Cependant, Tessou se voyait mal finir agent de bureau. Elle voulait continuer à honorer sa promesse envers son mari, et non faire de la paperasse administrative tout le temps... Kara ne savait pas quoi dire devant ça, car elle comprenait très bien ce point de vue. Elle-même se sentait obligée d’aider les autres, et elle ne pouvait pas aller contre ça. Tessou avait raison d’agir, mais, d’un autre côté... D’un autre côté, elle devait aussi s’occuper de sa fille.
*Que ferais-je à sa place ? Je n’en ai pas la moindre idée...*
Et c’était bien vrai ! Elle avait beau avoir une longévité étendue, et plus d’une trentaine d’années, Kara restait toujours aussi insouciante. Elle agissait pour protéger les autres, parce que c’était ce qui lui semblait être le mieux pour elle, et pour son apport à l’humanité. Tessou se rapprocha alors d’elle, leurs visages étant de plus en plus proches, si proches que Kara aurait presque cru qu’elle allait l’embrasser, et se mit même à imaginer ce baiser, avant que la policière ne parle :
« Tu m'as sauvé la vie Kara, ainsi qu'à Kyoko. Quand je repense à ce que j'aurais pu devenir, la mort aurait été moins cruelle mais l'un comme l'autre, cela aurait été affreux... pour elle surtout... »
Kara sourit lentement, et, à sa surprise, posa alors un doigt sur les lèvres de la femme.
« N’y pense plus, Tessou... Quoi qu’il aurait pu se passer, rien n’est arrivé, et c’est la seule chose qui compte. Tu es sauve, maintenant, et Kyoko se porte bien. »
Elle lui sourit alors, tout en retirant ses doigts de sa bouche, et lui caressa la joue, se rapprochant un peu d’elle.
« Si tu as envie de rester policière dans le service actif, alors sois-le, mais sois-le pleinement... Si tu penses à ta fille quand tu interviens, tu manqueras de vigilance et d’attention... Et je ne veux pas qu’une femme avec un bébé aussi beau se fasse abattre. »
Son geste était affectueux, et elle libéra sa joue, restant assez près d’elle. L’idée de l’embrasser, qui lui avait traversée la tête, revenait encore une fois. Tessou avait un joli corps, de belles lunettes qui lui allaient bien, et une délicieuse queue-de-cheval. Et, surtout, elle avait l’air si faible, si délicieuse... Kara avait envie de la prendre dans ses bras, et c’est ce qu’elle fit, enroulant ses bras autour de son corps, se blottissant contre elle. C’était un simple câlin, et Supergirl décida alors de se confier :
« Tu sais... Je n’ai plus de famille... Je suis orpheline. Plus je vois les Terriens, et plus je trouve ça... Dommage. Mon monde natal a été détruit par la folie de certains de nos dirigeants, et je suis l’une des trop rares survivantes de sa destruction. Avoir une famille, c’est l’une des choses les plus précieuses qui soit. »
Kara s’écarta ensuite, reposant ses mains sur ses épaules, et lui sourit lentement.
« En un sens, je t’envie. »