The Multiversity

S'il y a de la satisfaction à voir la guerrière déployer un nouveau stade de puissance, il y en a moins pour sa loghoree verbale. Elle ne gagnerait aucun prix de littérature. Mais son arrogance fait plaisir à entendre. Un caractère qui plaît beaucoup au Démon-Dragon de Bronze. Mais pour le moment, il faut étudier le nouveau schéma d'attaque. Ce serait idiot de tomber maintenant pour une stupide erreur d'innatention.

Elle frappe vite. Elle frappe fort. Mais elle ajoute surtout des impacts explosifs. Si les coups physiques peuvent s'échouer et perdre en puissance contre ces écailles de bronze, le Demon-Dragon se méfie de ces décharges d'énergie qui pourrait bien se ficher de son armure naturelle et aller faire des dégâts dans ses viscères. Certainement au plus grand plaisir de son adversaire, il doit alors commencer à véritablement se défendre. Elle ne le reconnaîtra pas de suite, pensant sûrement que le Demon-Dragon soit enseveli sous son avalanche de coups. Mais... le Demon-Dragon se contente de rediriger les mouvements vers l'extérieur de son corps. Quant aux impacts explosifs, ils sont en grande partie dilués dans son champ électromagnétique. Mais pour réaliser tout ça, il ne faudrait pas perdre le contrôle sous le coup de la colère...

"Il suffit."

Le mot finit à peine de franchir ses lèvres qu'un éclair tombe entre les deux adversaires. Un déploiement d'énergie brute doublée d'une terrible bombe aveuglante.

Le temps que Selipa réalise qu'elle se fait attaquer ? Ce temps de réalisation est déjà un temps qui la met en retard. Le Demon-Dragon de Bronze est sur elle. Ses deux pattes se trouvant de chaque côté de sa tête. Plus précisément entre ses deux tempes qui se prenne alors un furieux coup de jus. Selipa a beau être en colère, plus puissante et une très bonne guerrière : le corps n'a pas les défenses pour lutter contre l'électricité au niveau du cerveau. Le système nerveux est saturé.

C'est un KO franc et final.

Selipa s'écroule...

Tandis que le Demon-Dragon de Bronze la toise de toute sa hauteur. Dans sa vision troublée, juste avant de dormir, il y a cette silhouette sombre aux ailes grandes ouvertes avec toute une série d'éclairs qui lui tombe dans le dos.

...

Au réveil, Selipa se trouvera toujours dans le village dévasté. En fait, elle se trouvera toujours à la même place. Là où elle est tombée. Là où...

"Tu as perdu."

Ce n'est pas la voix du Demon-Dragon, c'est celle d'Orgueil.

Orgueil : "Tu es donc mienne. Je t'ai conquise."

Reine : "NOUS l'avons conquise."

Orgueil : "Tu la veux donc toi aussi maintenant ?"

La Reine s'est faite avoir. Comme une adolescente prise en flagrant délit face à ses désirs exposés : elle maugree et baragouine.

Orgueil : "Tu es donc à nous. La loi du plus fort. J'entends également que tu vas nous suivre tout en m'attendant à une attaque surprise ou en traître à tout moment."

Reine : "Non ! Elle nous doit totale allégeance. Si elle attente à ta vie, je la tuerais !"

Orgueil : "Ma Brûlante..."

Sa main se pose amoureusement sur sa joue pour attirer son regard au sien.

Orgueil : "Laissons-la s'exprimer."

C'est avec la volonté de faire de ce maudit lézard ton sac de frappe personnel que tu te déchaînes ainsi ! Les percussions résonnent dans l'air. Tu ne ralentis à aucun moment. Ce torrent de coups de poings n'est qu'un minimum pour espérer soustraire ne serait-ce qu'un gémissement de douleur à cette montagne d'écailles. Le combat n'est pas pas gagné d'avance - ni pour lui ni pour toi. Tes hurlements ne couvrent que partiellement ce bordel monstre qui a lieu autour de vous.

- Je vais te bousiller !

Peut-être un jour mais sûrement pas aujourd'hui.
Un éclair s'écrase entre vous deux ! Sa soudaineté t'aveugle. Une explosion de lumière qui te déchirerait presque la rétine. Tes poings s'immobilisent. Tu les rétractes contre sa silhouette à la manière d'une garde de boxeuse. Malheureusement, ce réflexe sensé ne te protège pas de ce qui suit : les pattes griffues du Démon-Dragon de Bronze diffusant une décharge focalisée. Entre tes oreilles, c'est le choc ! Tes yeux se révulsent et tes dents se serrent avec une telle force que tu aurais pu facilement te sectionner la langue. Cette dernière est fort heureusement restée à sa place.
Tes yeux roulent dans leurs orbites. Ton corps devient mou comme un chiffon, tes muscles raidis s'étant à coup relâchés. Ton esprit bascule dans le néant de l'inconscience. La chute est inévitable.
La victoire revient à ce monstre fusionné.


- Ah !

Ton réveil se fait en sursaut. Redressée sur le cul, tes yeux nerveux explorent rapidement les environs. Le village en ruine. Tu n'as pas été déplacée durant ton... ton quoi, déjà ? Ton sommeil ? ta défaite ?
Bordel !
Tu grimaces. Une douleur entre tes tempes. Ta main s'élève vers ton front. Le souvenirs te reviennent.
La voix d'Orgueil se fait tranchante.
Tu as perdu, oui ; il est en parfaite position pour te le faire remarquer, ce brillant enfoiré !

- Conquise ? Moi ?

Douloureuse vérité. Plus acide encore lorsque l'homme, qui assure te tenir entre ses griffes, rebondit sur le commentaire possessif de sa mie pour souligner l'idée que tu lui appartient aussi, à celle-là.
C'est toutes les deux que vous vous êtes faites avoir.
Triple merde !
Tu serres les dents. Sans oublier les poings.
L'automatisme de la rébellion.
Toi ? Leur propriété à tous les deux ?

- ...Tss !

La loi du plus fort ? Tu en reconnais l'authenticité. Elle fait partie intégrante à ton espèce brutale. La renier, ce serait te renier du même coup.
Et ça, c'est bien la seule chose que tu ne peux pas te permettre.
Tes yeux farouches passent d'une tête à l'autre avant que tu ne les baisses sur tes bottes.
En signe de soumission ? De la part de l'Insoumise autoproclamée ?
Quelle ironie !

- J'ai perdu.

Un sourire amer. Tu secoues la tête. Ce n'est pas de l'incrédulité ; la vérité t'apparait telle qu'est est, et non pas comment on te l'a racontée.
Tes prunelles rosées se braquent sur le couple. Tu te dois de reconnaître à l'homme son intelligence et sa maitrise de la situation. Au fond, c'est lui qui a renversé la vapeur ; sans son intervention, la chaudasse n'aurait pas fait long feu (ah, ha !).
Maigre lot de consolation, ceci dit.

- Vous l'avez remporté, annonces-tu. J'en conserve un net souvenir. Il serait immature venant de moi d'y renoncer sur un coup de tête.

Tu soupires. Il y a des jours comme ça où c'est vraiment chiant d'avoir raison...

- Vous m'avez vaincue ; ma vie devient vôtre. Un schéma simple, logique.

Tu te relèves. Puis tu t'époussettes cuisses et bras.
Il reste malgré tout un petit point à éclaircir.

- A compter d'aujourd'hui, je me retrouve à votre service jusqu'au jour où je parviendrai à vous écraser, conclus-tu. A ce moment-là, j'userai de tous les coups bas possibles. Mais pas avant.

Tu décoches un regard amusé à la chaudasse devenue bien frileuse.
Elle te craint, d'une certaine manière. Ce n'est pas plus mal étant donné les circonstances.

- Alors déstresse, ma grande. Ne va pas nous crever ta chambre magmatique à tes pieds. Ce serait embarrassant pour tout le monde.

Les meilleures amies du monde.

Reine Nnezz : "Ma chambre magmatique ? Mais qu'est ce que tu racontes ? Tu as du te prendre un sacré mauvais coup sur la tête pour ne plus réussir à aligner les mots de la bonne façon."

Orgueil : "..."

Bien évidemment qu'Orgueil ne va pas corriger son épouse. Il a eu tout loisir d'observer les réactions de leur Première Esclaves. Un titre honorifique, d'une certaine façon. Il a vu à quel point ses yeux refusaient cette réalité. A quel intensité le feu de la guerre brûlait au dedans. Mais elle a ravalé sa fierté. Accepter la défaite. Et donc sa nouvelle servitude. Elle le met en mots finalement. Ce qui est un bon signe, selon Orgueil. Mais il n'en doute pas, et lui affiche un rictus. Bien entendu que viendra un jour où il devra se méfier du coup dans le dos. Seulement, ce ne sera pas aujourd'hui.

Reine Nnezz : "J'ai bien envie de tester ta soit disante acceptation de ce statut de nouvelle esclave. Un peu d'humiliation te fera accepter ton statut."

Orgueil : "..."

C'est donc bel et bien le retour d'un Orgueil silencieux. Observateur, bien entendu. Et s'il ne réfute pas les propos de sa femme, c'est qu'il y voit son intérêt. Sa Brûlante s'approche donc de Selipa. Qu'il serait facile pour elle de remplacer définitivement ce prénom par celui de Salope avec une majuscule. Mais elle ne fait pas cette remarque et s'approche de Selipa. Elle lui tourne autour. Et laisse son doigt glisser sur cette "armure".

Reine Nnezz : "Je n'aime pas cette chose. Retire-la."

Orgueil : "..."

L'ordre est donné. Selipa doit se dévêtir et apparaître nue. Orgueil n'a pas esquissé un seul muscle du visage. Si c'est un pervers, il ne montre aucun signe.

Reine Nnezz : "Ne t'inquiètes pas pour mon époux. S'il a envie de s'imposer entre tes cuisses, je ne m'opposerais pas. Je ne te crains pas. Mon intimité est brûlante. Maintenant qu'il y a goûté, toutes les autres seront au mieux tiède pour son sexe."

Orgueil : "Mets-toi nue, oui. Je veux observer ce corps de guerrière et ces particularités. Mon épouse a également raison. Cette tenue n'est pas le reflet de mon Clan. Le Clan Vrisk'Skar. Souviens-toi de ce nom. A partir d'aujourd'hui, un de tes devoirs est de le répandre sur ce monde qui sera bientôt le mien."

Au départ, tu ne réponds rien. Si cette cruche brûlante n'a pas compris le sens de ta vanne, c'est que son esprit n'est pas suffisamment affûté. Une petite victoire que tu préfères t'approprier en silence. Au moins, comme ça personne ne risque de te la voler...
J'ai un peu de mal à m'en réjouir.
L'homme sourit. Il a l'air satisfait par ta reddition, le salaud ! Sa compagne, que le doute tiraille encore, déclare son envie de te mettre à l'épreuve...
Putain de garce ! C'est de loin la pire des deux.
Chercher à t'humilier ? Toi ? Sélipa l'Insoum-...
Tu secoues la tête.
Ce n'est plus ce que je suis.
La soi-disant Reine t'examine. Elle te tourne autour et te zieute sous plusieurs angles, si bien que tu éprouves la vague et contrariante impression d'être observée comme une bête dans une cage.
Tch ! Quelle honte...
Pourtant il te faut subir cette observation. L'accepter pour mieux la supporter. Tu n'as qu'une parole, non ? Tu ne peux pas la trahir sous prétexte que la manière dont cette salope te traite te tape sur le système.
Son époux vous observe, lui aussi...
Un grésillement contre ton armure. Du bout d'un doigt ardent, sa chère est entrée en contact avec ta cuirasse. Celle-ci ne semble pas lui revenir.
Un verdict qui découle naturellement sur un ordre : celui de te déloquer.
Soit. Si ça peut leur faire plaisir...
Rien à foutre ! La pudeur ? ça n'a jamais été ta tasse de thé, de toute façon.
Sans sensualité aucune, tu ôtes ton armure. Elle tombe dans la poussière. Aucun bruit de choc. L'équipement s'avère plus léger et souple qu'il en a l'air. L'autre chaudasse ne sait décidément pas ce qu'elle répugne. Une nouvelle preuve de sa crasse ignorance. Cette fois-ci, tu esquisses un sourire en coin. Une expression que tu conserves jusqu'à ce que tu te soies débarrassée du superflus, à savoir ton maillot rose une pièce, tes gants blancs, tes genouillères, tes bottes et tout le tintouin...
Mine de rien, ça fait beaucoup de pièces étalées par terre.
Tu ignores le regard de la Reine au bénéfice de celui de son homme qui s'est curieusement remis à parler.

- Le Clan Vrisk'Skar, répètes-tu d'une voix songeuse. Vous n'avez pas trouvé plus compliqué comme nom ? Parce que je ne saurais peut-être même pas l'écrire ! Et d'ailleurs, pendant qu'on y est, ça ressemblerait à quoi, ce mot retranscrit sur papier ?

Une esclave n'est pas supposée poser autant de questions. Pourtant, tu te sens bien obligée de le faire !
Ça te concerne aussi, non ? Surtout si ton devoir est de répandre ce nom bizarre à la surface du globe.

- Vous voulez que je me batte à poil ? Personnellement, je m'en moque. Mais vos ennemis, eux, pourraient bien en rire ! Et si jamais ils se foutent de moi, c'est l'image de votre Clan qui prendra cher.

Tu te retiens de hausser les épaules. N'est-ce pas aussi ton problème ? Mieux vaut t'impliquer dans leur histoire plutôt que le contraire ! Tu es une guerrière, et une mercenaire à plus forte raison ; les Saïyajins ont été élevés de la sorte. Certaines choses ne changent pas. Et peut-être que... peut-être que ce "Clan" te fournira un but, en fin de compte. Une nouvelle voie à suivre ?
Ton regard dévie sur la chaudasse.
Ce serait moins pénible sans avoir à supporter les ignominies de cette putain.
Sauf que tu ne peux pas te débarrasser d'elle. Pourquoi ? Parce qu'elle fait partie intégrante de cet être fusionné qui t'a mise au pas.
Tu soupires.
Bah ! que ce couple insolite te lorgne de tout son saoul !
La vision de ta silhouette de guerrière leur est tout offerte. Tes muscles couturés de cicatrices. Tes formes taillées pour la confrontation plus que pour la séduction. Ton regard mauvais. Cette façon soldatesque que tu as de te tenir qui ne dénote aucune faiblesse, aucun honte ; seulement de la fierté et de l'orgueil. Et surtout cette queue de singe, spécificité de ton peuple, que tu as libérée de ta taille pour la laisser flotter dans l'air.
Qu'ils te lorgnent donc, oui !
C'est te hisser sur un piédestal.

Au vue de l’expression de la Reine, celle-ci n’apprécie pas que leur Première Esclave n’ait aucune pudeur. Cette façon de se déshabiller… Où est l’humiliation ?! Alors la Reine grogne et montre ses petites dents pointues.

Orgueil : « Ma Reine, montre-lui comment s’écrit le nom de notre Clan. »

Reine : « Je pourrais lui tatouer dans sa chair pour qu’elle n’oublie jamais. »

Mais elle ne le fera pas. Elle meurt d’envie de scarifier cette peau. Cette petite gueule qui n’arrive pas à courber l’échine, même après avoir déclaré qu’elle avait perdu. Oh oui qu’elle aimerait faire couler son sang ! Et jaillir ses cris ! Mais son époux ne lui permettra pas. Alors son pied engoncé de fer noir se fait pousser des griffes qui lui permettent d’entailler la terre. Et l’on ressent aisément l’agressivité. C’est un transfert évident.

Reine : « Nos ennemis ne se foutront pas de nous ! Tu vas arrêter de me provoquer et fermer ta sale petite gueule ! Il n’y aura pas de survivant de toute façon. Je vais tous les tuer. Ce sera un carnage. Il ne restera que des tas de cendres. Mais toi… TOI ! »

Orgueil : « Ma Brûlante. Cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vu à fleur de peau ainsi. Elle doit vraiment être une rivale de choix. »

Un petit rictus en coin. Orgueil vient bel et bien de provoquer son épouse. Pourquoi ? Par pure malice ? Est-ce que chaque action, chaque mot qui sort de la belle gueule de cet homme cache un plan machiavélique ? Toujours est-il que l’élémentaire de feu continue de monter en pression.

Et pendant ce temps, Orgueil analyse ce corps nu et musclé. Il voit la puissance musculaire. Mais aussi la tension dans ces jambes qui ne demanderaient qu’à se jeter sur lui pour le tuer. Bien sur qu’il voit toutes les cicatrices. Qu’il devine quel genre d’arme a pu commettre cette trace indélébile. Il connait une façon pour s’en débarrasser, si elle ne considère pas ça comme un trophée. Il pourrait demander à sa Reine de brûler sa peau… Mais il y a « ce » détail.

Orgueil : « De quel genre d’expérimentation viens-tu ? Quelle est cette sorcellerie qui permet d’unir le corps d’une femme à celui d’un animal ? Je me demande… si tu ne serais pas capable d’éveiller cette partie animale ? Si c’est le cas, tu le conserves comme un atout secret. Mais tu es trop impulsive. Tu t’en serais servi pour ne pas abdiquer face à moi. Ce qui signifierait qu’il y a au moins une condition. »

Reine : « Arrête de la reluquer ! »

C’est qu’elle serait belle et bien jalouse, la Reine de feu ! Elle ne décolère pas.

Orgueil : « Entendu, ma Reine. Mais si nous ne supportons pas l’image que renvoie ses vêtements et que tu ne veux pas qu’elle combatte nue : quelle est ta solution ? »

Reine : « Je… je… allons attaquer un autre village. Non, je veux une ville ! On la laisse tuer hommes, femmes et enfants. Elle n’aura qu’à laisser vivre un forgeron et une styliste. Ce genre de merde de profession. Ouais ! Qu’elle combatte nue et qu’elle se trouve des gens qui habilleront tous les futurs esclaves de notre Clan. »

Orgueil : « La Reine a parlé. Ses mots sont tes nouveaux ordres. »

Mais avant que Sélipa ne puisse répondre quoi que ce soit, Orgueil avança pour se glisser derrière elle. Sa main glissa sur les fesses musclées pour venir toucher cette appendice animal. Il voulait s’assurer que ce soit vivant. Découvrir la texture. Glisser ses doigts dans la courte fourrure et… resserrer sa poigne aussi. Y avait-il des nerfs au-dedans ?

Chaudasse ne manque décidément pas de mauvaises idées te concernant. Mais tu remarques tout de même que son ténébreux d'époux n'a pas besoin de la raisonner pour qu'elle revienne sur le droit chemin. Cette horrible fille a donc bel et bien un cerveau sous cette caboche couronnée. Il est simplement soumis à de trop grosses températures pour fonctionner correctement.

- Très serviable, commentes-tu avec un petit sourire supérieur.

C'est une joli dessin qu'elle t'a tracé sur le sol. Le nom du Clan Vrisk'Skar, creusé en grosses lettres. Tu l'imprimes sur ta rétine tandis que l'autre cruche bouillante te gueule ses ordres et te siffle ses sinistres projets.
C'est marrant, cette manie qu'elle a de s'emporter toute seule comme une grande gamine.
Bien sûr : son homme n'arrange rien, attisant plutôt, de par ses réflexions posées, cette fureur qui la ronge.
Je vois le genre. Plus elle est chaude, plus ça le fait bander, c'est ça ?
Quoiqu'il en soit, ton nouveau Roi te scrute. Et sans surprise, c'est ta queue de singe qui soulève des questions.
Expérimentation ? Sorcellerie unificatrice ? Il me prend pour quoi, cet enfoiré ? Un cobaye de je ne sais quelle putain de foire ?
Dans son analyse, tout n'est pourtant pas à jeter aux orties. Ta transformation en gorille géant, même s'il ne la connait pas, n'est vraiment pas loin d'alimenter ses dangereuses connaissances.
Evidemment ! Si lui peut se transformer en dragon bipède en baisant son irascible copine, il doit sans doute exister, sur cette même planète, des espèces capables d'adopter des formes plus ou moins monstrueuses.
Un raisonnement cohérent.
Je ne dois absolument rien lui dire à ce sujet.
Heureusement que la chaudasse est là pour réchauffer l'ambiance. Son intervention tombe à point nommé !
Merci, connasse ! Tu vois bien que tu peux te montrer utile, quand tu veux.
Cette fois-ci, pas de sourire. Il ne faut pas que tes... supérieurs te surprennent trop souvent avec un soupçon de moquerie au coin de la bouche.
Suite à cette engueulade à sens unique, le sage interroge la flamboyante pétasse. Il en résulte un projet qui ne tarde pas à te tomber dans les bras. L'attaque d'une ville. Sa destruction, avec en prime l'éradication de sa population. Tout le monde, y compris les enfants.
Tes sourcils se froncent à cette idée.
Je n'aime pas ça.
Déjà, du temps des invasions saiyens, tu n'appréciais pas de devoir liquider des gosses. C'était beaucoup plus facile de le faire "accidentellement", sous ta forme d'Oozaru. Moins de regrets. Une cruauté sans limite et anesthésiante. Avec la fatigue résultante, tu oubliais très vite les dommages collatéraux.
Il va falloir que je prenne sur moi... merde, alors !
En sus de devoir te battre pour le couple, ta mission implique de dénicher des artisans compétents, capables de te fournir une garde-robe décente, à toi mais aussi aux futurs sous-fifres du Clan...
Vais-je en entendre d'autres, de ces putains de mauvaises nouvelles ?
Le Roi, que tu aurais mieux fait de surveiller plus attentivement, s'est glissé dans ton dos pour te coller une main au cul.

- Hé Ho ?!

Non, tu te trompes : ce n'est pas ton fessier qui l'intéresse ; ses doigts se sont refermés autour de ton appendice simiesque. Une pression désagréable, limite déstabilisante. Tu grimaces en conséquence. Une autre que toi, beaucoup moins entraînée, aurait basculé sur les genoux, vidée de ses forces, et se serait mise à haleter comme un soufflet de forge. Tes jambes tremblent un peu, certes, mais tu tiens bon. Tu restes aussi fière que possible, ta queue de singe se tortillant au bout de son poing.
Tu prends une grande inspiration avant de lui lancer sur un ton de reproche :

- Ça va ? On se fait plaisir ? Ne te gêne surtout pas, hein !

A défaut de pouvoir lui coller ton poing en travers de la gueule, tu croises les bras sur ta poitrine non sans lui décocher un regard acide.

- Ce n'est pas comme si on m'avait refilé le sale boulot, en plus...

Comme quoi c'est une vie à la con qui t'attend.
A contrecœur, tu profites de la proximité de ton... seigneur pour lui demander :

- En parlant de ça, est-ce vraiment nécessaire de zigouiller tous les mioches ? N'est-ce pas à cet âge-là qu'ils sont le plus malléable ? A quoi bon gâcher des ressources qui ne seraient même pas capable de se rebeller contre ton autorité ?

S'il y en a bien un au sein de ce couple qui serait susceptible de revenir sur ce qui t'a été ordonné, c'est bien lui.

Reine Nnezz : "Ah ah ! La vierge effarouchée ne supporte pas une main au cul ? Pff ! Ça se la jouait tout à l'heure à se déshabiller comme si de rien n'était. Mais seulement parce que tu te croyais en sécurité à distance."

Orgueil : "..."

L'époux au manteau blanc n'a pas relâché son étreinte autour de la queue animale. Se trouvant dans son dos à elle, il s'autorise un sourire en coin. Croit-elle vraiment qu'il n'a pas vu les signes ? Le tremblement dans les jambes. L'organe qui se tortille nerveusement. La prise de souffle pour reprendre contenance. Mais il ne dit rien et la laisse déblatérer. Il sait qu'elle est en position de faiblesse. Si elle parle, elle va lui révéler des choses sur elle. Plus il collectera des connaissances, plus facile sera la manipulation.

Reine Nnezz : "Je vois que tu as choisi ton camp. Tu préfères lui parler à lui plutôt qu'à moi ? Je devrais te foutre un collier autour du cou et te domestiquer jusqu'à tu me demandes même mon avis pour que tu puisses aller pisser."

Orgueil : "Je consens à épargner les enfants."

Il ne s'est pas mis sur le chemin de son épouse. Est-ce à dire qu'il n'a aucun problème à briser la guerrière pour qu'elle devienne une poupée servile pour sa Brûlante ? Il semble que oui.

Orgueil : "Mais attention, il y a une condition. Tout enfant épargné sera sous ta responsabilité. Ce qui implique leur comportement mais aussi leurs besoins. Tu devras les éduquer et les nourrir. Ni moi, ni ma Reine ne nous abaisserons à ce genre de tâches."

Reine Nnezz : "Ouais. Et si l'un des gamins nous emmerdent, il y aura des punitions. Peut-être que je le ferai cramer devant les autres et que tu seras obligée de le tenir dans tes bras ? Ouais, au moins je serai combien de temps tu peux résister à mon feu. Je suis sur qu'il y avait un truc quand on combattait."

Orgueil : "Tu as tes faiblesses, Première Esclave."

Est-ce qu'il parle des enfants ? Oui. Peut-être. Mais pas seulement. Car sa main resserre encore son emprise sur la queue animale. S'il ne se trompe pas, les tremblements devraient s'accentuer. La respiration devrait s'accélérer. Peut-être de la colère ? Si tel est le cas, il y aura punition. Et Orgueil espère découvrir davantage. Mais il ne sait pas quoi précisément.

Il se permet également de caresser sa fesse de son autre main. Plaisir personnel. Mais aussi continûment de son expérience. Sans compter que ça conservera sa Brûlante à fleur de peau. Il a aimé quand elle a proposé d'attaquer la ville. S'il la faut sur le point d'exploser pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même : il n'hésitera pas.

La putain de brûlante ne manque pas une occasion pour se foutre de ta tronche ! Une chose est sûre : son mépris, tu vas y avoir droit jusqu'à ce que l'une de vous deux rende l'âme.
Je ferai en sorte que tu crèves la première, immonde pétasse !
L'étreinte de son enfoiré d'époux ne desserre pas. De quoi accentuer ton irritation.
Il le fait exprès, ce connard ! Je sais très bien qu'il a remarqué quelque chose et qu'il s'en sert à son foutu avantage.
Et pourtant, tu ne dois pas te rebiffer. Tu ne dois pas le frapper. Tu ne dois pas lui démonter sa belle gueule. Tu ne dois PAS l'ouvrir en deux et lui arracher son putain de squelette à mains nues !
La chaudasse parle toujours pour ne rien dire. Les supplices qu'elle a en tête jaillissent de sa bouche comme de vulgaires glaviots.
Qu'elle vienne donc me passer son collier autour du cou, cette salope... je me ferai un plaisir de lui pisser sur la gueule pour voir jusqu'où s'élèveront les vapeurs !
Ton Maître t'expose alors son point de vue. Il t'autorise à épargner les gamins, mais sous certaines conditions. Chaque orphelin finira sous ta responsabilité ; ils ne s'en occuperont pas, eux. Pire encore : la traînée ardente se fera même un immense plaisir d'en exécuter certains, sous tes yeux, en guise de punition si désobéissance il y a.
Un bon moyens pour eux de créer des brèches dans ton armure et de les exploiter quotidiennement.
Crevures ! Je vous étriperai, un jour ou l'autre, je le jure...
L'étreinte sur ta queue de singe s'amplifie. Tu luttes contre elle. Ton moteur de résistance ? Ta haine. Ton caractère de chien. Cette rage qui bout en toi ! Ce combat intérieur te fait transpirer, mais tu ne cèdes pas de terrain à l'adversité. Tes jambes ne tremblent pas davantage. Ta respiration n'est pas plus audible. Tu ne sors pas de tes gongs. Tu as été entraînée pour tout cela. Tu t'es surpassée, à l'époque. Et tu ne t'es pas relâchée depuis.
A aucun moment.
La seule chose qui a ses limites ? C'est ta faiblesse, et rien d 'autre !
Tu remarques alors le petit penchant du mâle. Ton fessier lui plaît, à cette ordure. Il aime les fesses bien musclées ?
Tu trouves ça bizarre qu'un type aussi réfléchi que lui laisse ainsi libre cours à ses pulsions...
Il ne laisse rien au hasard, d'habitude. S'il me pelote le cul, ce n'est pas qu'une simple question d'attirance.
Sa compagne vous regarde, il en a conscience. Et votre proximité lui tape sur le système.
D'accord... sa colère fait ses affaires, c'est ça ? Elle lui apparaît plus entreprenante, dans cet état ?
Tu serres les mâchoires.
Si ce connard se sert de toi, pourquoi n'essaierais-tu pas de faire de même à ton échelle ?
Tu te tords le cou dans l'espoir de croiser son regard. Tes yeux en coin se plissent vicieusement. Ton sourire se fait aguicheur.

- J'ai mes faiblesses, petit seigneur, mais on dirait que tu as aussi les tiennes.

Tu tires la langue alors que l'une de tes mains se glisse derrière sa tête pour l'empêcher de se reculer. Ce type a beau être un as du jeu du chat et de la souris, il ne peut pas se retirer sans te fuir ouvertement. Tu profites de son orgueil pour l'embrasser à pleine bouche. Sans vergogne, oui.
Sous les yeux de sa détestable reine.

De plus en plus intéressant. Le destin favorisait son ascension en plaçant ce spécimen rare dès le début de sa conquête. Elle résistait alors qu'Orgueil était certain qu'il était en train de presser sa faiblesse. Cette queue animale était sa faiblesse. Mais ce devait aussi être une force pour être ainsi exposé. L'évolution se débarrassant avec le temps de tout ce qui ne servait à rien.

"Petit seigneur" ? Une expression pour lui déplaire. Mais il ne va pas se fâcher pour ça. Sans compter qu'elle lutte contre ses pulsions pour se rebeller. Mais aussi qu'elle lui donne déjà du "seigneur". C'est déjà faire un part pour se complaire dans son rôle de Première Esclave. Donc oui, Orgueil laisse passer et prend ça pour une nouvelle victoire. Il ne se rebelle pas plus quand elle l'embrasse. Déjà parce qu'il ressent sa grande force physique. Mais aussi parce qu'un droit de cuissage lui paraît tout naturel. Ce qui se traduit par un baiser actif de sa part.

Reine : "Salope ! Nymphomane !"

Orgueil : "..."

Orgueil laissera tout le temps sont Selipa a besoin. Assez pour qu'elle comprenne que si c'était un stratagème : il a échoué. Oui, la Reine a hurlé quelques insultes. Mais elle ne s'est pas interposée. Elle n'a pas cherché à faire céder son époux. Assez de temps également pour qu'elle y prenne et trouve tout le plaisir dont elle avait besoin.

Orgueil : "Laisse-moi te prévenir une et une seule fois, Première Esclave. Embrasse-moi encore une fois et jenchainerais en conquérant ton corps. Tu es mienne. Par conséquent, je t'ouvre les cuisses quand je le veux. Mais au contraire de ma Reine ou de ma soeur, je tenculerais."

Reine : "Moi aussi tu m'as prise comme ça, mon époux. J'adore quand tu me prends comme ça, tout en brutalité sans tenir compte de moi et de mon plaisir. Mais je pense pas que la Salope le prendra aussi bien. Elle va se rebiffer. Ce qui est une très bonne chose. Ça me donnera l'excuse de marquer sa chair. De la punir par le feu."

Orgueil : "Embrasse-moi et je t'encule, Première Esclave. Car il est hors de question que je t'engrosse et que je perde tes talents de guerrière."

Reine : "Ça fait partie de tes plans, mon époux ? Engrosser des femelles de ce monde pour répandre ton sang ? Tu n'as pas peur que ça dilue ton précieux héritage ? Je préférerais que tu fasses venir ta soeur et que tu l'enfantes elle. Je veux dire, encore une fois."

Chaudasse s'indigne et t'insulte par deux fois. Tu souris en coin à la toute fin de ce baiser impudique.
Tu pensais être la seule à pouvoir jouer la provoc' ?
Mais cette leçon n'a finalement que peu d'impact sur cette garce. Et guère davantage sur son compagnon, qui est par extension devenu ton maître.
Première Esclave, hein... je me suis foutue dans une belle merde, en perdant ce duel.
Connard de Dragon-Démon de Bronze ! Une fusion proprement infernale. Il va impérativement te falloir la détruire pour briser définitivement tes chaînes. Peut-être qu'avec ta transformation en Oozaru, tu pourrais être en mesure de lui donner du fil à retordre ?
Je n'en suis pas si sûre...
Tu l'as vu à l'œuvre. Tu lui as même tenu tête, oui. L'ennui, c'est que tu n'as fait qu'en effleurer la surface ; ce monstre de puissance ne t'a pas tout montré.
Ma vie d'obligée ne fait que commencer.
Pensée énervante.
Presque autant que l'avertissement du "petit seigneur", qui s'est promis de te prendre par le cul au moindre contact avec tes lèvres.
Tu fronces les sourcils, puis braques ton regard acerbe sur sa Reine dès l'instant où cette foutue pouffe y met son putain de grain de selle.
Tu aimes quand il te la glisse au fond, quelque soit l'orifice, au point de le proclamer haut et fort ? Reine de mon cul, oui ! Tu n'es rien de plus qu'un fourreau de lave dans lequel il peut tremper sa grosse louche.
Son mâle réitère son avertissement, justifiant cette punition par le fait qu'il risquerait, en usant de la voie naturelle, de t'engrosser.

- Tu penses à tout, playboy. Mais ne va pas t'imaginer que tu seras le premier à passer par là.

Oh, oui ! Tu en as connu, des vicieux partenaires, au cours de ton ancienne vie. Des Saïyajins avides de sexe ! D'incurables brutes libidineuses. Plusieurs en même temps, à diverses occasions. Des ébats chaotiques qui ne t'ont pas empêché, le lendemain, de repartir au combat.
Il faudrait voir à ne pas sous-estimer ta résistance.
La Chaudasse interroge alors son époux sur ses intentions futures. Mélanger son sang à d'autres prétendantes au risque de le diluer ? Elle préférait le voir besogner sa frangine pour qu'il lui fasse des enfants...

- Encore une fois ?

Tu hausses un sourcil à l'adresse du souverain.

- Tu as fait un gosse à ta propre sœur ?

Mais pourquoi ricanes-tu donc à cette idée ?
Ton regard sournois glisse sur la Reine.

- Et toi, alors ? Tu n'es même pas foutue de lui donner un rejeton de lave ?

Tu pousses un soupir condescendant avant de secouer la tête.

- Tu te la pètes alors que tu es impuissante. Si c'est pas lamentable !

Ah, avec cette tirade-là, on peut dire que tu le mérites bien, ton surnom de Salope...

- Peut-être qu'on devrait inverser les rôles ? Ton mec est plutôt beau gosse. Je me dis que ce serait du gâchis de l'abandonner entre des jambes aussi vides.

A la réflexion, Triple Salope te conviendrait peut-être mieux.

La Première Esclave perdit connaissance. Immédiatement et sans avertissement.

…

Elle se réveilla à nouveau sur le sol. Allongée sur le sol de terre qui avait tant bu le sang du carnage de ses Maîtres. Avec le retour à la conscience viendrait différentes sensations. Dans le cou, comme si un insecte avait piqué. A la base de sa queue animale, une contraction dû à un objet. Et dans son cul, avec un liquide qui avait coulé sur l’intérieur de ses cuisses.

Ce n’était pas tout. Grogner et insulter lui seraient impossibles. Non : incompréhensibles. Car elle avait quelque chose en fer noir dans la bouche. Non : dans la gueule. Le langage civilisé n’était plus pour elle. Elle n’était qu’un animal savant.

Il y avait quelqu’un d’accroupi non loin de sa belle petite gueule. Celle de cette Reine qu’elle détestait tant. Et… voilà qu’un liquide chaud lui éclaboussait le visage. La créature de lave et de fer lui pissait dessus ! Et elle ricanait.

Reine : « Tu vas vraiment être un animal compliqué à domestiquer. Mais mon époux aime les challenges. Et quand il a ce regard, impossible pour moi de lui faire changer d’avis. Je crois même qu’il aime ça les difficultés. Ça lui donne des « excuses » pour faire certaines choses. »

Orgueil : « … »

La Reine Nnezz se releva. La Première Esclave retrouva complètement sa vision alors qu’elle devait comprendre ce qu’elle faisait à terre et prendre sur elle à cause de cette nouvelle humiliante brûlante. Ce qu’elle avait dans la bouche était reliée au corps de celle qu’elle détestait tant. Un bâillon « médiéval ». Mais aussi une laisse. Et à l’autre bout de son corps, une décharge fulgurante. Une simple corde tressée d’une façon complexe qui se resserra sur la faiblesse de sa race. Là où ses yeux ne pouvaient pas voir, Orgueil lui faisait à nouveau comprendre qu’il était le Maître.

Quand la Première Esclave le vit, ce fut rapide. Déjà sa vision était choquée par un puissant coup de poing. L’homme avait fait montre de violence. Tandis que la femelle de feu souriait d’une façon très énervante. Elle prenait son pied à voir traitement sur pareil paillasson.

Orgueil : « Que ce soit clair, Première Esclave. Il y a des limites à ne pas franchir. Insulter ta Reine au sujet de la maternité en est une. Continue dans cette voie et je te fais la promesse que j’abandonnerais ton potentiel martial pour t’enchaîner et t’engrosser autant de fois que ton corps pourra le supporter jusqu’à mise à mort. Est-ce clair ? »

Reine : « Oh putain, tu me fiches des frissons quand tu parles comme ça, mon-… »

Orgueil : « … »

Reine : « … »

La Reine n’était pas « réglée » de façon traditionnelle. Son être « unique ». Son historique et les épreuves de son passé. La solitude et tant d’autres choses. Elle se régalait de l’humiliation et avait vraiment eu des frissons qui avaient rajouté du bois mort sur les braises de sa libido. Mais il avait fallu un seul regard d’Orgueil, son Roi, pour la réduire au silence.

Orgueil : « Expose ta soumission à notre autorité, et tu seras libéré de toutes tes entraves. Ensuite, avec toute l’économie des mots dont tu seras capable, tu te relèveras et tu prendras la tête de notre groupe. Nous avons des objectifs à accomplir. »

Il ne l’avait pas réduit au silence. Parce qu’il savait qu’une grande gueule pareille ne pourrait pas s’empêcher de répondre quelque chose. Il aurait pu ordonné pareille chose. Mais il devait jongler entre psychologie et efficience. Une guerrière qui retirait sa cervelle pour une complète obédience perdrait de son potentiel. Mais elle allait devoir commencer à courber l’échine et faire progresser ses objectifs !

Et puis soudain le noir. Total. Inattendu et omniprésent.
Tu te réveilles étendue au sol, dans la poussière. Au bout de combien temps ? Tu ne le sais pas. En revanche, plusieurs choses ont changé et le sensations liées sont multiples. D'abord ce picotement désagréable dans ton cou. Le fruit d'une attaque vicieuse que tu n'as pas vue venir ? Ensuite, il y a cette lourdeur au niveau de ton appendice caudale. Quelque chose qui ressemble à un bracelet a été installé à la base de ton point faible entraîné. Mais le pire, c'est sans doute ce feu liquide qui te sort des fesses.
J'y crois pas...
L'enfoiré a mis sa menace a exécution. Résultat des courses : il t'a littéralement souillé le trou de balle pendant que tu étais inconsciente.
Cette saloperie d'ordure à la con a profité de moi juste après m'avoir attaqué en traître ?!
Le sang bat sourdement à tes tempes. Tes yeux fous - et flous - se lancent à sa recherche. Tes doigts se crispent de colère et de haine.
Tu dois immédiatement tuer cette raclure condescendante et... une minute !
C'est quoi cette chose froide qu'on t'a fiché dans la gueule ? Une... muselière ?!
Nom de... !!!
Tu portes des doigts tremblants à cet ouvrage barbare.
Non, tu n'hallucines pas. Ce couple abject a fait de toi leur chienne, et ils sont justement en train de te domestiquer.
Ton regard incrédule bute sur... un entrecuisse brûlant en gros plan. Ces jambes de fer fléchies ne peuvent appartenir qu'à une seule putain. Tu n'en crois ni ta peau ni tes yeux lorsque la foutue Reine te pisse à la gueule en ricanant.

- Bgggh...gglrrgh !

Des gargouillis inélégants. L'urine de cette sorcière de lave te colle aux mains et à la tronche. C'est un choc, même pour une brutasse de ton espèce. Un œil ouvert - mais plissé -, tu serres les dents de rage sous ton entrave ridicule.
Un animal ? Moi ?!
La pute flamboyante se redresse souverainement pile au moment où tu lèves une main pour l'atteindre. C'est alors que tu remarques cette laisse, reliée à ton bâillon infernal, qu'elle tient dans un poing.
La bête servile de cette insupportable connasse ?!
Ton défouloir mental s'interrompt brutalement avec le passage d'une décharge. Focalisée sur ta queue de singe, elle ne te laisse aucune chance et t'expédie rapidement au sol. Second moment humiliant en quelques secondes. Tu gémis de douleur. Ton regard fébrile tombe sur ton Maître aussi diabolique que silencieux. C'est avec un grand pain dans la tronche qu'il te récompense. Ton nez se met à saigner.

- Mrl... rmphfr !!

Traduction ? "Sale bâtard !"
Ton nouveau boss, que tu as visiblement vexé en te moquant ouvertement de l'impuissance de sa dégénérée de mie, te fait enfin comprendre avec des mots clairs qu'il serait fort peu judicieux de recommencer au risque de finir ta vie en tant que poule pondeuse.
Avertissement sordide qui fait frémir de plaisir la put-... la Reine.
Sa réflexion idiote n'est hélas pas pour faire plaisir à son mâle orgueilleux, qui a tôt fait de la réduire au silence d'un regard appuyé.
Couple de tarés libidineux. Je vous aurai, un jour ! Je jure que je vous déchiquèterai en morceaux et que je les filerai à bouffer à des clébards pestiférés !
Si ton esprit s'enflamme, ton corps martyrisé, lui, entreprend machinalement de se soumettre. Ton cul rougi, encore secoué par de petits spasmes nerveux, se pose sur tes talons. Une position qui ne te fait pas du bien. Tes genoux sont plantés au sol, ton buste est incliné et tes mains reposent dans la poussière, des deux cotés de ton front baissé.
Je vous buterai tous, oui ! Elle d'abord, toi le culbuteur de merde, puis toute ta putain d'ignoble famille. Dussé-je traverser les enfers pour leur arracher les membres, je le ferai quitte à devoir en chier des lingots de sang !
Mais à la surface, ton discours s'avère tout autre :

- Je combattrai... en votre nom. Jusqu'à ma mort s'il le faut. Vos ordres... seront les miens.

Diable ! que ça t'écorche la gueule d'avoir à prononcer ces débilités. L'ennui, c'est que tu n'as pas trop le choix. L'ennemi est intelligent, rusé, sadique et cruel. Tu vas devoir lui obéir avant d'espérer trouver le bon moment pour te venger, te rebeller, le torturer, le laminer, l'écarteler, le briser, le détruire,[...] et l'incinérer pour ne plus rien en laisser sur cette terre mille fois damnée.
Tu te redresses avec toutes ces délicieuses pensées en tête, ton regard inexpressif rivé droit devant toi comme celui d'un bon soldat bien dressé.
Il semblerait que la conquête va pouvoir commencer...

Reine : « Ca c’est une bonne chienne ! »

Orgueil : « Non, ça n’en est pas une. Elle ne parle pas avec une complète honnêteté. »

Reine : « Mais- !... »

Orgueil : « Mais il y a des progrès. Et cela seule compte à cet instant précis. »
. .
Le trio aura ensuite repris la route. Sélipa en éclaireuse, toujours muselée et toujours en laisse. Le couple d’un autre monde derrière elle, tous les deux au même niveau. Parfois, se tenant la main et ne disant rien. Parfois, la Reine monologuera sur tout et rien. La plupart du temps, les deux sauront tenir le silence.

De la fumée commença à s’élever au loin. Une ville approchait. Plus grande que le village que le Démon-Dragon de Bronze avait décimé. Orgueil s’arrêta sans rien dire. La Reine mit un instant de retard à comprendre puis s’arrêta elle aussi. Elle prit grand plaisir à tirer sur la laisse de sa chienne. Sa maîtrise sur le fer noir était de toute manière fiché dans la gueule de Sélipa à la manière d’un bâillon type « branche de bois ». Du pur plaisir sadique.

Orgueil : « Je voudrais entrer dans cette ville avec une stratégie. J’ai réfléchi à différents scénarios durant notre avancée. Je vais vous en proposer une et je préfère vous prévenir que ce n’est pas nécessairement la meilleure. »

Reine : « Tu veux la tester, c’est ça ! Après tout, elle est sensée entrer cul nu là-dedans et se démerder. »

Orgueil : « Ma Reine. Les peuples sont ignorants mais pas débile. Sans compter le fait que les informations sont diablement rapides. Il se pourrait que cette ville soit déjà au courant du village que nous avons rayé de toutes leurs cartes. »

Reine : « Mais comment ! Non, impossible. Nous n’avons pas laissé un seul enfant vivre. Et je ne crois pas que notre chienne soit du genre à pouvoir lancer un appel à l’aide. En fait, je crois qu’on a affaire à un animal errant et solitaire, hein ! »

Orgueil ne répondit rien et croisa ses bras. Il savait faire comprendre sans mots certaines choses. Que son épouse cesse de blablater par exemple. Un temps qu’il prit aussi pour embrasser une nouvelle fois cette ville qui allait bientôt connaître le Clan. Le seul. L’authentique. A savoir le Clan Vrisk’Skar.

Cette ville avait du connaître une destruction puis une reconstruction. Ou alors un architecte avait su travailler efficacement dès la création de cet endroit. La ville était ronde et ceinturé d’une muraille ridicule aux yeux de la puissance du Démon-Dragon de Bronze. Mais suffisant pour repousser les bêtes et les bandits. Un groupe organisé ou le quart d’une armée, par contre… : non. Quant à la structure de la ville, il y avait un bâtiment à plusieurs étages en plein centre. Et quatre « grandes » allées qui s’en allaient dans chacune des quatre directions cardinales. Ensuite, les maisons et autres bâtiments poussaient ici et là. Il y avait même quatre postes de garde avec double garde et herse qui ne demandaient qu’à se refermer aux quatre directions d’une boussole. Et, bien entendu, des champs au-dehors de la ville. Et à l’opposé mais, curieusement, ne passant pas dans la ville : une rivière.

Orgueil : « Je me demande si ça a été stratégique d’utiliser cette rivière pour en faire une fraction de douve ? »

Reine : « Ne lui réponds pas, chienne. C’est une question rhétorique. Je connais ce ton. »

Orgueil : « Quoiqu’il en soit, un de mes plans est celui-ci. Mon épouse poussera sa maîtrise des métaux pour se couvrir d’une armure intégrale. Afin qu’elle ne soit pas considérée comme une élémentaire, monstre ou autre terme de ce même acabit. Quant à notre Première Esclave, elle serait gratifiée elle aussi d’une armure. Mais toujours d’une laisse pour marquer visuellement le lien de servitude entre, disons, une paladine et son laquais. »

Reine : « De la discrétion ? Mais ça ne me plaît pas de lui donner une belle armure. Si je dois répandre du fer sur sa peau, je ne suis pas sure que je pourrais m’empêcher de planter des crocs dans sa chair. Rien qu’y penser me donne envie de lui faire du mal. On ne pourrait pas dire seulement une paire d’épaulières ? Peut-être une chaîne de bassin ? Et de grandes cuissardes ? Exposer ses tétons tout dur et sa chatte ruisselante me plaît bien plus ! »

Orgueil : « Laissons-la nous donner son point de vue. Retire-lui donc son bâillon, ma Brûlante. Je veux entendre son plan. Elle a largement eu le temps de réfléchir à un de son côté durant notre marche. Je veux qu’elle prenne activement part à cette conquête. C’est son rôle de Première Esclave. »

Reine : « Autrement ce sera une pute pour ton harem, mon époux ! Ah ah ! »

Marcher fièrement en évitant de boîter n'est pas chose aisée. Surtout après t'être fait enculer à sec par un salopard aux ambitions démesurées. Au fur et à mesure de la marche, tu en viens presque à regretter ton réveil. La douleur dans ton fondement n'a rien d'une illusion, mais tu t'interdis catégoriquement de serrer les fesses sous les yeux de ce couple obscène qui te promène comme une chienne en laisse.
Sacs à merde. Sacs à merde, sacs à merde, sacs à merde !
Intérieurement, tu hurles. Et tu hurles tellement fort que, le long de tes tempes, des veines se sont formées. Jamais défaite n'aura été aussi conséquente que maintenant. Voilà où t'as mené ton duel vaniteux avec ce putain de Démon-Dragon de Bronze ! Une mise en esclavage qui te reste en travers de la g-..

- Grrrglh !?

La pute. Encore elle ! La putain de salope a tiré sur ton entrave pour "t'inviter" à t'immobiliser. Tu lui jettes un bref regard noir par-dessus ton épaule dénudée.
Dussé-je me les brûler pendant le processus, je te broierai la gueule entre mes mains juste pour avoir le plaisir de voir tes yeux de garce jaillir de leurs orbites !
Sélipa, la Chienne Enragée de Terra ? Plutôt pas mal comme surnom !
Tu grognes ta désapprobation juste avant que le couple, les yeux posés sur l'horizon et la ville qui s'y découpait, entretienne une petite réunion stratégique.
Qu'ils jactent. Qu'ils dévissent. Je vais me contenter de les écouter d'une oreille distraite en ressassant mes erreurs passées.
Juste de quoi tuer un peu le temps avant de passer à l'action.
Les insultes de la gourgandine de lave te passent par-dessus la tête. Les réflexions quant à l'aménagement de la ville entourée de murailles te laissent de marbre. Ton regard, lui, observe une innocente colonne de fumée se fondre dans le ciel. Ciel que tu aurais bien envie de rejoindre en abandonnant ce couple de tarés sur place.
Quel pathétique animal de compagnie.
Bouillante de colère, tu fermes les yeux dans l'espoir ridicule de te calmer les nerfs. L'envie de tuer t'empoigne fermement le cœur. Il faut que tu butes quelqu'un. Que tu répandes le sang et les tripes sur le champ de bataille. Non seulement c'est dans ta nature, mais en plus de cela c'est nécessaire à ton intégrité mentale méchamment perturbée par ta détention.
Première Esclave... j'ai envie de vomir. De leur vomir à la gueule. A tous les deux.
La Chaudasse reçoit l'ordre de te démuseler. Ce qui ne lui plait pas beaucoup, naturellement. Elle a beau chanter, tu sais parfaitement qu'elle te craint. N'as-tu pas failli la pulvériser, sous sa forme de gros serpent ? Un bon duel avant ta cuisante défaite face au reptile bipède, résultat de la fusion entre le Roi et la Reine débauchés.
Ta bouche libérée de son carcan de fer, tu évacues un profond soupir.

- Gardez votre amas de ferraille pour vous. Je me fous complètement de les combattre à poil, ne vous l'ai-je pas déjà dit ?

Tu secoues la têtes. Ton nouveau maître aime bien réfléchir pour pas grand-chose. Tenter de te faire passer pour l'inférieure de sa Reine déguisée aux yeux de tous ? Pfah ! Qu'elle se fourre plutôt ses bouts de métal au cul, la grognasse.
Une étincelle de feu rosé dans les yeux, tu te tournes insolemment vers le couple. Tu leurs tends les poings collés.

- Oubliez votre putain de muselière à la con. Enroulez plutôt une chaîne autour de mes poignets. C'est au bout de celle-ci que vous me trimballerez.

Culotée ? Bien sûr ! Typiquement Sélipa, l'ancienne Insoumise au fondement taché de nacre.
Quel enfer...

- Vous me présenterez aux portes de cette ville condamnée comme la responsable de la destruction de ce village voisin. J'incarnerai votre prisonnière renfrognée. Une sauvage sortie de nulle part que toi, précises-tu en désignant d'un regard torve le grison, le brave magicien, tu auras appréhendée en plein cœur du massacre, avec l'indispensable concours de ton familier de fer et de lave, responsable de mes entraves. (Un regard mauvais pointé sur la Chaudasse.) Vous réclamerez une récompense pour ma capture. Elle vous sera sans doute refusée par des gardes moqueurs. Mais qu'importe : c'est à ce moment que vous leur préciserez avoir glané des informations sur mon peuple barbare qui, désormais, représente un réel danger pour les leurs. Informations sensibles que vous comptez monnayer en personne auprès du seigneur de ces terres. Ainsi, en jouant sur la peur, vous paraîtrez beaucoup plus crédibles auprès des gardes. Il se pourrait même qu'après ça, on nous escorte bien gentiment jusqu'au cœur de votre futur quartier général.

Un sourire fielleux se dessine sur ton visage. La perspective de répandre la mort t'a redonné des couleurs.

- Je me déchaînerai le moment venu. Et alors, je ferai de leur champion le plus affreux de tous les exemples possibles.

Et enfin ? Tu t'arrêtes là, les laissant paresseusement songer à la suite des évènements. Le cerveau de la bande, ce n'est pas supposé être toi, leur foutue Première Esclave.

La Reine n’avait pas tardé à commander aux fers de venir broyer les poignets de cette petite chienne qui aboyait plus que demandée. Quel effort mental elle avait dû mettre en œuvre pour ne pas briser les os ou séparer les mains du reste de ce corps nu et boiteux. Pas même fichu d’accepter en son sein le présent de son époux. Pas assez résistante ni forte pour faire ce que tout le monde faisait, même le plus bas des primates : à savoir le simple acte, le plus élémentaire, celui de marcher. Ridicule !

Reine : « Un plan avec trop de mots pour une petite pute sauvageonne comme toi. Si ça ne tenait qu’à moi, j’invoquerais l’excuse de la possession par un démon bien plus intelligent que toi. Mais je vais te donner le bénéfice du doute. Tu es devenu un élément important pour les plans de mon époux. »

Orgueil : « … »

Elle se rapprocha si près que la peau de la saiyanjin commença à se demander à quelle distance se trouvait la différence entre cette douce chaleur présente et le moment où sa peau commencerait à brûler…

Reine : « Mais un jour tu ne seras plus si importante. Un jour, mon époux siégera sur son trône, dans son domaine, avec une organisation si bien réglée que je pourrais m’entretenir seule à seule avec toi. Ce jour sera celui où je te ferais fermer ta gueule. Définitivement. Et avec un très grand plaisir, tu peux me croire. »

Orgueil : « … »

Sans un mot d’abord, l’homme vint se rapprocher à son tour des deux femmes. Sa main se posa sur la peau de lave et glissa pour recouvrir son rond bijou avant que son majeur ne pénètre dans sa fente. Dans le même mouvement, il plaqua le cul de son épouse contre son corps. Et ce fut tout pour reprendre le contrôle de la situation et rebraquer les lumières sur lui.

Orgueil : « Nous suivrons ton plan dans les grandes lignes. Les détails seront apportés de nos mains. »

Reine : « Qu’est-ce que ça veut dir-… »

Le poing d’Orgueil se ferma et collisionait déjà dans l’os sous l’œil de Sélipa. La Reine comprit alors que la notion de détail n’était pas qu’une figure métaphorique. Et elle entra à son tour en action. Trois de ses doigts glissèrent sur la joue opposée de la Première Esclave. Des sillons brûlants dont l’un passa sur la commissure.

Orgueil : « Pour donner de la crédibilité à ta capture. Allons-y. Il me tarde de poursuivre ma conquête. »

Reine : « Tu es si… tout, mon époux. Si intelligent. Si puissant. Tant de grandeur en toi. Tant de faim que tu parviens à garder sous le contrôle de ta patience. Qu’est-ce qu’il me tarde que tu possèdes ce monde dans ton poing presque fermé. »

Ses hanches ondulèrent pour mieux ressentir l’unique doigt qui s’était introduit en elle. Elle avait abandonné depuis longtemps. Dans les bras de cet homme, elle s’oubliait. Elle n’était plus cette « Reine ». Elle n’était plus ce démon indomptable. Une femelle prête à tout pour le satisfaire. Que ce soit en lui offrant sa croupe ou sa maîtrise du fer noir. Elle avait lutté au début. Perdre son indépendance ? Ça avait été intolérable ! Mais le voir s’éloigner et disparaitre des jours, des semaines durant… avait été encore pire. Et cette compréhension lui avait fait perdre la tête. Commettre des massacres. Elle était même allée jusqu’à faire disparaitre tout un peuple. Secondaire, certes, mais une extinction sans aucun survivant.

Ils se présentèrent alors devant la paire de garde. Orgueil n’avait pas changé, fidèle à lui-même. La Reine Nnezz n’avait pas suivi le plan de Sélipa. Elle se trouvait donc enfoui sous une armure de fer noir pour masquer son état élémentaire. Et il y avait une Sélipa doublement amochée au village.

Reine : « Nous… »

Orgueil : « Si vous n’êtes déjà pas au courant, le village dans notre dos n’est plus. Cette créature l’a exterminé. Prenez garde. Derrière ses agréables formes féminines se dissimule une monstruosité avide de sang. Je l’ai vu croquer la tête d’un bébé à dents nus. En tant que Seigneur-magicien, j’ai agi. Une lutte de laquelle je ne serai pas ressorti vivant si je n’avais pas été accompagné de mon plus puissant Chevalier-noire. Noire car j’ai décidé qu’il fallait tout risquer. Et donc combattre le mal par le mal. Mais cela importe si peu. Ce que vous devez savoir, c’est que cette sauvage a été arrêté trop tard. Mais surtout, que le reste de son peuple va bientôt arriver pour tout conquérir. Je ne tolérerais pas ça. Donc emmenez-moi auprès de votre seigneur local. Ou périssez. Je n’en ai que faire. »

Il avait donc été hors de question que la Reine s’exprime. Orgueil l’avait coupé sans une œillade pour elle. Désormais, les deux gardes se regardaient. Les deux victimes d’un effet de psychologie qui voulait qu’ils croient que l’autre parlerait, que l’autre prendrait la décision, que l’autre… puis l’un des deux prit son courage à deux mains. Empoignant donc d’autant plus le manche de sa lance.

Garde 1 : « C’est qu’aujourd’hui c’est une journée spécial. La Dame-Méduse elle va sortir de l’eau et parader, et… »

Garde 2 : « Et il faut lui montrer du respect. Pour survivre. Ce qui n’a rien à voir avec cette femme. »

Le deuxième avait un ton plus ferme. Du genre à ne pas bavarder. Protocolaire et donc d’une humeur passablement désagréable pour ses collègues. Ce qui ne signifiait pas qu’il avait tort. Au contraire, pour le grand dam de ses proches.

Garde 1 : « Ouais ! Ouais. C’est vrai mais… »

Garde 2 : « Entrez donc. Marcher tout droit et filez jusqu’au plus haut des bâtiments. Je vous ai à l’œil. »

Les portes s’ouvrirent. Le deuxième garde ne pouvait pas ignorer une menace pour « sa » ville. Car il comptait bien grimper rapidement les échelons du pouvoir. Le premier garde lui, dissimula sans aucune discrétion de nombreux allers-retours entre le Seigneur-magicien et le corps nu capturé. En fait, ça l’excitait carrément ! Mais son collègue et son trop grand professionnalisme le coupa dans tout élan. S’il ne connaissait pas le soi-disant Seigneur et Chevalier, il y avait quelque chose chez eux qu’il redoutait. Mieux valait que ça devienne le problème des autres.

Tu grimaces de douleur en sentant les fers mordre la chair de tes poignets ! L'autre saloperie de putain ardente s'accorde toujours autant de ce plaisir sadique sur ton dos. Elle rivalise de méchanceté avec toi - ce qui n'est vraiment pas rien. Cela dit, son attitude t'inspire toujours la même chose : une peur voilée par un besoin urgentissime de te dominer à la moindre occasion qui se présente à elle.
Tu ris jaune lorsque cette abrutie crache son mépris au sujet de ton intelligence qui, de toute évidence, outrepasse la sienne.
Invoque toutes les excuses que tu veux, ma grande ! Masturbe-toi sur moi tant que tu le peux encore ; ma vengeance n'en sera que plus terrible !
Alors que tu la fixes d'un regard mauvais, l'odieuse Reine brise la distance qui vous sépare pour mieux te déballer ses prophéties débilitantes. Sa chaleur réchauffe ta chair dénudée. A ce tarif-là, une femme moins robuste que toi en aurait conçu une immense gêne. Mais ce n'est pas ainsi qu'elle parviendra à te dresser correctement, la bougresse.
Tu finis pas esquisser un malin sourire.

- J'attends ce fameux jour avec impatience.

Inutile de lui détailler le fond de ta pensée. Lorsque vous serez seule à seule, TU te feras un plaisir de lui refaire le portrait. Quitte à y aller sans gants, oui. A te cramer les phalanges contre sa tronche de piranha ! Ce simple fantasme suffit à te remonter le moral. Et ça, c'est sans compter la décision du grand ténébreux qui semble aller dans ton sens.
Ou presque.
Le salopard te récompense par une droite en pleine pommette ! Ta tête bascule vers l'arrière. Tu titubes sur deux pas avant de parvenir à raffermir tes appuis, la précédente sodomie ayant quelque peu porté préjudice à ton assiette solide.
Espèce de bâtard...

- Ça t'aurait coupé les couilles de me prévenir ?!

Bien sûr, l'autre catin royale y ajoute sa touche brûlante en laissant trois de ses doigts courir le long de ta joue opposée. Tu grimaces en en sentant la morsure suivie par l'odeur de ta chair brûlée. Juste après avoir fini son œuvre de torture, la garce qui jouit des attouchements de son époux se met alors à peindre de lui le plus élogieux de tous les portraits.
Duo de cons ! Si ce n'est pas ce monde qui vous avalera tout cru, c'est moi qui m'en chargerais.
Tu grognes dans ta barbe.

Et vous voilà enfin devant les gardes qui préservent les grandes portes de toute intrusion. Deux glandus en armure équipés de lance. Des types comme on en voit souvent en ce bas monde. Alors que tu t'es présentée nue devant eux, tu ne les considères même pas comme un challenge. Et ça, ce n'est pas du tout dû à la présence intimidante de cette foutue Reine recouverte d'une armure noire intégrale. Avant que celle-ci ne puisse leur faire un topo de la situation, son homme lui coupe la parole et leur raconte tout avec ses propres mots.
"Merci, Première Esclave. Sans tes précieuses idées, j'aurais sans doute eu l'air encore moins intelligent que j'en ai l'air. Mais il n'y a pas de quoi, trou du cul ! J'ai été ravie d'avoir été récompensée par une mandale de ta putain de main, et par une griffure de l'autre saleté de chatte en chaleur."
Comme une digne sauvageonne, tu montres les dents aux gardes en leur collant le visage de tes tortionnaires. Avec ça, nul besoin de simulation : tu as vraiment envie de les bouffer tout cru, ces deux salauds !
Les intéressés s'engagent alors dans une petite aparté, évoquant une "journée spéciale" avec entre autres choses la venue d'une certaine "Dame-Méduse".
Tu souris en coin - du côté où la brulure de l'autre chaudasse ne te gêne pas.
Une personnalité respectée par tout le monde, à les entendre. Que se passerait-il si elle venait à mourir sous leurs yeux fous ? Un grand coup au moral, sans doute ! Largement de quoi planter les fondations d'un parfait désespoir...
Mais pour qui ? Pour tes maîtres ou pour toi ?
Sans prêter grande attention au regard obscène et envieux de l'une des deux sentinelles que ta nudité semble avoir affecté, tu jettes un vague coup d'œil du côté de ce duo mensonger.
Que cela me plaise ou non, j'appartiens à ce couple de mégalos. Il me faudra gagner en puissance pour m'en défaire. Et pour cela, quoi de mieux à faire que de combattre ?
Cela reste toujours plus agréable que de se réveiller avec la rondelle écartelée...
Les portes s'ouvrent enfin. On vous a demandé de marcher tout droit et de filer jusqu'au plus haut bâtiment. Mais c'est le soi-disant "Seigneur-magicien" qui commande, désormais. Ce sont ses ordres que tu dois suivre, et non pas ceux d'un grouillot adepte d'un protocole voué à disparaître en même temps que son peuple. Tout en dépassant le garde attiré par ta silhouette, tu le gratifies d'un regard assassin.
Peut-être sera-t-il appelé en renfort pour te stopper une fois le massacre bien avancé ? A ce moment-là, tu te feras un plaisir de lui plonger tes pouces dans les yeux !
Mais en attendant, tu avances avec les autres...

Le trio était entré en ville et marchait en direction du plus haut bâtiment. Sélipa était nue et-

Enfant-leader : « Ah ah ! Elle est toute nue la dame ! Hey ! Les copains ! Venez voir. »

Gros enfant : « Waouh ! Elle est vachement plus belle que ma sœur ! »

Fillette : « Vous êtes sur que c’est une grande ? Parce qu’elle a pas beaucoup de seins. »

Le Seigneur-Magicien, le Chevalier-Noir et l’esclave devenaient donc le centre des attentions. Le résultat était prévisible. Orgueil s’en fichait. La Reine marmonnait derrière son casque de fer noir. Elle n’aimait pas être entouré de tant de paquets de chairs. Elle n’était pas n’importe qui ! Des envies pyromanes la tenaillaient dans le ventre. La main de son époux se posa sur son épaule et cela lui permit de se calmer partiellement. Tout avait été fait en silence et sans s’arrêter.

Quant aux enfants, ce serait le problème de leur Première Esclave. Orgueil ne changerait pas d’opinions. Tous les survivants seraient sous la férule de Sélipa. Tout manquement, toute déviance, tout retomberait sur celle qui hériterait naturellement d’un titre de « Mère ». Probablement. Mais Orgueil s’en fichait. C’était là petit sujet et ses aspirations étaient bien plus grandes.

Le trio remontait donc une large allée sous les yeux d’adultes écarquillant les yeux, parlant entre eux, pointant même du doigt comme l’enfant-leader de son petit groupe l’avait fait tout au début. Cet enfant, son ami gras et probablement la petite sœur de l’un des deux continuaient à les suivre.

Orgueil : « Toi. »

Reine : « Arrêtes-toi, chienne. »

Le supposé Seigneur-Magicien avait hélé un quidam. Il n’avait absolument rien de spécial si ce n’est un air faible. Mais aux yeux d’Orgueil, tous les habitants de cette ville évoquaient une seule chose : des paquets de chairs humaines tout juste bon à être sacrifié sur l’autel de sa conquête. Son épouse n’avait pas manqué l’occasion de cracher son fiel sur leur esclave résignée.

Orgueil : « On m’a informé de la venue d’une Dame-Méduse. Qui est-elle ? Et quel impact apporte-t-elle à votre ville ? Fais concis, mon temps est précieux. »

Quidam : « La-la Dame-Méduse ? Oui-oui, elle doit passer aujourd’hui. Elle vient d’au-delà, je n’sais pas où exactement. Désolé ! Mais on dit qu’elle vit l’année dans les eaux. Sur’ment la rivière qui passe de l’aut’ côté de la muraille. Elle sort de l’eau et elle traverse la ville. Derrière dans son village, non, pas village. Sillage, c’est ça, oui. Derrière elle donc, y’a des trucs qui poussent. Des sortes de champignons, des fleurs ou des sortes de crois’ment bizarre. Y’a des gens qui les ramassent. Mais moi, chais pas faire la différence entre les bons et les mauvais. J’suis qu’un pauvre transporteur de métaux moi, m’sieur. Mais pas d’la aussi bonne qualité qu’celle de votre guerrier, là. »

Orgueil : « Et ensuite ? Où se rend la Dame-Méduse ? »

Quidam : « Elle r’part. Elle r’ssort de la ville et elle fait des tours dans les champs tout autour. C’est pareil, sa traîne d’eau derrière elle, elle nourrit c’qu’on essaie d’y faire pousser. Les paysans y s’plaignent parce qu’ils paraient qu’il faut r’passer derrière elle. Pour arracher les mauvais champis et protéger les bons. Y’a aussi des rumeurs. Des mauvaises. Du genre à sacrifier. Et y parait qu’elle prend un jeune puceau à chaque fois et qu’on l’revoit jamais. Mais moi, chais pas. J’ai jamais été vérifié. »

Orgueil : « … »

Aucun remerciement. Aucune récompense. Orgueil repartit sans un regard en direction du bâtiment au centre des quatre allées.

Pendant ce temps, le groupe d’enfants s’était rapproché de Sélipa. Une interaction rendue possible par le fait qu’Orgueil était alors en pleine conversation. La Reine faisant seulement attention à serrer à la limite sur son fer noir les poignets de la Première Esclave. Assez pour qu’elle souffre et qu’elle sache qu’elle ne pourrait pas fuir.

Fillette : « Tu veux une pomme, madame la grande ? »

Elle n’était pas grande. Habillée d’une robe qui avait dû être porté par de nombreux autres enfants avant elle. Des cheveux mi longs coupés très grossièrement. Peut-être qu’en grandissant elle deviendrait une belle femme. Mais à cet instant, elle ressemblait surtout à une petite souillon. Une qui avait tout de même du cœur en tendant le fruit vers Sélipa.

Enfant-leader : « Fais pas l’idiote. Reviens par ici. »

Gros enfant : « Ah… Elle va nous attirer des ennuis. Je ne veux pas me manger une mandale par le grand-père… »

Les deux enfants étaient restés à l’écart. Si le premier qui avait parlé restait fasciné. Surtout par l’armure de fer noir. L’autre ventripotent tremblait sur place et gesticulait nerveusement. Mais la petite fille avait un grand sourire et attendait patiemment sa réponse. Elle avait tout le temps devant elle. Elle avait encore toute sa vie.

A moins que…

Et voilà que les petits pies rappliquaient ! Alors que vous marchez à travers une grande artère de la ville, les réflexions des gamins vont bon train. L'un d'eux se gausse de toi à cause de ta nudité, le plus gros s'étonne que tu soies mieux roulée que sa frangine, et la seule fille du trio remet en question ton âge à cause de ta modeste poitrine.
Le culoté, le baveux et la cruche.
Tu te contentes de les ignorer. Un coup d'œil discret du côté de ton escorte t'informe que le démon et sa mie carapaçonnée n'ont pas encore l'intention d'initier le massacre.
Pourquoi se presser quand on peut prendre le temps de me foutre la honte ?
Les autochtones - adultes - se joignent naturellement à la curiosité des enfants en te pointant du doigt. Les ragots se diffusent en passant de commère à commère. Tu deviens sans conteste l'attraction du jour, et ce sentiment abject te hérisse le poil.
Putain !
Traduit par un "tch!" sonore entre tes mâchoires serrées.
La Chaudasse t'ordonne de t'immobiliser. Tu ne cherches pas à répliquer. Ce qui risque fort, à ce rythme là, de devenir une détestable habitude.
Son Roi prend la peine de s'adresser à un humain du coin. Entre ses lèvres tremblantes, le mythe de la Dame-Méduse se désépaissit. Il est donc question d'une sorte d'entité mystique liée à la rivière voisine. Dotée du pouvoir de faire pousser des plantes et des champignons partout où elle pose la patte, la créature traverse la ville à pieds, survole les champs puis disparait comme elle est apparue. Non sans - selon la rumeur - embarquer un jeune puceau avec elle en guise de tribut.
Si elle pouvait emporter tous les gamins loin d'ici, cela m'arrangerait.
Tu soupires.
Mais pour ça, je peux toujours rêver...
Tous ces imbéciles piégés dans leur quotidien dénué de saveur ne se rendent pas compte qu'à côté de vous trois, leur Dame-Méduse n'est rien de moins qu'une bénédiction. Le loup est en train de visiter leur bergerie. Et les agneaux, inconscients, se risquent à tailler innocemment le bout de gras avec lui.
Et l'autre pétasse avec son fer noir qui te serre douloureusement les poignets, là !...
Tes yeux énervés se baissent sur le visage candide de la fillette qui t'a proposé une pomme. Puis il se tournent vers celui à qui tu as attribué le sobriquet de "le culotté".
Pour sa prudence, tu ne peux t'empêcher de lui donner raison.

- Ecoute tes petits camarades, et tiens-toi à l'écart.

Le baveux craint une juste punition de la part d'un de ses vieux. Dans très peu de temps, il n'aura - hélas ! - plus à se soucier de telles frivolités. Si jamais il survit, il sera mis au pas comme tous les autres. Mais ce "si" ne dépend pas uniquement de toi. La salope qui te promène possède bien plus de pouvoir de décision sur leur existence que tu n'en as.
Il ne faut surtout pas que je lui donne une seule raison de s'en prendre à eux.
Que te reste-t-il à faire sinon te faire détester ?
Alors que la fillette n'a toujours pas jugé bon de battre en retraite, tu craches sur la pomme qu'elle tient entre ses doigts sales.

- Tire-toi et ne te présente jamais plus devant moi !

Tes propres paroles, pleines de véhémence, te font l'effet d'un coup de poignard au cœur. Probablement le premier d'une longue série. Tu luttes en catimini contre ce sentiment étouffant alors que les enfants, dont la plus petite, s'écartent de votre sillage.
C'est mieux ainsi.
Ton regard acéré ne trahit aucune faiblesse, aucun bon sentiment à l'égard de qui que ce soit.
J'ai déjà choisi ma place. Et je ne l'ai jamais trouvé ailleurs qu'en enfer.
En l'absence de gêneurs, le chemin vers le grand bâtiment vous est tout ouvert...
Pour tous ces gens qui n'ont rien demandé, le jugement dernier approche.

Reine : « Tu es vraiment une salope. Cracher à la face de l’innocence. Toi qui avait… »

Son visage est dissimulé derrière son armure en fer noir. Son expression de doute et de réflexion passe donc inaperçu. Et très rapidement, Orgueil reprend le contrôle de la situation. L’interaction avec les gamins ne lui a pas échappé. Il se rapproche de Sélipa pour venir lui parler au creux de son oreille.

Orgueil : « Tu es une piètre actrice, Première Esclave. Certes, aux yeux des enfants, le fait de leur cracher dessus et de leur dire de partir fonctionnent. Mais toi et moi, nous savons qu’il y a bien plus d’intensité en toi. Tout comme tu es capable de délivrer de vraies insultes. En résumé, et pour que ce soit bien clair entre nous, la vie de ces enfants se trouve toujours entre tes mains. »

La supercherie n’aura donc pas échappé au « Seigneur-Magicien ». Il s’écarte de Sélipa puis se tourne pour regarder derrière eux. Comme il s’y attendait, la petite fille les observe toujours. Il n’y a qu’une partie de sa tête qui dépasse du mur d’une maison. Mais sa curiosité est trop touchée. Son cœur innocent ne comprend pas la violence des adultes. Elle a déjà essuyé la pomme. Et elle compte toujours lui donner. Dans sa petite tête, elle sait qu’inconsciemment tout est de la faute du monsieur qui la regarde. Il lui faut juste attendre le bon moment. Et donc, elle les suivra en essayant d’être discrète. Mais les deux autres ne pouvant pas la lâcher, lui disant d’arrêter, commençant à s’énerver en haussant la voix,… Autant de preuves de leur cortège. Le rappel constant des responsabilités de la Première Esclave.

Reine : « Je m’ennuie. On avait parlé de massacre et on se retrouve à marcher tranquillement vers un bâtiment à peine plus haut que les autres. Cet endroit n’a rien de spécial. Je… je bouille à l’intérieur. Et voir cette traînée gigoter son cul devant moi. J’ai envie de lui faire des choses ! »

Orgueil : « Calme-toi, mon épouse. »

Reine : « Non ! »

Orgueil : « Ma Brûlante. Tu sais pourtant que ce supplice d’attente ne fait qu’exacerber ce que tu ressens. Combien de fois t’ai-je fait jouir de jouer avec ton plaisir ? Combien de fois t’ai-je prouvé que l’attente était toujours récompensée ? Mais si tu préfères écarter les cuisses, remuer dans tes entrailles dix secondes tes doigts malhabiles et sentir un plaisir égal à un souffle de vent mourant… »

Il ne finit pas sa phrase. Ce qui a tendance à énerver d’autant plus sa Reine. Qu’elle explose ou qu’elle se contienne, le résultat importe peu au conquérant. Cette ville tombera. Survie ou non des enfants. Rencontre ou non de cette Dame-Méduse.

Inévitablement, le trio arrive sur la grande place qui contient le plus haut bâtiment. Structure centrale qui voit naître quatre grandes artères. La populace est présente. Une partie attend le passage de la Dame-Méduse. Des paniers en osier au bras leur permettront de récupérer les présents de ce qu’ils doivent considérer comme une divinité. Une autre partie de la populace est intriguée par cet homme dégageant le charisme d’un homme de pouvoir, de ce guerrier tout emmuré dans une armure intégrale et de cette fille nue. Tant d’événements pour une petite ville.

Et sans rien dire ni faire, le passage s’ouvre pour permettre au trio d’atteindre le bâtiment principal. Les doubles portes s’ouvrent. Un homme âgé au crâne dégarni est suivi d’une petite troupe d’hommes et de femmes. Les rides et les cheveux blancs sont la mesure principale.

Une tête tombe. Rebondit mollement. Et s’auréole dans une flaque de sang.

Le temps est alors suspendu. L’incompréhension. Le choc.

Des bruits au loin. De l’agitation. La Dame-Méduse est entrée en ville. A l’autre bout tout là-bas.

Puis les cris EXPLOSENT ! Le chaos. La débâcle. Les courses effrénées. Des visages piétinés. Des corps martelés par de futurs cadavres. Car s’ils fuient, beaucoup comprennent qu’ils n’y réchapperont pas. Pourquoi ce « guerrier noir » a tué leur chef ? Comment l’acier dur a-t-il pu devenir tel un fouet extensible et trancher un cou comme s’il n’y avait pas eu de résistance ? Et ce bruit. Après coup. Comme si l’air avait crié d’agonie. Certaines femmes battues par leur mari auront eu en tête l’image d’un fouet qui claque.

Reine : « Que les festivités commencent. »

Orgueil : « … »

Le mensonge n'est pas passé inaperçu. Là où la pute de reine t'insulte et remet en question ta sensibilité pour les enfants, son roi, lui, ne se laisse pas duper par ton odieux manège. C'est à l'oreille qu'il te le souffle avant que tu ne recules en faisant de ton mieux pour ne pas grimacer de gêne.
J'ai tendance à oublier que ce connard est diablement futé...
Et à quel point les gosses peuvent être collants ? Car ceux que tu as essayé d'éloigner de ton groupuscule, même s'ils conservent leurs distances avec toi, vous suivent toujours.
Qu'est-ce qu'ils font chier ! Mon message n'a-t-il pas été clair ?!
Pour le moment, tu ne peux rien faire d'autre si ce n'est éviter de leur couler un regard. Rien de très compliqué dans la mesure où les offenses verbales du "chevalier noir" redirigent ta colère sur celle qui se cache sous le fer démoniaque. La Chaudasse en vient même à se faire réprimander par son homme. Des mots qui ne calment en rien ses nerfs de braise...
Ce couple me file vraiment la gerbe.
Vous voilà arrivés au milieu d'une grande place. A priori le centre névralgique de cette ville forteresse ? Devant vous s'élève le fameux grand bâtiment ; autour de vous, des gens attendent en vous jetant des regards curieux. La plupart ont un panier en osier entre les mains.
Plus il y a de monde, plus vite ce sera fait.
Jamais tu n'as été autant tentée d'expédier un massacre ! Peut-être parce que celui-ci n'est pas destiné à te rendre service, ni à toi ni à ton peuple.
Les doubles portes s'ouvrent dans un grincement. Implicitement, vous êtes invités à y pénétrer. Et c'est justement ce que vous faites dans le plus grand des calmes.
On nous attend.
Des hommes et des femmes vous observent avec attention. S'ils portent une arme, ce n'est que pour l'apparat - au mieux, une élégante lame coincée dans un fourreau ornemental. Au beau milieu de cette troupe, posté légèrement en avant, un vieux type dégarni...
C'est ça, leur chef ?
Et ses suivants de haute lignée, très certainement.
Tu te fends d'un rictus méprisant.
Puis, sans que tu n'aies rien fait, c'est la tête de ce dirigeant risible qui s'envole !
Un blanc sonore. Le temps que les gens comprennent ce qui vient de se passer.
Puis c'est le chaos - ou le monde dans son état le plus sauvage - qui se met en branle !
En transformant ta laisse en fouet destructeur, la reine en personne a lancé les hostilités.

- Pas de temps à perdre, grinces-tu entre tes dents.

Fonçant comme une torpille, tu dépasses ta tueuse de maîtresse ! Ton poing traverse le crâne d'un noble. Son cadavre s'écrase aux pieds d'un de ses piètres congénères. Ce même gus que tu décapites d'un coup du tranchant de la main opposée. Le second d'une longue liste de fuyards paniqués. Oh ! tu ne fais pas dans la dentelle. Tes jambes nus fauchent également bon nombre d'innocents, les coupant en deux ou les expédiant à moitié brisés sur les pavés, avant que la garde ne rapplique enfin. Le métal de leurs armures huilées cliquète avec force; poussés par l'urgence, ils avancent au pas de course. Avec leurs armes dégainées, ces types pèsent lourd.
Ils te paraissent effroyablement lents.
Tu fends l'air d'un geste.

- Que les amuse-bouche aillent se faire foutre ! Nous allons voir tout de suite ce que vous valez en tant que guerriers.

Et pour ne pas changer, tu te propulses à leur rencontre.
Une Saïyajin nue contre une cohorte de cloportes !
Mais, à tout hasard, cette ville ne possède-t-elle par un type qui sort du lot ? Un héros, ou même un champion adulé par le commun des mortels ? De quoi demander du temps et de la recherche. Sauf que l'action débute à peine ! La Dame-Méduse vient tout juste de passer les portes de la ville. Inutile de mettre la charrue avant les bœufs. Avant que les meilleurs défenseurs fassent leur entrée, la piétaille se doit naturellement de mourir dans d'horribles conditions.
Alors place à l'enfer sur terre et à la jubilation guerrière !