The Multiversity

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Il y a quelque chose d’étonnamment surprenant d’entendre quelqu’un exprimer quelque foi en vous. Surtout quand vous n’avez jamais vraiment reçu d’encouragement, en fait. Et en quelque part, j’ai du mal à remettre en doute la sincérité de Sargeras. Il pourrait mentir de façon si habile que je ne m’en rendrais pas compte. Il pourrait manipuler mon esprit et me faire croire que mes pensées sont encore miennes. Mais ce n’est pas le sentiment que j’ai en considérant la situation. Et j’aimerais vraiment beaucoup ne pas me tromper en la matière. Je ne dirais pas que ses paroles me rassurent nécessairement ou m’apportent réellement un réconfort. Mon esprit reste un quelque chose de tourmenté et je doute que cela va changer rapidement. Ce qui est positif a du mal à s’y ancrer. Mais au moins, je capte l’information. Je n’en manque pas une seule miette.

Il amène de curieux concepts. Comment pourrais-je me libérer de Jeannie sans l’éliminer? Elle manipule la réalité et moi la matière. Elle pourrait facilement effacer mon existence. Donc tant qu’elle vit, elle reste une menace colossale pour moi. Et c’est une réalité qui ne va pas changer. Même en prenant en puissance, la différence de pouvoir est trop marquée pour permettre une cohabitation pacifique. Et encore, en serais-je même capable? D’accepter de partager l’existence avec celle qui m’a causé tant de souffrances au cours de mon existence? On me dira que ce n’était pas volontaire, qu’elle n’était même pas au courant de mon existence (et j’ai tout fait pour garder la chose ainsi) mais le résultat final ne change pas lui. Ce qu’il me décrit se concrétise mal dans mon esprit. Dans l’instant, c’est de l’ordre de l’impossible, ni plus ni moins. Vous imaginez donc le « blocage ».

Mais je pense que ce qui me surprend le plus c’est que Sargeras me dise qu’il ne sait pas vraiment comment se détendre, en dehors des explosions. S’il y a bien une chose que je dois reconnaitre à Jeannie, c’est qu’elle m’a inculqué d’intéressantes façon de se détendre, justement. Oserais-je même… Ce serait complètement fou, non? Oh oui. Certainement. Mais en même temps, n’est-ce pas une partie de ce que je suis? Folle? Puis-je vraiment apprendre quelque chose de modérément significatif à une divinité avec son bagage? Peut-être. Peut-être. De voir Sargeras déstabilisé, tentant de comprendre des concepts pourtant si simples pour l’être humain… Hum… Serais-je suffisamment audacieuse pour… Oh oui. Très certainement. Trèèèèès certainement. Une téléportation plus tard dans une ville indiquée par mes soins, nous sommes dans un magasin que je connais bien. Pourquoi?

Mais pour reprendre le contrôle, quoi d’autre. Je suis habituée à tirer les ficelles, à donner les ordres, à ce que ce soit les autres qui me suivent. Nous entrons et allons nous installer à une table et une jeune femme en rollers vient prendre notre commande. Je la connais. Et elle me reconnait. SHAYYYYYNE! MARCI! La conversation commence sur ces notes stridentes qui vont sans doute déstabiliser encore plus le pauvre Sargeras. Qui me demande ce qu’il doit prendre car il n’a sans doute jamais mangé de crème glacée de sa vie. Oh définitivement chocolat / vanille. Ne serait-ce que pour le contraste visuel. Blanc et brun mais brun représente noir donc l’équilibre… Et comme Marci est une fille sympa, elle va même lui faire un Yin et un Yang avec sa crème glacée. Et moi, bien entendu, c’est érable. Quoi d’autre? En fait, il y a plein d’autres quand il s’agit de crème glacée…

« Quelle adorable réponse, vraiment… La crème glacée est bien plus que de la crème et des glaçons. Aucune banquise n’a les mêmes propriétés quasi miraculeuses. Pour les humains, c’est un type de nourriture associé à un remontant, si tu veux. Certains abusent à manger un contenant complet pendant une rupture amoureuse mais ce n’est pas le point. Tu ne dois pas regarder la crème glacée comme ses composantes individuelles.

C’est le tout qui est important. Intéressant. Le mélange de saveurs et l’effet réconfortant. Dans le même ordre d’idée, ce qui est souvent signe de rassemblements sociaux, c’est la pizza. Soirée pour regarder le sport, un film, pour jouer à des jeux vidéo ou de société, après un déménagement ou des rénovations… La nourriture a souvent une fonction symbolique en plus de pratique pour les gens du coin. Et peut enflammer les passions.

Observe : hey! Au comptoir! Joe, c’est ça? De toi à moi, des ananas sur une pizza, c’est une hérésie, pas vrai? Ouais carrément! FUCK PINEAPPLES! Tu vois? Autant ils vont s’obstiner sur des futilités comme qui est la meilleure équipe sportive, autant tu auras de sévères disputes sur quoi mettre sur la pizza. C’est trivial. Puéril. Mais la société humaine carbure à ces choses insignifiantes depuis au moins le début de ce siècle. Définitivement.

C’est pour cette raison que j’ai plusieurs entreprises dans plusieurs domaines. Tiens. Superbe exemple. Là-bas, tu vois cette femme aux seins clairement faux car ils sont trop gros et trop ronds, avec les lèvres gonflées et le postérieur trop rebondi? L’apparence physique est, pour les humains, souvent plus importante que la personnalité. Et c’est une faiblesse extrêmement intéressante à exploiter. Très facile à exploiter aussi, en fait.

Si tu savais le nombre de fidèles à mon service qui ont joint ma cause parce que je leur ai donné un corps avec lequel ils sont confortables… Mais plus encore, Sar…Damian, les réseaux sociaux. Si tu veux faire réagir, c’est LE moyen privilégié pour procéder. Et avant que tu ne poses la question, Damian est la forme anglaise du prénom latin Damianus, qui veut dire, dresser, maitriser, contrôler, si tu veux. Et par euphémisme, tuer. Plus humain que… Sargeras, disons. »

À mon tour de lui donner un surnom…

Adorable réponse Sargeras compris à cet instant qu'il avait fait une bourde. Il était toujours aussi mal à l'aise face à une situation qu'il ne connaissait pas réellement, mais il trouvait cependant ça amusant de délaisser un peu le contrôle des événements. C'était comme jouer un rôle, sauf que ses impressions étaient sincères derrière le corps factice qu'on lui avait conçu. Ainsi, la crème glacée était un mets apprécié des habitants de ce caillou. Sargeras lui n'avait pas besoin de base d'être nourris, contrairement à ses légions anthropophages. La nourriture ne l'avait donc jamais réellement intéressé, si ce n'est en tant qu'apparat. Il était plus facile de se prétendre un membre d'une nouvelle planète conquise, en célébrant un banquet avec l'élite sur place, même si cela était souvent du devoir de ses subordonnés.

Mais il était là pour s'essayer à briser un peu de son quotidien, alors c'était le moment idéal pour commencer. Il commanda donc comme suggérer, un parfum chocolat vanille. C'est alors que Shayne lui parla d'autres plats visiblement reconnus sur terre, comme la pizza. Un autre mot dont il ignorait tout. Mais les réactions des gens dans l'assemblée, et notamment ce type au bar au sujet d'une pizza ananas l'intriguèrent suffisamment. Quel goût cela pouvait bien il avoir ?

- Je vois ! Sur cette planète, la nourriture est donc une forme de drogue qu'on utilise pour faire passer les moments compliqués. Mes troupes font ça aussi, ils s'injectent généralement de puissants psychotropes par intraveineuse. Je n'ai jamais réellement essayé cependant, j'ai simplement vu et constaté leurs effets. Les mortels qui m'accompagnent peuvent être choquant à voir, mais j'ai un lien direct avec l'ensemble de mes disciples. Ainsi, j'ai pu voir leur état lamentable après chacun essaie... Tu penses qu'ils vendent des injections aussi ici . Je devrais peut-être demander à la courtisane à l'accent... particulier.

Shayne lui présenta alors les autres maux de l'humanité. Le culte de l'apparence. à ces simples déclarations, Sargeras ne put s'empêcher de penser à son frère Slaanesh le seigneur des excès et de la luxure, celui-ci avait sans doute de nombreux dévots sur cette planète, prêt à vendre leur âme pour un simple accès à des plaisirs interdits, ou à une beauté qui les dépassait tous. Agacé de comprendre que l'influence de ses frères pouvait être visible un peu partout, Le Prince de la Destruction se figea pendant plusieurs secondes, en observant la jeune femme attablée à quelques mètres.

Une fois encore, de drôle d'idée lui traversa l'esprit. Était-ce lié à sa tenue dégradante, son corps d'emprunt ? Il l'ignorait. Mais cette jeune gourgandine semblait lui faire un peu d'effet, si bien que son entre jambes en fut éveillé. C'était là aussi un reflexe qu'il n'avait que peu souvent eut dans sa longue existence. Sargeras commençait à croire que sa présence sur Terre, lui ouvrait des portes de compréhensions sur l'humanité qu'il n'avait pas su réellement voir par le passé. Réalisant que quelques secondes avaient défilés, le Dieu Noir répondit alors, non sans avoir toujours cette bosse significative entre ses jambes. Shayne avait visiblement vu en grands sous tous les angles.

- Oui effectivement, l'apparence physique à l'air d'être très importante pour l'humanité. J'imagine que les hommes sont tous attirés par ce qui est tape-à-l'oeil. Je dois bien t'avouer que ta tenue précédente te mettait toi aussi bien plus en valeur Shayne. Je ne sais pas s'il est de coutume de dire ça sur Terre, tu m'excuseras ! De toute façon, c'est ton esprit qui te rend irrésistible !

Le compliment avait l'air un peu maladroit, mais Sargeras avait été quelques peu troublés par toutes ces informations en dehors de son domaine d'expertise. Il était habitué à la manipulation, à jouer sur les désirs de chacun. Mais jamais à prendre une part active à ceux-ci. C'était cette fois à son tour d'être dans cette posture de la découverte. C'est après qu'elle vint lui donner un surnom, l'ambiance semblait être plus décontractée qu'auparavant. Shayne se sentait peut-être suffisamment à l'aise avec la divinité pour avoir une plus grande proximité. Ce n'était d'ailleurs pas pour lui déplaire, car si elle disait vrai, les différents verbes étaient bien adapté sa personnalité.

- Damian... tu apprécies ce prénom ? Et lequel de ces verbes voudrais-tu que j'expérimente avec toi ! Après tout, quand je t'ai nommé ma muse, c'est parce que tu m'inspires !

Quant à ces fameux réseaux sociaux, comme ce que tu m'avais expliqué tout à l'heure concernant le Héros. Comment ferais-tu pour faire le buzz ici par exemple ?

Sa glace venait tout juste d'arrivée. Sargeras, Damian prit alors la curieuse option de poser ses lèvres sur la paille qui était fournie avec, pour aspirer le contenant à la manière d'un jeune garçon. La serveuse semblait quelque peu étonnée d'une telle réaction. Le Prince de la Destruction, se tourna alors vers elle et lui demanda tout naturellement.

- Pourriez-vous m'apporter une Pizza à l'ananas je vous prie ? Sans stupéfiants pour l'instant ! On m'a dit que ça ne se faisait pas en public !

Oui, les coutumes et mœurs de la Terre lui étaient encore bien étranges. C'était aussi ça le problème à déléguer sans cesse l'influence sur cette planète à ses subordonnés. Il en avait oublié les approches. Cependant, vu la tête totalement scotcher de l'employée de l'établissement spécialisé dans les glaces, il avait encore une fois fait une erreur.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Fais pas attention, Marci, que je dis à la jeune femme. Damian est un grand farceur mais son humour est parfois trop intelligent pour nous, simples mortels. Je commence à manger ma crème glacée pour montrer à Sargeras comment on fait. Il y a beaucoup à analyser des dernières minutes et si ce n’était pas une démonstration sérieuse, je serais en train de me tordre de rire sur mon siège. De penser qu’il pourrait sans mal envahir cette planète avec ses armées mais qu’il n’ait aucune mais alors là aucune idée de comment fonctionne la Terre moderne… Par contre, s’il continue de faire des bourdes du genre, cela pourrait certainement compromettre ce que j’essaie de lui enseigner. En espérant qu’il apprenne vite sinon cela pourrait devenir quelque chose d’incroyablement pénible… Et j’ai un seuil de tolérance extrêmement faible face à ce qui m’agace, point.

Donc… Je lui montrer comment manger sa crème glacée et je lui explique aussi que généralement, les différents magasins et commerces sont spécialisés dans un domaine spécifique. Ici, crème glacée et desserts glacées. De l’autre côté de la rue, pizzas à la pizzeria. Je me serais attendu à ce qu’il ait déjà un certain nombre de bases, ce qui aurait été logique : Je veux dire… Ici ou ailleurs, un magasin est un magasin, non? Ce n’est pas exactement de la physique quantique. Mais bon. Il est également possible qu’il soit tellement concentré sur la conquête qu’il n’ait en effet aucune connaissance des choses les plus basiques et communes des sociétés qu’il va écraser par la force de ses armées. Si tel est le cas, on part de loin. De très loin, même. Sauf que ça expliquerait un certain nombre de choses, en même temps. J’imagine que c’est à moi de voir, ultimement…

« Le verbe à utiliser va être apprendre, pour toi, et éduquer, pour moi. Honnêtement, je pensais que tu me faisais une blague mais je vois que tu étais parfaitement sérieux donc… On va rectifier la situation. Alors pour commencer, non, la nourriture n’est pas une drogue en soi. L’alcool fait partie des breuvages et peut causer une dépendance, oui, mais c’est un exemple marginal dans le cas qui nous intéresse. Et la drogue… Euh…

Disons que c’est assez tabou ici. La plupart des sociétés ont de forts préjugés face à la drogue. Alors, s’il te plait, rends nous service et évite de parler de stupéfiants en public. Tu ne sais jamais qui peut être en train d’écouter et sur cette planète, à peu près n’importe quoi peut enregistrer une conversation. Ou filmer. Ou faire les deux. Le point est, si tu n’es pas certain de quelque chose, ne dis rien. Mieux : valide avec moi, c’est plus… Sûr…

Un proverbe dit : mieux vaut être ignorant et ne rien dire… Que de parler et d’en faire la preuve. Et non, je n’ai pas la folie suicidaire de dire que tu es stupide ou ignorant. Mais je sais une chose, Damian, pour certitude. Nombreux sont les individus et entités à avoir tenté de prendre cette planète par la force. Surprise, surprise, ils ont tous échoué. Le subterfuge sera ta meilleure arme. La manipulation ta meilleure amie. J’en sais quelque chose. Et…

Je veux que tu réussisses. Donc nous allons reprendre certains concepts pour s’assurer que ce soit clair pour toi. Tu as posé une question intéressante. Que devrais-je faire si je voulais faire le buzz ici. Il y a plusieurs options. Si je commettais un crime, je ferais le buzz. Si je me déshabillais entièrement, je ferais le buzz. Si je faisais une scène parce que je n’aime pas ma crème glacée, je ferais le buzz. Ou alors… Observe et apprécie... »

Usant de mes pouvoirs, je m’assurai pour faire tomber la boule de crème glacée d’un morveux… Pardon… Un charmant bambin, par terre. Évidemment, crise de larmes, morve et autres choses que les gens trouvent si mignon d’un enfant. Je n’aurai jamais d’enfants. Ce sont les pires parasites que cette planète porte. Eurk… Enfin bon. L’essentiel est que je vais voir Marci et je paie pour un gros bol de crème glacée plein de boules colorées. Je tends le tout au morveux… Gamin… Qui a les yeux tout grands et ces moutons écervelés… Le reste des humains fait des « oh » et des « ah » et filment la scène. Je retourne m’asseoir en souriant… Et si ce sourire peut convaincre les mortels, il sait qu’il n’y a rien de sincère dans le geste. Rien de rien. Mais il a eu une démonstration en bonne et due forme de comment bien manipuler l’opinion des terriens. Trop facile.

« Voilà comment on fait le buzz, cher Damian. Simple. Efficace. Et hilarant en même temps. Si j’avais été voir cette mère avec ce bol de crème glacée, elle m’aurait traité de tous les noms ou m’aurait même accusé d’en vouloir à son enfant. Mais si c’est un enfant en détresse, un vieillard, une personne handicapée? Ils se font avoir à tous les coups. C’est systématique. Et c’est quelque chose que tu peux utiliser à ton avantage.

En fait… Amusons-nous. Ce magasin va nous servir de laboratoire. La seule règle est qu’il ne doit rien arriver de fâcheux à Marci. Je l’aime bien cette petite. Mais pour le reste, je peux parfaire ton éducation de l’être humain bien plus efficacement que si je te faisais regarder des vidéos ou lire des livres. Je veux t’offrir quelque chose de spécial. Une conquête avec le moins de morts possibles. Un petit cadeau de ma part. Un gage de ma gratitude… »

Ainsi son objectif fut rapidement atteint. Shayne s'était senti dans le besoin de lui prêter main-forte, d'agir finalement comme le "Maître" qu'elle avait indiqué plus tôt. Ce n'était pas plus mal, elle allait ainsi pouvoir regagner un peu de confiance en elle, et pouvoir constater par la même occasion qu'une divinité multimillénaire n'avait pas la nécessité de s'attacher à des détails comme ceux-ci, du moins par habituellement. Sargeras comblé les besoins de ses serviteurs, sans connaitre les mêmes envies qu'eux.

- Comme depuis le début de notre rencontre, je me ferais un plaisir d'apprendre à tes côtés. Mais j'aimerais que tu retiennes bien, que tout ceci pour moi est inhabituel. Je suis sans cesse acculé par des milliards, de milliards d'être vivant qui supplie pour obtenir des réponses. Tout ce qui forme ton quotidien pour t'évader, pourrait être une découverte pour moi. Quant à la situation délicate que j'ai pu nous infliger en entrant ici, je te rassure, ça ne se reproduira pas. Je dois adapter ma mentalité aux standards des Terriens, là d'où je viens, les individus sont beaucoup plus libres et directs. Même si cela a fortement tendance à réduire leur durée de vie. Comprends donc, que je me fais souffrance pour essayer de vivre toutes ces choses qui te semblent banales.

Là encore, Shayne sembla valider les intentions de conquête du Dieu Noir. Était-elle sincère ? Acceptait-elle l'idée de combattre à ses propres bénéfices, en utilisant ses armes. Elle qui n'arrêtait pas de parler d'indépendant et d'autosatisfaction, semblait de plus en plus tourner vers une entente dépassant le cadre de leur entretien initial. Sargeras était des plus satisfaits. Vint ensuite le moment de l'explication et de la démonstration, visiblement Shayne prenait à coeur son rôle de tutrice, et c'était intéressant pour le Dieu Noir de découvrir les efforts et les méthodes à plus faible échelle qu'elle pouvait employer pour s'approprier l'opinion dans sa poche. Elle venait tout juste de se rasseoir.

- Je vois... Heureusement qu'ils ne sont pas en mesure de capter les signaux magiques, sinon ils auraient vite déchanté. Faire le Buzz répond donc bien souvent au besoin d'agir héroïquement dans une scène difficile. Cela explique dans le même temps l'attrait si développé des Terriens pour leur précieux héros. J'imagine qu'eux aussi doivent être omniprésent sur les réseaux sociaux, effectuant une guerre de l'audience, pour celui capable d'être le plus serviable. à ce compte-là, je n'aurais moi-même aucune difficulté à m'insérer dans un système aussi plat et puéril.

Je vais tâcher de relever ton défi ma belle.

Damian passa alors du regard la salle qu'il avait à sa disposition. Ses yeux et sa tête, n'étaient plus perturbés par les signaux humains que son corps lui avait infligé quelques minutes plus tô t. Et c'est donc avec une extrême concentration qu'il sonda un à un, le coeur des quelques autres clients du magasin. Ils étaient abrutissants de banalité, aucune fougue. Juste des brebis galeuses attendant calmement de passer un moment de tranquillité avant de reprendre une journée de travail, moins lassante que la veille. Enfin, ça c'est ce qu'ils espéraient. Rien ne semblait être en mesure de correspondre aux besoins de Sargeras. Et c'est pourtant un dernier homme seul qui l'interpela. Celui-ci, était adossé au bar de l'établissement, et semblait observé avec intérêt la jeune femme traficoter de partout. la reluquant avec des yeux qui ne pouvait laisser entendre que l'envie. Le Dieu avait à présent son occasion rêvée.

à l'aide de ses propres pouvoirs, il chuchota à l'oreille de l'homme esseulé. Lui suggérant d'aborder la jeune femme elle aussi seule. Après quelques pas, l'inconnu arriva à portée de la bimbo, et commença un discours banal le présentant. Hélas pour lui, la blonde ne semblait pas vraiment intéressée par ses propos, et le renvoya rapidement paître ailleurs. C'était la seule chose qu'il fallait à Sargeras pour allumer le brasier. L'homme était déçu, il se serait cependant sans doute retourné à son siège, si une petite voix lancinantes dans son esprit ne l'avait pas encouragé à ressayer. Après une blague de mauvais goût, la jeune blonde lui envoya une violente gifle au visage. Provoquant l'hilarité des autres spectateurs silencieux jusque-là. L'homme était la riser de tous, mais il était blessé et acculé contre le mur. Sargeras savait que les bons mots lui permettraient de lui faire faire n'importe quoi. Un seul mot, et il se saisissait d'un couteau pour assouvir sa vengeance sur la blonde, mais Shayne avait été clair. Il n'était pas nécessaire d'aller trop loin pour obtenir le plus de bénéfice. Parfois, de simples actions pouvaient être amplement suffisantes. C'est ainsi qu'il suggéra à l'homme de la gifler à son tour. Provoquant un bruit sourd partout dans la salle. Les rires avaient disparu, et au vu du physique particulièrement développé de l'agresseur, personne n'osa se mettre en travers son chemin. Tous, sauf Damian évidemment.

Le Dieu se leva et d'un pas ferme alla rejoindre le pauvre idiot qu'il avait manipulé. Celui-ci semblait avoir armé son bras pour expédier une seconde gifle à sa victime. Mais le coup fut arrêté par Sargeras en personne. Qui répliqua en giflant l'homme avec une rapidité exemplaire.

- La demoiselle n'est pas intéressée. Je te suggère de déguerpir d'ici.

Là encore, l'homme aurait sans doute reconnu la supériorité de Sargeras, et serait partie. Mais cela n'aurait pas été suffisant. Des téléphones venaient d'être sortie aux quatre coins de la pièce, les gens filmer la rixe sans prendre parti. Parfait. Un nouveau chuchotement invisible, aux oreilles de l'agresseur et celui-ci arma cette fois son poing pour atteindre Sargeras. Le Dieu noir esquiva, puis décocher un crochet dans le menton de son adversaire. Il le traina par la suite par les pieds jusqu'à l'entrée du magasin, ou il l'expédia s'écraser dans les poubelles. Il se tappa brièvement les mains, comme pour signifier qu'il en avait terminé avec lui, et rentra de nouveau dans le magasin. Les personnes sur place semblaient très satisfaisantes, plusieurs flashs de téléphone s'enchainèrent. Si ça ce n'était pas du buzz, il ne savait plus quoi faire. La jeune femme qu'il avait "aidée" vint alors vers lui, un sourire aux lèvres, bien que marqué par une joue particulièrement rouge lié à l'attaque antérieur.

- Merci beaucoup... J'ai bien cru que personne ne viendrait à mon aide !

Elle passa alors brièvement ses mains autour du bras droit de Sargeras, puis se saisit de son portable pour effectuer un selfie à ses côtés.

- Je n'oublierais pas mon protecteur comme ça. Un petit sourire !

Bien que Sargeras était quelque peu étonné de l'audace de la bimbo, il se prêtait au jeu avec attention. Souriant au téléphone, avant de la remercier et de rejoindre la table où Shayne l'attendait. Il espérait avoir marqué des points dans cette petite épreuve.

- Tu avais raison, ils sont aisément manipulables... Comme dans mes souvenirs. Il me faudrait un défi plus compliqué ! Mais j'ai oublié de te demander, tu as trouvé mon interprétation réussie ? Je me suis dit que vu que tout tourner autour du culte de l'image, mettre en jeu la bimbo dans mon plan avait une chance de toucher un publique encore plus large, et j'ai même pu profiter de son propre réseau de connaissances.

L'adaptation était la clé d'une destruction ordonnée.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Il apprend vite. Très vite. Et c’est une bonne chose car bien qu’à de nombreux égards, les humains soient des créatures désespérément simples, un fait demeurait : ils avaient tendance à changer d’opinion extrêmement rapidement. Ce qui demandait une adaptation constante. Pendant des semaines ils vont être intéressés par un gadget X qui va tomber dans l’oubli sans crier gare le jour d’après pour une raison X ou Y. Et quand vous avez basé un plan complet pour capitaliser sur leur dernière lubie, c’est frustrant de tout devoir recommencer de zéro. Mais cela fait partie des défis auxquels il faut se confronter pour réussir adéquatement. Si l’humanité était uniforme et ancrée dans une tradition spécifique, ce serait bien plus facile de se jouer d’eux mais le plaisir ne serait pas nécessairement là non plus. Il n’y a rien de stimulant dans une victoire trop facile.

Clairement, par contre, sa démonstration avait été exemplaire. Il a parfaitement compris ce que j’ai tenté de lui inculquer. Il a su exploiter un des plus vieux clichés de ce monde. La demoiselle en détresse. Beaucoup de points, ça, sur les réseaux sociaux. Être le héros quand personne n’ose intervenir. Les médias raffolent de ces héros anonymes qui ont leur minute de gloire et qui deviennent pendant un moment la sensation sur le web. Un jeune homme entre dans la boutique, salue Joe et Marci, se dirige vers ma table, dépose une tablette, me dit d’un ton débonnaire que « voilà, c’est réparé », et quitte les lieux, pouf, comme ça. Une scène parfaitement banale qui ne fera réagir personne. Un de mes cultistes. Ce sera plus facile de montrer à Sargeras les fruits de ses efforts sur un écran un peu plus gros que mon téléphone. La leçon n’est pas terminée. On peut encore en dire beaucoup.

« Splendide performance. Tu apprends vite. Mais ce que tu as fait, c’est la première étape. Observe maintenant comment on prend cet acte d’héroïsme urbain et qu’on en fait quelque chose de bien plus gros. En ce moment, certains de mes cultistes spécialisés dans les médias et l’informatique sont en train de te créer pratiquement une légende. Tu vois, ce post ce twitter? Maintenant, regarde les prochains commentaires.

OMG, Damian! J’ai été à l’école avec ce gars-là. Il défendait les élèves contre les petits truands dans la cour d’école. Ou encore : je le reconnais! Il est déjà monté dans un arbre pour sauver mon chat. Et celui-là : c’est le pompier volontaire qui a sauvé ma fille d’un incendie! Aucune de ces affirmations n’est vraie. Nous le savons tous les deux. Mais personne n’ira valider si c’est vrai. Personne ne va se poser de questions. Pourquoi?

Parce que faire des vérifications est forçant. Les gens préfèrent se faire donner une opinion. Qu’on leur dise ce qu’ils doivent savoir. Et continue de regarder. Tu vois? Il y a même des vieilles photos de toi qui ont été postées. Mais Damian n’existait pas avant hier soir. Pourtant, mes cultistes peuvent te créer une vie comme si tu l’avais vraiment vécue. La technologie humaine est peut-être moins impressionnante que ce que tu connais, oui.

Mais c’est un puissant outil de contrôle face auquel ils se soumettent volontairement. C’est la beauté de la chose. On peut faire bien plus avec les médias sociaux qu’avec un discours présidentiel, par exemple. Oh et si j’étais toi? Tu devrais aller au comptoir et demander à Marci où est la salle de bain. Mais dis-le un peu plus fort que tu le ferais normalement. Sans crier. Une intuition, comme ça. Libre à toi de me faire confiance ou non. »

Je le regarde donc se lever, aller au comptoir et demander à Marci pour la salle de bain. La serveuse lui donne une clé et comme il se dirige vers la salle de bain, la bimbo blonde se lève et le suit. Je connais la suite qu’elle envisage. Aller donner à son héros sa juste récompense. Je n’ai jamais compris pourquoi est-ce que le sexe ou ses dérivés sont considérés comme des formes acceptables de gratifications, surtout envers des étrangers. Mais… Je suis matériakinésiste. Vous pensez que j’ai manqué la réaction très masculine de Sargeras dans son corps fait sur mesure. C’est un corps parfaitement anatomiquement fonctionnel. Il va découvrir que loin des regards, certaines personnes sont très différentes. Je me demande. Blowjob ou boobjob? Ou les deux? Je lui ai créé un corps pouvant facilement séduire et avec une apparence très charismatique, après tout. Moi?

Je n’ai absolument rien influencé. Mais si j’ai remarqué sa réaction à lui, j’ai aussi remarqué sa réaction à elle. Qu’il profite d’un peu… D’hospitalité terrienne. Un héros a le droit de profiter de sa récompense. Le butin de guerre comme la gratitude le la populace. Je ne sais pas s’il va aimer, s’il a même un intérêt pour les affaires charnelles. Mais moi, tout ce que je fais, c’est m’assurer de lui donner les bonnes armes et les bons outils pour une conquête réussie. Soyons logiques. Si Sargeras prend contrôle de cette planète et que je n’ai pas encore gagné contre Jeannie, ce sera un énorme avantage pour moi. Donc… En lui permettant de faire progresser ses projets, je me permets de me sécuriser un futur plus… Indépendant. J’admets que le scénario idéal serait que je réussisse à m’emparer du corps de la déesse et donc de ses pouvoirs. La matériakinésie, c’est bien. La manipulation de la réalité, c’est mieux…

Un homme débarqua alors que Sargeras était en train de recevoir les compliments de Shayne. L'inconnu déposa une sorte de tablette primitive, du moins à ses yeux, devant le couple puis disparu aussi sec. Son interlocutrice se saisit de l'objet pour mettre en avant la manipulation en cours sur les réseaux. Damian était présenté comme un homme héroïque ayant toujours oeuvré pour l'intérêt commun. De la manipulation de base, trop grossier s'imagina-il, trop simpliste ? Non ? Non. Les Terriens avaient visiblement la fâcheuse habitude de vouloir se faire mener à la baguette , et pour se faire nul besoin de menace ou d'arguments. Non, quelques simples images d'un téléphone suffisaient. Dans l'Empire sous le contrôle de Sargeras, l'information pouvait être modifiée et les actes et actions créer par pure synthèse. Ainsi, le doute était omniprésent, mais pas en la parole de leur Dieu.

- Je vois très bien, j'ai moi-même des spécialistes de l'information qui occupent des postes similaires. Du moins, à l'échelle de la propagande sur les mondes cibles, plutôt qu'au sein même de la société divise. Je te félicite cependant pour ta maitrise des médias, il est bon d'être entouré d'éléments compétents. Certains de tes cultistes auraient de l'intérêt à échanger avec quelques-uns de mes pirates informatiques. Je pourrais te fournir quelques éléments technologiques pour parfaire ta maitrise théorique déjà bien suffisante. Mais ce serait peut-être trop simple pour toi ? je sais que tu apprécies autant le chemin que le résultat, si ce n'est plus.

Elle avait indéniablement raison sur le fait que les discours et les présentations étaient inférieurs aux réactions de masses. La Terre appartenait encore à ces rares mondes, ou l'opinion générale pouvait être manipulée par monsieur tout le monde. Mais dans ce cas précis, il préfera que ce soit Shayne qui en abuse. Lui préparant le terrain à l'avance ! Elle lui suggéra alors de se lever pour se rendre à la salle de bain, mais Sargeras n'était pas dupe. Il avait déjà sa petite idée sur ce qui allait se tramer, mais il comptait bien prendre avantage de la situation. Ainsi il se leva, et déclara d'une voix suffisamment audible, qu'il souhaitait nettoyer ses mains quelque peu entachées du sang de l'autre énergumène. Il se dirigea ainsi d'un pas décidé jusqu'à la petite pièce annexe. Dans son dos, il entendait claquer sur le sol les talons de la bimbo qui avait su éveiller ses envies un peu plus tôt. Il souriait d'avance.

Cela faisait déjà près d'une minute qu'il était entré dans la pièce vide jusque-là. Quand soudain, elle débarqua. La femme presque artificielle, déhancha ses fesses jusqu'à lui, dans une démarche se voulant féline. Damian avait bien évidemment pris le temps de se sécher les doigts devant ce petit spectacle, et ne perdit même pas le temps de prendre la parole. C'est elle qui rompit le silence.

- Hey mon beau... Je n'ai pas eu réellement l'occasion de te remercier tout à l'heure.

Elle était rapidement venu nicher sa tête dans le cou de l'homme, la dominant de par sa taille et ses muscles. Elle passait des mains baladeuse sur son corps, tâtant ses muscles saillants. Tout en effleurant sa peau du bout des lèvres. Y laissant la marque d'un baiser, mais Sargeras n'était pas intéressé par tout ce petit jeu. Non, il avait là l'occasion de poursuivre son petit défi lancer par la seule femme qui l'inspirait vraiment sur Terre. Ainsi, il figea ses actions en l'observant de ses yeux bleutés. L'intimant d'agir un peu différemment... Deux hommes venaient d'entrée dans la pièce, à peine la vingtaine. Mais déjà bien excité par les attouchements de la bimbo sur le Dieu Noir. C'est en profitant de la situation, que Sargeras suggéra à l'esprit de la jeune femme, de s'occuper non pas de lui, mais des deux nouveaux arrivants. Elle sourit intensément, en lui chuchotant avec plaisir maître et vint se jeter à genoux des deux hommes. Par des gestes experts et sans doute employé trop régulièrement, elle fit jaillir les deux pénis de leurs pantalons. Et s'employa à les satisfaire, animé par une passion qui aurait dû être destiné à Sargeras. Il avait simplement eu à détourner ses passions sur d'autres cibles, c'était une fois de plus simpliste. Mais conscient que cela devait être immortalisé, il suggéra à la jeune femme de prendre une vidéo de leurs ébats dans la salle de bain.

Satisfait. Il se finit de s'essuyer les mains, et la trace de rouge à lèvres au creux de son cou, avant de retourner auprès de Shayne. Un grand sourire aux lèvres.

- Puis-je me permettre de t'emprunter ta tablette ma muse ? Celle-ci acquiesça alors, intriguée par sa demande. Tu avais raison, cette idée des toilettes c'était dément !

Il retourna alors la tablette vers elle, pour lui montrer les images du live sexe, en direct des salles de bains, mettant en scène la bimbo.

- En bien ou en mal, ce qui compte, c'est qu'on parle d'eux à la finalité non ? Je pense que beaucoup de messieurs seront satisfaits de pouvoir se relâcher en observant ce genre de scène.

Il éteignit alors la tablette, avant de la rendre à sa propriétaire. Satisfait de pouvoir s'adapter à ce monde étrange.

- Je te remercie pour l'offrande que tu étais sur le point de me faire, non pas que je ne sois pas intéressé par l'idée, je reste un homme et je pense que ce corps d'humain m'incite à répondre à des envies qui étaient jusque-là, peu "urgente".

Puis il s'enfonça un peu plus en arrière sur la banquette, en pliant les bras sur son torse. Fixant Shayne de ses yeux bleutés.

- Cependant, comme je te l'ai dit un peu plus tôt. C'est toi et ton esprit ma muse, qui te rende irrésistible. Tu pensais qu'une divinité de la Destruction allait être attirée par une simple enveloppe charnelle ? Il n'y a que toi sur cette Terre qui me donne des idées, ma pieuse et fidèle représentante du Chaos.

Il était direct et sincère, comme elle l'avait été jusque-là. Il lui signifiait ses intérêts et ses envies, sans pour autant l'obliger à quoi que ce soit. Mais Shayne lui plaisait. Aussi bien dans ses projets, que dans ses approches.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Oh mais je ne t’ai fait aucune offrande. Je n’ai pas manipulé cette femme. Promis. Elle a agi de sa propre initiative. De toi à moi? J’aurais refusé également. Un. Trop de plastique. Enfin. Silicone. Qu’importe. Deux, on ne sait pas où ça a trainé. Tu as vu à quelle vitesse elle a changé de cible et je parierais que tu n’as pas dû faire grand-chose pour la convaincre. Non en fait, c’est une énième leçon… D’humanité.

Tu vois, je ne sais pas comment se font les choses dans ton coin de multivers mais ici, je me demande, jour après jour, comment il est possible que cette espèce ne se soit pas autodétruite. Je t’ai montré un tout petit échantillon avec notre laboratoire improvisé ici. Il y a des exemples que je garde pour plus tard. Toi et moi ne sommes pas étrangers à prendre des risques. Mais si les chances de succès sont de une pour six millions, je ne la prends pas.

Alors quand on va aborder la question pour le moins spectaculaire des lootboxes… Mais c’est pour plus tard. Pour le moment, nous avons encore à faire ici. Tu apprends vite. Non pas que ça me surprenne. Tu es une divinité multi millénaire après tout. J’essaie simplement de rendre la chose… Intéressante pour toi. C’est probablement d’une rare insignifiance pour toi mais… Je pense sincèrement que cela peut t’être utile. »

Encore une fois, il peut sentir une vague d’énergie négative émaner de moi. J’ai l’impression de lui faire perdre son temps. Quand il va dominer la Terre, ce que les humains font sera complètement insignifiant. Alors, tout ce que je lui ai montré sera obsolète. Inutile. Ne devrais-je pas alors me concentrer sur mes divers projets en cours, à la place? Mais même ces projets ne voudront plus rien dire sous le nouveau régime. Alors, je retombe dans mes mauvaises habitudes. Voir mon existence comme insignifiante. Mes objectifs comme inutiles. Depuis le début la partie a été faite pour que je perde. Cette colère qui me ronge comme un acide. Ma haine envers Jeannie, envers moi, envers le monde… Et soudain je sursaute. Sa main est posée sur ma main dans un geste… Réconfortant? Les émotions négatives se dissipent. Mon esprit redevient plus clair. Plus lucide.

« Excuse moi. J’ai juste… L’impression de te faire perdre ton temps. Savoir comment les humains fonctionnent te sera inutile quand la Terre sera sous ton joug. Mais… C’est toute ma vie… Étudier mes proies pour mieux les manipuler et servir mes intérêts… Éventuellement, tous ces efforts auront été vains. Dans le nouvel ordre, rien de ce que j’ai accompli ne servira… J’aurai préparé le terrain, oui… Mais après? Quoi?

Qu’importe. J’imagine. Je peine à m’accorder une valeur qui ne soit pas dépendante de Jeannie. Ou dans une certaine mesure, de toi. Je veux rester libre. Indépendante. Et en même, inexplicablement, j’en ai mare d’être… Seule. Je vois mes fidèles comme des outils. Des ressources. Jamais il ne me viendrait à l’idée de les considérer comme autre chose. Pourtant, tu devrais me considérer comme un outil. Une ressource. Et tu dis que… Que…

Que je suis ta muse. C’est un concept que je peine à saisir. Avoir de la valeur. Pas parce que des fanatiques ont décidé de faire de moi leur déesse. Moi… Pour… Moi… Mais bon. Mieux ne vaut pas s’attarder là-dessus. Tant que mon esprit est en mouvement, ça va. Prochaine leçon. Pour les humains, ce qui est matériel, ce qui est superficiel, est un signe de statut. Plus c’est inutilement cher, plus cela impressionne les idiots. Ridicule, je sais.

Le pourboire, par exemple. Normalement, dans certains pays, le Canada, par exemple, c’est quelque chose de commun. Le pourboire, c’est le montant des taxes. Ici, aux États-Unis où le salaire minimum est vu par certains comme une hérésie, le pourboire l’est tout autant. Mais il permet de montrer une appréciation pour le service et tes meilleures sources d’informations ne sont pas les espions, ici. Non, pas forcément. Ce sont, justement…

Ces travailleurs dont le pourboire est une source de revenu. C’est fou ce qu’une serveuse dans un restaurant peut entendre quand les clients discutent. Ou un sans-abri. Donner un peu d’argent à un pauvre désœuvré peut permettre d’obtenir d’intéressants ragots. Évidemment, je paie pour nous deux. Mais je vais laisser le double du pourboire normal. Par parce que Marci est une de mes cultistes. Pour, encore une fois, se démarquer. »

Je fais signe à Marci de m’amener la facture, je paie et je mets dans son petit décolleté un billet d’une certaine somme qui constitue son pourboire. Elle rigole en me disant « oh toi… » Et les autres clients sont impressionnés par le fait que j’ai sorti un portefeuille rempli de billets de banque comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Nous quittons ensuite le magasin pour commencer à marcher dans la rue. Pas bien loin en fait. La pizzeria. Mais on vient de manger, vous allez me dire. Oui mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle nous sommes ici. Vous allez voir. La prochaine leçon va commencer sous peu. En attendant, nous prenons place, dans un coin plus reculé du restaurant où nous avons une meilleure vue sur la clientèle, par contre. Ce que j’ai en tête? Bien des choses. Il y a encore beaucoup que je puisse apprendre à Sargeras. Enfin. J’espère…

« Tu as pu voir jusqu’ici comment on peut influencer l’opinion des gens grâce aux médias sociaux. J’aimerais te montrer quelque chose de… Différent. Comme tu investis temps et ressources en moi, je me dis que je pourrais te montrer une approche plus… Personnalisée… À la manipulation des humains. Après tout, il me sembla que tu avais dit que tu aimais me voir être… Chaotique… Et non. Ce restaurant n’emploie aucun de mes cultistes. Donc… »

Elle s'était emporté, surement un mélange d'onde négative expulsé par Jeannie, une réalité par forcément facile à accepter; et il en était aussi sûr, sans doute un sentiment d'incompréhension face aux plans que Sargeras nourrissait. Toujours est-il que le Dieu Noir avait compris qu'encore une fois Shayne avait besoin de soutien et de réconfort. Il passa donc une main chaude et réconfortante sur la sienne. C'était une psyker exceptionnelle, et ses capacités n'étaient pas à sous-estimer. Elle ne devait pas se sous-estimer.

- J'ai tenté de prendre le contrôle de ce monde, en compétition avec mes frères, depuis que ce petit caillou existe. Pas une seule fois, nous fûmes en mesure de triompher. Ces humains stupides et faibles, ont pour eux une qualité qui me dépassera toujours, la capacité de survivre à des menaces qui auraient dû les détruire depuis la nuit des temps. Comme des insectes, ils s'adaptent et ressortent grandis de leurs épreuves, quand ils n'oublient pas qu'elle a existé évidemment... Tu comprends donc pourquoi tu ne me fais pas perdre mon temps ? Toi, contrairement aux autres héraut que j'ai pu avoir, tu m'as montré les choses à ta façon. Tu m'as créé un corps capable de contenir mon essence divine, et tu penses que tout ce que tu as pu accomplir disparaîtra ?

Il lui sourit alors, en passant sa seconde main sur la première.

- Nous avons pour habitude de garder les fonctions et les habitudes essentielles des habitants que nous rencontrons. Aucune planète sous le contrôle de la Légion, n'est organisée de la même façon. Le culte central exige tout une échlésiarchie, mais les rites et coutumes perdureront. Ton oeuvre perdurera. Si nous étions en mesure de prendre le contrôle d'un Monde-coeur Shayne... Nous pourrions remodeler la réalité, sans en avoir le pouvoir.

Tu es libre et indépendante. Nous sommes tous les deux ici, et pourtant c'est bien toi qui mènes le jeu pour le moment. Comme je te l'avais dit, l'expérience n'est rien sans la sagesse. Et toi, pour une individue si récente dans le Multivers, tu as très rapidement su t'habiliter à ta condition et aux armes en ta possession. C'est ça la clé d'une maitrise de la destruction. L'adaptation, la mise en situation, et la réalisation après-coup. Nous avons les mêmes procédés, les mêmes objectifs. Tu ne seras plus seule désormais, car je ne compte pas te laisser te consumer par tes vieux démons.

Tu es ma muse, tu m'inspires. La dévotion que tu places dans ta tâche, dépasse celle des écervelés qui prie mon nom sans en comprendre les conséquences. Mes démons ont tous une partie de moi en eux, je les connais tous. y compris les mortels qui réalisent l'ascension. La différence, c'est que tu as su abordées les réalités de la vie, sans avoir besoin de mes murmures. Je ne pouvais pas espérer meilleure alliée.

La discussion s'adoucit alors, Shayne reprit ses discours plus centré sur l'extérieur et l'humanité. Et Sargeras écoutait avec attention, les ressources financières... Ah ! La monnaie n'avait plus vraiment de valeurs au sein de son empire, mais il comprenait que les sociétés plus archaïques aient encore besoin de son utilisation. C'était après tout le cas de quasiment toutes les planètes conquises. Avant de partir, Sargeras prit soin d'invoquer un Louis d'or, vestige d'un vieux camarade ayant conquis l'Europe, et le tendit à Marci.

Ainsi, ils étaient vite arrivés dans cette fameuse pizzeria ! mais cette fois-ci pas d'impair, Damian savait qu'il pouvait commander la fameuse pizza ananas sans passer pour l'idiot qu'il n'était pas. Mais les repas étaient-ils réellement l'objectif de cette expédition ? Au vu des paroles de Shayne, pas vraiment.

- Je pense qu'ils peuvent déjà tremblés de peur face à ce que tu leur réserves... Laisse-moi cependant cette fois-ci te donner un petit conseil.

Il tendis la main sur l'épaule de Shayne, et la rapprocha de lui, avant de lui chuchoter à l'oreille.

- Je veux que tu te concentres sur ce que tu dois faire... Mais je veux aussi que tu ressentes l'énergie que tes actions me prodiguent. De cette façon... Tu réaliseras à quel point tu m'es indispensable, ma muse.

Il pouvait sentir son coeur battra plus vite, mais il était dorénavant là pour contrebalancer le cataclysme à venir. Il était là, pour elle.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Je ne comptes pas le décevoir. S’il dit que ce que je fais l’inspire, alors je vais continuer à l’inspirer. Ce ne sera pas facile tous les jours car j’ai mon propre agenda à faire avancer donc je ne pourrai pas directement partager avec lui ce que je fais. Mais si chaque acte de chaos est une offrande… Au moins, indirectement, il le verra. Mais en ce moment, comme il est physiquement présent, par ce corps d’emprunt, il sera aux premières loges pour voir mon travail. Le restaurant commence à se remplir. Parfait. Plus de choix pour ma petite démonstration. Deux étudiantes entrent. La mi vingtaine, clairement. La classique pétasse blonde à gros seins, faux bronzage, faux ongles, faux cils… La bimbo de la crèmerie a une petite poitrine à côté de cette grotesque exagération. Elle ne connait clairement pas l’expression « trop c’est comme pas assez ». Et l’autre…

La pauvre a l’air absolument misérable. Une jeune femme plate comme une planche, les cheveux ternes et sans éclats, des lunettes qui viennent lui donner un petit quelque chose mais dont elle pourrait se passer et on voit que ses vêtements, bien que de bonne qualité, sont ceux de quelqu’un avec des moyens modestes. La faire valoir de l’autre, clairement, sorte d’âme damnée qui transporte les affaires de la blonde, fait ses travaux universitaires et ne reçoit rien en échange si ce n’est que de pouvoir se tenir dans l’ombre de son idole. Sans doute quelque chose de cultivé depuis la tendre enfance. Une subordination basée sur l’abus psychologique. Oui, cela fera une démonstration adéquate. Contrairement à la manipulation de la réalité, je ne peux pas juste donner quelque chose à quelqu’un. Je dois utiliser l’environnement pour ce faire. L’air ambiant peut fournir, bien entendu. De plus…

Comme on le sait, l’être humain est une forme de vie à base de carbone. Et encore, si on décomposait l’humain dans ses éléments les plus basiques, on se rend alors compte que si la vie en soit est quelque chose qu’on ne peut pas insuffler à volonté, modifier l’enveloppe est parfaitement possible. Amusons-nous un peu. Je sors mon téléphone et je passe un appel rapide. À ma télépathe, en fait. Je pointe la caméra du téléphone en direction du duo. Ce qui est génial avec la technologie, c’est qu’un télépathe très puissant peu affecter quelqu’un en le voyant à l’écran et si bien sûr il peut utiliser l’énergie psychique d’une personne près de la caméra pour faire une « connexion ». Elle me dit ce que j’ai besoin de savoir et je dis à Sargeras : je reviens, d’un ton qui indique que ma démonstration va commencer. Je m’approche de la table du duo avant de m’exclamer : Léa? C’est toi? Ça faisait longtemps!

La blonde n’apprécie pas de ne pas être le centre de l’attention mais je l’ignore complètement. On se connait, me demande la rousse aux lunettes. Mais oui on se connait, que je réponds. Déjà, enlève ces lunettes, tu n’en as pas besoin, un aigle serait jaloux de ta vision! L’autre enlève ses lunettes par réflexe et vient pour dire qu’elle a une vision terrible mais… Elle voit mieux maintenant que jamais auparavant. Tu ne te souviens pas? Le club d’échecs! Elle croit se rappeler vaguement de moi donc elle hoche la tête poliment. Je suis tellement jalouse de toi! C’est au moins du triple D, ça. 3D, marrant comme tu es en animation 3D! Pendant que je parle, c’est comme avec la prestidigitation. Vous regardez l’assistante sexy et non la magicienne. Sargeras peut voir les vêtements de la rouquine s’ajuster et sa poitrine inexistante prendre du volume jusqu’à la taille annoncée.

Encore une fois, la rousse vient pour dire quelque chose mais un poids supplémentaire lui fait baisser les yeux qu’elle frotte vigoureusement, n’y comprenant absolument rien. Et ton shampoing? L’Oréal Paris? J’aimerais aussi avoir de beaux cheveux que me descendent jusqu’aux fesses! Et encore une fois, le changement s’opère. Ensuite je complimente son physique et elle gagne quelques centimètres puis une belle musculature, discrète mais bien présente (et un dos plus solide pour sa nouvelle paire, bien sûr) et ultimement, c’est une ravissante jeune femme rousse en pleine santé qui a remplacé la pauvre faire valoir abusée. J’ai dit qu’il fallait prendre quelque part, non? La pétasse blonde dit qu’elle ne se sent pas très bien et je l’amène à la salle de bain. Discrètement, j’invite Sargeras à me suivre. Une fois dans la salle de bain, je dis à la blonde que c’est marrant, en fait. Quoi, qu’elle dit.

Je n’avais pas remarqué à quel point tu ressembles à une poupée gonflable. Tout ce plastique… Alors qu’elle vient pour répliquer… Aucun mot ne sort de sa bouche et sa peau commence à prendre l’apparence et la texture du plastique. Elle essaie de crier, appeler à l’aide. Pas un son. Ce sont les gens de ton genre qui me donnent envie d’exterminer cette pitoyable espèce, que je lui dis. Et quand Sargeras entre dans la salle de bain à son tour, la poupée gonflable la plus réaliste qui soit a remplacé la bimbo blonde. Je l’installe dans une cabine avant de passer un coup de fil rapide pour qu’un cultiste vienne la récupérer. Et le plus drôle? En ressortant des toilettes, nous regardons la rousse qui a complètement oublié sa pétasse de fausse amie, trop occupée discuter avec un groupe de gens de son âge, désormais bien dans sa peau. Sargeras reprend place sur la banquette…

Et je viens m’asseoir sur lui. Je lui fais dos mais… Je n’ai qu’à tourner légèrement la tête.

« Une de mes plus loyales cultistes est une puissante télépathe. Je pense que même toi tu serais impressionné. Elle me donne les informations dont j’ai besoin sur ma cible et mon… Talent artistique… Fait le reste. Je déteste l’humanité, Damian. Mais certains individus ont le potentiel que j’aime voir et recherche. Éventuellement, cette jeune femme rejoindra mon culte de son plein gré. Certains méritent d’être sauvés, je dirais.

Son amie? Je n’ai eu aucun problème à prendre sa vie et à en faire un vulgaire objet. Il y a des châtiments pires que la mort. Mais je ne t’apprends rien, pas vrai? La matériakinésie permet toutes sortes de choses intéressantes. Peut changer les choses et les êtres. Je n’ai pas modifié la réalité… Mais pour le commun des mortels, c’est du pareil au même, ils ne peuvent concevoir la différence. J’aime faire en sorte que l’extérieur ressemble à l’intérieur… »

Pourquoi cette proximité soudaine, demandez-vous? Parce que je suis curieuse. J’ai remarqué certaines… Choses. Où est que le corps d’emprunt incite Sargeras à agir en humain et où est-ce que Sargeras agit de sa propre initiative? Je suis curieuse. C’est tout.

Sargeras avait vu Shayne s'éloigner un peu plus loin. Quel plan pouvait-elle bien avoir en tête?

Je reste assis, conscient que la démonstration qui est sur le point de se présenter à mes yeux, risque d'être un peu plus piquante que les fois précédentes. Que me réserves-tu cette fois Shay Shay. C'est ce duo atypique d'une jeune femme timide et d'une autre gourgandine en peinture qui t'intéresse on dirait. Tu t'exprimes... Tes mots sont aiguisés, comme à ton habitude tu accapares l'attention avec aisance, tandis que la blondinette vaincue, décide de se réfugier aux toilettes en voyant les merveilles que tu as pu faire sur la jeune rousse. Quant à ces veaux qui ne se sont rendu compte de rien... Pitoyable. Ah ça y est, visiblement sur cette planète, c'est plus facile de se faire des amis lorsqu'on possède un 95 D. Shayne a vraiment un don étonnant, il se rapproche énormément du mien d'ailleurs... Je devrais lui en faire mention. Mais pour l'instant, pas de temps à perdre, j'ai vu ma muse me faire un signe de la suivre et la blondasse accompagnée pénétre à présent dans la salle de bain. Mon dernier échange dans ce lieu n'était pas très joli, j'attends la suite avec impatience.

Je suis un peu plus lent, quelques secondes se sont déroulés, quand j'ouvre la porte, je tombe nez à nez avec Shay, et une poupée gonflable... Du génie. Ma muse est au téléphone, encore un cultiste je présume, je m'approche de la poupée pour tester sa matière. C'est saisissant et morbide à la fois, tout ce que j'aime. le coup de fil semble terminé, miss plastoc sera bientôt dans les mains d'un homme heureux, elle pourra donner du bonheur sans attendre en retour. Sa transformation en poupée gonflable la rendu plus humaine qu'auparavant, merci qui ? Nous quittons à présent les lieux, et je découvre que la rousse a oublié totalement son ancienne amie. Non pas que ça soit regrettable pour elle, mais je note quand même qu'à présent qu'elle est en mesure de se faire remarquer, elle oublie bien vite celle qu'elle était... Qui sait, d'ici quelques années, Shayne pourrait à nouveau transformer une femme en poupée gonflable. C'est peut-être ça la leçon la plus importante pour l'humanité. La difficulté n'est pas d'avoir une grande âme, c'est surtout de la conserver lorsque l'augure est favorable.

Enfin bon... Je décide de rejoindre notre banquette initiale et avec une grande surprise, mais aussi un sentiment de joie non dissimulée, il semblerait que Shayne se sente un peu plus à l'aise. Suffisamment pour me grimper dessus en tout cas. Ce que je peux évidemment apprécier avec joie. Qui ne désirerait pas pareille déesse ?

- Comme je te l'ai dit plus tôt, nous avons toujours eu tendance à privilégier les êtres doués de magie dans mon Empire. Tu sembles le porté en haute estime, j'aimerais effectivement la rencontrer. Je suis sûr qu'en sa présence, j'en découvrirais aussi un peu plus sur toi.

Je peux apprécier plus en détail son odeur enivrante, alors qu'elle me raconte son point de vue. Mon nez lui effleure l'épaule, tandis que je lui donne un baiser dans le cou en profitant de sa position. Puis, en écoutant sa dernière phrase je ne peux m'empêcher de réagir à mon tour. Sans réaliser que la finesse de ses mots, allié à sa position, m'a encore une fois déclenché une érection incontrôlée.

- Tu trouves donc que mon corps actuel est en adéquation avec la personne que je suis Shay . Tu en as été l'architecte d'A à Z, je suis certains que rien n'a été laisser au hasard. Et tu avais raison, c'est bien plus pratique de pouvoir interagir de cette manière.

Je trouve que c'est bien ce que tu as faits pour cette jeune femme. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'elle montre déjà les signes des travers de cette humanité imparfaite.

Je passe alors mes bras autour de son ventre, en l'ensserant calmement. Je ne cherche pas à avoir les mains baladeuses, je me contente simplement d'un contact physique privilégié. Je sais que cette fois-ci, ce n'est pas simplement mon corps qui me le demande, j'en ai profondément envie.

- Je ne pense pas que tu sois la bête sans cœur, que tu m'as décris la première fois que nous nous sommes parlé. En réalité... Plus les minutes passent, et plus je réalise que je n'ai pas qu'un simple écho de rage à mes côtés. Mais une personne sage, avec son propre concept d'ordre et de justice, une femme qui me plaît irrémédiablement. En m'enseignent l'humanité, tu t'es toi-même ouverte à une forme d'humanité. Et sais-tu le pire dans tout ça ? Moi-même, j'ai pu prendre goût en quelques journées, à certaines notions que j'avais mises de côté.

L'une de mes mains, vient alors caresser sa joue l'espace d'une seconde.

- Tu comprends mieux à présent, lorsque je te dis que tu m'inspires . Ce cœur, que je ne peux pas toucher, par respect pour toi. Il appartient à une individue forte, le cœur d'une reine. à n'en pas douter. Je t'avais promis de t'aider à te canaliser, comment te sens-tu en ce moment ma belle. Est-ce que tu as pu être un peu apaisée ?

J'étais sincère, et dans le même temps, j'espérais avoir réussi à briser cette carapace. Shayne n'était pas une âme brisée, elle était simplement seule depuis sa naissance.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Regardes mieux, Sargeras. Ne te laisse pas abuser par ce qui semble apparent. J’ai pris une chenille mal en point et je l’ai transformé en un magnifique papillon. L’extérieur ressemble à l’intérieur. Observe. Elle utilise des tactiques qu’elle a vu son abuseuse utiliser, oui, mais c’est parce qu’elle n’est pas habituée à avoir l’attention. Vois comment son attitude redevient plus proche de ce avec quoi elle est confortable.

L’être humain essaie souvent d’être un… Caméléon social. Il est vulnérable à l’effet de groupe. Il tente de se faire accepter et donc fera ce que les autres font. Mais si on réussit à faire ressortir leur vrai potentiel… Tu vois comment elle change d’attitude, se rend compte de qui elle considère avec intérêt ou non? Et si tu te demandes pourquoi elle a oublié son amie, c’est parce que ma télépathe lui a dit de ne plus s’en préoccuper. Tout simplement.

Plus de sept milliards d’habitants sur cette misérable planète et je dirais 0.000001% au grand maximum sont intéressants. Valent la peine d’être sauvé. Et encore. Je dis environ sept mille individus mais ma nature cynique me dit davantage sept cent. Ou moins. Qu’importe. Tu dis que je ne suis pas sans cœur et cela me fait sourciller. Je viens d’assassiner une jeune femme. On ne va pas se mentir sur la nature de mon geste.

Transformée en objet, sans plus de conscience, de vitalité ou quoi que ce soit. Je viens de priver ses parents, sa famille, ses amis de sa personne. J’ai pris plaisir dans la punition que je lui ai infligé, un plaisir sadique. Malsain. Alimenté par les flammes de tout ce que je déteste et méprise. Pour un humain qui en vaut la peine, combien de dizaines sont convertis pour faire des pions utiles? Peut-être as-tu raison et que je dois repenser comme je me vois.

Une dernière chose. C’est de toi, cette érection que je sens contre mon joli postérieur ou c’est ton enveloppe qui réagit de façon humaine sans ton consentement? Parce que si ton corps agit indépendamment de ta volonté, c’est un défaut de conception, quelque chose que je vais corriger dans l’instant. J’ai toujours eu une grande fierté dans ce que je crée et je m’emploie à corriger les imperfections de façon presque obsessionnelle. »

On me dira : bravo, Shayne, pour tuer l’envie, on n’aurait pas pu mieux faire. Si le corps de Sargeras répond sans sa permission, alors j’ai commis une faute et je déteste être en tort. Je suis particulièrement fière de mon travail. MON travail. Pas celui de Jeannie. Pas celui de ma conceptrice. Le mien à moi. Et je ne compte pas faire comme elle. Créer accidentellement quelque chose, ignorer son existence voire la nier et passer à autre chose. Tout ce que je le fais est noté, catalogué dans un coin de ma tête. Je ne compte certainement pas avoir une partie de moi qui se promène en liberté sans mon consentement. Trop de risques qu’elle tente de faire ce que je compte faire à ma propre créatrice. Enfin bon. Comme dit, ce n’est peut-être pas ce qu’il aurait voulu comme réaction mais je suis comme je suis. J’ai mes défauts, C’est sûr. Et mes comportements obsessionnels.

« Comment je me sens… En effervescence, je dirais. Cette clarté dans mon esprit me fait envisager tant de projets… Tant de choses que je pourrais te montrer… Tant de petits concepts et informations en vue de l’annexion de la Terre à tes possessions… C’est même… Trop. C’est étourdissant. C’est un autre type de cacophonie dans ma tête. Mais… Ce n’est pas aussi douloureux que ce que j’expérimente normalement au quotidien.

Et peut-être est-ce moi qui ai un problème mais… Je ne sais pas. J’ai juste envie de rester… Là. Où je suis, assise, à juste regarder ce qui se passe. À profiter d’un moment de calme dans ma tête. De profiter d’une autre présence capable de conceptualiser ce que je ressens. Mais ne te leurres pas. Ce n’est que le calme avant la prochaine tempête… Car je veux te montrer une faiblesse observée quand j’étais encore une part complète de Jeannie. D’avant son statut de déesse… »

Je me tourne pour pouvoir le regarder en lui disant qu’il risque d’apprécier énormément le chaos qui va suivre… Avant de lui donner un chaste baiser sur la joue, cette fois. Je rêve ou quelque chose se fait plus… Prononcé… Au niveau de son pantalon? Je ne peux pas m’en empêcher. Tu es content de me voir ou est-ce une lampe de poche que je sens… Oh bon ça va. Je suis née de Jeannie, j’ai donc hérité de son goût pour les farces!

J'observe la rousse, alors que Shayne me dévoile un récit qui entrouvre une nouvelle réalité à mes yeux. Effectivement, j'ai souvent tendance à voir le mal partout autour de moi. Mais en tant que divinité du Chaos, cela n'est pas vraiment étonnant, je suis confronter chaque jour aux pires vices de l'humanité, qu'ils soient terriens ou non. Cette jeune femme est simplement inquiète, mais aussi heureuse de captiver enfin l'attention, qu'elle profite donc de son heure de gloire en toute simplicité. Une fois encore, j'entends l'éloge de cette fameuse télépathe, l'envie de me faire mon propre avis sur elle grandit. J'ai il faut dire, une grande confiance dans les capacités de Shayne, et je sais que son implication signifie qu'elle doit s'entourer de personnes compétentes, la question est donc de savoir si elle sait choisir avec soin.

- Seulement sept cents individus ? Tu es élitiste et j'apprécie cela. Si cette Psyker fait effectivement partie de ces élus en provenance de la Terre, alors je me ferais une joie d'échanger avec elle. D'évaluer de mes propres yeux à la fois ses capacités, et tes propres capacités pour attirer à ta cause, des soutiens de qualité.

C'est alors qu'elle m'exprime sa remarque concernant son manque de cœur. Mais nous n'avons décidément pas la même vision des choses.

- J'ai parcouru le Multivers, et j'ai foulé du pied bien des mondes. J'ai détruit un nombre incalculable de planètes d'un simple coup d'épée, dévastant par la même occasion des quantités infinies de population et de civilisation. Pourtant, malgré tous les sacrifices que j'ai provoqués, malgré le fait que mes légions foulent à l'heure actuelle les confins du Multivers en massacrant sur leur passage, j'estime que c'est un mal nécessaire. Lorsqu'une victime est atteinte d'une gangrène généralisée, le moyen le plus direct et "humain" de régler la situation, c'est d'achevé le malade. Cela fonctionne à toutes les échelles. Cette bimbo que tu as sanctionnée par son orgueil, ne vivait qu'une vie de péché et d'autoglorification. Elle a mérité son sort. En revanche, tu n'avais pas l'obligation d'aider cette jeune fille introvertie. Tu l'as sans doute fait à profit, mais cela ne change pas l'action que tu as produite. En bien ou en mal, le résultat demeure.

J'espère lui avoir fait comprendre que sa vision d'elle-même était au moins partiellement fausse, mais j'ai encore bien suffisamment de temps pour l'en persuadé. Le sujet divague cependant sur un terrain un peu plus... sensible ?

- Je te prierais d'éviter de "corriger" ce qui se passe entre mes jambes. C'est toi qui me provoques cette réaction Shayne, et c'est avec mon consentement que mon membre est dressé. Si tu ne l'avais pas encore compris, je t'affirme que tu me plais, et pas seulement de par ton esprit, alors forcément lorsque tu viens remuer tes fesses directement contre moi... Disons que ça me donne des idées. Tu me parles souvent des avantages ou des défauts de l'humanité et par conséquent des attraits à en tirer. J'estime que cette facette est aussi à prendre en compte, car si tu m'as donné un corps parfaitement fonctionnel, c'est que tu voulais aussi te rendre compte inconsciemment ou pas, de ce qu'un Dieu comme moi pouvait ressentir à ce niveau. Je peux donc te confirmer que l'attirance que j'éprouve pour toi, n'est pas factice ou simuler par ce corps d'emprunt.

Elle est décidément très brute de décoffrage avec moi, j'adore. Mais elle ignore encore ce qu'elle m'inspire, car je peux moi aussi être direct, peut-être même encore plus qu'elle ! Mais elle aura l'occasion de le voir de ses propres yeux, en temps voulu. Elle me dévoile à présent ses projets chaotiques, et je dois dire que la situation m'excite au plus haut point. Se nourrir de la destruction est une chose, mais voir une femme aussi désirable la répandre sous mes yeux en mon honneur. Ce serait presque trop... Mon sexe déjà bien tendu, se dresse un peu plus entre les fesses de ma muse. Elle vient alors déposer encore une fois d'un chaste baiser sur ma joue. Elle joue au chat et à la souris, mais elle a un Dieu en face d'elle, il ne faudrait pas l'oublier...

- Moi aussi j'aimerais profiter un peu plus de cet instant vois-tu... et la tempête à venir ne fait que déchainer en moi, un peu plus d'envie et d'intérêt pour toi ma belle.

J'ignore ce qu'elle me prépare, mais ce qui est sur, c'est que je profite de l'instant offert pour lui caresser tendrement les cuisses. Elle a voulu m'attiser, elle a réussi. Se défera-t-elle de l'étreinte ? C'est possible, rien ne m'étonnerait venant de sa part. Mais j'observe, avec un intérêt non... dissimulable.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Ainsi donc, ce n’était pas juste une façon de parler ou à prendre à un degré différent quand il me complimentait précédemment. Comme dit, j’ai du mal à recevoir des compliments de la part d’une divinité si puissante. Forcément, quand vous avez une vision plutôt défavorable de votre propre personne, de votre propre existence, cela n’aide pas à l’auto valorisation. C’est un peu le drame quand vous êtes au sommet de la chaine alimentaire. Faute d’avoir un vrai défi à votre mesure, le tout devient juste… Déprimant, en un sens. Ceux en dessous de vous vont vous complimenter et vous vénérer mais… Il se passe quoi après? Soit ils le font parce qu’ils ont peur ou que ce sont des sycophantes. Des gens qui vendraient père et mère pour obtenir vos faveurs, être dans vous bonnes grâces. Cette situation spécifique est différente voire unique. Et il faut que…

Bien il faut que je m’y habitue, c’est tout. Que c’est acceptable de se faire complimenter par plus puissant que soit et que cela peut être sincère. Il a droit à un autre chaste baiser, sur l’autre joue cette fois, pour ne pas faire de jaloux. Je le laisse caresser mes cuisses. Pour le moment, il n’y a rien de déplacé, rien qui me rende inconfortable. Croyez-moi. S’il fait quelque chose avec lequel je ne suis pas en accord, dieu ou non, il va le savoir assez vite merci. En même temps, il a raison sur un point. Je ne lui ai pas donné n’importe que corps. S’il se promène torse nu, avec ce physique « divin », il va attirer toutes les femmes dans un rayon de cinquante mètres. D’après moi, c’est une enveloppe parfaitement digne d’un dieu de son calibre. Ce niveau de perfection physique le désigne clairement comme un être supérieur. Et c’était le but visé depuis le début. Je n’ai pas visé la simple infiltration, non.

D’ailleurs, voilà un thème que nous avons abordé en parlant de l’humanité. La question d’image. Et c’est quelque chose qui est sur bien des esprits. Vouloir avoir ceci ou cela… Ce qui amène au point que je veux faire. L’importance de choisir ses mots. Comme Sargeras ne connait pas nécessairement la petite histoire derrière Jeannie, je lui explique que jadis, Jeannie n’était pas une déesse mais une génie, prisonnière d’un objet magique sur un monde dans une dimension isolée et perdue où des dieux idiots et cupides lui avaient donné des pouvoirs dépassant l’entendement mais aucune liberté. Et un génie doit exaucer les vœux, oui… Mais ultimement, c’est lui qui interprète ce qui est formulé devant lui. D’où l’importance de bien formuler une demande. Non seulement bien choisir ses mots mais aussi être très précis dans ce qu’on veut. Où je veux en venir avec tout ça? Simple.

Presque constamment, les humains font mentalement ou verbalement un souhait ou expriment un désir. Et il m’arrive d’avoir envie de m’amuser et de leur donner ce qu’ils demandent… Mais selon mon interprétation. Et ça tombe bien que j’ai envie de faire une démonstration car bien que la pizza ici soit bonne, le proprio a tenté de faire des attouchements à Marci et je n’aime pas qu’on embête mes cultistes. Donc, ma punition divine va s’abattre sur son commerce. La première chose à faire, bien sûr, est de rendre les vitres pratiquement incassables, tout comme les portes, en changeant leur structure moléculaire pour quelque chose de bien moins fragile. Ensuite, de rendre les vitres opaques et le tout à l’épreuve du son. Si personne ne peut appeler à l’aide et si personne ne peut voir ce qui se passe, nous pourrons jouer sans interruption. Ce qui est un peu le but, non?

Je fais un appel à ma télépathe. Déesse, me répond-elle. J’ai besoin de tes talents, que je lui dis. Je veux qui tu lises les pensées de toute personne dans le restaurant et que tu me dises qui souhaite quelque chose et la formulation exacte. Elle m’indique un homme qui, insatisfait de la taille de sa… Masculinité… Souhaiterais être un centimètre plus gros que le plus gros organe reproducteur masculin en ville. Trop. Facile. Un coup de matériakinésie plus tard, l’imbécile a effectivement la plus grosse « saucisse » de toute la ville, par un centimètre. Dommage que le cirque soit en ville et donc que les proportions soient celles d’un éléphant et non d’un humain… Oh c’est définitivement un organe bien humain entre ses jambes. Mais… Il n’a jamais dit qu’il voulait avoir le sang nécessaire pour irriguer ce machin ET le reste de ses organes et autres. Donc… Plus de sang pour le cerveau.

Il n’aura même pas pu en « profiter » et franchement, aucune femme ne pourrait prendre pareille monstruosité. Quoi d’autre. Encore plus facile. Il a envie de se faire sauter dessus par une bitch (chienne) bien féroce, petit penchant de soumis masochiste. Aucun problème, voici une pitbull bien agressive qui lui saute à la gorge en bon chien de garde pour neutraliser ce qu’elle perçoit comme une menace. Je lui a donné, littéralement, ce qu’il a demandé. Et là-bas. Oh s’il vous plait… Le pervers qui lit ses trucs hentai et qui souhaiterait avoir un orgasme explosif… Oh il l’a son orgasme explosif. Par contre… Il n’a plus de parties génitales ou quoi que ce soit sous la ceinture non plus. Le Larousse dit : Explosif : Qui peut faire explosion ou qui est destiné à faire explosion : Mélange explosif. Allez, un autre. Cette femme qui regarde une photo d’un chien mignon, ces animaux qui ont un compte twitter ou instagram…

Elle dit « I would literaly die for that cute dog! » Et bien voilà, c’est fait. Ne me remercie pas. Arrêt cardiaque… Un par un, les clients de la pizzeria tombent comme des mouches. Les employés aussi. Tous victimes de souhaits mal formulés. La matériakinésie n’est pas la manipulation de la réalité, je le redis. Mais entre des mains expertes, elle est absolument redoutable. En fait, la seule personne à avoir eu une fin heureuse, à être encore en vie, c’est la jeune femme rousse qui a quitté un peu avant le massacre. Et comme je déteste le gore, il y a beaucoup de trucs colorés. Oh les policiers ne vont rien y comprendre, c’est sûr. Je suis fière de mon travail, en tout cas. Plusieurs dizaines de parasites sont morts. J’ai pu m’adonner à une de mes activités préférées : exaucer des vœux de façon très… Littérale. C’est un petit plaisir coupable et ça m’apporte un plaisir presque sexuel.

« Si tu savais comme j’aime exercer ce genre de vengeance après avoir subit des millénaires d’abus en tant que génie… C’est presque orgasmique pour moi. J’espère que tu as aimé le spectacle. Si tu es prêt à continuer cette petite escapade, pourrais-tu nous téléporter à ces coordonnées? C’est une sympathique petite plage… Il y a tant à te montrer, à te faire découvrir… Si tu as envie, bien sûr. Je ne voudrais rien présumer… »

Décidément, ma petite Shayshay devient de plus en plus tactile. Moi qui m'attendais à me prendre une gifle de sa part après mes caresses sur ses cuisses. Oui une gifle, elle est changeante et potentiellement très irritable et c'est un caractère que je n'ai pas oublié. Même si j'ai l'impression que ma présence la stabilise quelque peu à l'aide de ma magie et de la confiance que je place en elle. Elle n'en reste pas moins une véritable pile électrique réagissant au quart de tour. Je lui voue évidemment bien du respect, et n'oserais par conséquent pas poursuivre quoi que ce soit, sans son accord implicite. Je suis un Seigneur de la Destruction, mais j'ai quand même du respect et des millénaires de règlement à respecter. Et quand bien même je fus direct dans mon désir, elle n'a fait qu'y répondre sans réellement donner lieu à une quelconque réponse positive de sa part. Elle pourrait bien être simplement gênée d'avoir à repousser un Dieu de mon calibre, mais ces questions seront élucidées en temps voulu. Pour l'heure, les révélations s'enchainent après un doux baiser sur la joue.

Shayne me révèle un peu plus du passé de Jeannie, que je n'ai pas réellement eu l'occasion de connaitre. La déesse n'éprouve pas les mêmes sentiments que ma personne, ce qui provoque chez moi une incapacité à rentrer en contact avec elle ou ses émotions bridées. C'est frustrant, mais je réalise un peu mieux comment la maltraitance de ces divinités vicieuses ont pu altérer son esprit et vouloir provoquer l’éviction de ses mauvaises émotions. Dans d'autres circonstances, elle aurait très bien pu tout simplement devenir une entité incontrôlable... Shayne ? Non Shayne n'a pas réellement plongé. Telle l'équilibriste qui réalise son grand numéro devant une assemblée conquise, elle lutte avec des armes bien émoussées pour ne pas chuter vers un destin inconnu. Ce qu'aurait pu être Dark Jeannie en revanche... Je n'ose imaginer. Certains agents chaotiques ne sont pas tous fidèles, d'aucuns pourraient avoir l'audace de supplanter le pouvoir en place. Non pas que cela m'effraie, bien au contraire. Mais je comprends en tout cas à présent bien mieux la situation, je me demande cependant jusqu'à quel point ces souvenirs graver dans la mémoire de Shayne ont pu l'affecter.

Mais je n'ai pas spécialement le temps de m'y attarder. Ma muse a déjà pour objectif de me faire découvrir de nouveaux vices de l'humanité, cette fameuse incapacité à formuler correctement ce qu'ils veulent véritablement. Je profite de l'occasion pour glisser au fond de mon cerveau que je ne devrais pas trop m'amuser à dire ou faire n'importe quoi avec elle. J'étais au courant, je la côtoie déjà depuis suffisamment de jours, mais c'est un bon rappel à l'ordre.

Puis... le florilège de couleurs. Je perçois l'action de la télépathe qui dicte à Shayne les moindres désires des pauvres idiots sur place. heureusement que la structure moléculaire de l'établissement a été modifier afin de subir pareil désordre, sinon toute la ville aurait été effrayé par des hurlements qui dépassent le simple accident de comptoir. Chaque oeuvre me fait frétiller sur place, cette destruction, ce saccage des espoirs et des rêves... C'est une ode à ma gloire qui m'est administrée par la jeune femme qui a su éveiller en moi des désirs inattendu. J'observe la scène sur ma banquete, bien trop captiver par l'action pour y prendre moi-même part. Le jeune pitbull invoquer à d'ailleurs finit par venir s'asseoir à côté de moi, un compagnon de route agréable, si on ne prend pas en compte les quelques restant humain attaché à ses canines.

Lorsqu'elle revient, je la trouve revigorée, cette action lui a presque procuré autant de bienfaits qu'à moi, et ce n'est pas rien de le dire. Un orgasme destructeur, j'ai connu. Je lui tends le bras, dans un geste galant. Avant de la téléporter sur la fameuse plage.

- Ce passé est bien lointain, plus jamais tu ne seras enchainée. fut-il un Dieu. J'y veillerais à tes côtés.

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Le terrain est idyllique. La mer, et le temps très agréable. Je suis habitué à des températures bien plus hautes dans mon corps d'origine, mais la plage ira très bien pour mon avatar. J'observe alors Shayne, toujours aussi intrigué par ses plans. Et lui déclare sans plus de fioriture.

- Ici, j'ai bien peur que les humains ne soient présents qu'en quantité limité ma muse. Quelle est la leçon cette fois-ci.

Le soleil n'était plus vraiment à son zénith, mais ce n'était pas l'occasion de ralentir pour autant !

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

« Il y a peu d’humains… Oui. Mais si tu continues à marcher un peu plus loin, nous allons tomber sur une partie plus publique et plus fréquentée. La plage, mon cher Sargeras, est un superbe laboratoire. Pourquoi, te demandes-tu. Excellente question à laquelle je me ferai une joie de répondre. La plage est considérée comme plusieurs choses : détente. Vacances. Exclusivité. Ce sont trois mots à retenir. Pourquoi?

Tu vas voir un tas de bodybuilders au muscles gonflés par les stéroïdes et autres, dans leur speedo, avec de la musique à plein volume et voulant se montrer plus hommes que les autres parce qu’ils ont des gros pectoraux. Des paons ayant l’outrecuidance de se prendre pour des phénix, pour faire un comparatif. Mais leur objectif est évident. Mettre des femmes dans leur lit! Ce qui nous amène à la beach bunny. Drôle de nom, je sais. Mais…

Souvent, elles sont soit très superficielles ou avec beaucoup de chirurgie plastique. Elles ont autant de tissu sur elles que de cerveau. Dit autrement : pas grand-chose. Ce sont généralement des garces de première catégorie qui aiment les muscles et une bonne grosse saucisse dans le pantalon. Il y a bien sûr tous les voyeurs et pervers qui viennent reluquer les femmes en maillot de bain. Très commun. Trop commun, si tu veux mon avis.

Les femmes d’un certain âge qui veulent se trouver un jeune homme au beau bronzage et au physique avantageux, il y a aussi les irascibles aussi. Ils pensent que parce qu’ils sont en vacances, le monde tourne autour de leur envie de calme et de tranquillité. Ne viens pas sur une plage publique dans ce cas. Tout ça pour dire que… C’est un écosystème où les gens agissent différemment de dans leur vie… Normale, on va dire. Donc fort intéressant.

Le but de cet exercice est simple. Nous avons couvert une partie des faiblesses de cette planète dont le buzz. Je t’ai montré ô combien l’apparence est importante. L’importance de bien formuler un souhait. Et toutes sortes de notions utiles, souvent accompagnées de chaos. Maintenant, je vais te faire vivre deux choses. La jalousie que tu peux susciter et le plaisir presque malsain, parfois, de sa propre supériorité. Soyons honnêtes, Sargeras.

Ce sont des insectes à côté de toi. Mais… Par contre… Je t’ai donné ce corps pour que tu puisses expérimenter l’humanité. Ce que j’aimerais que tu fasses… Et je sais que c’est d’une rare audace que de te demander ceci… C’est que pour les prochaines heures, tu ne te reposes pas sur tes pouvoirs mais sur ceux que ton corps humain a… Et bien sûr les… Avantages… Supplémentaires que je pourrais te donner. C’est aussi… C’est aussi…

Un exercice de confiance. Tu as dit beaucoup de choses. Mais les mots sans les actes ne valent rien pour moi. Des paroles creuses, j’en ai entendu. Parfois de ma propre bouche pour manipuler autrui. Je sais, Sargeras. Je sais. Tu es infiniment plus puissant que moi et si les gens de ton culte entendaient ma requête, sans doute me massacreraient-ils sur le champ. Mais tu commences à me connaitre. Te surprendre… Est un peu ma spécialité.

Je te ferais remarquer que c’est toi qui me demandes de mettre une partie de mon futur entre tes mains. Donc… Je ne pense pas que ce soit si étonnant que je veuille voir si tu ne fais qu’aboyer ou si tu sais mordre, pour reprendre une expression terrienne. Et aussi… Si tu as écouté ce que j’ai dit… J’ai dit : la plage est un écosystème différent où il est de coutume d’agir différemment de l’ordinaire. Et donc… Logiquement… »

D’un geste de la main, ses vêtements se transforment à nouveau, dévoilant son corps musclé et irrésistible pour ces pathétiques humaines et le voilà avec de superbes lunettes de soleil, un maillot de bain style short qui le met parfaitement en valeur et une paire de sandales (quelque chose qui tient le pied, pas ces conneries de tongs) qui fait plus sport que style décontracté. Sargeras, ou plutôt Damian, a le look d’un sportif. Un vrai. Et le physique pour aller avec. Là vous vous dites… Mais si tu as dit que la plage, c’est un écosystème différent, tout ça, tu vas faire quoi? Prendre un risque. Me faire du mal. Très mal. Abaisser mes défenses. Abaisser mes défenses, me sentir potentiellement vulnérable… C’est ramener en mémoire des souvenirs extrêmement sombres. Mais je ferai face à l’épreuve. Être plus facile d’approche. Il doit bien le sentir, avec ses pouvoirs.

Nous discutons mais je suis sur mes gardes. Nous échangeons mais je me laisse peu approcher. Je lui confie des choses mais jamais rien de vraiment personnel. Mais je mettrai en application le même principe énoncé plus haut. Je me colle contre lui et il est plus grand que moi, ma tête contre son épaule. Déjà, cette proximité le surprendra et son corps va réagir en conséquent. Plus étonnant encore, je prends ses mains et les pose sur mes fesses. Jusqu’alors, je ne me suis pas vraiment laissée toucher. Une petite surprise pour récompenser tes efforts, que je lui dis. Mon postérieur et ma poitrine deviennent un peu plus gros. Volumineux. Les pensées de Sargeras se mélangent à ce que son enveloppe peut ressentir et ma télépathe a pu ainsi me dire quels ajustements faire pour que mon physique soit encore plus parfait pour lui. Rien de démesuré, non, certainement pas. Quand même.

Mais avec mes tatouages, mes cicatrices et ce maillot de bain un poil trop petit juste pour que ça déborde un peu et le fasse saliver? Moi aussi, je suis irrésistible. Le but de l’exercice, Sargeras, est de rendre tout ce petit monde jaloux. Je veux que tu expérimentes la suprématie mais différemment. En humiliant ces crétins surgonflés en levant plus de poids qu’eux. En faisant comprendre à ces femmes superficielles que tu es dans une ligue à part. En montrant aux gens sur cette plage que le roi de la plage, c’est toi. Voilà les paramètres que je lui explique, que je lui donne. Une conquête, ça il sait faire. Mais en combinant un aspect ludique et l’aspect apprentissage? J’ai quand même mes doutes. Rends moi fière, que je lui dis. Et cette fois, ce n’est pas un chaste baiser que je dépose sur ses lèvres. De la motivation pour mon champion, ajoutais-je avec un clin d’œil. Quoi? Même un dieu noir a besoin d’encouragements de temps en temps!

Après la ville, c'était donc un spectacle près de la mer qui était au programme. Le plein air... ce n'était pas désagréable finalement. J'avais hâte de pouvoir m'apercevoir des attitudes de ces fameux "Chad" autoproclamés, face à nos prochaines prouesses. Car oui, le terme était bien trouvé. Ma muse souhaitait visiblement ardemment que sous ma nouvelle apparence, j'agisse à ses côtés et sans artifices pour créer un sentiment général d'infériorité à notre égard. Je dois bien avouer que jamais oh grand jamais, je n'avais expérimenté ce genre de chose par le passé. Le physique au sein de notre Empire, n'avait véritablement aucune importance... La Légion Ardente se moquer éperdument de la plastique et seule la valeur d'un individu compté. Mais depuis déjà de nombreuses heures, j'avais eu un exposé d'à quel point sur Terre, l'art de l'apparence comptait. Tout n'était que faux-semblants et impressions faussés. Le plus méritant n'était bien souvent que celui qui était le plus doué dans l'art de la dissimulation, mais à ce jeu en tant que Divinité, j'étais déjà un maitre accompli.

- Je comprends tout à fait l'objectif... Et je peux t'assurer qu'avec ou sans pouvoirs, ces insectes comprendront bientôt la définition de ma, de notre, suprématie.

Puis, sans que je n'aie vraiment l'occasion de m'en rendre compte, Shayne utilise ses pouvoirs pour modifier ma tenue, me donnant un look sans doute très "In" pour les raclures du coin. J'ai toujours un peu de retenu à l'idée de devoir me dévouer dans ce jeu, mais je ne peux pas fuir. C'est ce qu'elle veut . Et bien c'est ce qu'elle aura. Je me rends bien compte que ma stature et la musculature de ce corps d'emprunt est avantageuse, ce n'est pas non plus les réactions d'autrui qui me pose problème. C'est simplement... Imaginer un roi échanger sa place avec l'un des comédiens de sa cour, c'est extrêmement difficile à suivre. Mais alors même que mon esprit se perd dans mes futures obligations, je réalise que Shayne a terminé sa phrase, et qu'elle est passé à l'action.

Ma main se retrouve bientôt fixée sur ce délicieux postérieur que je sens avoir gonflé, comme les seins ma bienfaitrice. Des idées me montent rapidement, alors que le short qu'elle m'a donné devient vite trop serré pour mon entre jambes. Elle est sublime, l'a toujours été, mais je sens qu'elle modifie sa structure rien que pour plaire davantage à mes sombres pensées. Grandiose. Mais la meilleure partie n'est pas là... Collée à moi de cette façon, elle semble s'être suffisamment motivé pour m'embrasser avec fougue, une passion que je ne lui connaissais pour l'instant que dans la destruction. Ce baiser est-il forcé ou exagéré ? Souhaite-elle m'indiquer qu'elle se comporte différemment et que par conséquent , ce genre d'acte n'aura plus lieu dans les circonstances standard ? Tant de questions... qui finissent oblitérées par mon esprit alors que ses lèvres s'accrochent aux miennes, je sens un léger piercing sur sa langue qui m'effleure, ce dernier détail suffit à m'électriser. Rends-moi fière C'est mon unique objectif lui répondis-je.

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Nous débarquons donc sur la plage habitée dans la même tenue, et avec toujours cette démarché dorénavant conquérante. Ma main droite enlace Shayne par les hanches, tandis que nous avançons conjointement au centre de l'espace de vue. Les regards se retournent déjà. Les hommes envieux et jaloux, n'ont d'yeux que pour ma muse, mais je vois aussi d'autres regards plus discrets, des athlètes qui sentent que la compétition vient de monter d'un cranc. Quant aux femmes... Je sens que j'en émoustille plus d'une. L'envie de faire recours à la magie me traverse, mais je sais que je n'en ai pas le droit. Il me faut être raisonnable. Je décide donc de planter nos deux tapis de plage. Puis j'embrasse Shayne avant de me mettre à l'eau, je garde évidemment un oeil sur ma muse, ne souhaitant pas que sa fragilité temporaire, ne lui fasse pas perdre contrôle. Et tandis que je me dirige vers la mer, je vois des sourire racoleurs de plusieurs jeunes femmes, accompagné ou non. Certaines me succèdent alors que je leur jette de simple regard signifiant bien des choses. à cet instant, je plonge, mon corps déjà irrésistible de nature se voit recouvert d'une douce couche d'eau vivifiante. J'effectue quelques mouvements dans l'eau, exécutant une véritable danse entre les eaux, en démontrant ma grande vivacité. Puis je ressors calmement.

Sans prendre la peine de me sécher. Les gouttes perlent de mon corps dans un spectacle qui plaît visiblement beaucoup à la gent féminine. Je me dirige vers les douches ouvertes alors que plusieurs des Beach Bunny tentent de m'alpaguer. Je flirte, je souris, et je les fais rire avec de simples mots, elles sont charmées. Mais bien vite, j'explique que je suis attendu. Je n'ai jamais perdu des yeux Shayne, bien trop préoccupé par ses réactions quant à ma démonstration. Je découvre aussi que deux apprentis dragueur ont tenté de l'approcher. J'en salive d'avance. Je me rapproche suffisamment pour poser une poigne d'athlète olympique sur l'épaule des deux hommes. Avant de leur déclarer à haute voix.

- Allons... Vous ne voyez pas qu'elle n'est pas intéressée . Et puis soyons honnêtes... Elle n'est pas pour vous. C'est une déesse et vous n'êtes que de simple poupée gonflée à l'hélium. Retournez vous matter dans le miroir, ça aura le mérite de moins vous faire mal.

J'attaque fort, alors que les deux hommes sont sur le point de me défier sur une compétition sportive. Je relève bien vite le défi, avant de m'accroupir quelque temps près de Shayne, que je sens moins à l'aise, mon bras s'enroule jusqu'à son épaule alors que je rétablis un contact visuel avec elle.

- Je ne suis plus le centre de tes pensées ça y est ? Moi qui pensais que ton champion aurait droit à tes encouragements jusqu'au bout.

Je suis inquiet pour elle, et je décide donc de tempérer sa nervosité à la fois en l'embrassant tendrement sur les lèvres, dans une approche bien moins mécanique qu'autrefois, langoureusement. Tout en distillant dans son esprit un peu plus de calme, à l'aide de mes pouvoirs. Ces vieux souvenirs ne gâcheront pas cette journée.

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Sans doute est-ce stupide pour vous mais Sargeras est, dans mon état actuel comme une bouée de sauvetage pour moi. Tant que je sens son regard sur moi, tant que j’ai un contact physique avec lui, je réussis à garder à distance les mauvais souvenirs. Quitte à ne pas se plier aux paramètres de l’exercice, il ne laissera rien m’arriver. Et c’est réconfortant. Le mot en soi m’est presque… Étranger. Je sais ce qu’est le réconfort et j’en ai déjà donné, de façon plus… Artificielle… Que sincère, j’ai envie de dire. Mais les choses sont toujours différentes quand il s’agit de vous, n’est-ce pas? Et je crois qu’il a aimé cette petite touche, le léger piercing sur la langue. Ma télépathe n’a jamais échoué à me livrer les secrets que je veux et encore une fois, elle se rend digne des faveurs de sa déesse. Elle sera récompensée plus tard, naturellement. C’est la moindre des choses.

Mais revenons-en à la plage. Sargeras a décidé d’en mettre plein la vue et c’est là l’objectif. Je ne lui ai pas donné le corps d’un demi dieu pour que ce soit bêtement gaspillé. Je veux que ces pathétiques mortels sentent leur prétendue supériorité menacée. Je veux que cette plage ait un vrai roi et non pas un vulgaire prétendant. Et c’est quelque chose qu’il aura accompli de ses mains. Sans utiliser ses pouvoirs ou sa magie. Juste un corps naturellement avantagé. Et je suis contente qu’il se prête au jeu. Il n’a pas le droit d’utiliser ses pouvoirs sur lui ou sur les humains, c’est la règle et elle est on ne peut plus claire. Je dois avouer qu’il sait naturellement se servir de ce corps et de le mettre encore plus en valeur. Mais j’aurais dû me douter que j’aurais une mauvaise surprise. Dès qu’il va vers les douches, les prédateurs en profitent pour sortir. Et avec eu et la rupture de contact avec Sargeras…

Les mauvais souvenirs se mêlent au réel. Je connais ce genre d’individus. Ils tentent de se vendre comme étant attentionnés et tout… Mais ils sont souvent égoïstes, colériques et violents. Et violeurs, aussi. J’en sais quelque chose. Je l’ai vécu. Enfin. Jeannie l’a vécu. Quand nous ne faisions qu’un, ses mauvaises pensées et elle… Non. Plus jamais je ne me retrouverai en position d’être forcée d’accepter quelque chose que je ne veux pas. Nous avons eu notre liberté et je ne compte pas y renoncer. Ni maintenant, ni jamais. Je leur dis de me laisser tranquille mais ce genre de prédateur prend presque son pied quand on lui dit non. Ils vont harceler jusqu’à avoir ce qu’ils veulent. Ou… C’est ce qu’ils auraient fait si Sargeras n’était pas revenus pour leur faire comprendre que s’ils veulent continuer de m’embêter, ils vont sévèrement le regretter. Ce qui m’arrange beaucoup en fait…

Je vois qu’il est inquiet. Il peut sentir la tempête qui se prépare dans ma tête et la violence que cette dernière aura. Autant le dire sans se leurrer. Ce ne sera pas beau à voir, ça je peux vous le garantir. Mais alors là, vraiment pas. Il le sait. Je le sais. Et si ça se produit, adieu toute cette belle expérience formatrice. Alors que fait-il? Il m’embrasse langoureusement et il remet le calme dans mes pensées. Il a utilisé ses pouvoirs, direz-vous, il a triché. Non, en fait. Si vous avez port attention, vous vous souviendrez que j’ai dit : Il n’a pas le droit d’utiliser ses pouvoirs sur lui ou sur les humains, c’est la règle et elle est on ne peut plus claire. Je ne suis pas lui. Je ne suis pas une humaine. Donc sur moi il a le droit. Je me blottis contre lui et il peut sentir mes tremblements. Abaisser mes défenses n’est pas une expérience agréable. C’est se rendre volontairement vulnérable, après tout.

« Désolée… Les souvenirs négatifs sont extrêmement… Difficiles… À garder à distance. Je ne voudrais pas gâcher cette expérience. Avec cette nouvelle mesure de calme, cela devrait faire un contrepoids efficace. Je hais ce genre de parasites se pensant rois de la séduction. Mais je vais arrêter de pourrir l’ambiance. Tu as ton rôle à jouer… Et moi le mien. Après tout, si tu es couronné roi de la plage, tu auras besoin d’une reine.

Et je compte bien mériter ce titre, il va de soi. Nous ne sommes pas ici par hasard, tu t’en doutes. Tu vas comprendre pourquoi. Plus tard. En attendant… Si tu allais montrer à ces imbéciles ce que leurs petits poids sont peu de choses face à un vrai athlète? Pour te donner une idée, ce corps peut accomplir n’importe quelle prouesse qu’un athlète olympique pourrait faire. Également, au besoin, tu peux égaler ce qui figure dans le livre des records. »

Je conclus en lui disant que je ne fais jamais les choses à moitié et nous partageons un nouveau baiser. Je doute que et lui et moi soyons capable d’amour au sens romantique du terme. Au mieux, une forte attirance. Mais son corps aime et réagit en conséquence. Attention, que je lui dis avec un sourire espiègle. À force, tu vas avoir un accident de garde-robe si tu continues d’avoir toutes ces réactions humaines… On me dira : tu ne fais rien pour lui éviter ce genre de manifestations corporelles masculine. Non. En effet. Et au contraire, je compte bien continuer de cultiver le désir chez lui. Le fruit défendu devient intéressant jusqu’à ce qu’on morde dedans et qu’on se rende compte que ce n’est pas si phénoménal. Ce n’est pas mon cas. Évidemment. Mais chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose. Et le temps, en ce moment, reste son apprentissage.

Ceci dit, je peux quand même l’émoustiller un peu pour l’encourager, non? Comme une cheerleader. Si la cheerleader peut déclencher un mini apocalypse…

C'est tout naturellement que ma muse vient se blottir contre moi. Sans la rejeter, je l'enserre dans un carcan protecteur et la rassure sans mots, sur cette mauvaise passe qui va très bien terminer. En venant sur cette plage, je sais parfaitement qu'elle a pris des risques. Elle qui marchait sans cesse sous couverture, à faire l'effort de se mettre à nu... Et ce n'était pas quelque chose d'aisé. Les sentiments bouillonnent en elle, la colère et aussi une peur fanatique que je ne pourrais pas identifier totalement. Cela se traduit par des tremblements, de féroces tremblements ! Que ce serait-il passé sans mon intervention ? Je l'ignore, mais même si c'est sans doute une précieuse offrande qui m'est passé sous le nez, je me ravise rapidement en réfléchissant à la suite des événements. Nous avons encore tant à faire sur ce petit caillou bleuté.

- J'aurais bien besoin d'une reine effectivement. En ces lieux, comme ailleurs ! Tu es parfaitement étudiée pour ça ma chère. Je vais remplir le défi que tu m'as confié, et ne t'inquiètes pas, j'avais bien pressenti les capacités de ce corps, sans même avoir besoin de recourir à ma magie. Ils ne vont pas en croire leurs yeux.

Mais pour le moment, c'est Shayne qui n'en croit pas ses yeux. Cette longue accolade suivie de ce baiser ardent a laissé quelques traces dans mon éminence que je ne devrais pas exprimer à une telle proximité. J'aurais bientôt l'attitude d'un Prince de la luxure à force de laisser mon corps réagir aux effluves de désir que m'inspire ma Muse. L'amour ne fait pas partie de mon code génétique, je n'ai pas été conçu pour ça. Mais la satisfaction que j'éprouve à ses côtés, et le respect qu'elle m'inspire . Peut-être en est-ce la définition. Peut-être que chacun est en mesure d'avoir sa propre conception du désir, et de la manière dont on peut le retranscrire. Si j'avais un cœur, je suis persuadé qu'il battrait actuellement la chamade, mais en dehors de cette carcasse humaine me servant d'hôte, j'ai bien peur d'en être dénué. Je sais simplement que je ne renoncerais pas à ma place en ces lieux, et que la conquête de la planète n'en est pas la raison. Après un ultime baiser suivi d'un commentaire piquant de sa part, je me contente d'un simple tu n'as qu'à pas jouer aussi facilement avec mes pulsions ! Avant de rejoindre les deux cerveaux dégonflés qui m'attendent de pied ferme.

Ma démarche est encore une fois implacable. Je roule des mécaniques, en retirant calmement mes lunettes de soleil pour faire découvrir un regard perçant et déterminé. Un petit attroupement s'est créé autour des machines de musculation. On sent que c'est l'événement de la journée ce duel de testostérone. Sans être impressionné le moins du monde, j'attends que mes adversaires ouvrent la marche. Un soulevé de terre... Le premier marque les hostilités avec un 230 KG qui lui arrache presque les poumons, l'envie de le ridiculiser en lui laissant exploser son short me traverse l'esprit, mais je reste sans réagir. Pas de pouvoir Damian, pas de pouvoir. C'est au tour du second, qui dans sa fougue rajoute quelques poids pour atteindre presque les 260 KG. Ils sont essoufflés, éreintés pour ne pas dire en panne sèche. C'est dans ce scénario que je m'élance vers la barre, en lui ajoutant quelques poids... 450 KG devrait être amplement suffisant pour enflammer la salle. Au début, tous rient, persuadé que ce n'est que de l’esbroufe. Certains se permettent même des insultes mal placé. *Frimeurs* *Pètes toi donc le dos sale branleur !* et toutes ces petites pensées joyeuses sont accompagnées de signes de bras et de mains, je vous passe les détails.

C'est alors que je me saisis de la barre, et que... Je soulève celle-ci jusqu'à mon torse. L'assemblée qui était en train de rire initialement, c'est étonnamment tût. Plus personnes ne parlent, tous me fixent le regard écarquiller. Je soulève donc une deuxième fois, puis une troisième fois la barre, avant de la laisser retomber sur le sol dans un bruit sourd. Le silence fait très vite placer à un hurlement de stupéfaction, et j'observe Shayne aux premiers rangs qui m'envoie un clin d’œil. Ma chère petite cheerleader ne pourrait pas mieux faire qu'avec une tenue appropriée. Je me retourne cependant, devant mes précédents adversaires, qui n'ont pas décroché les yeux de la barre, avant de se racler la gorge. L'un d'entre eux, humilié se décide à partir de la plage, il a eu sa leçon. Mais l'autre... C'est un teigneux. Je décide donc de l'humilier un peu plus. Et le convie à une table près de l'attroupement. Je ne perds pas Shayne des yeux, tandis que nous nous élançons dans un bras de fer, avec mon ami revanchard.

Nos bras sont croisés, ma main enserre la sienne. Je le fixe, dominateur.

- Tu sais... Nous ne sommes pas obligés de faire ça. Tu t'es déjà rétamé devant moi il y a quelques minutes, tu es sûr de vouloir que je te casse le bras dans la même journée . Tu devrais faire comme ta copine, et retourner te prendre une petite piqûre... Évidemment ça ne remplira pas le vide qu'il y a entre tes deux oreilles, mais aurait le mérite de raccourcir ce qu'il y a entre tes jambes.

Je sais d'avance que ma remarque sera l'élément déclencheur et nous nous élançons finalement dans ce duel de... titan ? Non pas vraiment. Je fais au début mine d'être dominé, l'éclat de la foule n'en est que redoublé. Il pense que le géant aux muscles d'acier pourrait être vaincu, mais je fais vite une nouvelle fois descendre la sauce. Alors que j'étais sur le point de perdre, je déroule la main de mon adversaire, dans un mouvement net et précis qui manque de rompre le poignet de mon vis-à-vis. Une belle victoire sur terre et ces pitoyables habitants ne se scellent pour autant pas dans le sang, mais dans la liesse, je tâche de rester sportif. Je lui tends ma main, mais cendrillon s'en va bien trop vite. Les deux héros de cette misérable plages sont à présent vaincu et humiliés. Il faut croire que je suis la nouvelle coqueluche.

C'est donc sous un tonnerre d'applaudissement que je rejoins Shayne. Un sourire aux coins des lèvres.

- Bien... J'espère que tu as pu profiter du spectacle. J'ai tâché d'être raisonnable, mais tu te doutes bien qu'avec toi, je laisserais éclater toute ma... pression ?

Est-elle fière de son champion ?

Jeannie incarne:

Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.

Nous avons un petit moment passionné entre nous car, comme dit personnellement, l’amour au sens romantique du terme n’existe pas chez moi. Et encore moins chez lui. Ce n’est pas non plus quelque chose de sexuel. C’est sûr que le désir est là, oui, mais il sait autant que moi qu’agir dans la précipitation ne peut que conduire à la ruine. Si les choses doivent évoluer en ce sens, elles évolueront en ce sens. J’aime provoquer les choses, déclencher certains événements. Mais même moi il y a des limites que je ne franchis pas. C’est très facile de détruire. Parfois, par accident. Et un tel partenariat? Je ne compte certainement pas le gâcher pour quelque chose qui chez les humains se résume à quelque chose de purement hormonal. Non. Je n’ai pas cette faiblesse. Je peux avoir une attirance, un intérêt. Mais je ne serai jamais dominée, contrôlée, par ce genre d’envie.

Je suis une agente du chaos et je suis dédiée à cette cause. Vient ensuite le temps pour lui de montrer sa supériorité et il le fait de façon spectaculaire d’ailleurs, humiliant les deux imbéciles sans l’ombre d’une difficulté. D’ailleurs, je dois avouer que cela m’arrache un sourire, il se retrouve à soulever de terre plusieurs beach bunnies juste en fléchissant ses biceps. Elles sont suspendues à ses bras et rigolent comme les cruches qu’elles sont. Je souris parce que si elles savaient qui se tient devant elles, elles se prosterneraient devant sa toute puissance et n’auraient jamais osé faire pareil acte. Comme quoi l’humain se donne des droits quand il juge qu’il a suffisamment de « valeur » pour ce faire. Évidemment, cela va faire en sorte que le reste de la faune masculine va le voir d’un mauvais œil et il se fait défier dans un match de volleyball de plage… Qu’il gagne seul et sans effort, bien sûr.

Ensuite, pour faire glousser les dindes, il enlève tous les poids de la barre d’haltères et les beach bunnies poussent sur la barre pour tenter de lui opposer une résistance… Sans succès bien entendu. Je le laisse montrer sa supériorité physique, tant par le physique en lui-même que sa grande force. Clairement, il est le mâle dominant ici. Ceux qui pensaient pouvoir le défier ont été humiliés et je dois lui donner cela : aucun blessé et pas de sang. Ni de morts mais c’était suffisamment évident. C’est absolument parfait. Il dépasse les paramètres initialement fixés et je ne peux qu’être un minimum admirative. Ce qui me donne envie de faire quelque chose que je n’aurais jusqu’alors jamais considéré faire pour des raisons évidentes dues à des traumatismes passés. De simplement concevoir cette pensée, plus encore de la mettre en action est un intense combat envers moi-même. Mais je le ferai.

Quoi donc, demandez-vous? Si la démonstration de force physique est ce qui permet de déterminer le mâle alpha, le concours de bikini est celui qui permet de déterminer la reine de la plage. Je n’ai rien dit à Sargeras. Un moment, je suis en train de le regarder, le temps qu’il lève les yeux, je ne suis plus là. Je vais le laisser chercher un peu. Pendant ce temps, l’annonceur indique que le concours de bikini va commencer. Évidemment, un attroupement se forme et Sargeras suit la marée humaine qui se dirige vers la scène. Oh il va regarder. Cela fait partie de son apprentissage, non? Les « compétitrices » défilent, les unes après les autres. Sans doute le dieu noir va-t-il les regarder en étant un peu blasé car clairement, on ne peut pas vraiment parler de « beautés naturelles ». Bien trop ronds, ces ballons de soccer, pour être naturels. Et puis finalement, l’annonceur dit quelque chose.

Une compétitrice de dernière minute… Et j’entre sur scène. Et c’est un spectacle absolument hypnotisant. Si c’est Jeannie qui a le titre officiel de déesse, ce sont mes fidèles qui me considèrent comme tel. Et on peut clairement voir POURQUOI. Déjà pour commencer, mon apparition laisse tout le monde sans voix… Avant que la foule ne devienne complètement en délire. Sifflements, applaudissements… J’ai passé des siècles en tant que génie à devoir séduire, émoustiller, exciter, des maitres pervers et lubriques. Enfin. Jeannie. Moi je suis juste la partie obscure de son être. Je sais comment mettre mon corps en valeur. Je sais comment attirer le regard. Comment être désirée. Et si je ne récolte pas un nombre intéressant de fidèles (bien que leur utilité sera limitée au vu de l’absence de QI de la faune locale), je serai déçue. Car on va se le dire sans une once d’hésitation.

Ce n’est pas une humaine qui se trouve sur scène mais une déesse. Ce maillot qui épouse parfaitement des formes toutes aussi parfaitement parfaites, cette démarche confiante et sans une once d’hésitation, ce regard impérieux défiant le reste des candidates de défier une telle perfection… Sans même utiliser mes pouvoirs, plusieurs des mâles locaux ont un orgasme instantané en me voyant ainsi. Certains bavent. D’autres saignent du nez. Si Sargeras se demandait de quoi j’ai l’air quand je dois assumer mon rôle de déesse devant mes fidèles… Voilà un excellent aperçu. Mes cultistes ne se joignent pas à moi que par les « miracles » que j’accompli. Je sais me rendre irrésistible aux esprits faibles. Je leur dirais de sauter et une partie de la foule le ferait sans même poser de question. Je suis peut-être ce qu’il y a de plus sombre et dangereux en Jeannie. Mais contrairement à elle qui se limite constamment…

J’embrasse pleinement qui je suis. Ce que je suis… Le pire cauchemar d’une déesse…

Qu'il était agréable de profiter d'une victoire amplement mérité. J'étais dorénavant le roi de la plage, et Shayne semblait dans son regard satisfait de mes nombreuses performances. Humilier les deux imbéciles n'avait pas été bien compliqué, tout comme conquérir le coeur de la foule. À la vérité, l'humanité sur Terre n'était qu'un fruit bien mur qui ne demandait qu'à s'offrir. Avec ou sans pouvoir, l'attraction que je pouvais obtenir de ces individus était palpable, mais il était inutile de me réjouir pour le moment. Non... L'épisode de la plage n'était pas terminé, d'ailleurs, tandis que je repasser dans mon esprit les événements récents, Shayne avait profité de mon étourderie pour s'échapper. Où était-elle ? Même Dieu ne pouvait visiblement pas le savoir. C'est à l'évocation d'un concours de Bikini, que mon instinct se remet en marche, quelque chose me disait de m'y rendre et c'est donc avec la plus grande aisance, que je finissais par suivre l’amas de population jusqu'à une scène improvisé sur la plage. C'était rustique, mais à l'égale des habitants aux alentours.

Et c'est ainsi que tout commença, le défilé des pimbêches. Diantre que je ne pouvais tenir face à tant de fadaise. Soyons honnête, je n'étais pas spécialement un défenseur de la cause féminine. Après tout dans mon monde d'origine, toutes ces questions n'avaient pas de sens. C'était l'individu et sa valeur qui comptait, pas son sexe. Mais quand même... La vulgarité avait ses limites. J'avais connu bien des mondes et subit les fantasmes de nombreuses créatures tout au long de ma vie, mais voir des poupées gonflables se ridiculiser dans un pastiche de défilé. C'était quelque chose qui me dépassait. Pour autant, mes compatriotes ne semblaient pas éprouver le même avis que moi. Je pouvais en voir plus d'un s'émoustiller face aux tenues de plus en plus suggestives. Les commentaires grivois se donner irrémédiablement rendez-vous, rendant l'ensemble plus grotesque que nécessaire.

- Fais tomber le haut ma belle !

Et je vous épargne les plus poétiques. J'étais désespéré et vu l'heure qui avançait, sur le point de disparaitre pour chercher ailleurs ma petite Shayne. Lorsque le présentateur notifia l'existence d'une dernière concurrente. Le public était dans l'attente, et moi aussi, car je savais que la dernière venue ne pouvait être qu'une véritable déesse parmi ces insectes, et je ne fus pas déçu. À la simple vision de Shayne sur le présentoir, je reprenais mes couleurs. Les commentaires grivois avaient quant à eux disparu de l'auditoire. Tous étaient subjugués et ébahis, mais les hommes n'avaient pas l'occasion d'exulter leur mièvrerie sans scrupules. C'était comme voir des mouches s'accumuler sur une lampe électrique, le contact était fascinant, sensuel... Mais aussi irrémédiablement mortel. Elle se déhanchait avec classe et grandeur, loin des frasques terre à terre des autres concurrentes. La championne était déjà toute trouvée. Je ne pouvais cependant que m'inquiéter de la tenue de Shayne, était-elle à l'aise avec ce nouveau défi ? Elle qui semblait si souvent en proie à un passé qui lui coller à la peau, bien plus que n'importe quelle cicatrice.

En réalité je pouvais déjà le sentir, le stresse grimper petit à petit en elle. Elle faisait jusque-là bonne figure, et recevait les louanges de toute la foule. Mais... Son degré de sérénité s'amenuisait petit à petit. Après l'exposition des différentes jeunes femmes, le titre de reine de la plage avait été bien évidemment attitrée à Shayne, mais bien loin du sourire à la nouvelle, ma muse semblait encore une fois emprisonnée entre un passé douloureux et un présent exigeant. Ne pouvant décemment pas admettre qu'elle perde le contrôle après tous ces efforts si importants à mes yeux. Je finissais donc par profiter de mon avantage sur la foule pour grimper la rejoindre. L'entourant de mes bras protecteurs, et lui partageant encore une fois ma bienveillance. Mais je décidais cette fois-ci de ne pas employer la magie sur elle. Car je savais que notre lien avait déjà évolué suffisamment de sorte à ce qu'elle puisse combattre au moins en partie, quelques démons. Sous un tonnerre d'applaudissements assourdissants, je profitais d'un baiser qui ravit la foule, pour reprendre contact avec elle.

- Magnifique, et pas seulement l'emballage contrairement à toutes ces bécasses. Il semblerait que tu ait été une fois encore au-delà de toutes mes espérances, ça risque de devenir une habitude.

Je ne voulais pas évoquer plus que de raison le trouble qui venait de se produire. J'attendais de voir sa réaction, et son attitude. Serait-elle plus ouverte avec moi ?

The Multiversity

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