Shayne est partie. Comme ça. Sans prévenir.
Alma se sent stupide. Elle aurait dû s’en douter. Et maintenant elle se retrouve seule avec cet inconnu d’employé.
Employé : « Je suis prêt, on peut y aller ! »
Et il a de l’énergie à revendre… Exactement ce qu’Alma ne veut pas subir. Elle aurait aimé qu’il soit silencieux et qu’il la guide rapidement chez sa sœur pour terminer cette tâche sociale. Mais non. Il aime papoter. Il prend plaisir à tourner à droite pour lui montrer un lieu qu’il aime bien, un graffiti caché ou encore une main sculptée qui sort d’un mur parce que, lubie d’un artiste urbain. L’employé fait des tours et des détours. Il pense que c’est une bonne chose de jouer les guides. De toute façon, Alma ne dit rien. C’est que ça doit lui plaire ! En tout cas, c’est ce qu’il pense. Pas elle…
Employé : « Voilà. On est arrivé chez ma sœur. »
Il pousse une petite barrière en bois. Les deux longent un petit couloir d’herbe entre le mur de la maison et celui d’une haie de laurier bien taillé. Alma laisse glisser sa main sur les feuilles et prend la température du lieu. Effectivement, la sœur de l’employé passe beaucoup de temps dehors. Elle répand son amour dans son petit domaine de Vert à elle.
Employé : « C’est ici. Alors, c’est très propre et bien entretenu. Mais je me suis dit que vous pourriez faire passer son jardin au niveau suivant. Vous voyez ce que je veux dire ? »
« Oui, oui. »
Elle prend tellement sur elle. Elle sait qu’elle devrait parler davantage. Faire des phrases avec sujet/verbe/complément. Donner le fond de sa pensée. Etc. Etc… Mais c’est au-dessus d’elle. Aujourd’hui, elle est à la limite de ses capacités sociales.
Devant elle se trouve des rangées bien alignées, bien parallèles les unes aux autres. Une rangée de légumes puis une rangée de fleurs. Une rangée de légumes puis une autre de fleurs. Encore et encore. Alternance de choses à manger et de plaisir coloré pour les yeux.
*Qu’est-ce que je fais pour honorer mon statut de « Saintes aux plantes » et comme « cadeau » ? Je n’en ai aucune idée. *
Genou au sol, paumes contre l’herbe puis yeux fermés. Alma n’a pas besoin de tout ce simulacre pour faire appel au Vert mais elle se dit que c’est une bonne chose pour donner du poids à sa prestation. Elle est tombée sur des vidéos de magicien qui faisaient pleins de gestes inutiles. Elle a voulu comprendre et a trouvé la réponse. Aujourd’hui, elle fait comme le magicien.
Alors chaque rangée émerge du sol. Certaines à cinquante centimètres. D’autres à un mètre. D’autres encore à un mètre cinquante. Une alternance plaisante à l’œil. Mais ce n’est pas tout. Là où on pourrait s’attendre à de la terre brune et moche, Alma utilise son pouvoir. Les racines poussent. De nouveaux bourgeons poussent. Sur chaque côté émergé. Bientôt, très vite, ce sont des murs de salades et de carottes. Ce sont des murs de roses et de lilas.
« Ta sœur va être contente de voir ça ? »
Employé : « Waouh ! Mais… juste, waouh, en fait ! »
« Je prends ça pour un oui. Donc j’ai fini ici. Pas besoin de me raccompagner. Je sais où se trouve la sortie. »
Alma s’en va. Avant de disparaitre derrière l’angle mort, elle se retourne pour un dernier effort social.
« Et bon anniversaire à ta sœur. »
Et là elle disparait de cette maison touchée par la « Sainte aux plantes ».
*Bon. Il ne me reste plus qu’à rentrer chez moi. Dans mon petit nid douillet comme l’a appelé Shayne. D’ailleurs, en pensant à elle, est-ce que je dois la contacter ? Honnêtement, je n’en ai pas envie. J’ai juste envie de me couper du monde. D’être toute seule chez moi. Oui, je n’ai pas l’énergie pour une nouvelle épreuve de Shayne ou d’un autre inconnu. Je vais rentrer rapidement chez moi en évitant tout le monde. Quitte à faire des détours et à arriver tard. *
Alma se sent stupide. Elle aurait dû s’en douter. Et maintenant elle se retrouve seule avec cet inconnu d’employé.
Employé : « Je suis prêt, on peut y aller ! »
Et il a de l’énergie à revendre… Exactement ce qu’Alma ne veut pas subir. Elle aurait aimé qu’il soit silencieux et qu’il la guide rapidement chez sa sœur pour terminer cette tâche sociale. Mais non. Il aime papoter. Il prend plaisir à tourner à droite pour lui montrer un lieu qu’il aime bien, un graffiti caché ou encore une main sculptée qui sort d’un mur parce que, lubie d’un artiste urbain. L’employé fait des tours et des détours. Il pense que c’est une bonne chose de jouer les guides. De toute façon, Alma ne dit rien. C’est que ça doit lui plaire ! En tout cas, c’est ce qu’il pense. Pas elle…
Employé : « Voilà. On est arrivé chez ma sœur. »
Il pousse une petite barrière en bois. Les deux longent un petit couloir d’herbe entre le mur de la maison et celui d’une haie de laurier bien taillé. Alma laisse glisser sa main sur les feuilles et prend la température du lieu. Effectivement, la sœur de l’employé passe beaucoup de temps dehors. Elle répand son amour dans son petit domaine de Vert à elle.
Employé : « C’est ici. Alors, c’est très propre et bien entretenu. Mais je me suis dit que vous pourriez faire passer son jardin au niveau suivant. Vous voyez ce que je veux dire ? »
« Oui, oui. »
Elle prend tellement sur elle. Elle sait qu’elle devrait parler davantage. Faire des phrases avec sujet/verbe/complément. Donner le fond de sa pensée. Etc. Etc… Mais c’est au-dessus d’elle. Aujourd’hui, elle est à la limite de ses capacités sociales.
Devant elle se trouve des rangées bien alignées, bien parallèles les unes aux autres. Une rangée de légumes puis une rangée de fleurs. Une rangée de légumes puis une autre de fleurs. Encore et encore. Alternance de choses à manger et de plaisir coloré pour les yeux.
*Qu’est-ce que je fais pour honorer mon statut de « Saintes aux plantes » et comme « cadeau » ? Je n’en ai aucune idée. *
Genou au sol, paumes contre l’herbe puis yeux fermés. Alma n’a pas besoin de tout ce simulacre pour faire appel au Vert mais elle se dit que c’est une bonne chose pour donner du poids à sa prestation. Elle est tombée sur des vidéos de magicien qui faisaient pleins de gestes inutiles. Elle a voulu comprendre et a trouvé la réponse. Aujourd’hui, elle fait comme le magicien.
Alors chaque rangée émerge du sol. Certaines à cinquante centimètres. D’autres à un mètre. D’autres encore à un mètre cinquante. Une alternance plaisante à l’œil. Mais ce n’est pas tout. Là où on pourrait s’attendre à de la terre brune et moche, Alma utilise son pouvoir. Les racines poussent. De nouveaux bourgeons poussent. Sur chaque côté émergé. Bientôt, très vite, ce sont des murs de salades et de carottes. Ce sont des murs de roses et de lilas.
« Ta sœur va être contente de voir ça ? »
Employé : « Waouh ! Mais… juste, waouh, en fait ! »
« Je prends ça pour un oui. Donc j’ai fini ici. Pas besoin de me raccompagner. Je sais où se trouve la sortie. »
Alma s’en va. Avant de disparaitre derrière l’angle mort, elle se retourne pour un dernier effort social.
« Et bon anniversaire à ta sœur. »
Et là elle disparait de cette maison touchée par la « Sainte aux plantes ».
*Bon. Il ne me reste plus qu’à rentrer chez moi. Dans mon petit nid douillet comme l’a appelé Shayne. D’ailleurs, en pensant à elle, est-ce que je dois la contacter ? Honnêtement, je n’en ai pas envie. J’ai juste envie de me couper du monde. D’être toute seule chez moi. Oui, je n’ai pas l’énergie pour une nouvelle épreuve de Shayne ou d’un autre inconnu. Je vais rentrer rapidement chez moi en évitant tout le monde. Quitte à faire des détours et à arriver tard. *