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Beurk…*
Daisy réussit à ne pas vomir en imaginant la scène décrite par la SpiderWitch, celle de l’araignée filant par sa bouche pour aller tisser un fil en elle… Elle ne pouvait qu’espérer qu’il s’agissait là d’une image un peu douteuse, mais allez savoir ? Depuis qu’elle avait rejoint le SHIELD, Daisy avait remarqué que les trucs bizarroïdes étaient fréquents. Alors, elle n’avait pas vraiment envie de demander à cette femme si ce qu’elle disait était métaphorique ou non.
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Je… Euh… À bientôt, alors… »
La SpiderWitch les laissa ensuite. Le trio parvint à sortir en suivant la toile tissée par la mystérieuse super-héroïne, qui les conduisit à une galerie, puis à une autre sortie. Retrouver l’air frais, loin des claquements des mandibules, faisait un bien fou ! Daisy huma l’air frais, avant de se retourner vers Coulson.
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Alors, comme ça, Patron, vous connaissez le Docteur Strange ?
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Je connais beaucoup de monde, Daisy. Maintenant, on a du boulot. »
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Plusieurs jours après
Château d’Oberstein
Les autorités locales avaient verrouillé tout accès à la mine et à ses alentours. Motif officiel ? Une importante fuite de méthane dans la mine suite à des travaux de restructuration. Les policiers eux-mêmes ignoraient la vérité. Le SHIELD n’avait pas pu leur fournir plus de ressources pour le moment. Depuis que Norman Osborn s’était emparé du SHIELD, et l’avait refondé en HAMMER, toute l’organisation était en pagaille. Si le HAMMER avait été démantelé, Maria Hill avait encore du mal à faire fonctionner le nouveau SHIELD. Beaucoup d’anciens agents du SHIELD avaient été limogés par Osborn, et n’avaient pas souhaité revenir sous les ordres de Hill, préférant de toute évidence rejoindre Nick Fury. Bref, tout ça pour dire que, pour l’heure, le trio devait agir seul, et devait réunir davantage d’éléments pour que Hill puisse envoyer plus d’hommes.
Coulson avait fait jouer ses relations. Il avait toujours été proche des super-héros, et avait contacté Strange… Par un simple e-mail. Autant dire que cela manquait un peu de charme. Daisy avait entendu parler du docteur Strange, mais sans jamais encore le rencontrer. Pour le SHIELD, il était un consultant externe, et, quand le SHIELD faisait appel à Strange, c’est que la situation était grave. Il était arrivé hier soir, toquant à la porte.
Stephen Strange était impressionnant. Il était venu avec une mallette, en prenant l’avion.
Le bourgmestre était le seul au courant de la présence des araignées, il avait fallu son aide pour mobiliser la police. Reinhold Wilkem avait mobilisé ses six frères pour gérer cette histoire, six frères qui avaient la mainmise sur toute l’économie locale.
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Sept frères dans la région où le conte de Blanche-Neige a vu le jour… Voilà qui est bien curieux, ironisa Strange.
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Une ironie qui ne nous a pas échappé, Docteur Strange.
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On pourrait croire, selon le récit des agents du SHIELD, que la venue de ces araignées ici est purement fortuite, mais… Ce n’est pas le cas. »
Ils discutaient dans une grande salle de réunion. Il y avait plusieurs bibliothèques remplies à craquer de livres, de mémoires, de grimoires datant du Moyen-Age, recopiés par d’anciens moines copistes, puis imprimés. Strange déploya une grande carte de la Terre. Des lignes rouges avaient été tracées.
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Ce sont les ley lines, expliqua-t-il.
Des conducteurs magiques. Vous avez entendu parler de la ligne de l’épée de Saint-Michel ? Sept sanctuaires chrétiens dédiés à Saint-Michel ont été institués pendant le Moyen-Age d’un bout à l’autre de l’Europe, et peuvent tous être reliés ensemble par une même ligne. Regardez sur Internet, l’image est connue. Les Chrétiens y voient là le signe de la protection de Saint-Michel contre le Diable. »
Daisy constata qu’il y avait plusieurs lignes qui se recoupaient à New York, d’autres à Stonehenge… Le plus grand re coupement avait sans doute lieu au Japon. Quant à Oberstein… Il y avait là aussi plusieurs lignes.
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Quand les lignes se regroupent…
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Les points de rencontre entre les lignes sont des sites magiques très intenses. Ces lignes appartiennent à un plus grand ensemble, elles sont les terminaisons de canaux et de conduits, de vecteurs qui se retrouvent au sein de toutes les réalités connues, et qui tirent leur origine même du Big Bang. Donc… Je pense que ces araignées ont emprunté l’un de ces vecteurs, l’une de ces lignes. »
C’était une théorie qui se tenait. Daisy examinait la carte, tout en se demandant si la SpiderWitch ne tarderait pas à revenir…