The Multiversity

Lexon était donc un type sympathique mais dévoué à Brimstone. Au moins, les choses étaient claires. Si cela ne rendait pas la situation idéale, elle était loin d’être mauvaise. Qui plus est, l’idée de manger réveilla l’estomac de Benjamin qui gargouilla. C’est avec plaisir qu’il suivit Lexon vers un barbecue au fumet appétissant.

Le violon l’intéressait moyen. Bon, si l’instrument s’enjoyait sur un air jovial : super. Sinon, ça aurait au moins le mérite de combler des silences embarrassant. En attendant, ce qui intéressait surtout Benjamin, c’était de trouver une assiette et des couverts. Il n’allait pas se priver d’un repas gratuit !

Le plus simple était de se rapprocher des grilles. Il prit d’abord le temps d’écouter la viande grésiller et de se remplir les poumons des odeurs qui traînaient dans l’air. Puis il héla le premier cuistot.

« Salut. Je suis nouveau dans l’équipe. Je me demandais : où est-ce que je peux trouver une assiette et des couverts ? »

Pour être honnête, il n’avait pas cherché des masses. L’avantage de cette question un peu nulle, c’est qu’elle ouvrait une discussion. C’était une excuse pour parler avec des gars avec qui il allait bosser quelques temps.

« Et il y a moyen d’arroser ce steak succulent et ces patates dorées avec une petite bière ? A moins que vous soyez super sérieux et qu’on doive rester alerte pour la mission de demain ? »

Il fallait que la testostérone empuantisse le délicieux fumet du steak et des patates dont la peau se rapprochait de la couleur de l’or. Et puis, pourquoi fallait-il toujours qu’il attire des types qui l’obligeait à lever la tête ? Est-ce qu’ils se rendaient compte de l’inconfort, voire de la douleur que cela apportait ? Non, bien sûr que non. Il aurait fallu utiliser le petit pois qui gigotait dans leur grosse boîte crânienne vide. Mais, ce genre de remarque, il le garda pour lui. Benjamin n’avait pas envie de présenter du rouge au taureau.

« Je n’ai pas vraiment envie de danser sur l’air d’un petit match de boxe. Parce que, si je devais avoir une tronche comme la tienne, comment je ferai pour réussir à draguer de la donzelle et passer quelques heures agréables entre ces cuisses ? »

Bon, il avait peut-être un peu trop forcé sur la provocation. Mais c’était plus fort que lui. Les grandes gueules dans son genre, il fallait qu’il les mattes.

Plusieurs choix s’offraient à lui. Il pouvait se transformer à nouveau en l’espèce de slime technologique. Un alien qui n’était pas fait pour le combat de bourrin. Il pouvait aussi présenter une deuxième transformation, rentrer dans le jeu de son futur adversaire et devenir Quad. Un alien rouge à quatre bras spécialisé dans le combat. Il y avait tant de possibilités dans l’artefact à son poignet.

Le ton de la plaisanterie disparut en un instant, remplacé par un sérieux.

« On est en plein désert. Une petite communauté. Ce qui veut dire qu’on se serrer les coudes. Qui plus est, on va bientôt descendre sur plusieurs kilomètres vers le centre de la planète. Tu crois vraiment que c’est une bonne idée de se foutre sur la gueule et de risquer la perte de deux employés solides ? Comment tu crois que Brimstone va le prendre ? »

« J’ai l’impression que je ne vais pas m’ennuyer ici. »

Puis Benjamin suivit l’invitation de Greg. ENFIN il allait accéder au Graal : la barbaque, les patates et l’alcool ! Ca donnait soif de résister au désert et de parler pour éviter un carnage. La-dite nature du carnage ne sera pas expliqué. Restons plutôt dans une ambiance festive.

« Si on pouvait éviter de se péter des bras, ça m’arrangerait. En plus de ça, je ne suis même pas sur si tu voulais affronter un de mes aliens ou moi-même. Bon, si c’était moi, ça va vite être plié vu ton gabarit. Tu as clairement l’air d’avoir plus de puissance physique que moi. Si c’était à un de mes aliens, hum… disons que j’ai quelques tours dans mon sac si ta version Gargouille était plus impressionnante que prévu. »

Si le jeune « Ben10 » se transformait une unique fois, Benjamin avait appris à switch rapidement entre deux aliens. Ce qui pouvait par exemple combiner un vol avec un premier alien pour se transformer en un deuxième alien et provoquer une espèce de bombe comme à la piscine. Mais en bien plus dévastateur ! Voire carrément sanglant…

« Bon, je n’arrête pas d’entendre Big MT par ici. Big MT par là. Mais concrètement, ça veut dire quelque chose ? Ils sont si influents que ça dans le coin ? »

Benjamin observa toutes les personnes autour de lui. Il ne pouvait pas se fier à ses yeux. Définitivement pas. D’abord les deux jumeaux et la première expérience avec les Dohanoides. Ensuite, un type sympa mais super loyal à Brimstone qui avait aussi la capacité de se transformer. Et enfin, son colocataire. Un physique de géant pour un gratte-pierre. La leçon était belle et bien apprise : il ne pouvait se fier à ses yeux.

*Quoique, ce steak m’a l’air parfaitement cuit et délicieux ! Ah ah ! *

Benjamin ne put s’empêcher de faire la moue quand Greg lui parla d’être forcé à devenir méchant ou de faire confiance à ses amis. S’il lui était arrivé d’être violent pour survivre ou parvenir à sauver des gens qui avait hérité de l’étiquette « bonnes personnes ». Il avait d’autant plus de mal à accorder sa confiance. Il l’avait donné trop de fois dans le passé pour la récupérer dans un état lamentable…

Il manqua de rire en découvrant qu’un gang s’était surnommé « les erreurs 404 ». Ça ressemblait tellement à une blague. Mais il perdit son sourire quand il vit sur les visages des gens autour de lui que c’était la réalité. Ainsi, ce monde était semblable et à la fois différent du sien. La suite pourrait s’avérer compliquer s’il ne faisait pas attention. Les références qu’il avait lui n’avait pas forcément la même signification que ses nouveaux collègues de travail.

Ça faisait un sacré paquet d’informations à digérer. Des organisations qui se partageaient un désert immense. Des strates de population allant de l’humain de base aux robots en passant par des mutants et des cyborgs. Cette Terre avait assurément suivi un cheminement parallèle à la sienne. Enfin, ça faisait pas mal d’années qu’il n’y était pas retourné… Rien ne l’attirait, pour être honnête. A part des fantômes et des souvenirs dont il ne voulait se rappeler…

« Je vais faire attention alors. Il faut croire que je suis le faible du groupe, ah ah ! »

Ce qui n’empêcha pas Benjamin de goûter à l’alcool local. Si sa vie lui avait appris quelque chose, c’est que la mort n’était jamais loin. Il fallait savoir être prudent, certes. Mais il fallait aussi savoir profiter des petits plaisirs. Boire quelques verres jusqu’à se sentir euphorique et déconner avec Greg et les autres Dohanoïdes ne pourraient pas faire de mal. Sauf s’il jugeait mal le degré d’alcool et sa résistance physique qui n’était pas celle de ce monde.

« Mais dis-moi, Greg. Ta femme et tes enfants, ils sont où ? Parce que, sauf si votre alcool est vraiment costaud, j’ai surtout l’impression que ça sent la testostérone ici. Elles sont les femmes ? Et les gamins ? Oui, il est possible que ma question ne soit pas totalement innocente. Mais il faut me comprendre, je suis un gars simple. Et, même si vous avez pas tous des sales gueules, rien que de pouvoirs poser les yeux sur quelques merveilles que la Nature a bien bricolé ne serait pas de refus. »

C’est comme dire à un enfant de ne pas toucher ou de demander à quiconque de ne pas penser à un marteau rouge. Bref, forcément que Benjamin veut en savoir plus concernant cette Rextra. L’idée de simplement la sauter est loin d’être une priorité. Bien que la possibilité restera tout de même dans un coin de sa tête. Non, si cette femme n’est pas une Dohanoïde et qu’elle est capable de combattre des monstres : forcément que Benjamin est intrigué.

« Message reçu, les gars. Je mets les mains en protection sur mon paquet et je parle gentiment à la dame. De toute façon, entre la bouffe et votre compagnie : j’ai largement assez de plaisir pour le moment. Allez, santé ! »

Benjamin lève son verre avec le sourire puis boit une nouvelle gorgée. Il ne peut pas s’empêcher de tousser, ce qui provoque quelques rires chez les Dohanoïdes. On l’avait prévenu que leur alcool était fort.

« Attends attends ! Tu viens de parler d’un dragon ? Genre le gros reptile cracheur de feu ? Ou alors c’est une sorte de grade militaire ? C’est dingue votre truc. Plus j’en apprends sur vos conditions de vie, enfin de survie, et plus je me demande comment l’espèce humaine a réussi à ne pas se faire éradiquer. »

Ça avait été un peu flippant le mouvement de secte. Enfin, ça y ressemblait. Benjamin n’était pas fan d’une masse de gens qui se mettaient soudainement à dire tous ensemble la même chose. La seule exception étant quand les gens chantaient tous ensemble. Là, ce n’était pas bizarre parce que ça devenait festif. Puis, de toute façon, le moment gênant passa très vite pour revenir au cours d’histoire. Pas l’Histoire chiante de ses écoles. Celle intéressante d’un monde exotique.

En parlant d’exotisme, Brimstone revenait parmi eux. Il s’asseyait à table comme s’il n’était pas un patron inaccessible. Un point supplémentaire de gagner aux yeux de Benjamin. Il écouta donc attentivement et compris que les dragons étaient bien des créatures. Certes, pas de ce monde, mais des dragons à quatre pattes. Enfin, Benjamin se doutait qu’ils devaient avoir quatre pattes. Mais tout étant possible, il pouvait aussi se tenir debout comme un humanoïde ou en avoir six comme les insectes.

« Si c’est trop complexe, pas besoin d’aller plus loin dans les explications. Je ne cherche pas à devenir incollable sur ce monde. Simplement à savoir où j’ai mis les pieds. Disons que je ne voudrais pas tomber dans des sables mouvants ou dans des terriers de dragons, si vous voyez l’idée. »

L’humeur de Benjamin restait enjouée. Pourtant, seul dans sa tête, il ne pouvait s’empêcher de penser au fait que l’imposant et lourd Brimstone avait surpris tout le monde. Autant lui, le possesseur de l’Omnitrix, que toute la bande mutée de Dohanoïdes aux multiples capacités. Ça restait incroyable. En fait, pour aller plus loin, Benjamin se fit même la réflexion que si Brimstone avait voulu l’assassiner : il n’aurait probablement pas pu se défendre…

« Et donc, que vient faire le grand patron avec ses petites gens ? Simplement partager un verre d’eau ? J’ai du mal à y croire. Je veux dire, je suppose qu’un grand gaillard comme vous doit avoir une quantité folle de tâches et de responsabilités, non ? »

Forcément que le grand patron ne s’était pas déplacé seulement pour boire un verre d’eau… Mais Benjamin n’aurait jamais parié que ses anciens collègues le retrouvent aussi vite. C’était une mauvaise nouvelle. Les mains dans ses poches, son poing se resserra sur la clé USB tant recherché. Le « très précieux » selon leurs mots.

« Je ne vais pas chercher à vous mentir, oui, je suis l’homme de la description. Mais de là à me traiter de voleur… Si ces enfoirés avaient respecté les termes de notre contra t, nous n’en serions pas là. Je ne serai pas sur cette planète. Et eux seraient déjà rentrés chez eux. »

Benjamin ressortir les mains de ces poches. Si le cours des événements n’allait pas dans son sens, il n’hésiterait pas une seule seconde à déclencher l’artefact à son poignée, se transformer en alien et fuir sans aucun honneur. Il préférait une douleur d’égo passagère plutôt qu’un état de mort définitif.

« Ce devait être une mission de style Robin des Bois. Le gars qui vole les riches pour redonner aux pauvres. Sauf qu’au lieu d’or, c’était des données que moi et mes anciens collègues recherchions. Ah ! Je serai très curieux de savoir comment ils vous ont présenté la situation pour avoir l’air d’anges innocents… Ces foutus traîtres… »

Est-ce qu’il devait raconter toute l’histoire ? Benjamin n’en avait pas envie. Sans compter le fait que Brimstone n’était pas non son meilleur pote. C’était un titan puissant qui lui avait tendu la main. Benjamin avait accepté cette main. Mais ça ne signifiait aucunement que c’était pour la vie. Voilà, il avait décidé.

« Après le vol des données, on est retourné dans leur vaisseau. Quand ils croyaient que je dormais, je suis allé pisser. Enfin, j’étais sur le chemin quand j’ai entendu une conversation avec un ton de conspiration. Toutes ces enflures étaient en train de planifier comment ils allaient escroquer plusieurs personnes à coup de chantage. Je m’étais fait doubler. Ils n’avaient eu besoin de moi que pour ma réputation, disons de « héros » et ma capacité à me transformer en différents aliens. Furieux, je leur ai dit d’aller se faire foutre. Que le contrat était rompu. Tout a très vite dégénéré. Résultat ? Ils m’ont balancé sur cette planète post-apo et sont repartis tout content, croyant qu’ils allaient pouvoir commencer à s’enrichir à coup de chantage. Sauf que j’avais réussi à mettre la main sur ces données. Et… me voilà. Ici et aujourd’hui. Alors quoi ? Vous allez me livrer à ces voleurs ? »

Benjamin ne savait toujours pas s’il allait devoir affronter les épreuves du puits de plusieurs kilomètres de profondeur ou affronter l’infinité du désert désolé. Il semblait tout de même que la balance penche vers la première option, eut égard au fait que Brimstone décida de s’asseoir. Et surtout au fait qui lui avoua que sans cette conversation, il l’aurait livré.

« J’ai une certaine idée de ce que sont ces données. Mais je n’ai pas vraiment eu le temps d’explorer les dossiers. J’allais dire que je ne suis pas un hacker non plus, mais ce n’est pas totalement vrai. »

Lui donner la clé USB était hors de question. Comme il avait déjà été dit, Benjamin n’était pas pote avec Brimstone. S’il était son supérieur sur cette planète et dans cette situation-là, il n’était pas son Big Boss. De toute façon, Benjamin était un indépendant. Il était son propre chef. Donc, pour résumé, il n’y avait pas assez de confiance entre les deux humanoïdes pour un acte pareil.

« On m’avait vendu la mission comme étant une mission de sauvetage. Des agents infiltrés, certains très profondément, étaient soudainement sous la menace de voir leur véritable identité révélée. La lourdeur administrative étant ce qu’elle est, il fallait que ces agents continuent leur travail de sape pour pouvoir mettre à bas certains mondes criminels.

Mais voilà, si cette partie de la mission était vraie, il y avait quelque chose en plus. Tous ces agents infiltrés ont développé des réseaux. Certains contacts pouvant tomber par assistance d’homicide involontaire. Ou ce genre de trucs. Bref, si ces contacts n’étaient pas en prison, c’est parce qu’ils étaient nécessaires au bon déroulement de l’opération.

Et mes anciens collègues, que j’appelle affectueusement ces fumiers, ou ces enfoirés. Ces gens-là ont décidé de faire chanter tous ces contacts. Du peu que j’ai entendu de la conversation que je n’aurai jamais du entendre, il y a une sacré paquet de frics à se faire. »

Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?! Quand Brimstone avait posé la question concernant les enfoirés, Benjamin imaginait déjà se retourner et faire face à toute son ancienne bande. Si tout s’était relativement bien passé lors de leur dernière mission, c’était aussi essentiellement parce qu’ils étaient alliés. Les mercenaires avaient des compétences… variées, professionnelles, puissantes. Chacun n’avait pas tout, mais l’équipe unie était effrayante.

Alors, découvrir la fameuse Rextra fut une sorte de manège. L’angoisse de découvrir ses anciens collègues. Un léger soulagement en découvrant une femme aux seins nus arriver. Puis une nouvelle peur en découvrant la Rextra de la « légende ».

La main de Benjamin couvrit ses yeux. Sa tête secoua de droite à gauche comme s’il essayait de fuir cette réalité désagréable. Mais il ne pouvait pas, alors il retira sa main pour de nouveau faire face à son environnement.

« Je devrais vous remercier d’avoir tué ce type. Mais si l’effet immédiat est de m’avoir sauvé, je ne peux pas par contre vous remercier des emmerdes qui vont arriver. En tuer un revient à lancer un appel à tous les autres. Et vous pouvez me croire qu’ils vont savoir qu’il est mort. Tout du moins, que quelque chose ne s’est pas passé comme prévu. Car il devait surement envoyer un message sitôt son job fait. Et je ne parle pas de délais de six heures. Il devait surement envoyer un message d’ici dix-quinze minutes. »

Ça lui paraissait soudainement évident : il allait devoir se battre. Sa main se rapprochait déjà de l’Omnitrix à son poignée.

*Qui est-ce que je choisis ? AXLR pour essayer de résoudre le conflit grâce à la vitesse et l’effet de surprise ? En espérant que le sable du désert ne soit pas un terrain piège pour ses capacités d’alien… *

« Où est-ce qu’on peut se battre à notre avantage ? Parce que vous avez conscience qu’ils vont venir avec des armes lourdes et destructrices ? Il y en a un qui se bat dans un exosquelette militaire bidouillé par exemple. »

Plus Benjamin passait de temps en compagnie de Brimstone et plus il réalisait à quel point le Fusion était… impressionnant. Pour le dire d’un mot « simple ». En réalité, Benjamin se demandait s’il ne faisait pas face à une sorte de personnage touchant au divin. Peut-être pas un Dieu. Mais l’engeance de l’un d’eux ? Une sorte de demi-dieu ? Peut-être…

L’index se pose sur ses lèvres. Si Benjamin ne faisait toujours pas pleinement confiance à Brimstone, ce dernier avait gagné en respect. Cela aurait pu être de la peur. Mais Benjamin était blasé. Il avait vécu trop de drames pour avoir une peur bleue de la mort. Ou de conséquences moins funestes mais tout de même sacrément importants.

Alors, vu qu’il ne pouvait pas parler, son attention se reporta sur Rextra. S’il y avait quelque chose de sauvage qui exhalait de cette femme, voire même une aura qui intimidait voire carrément effrayait : Benjamin était happé. Cette femme avait quelque chose de spécial. Elle ne semblait pas pouvoir se fondre dans une masse. Elle n’était pas un mouton blanc plongé dans tout un troupeau. Non, elle serait même carrément un dangereux loup dans cette métaphore.

Oui, Benjamin observai Rextra. Trop longtemps pour que ce soit seulement un coup d’œil. Mais, malgré tout ce qu’il avait pu dire concernant les femmes et l’alcool, il ne regardait pas Rextra avec ces yeux-là.

*Bordel !... J’espère que je ne suis pas… NON ! Je me refuse à ça. Impossible que mon cœur asséché et morcelé puisse encore éprouver quelque chose qui ressemble vaguement à de l’amour. NON ! Je m’y refuse. *

Alors Benjamin fronça les sourcils. Il revêtit son masque d’odieux mercenaire. Une façon de jouer au mercenaire endurci par les épreuves de la vie et qui dissimulait le faible être humain qui recherchait ce que tout le monde recherche : de vrais contacts. Le genre qui permette d’avoir une vie plus riche. Une vie qui mérite d’être vécue car partagée.