Et Alma se recentre sur elle lorsque les ABC fusent dans l’arrière-boutique. Au revoir, cher client. Peut-être adieu si vous n’étiez pas un régulier. Mais c’est ainsi que sont faites les artistes. Toujours est-il qu’Alma se retrouve seule avec Aisling. Et le Rouge lui fait un petit rappel. Rapport au flash de l’animal blessé. Certes certes, aurait tendance à penser Alma. Mais quoi faire de ça. C’est bien beau de savoir qu’Aisling n’ait pas dans son assiette. Ca ne lui donne pas la solution toute faite et joliment empaquetée. Donc…
*Merde. Je n’en sais rien. Elle me regarde comme si j’allais la dévorer. Lui faire un mauvais coup. Ou je ne sais quoi. Ca m’agace ! Et en même temps, je la comprends tellement. Je crois. *
« Aisling, ça va aller. Ici, nous sommes en sécurité. Je… Bordel, je n’arrive pas à croire que je vais dire ça. Je ne suis pas connue. »
*Putain que ça m’arrache la gueule ! *
« Enfin, j’ai ma petite célébrité ici. Mais c’est tout. Je n’ai pas de Némésis. Au pire, je vais voir d’anciens visages. Des papys et des mamies que j’ai aidé avec leur jardin. Ou peut-être des gens plus jeunes que j’ai rencontré à la salle d’arcade. Mais franchement, il n’y a rien d’autre. Et même si une sale connerie me tombait sur le coin de la tronche, je suis sur que Giana veille. Et je peux te dire qu’elle a un sacré réseau de surveillance sous la ville. J’y suis déjà allée une fois. »
Tout ceci n’aide pas à trouver une solution pour Aisling. Alma pense à la designeuse de Milan. Puis elle rejette l’idée. Si elle n’arrive pas à interagir avec les ABC, elle n’arrivera pas avec la professionnelle à fort caractère. Sortir au-dehors ? Faire un tour en ville ? L’idée de faire de nouvelles rencontres ne lui parait pas judicieux. Aisling n’a pas besoin de nouvelles sources d’inquiétude. Donc Alma rejette un nouveau lieu et de nouvelles personnes. Donc rester dans la boutique des ABC et… attendre ?
Il y a donc une attente qui s’installe. Parce qu’oubliez Alma et les « petites conversations », ce n’est pas son fort.
Et plus il y a d’attente, plus le silence pèse lourd…
« Aisling ? Si je te disais que tu étais libre. Que tu pouvais partir maintenant, tu… Non. Tu ne me croirais pas. Encore moins si je te promettais mon ancien hangar et de quoi pouvoir t’acheter de la nourriture. Hmm… Est-ce que ça te plairait de voir là où maman et notamment Liliane ont réussi à faire de moi autre chose qu’une clodo sauvage et violente ? »