liliane qui aime son physique musclé… Elle va tomber sous le charme encore plus, c’est évident. Oui, Verena peut être dure dans ses paroles. Mais elle guide Alma sur un chemin que ma fille adoptive n’aurait jamais envisagé. Elle veut vraiment faire en sorte qu’Alma puisse reconquérir Liliane. Puisse découvrir un autre type de puissance. Car c’est ce qu’Alma veut. Être la plus forte pour protéger sa petite amie. Savoir séduire, savoir obtenir ce qu’on veut rien qu’avec son corps et sans sexe…

Si ce n’est pas avoir du pouvoir, je ne sais pas ce que c’est. Alma a déjà, en vrac, une maitrise partielle sur le vert et le gris, une future maitrise du Rouge, ses talents de combattantes, plusieurs formations en arts martiaux et on rajoute la séduction par-dessus? Elle va devenir encore plus dangereuse, tant pour ses alliés mais surtout pour ses ennemis. Verena ne la ménage pas en tout cas. Elle ne compte pas lui faire de traitement de faveur. Alma ayant de l’orgueil, si elle se fait dire que son bla bla la fait passer pour une conne et que Liliane ne trouve pas ça sexy, je suis prête à parier qu’elle va assimiler le commentaire et changer sa façon de faire. Car Alma dispose d’une grande adaptabilité. C’est une grande force chez elle et elle peut en être très fière d’ailleurs. Quand elle décide de s’améliorer, elle décide vraiment de s’améliorer, elle ne fait pas semblant!

[Marishka Auschwitz]

Elle le sait qu’elle blablate. Elle le sait qu’elle psychote. Elle voudrait arrêter de faire toutes ces choses qui ressemble à de l’auto-destruction. Mais entre le dire et l’accomplir, il y a un fossé. Si ce n’est un abime. Est-ce à dire qu’Alma va simplement abandonner ? Oh que non ! La séduction est un art silencieux ? OK. Elle va fermer sa gueule.

Cette danse qu’Alma-Verena performe. C’est quelque chose de nouveau à ses yeux. Oui, elle sait ce qu’est danser. Oui, la danse est avant tout associé au strip-tease que lui a promis Liliane. Mais dans ce cas présent ? C’est autre chose. La danse a toujours fait partie de ses plaisirs inutiles que les moutons font pour faire passer le temps. Mais là ? Se voir soi-même bouger son corps de cette façon ?

*Waouh. Juste, waouh. OK. Je veux savoir faire ça. Cette version d’Alma est très intéressante ! C’est une version qui affiche une confiance sans limite. Ca me plaît à fond ! Je suis sure que je n’affiche ce genre de résolution farouche uniquement quand je combats. Et encore, ces derniers temps, avec toutes les merdes qui me tombent sur le coin de la gueule, je ne brille pas des masses… *

Alma n’est pas porté sur la danse, on se répète. Pourtant, à ce moment-là, une courte vidéo lui revient en tête. Elle a passé du temps sur internet. Comme n’importe qui, elle s’est déjà perdu d’une vidéo à une autre. Comme ses associations d’idées, y trouver une logique relève parfois d’une des épreuves d’Hercule. Et donc, Alma repense à une femme rousse sur talons. Une certaine Blackburn. Elle se souvient du nom. Elle l’avait trouvé intense. Mais aujourd’hui, elle repense à ce que cette femme lui avait fait ressentir. Aucune autre danse ne l’avait « éclaboussé » de cette façon. Il y avait un truc dans ces déhanchés. Plus que la danse, c’était ce sourire. Ce plaisir qui exhalait de cette rousse. Oui, la danse en elle-même ne suffit pas. Ce n’est qu’un enchaînement de mouvements (certains carrément débiles…). Mais quand il y a une mentalité et, comment a dit Verena déjà, un sourire ravageur ! Alors l’alchimie fonctionne !

[HRP : lien de la vidéo en question : https://www.youtube.com/watch?v=cVaIPF7xnQg&ab_channel=DailyDancerDiet]

Le sexe ne semble plus être au programme. Tout du moins, l’heure en a été repoussé. Alma veut apprendre. Alors elle commence à essayer de reproduire les mouvements de sa nouvelle professeure. C’est brouillon. Ce n’est pas souple, plutôt mécanique. Mais il y a une différence majeure : Alma ne copie pas une femme quelconque. Alma copie Alma ! Et ça change tout. L’apprentissage est étonnamment plus simple. Non pas qu’elle va tout retenir « magiquement ». Mais c’est grandement simplifié.

*Plus… Plus. Plus ! Ce n’est pas assez. Je ne peux pas me contenter de ce que je vois. Je dois métier son attention ! Je dois surprendre Verena ! Je dois voir sur son visage un sourire ou un éclat dans ses yeux. Quoique ce soit qui lui prouve que dépenser du temps pour moi n’est pas une perte de temps. *

Alma ferme les yeux. Elle repense à cette vidéo de Blackburn. Sa main droite oscille. Ses doigts se mettent à claquer à un rythme. La danse n’est pas loin des arts martiaux. La capoiera (si elle ne dit pas de bêtise), a été l’invention d’un art martial sous couvert que c’était une danse. Bref, il y a des liens. Donc Alma a les yeux fermés et laisse son corps trouver un rythme. Cette Blackburn avait des talons. C’était aussi une révélation. Les talons n’étaient pas une gêne pour courir. Les talons étaient un artifice de séduction. Alors Alma se retrouve sur la pointe des pieds à singer des talons.

Et la magie fait son effet pour un court moment. L’espace d’un instant, Alma touche du bout des doigts Alma Prie. Elle s’immerge dans la danse. Quelques mouvements. Une énergie positive. Un sourire lumineux sur son visage. Et…

Tout disparaît. Peu importe la raison. Peu importe que ce soit son tibia qui a rencontré le pied du lit ou que l’ancienne Alma trouve soudainement ça débile. Quand elle ouvre les yeux, elle découvre que son rythme cardiaque a augmenté. Elle découvre aussi qu’il y a une puissance dans la danse. Elle fixe intensément Alma-Verena. Elle s’est promis de fermer sa gueule. Alors c’est le seul moyen de lui transmettre ses remerciements.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Pas mal, darling, pas mal… Pour un premier essai en tout cas. Je suis ravie de voir que tu peux suivre les conseils des personnes âgées. Il y a tant de jeunes qui ne veulent plus rien écouter… Tu commences à comprendre que bien des choses que tu considérais comme inutiles ou futiles ne le sont pas tant que ça, je me trompe? Et puis tu sembles avoir un don pour apprendre vite donc… C’est excellent. Ceci dit…

Je suis curieuse, darling. Si tu veux séduire ta Liliane, il va aussi falloir penser à autre chose. Comment tu t’en sors côté préliminaires. Comment tu la caresses, la cajole, la câline, l’embrasse. Comment tu la fais se sentir choyée, désirée, le petit trésor d’Alma. C’est très important, darling, de ne pas penser et passer juste au sexe. Même dans la nature, les animaux se font la cour. Tu veux, séduire Liliane, va séduire Liliane. »

L’espionne ne donne pas vraiment le temps à Alma de répondre. Elle l’a félicité, encouragé et est prête à lui enseigner une autre leçon. Et donc, « Alma » embrasse Alma mais ce n’est pas juste un baiser, c’est aussi le faire plus lentement pour qu’Alma puisse assimiler l’intention, l’intensité, la technique, même. Comment va-t-elle apprendre, sinon? Facile. Elle ne pourra pas, tout simplement. Alma sent son corps être caressé par des mains expertes, chaque caresse stimulant une zone précise, causant une réaction plaisante. Il y a encore quelques semaines de cela, Alma aurait ri en disant que les préliminaires sont une perte de temps. Mais… Quand une experte vous montre comment faire… Et que cela fait partie d’un tout plus grand… Est-ce si inutile que cela? Chose certaine, l’expérience est loin d’être désagréable et comme tout ce que Verena fait ce soir…

Cela a un but… Éducatif? Joindre l’utile à l’agréable, au fond. Mais plus encore, n’est-ce pas une excellente façon de motiver Alma à vouloir en apprendre plus? Si c’est la motivation qui peut manquer, là, clairement, ce n’est pas le cas. Car elle veut essayer de reproduire ou faire ce que Verena lui montre. Elle veut atteindre la Alma Pride. Et c’est beaucoup plus facile pour elle d’atteindre Alma Pride que Alma Prime. Car là, on parle de l’aider à s’améliorer elle, apprécier ce qu’elle a à offrir. Et tant pis si cela part d’un désir narcissique. L’essentiel reste le résultat final. Et le résultat final, s’il continue de prendre forme comme maintenant, va donner une badass qui accepte de faire ressortir son côté féminin malgré tout. Et être féminine ne veut pas dire être faible ou porte des jupes, des robes, des souliers ou des accessoires encombrants, non. C’est un cliché stupide, en fait.

C’est un entrainement très différent de ce qu’elle fait avec Giana. Car ici, Alma regarde Alma. Regarde, comme on l’a dit, son propre corps. Et si Verena fait quelque chose qu’Alma ne sait pas faire pour le moment, c’est qu’elle sait qu’Alma sera en mesure de le faire. Après sa démonstration sur les caresses et les baisers, l’espionne donne un « devoir » à faire à Alma. « Embrasse-moi, darling. Montre-moi de la façon la plus narcissique qui soit comment tu t’aimes », dit la rousse. Si Alma pense à embrasser Liliane, elle ne sera pas capable d’assimiler les bases. Liliane est le boss de fin. Elle doit commencer par quelque chose de plus familier. Et puis du reste, vous en connaissez beaucoup des personnes avec un penchant narcissique qui ont la chance d’avoir une telle opportunité? Allez Alma, pour une fois qu’être tournée vers ton nombril va te rapporter quelque chose de positif!

[Marishka Auschwitz]

C’est comme une transe. Depuis qu’elle a arrêté « d’ouvrir sa grande gueule », Alma a été obligé de se concentrer sur l’apparence et les ressentis. S’observer/observer Verena. Parce que c’est la même chose et deux choses différentes à la fois. Au fur et à mesure que le temps passe, elle s’immerge dans une espèce de rythme lascif. Alma-Verena la caresse. Alma essaie de faire la même chose. Ce n’est pas à la même intensité. Alors elle recommence. Ou est-ce qu’elle a été la réceptrice ? Le narcissisme atteint un point tel que les deux corps se mélangent pour n’en former qu’un à deux têtes. Tellement de phrases compliquées semblait tout droit issu d’un trip aux herbes hallucinatoires. Alors que la réalité des corps est si simple.

Oui, Alma ressent et essaie de faire ressentir. Une caresse à cet endroit lui permet de savoir ce qu’elle doit faire ressentir à l’autre. Alors elle essaie. Elle peut se jauger (de là à parler de mettre des notes, il n’y aurait qu’un pas à franchir). Mais le principe est qu’Alme s’entraîne. Elle y prend beaucoup de plaisirs. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé avec un concept tel que « des préliminaires ». Mais Verena est une experte. Elle sait y faire. Et donc, Alma s’entraîne avec une motivation renouvelée.

Et arrive le moment de l’épreuve. Elle doit s’embrasser. De la façon la plus narcissique. Elle ne comprend pas. Et en même temps, ça devrait être la chose la plus naturelle au monde. S’embrasser pour se démontrer son amour. Il y a une pureté quasi célestiale dans cet acte. Qui flirte avec une sorte de tabou de l’inceste, certes… Mais Alma ne parle plus. Alma ne prend pas le temps de psychoter. Verena a fait en sorte d’appuyer sur tous les boutons nécessaires pour placer la « machine » Alma dans une disposition à toucher du doigt Alma Pride.

La première tentative est bestiale. Alma rue sur les lèvres adverses. C’est presque un retour à Marischka. La gothique agressive d’un monde sombre. Le genre de baiser qu’elle pourrait échanger avec Akane. Mais le truc est qu’elle s’embrasse elle. Et par ce bizarre tour de l’esprit, avec son cerveau qui s’automanipule en embrassant une espèce de copie meilleure que l’originale. Alma SAIT. Ce n’est pas ainsi qu’elle doit procéder.

Alors elle change de tactique. Ses mains n’agrippent plus la tête comme si les lèvres récipiendaires étaient une victime. Alma fait glisser ses mains sur le visage d’Alma-Verena. Elle introduit de la douceur. Des caresses. Ce genre de choses qu’elle a découvert dans le lit avec sa Liliane. Mais… ça ne suffit pas encore. Ça manque de… quelque chose. C’est une reproduction, voilà. Ce n’est pas Alma. Ce baiser et ces douceurs, ça ne porte pas la « signature Alma ».

*Sauvagerie et douceurs… Etre violente et fragile ? Etre intense ! Et amoureuse ! Quelque chose dans ce goût-là. *

Alma entre dans le troisième round. Le troisième et inévitable dernier essai avant de rendre sa copie et de recevoir la note à son « devoir ». Sa main agrippe les cheveux d’Alma-Verena par derrière. Elle les tire mais sans chercher à blesser. Pour être bousculée. Pour se sentir possessive et possédée, selon quelle version d’Alma ressent. Puis ce sont les baisers. Mais ça n’en est pas vraiment. Il n’y a que les commissures qui sont touchés. Alma a appris qu’il fallait créer le désir. Comme un feu de camp. Préparer le petit bois. Jeter les étincelles. Souffler pour embraser le tout. Tout cela prend du temps, des étapes. Alma l’intègre. C’est pour cette raison qu’elle embrasse sans embrasser les lèvres. Qu’elle titille. Qu’elle violence d’une main et caresse de l’autre. Et finalement, les lèvres se posent contre les lèvres.

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Pas mal, darling, pas mal. On sent clairement l’amateurisme et le réflexe de se rabattre sur ce qu’on connait, suivi d’une imitation de ce qu’on a observé mais tu as fini par trouver ton propre style et c’est le plus important. Je suis fière de toi. Tu apprends vite et tu ne te décourages pas. Tu peux parler, darling. Juste faire attention à ce que tu dis. En fait tu n’auras pas le choix de parler, darling. C’est l’heure de l’autocritique.

Et je veux du constructif, darling. Te dénigrer est facile mais ce n’est pas le but de l’exercice. Qu’est-ce que tu peux améliorer. Qu’est-ce que tu veux améliorer. Et pourquoi. Qu’est-ce que tu voudrais apprendre, approfondir. Tu as touché Alma Pride, darling. Ne l’as-tu pas senti? Pendant un instant, toi ou ton double étaient indissociables. Il n’y avait qu’une Alma, Alma Pride. Je suis une experte, je sais de quoi je parle… »

Verena se montre encourageante. Elle souligne les progrès d’Alma. Sans nécessairement flatter son égo, elle lui donne la confirmation qu’elle va dans la bonne direction. En ce qui me concerne, je préfère féliciter uniquement le résultat final mais… Chacun son truc. À mon avis, c’est féliciter dans le vent. Quelle fierté, quel accomplissement y a-t-il à tirer de juste… Avoir accompli un exercice, en fait. C’est probablement pour cette raison que Verena excelle en relations humaines et moi non. Si son approche fait qu’Alma s’améliore, tant mieux. Si je me rends compte que c’est une perte de temps, je risque de vouloir lui en parler. C’est vrai, par contre, qu’Alma a besoin d’améliorer son estime d’elle. Pas son égo. Il est déjà bien assez gros comme ça. Mais elle devrait effectivement prendre plus de fierté dans ce qu’elle fait. C’est indéniable.

Verena utilise également une méthode qui semble intéressante. Au lieu de lui dire directement ce qu’elle a fait de bien ou de mal, elle encourage Alma à faire sa propre analyse de la situation. Et une fois qu’Alma l’aura fait, là elle va y aller de ses propres observations et voir où les opinions divergent. Je suppose que cela peut avoir du bon mais avec une experte du psychotage comme Alma, je me demande si cela ne va pas devenir plus de problèmes qu’un résultat concluant. Mais bon. Attendons encore de voir. Peut-être que je tire trop rapidement des conclusions et qu’Alma va amener quelque chose de constructif également. Elle pourrait encore me surprendre. En même temps, c’est pour son potentiel d’évolution que je l’ai initialement recrutée dans mon plan. Bien avant de décider d’en faire ma fille adoptive. Mais ça, c’est une autre discussion pour une autre fois.

Naturellement, et on peut s’en douter, Verena ne va pas laisser ma fille adoptive penser dans des conditions optimales. Oh non. Comme si la rousse, qui pour le moment a les traits d’Alma, faisait les choses comme les autres. Alma doit se concentrer tout en recevant des caresses très intimes de la part de sa mentore. Et elle ne peut pas vraiment lui dire d’arrêter parce qu’elle n’arrive pas à se concentrer, ce serait un aveu de faiblesse. En fait non, elle peut parfaitement le dire mais… Voir mention précédente. J’ai quand même mes doutes qu’Alma serait capable de reconnaitre, d’admettre une faiblesse de cette taille. Ce qui suppose que Verena veut que ma fille adoptive se retrouve en position défavorable… Mais dans quel but, pour enseigner quelle leçon? Telle est la question. Verena est pleine de surprises, même pour moi. Alors de tenter d’avoir le fin mot avec elle…

[Marishka Auschwitz]

« Je… »

C’est très bien de redonner la parole à Alma mais… elle ne sait pas quoi dire en fait. Elle s’est tellement disciplinée à fermer sa grande gueule, à endiguer les vagues de psychotage, qu’inconsciemment elle ne s’autorise plus à dire quoi que ce soit. Elle ne veut rien saboter de tous les efforts qu’elle a fournis. Car, si Verena l’a énervé un instant à lui parler d’amateurisme, elle a surtout été flatté par tous ces commentaires.

Cet éclat dans ses yeux. Ce sourire malicieux. Et dire que c’est son propre visage qu’elle observe ! Cette Alma est tellement… sexy ! Il n’y a aucune guerrière dans ses traits. C’est une femme de cette planète. Une femme capable d’utiliser les mots, le langage invisible et son corps. Et cette femme ne lui parait plus si inatteignable. Incroyable !

« Je pense que je voudrais faire toutes les positions du Kamasutra avec ma Liliane. Mais je sais que ce n’est pas ça que je devrai dire. Je veux dire, ce serait bien pour moi. Pas pour Liliane. Bien pour moi car ce serait un accomplissement. Mais ça ne serait que ça. Avoir fait toutes les positions, c’est bien. Mais ce n’est pas ça qui fera de moi une bonne petite amie et qui rendra mon Soleil heureux. Oh putain oh putain oui oui oui ici c’est l’endroit ! »

Elle déteste tellement Verena ! Voilà que son corps se crispe. Ses yeux se lèvent. Ses lèvres se pincent l’une l’autre. Verena est une succube ! Un monstre de sexe tout droit venu des enfers avec ses cheveux roux et ses délicieuses tâches de rousseur. Bordel qu’elle est douée ! Enfin, Alma est douée ? Alma pourrait être aussi douée que ça, oui ! Mais actuellement, c’est Alma-Verena, pas Alma Pride. Bordel que cette situation est compliquée. Tout psy en formation qui soit pourrait en fait son sujet de thèse.

« Je suis incapable de m’améliorer toute seule. Et non, je ne vais pas me dénigrer. Si je dis ça, c’est parce que je crois avoir une idée derrière la tête. Tout à l’heure, j’ai copié comme tu as dit ce que j’ai expérimenter. La violence d’Akane. La douceur de Liliane. Tout ça pour essayer d’y trouver ce que je suis moi au-dedans. Alors… et puis il y a toi qui est moi. Bref ! Ce que j’essaie de dire, je crois, c’est que je suis le genre de femme qui a besoin d’expérience. Si je suis aussi bonne guerrière, c’est parce que j’ai affronté cent guerriers différents avec chacun leur style. J’en ai retiré ce que j’avais besoin, ce qui me correspondais. Et j’ai créé mon propre art martial. Plus ou moins. Ça a encore changé en arrivant sur ce monde. Mais le résultat est le même. »

Alma a parlé d’une seule traite en fixant très intensément Alma-Verena. Mais elle n’a pas fait que cela. Sa main a emprisonné le poignet de sa tortureuse de délices pour qu’elle cesse de jouer avec son système nerveux. Avec ses points de plaisir. Oui, Alma a « perdu » cette bataille. Elle n’a pas été capable de goûter au plaisir tout en essayant de créer quelque chose de constructif.

Et donc, il semblerait qu’Alma la possessive revienne au triple galop avec une idée… stupide ? Elle galère déjà à partager son intimité avec trois femmes. Et elle est en train de dire qu’il faudrait qu’il y en ait davantage encore pour donner naissance à Alma Pride dans le but de satisfaire sa seule et unique ? Quel raisonnement tortueux. Quelle personnalité compliquée. Mais diablement intéressante !

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Darling, des fois, tu as des réflexions qui me rappellent une Verena bien plus jeune. Je suis agréablement surprise. Tu as réalisé toute seule quelque chose que le commun des mortels refuse de voir ou de reconnaitre. La séduction, le sexe, sont des choses comme les autres. Si on veut devenir meilleur dans quelque chose, il faut se pratiquer, essayer différents styles. Digne d’Alma Pride cette réflexion. »

Verena décide de récompenser l’effort d’Alma en la touchant comme on ne l’a jamais touché. Alma se découvre des zones érogènes qu’elle n’aurait jamais imaginé. Elle en est réduite à ne plus être capable de réfléchir pendant un moment et sa faculté de parole a également été temporairement suspendue. Et comme dans bien des choses, la super espionne maitrise son sujet à la perfection et là où le profane en aurait trop fait et aurait gâché l’expérience, elle s’arrête juste au bon moment, au sommet de la sensation, pour qu’elle reste, écho d’un plaisir interdit mais ô combien délicieux. Et au travers cela, bien sûr, une leçon pour Alma. Toujours être à l’écoute de son ou sa partenaire. Et cela inclus son corps. Oui, à bien des égards, on peut sans conteste comparer Verena à une succube. Et ce n’est pas elle qui irait protester, elle trouve même cela très amusant..

« Dans ce cas, darling, si tu es vraiment désireuse d’apprendre, je t’amènerai à la House Of Sins. Des courtisanes d’élite. Certains vont dire prostituées de luxe mais clairement, ils ne connaissent rien. C’est tellement plus que cela. Tu sais darling, parfois, savoir toucher le cœur de ta belle, ce n’est pas de l’embrasser ou de lui faire l’amour. Non. C’est d’être là pour elle et de l’écouter avec compassion. Compréhension.

Et mes amies peuvent t’aider à maitriser divers arts qui vont justement de l’écoute active à la séduction en passant par les massages, la cuisine et le sexe. C’est tout un autre univers dont tu n’as qu’effleuré la surface, darling. Si tu veux apprendre, elles veulent t’enseigner. Tu vas en apprendre, des styles différents, darling. Je te le garantis. Et si tu es curieuse d’essayer des choses moins conventionnelles, tu peux demander aussi. »

Ah donc Verena était on ne peut plus sérieuse. Elle est très fière de la réaction d’Alma et elle compte bien l’aider à progresser dans cette voie. Sur le fond, je n’ai pas de problème. Sur la forme… Alma est supposée devenir un quart de déesse et apprendre à séduire Liliane me semble une colossale perte de temps. Mais je connais ma fille adoptive. Si je manifeste ma désapprobation, comme la sale adolescente bornée qu’elle est parfois, elle va le faire quand même rien que pour me défier. Alors je ne vais rien dire et espérer qu’elle n’oublie pas son véritable objectif. Et dire qu’il y en a qui pensaient naïvement que tout dans cette soirée à l’hôtel tournerait autour du sexe. Il y a eu beaucoup d’attouchements et de préliminaires, forcément car Verena apprend à Alma à séduire. Mais du sexe? Aucunement. Enfin. Définitivement pas pour le moment c’est certain.

« Je suis curieuse, darling. Tu commences à élargir tranquillement tes horizons. Avant de penser à Liliane, qui est dans un futur proche, je me demande. Qu’est-ce que tu aurais envie de te faire? Tu as l’occasion unique d’expérimenter avec la forme ultime de narcissisme. Se séduire, se faire l’amour. Il doit bien y avoir quelque chose que tu aurais envie de faire que tu ne ferais pas avec Liliane, je me trompe? »

[Marishka Auschwitz]

Ca l’emmerderait presque… Tous ces compliments qui lui font plaisir. Alma ne voit pas Alma-Verena en face d’elle. Elle voit uniquement Verena. Qui est cette femme qui, déjà, a une si folle importance ? Pourquoi cherche-t-elle à bien faire les choses pour elle ? Certes, Alma et son égo « travaillent » d’abord dans son sens nombriliste pour ne jamais stagner. Mais être comparée à une jeune Verena ? Ca lui fait plaisir ! Elle qui ne veut ressembler à personne et être unique : ça lui fait plaisir d’être un peu comme la super espionne.

« OH PUTAIN DE M... !... »

Ce POINT ! Quelle magie démoniaque est-ce là ?! Est-ce que quelqu’un l’a déjà autant rapproché du fameux septième ciel ? N’est-ce pas ironique que celle qu’elle surnomme la succube soit celle qui l’emmène au plus proche des chants des anges ? De toute façon, tout le corps d’Alma est paralysé par la jouissance. Impossible de dire ou de faire quoi que ce soit. Si paralysé revêt désormais cette nouvelle définition, elle signe n’importe quel contrat dès maintenant !

Alma respire plus fort qu’elle voudrait l’admettre. Et alors qu’elle reprend le contrôle (surtout de ses émotions et d’un certain sang-froid ; parce qu’il est impossible de ne pas rester « chaude » avec Verena) : elle écoute. Et elle ne va pas se mentir à elle-même : fréquenter cette House of Sins semble délicieux. D’ailleurs, elle arbore un tel sourire que cela se voit qu’elle se projette déjà dans cette nouvelle voie d’évolution. Il y a seulement un domaine qui modifie son expression : la mention de la cuisine. Cuisiner ? Vraiment ? Elle doit apprendre à nouveau à faire à manger ? Mais pourquoi ? Ca semble tellement débile… Mais si Verena le dit, si ça lui permet de prendre totalement corps dans Alma Pride : alors elle apprendra ça également.

« Quelque chose que je voudrais me faire ? A moi seulement et pas à mon Soleil ? Euh… »

Est-ce que Verena parle de pratiques hard ? A moins que ça ne soit l’utilisation de sextoys extrêmes ? Ou peut-être encore des formes de fétichismes bien trop étranges ? Non, décidément, rien ne vient à l’esprit d’Alma. Il faut dire aussi que vivre des manèges russes sous l’expertise des doigts agiles de Verena fout « un peu » le bordel dans sa tête.

« Il y a peut-être quelque chose mais… c’est plutôt embarrassant. Et je pense aussi que c’est hors-sujet. Mais… peut-être que je devrais quand même le faire. Vu que j’en ai l’occasion. »

Alma étreint Alma(-Verena). Pas une prise de soumission : un vrai câlin. A cet instant, l’aura autour de la badass fond littéralement. Toute la couche de crasse qu’elle a patiemment accumulé à résister à toutes les merdes de la vie. Toute cette saleté qui s’est transformé en cicatrices, cornes et principalement armure. Tout ça tombe et laisse une jeune femme complètement à nue. Métaphoriquement parlant. Elle se sent si FAIBLE à cet instant. Presque comme une nouveau-née.

« Je t’aime, Alma. »

C’est bateau ? C’est gnangnan ? Certes, ça l’est. Mais Alma la badass, Alma la guerrière, Alma la saboteuse fait cet effort. Ce n’est pas comme affronter un dragon. Mais il y a certainement une prise de risque à être si transparente.

« Tu as eu une vie de merde. Tu as eu des parents à chier. Mais tu as un nouveau toit. Tu as une copine formidable. Une nouvelle mère. Une nouvelle famille. Tu as parfaitement le droit de t’aimer, Alma. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:


Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Verena a l’air particulièrement satisfaite. Le fait qu’Alma dise qu’elle s’aime… Elle est déjà narcissique, qu’est-ce que ça change? Ah c’est le contexte qui est important? Le fait qu’elle se donne, s’autorise une seconde chance? Si vous le dites… En ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas en quoi c’est une bonne chose ou même… Utile. Mais s’il y a bien une chose que je sais, c’est que je n’ai pas recruté Verena pour ses beaux yeux. Si elle pense qu’elle tient quelque chose pour rendre ma fille adoptive meilleure… Même si cela n’a aucun sens à mes yeux… Soit. Laissons-la faire et on va voir les résultats. C’est vrai, par contre, que c’est la première fois que je vois Alma si vulnérable. L’espionne félicite Alma encore une fois sans dire pourquoi elle la félicite, comme si c’était l’évidence même. Tout ce qu’Alma a besoin c’est d’entendre… Bien…

L’approbation dans la voix de l’espionne. « Reste dans cet état plus vulnérable, darling, et dis à ces personnes qui partagent ta vie ce que tu penses vraiment ». Drôle d’exercice, on me dira et peut-être plus proche de la psychologie mais si cela produit des résultats… Pourquoi pas? Donc par qui Verena va-t-elle commencer? Liliane? Ce serait logique. C’est la petite amie d’Alma. Celle qui compte le plus à ses yeux. Ou non, ce serait une très mauvaise idée. Liliane devrait être gardée pour la fine. Alors qui? Pas Abigail, elles ne sont pas encore assez proches… Ok. D’accord. Je peux dire sans mentir que si on m’avait dit un jour que je verrais une telle chose, je me serais mentalement préparée avant. Non, on ne parle pas du corps puissant et musclé d’Akane nu. On parle de celui de Giana. Et c’est tellement… Étrange… Car Giana est toujours si… Froide. Si… Clinique. Analytique.

Mais la Giana que regarde Alma dans sa « glorieuse » nudité est plus… Tiède? Elle n’a pas toute la chaleur humaine des autres femmes dans la vie d’Alma mais en même temps elle semble moins… Machine? Et en quelque part, Alma peut le voir comme une évolution logique car elle sait qu’elle a réussit à faire certains progrès avec la cyborg. Giana est moins insultante. Moins méprisante. Même que parfois, il y a comme le fantôme d’une émotion humaine… Et dans la vision d’Alma Prime, Giana était bel et bien là, dehors avec les autres. Ce qui veut dire une évolution, autrement il y aurait un drone et elle serait terrée dans son laboratoire. Antisociale décrit bien la cyborg actuellement. Mais plus perturbant encore, comment une femme si petite et avec si peu de forme peut être… Désirable? Je ne dirai certainement pas sexy. Pas avec un tel corps. Mais vu sous cet angle… Bah…

Verena n’exagère ou n’accentue rien. En se basant sur ce qu’elle voit, elle peut « reproduire » la version Pride d’une personne. Et oui, Giana, aussi improbable que ce soit, pourrait ressembler à ce qui se trouve devant Alma. « Giana » regarde Alma d’une façon très analytique… Mais complètement différente. En général, Giana se contente de regarder Alma parce que c’est ce que les normes sociales demandent. Là, elle détaille le corps d’Alma d’une façon analytique mais pas clinique. Pas… Chaste… Et je ne sais pas si on peut parler de perversion, déviance voire de trouble mental mais… Se faire ainsi désirée par la reine de glace en personne, la très lunaire Giana… Il y a quand même un sentiment de fierté, non? Ou pas du tout, je ne suis pas Alma, peut-être qu’elle est en train de paniquer sévèrement aussi. « Tu as quelque chose à me dire? » demande la fausse Giana…

[Marishka Auschwitz]

Une alerte sonne ! Elle n’aime pas du tout la phrase de Verena. D’abord parce qu’elle déteste être vulnérable. S’avouer qu’elle s’aime est différent de réaliser que c’est dû au fait d’avoir fait tomber toutes les barrières. Et c’est quoi ce bordel concernant son entourage ? Elle n’a rien de spécial à leur dire ! Elle ne veut pas leur parler. Enfin, pas plus que ça… Pas alors qu’elle partage une espèce de soirée mi sexuelle mi entraînement.

*Sérieusement ?! Giana ?... *

« Mais que-… ?! »

Giana lui parait si petite. Ce corps si fin. Cette peau si blanche. Ces petits bouts de seins qui ressemblent au début du changement du corps d’une adolescente vers celui d’une femme. Giana n’est définitivement pas une femme fatale. Mais ce regard ? Cette attitude ? Ce n’est définitivement pas une machine qui se fout éperdument du sexe. Et s’il est question de sexe, il est aussi question de sentiments. Ce qui est un « paramètre à supprimer car inutile ». Tout du moins, c’est ce genre de connerie que la Cyborg dirait à son habitude.

« Ne deviens pas une machine. S’il te plaît. »

Verena voulait qu’elle dise la vérité à Giana ? Voilà qui est fait. Elle lui a aussi dit de faire bien attention à ne pas parler pour ne rien dire. Alors elle pense s’arrêter là. Après tout, c’est une synthèse parfaite, non ? Ne pas dire à une cyborg de se transformer en machine. Ca signifie donc le contraire, qu’Alma veut que Giana ressent des trucs. Peu importe quoi.

Alma ne peut alors s’empêcher d’effleurer la peau blanche. La pulpe de ses doigts se posent sur la clavicule et descendent. Ses petits tétons érigés, il n’y a définitivement rien de froid et métallique. S’ils sont capables d’éprouver de la chaleur, alors peut-être qu’ils pourraient donner du lait ? Outil indispensable à toute femme qui veut donner la vie.

Cette situation est définitivement bizarre. La différence de taille ferait pencher le mental d’Alma pour voir Giana comme la petite sœur qu’elle n’a jamais eu. Mais cette nudité et cette atmosphère dans la chambre élimine de facto le facteur famille. Pourtant, Alma n’avait jamais pensé à Giana comme une amante. Le compromis idéal serait d’imaginer une espèce de sextoy méga évolué mais… ce serait réduire Giana à un vulgaire outil. Et elle lui a dit de tout son cœur qu’elle ne voulait pas qu’elle devienne une machine.

« Tu es énervante. Tu es même carrément chiante. Mais s’il fallait que je traverse la planète pour aller sauver ta petite paire de fesses : je le ferai. Je retournerais même te chercher entre les griffes de mes pseudo-parents sur mon monde de merde. Tu es une chieuse, Giana. Mais tu es la mienne. Tu es une sorte de rivale qui me pousse toujours à faire davantage. J’ai cette volonté de m’améliorer. Mais avec toi ? C’est différent. Mais c’est surtout efficace. »

A nouveau, Alma enserre dans ses bras Verena transformée. Est-ce que Liliane la câlineuse aurait tant influencé Alma la guerrière ? En tout cas, ça permet de ressentir la chaleur de la peau de Giana. Son humanité. Ce petit feu si faible qui s’éteint au fur et à mesure que les implants technologiques remplacent les organes. Mais, tel le radeau de Thésée, à quel moment Giana cessera d’être Giana ? Alma n’en sait rien. Et ça la fait soudainement flipper !

« Ne me quitte plus jamais. Et je te promets de veiller sur ta petite flamme. Tu dois me faire confiance. J’ai une Vision à accomplir. »