The Multiversity

La situation était indéniablement tendue. Retenue par les tentacules, Cirilla en fut sauvée par Ombre, qui parvint à les trancher en générant autour d’elle un nuage d’ombres. Cirilla, qui était encore il y a quelques instants en train de faire l’amour, chuta dans l’onsen. Elle resta dessous, tandis que, au-dessus, le chevreau enfonçait voracement ses tentacules dans le corps de Ombre. Plusieurs tentacules s’enfoncèrent dans son fondement, de dimension variable, un autre s’enroula autour de son cou, puis s’enfonça brutalement dans sa bouche. Un autre se frotta contre ses seins, et d’autres tentacules s’enroulèrent autour de ses chevilles et de ses poignets. Le chevreau mugissait, grognant et poussant de longs râles à travers ses multiples gueules affamées.

L’eau se mit alors à bouillonner, puis s’envola alors. Cirilla apparut alors, flottant au milieu de l’eau. Elle se tenait debout, et utilisait sa magie pour manipuler l’eau. Des tentacules aqueux jaillirent tout autour d’elle, et frappèrent avec force le chevreau, tandis que des filaments d’eau se cristallisaient autour d’elle, générant des cônes de glace qui tranchèrent les tentacules, et éclatèrent contre le chevreau.

Surpris, le monstre mugit en relâchant Ombre, la projetant au sol, puis cracha de ses gueules des jets d’acide verdâtre, tout en abattant sur Ombre ses tentacules. Cirilla généra autour d’elle un bouclier aqueux qui ralentit les jets d’acide et les tentacules.

« Tu n’es pas un vrai chevreau, juste une âme possédée ! »

Ce monstre était donc bien moins résistant que ce qu’elle pensait. Ombre assistait ainsi à un singulier spectacle. Cirilla se déplaçait au milieu d’un emasse aqueuse, et projetait ses cristaux de glace, affaiblissant le chevreau. Le coup de grâce vint cependant quand elle concentra toute l’eau autour d’elle, puis tendit ses mains vers le chevreau. Un torrent d’eau fusa à toute allure, et emporta le chevreau à travers la porte de l’auberge. L’eau se déversa au milieu des humains possédés par Terezul.

Le torrent d’eau envahit l’auberge. Cirilla retomba ensuite sur ses pieds, fixant avec rage l’auberge.

« Remets-toi, Ombre ! » glissa Cirilla, qui n’avait toutefois pas le temps de l’attendre.

Cirilla déploya son épée magique, Aerondight, et vit des tentacules émerger de l’auberge. Elle les trancha, avant de pénétrer à l’intérieur. On put entendre des fracas multiples, des grognements… Une fenêtre explosa, puis des coups sourds se firent entendre. Les démons de luxure grognaient furieusement.

Un tentacule à l’intérieur saisit Cirilla pour la faire passer au plafond. Elle traversa ce dernier, et atterrit dans une chambre où un homme gémissait. Une démone de luxure s’était empalée sur lui, poussant des gémissements, avant de lui lacérer le torse, le faisant hurler de douleur. Cirilla utilisa le Signe d’Aard, ce qui repoussa le monstre. Il heurta le mur.

Dans le couloir, une autre créature rouge hermaphrodite sodomisait un homme contre un mur. Cirilla s’élança vers eux, et déploya encore Aard. Le démon s’envola contre le mur de la cage d’escalier, et roula sur les marches pour arriver en contrebas. Elle se pencha vers l’homme qui gémissait.

« Ça va aller ? Monsieur, il faut partir, c’est… »

Toute l’auberge se mit alors à trembler, vacillant sur place. Les tentacules du chevreau s’étaient enroulés autour des piliers de soutènement du plafond, et il se mit à tirer, les déchirant et les fissurant. Le plancher se déroba alors sous les pieds de Cirilla, qui s’affala sur une table, et atterrit en bas, dans l’eau.

Secouée, elle vit un tentacule fondre sur elle, et la frapper avec force, déchirant la table en bois en deux. Quen, le bouclier magique qu’elle avait généré, explosa sous la puissance de l’impact. Le tentacule se releva, prêt à fondre de nouveau… Mais, reprenant ses esprits, Cirilla s’était relevée, et trancha le tentacule en deux.

*Comment les libérer de leur envoûtement ? Je ne peux pas simplement les tuer…*

Son instinct lui soufflait que l’envoûtement devait venir d’un artefact en particulier. Elle sentait son médaillon vibrer dans tous les sens, signe qu’un Portail vers Lusst’ghaa avait dû être ouvert dans l’une des chambres. Ses tétons restaient toujours érigés, malgré l’adrénaline qui battait dans ses veines, signe que ce combat allait aussi porter contre ses propres pulsions sexuelles…

Bénéficier de la magie rose était à double tranchant. Elle pouvait être aussi bénéfique qu'enfoncer son utilisateur ou bénéficiaire dans les affres les plus sordides dont il était impossible de se dépêtrer. Sa vocation première était de contribuer au développement des flux magiques de Lust et l'intérêt de chacun passait après. Elle était synonyme de vie, bien souvent, mais aussi de mort. De mort physique ou bien aussi de mort cérébrale. Certaines victimes, esclaves de cette magie, passaient l'éternité à forniquer ou à se faire sauter, l'esprit terrassé, écrasé, dissous.

Ombre peinait à garder le sien intact. Son dernier sursaut avait permis de libérer Cirilla mais elle en payait le prix fort. Les tentacules toujours plus nombreux se lovaient dans son corps, écartelant à plusieurs ses orifices et déversant en elle des litres de fluides sans discontinuer. La peau du ventre de la guerrière était tendue à craquer et les nœuds des appendices se tordant à l'intérieur étaient bien visibles. Le pire, c'est qu'elle commençait à y prendre goût. Elena l'avait initiée à la beauté de la magie rose et dorénavant, elle n'y était pas insensible. Son inmon jouait pour elle, apparaissant progressivement sous son nombril, et le temps lui était compté. La Bête la tenait et elle n'avait aucun échappatoire. Elle avait fait ce qu'elle avait pu.

Les deux femmes ne s'étaient pas méfiées, pensant trouvé dans cette ville du Nord de la Confédération une sécurité relative. L'erreur ne se reproduirait pas si elles survivaient. Terezul les avaient surprises pour la dernière fois.

Et puis tout cessa. Les tentacules se retirèrent du corps d'Ombre et la guerrière chuta dans l'onsen, non sans en heurter le bord de sa tempe. Elle en fut étourdie mais se redressa en toussant, la gorge toute irritée. Cirilla se déchainait et Salis ... la créature qui avait pris possession de Salis ... fut terrassé.

Il y a bien longtemps, du temps de l'empire de Nétheril à Terra, Ombre alors impératrice, maitrisait l'art de la magie des éléments. Elle évalua à un bon niveau celui de Cirilla qui utilisait l'eau comme intermédiaire. La sorceleuse se débarrassa du chevreau et le propulsa dans l'auberge, y déversant par là même, un torrent d'eau qui emporta tout. Cirilla s’élança arme au poing dans la grand-salle et Ombre, dont la couleur des yeux était redevenue normale la suivit de peu. Elle aussi avait récupéré son épée mais était beaucoup moins regardante que son amie quant à qui devait ou pouvait vivre.

Un homme se jeta sur elle, brandissant un tesson de bouteille. Client paisible il y avait seulement quelques instants, il avait maintenant le regard fou et la bave aux lèvres. Un signe noir pourrissant marquait son front du sceau de la putréfaction. Ombre le décapita d'un revers avant de se retourner quand Cirilla cria. C'était le chaos absolu et des tentacules fouettaient l'air. L'un d'eux happa la sorceleuse qui disparut à l'étage pour réapparaitre ensuite, projetée contre une table. Salis détruisait tout, le garçon avait peu de chances de survivre. Ombre découpa un nouvel appendice fusant sur elle et transperça la gorge d'un autre homme de toute la longueur de la lame de son épée. Terezul comptait sur leur compassion pour les soumettre aussi elle n'en eut aucune.

Les humains mutaient en changeant de formes, dérivant sur des créatures dédiées au stupre. Deux serveuses étaient violées par un troupeau de bipèdes ressemblant à des demi-boucs, un couple d'hommes obèses se sodomisait l'un l'autre en alternance, en riant de démence. Il faisait lourd dans l'auberge et Ombre sut que Lust était à l’œuvre, sa magie en tout cas, forte, omniprésente, difficilement maitrisable. La guerrière frémit, désireuse et désirable, mais elle tint bon et abattit un troisième homme qui la chargeait pour la violer.

Cirilla était là-bas, au pied des escaliers encore debout qui menaient à l'étage. Elle la rejoignit péniblement, couverte de sang et de fluides puants.

"Il y a ... une source ... Lust ... ici ... quelque part."

Elle haletait. Bien sûr, la présence de son amie jouait contre elle. Là où il y avait du sentiment, il y avait de la faiblesse. Ombre caressa les fesses de Cirilla avant de plonger son majeur dans son fondement déjà bien malmené. Elle s'en arracha presque aussitôt, encore consciente.

"Dé...solée. Cette magie ... m'affecte. Il faut .. monter."

Et accessoirement s'affranchir de toutes les épreuves qui les attendaient. Est-ce que Lust était consciente que sa magie était utilisée à mauvais escient?

Cirilla n’avait pas terminé sa formation auprès des sorceleurs. Elle n’avait pas eu droit à la redoutable Épreuve des Herbes, la dernière étape d’un long cursus cruel et barbare pour devenir pleinement sorceleuse. Mais elle avait réussi une formation et un entraînement pour lutter contre les possessions, notamment en l’exhibant à des toxines. Cirilla résistait donc, et vit que Ombre se rapprochait. Là où Cirilla cherchait à épargner les malheureux, Ombre, elle, les tuait sans ménagement. Elle devait de son côté remonter la trace des tentacules. Ombre se rapprocha d’elle, et lui indiqua qu’il fallait se rapprocher de la source de la magie, tout en commençant à faire des attouchements sur Cirilla.

« O-Ombre, reprends-toi ! »

La sorceleuse la repoussa, mais ce simple geste permit à l’un des démons sexuels de bondir sur elle. Elle heurta le mur, et frémit en voyant la bouche de la créature s’ouvrir en quatre, libérant une langue tentaculaire et phallique. Sa verge caressa ses cuisses. Cirilla serra les lèvres. Son épée avait sauté de ses mains pour tomber au sol. Elle utilisa le Signe d’Aard, et repoussa le démon de l’autre côté de la pièce. Ombre l’embrassa alors, se pressant contre elle. Cirilla soupira, sentant toute la puissance exquise et savoureuse de ce baiser. Elle gesticula un peu en posant ses mains sur ses hanches, et se fit violence.

Cirilla la repoussa.

« Ombre, arrête… »

Un tentacule attrapa alors Ombre au cou, et la tira en arrière. Elle s’envola pour atterrir à l’étage par le trou. Cirilla tenta de récupérer son épée, mais les tentacules l’attrapèrent à son tour. Elle fut traînée en hauteur, glissa sur le sol, arriva dans une chambre, et passa à travers une Faille d’où les tentacules émanaient…

…Elle émergea sur un sol gluant, gélatineux. Cirilla grogna, et, quand elle se redressa, elle constata qu’elle se trouvait dans une espèce de profonde cavité rocheuse. Un arbre mort se tenait devant elle, avec des murs visqueux. Des rayons lumineux venaient du plafond, ainsi que de petites structures lumineuses au centre. Cirilla sentait l’air de luxure qui l’envahissait. Elle n’avait plus son épée, et ne voyait aucune Faille qui lui permettait de revenir.

*J’ai l’impression que je ne suis plus au Kansas…*

Fière de cette référence cinématographique, Cirilla se déplaça lentement.

« Ombre ? Ombre ?! » l’appela-t-elle.

En se rapprochant de l’arbre, elle vit que les branches remuaient, prenant une apparence tentaculaire, dangereuse…

La magie rose était aussi puissante que n'importe quelle autre magie. Croire qu'elle était réservée aux seuls ébats et objectifs de reproduction ou d'amour était une erreur. Elle pouvait être une arme puissante et corrompre les esprits les plus purs. Cependant, seule une initiée de Lust pouvait en user aussi fortement que dans cette auberge. Terezul n'en était pas capable, tout maléfique qu'il était. Il avait nécessairement à ses côtés une prêtresse accomplie et capable. Peut être une renégate du culte de Lust, ou une traitresse à la cause d'Aphrodite... Les pouvoirs déployés étaient impressionnants, qu'importe les pertes parmi les pauvres habitants de Millevon venus se détendre ce soir là dans cette auberge.

Ombre serra ses mâchoires, elle haissait cette sensation oppressante de domination qui pesait sur ses épaules. Terezul l'avait contrainte autrefois et elle ressentait la même chaine magique s'enrouler autour d'elle. Encore un peu et elle allait plier. A cette idée, la guerrière hurla de rage. Elle avait un mal fou à se contrôler et un tentacule l'entraina à l'étage inférieur. Elle battit des jambes en essayant de se dépêtrer de ce lien vivant et parvint finalement à le trancher. Par chance, elle avait gardé son épée en main et se rétablissant, elle cisailla les cheville d'un homme qui se dressait devant elle avec l'intention de lui faire avaler sa queue boursouflée. Quel chaos.

Avisant l'ombre d'un pilier, la guerrière usa de sa capacité à changer de plan pour utiliser ce passage sombre et aboutir dans le plan des ombres. Elle y retrouva le silence mortel qu'elle connaissait si bien, tout en étant consciente que chaque volute de création inachevée pouvait cacher un danger mortel. Se déplaçant rapidement dans ce lieu glacé et hostile, elle décela une ouverture qui l'attira. Dans le plan des ombres, il fallait juste suivre la voie sans chercher à s'imposer un cheminement. Le chaos n'était pas que torture et violence. Quand on l'acceptait il pouvait aussi être guide et bienfaiteur. Les nétherils avaient mis des centaines d'années à le comprendre.

"Ombre ? Ombre?!"

Elle l'entendit cette voix familière quand elle franchit l'ouverture qui reliait les deux plans. Elle n'avait pas choisi de la rejoindre, le chaos l'avait fait pour elle. Ombre apparut juste derrière Cirilla et observa d'un œil critique l'endroit où elles étaient.

"Je suis là."

Le danger était bien réel et le grand végétal n'était pas l'arbre majestueux qu'il aurait pu être. La magie rose était corrompue, teintée de ténèbres. Son effet envoutant s'estompait mais gagnait en revanche en noirceur mortelle. Quelle ... hérésie!

Face à elles, une multitudes de tentacules dardaient leur extrémité comme un mur de lances, prêts à la curée. A part abattre l'arbre, Ombre n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire. Il allait falloir engager le combat et voir ce qui allait se produire.

Un appendice fusa, prévisible, et elle le trancha en parant. Un deuxième subit le même sort.
Et puis un rire cruel fusa, emplissant tout l'endroit. Une voix s'éleva, grinçante et tellement identifiable tant elle la détestait.

"Pauvre Skuld, tu es si inutile à présent ... Tes efforts minables pour me retrouver sont risibles. Tu aurais dû rester à Lumen chauffer les draps de ta pute royale. Mais non, tu es là et tu crois pouvoir me mettre la main dessus. Je vais te punir ... Et je vais commencer par dépecer de l'intérieur ta petite amie."

Les tentacules fusèrent tous sur Cirilla, l'attaquant sous tous les angles.

Face à cet arbre tentaculaire, Cirilla sentait l’aura de ce plan. Lusst’ghaa… Elle en avait déjà entendu parler, à travers des ouvrages, mais elle ne s’y était jamais rendue. Elle pouvait voyager à travers les dimensions, mais Cirilla n’était pas convaincue que cela marcherait pour Lusst’ghaa… Car ce n’était pas qu’une simple autre dimension, elles étaient aussi dans un plan astral différent. Les lois de la physique et même de la magie de son univers ne s’appliquaient pas ici.

Humant l’air ambiant, Cirilla appelait Ombre… Quand celle-ci apparut brusquement dans son dos. Surprise, la sorceleuse se retourna, et sourit en la voyant. Elle était nue comme elle, mais, mis à part ce détail, elle semblait aller bien. Toutefois, les retrouvailles allaient devoir attendre, car Cirilla perçut une aura malsaine. Une voix moqueuse les provoqua, et anima ensuite l’arbre tentaculaire, qui s’élança alors à toute allure vers Cirilla.

Guère inquiète, Ciri’ ploya les genoux, et se téléporta brusquement. Elle utilisa un sort de magie, et atterrit derrière l’arbre, évitant les tentacules chitineux. Le temps pour eux de se retourner, elle déclencha avec ses doigts le Signe d’Igni, et projeta sur l’arbre une épaisse langue de feu qui enflamma ce dernier.

« Ne me prends pas pour une débutante, Terazul !
- Je te connais, Cirilla… Ancienne Reine, ancienne sorceleuse, ancienne magicienne… La Source qui passe à travers les dimensions. Je ne suis pas impressionné !
- Pourtant, c’est toi qui te caches ! »

Terezul se mit alors à rire. Le sol trembla alors. Lusst’ghaa était un endroit dangereux, assurément. Cirilla en avait bien conscience. Elle retourna près d’Ombre, et lui saisit la main.

« Sois prudente… Il faut trouver un moyen de briser ce Portail, cela libérera peut-être Silas et les autres. »

Était-elle trop naïve ? Peut-être… Mais Cirilla voulait encore croire qu’elle pourrait sauver tous ces malheureux ! Elle s’aventura au fond du couloir. Le sol était étrange. On aurait pu le croire boueux, mais, quand elle relevait ses pieds, elle pouvait voir qu’ils ne portaient aucune marque. Non, le sol était plutôt… Spongieux. Il collait légèrement par endroits, et provoquait en tout cas des bruits d’éclaboussures et de claquements gélatineux quand elle marchait.

Cirilla et Ombre rejoignirent ainsi une grande pièce caverneuse. Le chemin montait sur le côté en longeant un mur cylindrique. Une statue se trouvait au centre, taillée dans cette roche spongieuse. Des tentacules s’en écartèrent quand Cirilla se rapprocha. Elle observa cette curieuse structure.

Une porte ronde s’ouvrit alors sur le côté en coulissant dans le mur, et elle déglutit en voyant une créature monstrueuse en sortir. Malgré un déhanché se voulant sensuel, son corps monstrueux hérissé de tentacules sur la tête ne donnait guère envie.

« Mrrrrroooo… !! » mugit la créature depuis la ligne verticale faisant office de bouche.

Autant dire qu’elles n’étaient pas les bienvenues ici !

Après quelques tentatives infructueuses de découper une partie du tronc de l'arbre, Ombre avait suivi Cirilla. S'acharner inutilement ne servait à rien donc autant trouver une autre solution pour se sortir de ce pétrin en tentant d'épargner les victimes de Terazul. Elles arpentèrent un couloir au revêtement étrange pour déboucher dans une pièce, une antre hostile, tout comme tout cet endroit d'ailleurs. Une créature apparue, effrayante par son aspect, mais en rien inquiétante pour ces deux tueuses qui en avaient vu tellement d'autres. Pour Ombre, l'immortalité n'était qu'un concept. Les dieux mourraient, comme tout ce qui était vivant ou même immatériel. Donc, cette créature pouvait aussi être éliminée.

Le coup d'épée qu'elle porta de bas en haut fendit le monstre de l'aine jusqu'au cou. Les chairs flasques s'écartèrent, tranchées nettes mais se refermèrent presque instantanément.

"Evidemment ... Ca n'aurait pas pu être aussi simple ..."

La créature sembla frémir et deux de ses immondes tentacules fusèrent vers Ombre. La guerrière dévia leur trajectoire de son épée, entra dans la sphère intime du monstre et virevolta autour en l'entaillant sous toutes les coutures. encore une fois, les chairs ouvertes se ressoudèrent mais la chose vacilla.

Ombre reprit ses distances, s'écartant volontairement de l'axe de Cirilla si celle ci voudrait utiliser une attaque de feu. Elle avait prouvé son efficacité avec ces méthodes et peut être que la chose n'y serait pas insensible. Ah! Quel handicap que celui de la guerrière. Si elle était en pleine possession de ses anciens pouvoirs, Ombre terrasserait Terazul sans même hausser un sourcil ... Mais c'était bien tout l'objet de cette quête que d'éliminer le mage noir et retrouver une solution pour ramener l'empire exilé.

La zone dans laquelle elles évoluaient respirait le charme malsain d'un environnement magique corrompu. Alors peut être qu'opposer deux magies radicalement différentes pourrait aider.

"Ciri! Si j'ouvre une porte qui donne sur le plan de l'ombre et que le chaos s'instaure ici, ça pourrait déstabiliser cet ... endroit."

Ce n'était peut être pas très clair car Ombre ne s'était pas épanchée sur ses origines avec Cirilla, ni avec personne d'ailleurs. Mais si le chaos originel du plan de l'ombre entrait ici par une porte tenue ouverte suffisamment longtemps, il pourrait y avoir un effet brutal d'opposition.

Cirilla était bien placée pour savoir que le Multivers était aussi vaste que dangereux, qu’il n’obéissait à aucune règle compréhensible… Mais le plan dimensionnel dans lequel Terazul les avait plongés était à coup sûr une grande originalité, même pour elle ! Face aux deux femmes, une sorte de monstre sexuel leur fit face, ses tentacules n’ayant rien de sensuel, mais étaient plutôt monstrueux, à l’image de ce corps rosâtre et famélique. La créature sans yeux siffla lentement, et Ombre attaqua la première, plantant son épée en elle. Un coup efficace, mais la créature se régénéra rapidement, tout en mugissant, poussant des grognements qui ressemblaient à des gémissements sexuels grinçants. Ombre continua à la combattre, et la créature réagit, déployant ses tentacules. Ombre était heureusement agile, et Ciri’ ne tarda pas à l’aider, en générant avec ses doigts le Signe d’Yrden. Ce Signe généra sur la grotte une zone magique, qui ralentit le monstre, permettant à Ombre de mieux l’attaquer. La créature saignait abondamment, rappelant à Ciri’ ce classique de film d’action qu’elle avait vue au cours de ses voyages :

« Si ça saigne, on peut la tuer. »

La créature continuait à mugir, mais Ciri’ constata que ses capacités de régénération devenaient plus lentes. Ombre proposa alors d’utiliser le Plan des Ombres en le générant à l’intérieur de cette dimension.

« Je ne me risquerai pas à jouer à l’apprentie-sorcière si j’étais vous, j’ignore comment cette dimension fonctionne… »

Ciri’ préférait conserver les atouts désespérés pour une situation désespérée. Elle rejoignit la bataille, en sortant Aerondight, sa redoutable épée en argent, et trancha un tentacule qui se ruait vers elle, avant de tournoyer sur place, et généra le Signe d’Igni avec sa main libre. Une langue de feu frappa le monstre, qui hurla encore, et répliqua en projetant un tentacule vers Ciri’. Elle l’esquiva de justesse, mais fut tout de même blessée à l’épaule. La sorceleuse grogna, mais la blessure était superficielle. Elle répliqua en attaquant encore, et décapita le monstre, tandis que Ombre l’attaquait dans le dos. Sans sa tête, le corps du monstre remua un peu, avant de s’écrouler au sol.

Les murs s’agitèrent alors, et un tentacule jaillit pour s’enrouler autour du cou de Ciri’.

« Argh ! »

Ombre eut droit au même traitement, tandis que d’autres tentacules se rapprochaient. Roses et luisants, ils traînèrent les deux femmes contre les murs, qu’elles traversèrent, pour rejoindre une autre salle, abritant d’épaisses roses. Des fleurs qui diffusèrent un pollen aphrodisiaque. Cirilla éternua, et lâcha Aerondight, qui tomba au milieu des fleurs, tandis que des tentacules phalliques se rapprochaient d’elle.

« Gnnn… N-Non, pas encore… » gémit la sorceleuse.

Elle essaya vainement de se débattre, avant de sentir un tentacule phallique s’enfoncer dans sa chatte trempée, tandis qu’un autre se logea dans son fondement. Cirilla gémit longuement, rejointe par Ombre, prises toutes les deux au plafond…

La créature n'était plus. Les guerrières avaient eu raison d'elle et ses restes gisaient au sol, ses tentacules frétillant encore légèrement avant de s'immobiliser un à un. Et puis l'endroit mua à nouveau, délivrant des murs une nuée de tentacules plus luisants et visqueux les uns que les autres. Ils produisaient une sorte de succion sonore et visqueuse, grasse, et des fluides s'écoulaient des pores de ces appendices. Ils fusaient, vifs et souples. Le coup d'épée qu'Ombre donna pour se défendre n'en toucha aucun. Ils esquivèrent l'attaque et trouvèrent leur cible. Les tentacules les plus épais captèrent les guerrières en s'enroulant autour de leu cou. Tandis que Cirilla s'exclamait, Ombre grogna, la pression sur sa trachée artère l’empêchant de respirer. Elle lâcha son arme et planta ses ongles dans l'amas de chairs molles sans parvenir à desserrer l'étreinte. Elle et sa compagne furent trainées vers les parois qui, à la grande horreur des femmes, les absorbèrent. Ce fut bref et elles émergèrent dans un nouvel environnement, curieux par sa floralité. Ici, plus rien, hormis les tentacules qui les contrôlaient, ne correspondait au cadre précédent, aussi effrayant et noir que ce que pouvait produire Terazul. Là, des centaines, peut être des milliers de rose embaumaient l'air d'un lourd parfum enivrant. Certains fleurs n'étaient encore que des boutons tandis que d'autres étaient complètement épanouies. Elles paraissaient tellement belles qu'il était évident que rien n'était naturel.

Ombre bascula sur le côté alors qu'elle se débattait et son visage plongea dans le cœur d'une rose qui en réponse, lui "cracha" son pollen. La guerrière éternua aussitôt, son nez, sa gorge, la démangeaient. Elle se sentit faiblir et tenta d'attraper la poignée de son épée qu'elle avait lâchée. Elle n'arriva pas à soulever l'arme.
La pression sur son cou s'allégea un peu et elle put se mettre à quatre pattes. Ciri, face à elle faisait face à un nouvel assaut des tentacules qui s'emparèrent de son corps et de ses profondeurs. La sorceleuse gémit, affectée par le charme des roses, et Ombre la vit écarter les cuisses pour laisser d'autres appendices rejoindre les premiers. Ceux-ci la pilonnait dans le plus grand désordre et sans aucune coordination, comme s'ils devaient se dépêcher de la baiser avant que d'autres ne viennent prendre leur place. Ciri fut élevée et maintenue au plafond, soumise au désir par le pollen enchantée des roses. Le tentacule qui força ses lèvres pour marquer sa gorge de son empreinte semblait interminable. D'autres lui ceignaient les poignets et les chevilles, la maitrisant pour faciliter les insertions profondes.

Ombre aussi fut attirée en hauteur. Elle subit les mêmes outrances, dans les mêmes conditions. Elles étaient malmenées et baisées primitivement. Ombre sentit les tentacules fourmiller en elle tandis qu'ils se déchargeaient en longs jets tièdes et adipeux. Elle débordait de fluides qui s'échappaient de son corps par tous ses orifices. Seulement, et par bonheur, s'il était possible d'utiliser ce terme, la guerrière s'adaptait vite. Son plan d'origine était celui où le chaos régnait en maitre. Et là-bas, elle y était chez elle en quelque sorte. Son adaptation était rapide, sa compréhension des tissus magiques complexes aussi, même si elle n'avait en rien sa puissance d'antan, restée à Pénombre, sa cité. Alors qu'elle se faisait furieusement déboiter, elle analysait les nœuds énergétiques et les fondations de cet environnement hostile.

Il y avait toujours une clé pour maintenir un sortilège, toujours une sensibilité générée par le lanceur de sort pour faire le lien avec l'espace et le temps. Terazul était à l'origine de ce foutoir et il y était donc lié. Il fallait juste trouver par quoi ... et le trancher.

Mais en attendant, le supplice continuait. En vérité, ce n'était pas vraiment une torture puisque les aphrodisiaques puissants diffusés par les roses rendaient l'instant ... presqu' agréable.

Les deux femmes furent positionnées l'une en face de l'autre et les appendices les rapprochèrent. Leurs poitrines se collèrent et les tentacules muèrent et se dédoublèrent. L'un d'eux les ceintura ensemble, s'enroulant autour de leur taille. Un autre, libre, sans être relié au mur, se fraya un chemin dans la gorge de Ciri, s'y agitant nerveusement. Son autre extrémité prit la gorge d'Ombre et il enfla, se tortillant jusqu'à ce que les lèvres des deux femmes se touchent pour un faux baiser. L'appendice dégorgeait massivement et Ombre éructa, ne pouvant rien faire d'autre que subir. Ce qui sortit de sa bouche occupée macula le visage de Ciri qui vivait la même chose.

Et puis les tentacules malaxant leurs entrailles se retirèrent de leurs vagins et rectums, libérant des flots de fluides. Ce n'était pas une accalmie mais une préparation. Du sol de la pièce s'éleva deux énormes congénères, plus bruns, plus suintants, plus ... intimidants. Le premier d'entre eux choisit l'anus de Ciri dans lequel il plongea en étirant à l'extrême l'élastique du sphincter traumatisé. Le deuxième, moins exigeant, pénétra la chatte d'Ombre, s'y longeant et se tassant en elle. Protester et gémir était difficile, leurs lèvres liées et leurs gorges prises en commun.

Elles se firent défoncer comme jamais et dans cette folie sexuelle, alors qu'elle était prête à tourner de l’œil, Ombre LA vit: dans un recoin de la pièce, la silhouette éthérée, projetée, de Terazul . Le sorcier noir n'avait pas pu s'empêcher de venir contempler ces ébats immondes. Il haïssait tellement Ombre que la voir possédée ainsi lui était irrésistible. Quand à Cirilla, elle était pour lui un délicieux bonus. Une fois qu'elles seraient mortes, il s'occuperait de leurs corps à sa manière.

Elles allaient de Charybde en Scylla, du monstre anthropophage à des tentacules sexuels et aphrodisiaques dans une sorte de jardin des plaisirs surréaliste. Cirilla était prisonnière, tout comme Ombre, et ses vaines tentatives de se libérer ne fonctionnèrent guère. Elle devait comprendre les règles de fonctionnement de cet univers, qui tournaient autour du sexe. Cirilla se tortillait donc au milieu de ces tentacules luisants, qui répandaient sur elle un mucus lubrifiant, évitant ainsi une inflammation de sa peau. Soupirant longuement, Cirilla sentit ensuite un énorme tentacule jaillir d’une plante. Un tentacule noir, qui s’enfonça avec force dans son cul. Même malgré l’aphrodisiaque, Cirilla sentit une terrible douleur éclater en elle, et se mit à hurler, tout en contractant un orgasme.

« Haaaaa… !! »

Elle bavait sur place, sans pouvoir se contrôler. Les tentacules les rapprochèrent ensemble, et Ciri’ vit devant elle un tentacule noir similaire s’enfoncer dans la bouche d’Ombre. Elle gémissait et bavait sur place, tout en sentant une menace imminente. Au milieu de ce jardin, une faille commençait à se former, une fissure qui s’étira, libérant petit à petit une sorte d’énorme gueule avec des dents acérées. Les tentacules noirs émanaient de cette bouche monstrueuse, digne d’un monstre eldrichtien.

*Merde, merde, merde !! Reprends-toi, Ciri’ !*

Dans son état, impossible de voir Terazul qui, éloigné de cette situation, s’amusait à l’idée de voir son ennemie enfin mourir. Comme dans un film d’horreur pornographique, le plafond s’abaissait lentement, prédestinant les deux femmes à une mort atroce. Mais comment sortir de ce piège ? Ciri’ avait fort heureusement encore l’usage de ses mains. Elle généra le Signe d’Igni entre ses doigts, et enflamma le tentacule noir qui pompait la bouche d’Ombre. Le résultat fut immédiat. Quand la langue de feu enflamma le tentacule, il se retira précipitamment. Ciri’ généra encore un Signe avec ses doigts, et utilisa Aard vers le plafond. L’onde de choc permit de détacher les tentacules, et Cirilla tomba sur le sol.

Elle parvint à récupérer Aerondight, et trancha un tentacule qui l’attaquait.

« Ombre, il faut qu’on foute le camp avant de se faire bouffer !! »

Cet antre de la perversité risquait de devenir leur dernière demeure. Quand un tentacule se retirait, un autre prenait aussitôt sa place pour plonger dans les entrailles des deux femmes qui étaient secouées de spasmes violents, correspondant à ces multiples pénétrations. Ombre et Cirilla se tordaient sous les impacts brutaux. Elles étaient contraintes, presque écartelées par ces lianes sexuelles accrochées à leurs poignets et à leurs chevilles. Leurs corps douloureusement sexualisés étaient vandalisés et recevaient des quantités impressionnantes de fluides glaviotés par les terminaisons des appendices.

Dans ce maelström de débauche, Ombre vit avec effroi une énorme gueule bardée de dents acérées émerger d'une fissure allant grandissante. Cette apparition monstrueuse alla de paire avec un affaissement continu du plafond qui les dirigeait vers une mort certaine et atroce.
Ciri parvint à agir malgré l'énormité de ce qui lui pulvérisait l'anus. Sa magie fut suffisamment efficace pour provoquer le retrait temporaire des tentacules et les deux femmes tombèrent au sol. Ombre roula sur elle même mais se fit mal à une épaule qui se luxa. Un éclair de douleur lui foudroya le cerveau mais elle n'avait pas le temps de s'en occuper. De son bras valide, elle put elle aussi récupérer son épée et tranchant à tout bout de champs, elle se rapprocha de Ciri.

"J'ai vu Terazul! Il nous observe! Là!"

De la pointe de son épée, elle désigna la silhouette brouillée du mage noir, projection magique contre laquelle elles ne pouvaient rien. Cela serait un problème à régler plus tard si elles voulaient continuer leur traque sans que Terazul ne puisse anticiper chacun de leurs faits et gestes.

Mais avant cela, Ciri avait raison, elles devaient dégager sinon elles termineraient déchiquetées et dissoutes dans l'estomac de la chose qui apparaissait de plus en plus énorme. La créature puait la bestialité et les relents pourris de la putréfaction. Les filles durent reculer pour éviter la rafle d'une langue épaisse qui faillit les cueillir par surprise.

"Saloperie!!"

Si elles étaient entrées, même de force, dans cette pièce, il devait y avoir une porte, un portail, ou n'importe quoi d'autre pour s'échapper. Plus aucune seconde ne pouvait être perdue. Pas le choix, Ombre prit en grognant la main de Ciri; son épaule lui faisait un mal de chien, et attira la sorceleuse contre elle, dans un pan d'ombre de la pièce. Instantanément, elles basculèrent dans le plan des ombres, glacial et chaotique. Quand on en le maitrisait pas, il donnait le vertige et s'y mouvoir relevait presque de l'impossible. Seulement, c'est de là qu' Ombre venait et il ne l'affectait pas.

"Ferme les yeux si tu n'y arrives pas. Je te tiens."

Le plan des ombres n'était pas superposé au plan de la réalité, ni à aucun autres d'ailleurs. Il n'y avait pas là une reproduction de la pièce en plus obscur ou en plus mortel. C'était un plan bien à part mais garni d'innombrables portes visibles pour les originaires de ce chaos.

Ombre en distingua une, à une quinzaine de mètres. Soutenant Ciri, elle se dirigea vers la source claire qui leur permettrait de rejoindre une zone plus sûre. Il ne fallait pas trainer car les monstres de l'ombre étaient attirés par le vivant ... Elles y parvinrent et émergèrent dans une arrière salle de l'auberge, à un tout petit mètre d'une silhouette noire encapuchonnée qui, mains tendues, manipulait une sphère d'énergie malsaine. Ainsi, leur ennemi s'était donc déplacé pour les anéantir ...

Ombre lâcha aussitôt Ciri et frappa. Son épée fendit l'air de bas en haut et trancha net une main à la peau grêlée.

"Terazul sale porc !!"

Le sorcier avait hurlé de douleur mais devait être couvert par un sort de téléportation en cas de problème car il se volatilisa aussitôt. Sa main resta au sol, agitée de tremblements nerveux.

"Brûle cette merde Ciri!!!"

Dans les courtes minutes qui suivirent, le temps et l'espace revinrent définitivement à la normale. Les sortilèges et charmes ayant corrompus les habitants de Millevon de passage à l'auberge, tout comme les employés, furent ramenés de leur hideuse transformation avant de s'écrouler inconscients. Il y avait eu des morts, et malheureusement, Ombre savait que certains l'avaient été de son épée. Salis, le gentil garçon de salle était du nombre des survivants. Première victime du sorcier noir, il avait eu de la chance d'en réchapper. Il avait vomi du sang mais respirait normalement dans son inconscience.

Des coups furent frapper à la porte de l'auberge: la Garde de Millevon arrivait enfin ... A moins qu'ils ne soient là depuis un moment mais bloqués à l'extérieur.

"Ciri? Ça va? ... On devrait aller s'habiller."

L'épisode avait été éprouvant mais ne restait qu'un tout petit évènement par rapport aux enjeux immenses de Terra et aux ambitions d'Ombre. La guerrière passa son bras valide autour de la taille de la sorceleuse et l'aida à grimper les marches de l'escalier pour rejoindre leur chambre.

"Il va falloir qu'un prêtre s'occupe de mon bras."

En situation tendue, Cirilla bénéficia de l’aide de Ombre, qui avait elle aussi réussi à se libérer des tentacules. Elle avait signalé à la sorceleuse que Terazul était là, mais, en toute franchise, Cirilla était en ce moment trop occupée à survivre et à ne pas se faire bouffer pour y songer. Elle suivit Ombre pour tenter de fuir, et se cramponna à elle quand Ombre se réfugia avec Cirilla dans le Plan des Ombres. Tout devint flou autour d’elle. Dans un état second, Cirilla resta proche d’Ombre, et prit à peine conscience de la proximité de Terazul. Ombre les défendit, et trancha la main de l’homme. Terazul hurla au loin, puis les deux femmes revinrent finalement dans l’auberge.

Sonnée, Cirilla regarda autour d’elle. Elle avait récupéré Aerondight, et ses vêtements n’étaient sûrement plus très loin.

« Ombre ! »

L’attaque infernale de Terazul avait été déjouée, et les habitants reprenaient peu à peu leurs esprits. Ils sortaient de l’envoûtement provoqué par la proximité de Lusst’ghaa. Terazul était parti, laissant derrière lui son moignon. Ciri’, en reprenant ses esprits, généra le Signe d’Igni, Elle enflamma ainsi la main de Terazul, évitant d’avoir à gérer une main maudite. Diable, après tout ce que Ciri’ avait vécu, elle n’avait pas en plus envie d’un remake de Evil Dead ! Elle attrapa ensuite la main de Ombre, qui indiqua qu’elle aurait sans doute besoin d’un médecin. Cirilla lui sourit.

« Pour ça, je dois pouvoir faire quelque chose, je ne suis pas qu’une sorceleuse. »

Magicienne, Cirilla maîtrisait aussi la magie blanche, et les soins. Elle avait après tout eu comme formatrice la vieille Nenneke, une puissante sage-femme et prêtresse. Les deux femmes rejoignirent leur chambre, et Cirilla se chargea de réemboîter l’épaule d’Ombre. Elle lui indiqua que ça allait être douloureux sur le coup, et, effectivement, quand elle réemboîta l’épaule, Ombre se mit à gémir. Néanmoins, Cirilla remit son épaule en place, puis prépara ensuite un onguent médical. Elle était nue comme Ombre, et se concentra. Elle récupéra ses ressources, et se concentra, essayant de ne pas penser à autre chose. Les deux femmes avaient passé du temps à Lusst’ghaa, et Cirilla ne pouvait pas nier qu’elle n’en était pas ressortie indemne.

Elle retourna vers Ombre après quelques minutes, et appliqua l’onguent sur son épaule.

« Voilà qui va t’aider à renforcer ton épaule, et à guérir les tissus musculaires autour de tes os. »

Cirilla s’était assise derrière Ombre pour appliquer l’onguent avec sa main, et sourit à celle-ci, proche, si proche… Ce qui l’amena alors à l’embrasser. Elle fit pour cela remonter sa main, et tourna la tête d’Ombre, avant de l’embrasser.

« Avec la main coupée de Terazul, Kelpie nous aidera à retrouver sa trace… Mais nous ne sommes pas en état de repartir ce soir, et je pense que les gardes vont nous interroger. Donc… En attendant de pouvoir repartir, je pense qu’il faut purger nos organismes des émanations de Lusst’ghaa… »

Et, après avoir dit cela, Cirilla l’embrassa à nouveau…

A l'auberge régnait un véritable chaos. La Garde avait fait appel à des renforts qui quadrillaient la localité. Les informations relevées étaient incomplètes et ne dirigeaient pas immédiatement vers les deux aventurières. Elles avaient vaillamment combattues certifiait l'aubergiste aussi, elles étaient, comme tout le monde d'ailleurs, mises hors de cause. Les questions viendraient plus tard, le bourgmestre, arrivé sur les lieux, voulant avoir les avis de l'ensemble des personnes présentes. L'endroit gardait les traces d'un combat violent et d'attaques magiques. Les témoignages convergeaient tous sur la présence de forces maléfiques s'emparant des corps des humains, les transformant en monstres.
Le bourgmestre était un homme pragmatique. Il savait ce à quoi il pouvait croire. Même si l'Ordre Divin ne considérait pas la magie comme utilisable à des fins bénéfiques, l'homme savait qu'il en était autrement en réalité. Millevon abritait un cercle de sorcières qui se cachaient dans l'ombre mais qui ne représentait aucun danger pour la population. Il connaissait l'une d'elle à qui il demanderait d'enquêter. Ils collaboraient ainsi depuis longtemps. Dans ces contrées hostiles et dangereuses, les règles et cultes passaient après la survie et le bon sens.

A l'étage, Ciri venait de remettre en place l'épaule de la guerrière. Un claquement sec avait mit un terme à sa luxation, ponctué d'un grognement.
Ombre fit quelques mouvements. Rien n'était déchiré et mis à part une petite douleur lancinante, ça avait l'air d'aller.

"Merci Ciri ..."

L'onguent sentait bon et la chaleur de la sorceleuse, toute proche, contribuait à en augmenter l'effet. Ombre souffla. Elles avaient échappé au pire. Il s'en était fallu de peu pour que Terazul ne l'emporte. L'avertissement valait toutes les mesures de précaution. Le sorcier noir pouvait frapper où il le voulait, comme il le voulait. Dorénavant, elles allaient devoir redoubler d'attention, ce qui était épuisant. Peut être que les sorcières qu'elles devaient rencontrer pourraient leur apporter une aide supplémentaire.

Ciri s'était collée à elle et Ombre tourna la tête pour lui sourire. Comme des sœurs oui, en quelque sorte: seules, guerrières, physiquement proches, même état d'esprit...
Elle répondit à son baiser avec la même envie.

"Non en effet, pas ce soir, ce ne serait pas raisonnable."

Même ... si dans un autre domaine, Ombre ne voulait pas être raisonnable. Ciri avait raison; l'atmosphère pervertie qui les avait atteintes avait laissé sa trace. Purger? C'était le bon terme. Ombre fit basculer Ciri sur le lit et s'agenouilla au dessus d'elle. Elle prit possession de ses lèvres et ses doigts s'ancrèrent dans les masses chaudes de sa poitrine. Elle ondula sur sa partenaire, leurs ventres se soudant l'un à l'autre, et elle appuya ses baisers en faisant virevolter da langue autour de la sienne. La température dans la chambre grimpa de quelques degrés: Lust'ghaa s'échappait par les pores de la peau des filles, sans rien pour retenir son atmosphère magique.

Ombre glissa son genou entre les cuisses de la sorceleuse pour les écarter puis glissa doucement sur le corps de son amie en picotant de sa langue: son menton, sa gorge, le sillon de sa poitrine, son ventre puis plus bas, après avoir tourner quelques secondes autour de la zone sensible, elle appuya ses caresses linguales aux lèvres intimes de Ciri. Elle suçota son clitoris, y mit les mains pour la maintenir écarter et ce, sans lâcher son regard.

A cet instant, la traque du mage noir faisait une pause.

Maintenant qu’elles étaient revenues de Lusst’ghaa, Cirilla se doutait qu’il ne serait pas aussi simple que ça d’oublier ce qu’elles avaient subi là-bas. Elle pouvait encore sentir en elle cette énergie, et ce sentiment de béatitude… Elle se sentait presque comme Adam et Ève rejetés du jardin d’Eden, et débarquant dans un monde hostile et dangereux. S’absorber dans le sexe, dans la volupté du désir, c’était une forme de bonheur perpétuel… Jusqu’à se faire dévorer par les monstres qui vous intoxiquaient. Elles en étaient sorties, mais il fallait encore expulser ce trop-plein de désir. Cela, Ombre le comprit finalement aussi bien que Ciri’, et la coucha sur le lit, avant de se mettre entre ses genoux.

« Oh, Ombre… »

Cirilla posa sa main sur ses cheveux, et elle laissa Ombre s’attaquer à son sexe. Cirilla se mordilla les lèvres, et se tortilla sur place. Elle la laissa faire, et gémit donc, l’accompagnant. Ombre lécha, jusqu’à ce que Cirilla lui demande de venir aussi lui offrir sa dose. Alors, Ombre se positionna au-dessus d’elle, et s’assit sur le visage de Ciri’, serrant ses cheveux. Elle gémit tandis que Cirilla léchait à son tour, glissant ses mains sur les cuisses de Ombre, sur son dos, sur sa peau, glissant dessus, caressant, griffant… Elle la déplaça ensuite, et elles multiplièrent les positions pendant une bonne partie de la nuit. Ombre et Ciri’ firent l’amour en 69, et jouirent ensemble.

Cirilla prit ensuite les devants, et coinça les jambes de sa partenaire contre les siennes, avant de remuer en harmonie avec elle. Elle opta pour une position des ciseaux, frottant son sexe contre le sien, sa chatte en feu tapant contre celle de Ombre.

« Hmmm… Mmmmhmmm… !! »

Oh, que c’était bon, c’était si bon ! Cirilla avait déjà fait l’amour, mais elle s’était rarement sentie… Aussi insatiable ! Elle sentait le désir refluer en elle, remontant tandis qu’elle filait contre le corps de sa partenaire, et voyait son propre reflet en elle. Ombre était aussi excitée qu’elle. Cette nuit allait être longue, elle allait être intense, et savoureuse !

Ce ne fut pas une lutte mais l'une et l'autre, fortes et incisives, se satisfirent mutuellement, usant de leur langue et de leurs doigts pour envahir les espaces creux et les combler de plaisir. L'origine nétherisse d'Ombre lui avait donné des mœurs libres et quasiment sans limites réelles. Son sang portait les instincts de sa race qui dans le domaine du sexe, excellait en créativité mais aussi en perversité. Elle s'occupa de Ciri sans ne jamais perdre la captation de son regard; et une fois qu'elle lui eut glisser un doigt dans l'anus, elle ne le retira que peu de fois et toujours pour y revenir très vite.

Elles baisèrent comme des chiennes, furent bruyantes, et personne ne vint frapper à leur porte pour s'en plaindre. Contrairement à Elena, Ciri était musclée. Le style de jeu fut différent, bien plus physique qu'avec la reine. Lorsque les filles s'agrippaient, leur peau rougissait sous la pression de leur poigne. Elles roulaient l'une sur l'autre, s'imbriquant, laissant l'une d'elle dominer avant que l'autre ne réagisse. Sans cesse, elles s'embrassaient, se mordaient parfois, doucement, laissant un téton marqué par une trace de dents. La guerrière avait trouvé avec la sorceleuse une égale qui réagissait comme elle. La douceur n'avait pas totalement disparue mais elle laissait la place aux contacts plus francs et à une sorte de sauvagerie saine à extérioriser.

Elles étaient trempées. Il faisait nuit noire, l'auberge dormait, ou essayait de dormir. Un semblant d'ordre avait restauré l'établissement qui avait retrouvé une sérénité relative. Un petit élément de garde resterait dans la salle principale à la demande des autorités de la ville, jusqu'au lendemain matin.

Quand Ombre eut soif, elle se leva et passa tout simplement sur sa peau collante la chemise large de Cirilla. Elle ouvrit la porte de leur chambre, écouta à l'extérieur et descendit aux cuisines chercher un broc d'eau et des godets. Jambes nues, elle fit beaucoup d'effet aux gardes en faction au rez de chaussée. Quand elle avait les cheveux défaits, elle ressemblait à l'une de ces légendaires reines du Nord dont on contait les histoires aux enfants. Elle leur sourit avant de disparaitre dans les cuisines pour trouver ce qu'elle cherchait. Au passage elle récupéra un plateau avec de la cochonnailles, des fruits et un pichet d'hydromel. Elle s'acquitterait le lendemain de la note ...

Elle repassa devant le groupe de gardes et plissa des lèvres pour justifier de son méfait. De retour dans la chambre, elle hésita entre se régaler encore un peu de Ciri, ou attaquer un repas. Elle choisit Ciri pour une nouvelle passe animée qui dura un moment.

Et seulement après, elle mordait franchement dans un bout de saucisse qu'elle avala accompagné d'une rasade d'alcool.

"Je n'avais jamais ressenti une telle pression. Ce plan de Lust'ghaa est dangereux. C'est bien ça, Lust'ghaa?"

Son accent tiré d'une langue antique et oubliée des contemporains accrochait légèrement les lettres rondes et les sonorités douces.

"Sa corruption est innommable. Qui en est le maitre?"

Elles avaient beaucoup à bavasser, tant sur ce qui s'était passé, que sur la suite. A moins qu'elles ne soient interrompues.

Elles firent l’amour avec passion, le sommeil se refusant à les prendre. Cirilla coucha Ombre sous elle, et la masturba, avant de l’embrasser. Elle aurait pu user de la magie rose pour se doter d’une verge, mais l’idée étant de se « purger » de la magie rose, elle ne le fit pas, faisant donc l’amour de manière classique, ordinaire. Cela ne rendait pas la chose moins intense. Elles avaient passé un certain temps à Lusst’ghaa, et on ne ressortait jamais vraiment indemne de ce séjour. Cirilla avait eu l’occasion de confronter la théorie à la pratique. Chacun de leurs orgasmes ne les fatiguaient pas, les rendant encore plus insatiables. Cirilla et Ombre se léchèrent mutuellement, dans un 69 intense où Cirilla griffait et pinçait les fesses d’Ombre, la fessant également. Elles firent l’amour en ciseaux ensuite, frottant mutuellement leurs vagins en soupirant, et jouirent à l’unisson. Ombre prit ensuite le dessus en renversant Cirilla. Cela les fit basculer hors du lit, elles tombèrent sur un tapis au sol, et continuèrent à s’embrasser, et à faire l’amour, Ombre venant glisser ses doigts dans sa chatte. Elle fit preuve de tout son talent, arrachant à Ciri’ un nouvel orgasme.

Ayant soif, Ombre sortit à un moment. L’auberge était désormais sous la protection de gardes. Quand Ombre les croisa, ceux-ci restèrent stoïques, mais Ombre portait encore sur elle les traces de Lusst’ghaa, comme son inmon qui brilla en les voyant. Ils se regardèrent entre eux, et louchèrent sur les fesses de Ombre quand elle retourna dans sa chambre. Elle posa sur la table le plateau comprenant à manger et à boire. Cirlla était remontée sur le lit, et elles refirent l’amour, répétant les mêmes gestes passionnés.

« Oh, Ombre, encore… »

Ombre mordilla ses tétons, puis la lécha, et fit encore jouir Cirilla. Elle conserva sa mouille dans sa bouche, et la partagea avec Ombre, puis elles posèrent ensuite le plateau-repas sur le lit. Chacune était nue, en sueur, et il régnait dans la pièce une odeur flottante de sexe et de stupre. Cirilla attrapa elle aussi une pomme, et croqua dedans, tandis que Ombre l’interrogea sur Lusst’ghaa.

« Ce que je sais de ce plan était théorique… Jusqu’à aujourd’hui. C’est Lusst’ghaa, le -s est un peu étiré, comme un début de sifflement, on l’écrit avec deux -s. De ce que j’en ai compris, ce n’est pas une autre dimension, mais un plan astral différent, un peu comme le Plan des Ombres. Mais Lusst’ghaa repose sur le désir sexuel, c’est un plan qui a été constitué par le désir sexuel… Alors, c’est un plan aussi agréable que dangereux, comme l’est le sexe. Il y a le rapport sexuel heureux et épanoui que nous faisons, et les rapports sexuels issus de viols ou d’agressions sexuelles. Les monstres que nous avons croisés sont les fruits de ces relations-là. »

Cirilla but un peu d’alcool, et s’interrompit dans son récit. Elle renversa un peu d’alcool sur les seins de sa partenaire, et les lécha ensuite, avant de lui faire encore l’amour, la léchant ensuite intimement, jusqu’à la faire jouir. La tête posée contre son sexe, Cirilla lui administrait de tendres baisers, tout en continuant ses explications :

« On dit que Lusst’ghaa abrite une trinité de dieux, dont le principal serait… Hum… Lau… Lauv’abrarc ! Un nom à coucher dehors… Certains disent aussi que Lusst’ghaa n’est qu’un Grand Ancien, et que le Plan a été bâti sur son corps. Il existe quelques localités à Luisst’ghaa, comme le Palais de Slaanesh, ou le Royaume de Lust. On dit du royaume qu’il est l’oasis de Lusst’ghaa, un endroit où la magie divine de la Déesse Aphrodite restreint l’énergie rose de Lusst’ghaa, et empêche de perdre la raison. S’il n’y avait pas eu l’Olympomachie, je pense que je m’y serai déjà rendue… Par simple curiosité professionnelle, bien sûr. »

Elle sourit, puis embrassa tendrement Ombre sur la bouche. Elles allaient partir pour un nouveau tour quand on toqua à la porte. Le médaillon de Cirilla ne signalait aucun danger. Derrière, les trois gardes que Ombre avait croisé attendaient.

« Tout va bien, Mesdames ? Nous… Euh… Nous avons entendu des cris venant de votre chambre, alors… Enfin, vu ce qui s’est passé, on voulait s’assurer que vous n’aviez aucun problème. »

Cirilla gloussa un peu, puis embrassa Ombre dans le creux du cou.

« Tu sais, je crois que nous allons avoir besoin d’aide pour nous purger… Ces messieurs ne seront pas de trop… »

Par simple curiosité professionnelle? Oh, Cirilla ... douce et aventureuse sorceleuse ... Après ces ébats sulfureux, dis tout simplement que tu as envie de participer à l'attraction sexuelle de Lusst'ghaa, se sera plus simple ... Ombre se marre doucement. Ce qu'elles viennent de faire ferait rougir n'importe quelle catin de Mijak, peut être même cette fameuse Mélinda Warren dont on raconte tellement d'histoires déviantes.
Ombre embrasse de nouveau Cirilla. Si elles devaient compter le nombre de baisers échangés cette nuit, il faudrait un manuscrit complet pour en totaliser la somme.

"Et bien si tu trouves l'entrée de ce fabuleux royaume, envoie moi un message que je te rejoigne ..."

Cela faisait du bien de rire après ces épreuves. La poursuite de Terazul était éreintante, le climat n'avait pas aidé à faciliter les choses. Le froid de ce rude hiver sapait les énergies, les monstres rencontrés et éliminés aussi. Et l'attaque soudaine de l'auberge avait usé leurs forces, ce qui retarderait un peu leur avancée dans cette quête.

Ombre avait entendu craquer les planches de bois dans le couloir avant qu'un coup ne fut frappé à leur porte.

"Oui, je pense que ce sont des admirateurs qui ne savent pas quoi inventer pour se joindre à nous."

Impératrice ou pas, sorceleuse ou pas, qu'importait! Quand une bonne opportunité se présentait, il était préférable de ne pas la refouler. Depuis leur départ de Lumen, et sans compter "l'incident" avec le jeune page de l'auberge, et leur propres ébats entre elles, elles n'avaient pas vu l'ombre d'un homme bien foutu.
Ombre se leva, passant encore la chemise de Ciri qu'elle prit soin de ne pas boutonner, et alla entrebâiller la porte, affichant un visage qui était rarement le sien: mignon et souriant.

"Des cris? Venant de notre chambre?" Elle se tourna vers sa compagne "Ciri, tu as entendu des cris, toi? Oui? Non? A moins que ... à moins que ce ne soit l'une de nous pendant qu'on baisait ..."

Elle ouvrit la porte un peu plus pour que les gardes constatent par eux mêmes l'état du lit sur lequel la sorceleuse était assise, un drap pudiquement tiré sur sa poitrine.

"Il semblerait que nous vous ayons inquiété pour rien et nous en sommes désolées."

Sa voix s'était fendillée sur la dernière syllabe, promesse que le flux d'envies était loin d'être tari.

"Peut être que ... nous pourrions nous excusez ..."

Ombre se lova contre le premier des hommes, un grand baraqué, et lui palpa la queue à travers ses braies "... à notre manière, ou à la vôtre ..."

"J'vais prévenir les gars dehors ..." dit le plus jeune des trois.

Il courut demander aux sentinelles postées dehors de redoubler de vigilance sans préciser pourquoi, Ordre du sergent!, et revint en courant jusqu'à la chambre des filles. Ombre referma la porte et désigna Cirilla.

"Elle est toute à vous!"

Mais elle sentit deux mains se poser sur ses fesses.

"On vous a vu tout à l'heure, quand vous êtes aller chercher le plateau et ..."

Ah ...! Pour une fois, les rôles changeaient. Deux minutes plus tard, Ombre était entre les deux hommes les plus mûrs qui la pénétraient sans retenue, vautrés sur le lit.
Le plus jeune, la queue raide, faisait face à Cirilla.

"Je ... On peut aller directement dans vos fesses? Je l'ai jamais fait ..."

Si Geralt pouvait la voir… Elle, entourée par trois hommes musclés et pervers, qui venait de survivre d’un séjour à Lusst’ghaa, qui s’apprêtait à baiser toute la nuit. Cirilla avait suffisamment voyagé dans le Multivers pour savoir qu’elle était encore marquée par les flux émanant de ce monde. Elle avait été sur des mondes futuristes et croisé des scientifiques qui parlaient de tachyons, des particules quantiques liés au voyage d’une dimension à l’autre. Cirilla et Ombre étaient reparties avec ces particules de Lusst’ghaa, et elles se diffusaient dans l’air. Les trois soldats ne purent résister. Louis et Jean allèrent voir Ombre, et ricanèrent quand le plus jeune, Martin, demanda à la prendre par les fesses.

« Juste par là ? Allons, Martin, on sait que t’es puceau ! »

Martin rougit jusqu’aux oreilles. Il avait les cheveux roux et des tâches de rousseur. Ciri’ sourit en se rapprochant de lui, et laissa sa main se promener sur son sexe.

« C’est vrai ? Tu es vierge ?
- Je… Je… »

Elle se lova contre lui, et l’embrassa dans le creux du cou.

« Je suis… Je suis fiancé… Et j’ai fait le serment de rester chaste jusqu’au mariage… »

Cirilla gloussa. En temps normal, elle aurait sans doute assommé Martin, pour qu’il préserve son vœu… Mais, là, l’idée de déflorer un jeune homme ne pouvait que l’exciter. Elle lui sourit, et l’embrassa sur les lèvres. Elle sentit contre sa main la queue de Martin durcir.

« Dis-toi que c’est pour le travail… Un portail vers Lusst’ghaa a été ouvert, nous avons réussi à le fermer, mais il reste encore des traces… Tu ne voudrais pas que ces gens se transforment encore, hein ?
- J-Je… N-Non, non…
- Alors, il faut te dévouer. Toute jouissance permettra de pacifier les lieux, a fortiori celle venant d’un petit puceau comme toi. »

Elle lui sourit, et le masturba encore. Martin gémit à nouveau, et Ciri’ esquissa un léger sourire. Le fait qu’il soit vierge ne changeait rien, bien sûr, et Cirilla n’était pas convaincue non plus qu’il fallait jouir beaucoup. Elle voulait juste en profiter. Elle embrassa alors Martin, et il se mit à jouir, éjaculant sur son bas-ventre. Sa queue ne diminua pas pour autant, et Cirilla le poussa sur un fauteuil, puis s’agenouilla devant lui.

« Ta fiancée… Elle s’appelle comment ?
- Ma-Marie…
- Est-ce qu’elle t’a déjà sucé comme je vais le faire ?
- N-Non… »

Il rougit joyeusement, et sa queue se durcit encore. De leur côté, Louis et Jean se penchaient vers Ombre, l’embrassant, la caressant, frottant leurs verges assoiffées contre son corps, prêts à la baiser fort…

Les choses les plus simples étaient souvent les meilleures et après la débauche excentrique de Luust'ghaa, une double pénétration avec deux hommes était diablement agréable. En plus, contrairement à ce qu' Ombre attendait initialement, ses deux partenaires ne furent pas brutaux. La magie rose s'était dissipée en grande partie et il n'en restait que quelques éléments, suffisant pour exciter mais pas assez denses pour provoquer un déferlement sexuel.

La position était des plus classiques: l'un des hommes était couché sur le lit et Ombre s'empalait sur lui, lui offrant le bonheur de pénétrer sa chatte, tandis que l'autre, plus actif, lui faisait le cul. Leur rythme était bon et la chair claquait contre la chair. L'un l'embrassait et l'autre alternait entre lui peloter les seins et la tenir fermement par les hanches. Depuis son retour à Terra, Ombre était passée par bon nombres de plaisirs mais là, on se rapprochait de ce qui se faisait de plus normal pour une nétherisse. Encore une fois, ce peuple hissait sa sexualité dans la normalité et à peu près tous les aspects de ce domaine pouvaient être abordés sans crainte ... même pour une impératrice dissimulant son identité.

Ombre se régalait et encourageait ses partenaires qui bénéficiant encore des stigmates de Luust'ghaa, n'étaient pas prêts de rendre les armes. Ils faisaient de leur mieux et très vite, Ombre les gratifia de gémissements sincères. Celui qui l'enculait, joueur, lui bloqua les bras croisés dans son dos et s'y agrippa.

"Oh ? Tu veux me dominer?"

Il lui bourra le cul.

"C'est déjà fait non?"

Ombre minauda. Elle allait lui accorder ce petit plaisir très masculin de vouloir se sentir maitre du corps qu'il possédait.

"C'est vrai ..."

La guerrière regarda Ciri qui à l'inverse était totalement maitresse de son jeune partenaire. Le garçon n'était pas de taille à lutter contre la sorceleuse qui semblait d'humeur ... affamée. Même agenouillée entre les cuisses du garçon, elle rendait l'image d'une prédatrice prête à bondir sur sa proie, en l'occurrence une queue bien dure.

"Elle a l'air d'en avoir vu passer des queues celle-là..." commenta l'un des hommes.

"Profite petit! C'est pas tout les jours qu'on accueille des étrangères comme elle dans l'coin."

Oh ça oui il allait profiter! Les partenaires d'Ombre, eux, ne faiblissaient pas et durcirent le rythme. La guerrière se laissa porter et très vite, ce furent des râles secs qui remplacèrent ses gémissements. A chaque coup de reins, elle émettait un souffle guttural. Le fait de ne pouvoir bouger renforçait son plaisir. Il était vraiment bon que les rôles s'inversent parfois. Dans ses entrailles, les queues fouraillaient et ne lui laissaient aucun répit.

Martin se mit à jouir dans la bouche de Cirilla. Elle en sourit, tout en avalant son foutre, puis se redressa ensuite. Comme elle s’y attendait, la verge du jeune homme retrouva rapidement de sa dureté. La magie rose pulsait encore dans les veines d’Ombre et de Cirilla, les rendant plus lubriques, mais renforçant aussi leurs partenaires. On aurait pu dire qu’elles émettaient des spores aphrodisiaques en soufflant, et les hommes alentour y étaient d’autant plus sensibles que le Portail de Lusst’ghaa était encore frais. Cirilla avait appris que chaque Portail dimensionnel émettait des particules quantiques, les tachyons. Même dans les univers futuristes où elle s’était rendue, les tachyons restaient un grand mystère, mais on pouvait s’attendre à ce que des particules quantiques venant de Lusst’ghaa puissent influer sur le désir. Quoi qu’il en soit, Cirilla se redressa devant Martin, un sourire malicieux et enjoué sur les lèvres. Sa chatte trempée caressait la verge tendue de l’homme.

« La vue te plaît, hein ? »

Martin déglutit. En temps normal, c’était lui qui intimidait les autres, mais, face à cette femme, il perdait tous ses moyens ! Il rougit donc, et hocha la tête, faiblement.

« Alors, viens t’abreuver, mon beau… »

Tout en disant cela, Cirilla avait glissé ses mains contre son sexe, se masturbant, et remua ensuite ses doigts au-dessus du visage de Martin. Celui-ci déglutit encore, et finit à genoux.

« Oui, Maîtresse… »

La sorceleuse sourit, ses pupilles prenant brièvement une teinte rose. Martin se rapprocha ensuite, et posa ses mains sur les cuisses de Ciri’, puis sur ses fesses. Il les pressa, et sa langue partit à l’assaut de son sexe, de son trésor intime. Cirilla soupira, serrant d’une main les cheveux roux du jeune homme. Elle le caressa, et le laissa faire, mouillant contre ses lèvres.

« Là, là… Bois, mon mignon… Quand tu défloreras ta Marie à son régime, tu lui feras vivre… Une nuit de noces incroyable, haaaa… ! »

Près d’eux, c’était une séance de sexe plus intense qui avait lieu entre Ombre et les deux autres Luméens. Ciri’ les observait, espérant tout de même qu’ils resteraient aux soldats luméens assez de force pour s’occuper d’elle… Mais la perspective d’éduquer ce jeune vierge, et de lui prendre sa virginité, stimulait Cirilla bien plus que le reste !

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La Traque du Mage Noir [Ombre]

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