Et après la stupéfaction, les mini kaijus et moi éclatons de rire. Les trois amis de Harley nous dévisagent grave mais… Si vous saviez, vous comprendriez vite le pourquoi du comment. Disons que quand j’ai fini par avoir ma liberté, ma vie amoureuse n’a pas été exactement été une vie amoureuse comme les autres. Mais puisqu’elle tient tant à savoir et que je n’ai à peu près pas de filtre… Bah si elle en sort traumatisée ou choquée, c’est elle qui a posé la question, pas moi. Je finis par reprendre mon sérieux, inspire un grand coup, glousse, prend une autre respiration et je me dis que je vais bien finir par me lancer. Oh la la. Je ne pensais pas avoir à raconter… Ça… Dans une discussion cordiale quoi. À bien y penser, est-ce socialement acceptable? Probablement que non mais si vous pensez que c’est ce qui va me faire reculer, c’est que vous ne me connaissez pas du tout.
« Alors là Harley, tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. On ne va pas parle de mes relations amoureuses quand j’étais génie. Harcèlement sexuel et limite viol ne sont pas des expériences qu’on relate facilement. Mais le après… Bon pour commencer, on dira ce qu’on voudra mais je viens d’un monde où hommes et femmes vont ensemble et où personne ne songerait à des relations homosexuelles. Plutôt féodal, tu comprends?
Alors moi, quand j’ai eu ma liberté, les mâles, j’en avais eu un très mauvais souvenir. Je me suis dit que bon, ce n’était pas forcément pareil partout, qu’il fallait se donner une chance et mon exploration de l’existence m’a amené sur une planète ressemblant un peu, côté société, à la vôtre. Je ne dirais pas que je suis tombée amoureuse mais je nourrissais de l’intérêt pour un jeune homme. Et comme tu t’en doutes... On fait des erreurs.
Des expressions comme des couilles en béton, tu te dis bon, drôle de souhait mais bon… Les réflexes étant ce qu’ils sont… Ou alors il est équipé comme un éléphant… L’équivalent local de l’animal… Disons que bon, des expressions inusités et la manifestation littérale de ces dernières ne fait pas nécessairement une relation forte. Nous nous sommes disputés, grave, et ça a finit avec ma mains dans sa figure… Mais une main de la taille d’un arbre.
Au final, j’ai réparé les dommages mais il faut dire à ma défense qu’il a fait un vol plané vraiment super. Après je me suis dit : plus de mecs. On va regarder avec une nana. Une vraie psychopathe! Elle ne me lâchait jamais! C’était affreux! J’ai le droit de passer UNE soirée à faire mes affaires, non? Et les crises de jalousie, je te raconte même pas. Elle a essayé de m’assassiner dans mon sommeil, cette folle! Vraiment, vraiment pas cool! »
Le récit continue encore longtemps, avec des histoires hallucinantes à faire passer les émissions de téléréalité pour des scènes de salons funéraires. Sur la fin, par contre, les choses deviennent plus normales, avec des récits plus « mignons » ou « touchants » et avec des détails croustillants qui font que certains kaijus rougissent ou se bouchent les oreilles. Killer Croc Junior, il fait son dur mais à un moment, il met ses petites pattes sur ses « oreilles », les crocodiles n’ayant pas vraiment d’oreilles externes. Ce n’est pas pornographique mais disons que je n’ai pas de problème à raconter les détails. Je vous l’ai dit. Je ne suis pas quelqu’un qui, spontanément, va chercher à occulter la vérité. Il faut faire avec. Et je finis tout ça en lui renvoyant l’ascenseur : et toi, ta vie amoureuse, avant et maintenant? À chacun son tour de s’aventurer en terrain glissant, moi je dis!