The Multiversity

Face à ce loup monstrueux, Starfire n’en menait pas large. Elle s’apprêtait à contre-attaquer quand elle entendit le bourdonnement bien caractéristique d’un sabre-laser. Grayle trancha ensuite les tentacules, puis tira sur le loup avec son pistolet. Reprenant ses esprits, Koriand’r éternua à plusieurs reprises, avant qu’une sorte de vive lumière rouge n’éclatez dans la pièce. Grièvement blessé, le loup ne tarda pas à fuir sans demander son reste, laissant de fortes traînées de sang derrière lui. Surprise, Koriand’r sentit Grayle l’aider à se relever, et courut avec lui. Toutefois, les deux constatèrent très vite que les tentacules avaient laissé une sorte de bave acide qui fit fondre les vêtements de Starfire. Surpris, Grayle la regarda, tandis que les vêtements se dissolvaient progressivement, une sensation qui était vraiment très loin d’être agréable. Koriand’r réagit alors avec son tact naturel, et arracha le reste. Elle avait après tout déjà démontré son absence de pudeur, et, une fois nue, elle se jeta alors sur Grayle, venant l’enlacer. Ses seins rebondis heurtèrent son torse, et elle l’embrassa tendrement.

« Je le savais, que tu étais un Jedi ! »

Qu’il le conteste ou pas n’avait aucune importance. Il venait après tout d’utiliser cette arme pour trancher les tentacules du monstre ! Elle généra ensuite des boules d’énergie, et se retourna. Ses cheveux s’enflammèrent alors.

« On retourne vers mon vaisseau ! »

Le long des murs, des créatures rampantes avec d’énormes gueules édentées se rapprochaient. Starfire lança des décharges d’énergie qui explosèrent contre les monstres. Les explosions firent trembler le couloir, et elle s’envola ensuite, lévitant au-dessus de Grayle et de Rosalind, laissant derrière elle une traînée de flammes. Starfire utilisait alors toute sa puissance, et celle-ci était infernale, très impressionnante.

Ils remontèrent le long d’un grand couloir, tandis que des portes furent arrachées, libérant d’autres monstres sur les côtés. La créature la plus dangereuse fut d’une sorte de sanglier géant indescriptible. Il présentait une peau blanchâtre, avec d’énormes pattes et des pattes arachnéennes multiples jaillissant de son dos, ressemblant à de longs doigts crochus. La bête cracha des jets de salive qui faisaient fondre le métal, et qui ne se contenteraient donc pas de simples vêtements. Koriand’r le retint en lançant de nouvelles boules d’énergie qui explosèrent contre lui, mais la bête continua sa course, chargeant le groupe.

« Sur la gauche, vite ! »

Elle explosa une porte avec ses attaques, et Rosalind bondit sur le côté avec Grayle. Starfire les devançait, et se posa sur le sol, avant de tirer derrière eux, faisant s’effondrer le plafond, les protégeant du monstre.

Ils venaient d’arriver dans un autre couloir, longeant plusieurs laboratoires. Les commandos de Cyphanx avaient fait le ménage, abattant froidement les scientifiques qui se trouvaient là. Le couloir  était plongé dans la pénombre, avec de grandes vitres le long ees murs pour voir l’intérieur des laboratoires. Des cadavres se trouvaient là. Starfire se pinça nerveusement les lèvres.

« C’est vraiment glauque ici… »

Starfire espérait que les monstres ne les poursuivraient pas ici aussi…

Grayle se mit instantanément à rougir lorsque Koriand'r arracha ses vêtements, se retrouvant nue devant lui. Il ne put s'empêcher de fixer son corps avec admiration. Ses cuisses fuselées, ses hanches pleines, son ventre musclé, sa poitrine opulente et ferme, sa belle peau orange... elle était parfaite. Féminine, mais forte, irradiant de puissance et de sensualité.

Lorsqu'elle se colla contre lui, les doses massives de drogues sexuelles qui lui avaient été injecté se rappellèrent à lui. Son corps devint brûlant, et une érection monstrueuse se mit à cogner contre le bas-ventre de la jeune femme, alors que le jeune homme la serrait contre lui. Une de ses mains descendit lentement le long du dos de la rousse, venant agripper sa croupe, les doigts s’enfonçant dans la peau rebondie de la princesse. Il se mit à gronder d'envie, alors qu'ils s'embrassèrent -fougueusement- devant les yeux envieux de la scientifique, qui se mordait la lèvre devant ce spectacle, sa respiration s'accélérant.

S'il n'y avait pas ces monstres, tous les trois, ils...

Le baiser ne fut pas long, mais Grayle, influencé par l'alien, abandonna toute semblance de pudeur, et l'embrassa avec engouement. La faisant légèrement pencher en arrière, alors qu'il lui rendait son baiser. Ils y mirent fin d'un commun accord, sans se consulter. Puis, se retournant avec une démarche régalienne, malgré (ou grâce à) son apparence, Koriand'r abandonna la sensualité pour se concentrer sur ce qui était le plus urgent, là, tout de suite.

Sauver leur peau.

Grayle se retourna vers Rosalind.

- Vous pouvez courir ?

Elle hocha la tête, pâle comme un linge.

- Ok. Alors on suis Koriand'r ! dit-il en criant à la fin de sa phrase pour couvrir l'énorme vacarme que venait de faire sa partenaire, qui avait réduit un monstre à l'état de pulpe sanguinolente. Grayle tenait toujours son sabre en main, courant derrière Koriand'r, prenant bien garde à ne pas la gêner. La voir détruire ces monstres avec une facilité apparente, déchaînant une dévastatrice puissance, tout en étant nue, avait un côté exaltant qui le rendait toute chose.

Un monstre plus petit que les autres échappa à la surveillance de la psychique. Il sauta sur Rosalind, mais fut découpé en plein vol par Grayle.

- Vous n'avez pas peur ?! hurla une Rosalind au bord de la crise de nerf.

- JAMAIS ! rugit Grayle de toute ses forces, pour être sûr que leur sauveuse, au dessus d'eux, l'entende. Il reprit la parole alors que le sanglier géant apparue.

- PUTAIN MAIS QU'EST CE QUE C'EST MOCHE ! il prit Rosalind par le poignet, et l'entraîna à sa suite.

- Je vais bloquer la porte dit-il en s'approchant d'un meuble. Koriand'r leva ses bras, et le plafond s'effondra derrière eux, bloquant le couloir sous des tonnes de décombre. Il regarda la rousse avec un mélange d'admiration et de.. vexation.

-Oui, je suppose qu'on peut faire comme ça également dit-il en relâchant avec regret le meuble qu'il avait déjà commencé à déplacer.

Il se retourna pour voir où ils étaient.

- C’est vraiment glauque ici…
- Je suis d'accord.

Ce n'était pas seulement la pénombre, ou les cadavres partout qui donnaient cette impression. Ce laboratoire était... malsain. Il posa sa main sur l'épaule de Koriand'r.

- Repose toi un peu. Je passe devant. Il lui fit une toute légère tape sur les fesses -du bout des doigt- Tu es géniale avant de la dépasser et de lui donner ce qui ressemblait à un grand manteau de toile.

- J'adore te voir ainsi, mais tu me déconcentre dit-il sans chercher à cacher la grosse bosse de son pantalon. Son bas-ventre continuait de le harceler, et il devait lutter de toutes ses forces contre les visions de lui en train de la plaquer contre un mur ou un bureau quelconque.

Il rangea son sabre laser dans son sac, et fouilla dedans un bref instant, avant d'en sortir une torche. Cette dernière ressemblait à un simple bout de bois, mais après que Grayle ait murmuré une phrase dans une langue inconnue, la torche s'alluma. Le feu bleu de cette dernière éclairait les environs avec une puissance sans commune mesure avec une torche normale, et n'avait rien à envier aux phares d'un camion.

Dans la lumière, les choses font moins peur. Ils avancèrent, lentement. Grayle sentait que quelque chose n'allait pas. Alors qu'ils avancaient le long du couloir principal, il virent des cuves, ou se trouvaient des corps flottants dans du liquide. Plusieurs avaient été percées, le verre explosé par l'impact.

Mais aucune trace de leurs occupants.

Grayle avancait avec la méfiance d'un serpent dans une usine de sacs à mains.

- Rosaliiiiiiiind ? Qu'est ce que vous faisiez ici ?

La scientifique resta silencieuse, alors qu'ils enjambaient le cadavre d'un scientifique, dont la tête avait été arrachée d'un coup de fusil. Deux autres étaient effondrés par terre, avec des traces de griffe et de morsure partout sur le corps.

- Je... je ne travaillais pas dans cette partie de la station...
- Evidemment.

Une porte se trouvait devant eux. Elle était pleine de griffe. Grayle essaya de l'ouvrir sans succès. Il s'écarta.

- Koriand'r, tu veux bien ?

Une explosion plus tard, Grayle s'engouffra dans la brèche. Ici, le terrain était bien plus accidenté, avec des tables, des chaises, des armoires renversées. Avec une agilité quasi-elfique, Grayle progressait sans encombre, aidant Rosalind à avancer. Koriand'r flottait sans encombre au dessus des obstacles.

Un grognement. Grayle dirIgea instantanément la lumière de la torche vers l'origine du bruit.

Un cadavre s'était relevé. Il se dirigea vers eux, la bave aux lèvres, la moitié de son corps en décomposition. Du sang sur les mains, et surtout, sur le visage.

- Oh merde. jura Rosalind, qui mit la main devant ses lèvres, surprise et honteuse d'avoir lâché un tel juron. Le cadavre se mit d'un seul coup à sprinter, et... se retrouva instantanément empalé par le bâton de Grayle, qui avait subitement agrandi ce dernier. Le cadavre tomba... et se releva.

- Koriand'r, garde tes forces ! dit-il alors qu'il sentait déjà l'énergie s'accumuler derrière lui. En un instant, il fit pivoter son sac de derrière à devant lui, l'ouvrit, et en sorti un revolver. Il pressa sur la détente, et soudainement, le cadavre s'effondra par terre, convulsa, et ne bougea plus.

- Ca ne durera pas longtemps. Ils firent quelques mètres, et arrivèrent dans ce qui ressemblait à une cantine.

L'odeur de sang et de putréfaction frappa instantanément le trio, qui dut lutter de toutes ses forces pour ne pas vomir.

Des scientifiques, mais aussi deux soldats de Cyphanx, avaient été dévorés, par plusieurs de ces cadavres ambulants.

- Rosalind, vos collègues gardaient ce genre de... trucs en observation ?!
- Je ne travaillais pas i...
- Oui, trop occupés à ouvrir des portails entre les dimensions ! dit-il avec une pointe de colère.
- Putains de scientifiques, trop occupés à vous demander si vous pouvez faire quelque chose au lieu de vous demander si vous deviez le faire en premier lieu...

Les cadavres remarquèrent le groupe, et se levèrent de leur repas, pour avancer vers eux... lentement.

- Bon heureusement c'est pas les pires que j'ai croisé marmonna Grayle. Ca ne devrait pas poser trop de di...

**CRRAAAAAAAOUM**

Le mur sur leur droite venait purement et simplement d'exploser, alors que des  créatures aliens et étranges ( https://vignette.wikia.nocookie.net/starcraft/images/4/4c/Hydralisk_SC2_Cncpt3.jpg/revision/latest?cb=20091028225625)venaient de surgir. Elles regardèrent autour d'eux, et avisèrent le trio, et les cadavres. Un d'entre eux fonça vers ces derniers, tandis que l'autre regardaient Rosalind et Starfire avec une lueur maléfique dans ses yeux.

- Oh merde !

Grayle connaissait ces trucs. Il y en avait dans sa dimension. Des hydralisks ! Des tueurs serpentins sans pitié qui cra...

- Ecartez vo... dit-il en poussant Koriand'r hors de la trajectoire. Une micro seconde plus tard, un sifflement perça l'air et Grayle se retrouva projeté en arrière, s'écrasant contre le mur, une vingtaine de dards ridiculement longs enfoncés dans le thorax. Rosalind poussa un cri perçant de terreur, se pissant littéralement dessus, alors que Grayle poussa une floppée d'injures étouffées par le sang qu'il cracha de la bouche.

- Putain de station de m... dit-il avec difficulté, avant que ses yeux ne deviennent vitreux et que son corps ne s'affaisse.

Il allait bientôt mourir. Il sentait son corps se vider de son sang, et la chaleur quitter son corps à grande vitesse.

Il n'avait pas peur. Pour lui, ce serait temporaire. Il regarda Koriand'r une dernière fois, alors que sa vision se brouillait.

Il espérait que, lorsqu'il reviendrait à la vie -probablement dans une minute, grand maximum-, elle serait encore vivante.

Visiblement, les scientifiques de cette installation n’en étaient pas à leur premier coup d’essai, et avaient ramené des spécimens d’autres plans. Grayle, visiblement déstabilisé par l’absence de vêtements sur le corps magnifique de Starfire, lui présenta de quoi s’habiller. Celle-ci enfila une veste et une casquette, et eut même le luxe de trouver, dans un casier, des sous-vêtements violets, qu’elle enfila rapidement. Ainsi prête, elle put suivre le duo. La station devait vraiment très dangereuse. Entre les troupes de la Citadelle et les monstres issus du Portail dimensionnel instable, les dangers se multipliaient. Toutefois, le pire était encore à venir, car Starfire doutait que la station tienne encore debout à ce rythme. Le batailles avaient fragilisé la structure interne avec plusieurs explosions et autres effondrements d’étage. La fuite devenait maintenant une nécessité.

En réalité, Koriand’r ne fut pas si surprise que ça de voir les scientifiques de cette station travailler sur les monstres issus du Warp. À force de jouer avec le feu, on finissait par se brûler. Tandis que le trio explorait cette partie-ci de la station, ils croisèrent alors des zombies. Ils étaient dans un réfectoire, et de nombreuses tables avaient été renversées, ainsi que des traces de sang, des griffures. Les zombies se relevèrent à leur approche, mais, avant de pouvoir faire quoi que ce soit, un mur explosa, et libéra des Hydralisks.

« GRAYLE, NON !! » hurla Starfire quand Grayle la poussa.

Les projections d’un Hydralisk frappèrent violemment Grayle, qui s’envola alors, et heurta douloureusement un mur. Starfire écarquilla les yeux, et tenta de venir, mais Rosalind l’attrapa alors.

« Laisse-le, on ne peut plus rien faire pour lui, il est mort ! »

Starfire secoua la tête.

« Non !
-  Vite, ou on va crever aussi ! »

Un Hydralisk tira des jets d’acide vers elles. Starfire vit le mur fondre, et commença à se replier, tandis que les zombies s’attaquaient aux Hydralisks, contraignant ces derniers à changer de cibles. Starfire se recula alors, sentant les larmes monter à ses yeux. Le plafond trembla à nouveau dangereusement, et une énorme lame jaillit alors. Une griffe épaisse fendit le plafond en deux, et remonta vers elles. Un monstre supplémentaire venait d’émerger, et Starfire ne chercha pas à en savoir davantage. Elle envoya une boule énergétique qui frappa le monstre en hauteur. Celui-ci mugit de douleur, et elle dut ensuite continuer à courir.

Grayle ne pouvait pas être mort, c’était impossible ! Mais comment retourner sur place ? Des monstres supplémentaires continuaient à les poursuivre…
Quand Grayle émergea, il était de nouveau nu, et attaché au mur. Ses poignets et ses chevilles étaient retenus par des tentacules, et, tandis qu’il revenait progressivement à lui, il put entendre des grognements. Deux Zerglings l’observaient en grognant dangereusement, leurs épaisses pattes plantées dans les corps de plusieurs zombies.

« Je n’aurai jamais cru rencontrer quelqu’un capable de défier la mort… »

Une voix forte et sensuelle remplit l’air. Des talons claquèrent ensuite le sol, et les Zerglings s’éloignèrent ensuite, tandis qu’une silhouette féminine se rapprocha de Grayle. Un tentacule supplémentaire s’enroula autour du cou de l’homme, et d’autres circulèrent sur son torse. Une main griffue et violette se posa sur son torse, tandis que, autour d’elle, deux pattes arachnéennes se dressèrent.

Le visage d’Evelynn apparut ensuite, et elle fronça les sourcils.

« Qu’es-tu, exactement ? L’Hydralisk t’avait porté un coup mortel… Et te revoilà la vie, plein de vigueur… Comment est-ce possible ? »

La mort.

Il était devenu familier avec ce sentiment. Le coeur qui ralentit, le monde qui devient flou. La douleur surtout, sourde, du corps qui lutte de toutes ses forces pour se maintenir en vie.

Sans peur, ni inquiétude pour lui, Grayle meurt.

Lorsqu'il revient à la vie, il remarque qu'il est encore cloué au mur. Normal.

Non, ce qui est étrange, c'est qu'il soit nu. Il était habillé pourtant. Pourquoi était-il nu ? Il ne revenait jamais nu. Sauf lorsqu'il était entièrement détruit.

*Merde, j'ai été bouffé ?*

Alors que Grayle s'interrogeait sur sa nudité, il réalisa alors qu'il était prisonnier contre le mur. Des... des tentacules, agissant telles des menottes le plaquait contre l'acier froid. Il banda ses muscles, et forca du mieux qu'il put. Pendant un bref instant, on aurait pu croire qu'il allait réussir à se libérer. Mais sans succès. Il se retrouvait encore prisonnier.

Prisonnier... pourquoi ? Pourquoi garder un cadavre prisonnier ? Il jeta un oeil aux deux zerglings.

- Allez, shoo ! shoo ! dégagez !

« Je n’aurai jamais cru rencontrer quelqu’un capable de défier la mort… »

Il cligna des yeux. Sa vision était encore floue, et il redressa lentement son visage pour voir la nouvelle venue. Son corps frémit de manière visible, alors qu'une douce chaleur envahissait son corps, presque par réflexe, devant... l'apparition aussi divine que dangereuse en face de lui. Malgré sa mort, le produit injecté faisait encore son effet sur lui, et il fut faire de visibles efforts pour ne pas laisser le désir prendre possession de son bassin.

Il ne connaissait pas son interlocutrice, mais savait qu'avec les formiens, il fallait mieux ne pas faire d'erreur. Malgré son corps aussi fragile qu'opulent, sans muscle apparent si ce n'est au niveau du bassin, il n'avait aucun doute que la femme n'aurait aucun mal à le tuer si l'envie lui prenait.

Une tentacule glissa autour de son cou.

D'où sortait-elle ? D'autres firent de même, et le contact gluant  et tiède d'autres tentacules, qui laissaient une traînée de... bave, ou de gelée, plutôt odorante d'ailleurs, remontèrent lentement vers lui, passant sur ses jambes, son sexe, son ventre. Malgré ça, il fallait reconnaître que Grayle arrivait à faire bonne mine. C'est un regard sérieux, curieux, mais pas craintif, qui fixa la nouvelle venue. Il se mordit la lèvre inférieure lorsqu'elle posa une main gracile, et chaude, sur son torse.

- Bonjour. Moi c'est Grayle. Et vous ?

Un peu de politesse ne lui ferait pas de mal. Il essaya de sourire.

- Je me ferais un plaisir de tout vous raconter mais... la station risque d'exploser d'un instant à l'autre, et des dizaines de soldats d'élites sont...

Il écarquilla les yeux, et essaya de se détacher.

- KORIAND'R ! Ou est-elle ? Mon amie ! La rousse ? Qu'avez vous fait d'elle ?!

Etait-elle morte ? Encore en vie ? Non, il ne voulait pas croire qu'elle avait périt... non. Il devait avoir foi en elle. Mais...

Il regarda son sac. Ce qui importait, aussi, était là dedans. L'appareil... et sa pyramide. Koriand'r avait l'autre...

En la jouant finement, il pouvait encore s'échapper des griffes et des tentacules de sa charmante geolière.

- Cette capacité...elle n'est pas "naturelle", ni propre à moi. Vous ne pourrez pas l'imiter, ni l'étudier, ni l'extraire. Dit-il avec sincérité envers la femme aux cheveux roses.

Evelynn était une jeune Cérébrate. Elle avait été transformée par Sarah Kerrigan, la redoutable Reine des Lames, et était devenue l’une de ses plus jeunes filles. Elle dirigeait une horde de Xénos pour la gloire de sa mère, et, comme tous les membres de la fratrie de Kerrigan, maniait aussi bien le sexe que la mort. Aussi désirable que dangereuse, elle était une fleur aux pétales venimeuses. Avec elle, il fallait s’attendre à tout, à commencer par qu’elle s’insinue dans votre esprit en vous corrompant par la séduction. Le sexe marchait très bien pour cela, car le sexe abaissait toutes vos défenses en vous ramenant à un état préhistorique, à celui de créature sauvage cherchant juste à copuler avec les autres. C’était donc très logiquement un domaine où les femmes comme Evelynn excellaient.

Quand l’homme mentionna « Koriand’r », Evelynn fronça les sourcils. Elle avait évidemment sondé l’esprit du jeune homme, mais n’avait vu que ses souvenirs récents, ceux où il était en compagnie de deux femmes, une flamboyante rouquine dotée de pouvoirs surnaturels, et une doctoresse. Evelynn supposait donc que cette Koriand’r était la rouquine, ce dont elle eut la confirmation en sondant l’esprit de Grayle. Elle le vit visionner brièvement Koriand’r, une femme forte, grande, élancée… Avec une jolie poitrine.

« Nous nous préparons à l’assimiler, répondit alors Evelynn. Si tu ne veux pas qu’elle disparaisse, tu as intérêt à être coopératif, Grayle. »

Les mains d’Evelynn vinrent à nouveau caresser son torse, glissant sur sa peau, effleurant les fines lignes de ses solides muscles. Elle sourit encore, et n’eut qu’à s’immiscer encore un peu dans son esprit pour que son corps lâche joyeusement. Une belle verge se mit à gonfler, solide érection. Les mains violettes et griffues d’Evelynn continuaient à descendre, jouant sur le corps de l’homme, jusqu’à ce que l’un d’entre elle ne vienne caresser son sexe. On aurait sans doute pu concevoir une prison plus désagréable ! Pour autant, Evelynn savait que le temps était compté. La station était extrêmement instable, et le Portail quantique était déréglé. Cependant, paradoxalement, si elle avait réussi à venir ici, elle n’arrivait plus à en repartir. Elle avait besoin de retourner à un endroit moins instable. Ici, tout était bien trop déréglé.

Ses Xénos étaient en ce moment en train de combattre les autres monstres dimensionnels ainsi que les Okaariens, essayant de les repousser, et de s’emparer d’un vaisseau. C’était d’ailleurs comme ça qu’Evelynn était tombée sur Grayle, mais elle se disait que le jeune homme abritait peut-être des réponses.

« Notre espèce absorbe et assimile tout ce qui lui passe sous le nez. Qu’est-ce qui te fait croire que nous n’arriverons pas à absorber ta capacité de revenir d’entre les morts ? »

À n’en pas douter, une telle capacité serait terrifiante chez les Xénos…

« Nous nous préparons à l’assimiler, répondit alors Evelynn. Si tu ne veux pas qu’elle disparaisse, tu as intérêt à être coopératif, Grayle. »

Grayle retint sa respiration, son coeur battant fortement dans sa poitrine. Il n'était guère inquiet pour lui-même, mais l'était pour les autres. Koriand'r était mortelle, et il n'osait pas imaginer le genre de traitement dégradant que les formiens pouvait lui réserver.

Ceci dit, il y avait une possibilité qu'Evelynn lui mente. Lui fasse croire que son amie est en leur possession sans que ce soit le cas...

Il allait devoir la jouer fine, mais il avait l'équivalent de deux cartes face à un adversaire qui avait accès à tout un deck. Ses options étaient plus que limitées. D'autant que... ces mains sur son corps... la douceur des gestes de la femme était presque douloureuse, pour l'homme dont le corps, déjà bien sensible à ce genre d'attention, avait été bourré de liquide stimulant. Il poussa un soupire se finissant en gémissement, alors que quelque chose entrait dans son esprit. Il sentit le monde devenir claire, et des visions proches de la pornographie, où lui et la cérébrate copulaient joyeusement, assaillirent sa vision.

- Ah...

Il essayait désespérément de lutter. La sueur se mit à goutter de son front et de ses tempes, alors que sa verge, petit à petit, continuant de se durcir, de gonfler, de se réchauffer, jusqu'à ce que le membre, entièrement tendu et dur comme la pierre, ne se dresse avec entrain vers la femme. Il ne put s'empêcher de tendre son bassin vers l'avant, comme s'il devait lutter contre la volonté de son membre. Ce dernier pulsait au contact de la main d'Evelynn, ses veines épaisses irradiant d'une chaleur incontestable.

L'homme, clairement, était en manque. Il s'efforcait de fixer la femme dans les yeux, mais avait toutes les peines du monde à empêcher son regard de glisser contre le corps alléchant de la cérébrate, caressant son épaisse poitrine et sa peau brillante d'un regard presque amoureux. Il se mordit la lèvre inférieure, presque au sang, afin de résister à l'attraction surnaturelle qu'avait la femme sur lui.

« Notre espèce absorbe et assimile tout ce qui lui passe sous le nez. Qu’est-ce qui te fait croire que nous n’arriverons pas à absorber ta capacité de revenir d’entre les morts ? »

- Ah... ce... n'est pas...

Merde... il ne devait pas donner d'information !

- Je... c'est à moi. Mon âme... mon être. Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez copier avec du clonage génétique...

Il respirait avec force, toujours attaché au mur froid par les tentacules.

- Je ne suis... d'aucun intérêt pour vous. Rien de plus... qu'un humain normal. Alors... laissez-moi partir, et repartez. Si vous faites ceci... nous survivrons tous. Vous... perdez votre temps avec moi...

Elle ne lui avait toujours pas dit son nom d'ailleurs.

- Quelque soit votre nom. Relâchez moi, et laissez mes amies tranquilles. Il souffla. Les soldats...

Une idée germa dans son esprit, parvenant, pendant de brefs moments, à le faire se concentrer sur autre chose que cette superbe femme dangereuse -et d'autant plus attirante à cause de ca- qui caressait sa verge.

- Les impériaux... et leur chef Cyphanx... sont bien plus dangereux pour vous... et la galaxie. C'est d'eux que vous devriez vous occuper... pas de nous. Il hasarda même. On peut vous aider même...

Evelynn fronça lentement les sourcils quand l’insolent jeune homme lui expliqua que les Xénos ne pourraient pas assimiler ses capacités, car elles n’étaient pas d’ordre génétique. Ce serait donc une capacité magique ? Evelynn était dubitative. Les Xénos pouvaient absorber tout code génétique pour l’intégrer dans un grand ensemble, dans toute leur société. De cette manière, chaque génome particulier, susceptible de produire des effets spécifiques, pouvait être dupliqué et utilisé par chaque cellule de la vaste Horde. C’était là le pouvoir redoutable et unique des Xénos, cette terrifiante capacité d’absorption et d’assimilation. Pour autant, les Xénos ne pouvaient pas reproduire la magie. Ils avaient déjà capturé des magiciens de divers mondes, des prêtres, des chamanes, mais sans succès. La magie nécessitait à la fois des capacités innées et instructives, mais sa nature échappait encore aux Xénos. Cependant, Evelynn n’était-elle pas déjà une magicienne ? Comme sa mère, elle était télépathe, et disposait de pouvoirs psioniques. Toutefois, du peu qu’Evelynn en avait compris, la télékinésie nécessitait des pouvoirs psychiques, cérébraux, alors que la magie élémentaire, comme le fait de jeter une boule de feu, nécessitait d’autres compétences. Et ces autres compétences échappaient encore aux Xénos.

Ceci ne répondait néanmoins toutefois pas aux questions que Grayle pouvait légitimement se poser. Les Xénos avaient-ils vraiment capturé Starfire ? L’homme tenta alors de dévier l’attention de la Cérébrate en évoquant Cyphanx et les autres soldats. Tout cela n’avait pas échappé à  la vigilance d’Evelynn, mais elle ne comptait pas rester là longtemps non plus.

« Tout cela ne m’a pas échappé, jeune humain… Et je m’appelle Evelynn, je suis la fille de Sarah Kerrigan… Et je pense qu’elle appréciera beaucoup que je lui offre quelqu’un comme toi. Seule ma mère déterminera quoi faire de toi… Un cobaye, ou un amant ? Peut-être que tes enfants disposeront de tes capacités ? »

Cette perspective était toujours envisageable, et, à défaut, elle offrirait au moins un beau cadeau à sa Mère ! Sa main glissa vers le membre de Grayle, et elle sourit en voyant que sa queue avait durci. Elle le masturba alors, glissant ses doigts sur sa hampe de chair. Parallèlement, l’une de ses pointes se rapprocha, et heurta son torse, l’entaillant très légèrement.

« Plus tu seras coopératif, et plus ce sera agréable, Grayle… Qu’est-ce qui te permet de revenir comme cela à la vie, hum ? Soit tu peux tout me dire, soit nous nous immiscerons dans ton crâne pour te disséquer et obtenir tout ce que nous voulons, et je ne peux pas te promettre que ce sera agréable. Alors… À toi de voir si tu veux être un bon garçon obéissant et recevoir ta juste récompense, fit-elle en caressant la verge de Grayle, ou un homme indiscipliné qu’il faudra mater. »

Elle termina cette phrase en faisant remuer la pointe violette qui sortait de son dos, et la glissa sous sa gorge, le forçant à relever la tête…

« Tout cela ne m’a pas échappé, jeune humain… Et je m’appelle Evelynn, je suis la fille de Sarah Kerrigan… Et je pense qu’elle appréciera beaucoup que je lui offre quelqu’un comme toi. Seule ma mère déterminera quoi faire de toi… Un cobaye, ou un amant ? Peut-être que tes enfants disposeront de tes capacités ? »

- Ah... et bien, enchanté, Evelynn... mais c'est un peu tôt pour me présenter à votre mère... non ? On se connaît à peine...

Difficile de faire bonne figure et de garder la tête froide dans cette position. Etre coincé au mur ainsi, avec ces tentacules continuant de glisser sur son corps et de laisser ce... liquide transparent sur lui, il savait qu'il avait l'air pitoyable. Son sexe, par contre, était une véritable incarnation de force et de virilité. Il se mit à gronder alors que la main d'Evelynn faisait des allez-retours de plus en plus énergique sur son membre brûlant. Une odeur de sexe commencait à émaner d'eux.

« Plus tu seras coopératif, et plus ce sera agréable, Grayle… Qu’est-ce qui te permet de revenir comme cela à la vie, hum ? Soit tu peux tout me dire, soit nous nous immiscerons dans ton crâne pour te disséquer et obtenir tout ce que nous voulons, et je ne peux pas te promettre que ce sera agréable. Alors… À toi de voir si tu veux être un bon garçon obéissant et recevoir ta juste récompense,ou un homme indiscipliné qu’il faudra mater. »

Il se mit à rire. Ce n'était pas un rire nerveux. C'était un vrai rire.

Il la trouvait drôle. Avait-elle idée du nombre de fois qu'il avait entendu ce genre de discours ? La magicienne pouvait se rendre compte que ses menaces ne faisaient pas mouche. La tête relevée, il la regardait de haut.

- Me disséquer ? Chère Evelynn, vous ne comprenez pas. Je suis peut-être pas une menace, mais je ne suis pas le genre de personne ou de... problème qu'on peut régler avec la violence... ah...

Son bassin ondulait doucement. Bordel... il avait envie de plus, bien plus qu'une simple masturbation. Il avait envie d'elle. De se libérer de ses entraves, de se saisir de son corps, et la prendre, là, contre le mur, et la faire hurler de plaisir devant tous ses zerglings. Voir ce visage si fier et arrogant se déformer sous le plaisir. Mais non, il était là, comme un con, à se faire palucher comme un vieillard immobilisé dans un lit d'hosto.

Des coups de feu retentirent, suivis de cris, à la fois d'humains et de créatures. Il était clair que les troupes de Cyphanx arrivaient.

- Vous savez quoi ? Je suis... curieux de voir votre mère... et le reste de votre famille à vrai dire. Mais là, vous voyez, j'ai quelque chose à faire d'abord. Et puis, regardez notre... hum... situation. Il y a mieux comme premier rendez-vous, nan ?

Un frisson parcourut son corps, alors qu'elle le punissait d'un mouvement de poignet plus vif. Bon dieu, elle savait y faire... Il soupira.

- J'ai une proposition... vous me laissez partir... rejoindre mes amies... et je vous donne rendez-vous pour une prochaine fois. Ca vous tente ? Au calme... on aura... ha... plus de choses à se dire...

Il se mordit la lèvre inférieure, se concentrant de toutes ses forces pour lutter contre la vague de plaisir qui montait sans cesse.

- On pourrait même vous aider contre cet empire... il y a beaucoup de biomasse à assimiler chez eux... et des mecs brillants aussi... vous aurez une utilité à leur trouver...

Il poussa un râle, sentant la pointe de la jeune femme s'enfoncer sous sa gorge.

- Allez, si ca peut vous satisfaire comme petit teasing... mes pouvoirs... viennent d'une bénédiction divine...

Plus qu'à espérer qu'elle se satisferait de ca... et donnerait suite à sa proposition. Car il fallait l'avouer, Grayle était vraiment curieux de voir les têtes pensantes de l'essaim de plus près.

Evelynn avait un temps plutôt limité pour agir. Toute cette station était sur le point de se fracturer ! Les dégâts internes avaient affaibli la structure de la station, qui était en train de dériver lentement. Or, Ouranos était une géante gazeuse redoutable, avec une atmosphère très agressive. Des vents très puissants attaquaient la station, qui commençait à subir les assauts climatiques de la planète. La coque risquait de ne plus tenir très longtemps à ce rythme. Evelynn le masturbait toujours, tandis que les troupes de Cyphanx se heurtèrent à ses Xénos. Le temps jouait contre elle, et elle se pinça les lèvres, agacée.

« Non, tu viens avec nous ! »

Elle était décidée, et relâcha alors la verge de Graylme, à regrets. Comme beaucoup de Xénos, Evelynn aimait beaucoup le sexe, elle était très perverse, mais elle savait aussi quand il fallait se contrôler. Elle avait besoin de commander ses Xénos. Fermant les yeux, Evelynn réfléchit donc. Les Xénos étaient venus à l’aide d’un Portail, et elle disposait, fort heureusement, d’un Overlord à disposition. Ces créatures massives qui pouvaient léviter étaient des êtres psychiques indispensables pour chaque Nuée, permettant aux Cérébrates de se relier à leurs troupes. C’était aussi l’Overlord qui allait générer le Portail, de sorte qu’Evelynn n’avait pas le temps de songer aux dernières révélations de Grayle sur cette bénédiction divine.

À côté d’Evelynn et de Grayle, un vortex bleuâtre se forma alors. Celui-ci était toutefois très instable, avec des éclairs qui crépitaient, éblouissant la salle et vrombissant dangereusement. Les vibrations témoignaient de l’instabilité du Portail. Evelynn était inquiète, et, alors qu’elle essayait de stabiliser le portail, une détonation résonna en hauteur. Surprise, elle leva la tête… Et le plafond s’ouvrit alors, libérant une femme à la peau orangée furieuse, qui lâcha sur Evelynn une boule d’énergie.

Une intense explosion fit trembler toute la pièce, et les tentacules relâchèrent Grayle. Au milieu de la fumée et des décombres, des grognements lancinants se firent entendre… Starfire jaillit alors, écartant une poutre métallique des débris, et s’extirpa de ceux-ci.

« Grayle ! Comment est-ce possible que je vous retrouve toujours à poil ?! »

Starfire l’aida à se relever.

« J’ai profité de l’assaut des forces de Cyphanx pour m’infiltrer jusqu’ici, je n’aurai jamais cru que les Xénos… »

Une vibration l’amena alors à se retourner. Les débris volèrent alors en éclats, et une Evelynn furieuse se redressa.

« Toi, tu te prends pour qui ?!
-  Je suis venue sauver Grayle ! »

Evelynn se concentra, et utilisa ses pouvoirs de télékinésie, envoyant une poutre foncer vers Starfire, qui l’évita en bondissant dans les airs. La Cérébrate se catapulta alors dans les airs, et attrapa la gorge de Koriand’r, venant la plaquer violemment contre le mur. Celle-ci se défendit en la repoussant, et le duel commença entre les deux femmes…

- Ah...

Le plaisir... l'explosion... il y était presque ! Evelynn n'était plus simplement en train de la caresser, mais le branlait avec franchise, remuant de haut en bas sur la verge de chair. Grayle ferma les yeux, expirant. Il ne pouvait pas lutter contre tant de plaisir. Sa nature, aouté aux produits qui lui avaient été injectés, la présence continuelle de la femme superbe qu'était Koriand'r et de son désir pour elle, ajouté maintenant à l'expertise d'Evelynn, et ses tentacules sur son corps nu, dont le liquide lui faisait quelque chose... il était à bout.

A deux doigts de jouir, il poussa un "Hein ?!" stupéfait et désespéré lorsqu'Evelynn lâcha son sexe.

« Non, tu viens avec nous ! »

- Hein ?!

Il se retrouva là, nu, comme un idiot, toujours attaché au mur, coupé en plein milieu de son plaisir, le sexe tendu et tremblant.

- HEIN ?! dit-il alors qu'un vortex commencait à se créer autour d'eux. Le bruit de ce dernier, mélangé à celui des coups de feu et hurlements aux alentours, créait un véritable vacarme.

- Hey, vous pouvez enlever ces trucs ? demanda t-il faiblement alors que deux tentacules coulissaient lentement autour de son sexe.

Puis, une explosion. Les débris volèrent de partout, rocher, métal, plastique, chair. Une explosion visuelle, sonore et olfactive. Grayle toussa, cracha du sang. Il avait été encore un peu plus enfoncé contre le mur, avant de retomber sur le sol. Enfin libéré des tentacules. Et devant lui...

« Grayle ! Comment est-ce possible que je vous retrouve toujours à poil ?! »

- Koriand'r !

Un peu sonné, il se retrouva rapidement sur ses pieds, et ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras, la soulevant au dessus du sol alors qu'il la serrait fort contre lui. Il était content de la revoir, en vie, et surtout, en pleine forme. Il la reposa rapidement sur le sol.

« J’ai profité de l’assaut des forces de Cyphanx pour m’infiltrer jusqu’ici, je n’aurai jamais cru que les Xénos… »

- Je sais ! Il faut partir ! Je t'expliquerais tout, mais il faut...

Une autre explosion, alors qu'Evelynn se releva, apparemment sonnée, mais surtout furieuse de l'attaque.

« Toi, tu te prends pour qui ?!
- Je suis venue sauver Grayle ! »
- NON ! Il vient avec nous !

Le combat entre les deux femmes commença immédiatement, et Koriand'r éjecta Grayle hors de la trajectoire. Il regarda les deux femmes voler en l'air, admiratif du ballet aérien. La situation était surréaliste. C'était bizarre d'avoir deux femmes se battant pour vous. Il sentait qu'il allait avoir beaucoup de choses à expliquer.

* Mais d'abord... se rhabiller ! *

Le cri de douleur de Koriand'r le rappela à une priorité plus urgente : survivre, et surtout, s'échapper. Tant pis pour être à poil. Mieux valait etre vivant à poil que prisonnier avec des habits. Débris et boules d'énergies volaient dans la pièce, sans que les deux femmes parviennent à se départager.

Il se sentait un peu inutile. Ses yeux clairs tentaient de suivre les mouvements de la cérébrate et la princesse, sans guère de succès, alors qu'il fouillait dans son sac. De toute évidence, la bataille était plutot sérrée, mais un cri de couleur de la part d'Evelynn, projetée contre le sol, avant qu'elle ne se redresse en utilisant ses "pattes" dorsales pour se remettre debout, indiquait que Koriand'r prenait peu à peu l'avantage. Une autre décharge d'énergie bien tirée arracha une partie d'un bras de la cérébrate, qui hurla de douleur. Plusieurs formiens tentèrent de venir à son secours, mais la princesse les incinéra sans aucune difficulté.

- Hey Evelynn ! dit-il avec force, sa voix de stentor couvrant temporairement le vacarme. Il attira son attention. D'un geste de la main, cette dernière le projeta contre un mur, par la seule force de sa pensée. Il ne sembla guère affecté par le choc qui aurait rompu les os d'un humain normal.

- Il faudrait apprendre à lâchez prise vous savez! dit-il d'un air moqueur. Avant de prendre sa décision. Appuyant sur sa petite pyramide bleue, il se téléporta juste à côté de Koriand'r, qui avait toujours la pyramide rouge. Il la prit par la taille, faisant un clin d'oeil.

- Salut.

Dans son autre main, il tenait son bâton... qui s'allongea soudainement. Il percuta le sol, et Grayle ainsi que Koriand'r, se retrouvèrent projeté vers le plafond... et le trou que Koriand'r avait creusé précédemment, sortant de la pièce. Il entendit cette dernière protester.

- On a pas le temps ! Ca ne sert à rien de la tuer. Laissons les formiens et les impériaux s'entretuer, et barrons nous d'ici ! Avec un peu de chance, Cyphanx périra dans l'explosion !

Il espérait qu'elle l'écoute. Au final, c'était elle la plus forte... et c'était à elle de décider.

- Ne fais pas de folie s'il te plaît... je te croyais morte, ou pire...

L’intervention de Starfire arrivait à un moment inopiné, mais défier une Cérébrate n’était pas une chose facile. Fort heureusement, Evelynn était encore assez inexpérimentée. Les deux femmes se livrèrent à un ballet aérien, et, à l’aide de ses pattes dorsales, la Xénos repoussa Starfire. Koriand’r heurta violemment un mur au fond de la pièce, enfonçant ce dernier, et retomba au sol. Evelynn lança une attaque psychique avec sa main, que la Tamaranéenne esquiva ne bondissant sur le côté. Elle envoya alors sa propre boule d’énergie, qu’Evelynn évita à son tour, et bondit sur elle. Les deux femmes continuèrent à se battre, et Evelynn la dominait, sur elle.

Avec sa jambe, Koriand’r la frappa sur le derrière, venant la repousser. Evelynn avait eu le temps de la griffer, déchirant partiellement sa veste. Starfire regrettait sa combinaison de combat ! Elle se releva, et attrapa alors l’une des pattes d’Evelynn, et l’utilisa comme toupie. Elle fit tournoyer Evelynn, et la balança dans le décor. La femme s’écrasa sur du Creep, plus furieuse que réellement blessée. Starfire lança une nouvelle boule énergétique, et entendit les Xénos s’impatienter, furieux de voir leur Maîtresse en difficulté.

« J’avoue, ma cocotte, tu sais te battre… Tu ferais un excellent ajout dans la Horde !
-  Non merci, je ne suis pas fan des mandibules et des tentacules qu’on pousse dans le cul ! »

La Cérébrate soupira, et se déplaça alors rapidement. Un déplacement très accéléré, et sa main attrapa Koriand’r au cou, avant de la pousser. Starfire sentit à nouveau le dos sur son mur, et généra une boule d’énergie, qui explosa à bout portant. L’énergie stockée dans la boule était moins forte, mais l’explosion reprit Evelynn. Le coup avait été placé à bout portant sur sa hanche gauche, et Starfire eut la satisfaction de voir du sang jaillir de la plaie. Elle enchaîna par un coup de pied retourné en plein visage, et, furieuse, enchaîna par un uppercut au visage. Elle entendit des craquements agréables à hauteur du nez d’Evelynn, et acheva son office par une autre boule énergétique, en visant le bras gauche d’Evelynn, explosant ce dernier.

Evelynn hurla furieusement en observant son moignon, et les Xénos se ruèrent alors. Un Zergling jaillit sur le côté de Starfire, et la renversa au sol, sa gueule puante près de son visage. La Princesse exilée sentit alors Grayle venir en renfort, surprenant le Zergling. Starfire en profita pour le repousser, usant encore de sa force surhumaine, et vit Evelynn lancer une onde psychique qui frappa Grayle. La Cérébrate était lourdement blessée, mais son corps allait se régénérer.

« Tuez-les, nous récupérerons leur ADN sur leurs cadavres ! »

Prudente, Evelynn s’abrita derrière ses Xénos. Des Hydralisks se rapprochèrent, et crachèrent des gerbes d’acide. Starfire bondit en arrière, les évitant de justesse. Cependant, quelques gouttes touchèrent son bras gauche, la faisant grogner de douleur en sentant l’acide attaquer sa peau. Grayle utilisa alors son téléporteur et la rejoignit. Surprise, celle-ci le laissa la prendre dans ses bras, et ils s’envolèrent alors, à l’aide d’un bâton magique qui s’étira vers le plafond.

*Il a oublié que je peux voler ?*

Enragée, Evelynn ordonna à ses Xénos de les poursuivre. Grayle lui indiqua qu’il était prudent de fuir, et Starfire grommela sur place.

« D’accord… La station a subi trop de dégâts structurels internes, elle est lentement en train de dériver, et va être mise en charpie par les vents violents et la pression atmosphérique de la planète. »

La station était située le long d’une géante gazeuse, et il n’était pas recommandé de se rapprocher de ces planètes, qui avaient une atmosphère peu hospitalière. Koriand’r se dépêcha donc, s’envolant en invitant Grayle à la suivre.

« Le Docteur Fries est sur le tarmac, elle prépare un vaisseau. J’ai estimé préférable d’aller vous récupérer toute seule. »

Starfire faisait le guet devant, et s’arrêta brusquement. Ils étaient dans une sorte de petit couloir de maintenance menant vers un plus gros couloir, mais une bataille rangée avait lieu entre les troupes de Cyphanx et les Xénos. Des détonations résonnaient d’un sens vers l’autre.

« Euh… On devrait prendre un autre chemin » suggéra-t-elle.

Toute la zone était en train de devenir un terrain d’affrontement entre Cyphanx et les Xénos !

Il soufflait. Les tempes battantes, Grayle, toujours nu, courait dans les couloirs de la station, ses pieds s'écrasant contre le sol en acier froid. Il suivait Starfire, qui volait à grande vitesse, suffisamment pour prendre de l'avance, mais pas assez pour le semer. Il courait à toute berzingue, en sprint constant, encore et encore, sans ralentir le rythme. Derrière eux, les bruits d'affrontement s'évanouissaient. Mais devant eux...

Il glissa sur le sol, freinant en pleine course, arrivant devant un couloir ou les combats faisaient rage. Xenos et soldats s'affrontaient dans une bataille furieuse, ou les lasers et les explosions masquaient à peine les cris de rage ou de douleur des humains comme des aliens. Sang, tripes, cervelles volaient dans tous les sens, et une immonde odeur de sang ferreuse se mélangeait à la chair calciné.

Pas assez pour calmer le feu en Grayle. Les viscosités laissées par les tentacules de la cérébrate continuaient de briller sur son corps, et il devait lutter de son mieux pour ne pas *caresser* ce qu'elles avaient laissées sur leur passage.

- Bordel !

Il y avait trop de monde. Pas assez de temps. Trop de risques. Surtout pour Koriand'r. Elle était plus forte que lui. Mais elle était mortelle. Il devait tout faire pour qu'elle s'en sorte !

- Korian'dr, par où es tu venue pour me retrouver ? Tu saurais refaire le chemin en sens inverse ?

Il avisa une autre porte. Non fermée ? Ils franchirent cette dernière. Le couleur était calme, contraste frappant avec celui d'où les affrontements continuaient.

- Ton Cyphanx n'avait pas l'air d'avoir un nombre d'hommes illimités ! Ils vont se faire déborder à ce rythme !

Fracas. Les lumières s'éteignent, alors que, doucement, le couloir penche de quelques degrés sur la gauche. Grayle glisse, avant de se rattraper. Les lumières grésillent, envoyant des gerbes d'étincelles, avant de se rallumer. Loin, très loin, un grand bruit de métal brisé se fait entendre, emmetant une plainte similaire à celle d'un crétacé.

Koriand'r avait raison, la station était en train de partir en morceaux ! Le coeur de Grayle s'emballait, encore et encore, alors qu'ils reprenaient leur course effrénée... même si pour la rousse, c'était surtout un vol.

Il ne voulait pas dériver dans le vide de l'espace !

Pas.... pas encore

Sa machoîre trembla, alors qu'une crise de panique l'effeleura, avant de repartir. Mais la menace muette de cette dernière était toujours là. Prête à fondre sur lui. Il devait se concentrer sur autre chose.

Koriand'r. Concentre-toi sur elle. Ce qu'il fit. Il remarqua l'état du bras de la jeune femme. Une bonne partie de la belle peau couleur abricot était rongée à l'acide. Heureusement, il avait de quoi la soigner dans son sac, mais maintenant... le temps jouait contre eux.

- Une fois à l'abri, je prendrais soin de toi !

Il essayait d'avoir l'air crédible, mais à poil, le sexe ballotant entre ses jambes alors qu'il courait, c'était dur. Il soupira. Il fouilla dans son sac, qui l'avait suivi avec lui, et fouilla dedans, en ressortant sa cape d'invisibilité.

- On peut se cacher à deux dessous. On sera plus lent, Mais absolument rien ne peut nous détecter. Ni caméra, ni système de vision, ni quoi que ce soit. On...

Un frisson. Son instinct lui hurla quelque chose, alors qu'un danger invisible, mais pas imperceptible,

- ARRETE TOI ! dit-il d'une voix grondante et paniquée. Elle lui obéit. Une micro seconde plus tard, le mur au niveau duquel elle aurait été si elle avait continué sa course explosa, envoyant de l'acier fondu et de l'acide partout. Le souffle de l'explosion était telle qu'ils furent jetés à terre plusieurs mètres en arrière.

Grayle se félicita de ne pas ressentir la douleur lorsqu'il atterrit sur l'épaule. Il se releva, un peu peunaud, rassuré de voir que sa partenaire n'avait rien. LDu mur, désormais explosé et éventré, sortirent deux banelings qui, malgré leur apparence alien et leur psychologie probablement absente, semblaient presque surpris de voir les deux intrus, et, après un moment d'hésitation surnaturelle, roulèrent à toute vitesse vers le duo.

Ils explosèrent quelques instants plus tard, tués par les rayons d'énergie de Koriand'r. Grayle n'avait même pas eu le temps de sortir une arme.

- Koriand'r, je t'aime. Sans toi j'aurais été tué une bonne demi-douzaine de fois... dit-il avec une franchise mêlée d'admiration. Sur de nombreux mondes qu'il avait visité, elle aurait probablement été considérée comme une déesse par les locaux. Et c'était amplement mérité.

Derrière eux, au loin, mais de plus en plus proche, des bruits de combats.

Ils allaient être pris au piège...

Ouranov-IV était en train de dériver. Les batailles à l’intérieur de la station, et sans doute la multiplication de Portails et de Failles dimensionnels, avaient déstabilisé le générateur de la station. Sans bouclier pour retenir la station, celle-ci dérivait, et était désormais en proie aux vents terriblement violents de la géante gazeuse. Des vents qui faisaient presque 1 000 kilomètres/heure, et qui détruisaient la station en arrachant le blindage. Les alarmes de sécurité résonnaient dans toute la station, tandis que le personnel sur place verrouillait les portes, et tentait surtout de fuir. Les Xénos envahissaient les lieux massivement, et transformaient la station en zone de cauchemar, massacrant tout le monde… Ou alors, de simples monstres issus d’autres plans.

Protégeant Grayle, Starfire explosa avec ses rayons deux insectes verdâtres explosifs. Elle avait déjà croisé la route des Xénos jadis. Cette espèce était redoutable, et finir dans l’un de leurs nids n’était guère une expérience tentante pour Starfire. Grayle expliqua qu’il fallait fuir, et Starfire acquiesça, tout en levant la tête. Elle attendit un peu, tandis que les agresseurs se rapprochaient.

« Okay, on va prendre un raccourci. Accroche-toi à moi, Grayle ! »

Koriand’r le laissa agir, et tira ensuite sur le plafond, explosant ce dernier. Elle s’envola ensuite, et continua à tirer, déchargeant son énergie. La station était en train de partir en morceaux, ce qui lui permit de gagner quelques étages. Ils arrivèrent dans une zone remplie de cadavres, et croisèrent plusieurs créatures noirâtres qui grognèrent en les voyant. Avec son corps orangé et l’halo énergétique autour d’elle, Koriand’r discerna dans l’obscurité des gueules monstrueuses, avec plusieurs rangées de dents pointues et ensanglantées. Elle n’attendit guère, et tira une décharge, puis s’envola encore, rejoignant un grand hall.

Ils étaient désormais proches du hangar, et Starfire espérait pouvoir trouver un vaisseau. Sans ça, mlême elle ne pourrait survivre à la pression atmosphérique dehors.

« Alerte ! Alerte ! Évacuez immédiatement la station ! Ceci n’est pas un exercice, évacuez immédiatement la station ! Alerte ! Alerte ! » hurlait une voix dans un haut-parleur.

De quoi confirmer le caractère critique de la situation actuelle… Koriand’r se mit à courir rapidement,. Plusieurs explosions secouèrent alors la station, manquant la déstabiliser. Ils étaient arrivés dans le hall d’entrée, et les portiques de sécurité se trouvaient à proximité. Koriand’r était venue à bord d’une navette publique, alors elle se pressa, et rejoignit le tarmac… Où une bourrasque de vent alla la plaquer contre le mur.

L’astroport de la station spatiale était en train de s’effondrer sur place. Des plaques de tôle s’envolaient dans tous les airs, et il restait un vaisseau, retenu par des amarres. Impossible de les retirer automatiquement, car il n’y avait plus de poste de contrôle, celui-ci ayant été arraché par les puissants vents de la station.

« Filez dans le vaisseau, Grayle ! »

Il était dans une partie encore sûre de l’astroport, protégée par des murs plus épais. Starfire, elle, disposait encore de ses rayons énergétiques pour détruire les amarres qui empêchaient le vaisseau de partir, mais la priorité était pour l’heure de mettre Grayle à l’abri. Après tout, les humains étaient bien moins résistants que les Tamarannéens !

« Filez dans le vaisseau, Grayle ! »

Grayle la regarda d'un air estomaqué. Il savait ce que ce "filez dans le vaisseau" voulait dire. Il voulait dire "échappez vous tandis que je risque ma vie pour vous sauver". Et ca, il n'en était pas question. Déjà, car elle avait déjà sauvé sa vie à de nombreuses reprises, et sa fierté stupide de mâle refusait d'être -encore- sauvé. Deuxièmement, car elle risquait de mourir, assurément et définitivement. Mourir pour le sauver lui n'était pas seulement contreproductif. C'était un non sens.

Mais essayez d'expliquer ça quand le monde s'effondre autour de vous. Et d'être crédible quand vous êtes à poil, plein de saleté, de sang et de fluide. Il essaye de la prendre par le poignet, de la retenir.

- Je ne pars pas sans toi !

Échange de regards. Elle le comprend, mais sa volonté est plus forte que la sienne. Elle le repousse legèrement. Elle doit partir. Et lui aussi. Mais pas vers le même chemin.

- GRAYLE ! KORIAND'R !

La docteur Rosalind se trouvait là, sur la passerelle menant au dernier vaisseau encore disponible. Elle fit de grands signes au couple.

- IL FAUT DETRUIRE LES AMMARRES ! VENEZ !

La rousse fit vite son choix. Grayle, d'un seul coup, se sent soulevé du sol, et avant même de se rendre compte de quoi que ce soit, est tout simplement balancé de force vers Rosalind, atterissant à quelques centimètres de ses pieds. Il ne s'attendait pas à une telle force de la part de Koriand'r ! Se relevant précipatement, il lâcha un " HEY ! "colérique, mais Starfire s'était déjà envolé, talonnée par des monstres et des fusillades. Grayle restait pétrifié, abattu, ne résistant pas lorsque Rosalind le tirait vers l'intérieur, entendant à peine ce qu'elle disait.

- Grayle, rentrez !

La porte du sas se ferma sur la vision d'un mur pulvérisé par l'arrivée d'une vague de monstres. Ils se répandaient partout dans la base, telle une nuée de cafard. Combien cette foutue cérébrate en avait invoqué ? C'était de l'overkill complet !

- Mais elle va mourir ! hurla Grayle en reprenant ses esprits. Il ignora un "pourquoi vous êtes encore nu ? " troublé de Rosalind, suivi d'un "c'est quoi ce liquide sur votre corps ? ", pour se précipiter vers le poste de pilotage.

- Vous n'avez pas démarré le vaisseau ?!
- Je... je ne sais pas piloter !

Il se retourna, fusillant Rosalind du regard, la fixant longuement des pieds à la tête, avant de pester dans sa barbe.

- Vous en devrez plusieurs, à Koriandr' et à moi...
- Plusieurs quoi ?!
- On verra !

Bon, coup de bol. Ce vaisseau marchait plus ou moins comme la plupart des modèles des autres univers qu'il avait visité. Que tous les dieux bénissent les univers parrallèles et leur praticité. Les commandes répondaient aux gestes et injonctions du voyageur, qui activait boutons, switchs et manettes avec plus ou moins de présicion. Les moteurs du vaisseau se mirent à vibrer, suivis d'un crissement, alors que les amarres continuaient de les retenir. Il jeta un oeil vers la station. Les rayons énergétiques de Starfire flabmoyèrent vivement, pulvérisant une des amarres. Ils étaient éblouissants dans l'obscurité ambiante, et elle en tira d'autres, alors que plusieurs aliens essayaient de l'attraper, sans succès.

Grayle pris Rosalind par le bras, la mettant au poste de pilotage.

- Main sur le manche, dans cette position. Dès que les amarres sont détachées et que Koriand'r est avec moi dans le vaisseau, vous le poussez en avant de toutes vos forces.

- Hein ? Mais elle ne pourra pas entrer une fois les amarres détachées ! Le vaisseau sera verrouillé, personne ne peut entrer, que sortir !

- Ca, j'en fait mon affaire dit-il d'un air sérieux. Il sorti de la pièce, se dirigeant vers le sas, qu'il ouvrit après avoir déposé sa pyramide dans le couloir. Il n'avait pas le temps de faire le beau et de s'habiller.

Combien de temps pouvait-il survivre dans l'espace, entre le vaisseau et la station ? 1 minute, 1 minute 30 ? Ce n'était pas le problème. Rester conscient, par contre...

La fumée du sas de sorti masqua légèrement sa vision. Il était prêt à partir, dès que...

Un crissement, suivi d'un tremblement. Le vaisseau remua dans tous les sens, mais Grayle maintint son équilibre. De la petite vitre du sas donnant sur l'extérieur, il pouvait voir la station s'éloignée. La destruction des amarres faisait que le vaisseau était désormais libre comme l'air, et la gravité en morceaux de la station s'effondrant empêchait de maintenir la navette dans les environs. Ils s'éloignèrent de plusieurs dizaines de mètres, avant que Rosalind ne parvint à rétablir l'équilibre de la navette, qui se maintint plus ou moins à une centaines de mètres de la station, luttant contre les gravités contraires générées par la destruction de cette dernière.

- Allez...

Il expulsa l'air de ses poumons, puis ouvrit la porte du sas... et sauta dans le vide de l'espace, se propulsant de toutes ses forces vers Starfire. Derrière lui, la porte se ferma, et le vaisseau se verouilla, avant de s'éloigner, Rosalind n'arrivant pas à garder correctement la navette en place à cause des perturbations gravitiques.

La première sensation, ce fut le froid. Une sensation glaçante, hypothermique, si froide qu'elle l'incinérait. Puis, la douleur, alors que son corps gonflait légèrement. Il vit Starfire s'échapper de la station volant à toute vitesse vers lui.

Il avait parié dessus.

Evidemment qu'elle viendrait à son secours.

Il sourit, un sourire figé, alors que ses lèvres se craquelaient, puis se mettaient à bouillir, tout comme ses yeux. Sa vision devint trouble, puis nulle. Il était en train de mourir à toute vitesse. Ses cinq sens disparaissaient à toute vitesse.

Elle le tenait dans ses bras. Il ne voyait plus que des couleurs floues et des formes indistinctes. Il jura qu'elle lui disait quelque chose. Mais il n'y avait aucun son dans l'espace. Juste un silence d'outretombe. Il avait un sourire figé, ses yeux devenus blancs, aveugles, la fixant sans la voir. 10 secondes. 15 secondes.

Un de ses bras, avec lenteur, s'agrippa à Starfire. Ils restèrent ainsi, quelques secondes, seuls au monde et dans l'univers, alors que la station explosait, sublime spectacle ignoré du reste de l'univers, et que leur vaisseau dérivait au loin.

Elle était magnifique.

De sa main libre et dans un dernier soupir, il appuya sur la pyramide.

L'espace disparu, remplacé par le couloir interne du vaisseau. Koriand'r et le cadavre de Grayle atterirent en plein milieu de ce dernier, sur la pyramide de téléportation que Grayle avait laissé dans le couloir. Le corps glacé et ravagé par les radiations de l'humain gisait entre les bras de l'alien.

La conscience de Grayle deriva dans le néant. Et puis, comme des dizaines de fois dans sa longue vie, elle retrouva son chemin.

Combien de temps il eut besoin pour ressusciter ? Il ne saurait le dire. Une demi minute ? Une minute ? Quoi qu'il en soit, le corps de l'humain, soudainement, commença à se réchauffer. Ses yeux reprirent leurs couleurs normales, sa peau se régénéra, son souffle revint, et, petit à petit, miracle ambulant, Grayle, en plein forme, revint à la vie entre les bras de sa compagne.

Courait-elle à une mort certaine ? Fort possible ! La station était en train de se désagréger, se consumant dans l’atmosphère de la géante gazeuse. Grayle était contre l’idée de laisser la jeune femme en arrière, mais Starfire savait très bien ce qu’elle faisait. Elle dut donc le pousser à l’intérieur, son corps ne tardant pas à s’envelopper d’un halo de feu, énergétique et étincelant. Elle soupira ensuite, et se recula, cherchant à éviter les projections de tôle, de poutre, et d’acier. La gravité artificielle de la stationf inti par rompre, et elle décolla dans les airs, chargeant son énergie autant que possible. Il fallait s’extraire à la gravité de la géante gazeuse, et surtout aux vents violents qui secouaient en permanence celle-ci. Starfire fut ballottée dans tous les sens, mais savait qu’elle devait tenir bon. Si elle lâchait, la pression atmosphérique la broierait, et elle ne pourrait plus jamais en sortir. Alors, elle s’accrocha, puisant dans ses réserves ! La douleur tirait sur ses muscles, lui faisant à chaque fois craindre d’être tout simplement pulvérisée, déchiquetée.

« Hmmmm… !! »

Starfire grogna encore, jusqu’à commencer à s’éloigner de la planète. Elle bondit finalement dans l’espace, sentant encore l’attraction de la planète la tirer vers l’arrière, voulant l’emmener en orbite, flottant autour de la planète. Les Tamarannéens étaient capables de voler dans l’espace. Ils pouvaient générer de l’énergie autour d’eux leur permettant de voler à une vitesse excessive, supraluminique. Mais ils avaient aussi besoin d’oxygène, comme tout être vivant. Mais Koriand’r était particulière. Les expériences que les scientifiques de la Citadelle avaient mené sur elle avaient aussi amélioré ce type de capacités.

Tant qu’elle générait son halo d’énergie autour d’elle, la pulpeuse alien défilait les lois de la physique élémentaire. Elle filait vers le vaisseau emprunté par Rosaling, petite comète orange, lorsqu’elle aperçut un corps qui flottait dans l’espace.

*Grayle ?*

Que fichait-elle en plein espace ? Elle se rapprocha de lui, et le prit dans ses bras, venant le réchauffer. Même elle ne pouvait pas parler dans l’espace, et elle le sentit froid, frigorifié, soumis au gel spatial. Starfire fila alors très rapidement vers le vaisseau, essayant de le sauver…
Lorsque Grayle se réveilla, lui et Starfire n’étaient plus dans la navette d’évacuation de la station, qui n’avait pas de moteurs suffisamment puissants pour aller trop loin, mais dans le propre vaisseau de Starfire, celui qu’elle avait volé aux forces de la Citadelle, et qui s’appelait très modestement le Starfire. Le puissant vaisseau s’éloignait d’Ouranov-IV, et, quand Grayle revint à la vie, il dut avoir une sensation de déjà-vu.

Consciente qu’il frôlait la mort, Koriand’r l’avait entreposé dans une cuve de bacta. Elle était devant la cuve, et, quand il commença à revenir à la vie, l’appareil se mit à biper. On pouvait voir l’inquiétude sur les yeux de Koriand’r, puisque, selon les données de la cuve, Grayle était supposé être mort.

*C’est impossible !*

Et pourtant… Les signaux de Grayle revenaient à eux ! Starfire en était totalement éberluée ! La cuve de bacta se vida automatiquement, et Grayle put enfin sortir.

« Grayle ! Vous allez bien ? Je… Je vous croyais… »

Ne sachant plus quoi dire, Koriand’r se jeta contre lui, venant l’enlacer fortement.

« Qu’est-ce qui vous a pris de vous jeter dans l’espace ?! »

Alors que le corps de Grayle revenait peu à peu à la vie, il n'avait qu'une conscience vague des alentours. Il avait sentit Koriand'r le transporter et l'amener dans son propre vaisseau en quelques minutes. Brinquebalé ainsi, ses signes vitaux finissaient par disparaître, alors que le corps de l'immortel se régénérait avec lenteur. Lorsqu'il fut installé dans la cuve de bacta, s'il était toujours mort, déjà, son état physique s'était considérablement amélioré. Le liquide guérisseur ne fit qu'accélérer un processus inévitable. Les muscles atrophiées gonflèrent, les organes pulvérisés par la pression se reconstituèrent, le sang gelé redevint chaud et liquide, et le coeur, obéissant à une impulsion divine, se remit à battre.

Il ouvrit les yeux après quelques minutes, des yeux plus vifs, plus brillants, et plus ardents que jamais.

Une vision l’accueillit. Koriand'r, devant lui, ses yeux verts lumineux grands ouverts, pleins d'inquiétude. Avant même qu'il ne puisse répondre, la bouche pateüse, elle se précipita contre lui. Malgré ses vêtements, il pouvait sentir combien le corps de l'alien était chaud, mais moins que le sien. Il fit ce qui était le plus naturel du monde : il la serra contre lui, posant son menton contre son épaule, soupirant d'aise. Voilà bien longtemps qu'on ne l'avait pas enlacé ainsi.

- Je vais bien dit-il dans un soupir, prolongeant le contact, la pressant contre lui comme s'il voulait l'absorber en lui, avant de s"écarter un peu, la tenant par les épaules.

- Je dois être honnête avec toi, Koriand'r, je n'ai pas tout dit, et je te dois des explications. Même s'il était souriant, son ton était sérieux. J'ai quelques pouvoirs. Il la relâcha un instant, et claqua des mains. Soudainement, son sac apparu dans les airs. Il le déposa tranquillement par terre.

- Pour faire court... je ne peux pas mourir. Du moins pas définitivement. Je ne crains ni les poisons, ni les maladies, ni la vieillesse. Mes blessures guérissent toutes seules, et en cas de mort soudaine, je reviens à la vie. Même si intégralement désintégré, je fini par réapparaître. Alors dans l'espace... même si je mourrais, je serais revenu à la vie un jour ou l'autre après avoir dérivé dans le vide, au pire.

Il était du genre patient. Le temps, il en avait, beaucoup. Il serra les poings.

- Quand je t'ai vue toute seule dans la station... je sais que tu pouvais voler mais je n'avais aucune idée de tes chances de survie. Je me suis dit qu'en me jetant dans l'espace, tu viendrais vers moi, et je pourrais te téléporter en sécurité avec mes pyramides... il sourire un peu crâneur. Et j'ai eu raison, pas vrai ?

Il prit l'initiative de la resserrer contre lui. Allez, un sourire ! dit-il en la soulevant au dessus du sol. Il n'était pas aussi grand qu'elle, ni aussi fort, mais assez pour la soulever ou même la transporter. On est tous les deux en vie et en pleine forme ! Ça pourrait être pire ! Avec Grayle, tout baigne !

Et tous les morts sur la station ? Il ne pleurait pas pour eux. En voyageant pendant des siècles, des millénaires, la valeur d'une vie et d'une existence devenait toujours un peu ténue.

En compagnie de Grayle, Koriand’r était rassurée de le voir si bien portant… Ce qui amena ce dernier à lui faire quelques précisions utiles, en lui indiquant qu’il était, de base, immortel. Une telle phrase ne manqua pas de surprendre la Tamaranéenne, et Grayle lui délivra rapidement quelques indispensables précisions. Il n’était pas, en soi, « immortel », mais revenait toujours à la vie. Pour quelle raison ? Starfire n’en savait rien, mais Grayle lui expliqua qu’il avait voulu se sacrifier pour la vie. Elle sourit doucement devant ce qui était une forme de preuve d’affection. Grayle la sortit alors de ses pensées en l’enlaçant, et la souleva du sol.

« Oh ! » sursauta Starfire.

Elle se retrouva encore collée à lui. Koriand’r retrouva rapidement le plancher de son vaisseau, et posa ses mains sur les épaules de Grayle, croisant son regard. Ses seins frottaient contre son torse, et elle se permit alors un sourire plus franc. Sourire, ça, Koriand’r savait faire ! Dans le genre, elle était plutôt du style à redonner le moral aux autres.

« Ce n’est pas un pouvoir banal, ça… J’ignore encore comment votre pouvoir de résurrection fonctionne, mais ce n’est pas une raison pour prendre des risques inconsidérés. »

Surtout quand il s’agissait de vide spatial. Mourir dans l’espace, c’était pour elle définitif, car, s’il ressuscitait dans l’espace, il mourrait aussitôt… Elle le trouvait quand même un peu inconscient ! Enfin, encore plus qu’elle… Ce qui n’était pas peu dire ! Son soulagement était toutefois réel, et elle lui sourit donc, puis se décolla alors. Grayle pourrait alors remarquer que Koriand’r avait changé de look. À bord de son vaisseau, elle avait enfilé, pendant que Grayle était en train de se régénérer, sa combinaison spatiale. Après tout, elle était la commandante du Starfire.

Koriand’r se déplaça un peu, rendant de l’espace à Grayle.

« Tu vas devoir m’expliquer tout ça… Mais, pour l’heure, je te souhaite la bienvenue dans mon vaisseau, le Starfire ! »

Elle s’écarta un peu, ce qui permit à Grayle de voir qu’il y avait d’autres personnes. Koriand’r dirigeait de fait tout un équipage composé d’humains et de non-humains qui la désignaient en l’appelant « Princesse ». Koriand’r sortit de l’aile médicale, et rejoignit ses quartiers, où elle invita Grayle à s’asseoir dans le salon. Starfire disposait de quartiers assez kitsch, avec des couleurs assez vives, donnant sur le rose ou le jaune. Les murs étaient pour l’essentiel assez inclinés, tout comme le couloir central de l’appartement, les murs étant sous forme d’ogives.

Quand ils se positionnèrent, un robot de service fila ensuite entre la cuisine et le salon pour leur amener à des rafraîchissements et des fruits.

Starfire attrapa un fruit sucré originaire de Tamaran, ressemblant à une sorte de pomme rouge, et croqua dedans avec appétit, tout en regardant de nouveau Grayle.

« Alors, si tu me disais d’où tu tiens ce pouvoir, Grayle ? Survivre à la mort, ce n’est pas banal, quand même… »

Surtout que l’homme avait l’air parfaitement rétabli, ce qui était encore plus troublant !

Avec l'oeil avide du touriste curieux, Grayle ne manquait pas le moindre détail du vaisseau. Son hôte l'emmenait dans des couloirs à la fois aliens mais familiers, et il saluait, sans mot dire, les membres d'équipages que le duo croisait. Certains le regardait avec curiosité, non pas pour son apparence -en soi, plutôt commune- mais parce qu'il était définitivement une nouvelle tête.

- J'imaginais que tu avais ton propre vaisseau, oui, mais pas que tu avais un équipage entier à ton service... c'est assez impressionnant je dois dire. il la regarda d'un oeil nouveau. Il savait qu'elle était quelqu'un d'important. Sa vision avait été très claire là dessus. Mais pas au point d'avoir autant de personnes sous ses ordres. Ses yeux suivaient les membres d'équipage, les tuyaux incrustés dans les murs des couloirs, commençant mentalement à dresser une carte de l'appareil. Il ne pouvait s'empêcher de caresser Koriand'r du regard. Sa combinaison spatiale colorée et ultra-moulante, faisait flamber l'imagination de l'immortel. Paradoxalement, il ne l'avait vue autant habillée... mais également, aussi nue.

On lui avait également donné une combinaison. similaire à celle de son hôte dans le sens où elle était très moulante. Il ne pouvait s'empêcher de caresser parfois son propre corps. Les gants, sûrement issus d'une technologie avancée, n'annulait en aucun cas les sensations digitales de ses doigts, et il s'émerveillait de la douceur de la combinaison, qu'il pouvait aussi deviner très résistante. Lorsque Koriand'r s'était collée contre lui, il avait eu l'impression de la tenir nue.

Il allait devoir s'occuper de ce "problème" bien vite, avant qu'il ne fasse une bêtise. Depuis le début de son réveil dans la station spatiale, entre sa nudité, le produit injecté par les scientifiques, la promiscuité de Koriand'r, puis de la formienne, il était en permanence au bord de la frustration. Il se demandait si cette combinaison moulante allait le trahir.

*Pense à autre chose...*

Il s'assit dans un des fauteuils des quartiers de Koriand'r. Il se coula dans le fauteuil. S'il fermait les yeux quelques minutes, à coup sûr il s'endormirait. Les jambes un peu écartées -il se sentait... sérré-, il se concentra sur Koriand'r. Pour la première fois de son existence, il avait envie d'être un fruit. Heureusement, la princesse repris la parole. Sans cette action, il aurait bien pu se perdre plusieurs minutes dans la contemplation de son hôte en train de manger un fruit.

- Oh, comment dire... il était une fois un jeune homme grand, beau, fort, intelligent et humble qui vivait dans un petit village de paysans avec ses 5 soeurs et ses parents. Ouais, dit-il en voyant l'air intéressé de son interlocutrice. Paysan. Avec les champs, les vaches, les poules. On avait pas de fusil ou de vaisseau. Un peu... old school.

Il se saisit d'un fruit, le faisant tourner habilement entre ses doigts.

- La différence entre ma planète et la t... enfin, l'univers d'où je viens et les autres, c'est que les dieux existaient. Pour de vrai. Ils se baladaient chez nous. Hum...

*crunch* Super ta pomme. Ca s'appelle comment ? Bref... comment faire l'histoire en version abrégée ? J'en avais marre de mon petit village, et j'ai rejoint un ordre, celui des pérégrins. Les suivants de notre déesse, celle du voyage...

Il soupira.

- J'ai oublié son nom. Ca fait.... tellement longtemps. Je n'ai plus grand chose de cette époque. Des bribes, des souvenirs. Les anciens souvenirs, c'est comme un brouillard tu sais... mais pour faire court, j'ai reçu sa bénédiction. Et oui ! Pouvoirs divins. J'ai reçu une partie du sien. Je suis immortel, et je ne peux pas vieillir. Je peux traverser les failles entre les réalités. Ce sac magique ? C'est d'elle aussi.

Il se penche en avant, sur le ton de la confidence.

- Je ne viens pas de ton univers, Koriand'r. Ni même d'une version parallèle. J'ai du en visiter... des dizaines. Centaines ? Certaines normales. D'autres... impossibles à expliquer. Des mondes préhistoriques. D'autres comme le mien. Certains tellement modernes que tout ce que tu me montre fait figure de bâton en bois. Avec des humains, comme moi. Parfois, des univers sans humain. C'était moi l'alien.  J'ai même, un jour, atterri dans un univers trois semaines avant le big crunch. Quand tout est anéanti et meurt. Et il ne reste plus rien. A par moi...

Il termina son fruit.

- A la fin il ne restera que moi... il sourit. Mais ca ne m'attriste pas. J'ai déjà vu et fait des choses incroyables. Si ça devait s'arrêter tout de suite, je n'aurais presque aucun regret. Il reporta son attention sur la rousse. Tu aimerais être immortelle ?

Il aimait poser cette question. Les réponses était toujours les plus intéressantes.

La combinaison moulante émanait de la Citadelle. Leur technologie était assez avancée, suffisamment pour leur avoir permis d’envahir Tamaran, et d’amener la famille royale à un troc horrible consistant à sacrifier l’une de leurs filles pour éviter que la planète ne soit totalement asservie. Un otage qui avait fait l’objet d’expériences scientifiques innommables. Koriand’r savait donc de quoi la combinaison était capable. Moulante, elle s’adaptait à son environnement, pouvant réchauffer comme refroidir le corps. Il était rare que Koriand’r accepte de porter une tenue intégrale. Les Tamaranéens étaient habitués à être peu vêtus, car Tamaran était une planète tropicale où il faisait généralement très chaud. Les Tamaranéens disposaient de plus d’une résistance naturelle aux variations de température.

Devant elle, Grayle lui expliqua qu’il était le membre du culte des Pérégrins, un culte vénérant une obscure Déesse originaire d’un autre univers, et qui avait béni Grayle. Ses dons d’immortel venaient de cette bénédiction, tout comme ses multiples artefacts. Starfire cligna des yeux à plusieurs reprises, surprise, tout en continuant à dévorer sa pomme. Grayle lui avoua avoir assisté au big crunch d’un univers. C’était une phase hypothétique de fin d’expansion de l’univers, qui se ramassait sur lui-même, comme un big bang inversé. Un phénomène auquel Starfire n’avait évidemment jamais assisté. Grayle avait beaucoup vécu et voyagé. Elle hocha la tête, admirative, jambes sensuellement croisées dans la foulée.

« Et bien… Vous avez l’air d’avoir vécu énormément de vies, Monsieur Grayle. Et vous en vivrez visiblement encore beaucoup. »

Ce devait être assez… Atypique. Il lui demanda si elle avait envie d’être immortelle. Koriand’r leva la tête, s’accordant le temps de la réflexion.

« Je ne sais pas… Je ne pense pas. Sur Tamaran, nous croyons en la Déesse X’Hal, et les enseignements de X’Hal nous apprennent que la vie se nourrit de la mort, et réciproquement. Les mortels vivent à travers ce cycle. Mourir, ce n’est qu’un autre chemin, une évolution de nos âmes et de la lumière que X’Hal nous a donné. Donc… Être immortelle, ne jamais mourir, c’est sortir de ce cycle. »

Elle regarda encore Grayle.

« Nos corps sont mortels, seules nos âmes sont éternelles. Regardez votre expérience… J’ignore le nombre de choses et d’expériences incalculables que vous avez vécu, mais cela ne vous a-t-il pas… Blasé ? Qu’est-ce qui peut encore motiver ou surprendre quelqu’un qui a tout vu, qui a tout ressenti ? Combien de femmes avez-vous déjà eu avec vous ? Vivre sans mourir, c’est se détacher de la vie. »

Aussi belle et pulpeuse soit-elle, Koriand’r restait de base une Princesse, quelqu’un qui avait reçu une haute éducation. Elle avait appris la voie de X’Hal. X’Hal enseignait à ne pas craindre la mort en tant que telle, mais à craindre la vie inutile. Toute vie devait accomplir un but, toute vie devait nourrir l’âme, car, sinon, le cycle ne servait à rien. De fait, elle se demandait si la bénédiction de Grayle en était vraiment une, ou si elle s’apparentait plutôt à une malédiction.

« Êtes-vous encore capable de la ressentir, Grayle ? Cette joie de vivre ? Sur Tamaran, nous chérissons les plaisirs simples de la vie. J’ignore si vous avez déjà vu planète plus magnifique dans vos innombrables voyages… »

On pouvait sentir une certaine forme de nostalgie dans la voix de Koriand’r. Elle avait été bannie, exilée. Si elle revenait sur Tamaran, la Citadelle attaquerait à nouveau sa planète. C’était sa malédiction à elle, et la raison pour laquelle elle menait un mouvement de résistance contre la tyrannie des Okaariens.

« Moi, je veux continuer à la ressentir, cette joie… Cette passion, ces pulsions… La vie ne mérite pas d’être vécue s’il n’y a pas de plaisir, vous ne pensez pas ? »

Respectueux de son hôte et de sa sauveuse, Grayle laissait Koriand'r s'exprimer sans chercher à l'interrompre ni même la contredire. Lorsqu'elle termina de parler, il était en train de lécher ses propres doigts juteux. En parlant de plaisir, ces fruits étaient délicieux... il en saisi un dernier. Les réflexions de son interlocutrice le rendait nostalgique... il avait eu les mêmes pendant longtemps.

- Je suis d'accord avec toi, Koriand'r. Mais tutoie-moi s'il te plaît. Je ne suis pas d'assez haute naissance pour mériter le vouvoiement. Pour revenir sur mon passé... j'ai eu des passages à vide, au début. Les premiers siècles, j'ai profité de mon immortalité pour voir les événements les plus incroyables, participer aux aventures les plus prestigieuses, m'entretenir avec empereurs, princesses et trouver ma place auprès de guerriers légendaires. C'était fascinant. Ils se confient. Je les connais au quotidien. Et au final ? Ils ne sont pas si différents du commun des mortels. Ils sont tout aussi paumés.

Il se leva, faisant les cent pas. Les pérégrins tenait rarement en place, aussi commença t-il à tourner autour du canapé où il se trouvait.

- Un jour, je me suis retrouvé aspiré dans un portail vers un monde vierge. Je n'ai croisé. Personne. Pendant. 30 ans.

Son regard était figé dans celui de Koriand"r, et ses yeux habituellement doux et aimables étaient devenus froids, durs et... alourdis par le poids des ans.

- Je me suis retrouvé seul sur une planète remplie d'insectes aussi grands que des voitures et de dinosaures hauts de plusieurs dizaines de mètres. Des créatures de cauchemar. Des saisons ignobles, avec des étés à 60 degrés et des pluies continues, un jour sur deux. Et puis, j'en suis sorti. Je me suis retrouvé dans une ville, moderne. J'ai rencontré un clochard complètement ivre, et j'ai chialé pendant au moins deux jours. Je n'avais besoin de rien de plus que de lui. Il est devenu mon meilleur ami.

Comme un chat se couchant d'un endroit à l'autre, il s'assit dans un autre fauteuil, non sans dévorer un autre fruit.

- J'ai appris beaucoup de choses au cours de mes voyages Koriand'r, mais il y en a une qui est plus importante que les autres. C'est que, tant qu'il y a une personne pour l'écouter, toute histoire vaut la peine d'être racontée. Même celle qui vous semble la plus inutile, la plus infime, la plus ennuyante. Tamaran ? Je veux bien te croire qu'elle est belle. Et tu sais quoi ? Même si j'en ai vu une plus magnifique encore, je ne la trouverai pas laide pour autant. J'ai gouté des plats absolument divins, et ca ne m'empêche pas d'apprécier un bon barbecue. J'ai pleuré en écoutant le concert donné par des musiciens bien plus doués que moi, et j'apprécie toujours les sérénades de bardes médiocres.

Il soupira, avant de se lever, pour fixer l'espace infini, à travers un hublot.

- J'ai rencontré quelques immortels, comme moi. Beaucoup prennent trop de recul. Ils voient à quel point la vie est fugace, et pensent donc qu'elle ne mérite pas qu'on s'y attarde. Ils se mettent à calculer en décennie, et à ne prendre en compte que les pays, les royaumes, les races, sur le long terme, sans s'attarder sur l'individu. Ils deviennent des coquilles vides et chiantes et inintéressantes. Un grand sourire. Je suis béni, Koriand'r. Les mortels passent leur temps à lutter, chaque seconde, contre le temps qui passe, les responsabilités, l'avenir. Moi... je ne craint pas la faim, la soif, l'âge, le manque d'argent. J'ai tout le temps du monde. Je peux m'attarder sur les détails. La croissance des fleurs, les histoires des sans-abris qui ont tout perdu, les espoirs d'une bergère qui ne quittera jamais son village, les difficultés de cet homme seul avec trois enfants sur les bras. Tout a un sens, et tout vaut le coup d'être vécu et qu'on s'y attarde. Je ne changerais ça pour rien au monde. Me lamenter sur ma nature... ce serait cracher dans la soupe.

Ses pensées et ses yeux revinrent sur Koriand'r, si belle, si sûre d'elle, ses jambes interminables, son corps sensuel, un appel au sexe primal mais aussi à l'adoration pure et sans arrières pensées. Il se leva de son siège et s'approcha d'elle, lentement.

- J'ai rencontré des dizaines de milliers d'hommes et de femmes. Peut-être que certaines sont plus belles que toi. J'ai récemment croisé une formienne belle à se damner. Mais ça ne change rien au fait que toi, Koriand'r, là, juste devant moi, tu es magnifique. Je t'admire. Jeune, belle, intelligente, puissante, valeureuse. Je ne sais pas tout ce que tu a vécu, mais j'en sais assez pour savoir que tu aurais pu très mal tourner et devenir une personne pire que ce que tu étais.

Il s'assit à côté d'elle, tout proche, ses yeux bleus plongés dans ceux verts de la rousse. Il osa avancer sa main vers elle, et glisser ses doigts dans ses cheveux roux, jusqu'à doucement caresser son crâne comme il l'avait fait dans son rêve, où il lui faisait l'amour. Cette vision... il allait devoir lui en parler, à un moment. Elle le laissa faire, même s'il n'arrivait pas à lire ses pensées, si elle aimait ce qu'il faisait ou s'apprêtait à le gifler dans la seconde.

- Tu parlais de quoi déjà ? Ah oui... la joie de vivre. Les plaisirs de la vie. Le plaisir... je l'ai toujours, Koriand'r. Cette envie. Plus que quiconque dans tous les univers. Ça... je peux t'en assurer. Tu n'a aucune idée d'à quel point...