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Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:03
par Le Diablotin
Alastar sentit la boule de feu fuser vers lui, et, tandis que Sanguilia se protégea sans peine, lui sentit le tir le frapper. Il avait beau être un démon, et donc peu sensible au feu, ça n’en restait pas moins douloureux ! Des éclairs suivirent ensuite, et les arcs électriques frappèrent Alastar au torse, l’envoyant valser contre le sol. Cerbère se déplaça alors, et Sanguilia déploya ses ailes, bondissant vers Cerbère, qui cracha un cône de feu sur elle. De la main, elle dévia les flammes, et bondit vers Cerbère. Les flammes changèrent alors rapidement de couleur, prenant une teinte blanchâtre, et Cerbère bondit sur le côté, crachant des cônes de glace de ses trois gueules. Il pouvait changer très rapidement d’élément magique, et la bataille devenait intense. Sanguilia lança des boules de feu sur Cerbère, qui la jeta alors d’un cône de glace.

La Déesse fut repoussée, n’arrivant pas à reprendre le contrôle de Cerbère, et, tandis que ses membres venaient de s’engourdir sous l’effet du froid, Cerbère souffla encore, répandant une sorte de poussière de diamant, un givre redoutable qui gela tout le couloir, et congela Sanguilia, ainsi qu’Alastar, qui venait à peine de se relever.

Cerbère hurla alors furieusement, et porta son attention sur Rika et Kayly. Alastar se concentra alors, et de la fumée s’éleva alors de son mausolée de glace. Un hurlement démoniaque jaillit alors de son corps, quand, en faisant pousser des flammes autour de lui, il venait d’exploser la prison de glace le retenant. Adoptant une forme bien plus démoniaque, Alastar grogna furieusement.

« Il est temps de passer aux choses sérieuses ! »

Même contre la chimère, il ne s’était pas transformé ! Cette apparence monstrueuse le rendait plus fort, mais elle avait aussi des conséquences. Abandonnant ses formes humaines développées au cours des siècles, Alastar revenait à une forme démoniaque plus primale, des pointes noirâtres osseuses jaillissant de ses épaules. Il fusa vers Kayly et Rika, tout nu, et bondit ensuite vers Cebrère, griffant avec ses mains l’une des têtes du monstre. Cerbère hurla furieusement avant de bondir en arrière, et cracha alors des éclairs.

Déployant ses mains, Alastar les canalisa et les repoussa, tout en grognant sur place. Sous cette forme, il n’émettait plus aucune magie rose, mais une terrible magie noire, comme s’il convertissait toute sa magie rose en une féroce magie noire. Là, on pouvait alors comprendre pourquoi Onyxian tenait son petit-frère en si haute estime.

« Misérable ! »

Les éclairs avaient fait saigner ses mains, et de la fumée s’échappait de ses pointes. Ses paumes s’ouvrirent alors, et libérèrent deux tentacules rougeâtres qu’il utilisa pour frapper Cerbère, tout en se retournant vers les deux démones.

« Nous n’avons pas le choix, il faut l’affronter ! Je ne pourrais pas maintenir cette forme éternellement ! »

Et Cerbère s’avérait à la hauteur de ce qu’on pouvait craindre d’une telle bête mythologique, un monstre terrible et surpuissant !

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:03
par Samara
Mijak, Capitale Impériale

Pendant que la bataille aux Enfers se concentrait autour du Palais Royal d'Hadès, la capitale impériale de Mijak était en plein siège. Les troupes d'Arès avaient envahi les alentours de la ville, s'emparant des forteresses impériales situées autour de la capitale et la protégeant. L'offensive olympienne avait été aussi violente que subite, et les Olympiens avaient déferlé dans le reste du pays, désorganisant les défenses de l'Empire, retardant ainsi les renforts, tandis que l'armée olympienne principale se ruait vers la capitale. Menée par Arès, l'armée avait assiégé la ville, tandis que des batailles internes avaient également lieu à l'intérieur. Les combats avaient fini par rejaillir jusqu'aux portes du Palais Impérial. Le chaos total régnait. Pourquoi les Olympiens les attaquaient ?

« Wismerhill... »

Depuis le Palais Impérial, la défense s'organisait. Elle avait lieu dans le Conclave, un grand bâtiment concentrique situé dans la Cour Impériale. Le Conclave était souvent un lieu de réunion des représentants des provinces impériales, mais aussi de l'armée. Une grande carte avait été installée avec plusieurs sphères permettant de voir la situation en temps réelle, notamment grâce à des mages utilisant leurs pouvoirs magiques pour se relier à des corbeaux ou à des aigles. On les appelait aussi les zomans, et ils pouvaient voir à travers les animaux, relayant ensuite leurs images par le biais d'équipements magiques pour les faire apparaître sur des sphères. De cette manière, les Mijakiens pouvaient organiser aussi bien que possible la bataille.

L'Empereur menait les opérations en compagnie des généraux et des chefs d'état-major de l'armée.

« Il y en a beaucoup trop...
Les murs de la capitale sont solides, il faut reprendre nos forteresses.
Menons des attaques décisives.
Non, non, il faut sécuriser les forts existants. De là, nous pourrons tenir le temps que les Légions Impériales arrivent. »

Outre les hoplites et les multiples soldats olympiens, il y avait aussi quantité de créatures monstrueuses olympiennes. Les Minotaures, les Centaures, les harpies, les satyres, les hydres... Un folklore redoutable, tandis que la bataille s'étalait tout autour de Mijak.

C'est à ce moment que l'Empereur put commencer à entendre les Vents l'appeler.

« Wismerhill...
Entends notre appel, Wismerhill... »

Wismerhill dut provisoirement s'écarter, car, pour que les Vents l'appellent ainsi, la situation devait être préoccupante. Il se réfugia dans une salle isolée, où les Vents se matérialisèrent sous la forme d'une brume, faisant apparaître un être éthéré à la peau translucide, l'Oracle. Elle apparut devant Wismerhill, irradiante de beauté et de puissance.

« Wismerhill... Terra est à un tournant majeur de son histoire. Entends mon appel, car je manque de temps pour t'adresser ce message. »

L'Oracle enchaîna rapidement :

« Le Tartare... Tu dois rejoindre le Tartare. L'Olympomachie, ce conflit... Il dissimule une menace plus grande encore, qui menace toute réalité, car la Tour est la cible de nos ennemis. Des forces plus vieilles que les Dieux elles-mêmes, qui ont corrompu l'esprit des Dieux. Tu dois te rendre au Tartare, et empêcher Hadès de mettre la main sur l'arme que Zeus a enfermé jadis dans les profondeurs du Tartare. »

Les Vents continuaient à onduler autour de l'Empereur.

« Je t'aiderai à générer un Portail, mais il me faut une magicienne démoniaque... Les Dieux perturbent les flux magiques, tu as dû le remarquer. »

Tout le monde l'avait constaté. Les miroirs magiques permettant de se téléporter ne fonctionnaient plus, et il était trop dangereux de transplaner, ce qui expliquait aussi pourquoi Mijak était isolée.

L'Oracle lui montra alors. Tandis que Mijak croulait face à une armée surpuissante, Lumen faisait face à la fureur de Poséidon, qui était en train de noyer la ville, et avait déployé Charybde et Scylla pour détruire la ville. Aux Enfers, les démons avaient entrepris d'assiéger le Palais d'Hadès, se heurtant aux terribles Hydres géantes protégeant l'accès au Palais.

« Il faut te dépêcher, Wis'... Plus le temps passe, et plus le voile se déchire. S'Ils arrivent enfin à sortir, tout espoir sera perdu. Si Hadès ramène l'artefact à Zeus, alors tout espoir sera terminé... »

L'Oracle elle-même ignorait quel était cet artefact, mais sa simple présence ici signifiait combien ce dernier était dangereux.

Le temps manquait, et la seule mage qui était là entra justement dans le Conclave quand l'Empereur retournait dans la salle centrale.

Blessée mais toujours debout, avec une armure fissurée, Samara, puissante Archimage et répondant aux ordres d'Emhyr, revenait du front...

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:11
par Wismerhill
Au coeur de la Citadelle, Wismerhill Ier fulminait. Son être tout entier réclamait de l'action et le poussait à réclamer sa part du sang de ses ennemis. L'assaut d'Arès sur les murs de la glorieuse métropole était implacable. Malgré les sorts des prêtres de la Lune Noire, le commandement des Seigneurs de la Négation et la bravoure des soudards professionnels défendant murs, bastions et rues même, la défense était désespérée et pouvait s'écrouler à tout moment. Il avait été unanimement exprimé que l'Empereur devait rester en sécurité. Pour une fois, ses talents seraient plus utiles à l'arrière qu'au front, son génie militaire devant aider à la défense de la ville et le fait de le savoir en sécurité devant maintenir le moral des troupes. Mais il était bien entouré, et dans l'enceinte du Conclave transformé en salle de guerre les esprits chauffaient pour répondre avec intelligence et efficacité aux agressions.

Un flou artistique régnait autour de tout ce chambardement. Personne ne savait pourquoi l'Olympe s'était subitement vidé pour déferler sur le monde. D'après les quelques renseignements étant parvenu jusqu'à eux, tout le monde était affecté, y compris Lumen. Il ne s'agissait pas d'une manigance de leur vieil adversaire pernicieux ; alors, qui ? pourquoi ? et pourquoi maintenant ? Wismerhill serrait la poigne sur la garde de sa puissante lame naine, Hellvelkin, en songeant aux mille façons dont il pourrait faire payer ces vieilles sénilités. Il se voyait empoigner Nihil et les faire disparaître de toute réalité d'un sifflet d'air, et Faugrum incendierait leur havre ancien jusqu'à ce que rien ne laisse le souvenir de ces impétueux trouble-fêtes.

Mais il savait que son rôle était ailleurs. Les Vents le lui murmuraient. Et, comme ils s'étaient soudain ravivés, il avait rencontré l'Oracle et appris quel dessein il devait servir aujourd'hui. La mine sombre, mais déterminé et ravi d'avoir reçu une cible, un objectif, il s'était précipité sans attendre dans la salle du Conclave, où il comptait bien exprimer ses intentions.

" Les Vents m'ont parlé : je dois me rendre aux Enfers. Là-bas se trouve la clé qui empêchera la chute de Mijak et du reste du monde. " Les individus présents le dévisagèrent et s'observèrent en silence, surpris, groggy des dernières heures tumultueuses et, sans doute, inquiets. " Je n'ai pas le temps de m'étendre, et j'en sais peu moi-même, mais l'Oracle est bon et je le crois. Par ailleurs, nous pourrions avoir besoin des légions infernales pour nettoyer notre empire. "

Ce dernier argument sembla frapper plus concrètement. Réorganiser et regrouper les forces mijakiennes était un défi éreintant, et l'on n'hésitait pas à dire que toutes les forces impériales ne suffiraient pas si le chaos devait se poursuivre. Ils avaient besoin de renforts et d'un espoir, et l'Empereur et sa soudaine et curieuse promesse, bien que vague, apportait l'espoir qu'il leur fallait.

" Samara, " tonna Wis en voyant la démone dans l'assistance, " J'ai besoin de vous. Les portails sont instables et j'ai besoin du temps que vous pourrez m'accorder. Je prends avec moi mes compagnons et ma garde personnelle. "

Il avait conscience que tout le monde ne pourrait probablement pas passer de l'autre côté, mais il comptait apporter avec lui un maximum de soutien. Il ne doutait pas que, une fois aux portes du Tartare, le combat serait parmi les plus formidables qu'il ait jamais eu à mener.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:11
par Samara
Derrière sa beauté et le fait qu'elle était une diplomate impériale, Samara était aussi une Archimage et une guerrière. Une démone polyvalente qui revenait du front. La ville toute entière était en plein chaos. L'attaque des Olympiens avait été aussi foudroyante qu'inattendue, et, depuis plusieurs jours, c'était le chaos le plus complet. Les rapports avaient mis du temps à venir, car les portails magiques étaient coupés, et les corbeaux et autres oiseaux voyageurs étaient abattus par les Olympiens. Pourquoi les Olympiens les envahissaient ? Pourquoi rompre le pacte ? Samara n'en avait aucune idée. On aurait pu croire à une attaque ciblée sur Mijak, mais l'invasion avait également lieu à Lumen. Samara avait quantité de questions qui lui brûlaient les lèvres. D'où venait cette armée ? Quelle était cette terrible magie noire qui semblait habiter cette armée ? D'après les croyances et les mythes ancestraux, les Olympiens avaient juré défendre les humains et Terra devant la Tortue. Les Dieux avaient-ils eux aussi oublié ces mythes ?

Face à ce chaos, Wismerhill surprit ses conseillers et l'état-major en proposant d'aller en Enfer. Il voulait s'y rendre rapidement, sur invitation de l'Oracle. Plusieurs de ses conseillers avaient toujours considéré l'Empereur comme fou, en se réfugiant derrière les prophéties des Vents, êtres mystiques qui ne parlaient qu'à lui. Même si les magiciens impériaux avaient certifié l'aura mystique de l'Empereur, cette magie restait toujours difficile à percevoir pour des politiciens. Samara fut toutefois surprise. Aller en Enfer, maintenant ? Elle voyait toutefois une détermination sans pareille brûler dans le regard de Wismerhill.

« Majesté, je...
J'assurerai les défenses de la capitale lors de votre quête, majesté, annonça rapidement Coehoorn. Si Sa Majesté me le permet, bien entendu... »

Étoile montante au sein de l'état-major, le Maréchal Coehoorn van Emreis était le frère d'Emhyr. Ensemble, les deux avaient les faveurs de l'Empereur.

« Majesté, les flux magiques sont perturbés, je ne suis même pas sûre de pouvoir ouvrir moi-même un Portail, alors, avec votre compagnie... Je... Il y a un risque que nous soyons séparés à l'arrivée, et... Il faut le faire dans mon laboratoire, là où ma magie est la plus forte... Ou dans vos appartements. »

L'Empereur avait une chambre de résonance magique, et un équipement de pointe.

« On ne peut prendre aucun risque, nuança un autre magicien. Les Portails sont perturbés, mais un rituel d'invocation inversé... Il ne pourra être fait que depuis votre laboratoire pour assurer une efficacité optimale. De plus, nous envisagions justement de reprendre le contrôle de l'académie, nous ne pouvons pas permettre aux Olympiens d'attaquer nos aspirants. »

L'académie magique impériale était de première importance. Outre les futurs conseillers magiques ou les mages de guerre, on y formait aussi tout un volet civil. Les mages qui enchantaient les armures et les épées, les alchimistes, les guérisseurs... La magie était une valeur très importante sur Terra, et il fallait donc impérativement reprendre le contrôle de l'académie.

« Une charge de l'Empereur motiverait aussi les troupes. J'ai eu ouï-dire que la Déesse Bellone elle-même était en train de rejoindre la capitale, nous pourrions faire d'une pierre deux coups. »

Samara acquiesça doucement.

« Réunissez vos compagnons, Majesté. Une fois dans mon laboratoire, je ferai un glyphe qui permettra de vous amener en Enfer... Mais l'un de vos camarades devra rester derrière, pour refaire le rituel afin de nous ramener. »

L'invocation était une méthode classique pour aller d'un plan astral à un autre, surtout des Enfers à ce plan-ci. Si l'invocation fonctionnait généralement dans un sens, on pouvait aussi la réaliser dans un autre sens. Samara disposait de contacts en Enfer pour pouvoir réaliser le rituel.

« Le seul ingrédient dont j'aurai besoin une fois sur place, c'est le sang de ceux qui passeront de l'autre côté. Quelques gouttes suffiront.
Alors, la chose est entendue ! Empereur, nous mènerons une charge vers l'académie d'ici une demi-heure. Cela vous laissera le temps de réunir votre troupe ? »

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:12
par Wismerhill
Bien sûr, faire passer l'idée n'était pas évident, mais Wismerhill pouvait compter sur son lot d'alliés. Parmi eux, le serviable maréchal Coehoorn var Emreis restait fidèle à son devoir comme à son pragmatisme, trouvant les moyens d'appuyer à la fois une implication de l'Empereur et les plans de l'archimage Samara. Effectivement, une charge pour délivrer l'académie magique serait bénéfique à plus d'un titre : cette ville était débordée depuis trop longtemps et il était temps, une fois les troupes réorganisées, de reprendre le contrôle du terrain et de dessiner des lignes claires et favorables sur lesquelles défendre la cité plus efficacement, et peut-être en reprendre le contrôle.
Bien sûr, ils n'en étaient pas là ; pas encore. Il fallait d'ailleurs commencer par regrouper ses compagnons ; ce qui serait assez facile, à l'exception de Ghorghor Bey qui se trouvait en plein combat, écrasant, éclatant et découpant probablement sa part de traîtres et d'agresseurs. Quant à la personne qui resterait en arrière, il ne voyait qu'une seule personne de confiance capable de tenir son terrain et d'exécuter une parfait contre-invocation retour le moment venu.

" Je m'occupe de regrouper ma suite. Le Grand-Maître Thorn s'occupera de nous faire revenir. "

A cet instant, Wismerhill ne voyait nul être plus habilité à tenir l'académie et à accomplir le sort que son vieux mentor et sponsor. Il ignorait néanmoins que ce choix se révélerait on ne peut plus dangereux pour la suite des événements, car, à son insu, Thorn servait le Grand Ennemi, et sa décision risquait de le condamner à rester en Enfer jusqu'à la fin de cette crise.
Quoi qu'il en soit, son choix était fait avec les informations dont il disposait. Le vieil archimage n'aurait aucun mal à se frayer un chemin jusqu'à eux avec son escorte et saurait faire le travail qui lui était demandé ; pour peu qu'il décide de le faire.

Restait à faire le plus gros du travail, et comme il envoyait quérir Pile-ou-Face, Murata et son Hellaynnea, il envoyait aussi un oiseau messager qui, porté et guidé par les Vents, saurait trouver indemne son ami Bey ; et l'ogre parviendrait sans mal à se dépêtrer pour les rejoindre sans délai.
Pour le combat lui-même, Wismerhill se rendit au sommet de la Citadelle où attendait Faugrum. Les autres dragons avaient été envoyés au combat, un soutien inestimable pour les troupes débordées qui voyaient leurs ennemis incinérés par les flammes et projetés hors des murs par les rafales de leurs battements d'ailes rageurs. Mais leur chef, la monture favorite de l'Empereur, restait en arrière, prête à rayonner pour l'éternité lors d'un assaut tel que celui qui s'apprêtait à avoir lieu.
Comme un rituel immuable, il sella la bête et la flatta avant d'aller contrôler son équipement. Armure, écu, lame, heaume... Tout devait être impeccable et prêt à subir les pires agressions. Et comme il se préparait, ses compagnons se rassemblaient peu à peu. Hellaynnea, d'abord, qui, dans une armure d'un écarlate éclatant, l'aida à contrôler chaque objet et ses enchantements. Vinrent ensuite Pilou et Murata, l'un dans une armure légère favorisant son mouvement et gardant ses deux fidèles épées dans son dos, l'autre dans une épaisse armure laquée venue de sa terre d'origine et tenant à sa taille deux lames courbes, l'une longue et l'autre courte, comme l'art du combat qu'il avait appris le privilégiait.

Tout ce beau monde descendit au pied de la Citadelle et se regroupa sur la place d'armes, récoltant sur le chemin une partie de la garde, les soldats meurtriers veillant à la sécurité des lieux et de ses résidents, silencieux, lourdement armés et vêtus d'armures ornementées or sur noir. Ayant vu son maître sortir, le grand dragon Faugrum était descendu à son tour. Et comme ils se préparaient tous, chevaux frais carapaçonnés et cavaliers mijakiens les rejoignaient, dirigés par le maréchal Coehoorn et l'archimage Samara.
L'Empereur fit un signe de tête reconnaissant à ses vassaux avant de couvrir son chef de son heaume et de monter sur sa monture ailée. Il inspectait du regard les troupes se rassemblant avec un mélange de gravité et de jouissive exultation. Le dernier manquant à l'appel, Ghorghor Bey, fit son apparition sur ces entrefaites, son épaisse armure couverte de piques et de pals badigeonnée de sang. Il chassa un bras orphelin d'une de ses épaulières distraitement en se présentant au rapport, enjoué, nullement affecté par l'horreur du combat dont il venait de se tirer.

" Nous sommes au complet, " souligna l'Empereur à l'adresse de Coehoorn. " Si Thorn a répondu et si vos hommes sont prêts, ne perdons plus de temps. "

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:12
par Samara
Samara se prépara, elle aussi. Elle avait besoin d'une salle de résonance assez grande, et Coehoorn lui attribua celle qu'on mettait à disposition de l'Empereur, au cœur du Palais Impérial. La démone se déshabilla ensuite, et, toute nue, expliqua à Coehoorn qu'elle allait avoir besoin du sang de ceux qui passeraient de l'autre côté. C'était le seul moyen. Un simple Portail ne marcherait pas, il fallait donc faire une invocation inversée. Invoquer les humains en Enfer, et non l'inverse. Samara avait quelques contacts sur place, et, tandis que Coehoorn et ses hommes se chargeaient de récolter le sang des uns et des autres, Samara s'agenouilla au milieu de la chambre de résonance. C'était une grande salle cylindrique, sans aucune ouverture, si ce n'est une porte que Coehoorn referma. De cette manière, aucune particule, aucun flux, ne pouvait venir perturber les flux magiques.

Tandis qu'elle se concentrait, un pentagramme ne tarda pas à s'illuminer, et elle sentit l'Enfer se rapprocher. Les runes de Samara s'illuminèrent également, et elle se concentra, jusqu'à trouver la personne qu'elle souhaitait rencontrer...

...Onyxian Magoa, la Matriarche du clan Magoa, alliée de la Déesse Sha. Une succube très puissante. D'un strict point de vue démoniaque, elle avait même un rang supérieur à Hellaynnea, la femme succube de l'Empereur.

« Que veux-tu, Samara ?
J'ai perçu une étrange agitation en Enfer, Matriarche.
Épargne-moi les titres ronflants, ils sont pour mes esclaves, pas pour mes concubines. Nous sommes en guerre contre Hadès. Celui-ci nous a attaqués sans prévenir, et, pour ne rien te cacher, je suis occupée à combattre ses troupes.
Cette bataille ne se limite pas qu'aux Enfers, Onyxian. Ici, sur Terra, Poséidon et Arès ont respectivement envahi Lumen et Mijak. L'ordre a été directement donné par Zeus en personne. »


Entre les Dieux et les démons, il y avait un lourd passif. Jadis, les deuxièmes avaient servi les premiers, lorsqu'il n'y avait ni Paradis, ni Enfer. Les démons n'étaient alors pas des êtres foncièrement mauvais, mais les gardiens des morts, leurs tourmenteurs, leurs bourreaux, ou leurs rédempteurs. Mais cela avait changé quand les Grands Anciens avaient attaqué leur réalité. Les morts avaient cru, mais les morts qui étaient venus étaient corrompus par la malfaisance des Grands Anciens. Cette malfaisance avait contaminé les démons, et avait aussi amené les Dieux à devoir séparer les âmes pures des âmes corrompues, créant ainsi le Paradis et l'Enfer. Alors que les démons auraient voulu aller aussi sur le Paradis, les Dieux en avaient décidé autrement, et avaient attribué cette zone à la surveillance des Anges. L'Enfer avait sombré pour devenir un endroit immonde et invivable, et les démons, eux, avaient évolué. Il avait ensuite fallu l'avènement de Nahash pour que les démons se révoltent contre les Dieux. À l'issue de cette autre guerre, de ce Grand Conflit, les Olympiens avaient toutefois conservé le Palais d'Hadès, une structure directement reliée à l'Olympe, et qui abritait le Portail principal menant au Tartare. C'était d'ailleurs surtout pour cette raison que les démons avaient laissé le Palais à Hadès, afin qu'il veille sur le Tartare, et sur les terribles individus qui s'y trouvent.

Samara expliqua à Onyxian que l'Empereur de Mijak allait venir en personne, en compagnie d'une troupe de soldats.

« J'ai besoin que tu nous invoques.
C'est contraire au Pacte.
 -  C'est une circonstance exceptionnelle, et il ne s'agit pas d'invoquer une armée sur Terra, mais en Enfer, je pense donc que cela reste conforme au Pacte... »


Le Pacte, c'était ce traité de non-intervention que les Anges et les Démons avaient conclu pour mettre fin à leur guerre. Ils se juraient de ne plus intervenir dans les activités de Terra et de la Tour, sauf quand les propres habitants viendraient les invoquer. Mais, même dans ce cas, il était interdit de déployer des armées. Le Pacte avait déjà prévu que les Anges pouvaient soutenir militairement Lumen, et, quand l'Empire de Mijak avait été formé, les démons avaient réussi à obtenir une exception au Pacte en pouvant y déployer des forces qui n'étaient rattachées à l'autorité d'aucun des Cercles Infernaux.

« Je vais réunir quelques succubes, invoquer tout ce beau monde, cela prend du temps, et demande beaucoup d'énergie. »

Samara en fut soulagée. Les serviteurs lui amenèrent ensuite des seaux remplis de sang, et le sang s'éleva de lui-même des seaux. Samara s'en aspergea le corps, mais aussi les lignes du pentagramme. Ils observèrent cette scène, assez médusés, tandis qu'au centre de la chambre, un Portail rouge commençait à se former, à se distendre.

Samara sortit ensuite, toujours nue, le sang collant à sa peau, et constata vite qu'ils étaient tous là. L'Empereur était en compagnie de sa troupe personnelle, et Coehoorn avait réuni une trentaine de Mijakiens. Elle avait aussi reçu le sang de Faugrum, mais il lui manquait encore deux groupes sanguins : celui de Ghorghor Bey, le puissant ogre de Wismerhill... Et le sang de l'Empereur en personne.

« Majesté, il me faut votre sang... Et celui de Ghorghor aussi. »

Elle leur présenta une dague sacrificielle. La coupure serait peu profonde. Samara reçut ensuite leur sang, et frémit doucement au contact du sang de l'Empereur, qu'il posa sur ses lèvres. Elle sentait la puissance de ce sang, qui érigea ses tétons. La démone laissa toutefois cela de côté, et invita les invoqués à la suivre.

Faugrum dut également rentrer. Fort heureusement, les portes de la chambre pouvaient s'étendre, ce qui permit de faire entrer tout ce beau monde dans le temple. La chambre se referma ensuite, et Samara se rapprocha du vortex central.

« Nous n'allons pas traverser un Portail comme vous avez l'habitude de le faire. Des démons vont nous invoquer. Tenez-vous par la main, et débrouillez-vous pour ne pas sortir du pentagramme ! »

Samara répéta ensuite une invocation en langue antique, la langue des démons. Le pentagramme se mit à s'illuminer en fonction de ce qu'elle disait, les glyphes devenant plus intenses, plus lumineux. La réalité commença ensuite à se distendre, et ils purent alors entendre des voix, des soupirs, des grognements. Ils voyageaient entre les dimensions, car le Multivers n'était pas qu'un ensemble de dimensions parallèles horizontales, mais également verticales.

Le vortex central s'étirait alors, devenant de plus en plus lumineux, de plus en plus intense, jusqu'à les aveugler tous...

...Et Wismerhill se réveilla alors de l'autre côté,d ans une grotte à proximité du Palais.

Comme toute invocation, il avait été invoqué par la sulfureuse Onyxian Magoa en personne, mais était bloqué derrière le cercle d'invocation. Les glyphes l'empêchaient de sortir, tant qu'il n'aurait pas conclu un pacte avec les démons.

« Wismerhill en personne... Je suis Onyxian Magoa, bienvenue en Enfer ! »

Onyxian se pencha vers lui. Elle avait troqué son armure, et s'exhibait dans le plus simple appareil, ou presque. Elle portait ses collants, ses bottes, et un string, le tout de couleur rouge vif.

« Nous sommes tous très pressés, Wismerhill, mais il est assez inhabituel que des démons invoquent des humains. Si tu veux que je laisse passer ton armée ici, et m'expose ainsi au risque de violer le Pacte, tu dois me promettre une chose. »

Elle posa sa main sur son ventre.

« Je souhaite que tu m'enfantes lorsque cette crise sera terminée, et sous réserve, naturellement, que nous soyons encore tous en vie. Si cette condition te va, toi et les tiens sont libres de venir ici. »

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:14
par Wismerhill
Wismerhill avait donné son sang à Samara sans sourciller, retirant son gantelet gauche pour permettre à la lame cérémonielle d'entailler sa paume. Il avait demandé à tous les hommes qui le suivaient d'en faire autant, et il chasserait les derniers doutes pouvant subsister en témoignant de sa confiance envers la succube. Ghorghor Bey et Faugrum avaient été prélevés également, et comme l'Empereur bandait sa main d'un linge propre pour éviter que le gantelet ne glisse à cause du sang, tous se réunirent dans la vaste salle de méditation où un rituel démoniaque avait été soigneusement préparé.
Le reste était probablement mieux raconté par l'archimage. Pour Wismerhill, ce fut comme être aspiré en tout et s'y fondre. La seconde qui précéda sa perte de conscience, il avait senti une terreur succincte et viscérale s'emparer de lui, comme s'il allait être oblitéré au sein de cette infinité incompréhensible aux esprits limités des mortels.
La terreur se tut aussi vite qu'elle était apparue dans le vide de l'inconscience.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, c'était comme si un battement de cils seulement avait eu lieu ; et peut-être était-ce le cas. Il ne sentait pas d'effet secondaire de la translation. Au contraire, il se sentait fort et pleinement revigoré. Il inspira à pleines narines l'atmosphère des Enfers et, s'il lui était totalement étranger, il en tira un plaisir familier. C'était curieux, mais trop euphorisant. Il tenta immédiatement de s'élancer pour trouver le chemin de ses compagnons, mais il fut arrêté par le champ du cercle d'invocation, et ce n'est qu'à ce moment qu'il prit connaissance de son environnement. Enlevant son heaume pour mieux examiner l'endroit, il perçut enfin la présence d'Onyxian Magoa. A Mijak, la grande succube était assez connue, les démonologistes la présentant souvent comme l'une des plus grandes, sinon la plus grande des succubes des Enfers, matriarche de la Luxure. Hellaynnea haussait les épaules et tournait un dos dédaigneux à ces prétentions, mais Wismerhill savait quand sa femme était jalouse ; même si la chose était très rare. Et il comprenait le sentiment, car Onyxian était une Démone particulièrement séduisante, qui révélait, dans la nudité nécessaire au rituel, la force de son attractivité charnelle. Elle n'avait rien à envier à d'autres succubes qu'il avait connu et son pouvoir ajoutait naturellement à son aura.
Il se doutait de quoi il s'agissait : un pacte était chose commune pour finaliser ce type d'invocation vers Terra et le contraire semblait légitime. Comme elle expliquait que le temps leur manquait et qu'elle n'avait qu'une requête, il se tint droit, soutenant son regard, le heaume sous le bras.
— J'en conviens.
Il écouta la clause sans sourciller, mais dans sa tête les rouages de son jugement, un peu lents mais bien existants, se mirent en route. A quoi cela rimait-il ? Il pouvait imaginer qu'une aristocrate démoniaque puisse vouloir se mêler au personnage le plus puissant d'un empire que les Démons avaient aidé à forger, mais pourquoi garantir cette possibilité par un pacte de sang et d'honneur ? Wismerhill frissonna. On pouvait croire qu'il craignait la jalousie d'Hellaynnea, mais sa femme comprendrait bien les circonstances l'ayant amené à remplir ce devoir et y verrait probablement un défi motivant à sa légitimité. En vérité, il repensait à la caverne, près de Moork, où Hellaynnea avait refusé de le tuer et avait abandonné ses plans pour la baronnie. Il repensa à leurs retrouvailles à Mijak et à leur mariage. Il repensa à Amy et à sa double-personnalité, et à la façon dont Hellaynnea avait toujours semblé cacher un détail à son propos. Il repensa aux Vents qu'il maîtrisait et au mystère qui avait toujours existé derrière son ascendance. Il repensait encore à la façon dont Samara avait réagi au contact de son sang, car il connaissait assez les femmes pour déceler les traces de leur excitation.
A présent, Onyxian Magoa elle-même échangeait la première pierre d'un accord militaire inédit contre un enfant. Il ne pouvait plus ignorer cette succession de coïncidences et toutes les autres ayant été oubliées au fil des décennies. Mais il n'avait aucune réponse, et n'en aurait pas aujourd'hui.
Et le temps pressait.
— J'accepte, prononça-t-il finalement sans trembler. Si nous survivons à ce jour, Onyxian Magoa, tu auras un enfant de moi, Wismerhill de Lhynn, premier du nom, Empereur de Mijak.
Le pacte était scellé. Et comme il finissait ses mots, le heaume retrouva le chemin de son chef et y fut revissé.
— Je ne veux pas paraître grossier, mais tu l'as dit toi-même : le temps presse. Si tu m'expliquais la situation pendant que nous nous regroupons ?

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:14
par Samara
Le prix à payer était... Étonnant. Mais on pouvait s'y attendre de la part d'Onyxian, une succube assurément ambitieuse. Jadis reniée de son clan, elle avait su reprendre en main les rênes du clan, selon la plus pure tradition démoniaque : en tuant l'ancienne Matriarche. Elle était devenue la nouvelle. Plus un démon régnait dans la durée, et plus il était fort, car, s'il apparaissait faible aux yeux de son subalterne, celui-ci avait le devoir moral de le tuer, et ainsi de prendre sa place. L'Enfer fonctionnait ainsi. Onyxian ne sembla guère s'émouvoir de la colère de l'Impératrice. Ici, les Mijakiens n'avaient qu'un poids très faible. Les démons mijakiens n'obéissaient pas à l'autorité des Cercles, mais, inversement, ils ne pouvaient réclamer leur protection. Wismerhill réfléchit donc à la proposition d'Onyxian, et l'accepta.

« Fort bien. Alors, le pacte est scellé. »

Le sceau magique s'affaiblit, et Samara put enfin en sortir. Elle était revenue ici pour retrouver ses parents démoniaques. Un étonnant élan de nostalgie, qui l'avait amené à croiser Onyxian, dont elle avait entendu parler par l'intermédiaire de la Déesse Sha. Wismerhill et ses hommes purent également s'avancer, et l'Empereur demanda rapidement un compte-rendu de la situation.

« Et bien, grimpez, et jugez par vous-mêmes. »

Onyxian déploya ses ailes, et s'éleva au sommet de la caverne, rejoignant un promontoire rocheux surplombant la zone. Samara en fit de même, et constata que d'autres démons se trouvaient là. Des démons puissants, des Princes...
  • Nesmoth, puissant Prince de la Colère,
  • Stramon, un Prince de l'Avarice,
  • Desden, un Prince de l'Orgueil.
Les trois Princes observaient une vaste scène de combat qui avait lieu devant eux.

Le Palais d'Hadès se dressait au centre d'une très grande caverne, si grande qu'on peinait à discerner le plafond. Le Palais était construit au milieu d'un immense précipice d'où des flopées d'hydres géantes émergeaient régulièrement. Les démons combattaient avec hargne les hydres, tandis que les troupes d'Hadès affrontaient les démons des différentes Légions.

« En un sens, cela me rend nostalgique, soupira Desden. L'époque où nos Légions combattaient ensemble...
Oui, et les troupes de la Colère chargeaient toujours en premier, tandis que vos troupes se débrouillaient pour subir le moins de pertes possibles ! grommela Nesmoth.
Je ne voulais pas vous voler le mérite de la victoire, tout simplement, ironisa Desden.
Cette alliance n'est que temporaire, Hadès a ouvert les portes du Tartare. »

Samara frémit doucement à cette idée. La situation était critique ! Le Tartare abritait des horreurs insondables. On y trouvait les parents des Dieux, les Titans, mais également d'autres abominations, dont certains disaient qu'elles dataient de la guerre contre les Grands Anciens. Si l'Olympe avait toujours conservé une enclave en Enfer, c'était en grande partie pour surveiller sur le Tartare.

« Pourquoi est-ce qu'Hadès aurait ouvert les Portes du Tartare ?
Qui est cette gourgandine qui nous toise et qui pue l'humain ? Ma chère Onyxian, vous vous acoquinez clairement de fréquentations pour le moins discutables... »

Wismerhill arriva ensuite, et les trois Princes se turent, avant de l'observer tour à tour.

« Le semi-elfe... Quel immense honneur !
Il pue l'humain, lui aussi ! Nous n'avons pas besoin de ces touristes ! Nous devrions en profiter pour envahir la Terre !
Comme toujours, Prince Nesmoth, vous parlez sans penser.
Tiens ta langue, sale pute ! vociféra Nesmoth, son corps commençant à s'enflammer.
Toujours à rouler des mécaniques, je me demande bien ce que vous compensez... »

Nesmoth fulmina sur place, et rugit alors. Sa main droite s'enflamma, générant une boule de feu qu'il lança vers Onyxian. Celle-ci évita la boule, qui explosa contre le mur. Nesmoth rugit alors en déployant une longue épée infernale, une épée noirâtre aux reflets sanglants.

« Assez ! s'exclama Desden. Samara a posé une judicieuse question... »

Nesmoth grogna encore, et se retourna, observant la zone de guerre. Il y eut une violente explosion au milieu de la zone. Le Palais disposait d'armes de siège, comme des mantelets, des balistes, et les forces olympiennes utilisaient cela pour les attaquer.

« De toute évidence, les Dieux olympiens ont succombé à l'influence néfaste de la Boîte de Pandore et des maux qui s'y trouvent.
Je croyais que ce n'était qu'un mythe...
La Boîte est bien réelle. Quand les Grands Anciens ont été vaincus, les maux qu'ils ont laissé ont été scellés dans cette boîte en utilisant l'âme de Pandore, une Céleste, une fille directement insufflée par l'énergie de la Tour. Un sacrifice qui a permis de purifier Terra... Mais la Boîte a été ouverte.
Par qui ?
Les Olympiens, de toute évidence. Tout laisse à croire qu'ils sont corrompus depuis plusieurs années, et ont réuni leurs forces. Hadès nous a attaqués préventivement, parce qu'il savait que nous aurions réagi quand il a ouvert les Portes du Tartare. J'ignore ce que les Olympiens cherchent à l'intérieur... Plusieurs démons ont utilisé une porte dérobée pour entrer dans le palais, mais nous n'avons aucune nouvelle depuis. »

Samara se pinça brièvement les lèvres.

« Néanmoins, une question m'interpelle... Que vient faire l'Empereur de Mijak ici ? Vous n'avez pas assez de problèmes comme ça dans votre Empire en ce moment ? »

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:14
par Wismerhill
Wismerhill avait entendu des récits sur les Enfers, mais c'était la première fois qu'il s'y rendait. Les lieux correspondaient à ce à quoi on pouvait s'attendre, tout en étant foncièrement différent. Il aurait pu s'attendre à ce que les règles naturelles ne s'appliquent pas ici, mais il restait frappé par l'apparence, la mécanique et les dimensions de ce monde, qu'il découvrait, pas à pas, suivi par ses lieutenants. Mais l'exploration n'était pas le but de sa venue, et il trouva le moyen de gravir le puits qu'Onyxian et Samara avaient parcouru à la force de leurs ailes. Avançant rapidement malgré la lourde armure qu'il portait, dont on pourrait croire qu'elle le ralentirait, il entendit distinctement les voix des démones et d'autres individus se répondre.
Il eut un mouvement d'hésitation en arrivant au sommet et en découvrant les princes réunis ici, manifestement engagés dans une joute pouvant facilement déraper de surcroît. Mais il ne se laissa pas intimider et il gravit les dernières marches, rejoignant bientôt la petite assemblée. Ses chevaliers, eux, restaient à l'écart, visiblement plus touchés par la folie de tout ce qu'ils pouvaient voir. Et même Wismerhill était touché par la violence du combat s'étalant en-dessous d'eux. Il ne releva pas ainsi l'étrangeté de la manière dont Desden l'avait qualifié. Le semi-elfe. Pas l'Empereur de Mijak. Pas un autre terme faisant référence à sa nature mortelle. Le semi-elfe. Et semi-quoi-d'autre ? Il aurait peut-être pu arracher un indice s'il avait été assez concentré, et si Nesmoth n'avait pas réagi, à son tour, de façon si extrême. Il devinait leurs cercles à leurs attitudes.
Et il resta silencieux tant qu'on ne l'invitait pas à parler, respectant l'autorité des maîtres des lieux comme il s'attendait à ce qu'on respecte la sienne dans son domaine. Et il y avait de toute façon peu de matière pour réagir. Bouche bée, Wismerhill ne put même pas s'arracher une exclamation de surprise en apprenant la raison de toute cette affaire. La boîte de Pandore... Comme Samara, lui aussi pensait qu'il ne s'agissait que d'un mythe. Terra avait vu tant d'événements échappant à tout raisonnement, mais il était facile de rendre sa condition mortelle et limitée plus tolérable en rangeant toutes ces histoires incroyables dans le registre des affabulations et des légendes rendues méconnaissables par le temps. La boîte de Pandore, l'influence des Grands Anciens...
Wismerhill ne pouvait comprendre ce qui avait poussé les Olympiens à l'ouvrir. Ils étaient les garants de la Tour. Cet acte était une trahison envers le monde entier. Mais il n'eut pas le temps de pondérer la situation : il était enfin pris à parti par Stramon. Quand il s'exprima, la tension continuait de serrer sa mâchoire autant que ses poings, et il lui fallut quelques secondes pour remettre ses idées en ordre.
J'avais un doute, mais maintenant je comprends, murmura-t-il.
L'Oracle des Vents ne l'avait jamais induit en erreur et l'avait toujours aidé dans ses décisions les plus critiques. Il lui avait accordé toute sa confiance et avait plus d'une fois défié son Conseil pour suivre sa parole. Et il obtenait toujours gain de cause. Il s'était demandé pourquoi, au milieu de la plus grande bataille de son règne, et de l'histoire de Mijak sans doute, l'Oracle lui avait dit de rejoindre les Enfers. Mais il comprenait, à présent.
Le Tartare.
Les Vents m'ont amené ici, expliqua-t-il enfin.
Et si, face à son Conseil, cette explication avait été difficile à faire passer, il ignorait à quel point elle serait évocatrice ici-même. Lui qui ignorait tout de son ascendance s'était toujours interrogé sur son lien avec les Vents. Les Démons infernaux savaient, eux, que les Vents étaient l'apanage du très ancien Pazuzu, une divinité antique et secrète qui avait rejoint leurs rangs au commencement de l'existence des démons. Pour eux, l'ascendance de Wismerhill ne faisait aucun doute à cette simple affirmation, mais l'Empereur était trop plongé dans sa réflexion pour être attentif à leur réaction, maintenant. Trop occupé à devoir défendre son bout de gras sur le sujet, il poursuivit sans attendre :
Mijak l'emportera contre Arès. Je m'interrogeais sur les raisos de l'Oracle de me faire venir ici, mais maintenant je comprends. Tout ça va bien plus loin que nous le pensions. Et si Hadès a ouvert le Tartare, qu'importe ce qu'il y cherche : je pense que nous devons le récupérer avant lui. Je crois qu'il en va du destin de ce monde.
Et de tous les autres. Les hautes instances mijakiennes, avec tous leurs registres et les artefacts déposés au Trésor, se doutaient de longue date de l'existence d'autres mondes reliés à Terra, mais ils n'avaient bien sûr jamais établi de preuves édifiantes ou de relations quelles qu'elles soient. Il n'y avait ni le temps, ni les ressources. Ainsi n'en parlait-on pas, et même en cet instant Wismerhill pensait d'abord à Terra et ne parlait que d'elle.
Je ne voudrais pas outrepasser mes prérogatives ici, mais je dis qu'il est temps de forcer les portes et de rattraper notre retard.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:15
par Samara
Les Vents... Les Princes Infernaux se turent quand l'Empereur évoqua ce sujet. Pour eux, les démons mijakiens leur étaient inférieurs, ils étaient ceux qui avaient renié les Démons, l'autorité des Cercles. Ils ne pouvaient pas reconnaître la légitimité de Wismerhill en tant qu'Empereur, car Mijak était un avant-poste infernal que tous les Cercles convoitaient, et pour cause. Situé sur Terra, le Monde Ultime, il aurait jadis dû appartenir aux démons, tout comme Lumen appartenait aux anges, mais les événements sur Terra avaient finalement échappé au contrôle des deux races. Les Princes laissèrent Wismerhill parler, ne commentant pas la référence aux Vents, ni au sang si particulier de l'Empereur.

« C'est ce jeunet qui voudrait nous apprendre comment faire ? Que crois-tu qu'on fait depuis le début, marmot ? Hadès a déployé sa foutue armée !
Le Dieu des Morts cherche à nous empêcher d'entrer, expliqua Desden. Il savait que les Cercles sentiraient l'ouverture du Tartare. Les créatures et les armes qui se trouvent là-dessous sont trop dangereuses, c'est la raison pour laquelle nous avons laissé aux Olympiens ce territoire. »

Desden semblait, des Princes, être le plus proche de l'Empereur... À l'exception d'Onyxian, mais, comme Wismerhill avait conclu un pacte avec lui, cette familiarité pouvait se comprendre. Desden semblait peut-être juste intéressé par l'idée de se rapprocher de l'Empereur de Mijak ?

« Nous avons déjà fait entrer un petit groupe par une entrée dérobée, mais cette porte s'est effondrée. Toutefois, nous planifions un assaut massif vers la porte principale, maintenant que les renforts sont arrivés.
Puisque les Vents vous portent, vous n'avez qu'à participer à cet assaut. J'en déduis que c'est l'Oracle qui vous a demandé de venir ici ?
Vous connaissez l'Oracle, Prince Desden ?
Seuls les sots ne s'intéressent pas aux activités sur Terra, Archange Samara. Vous êtes quelqu'un de très spécial, Wismerhill, et pas uniquement par votre rang... »

Onyxian se racla alors la gorge, comme si elle ne voulait pas trop dévier sur ce sujet.

« Savez-vous ce qu'Hadès cherche dans le Tartare ?
Sûrement pas à libérer les Titans... Probablement une relique sacrée. »

Une petite moue barra les lèvres d'Onyxian. Samara, elle, devait toujours se faire à l'idée que la Boîte de Pandore existait bel et bien, et que les Olympiens avaient perdu la raison. Le plan de bataille était du reste simple : les forces de la Colère allaient s'occuper des troupes d'Hadès, tandis que les troupes de l'Orgueil et de la Luxure s'efforceraient de faire une percée. Un choix logique, surtout pour les troupes de l'Orgueil, qui étaient moins nombreuses que les forces de la Colère, mais plus aptes à savoir réfléchir. L'idée était de sécuriser l'intérieur du Palais. Pour autant, les démons avaient conscience qu'ils n'avaient toujours pas affronter les terribles gardiens d'Hadès... Les terrifiants Hécatonchires. Ils devaient attendre à l'intérieur du Palais.

Samara était aussi intriguée au sujet du groupe qui avait percé. Il y avait plusieurs démons et une Déesse, Sanguilia, une ancienne Déesse olympienne, devenue depuis une Déesse infernale. Samara mémorisa tout cela, tandis que Desden se retourna vers le point d'observation.

« Nous allons bientôt lancer l'assaut, Wismerhill. Vous pouvez rejoindre vos hommes, et vous préparer. »

Onyxian les laissa partir, et se retourna ensuite vers Desden.

« Je suppose que tu sais ce qu'Il dira s'il découvre ce que tu comptes faire avec cet Empereur... »

Onyxian sourit doucement en regardant Wismerhill s'éloigner en compagnie de Samara. La Matriarche caressa brièvement son ventre.

« Le Prince des Nuées n'a pas à interférer avec une transaction valablement conclue...
Tu as toujours aimé jouer à des jeux dangereux, ma sœur... »

Samara, de son côté, suivit Wismerhill, qui expliqua le plan à ses hommes. Une démone se rapprocha ensuite de l'Empereur. Elle était une Furie, Azaruth, portant une redoutable armure démonique sanguine et cendrée avec des yeux qui s'ouvraient et se fermaient régulièrement.

« J'ai été chargé de vous guider jusqu'au Palais. Dès que les troupes de Nesmoth s'élanceront, nous attaquerons. »

Samara sentait la luxure en elle, et comprit qu'elle devait être la fille d'Onyxian et de Desden. Elle se retourna ensuite, et désigna les troupes de l'Orgueil. Il y avait de terribles chevaliers infernaux et des nécromanciens chargés de les soutenir, tandis que les forces de la Colère, dirigés par le puissant Malakai, pouvaient compter sur des Brutes terrifiantes, ainsi que sur des ifrits qui se déployaient dans des gerbes de flammes, ainsi que d'autres monstres et aberrations, comme des monstres géants avec des pinces capables de broyer des hydres entre leurs pinces.

Samara se concentra, réunissant sa magie, prête à aider son Empereur... Et les cors de guerre infernaux résonnèrent alors. Azaruth bondit en avant, générant autour d'elle des Draugirs et autres monstres abominables...

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:15
par Wismerhill
Quand on vivait au côté des armes et de la Mort et qu'on s'élevait de la fange aussi haut que Wismerhill, on faisait des concessions avec la morale et la conscience. Si le métis n'était pas l'Empereur le plus malin qu'ait eu Mijak, il était probablement l'un des plus vaillants et résolus ; sinon le plus. Il ne voyait pas les Démons comme une engeance maléfique déchue ou comme une puissance sacrée, mais plutôt comme un autre pouvoir, une autre force avec ses motivations et ses mécaniques propres. Il ne pouvait pas les comprendre, mais il pouvait traiter avec eux, régler les problèmes immédiats. Les nouvelles étaient aussi difficiles à digérer que le chaos fulminant dans lequel les Enfers étaient plongés, mais l'ancien mendiant juvénile, l'ancien soldat, l'ancien brigand, le souverain restaient tous focalisés sur le moment immédiat et ses exigences. Wismerhill mettait de côté la dimension plus large de tout ce qui se déroulait pour garder en tête une seule question : Et ensuite ?
Rester concentré et capable de décider décisivement était son apanage et son devoir, et il s'en tirait probablement à bon compte. Il aurait aimé avoir une armée de conseillers, en cet instant, plutôt qu'une véritable armée, mais il ne l'avait pas, et il devait faire ce qui lui semblait juste maintenant que l'Oracle l'avait conduit jusqu'ici.
Et, à force de palabres, les Démons avaient exposé leurs plans. Wismerhill était prêt à aider et ne se fit pas prier pour rejoindre ses troupes en vue de se joindre à la percée. Ses chevaliers n'étaient peut-être que des Hommes, mais ils étaient l'élite mijakienne, entraînés toute leur vie, presque aussi bien équipés que les plus hauts nobles de l'Empire, et Wismerhill savait qu'ils se distingueraient avec plaisir au cœur des Enfers s'il le fallait.
Et puis, il avait Glaurum.

En rejoignant ses hommes, qui avaient gagné une position proche et attendaient patiemment sous la férule de ses compagnons et de Coehoorn var Emreis, Wismerhill ne pouvait néanmoins s'empêcher de se plonger dans ses pensées. Les Démons avaient été étranges avec lui. L'intérêt d'Onyxian pour sa semence, le silence à l'évocation des Vents, la référence presque curieuse à l'Oracle — ou l'avait-il rêvé ? —, et les mots subtils de Desden... Que lui cachait-on, ici ? Il était peut-être simple, mais il sentait quand on ne lui disait pas quelque chose. Les Démons n'étaient pas plus difficiles à lire que des mortels, tout au plus avaient-ils plus de temps pour essayer d'apprendre à mentir.
Toujours les Vents...
Que dis-tu, Wis ?
Pile-ou-Face les avait rejoint, suivi de près par le reste de la compagnie. Wismerhill redressa la tête et affronta le regard curieux de son ami, puis soutint celui de Samara.
Rien. Comment va la troupe ?
Intimidés, mais prêts, abrégea Murata en s'accrochant fièrement à la garde de son sabre.
Bien. Nous avons peu de temps. Regroupez-vous !
Il avait levé la voix si fort pour parvenir à surpasser le vacarme ambiant qu'il eut une seconde l'impression d'avoir commandé à la brise sulfureuse des Enfers de porter ses mots jusqu'à ses hommes. Mais il ne s'attarda pas sur l'impression et il prit bien vite place sur la collerette de Glaurum, qui avait baissé la tête à son approche et le levait légèrement au-dessus des chevaliers mijakiens.
Les Vents nous ont conduit ici pour une bonne raison, messieurs ! Croyez-le ou non, mais les Démons n'arrivent pas à déloger le vieux Hadès de chez lui et ont bien besoin d'un coup de main !
Il exagérait la situation, bien sûr, mais il enflait l'orgueil de ses hommes pour les stimuler, et un ricanement vaillant tourna parmi les chevaliers se faisant des signes d'approbation.
Nous allons nous joindre à une percée décisive. Personne ne sait ce qui nous attendra au cœur du Tartare, mais ces foutus immortels n'ont pas encore goûté aux lames mijakiennes, et, sur ma tête, nous leur en laisserons un souvenir impérissable !
Les hommes étaient convaincus. Il leur en fallait peu : ils l'auraient suivi jusqu'en Enfer, et cette fois c'était littéralement le cas.

Azaruth les rejoignait comme la troupe montée rejoignait la horde impressionnante de démons rassemblée pour l'assaut décisif. Il y avait là tant des créatures semblables aux Hommes que des monstres bestiaux. Certains chevaux cabrèrent, mais les dresseurs impériaux étaient parmi les meilleurs, et les chevaliers en regagnèrent le contrôle sans mal.
Le commandant démoniaque était des plus savoureux. Sous son heaume, affecté par la Luxure puissante en elle, Wismerhill étira ses lèvres dans un sourire gourmand, mais il se contint, ne se permettant qu'une seule remarque malicieuse.
Comptez sur moi pour vous suivre n'importe où.
Le grand dragon Glaurum se posa finalement près de son maître, et Wismerhill monta en selle. Il se tourna vers Samara et l'invita à l'accompagner, car il sentait que les talents d'une des meilleurs archimages de la cour ne serait pas de trop en cette occasion. Il avisa ensuite ses compagnons, Pilou, Murata, Ghorghor Bey, et leur souhaita bonne chance d'un signe de tête avant de s'envoler au son des cors infernaux.
Les Démons s'élancèrent et les chevaliers de Mijak trouvèrent leur place au sein de la formation, établissant une redoutable formation en pointe entre deux vagues démoniaques et se préparant à enfoncer la première trace de résistance qu'ils croiseraient. Au-dessus de la mêlée, Glaurum rattrapa la tête de cortège de quelques battements d'ailes, et Wismerhill put voir Azaruth et ses invocations et la suivre des yeux avant de la dépasser.
Allez, Glaurum, montre-leur notre pouvoir, souffla-t-il au dragon avant de sortir sa lame naine enflammée, la hissant au-dessus de lui à bout de bras avant de la diriger vers l'avant et de s'écrier : Crève-moi tous ces traîtres !
Et Glaurum prit une profonde inspiration. Et en atteignant les lignes olympiennes, il libéra un souffle ardent qui baigna l'ennemi dans les flammes, embrasant une bonne dizaine de péons olympiens de front sur des dizaines de lignes de profondeur avant de profiter du chaos pour regagner les airs et s'éloigner pour préparer une nouvelle descente. Wismerhill était enchanté par le choc et il rit aux éclats. Se tournant vers Samara, il remarqua :
J'ai souvent imaginé les Enfers. Je les ai toujours imaginé plus... exceptionnels.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:15
par Samara
Samara se sentait honorée de pouvoir grimper sur Glaurum en compagnie de Wismerhill. L’Empereur disposait de ses propres dragons, des créatures nobles et puissantes, qui juraient fidélité à l’Empereur uniquement. Samara avait même réussi à amener ici l’un d’eux. Glaurum attendait patiemment, tandis que la troupe de Wismerhill se mélangea aux Mijakiens, bien décidés à tenter une percée vers le Palais d’Hadès. Au milieu du chaos, le palais prenait une allure de forteresse infernale. Il était bâti au milieu d’une immense caverne, si grande que Glaurum pouvait voler à l’intérieur. Il comprenait une structure centrale au centre d’un immense précipice donnant sur un lac de magma, mais était relié à des tours défensives remplies d’archers, d’arbalétriers, de lanciers… Sans parler des multiples monstres olympiens que le Palais vomissait. Mais la menace principale venait surtout des immenses hydres qui avaient jailli tout autour du Palais. Les démons se battaient d’ailleurs principalement contre eux.

Commandant à ses ifrits, Malakai lançait des cohortes de boules de feu sur eux, et des pluies de flèches enflammées jaillissaient, tandis que les immenses hydres crachaient des rayons magiques depuis leurs gueules, ou fondaient sur les démons, déchiquetant leurs rangs dans des hurlements d’agonie et des corps éclatés. La bataille était terrifiante, et, depuis les airs, Glaurum commença par descendre vers le sol, soufflant sur des Olympiens. Samara utilisait sa magie pour les protéger, et plusieurs lances éclatèrent contre les boucliers qu’elle générait. Elle avait une bonne assise, derrière Wismerhill.

« Mon Empereur ! Cette tour cible vos hommes ! »

Une tour en particulier était bâtie sur un rocher, et les flèches qui jaillissaient ciblaient les Mijakiens. Plusieurs étaient déjà tombés, et les autres bénéficiaient de l’aide des mages mijakiens qui les protégeaient des tirs, mais chaque tir atténuait l’efficacité de leur bouclier. Immédiatement, Glaurum se déploya, et fusa vers la tour. Samara s’appuya contre le dos de l’Empereur, le renflement de ses seins heurtant son armure, et tendit sa main, concentrant sa magie défensive devant. Elle n’était pas une grande spécialiste de la magie blanche, mais Samara n’était pas non plus Archimage pour rien.

Des flèches enflammées et explosives ébranlèrent le bouclier, et le souffle de Glaurum fusa, incendiant tout un étage. Le dragon se mit à tourner autour de la tour, continuant à siffler, et Samara s’écarta un peu. Elle se concentra alors, et se téléporta, rejoignant le toit de la tour. Ses ailes démoniaques se déployèrent brusquement, tandis que ses cornes se relevèrent, signe que Samara concentrait sa puissante magie. Elle arriva devant plusieurs hoplites et lança une onde d’Air, qui les envoya valser dans le vide. Sa cible était surtout une épaisse baliste située en hauteur, mais un Olympien se rua vers elle, un guerrier massif avec une énorme masse. Samara évita l’attaque en se déplaçant derrière elle, transplanant brièvement, puis tendit ses deux mains vers le guerrier.

Des cônes de glace se formèrent autour d’elle, puis prirent une teinte rougeâtre, avant d’aller transpercer le colosse. Glaumur souffla alors sur le toit. Le bouclier de Samara la protégea des flammes, mais le souffle incendia les Olympiens alentours, y compris la baliste. Samara sauta ensuite dans le vide, et chargea encore sa magie, puis rentra à nouveau dans la tour au rez-de-chaussée, s’aidant de ses ailes. Elle se téléporta à l’intérieur, et arriva dans un réfectoire. Elle eut à peine le temps de reprendre ses esprits qu’un hoplite s’élança vers elle. Elle esquiva de justesse sa lance, mais pas sans que celle-ci l’entaille sur les côtes. Samara grogna, et généra un tentacule noirâtre dans sa main, qu’elle utilisa comme fouet, frappant le torse de l’Olympien, l’envoyant heurter douloureusement le mur.

« Tuez l’hérétique !
Pour Hadès ! »

Samara ne cherchait pas à affronter toute la garnison, mais cracha une boule de feu vers les poutres porteuses, visibles au rez-de-chaussée. Le feu prit rapidement, et elle se téléporta encore, rejoignant Glaumur.

« Soufflez à la base, la structure est fragilisée, Mon Empereur ! »

Glaumur descendit donc, continuant à tourner autour de la tour, et souffla à la base, enflammant les pierres polies. Son souffle dévastateur les faisait chauffer, ce qui affaiblissait l’ossature bois à l’intérieur. Des fissures et des lézardes ne tardèrent pas à se former, mais les Olympiens se battaient furieusement. Plusieurs flèches touchèrent le corps de Glaumur, ne parvenant fort heureusement pas à percer ses écailles.

Avec le soutien des démons qui attaquaient la tour, celle-ci finit par rendre l’âme, et s’effondra dans un puissant grondement… Toutefois, Samara et Wismerhill ne purent guère fêter leur victoire, car une hydre gigantesque jaillit brusquement de la lave, filant droit vers Glaumur. Sa gueule immense s’ouvrit en grand, prête à avaler le dragon… Qui ne dut sa survie que par une pirouette miraculeuse, qui l’amena néanmoins à se rapprocher des éboulements de la tour. Plusieurs rochers frappèrent le dragon, et entaillèrent plusieurs de ses écailles, faisant couler son sang.

Et, alors que Glaumur reprenait de l’altitude, des harpies s’envolèrent brusquement, fondant vers eux. Samara lança des attaques magiques, fauchant plusieurs harpies, mais les autres rejoignirent le duo. Samara se débattit en sentant les serres l’attaquer, perçant ses boucliers. Glaumur se tortillait sur place, et le duo finit par basculer.

Samara tomba avec Wismerhill vers le toit du Palais. Ils traversèrent le plafond, et s’écrasèrent douloureusement dans une pièce, Samara s’empalant à hauteur de l’estomac sur une poutre tranchante en bois.

« Gaaargh… !! »

Elle avait toujours des élixirs d’Hirondelle avec elle, mais était coincée contre le mur, sur la poutre…

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:15
par Wismerhill
Wismerhill avait été sur des champs de bataille titanesques. Du moins, c'était ce qu'il songeait. A voir le chaos et l'envergure de celle-ci, ses échelles de grandeur étaient à revoir. Et le guerrier en lui exultait de ce défi inattendu et dantesque. Véritablement, ce combat était à la hauteur de ses talents et de ceux de ses compagnons, et de son dragon. Glaurum était l'alpha de sa meute, et de ses dragons le plus fort et le plus résistant. Il portait les marques de nombreux combats et n'avait pas perdu en vaillance suite à ces cicatrices ; bien au contraire. Mais les Enfers comptaient leur lot de dangers bien plus terribles que ceux qu'ils avaient rencontré sur Terra et, outre les machines de siège, magie et surnaturel étaient omniprésents. Il leur fallait être méthodiques et être rapides dans leurs gestes pour échapper aux pires dangers. Heureusement, Samara était là, les protégeant d'une part importante des dangers et leur désignant des opportunités intéressantes.
La tour perchée fut une paire de manches non négligeable, ceci dit, et à l'issue de ce combat tant Glaurum que Wismerhill étaient échaudés. Heureusement, Samara s'était mise au devant du danger pour fragiliser la structure, et le dragon n'avait ensuite fait qu'un souffle de la menace. Le feu du dragon était si chaud qu'il faisait fondre la pierre, et si les Enfers étaient une autre dimension, les lois naturelles n'y étaient pas tout à fait différentes. Quelques coups de boutoir et la structure avait basculé.
Victoire ! Mais le combat n'était pas fini, et tout pouvait encore basculer ; littéralement. Bien entendu, ça ne manqua pas d'arriver. Glaurum avait fait une embardée violente pour esquiver une attaque soudaine d'une hydre géante, et les dragoniers durent se cramponner pour ne pas basculer tant à la manœuvre qu'à la chute de la tour sur leur trajectoire. Et pour ajouter à la difficulté, c'est cet instant qu'avaient choisi des harpies opportunistes pour se jeter sur eux. Wismerhill avait fait siffler sa lame enflammée, avait taillé plusieurs des maudites mégères et avait l'espoir de vaincre, mais Glaurum était blessé et, avant longtemps, Samara et lui avaient basculé et chuté sur le palais d'Hadès.

Le plafond céda à leur chute, et un sol dur les accueillit rudement. En touchant la pierre, Wismerhill manqua un battement de cœur et eut le souffle coupé. Malgré sa vigueur et son endurance, l'expérience avait été violente et l'armure, bien qu'enchantée, n'empêchait pas de sentir certaines choses comme de faire sentir son poids. Une vive douleur lui scia le dos. Il tenta de bouger, effrayé pour la première fois depuis bien longtemps, mais se calma en réalisant que sa colonne vertébrale n'était pas brisée, et que son poing était resté fermé autour d'Hellvelkin. Il pouvait bouger, même si au prix de crampes affreuses qui, il le savait par expérience, se tairaient plus vite s'il les combattait.
Cherchant Samara du regard, il trouva l'Archimage plantée contre un mur, le faisceau d'une poutre fracturée sortant de son ventre au niveau de l'estomac. Le sang de Wismerhill ne fit qu'un tour et il serra les dents pour se mettre en branle, se relevant avec peine et aussi vite que possible pour se porter au secours de la succube meurtrie. S'il ne faisait pas vite, elle pouvait mourir. Il parvint à se mettre sur ses pieds, puis à avancer un pied, puis l'autre devant celui-ci. Il répéta l'opération jusqu'à ce que ses jambes veuillent bien retrouver leur vigueur, et il put enfin se frayer un chemin jusqu'à elle.
Samara ! Reste avec moi ! Je suis là !
Plus que tout, la garder consciente et faire vite. Wismerhill cria après Samara pour l'empêcher de tourner de l'œil et, dès qu'il fut assez prêt, l'épée enflammée siffla en l'air, supprimant un beau morceau de la poutre de l'équation et permettant à Wismerhill, une fois l'épée à terre, d'attraper la succube et de la tirer son pal à la force de ses bras et de son dos meurtris. Il la reposa à terre trop vite, mais la douleur aspirait ses forces. Heureusement, la besace de magicienne était encore intacte. Paradoxalement, l'obstacle avait dû éviter une chute plus rude qui l'aurait immanquablement endommagée avec son contenu.
Il faut m'aider ! Je ne connais rien à tous ces trucs. Allez ! Reste réveillée ! Qu'est-ce qu'il te faut ? Ca ? Ca, alors ?
Wismerhill fouilla et présenta divers objets et élixirs à Samara jusqu'à ce qu'elle désigne l'Hirondelle, et il ne perdit pas de temps pour l'ouvrir, lui relever la tête et le lui administrer.
Et, alors que Samara buvait, son attention fut attirée vers une porte donnant sur l'extérieur. Une paire d'archers olympiens se tenaient là, arcs bandés, prêts à tirer. Ils avaient dû voir leur chute et peut-être le chemin sur lequel ils se tenaient faisait partie du chemin de ronde. Quoi qu'il en soit, les Mijakiens étaient, selon toute probabilité, perdus. Wismerhill n'aurait pas le temps de lâcher Samara et de riposter, et il ne finirait jamais d'administrer l'élixir à la succube s'il faisait ça. Prenant conscience de son sort, Wismerhill dévisagea les fantassins, mais il ne ressentit nulle tristesse ; seulement de la colère. Des tréfonds de son être jaillit une rage froide et sourde, et il fusilla du regard les agents de la Mort, et, brutalement, une bourrasque de vent formidable souffla contre le palais. Les archers qui se tenaient là une seconde plus tôt avaient volé au-dessus de la balustrade et se préparaient à un plongeon dans le lac de lave en contrebas. Toute rage quitta brutalement Wismerhill, remplacée par la surprise, puis par le choc. Que s'était-il passé ? Il avait toujours parlé aux Vents mais ne leur avait jamais commandé. Était-ce un hasard ? Une réponse à sa détresse ? Il n'avait jamais compris exactement comment ces choses fonctionnaient. Et puis, ces Vents étaient étranges. Ils semblaient différents, aux Enfers ; plus puissants, plus vivants aussi.
Ses interrogations devaient néanmoins attendre. L'élixir avait été vidé et WIsmerhill laissa tomber la fiole pour redresser un peu plus Samara, la serrant contre lui en attendant son rétablissement. Il ne savait pas combien de temps cela pourrait prendre ni s'il pourrait tenir son rôle d'aidant jusqu'au bout, mais Samara avait été d'une aide précieuse et il refusait de simplement la laisser là, livrée à son sort. De sa main libre, il reprit finalement Hellvelkin, prêt à réagir à toute nouvelle menace cette fois-ci.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:15
par Samara
Samara avait accusé une très mauvaise réception. Fort heureusement, elle était une démone, et avait donc une constitution supérieure par rapport aux humains. Pour autant, se faire empaler restait très douloureux, si ce n’est fatal. Prenant conscience de la situation rapidement, Wismerhill trancha la poutre, et Samara, clignant des yeux difficilement, éternua à plusieurs reprises, tout en désignant la fiole bleue. L’Hirondelle… Un élixir cicatrisant qui accélérait la régénération des tissus cellulaires. Un outil très pratique pour les guerriers. Toutefois, tandis que Wismerhill le lui administrait, des bruits de pas se firent entendre. Samara tourna la tête, et tendit sa main vers les archers. Malheureusement, avec sa blessure, sa concentration magique était très faible.

*Non !*

Wismerhill était exposé à eux en tenant ainsi Samara. Il devait la lâcher ! Elle sentit soudain la magie croître violemment vers Wismerhill, et, alors que les archers se positionnaient, bandant leurs arcs, des courants violents agitèrent la pièce. Les pièces de charpente en bois craquèrent sous l’effet des Vents, et, dans des hurlements de surprise, les archers s’envolèrent par-dessus la balustrade, repoussés par des courants très violents… Les fameux Vents de Wismerhill ! Samara faisait partie des personnes qui connaissaient l’existence des pouvoirs magiques innés de Wismerhill. Il n’avait jamais eu besoin de formation pour contrôler ces pouvoirs dont on ignorait la nature. La maîtrise de l’Air était une magie élémentaire classique, comme le Feu ou la Glace, mais, chez l’Empereur, cette magie s’exprimait très différemment.

Samara regarda encore l’Empereur, qui venait de se débarrasser des ennemis, et elle cligna des yeux. Sa constitution démoniaque allait jouer pour elle, et les runes sur son corps s’illuminèrent alors, signe qu’elle se concentrait, puisant dans sa magie. Samara déplaça ensuite sa main, et attrapa celle de l’Empereur, puis la posa sur son ventre.

« Re… Retirez le morceau restant… »

C’était risqué, car c’était ce qui l’empêchait d’avoir une hémorragie, mais ce morceau de bois l’empêchait aussi de se soigner. Samara se concentra, et Wismerhill, après s’être assuré de son assentiment, lui retira le pieu. Samara grogna, et tomba au sol. Elle posa rapidement sa main sur la plaie, et concentra sa magie. Son sang coula sur le sol, mais elle usa de sa magie pour amplifier les effets de l’Hirondelle, jusqu’à cicatriser au bout de quelques minutes. Soupirant lourdement, Samara se releva alors.

« Oohh… Je… Je vous présente mes excuses, Empereur, j’ai fait une mauvaise chute. »

Elle se tenait encore le ventre.

« Je dois reconstituer mes réserves magiques, j’ai dû amplifier les effets de l’Hirondelle… »

Hors du Palais, la bataille continuait à faire rage. Pour l’heure, les deux semblaient être tranquilles, et Samara se demandait même si, hors des défenses extérieures, le Palais n’était pas tout simplement vide. Ils avaient atterri dans des combles, et elle devina une porte conduisant à un escalier. En bas, il y avait une suite, des appartements royaux, ou divins… Mais vides. Ils atterrirent près d’une bibliothèque abritant de multiples ouvrages.

« C’est le bureau d’Hadès… Mais il n’est pas là. Au fait… Qu’est-ce qui s’est passé là-haut ? Contre ces archers ? Vous… Vous n’aviez jamais fait preuve d’une telle maîtrise des Vents auparavant. C’est… C’est comme si cet endroit renforçait vos pouvoirs. Vous ne le sentez pas ? »

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:16
par Wismerhill
La menace était écartée et Samara avait pu se régénérer sous la garde attentive de Wismerhill, qui restait à l'aguet du moindre signe de menace, prêt à user de tous les pouvoirs de son épée s'il le fallait. Au bout de quelques minutes, l'archimage avait récupéré de ses blessures. Affaiblie, elle était parvenue à se relever et s'était initialement excusée. A cette excuse, Wismerhill répliqua par une quinte de rire.
Déférente jusqu'au bout, Samara ? Comment vous sentez-vous ?
Je dois reconstituer mes réserves magiques, j’ai dû amplifier les effets de l’Hirondelle…
Wismerhill acquiesça avec gravité, mais il était heureux de voir sa sujette debout et hors de danger immédiat.
Bien. Tout semble calme ici, heureusement. On dirait que cette bataille a puisé toutes les ressources qu'Hadès pouvait rassembler.
Il s'avança à la porte où, quelques minutes plus tôt, deux archers s'apprêtaient à les tuer. En posant le regard en contrebas sur la bataille dantesque qui avait lieu, Wismerhill repensait aussi à ce qui était arrivé. Ca avait été improbable, inattendu. Il se voyait déjà mort ou au moins mortellement blessé. Mais les Vents en avaient décidé autrement, et les archers avaient fini là, en bas, tombant vers leur mort. Le regard de l'empereur glissa du lac de lave vers le combat. Plusieurs hydres venaient d'être abattues et les Démons avançaient. A l'avant des troupes démoniaques, avec les troupes chargées d'enfoncer les lignes olympiennes, Wismerhill devina la silhouette massive de Ghorghor Bey qui massacrait ses ennemis à la pelle et, autour de lui, il devinait les silhouettes de ses autres compagnons. Ils faisaient honneur aux guerriers terraniens en faisant plus que leur part dans la progression des forces démoniaques vers le palais. Bientôt, le fer de lance démoniaque serait prêt à faire pression sur le pont fortifié.
Ne restons pas là.
Ils s'étaient donc rendus au niveau inférieur et avaient fait irruption dans ce qui avait tout l'air d'être les appartements privés d'Hadès. Wismerhill constata que, si ses propres appartements impériaux se défendaient bien, il y avait encore un palier à passer avant de prétendre à la divinité ; mais un palier bien faible. Il prit note de la richesse et de la construction des lieux pour en faire part, à son retour, aux décorateurs et architectes impériaux. Tout ce qui manquait était le maître des lieux. Wismerhill le soupçonnait d'être entré dans le Tartare pour y trouver la chose qu'il y convoitait tant.
Il fut sorti de ses songes par Samara, qui avait ses propres questionnements concernant ce qui s'était passé plus tôt, et Wismerhill tourna vers elle un regard contrarié, non pas contre elle, mais envers sa propre inaptitude à se l'expliquer.
Honnêtement, je ne sais pas si ça vient de moi. Les Vents ne viennent pas de moi, ils sont plus comme... un compagnon qui porte conseil et m'aide parfois. Mais je suis d'accord, ils n'avaient jamais été si violents. Et, depuis que je suis ici, c'est comme s'ils étaient en permanence autour de moi. J'ai l'impression que l'Oracle des Vents pourrait me toucher et qu'il est juste derrière moi, constamment.
Il détourna le regard et se mordit la lèvre en s'arrêtant dans sa lancée. Pensivement, il effleura la tranche d'un livre écrit dans une langue qui lui était inconnue.
Je suis orphelin, dit-il finalement. La rumeur était qu'une Elfe m'avait déposé, alors, en tant que métis, j'ai toujours pensé que mon contact avec les Vents me venait d'elle. Mais ni la Lune, ni les sanctuaires naturels, ni les psaumes froufroutants de druides elfes n'ont jamais eu d'effet sur eux. Si ma présence en Enfer a un effet, alors je dois être...
Il s'interrompit une fois de plus. Son poing se ferma contre la tranche du livre et il sembla un instant que le gantelet allait s'écraser sur le volume potentiellement unique et inestimable tant sa mâchoire s'était serrée et son corps tendu. Et ses yeux semblaient plus pourpre que mauves soudainement, alors qu'une brise se mettait à souffler dans la pièce en faisant danser les pages et feuilles volantes présentes dans le vaste bureau. Il fronça le nez, respira profondément et tout revint à la normale. Une fois encore, il posa les yeux sur Samara. Il semblait plus calme, mais déterminé, et il s'écarta de la bibliothèque pour chercher la sortie de ces fichus appartements. Fin des confessions.
Nous avons du chemin à faire pour rejoindre nos alliés. Sur le chemin, nous devrions voir si quelque chose pourrait nous servir.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:16
par Samara
Samara ne savait pas grand-chose des Vents de l’Empereur. Il lui expliqua que ses pouvoirs étaient liés à une autre personne, l’Oracle des Vents. L’Archimage en avait entendu parler, car elle faisait partie des mages qui avaient examiné l’Empereur pour donner un avis sur la nature de ses pouvoirs. Elle n’avait pas vraiment répondu à cette question, car les pouvoirs des Vents étaient innés, et semblaient être de nature divine… Ce qui était particulier, puisque l’Empereur restait un mortel. Il indiqua être le fils d’une elfe, selon la rumeur, mais ignorait tout de son père. Mais, ici, en Enfer, il sentait quelque chose d’étrange remuer en lui. Samara l’écouta silencieusement, puis fronça les sourcils.

« Il est bien possible que cette quête vous aide aussi dans vos recherches personnelles… Comme vous le savez, nous n’avons jamais réussi à identifier votre père, mais je doute que votre maîtrise des Vents soit héréditaire. »

Elle regarda encore les livres présents. Il s’agissait essentiellement de mémoires, mais aussi d’ouvrages sur le Tartare, les Enfers, les Démons… Jadis, les Dieux avaient commandé aux Démons, avant que ceux-ci, sous l’égide du Serpent, Nahash, ne se révoltent, et ne fondent les Cercles Infernaux. Samara attrapa un livre sur le Tartare, et le lit rapidement. Elle s’arrêta en voyant brusquement une gravure, une image s’étalant sur une page, montrant un éclair, et lit la légende à côté :

La Foudre Céleste est un attribut divin inhérent à Zeus, qui lui vient de son lignage avec Ouranos, divinité du Ciel. Après tout, si Zeus manipule l’orage, c’est un pouvoir qui était jadis inhérent à Ouranos, mais non exclusif. Ouranos commandait le Ciel dans sa globalité. La Foudre Céleste est un artefact façonné par Cronos quand celui-ci renversa Ouranos, et scella ses pouvoirs. La légende dit que, pour triompher de Cronos, Zeus retrouva la Foudre Céleste, et s’arrogea une partie de ses pouvoirs…

Samara avait ce qu’on pourrait appeler une intuition. Elle farfouilla encore. Le livre était un ouvrage consacré à Ouranos, sa puissance, et le fait que ses pouvoirs primordiaux aient été séparés en plusieurs formes. Samara commençait à sentir la piste s’épaissir, et se permit une familiarité avec son Empereur :

« Wis’… Regardez ça. »

Il y avait une autre page consacré aux Vents, et à l’Oracle.

Les oracles sont très importants au sein de l'Olympe, et on peut se demander pourquoi. L’Oracle de Delphes a toujours conseillé même aux Dieux leur avenir, et il est dit que ces oracles tiennent leur pouvoir d’une ancienne divinité, l’Oracle Céleste. Cette divinité serait la personnification d’un des autres attributs d’Ouranos, le Vent. Si Zeus a récupéré le pouvoir de la Foudre, le pouvoir du Vent, lui, a été transmis à un autre des enfants d’Ouranos… Peut-être est-ce là le secret de leur importance ? Les Dieux sont sûrement au courant de ce lignage si particulier...

Ouranos avait eu beaucoup d’enfants avec Gaïa, mais leurs enfants étaient très variés. Ils avaient conçu les Titans, mais aussi des créatures différentes, des monstres comme les Hécatonchires, les Cyclopes… Gaïa avait fini par renverser le tyrannique Ouranos avec l’aide de Cronos et de sa faux, et, visiblement, derrière le folklore mythologique, ils avaient dû le priver de ses pouvoirs en accomplissant un antique rituel.

« Wis’… Serait-il possible que l’Oracle soit la fille d’Ouranos ? Que les Vents vous aient été destinés ? »

C’était un bond en avant impressionnant dans leur quête.

« Si tel est le cas… Nous devons retrouver cet artefact, la Foudre Céleste… »

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:16
par Wismerhill
Plus curieuse que WIsmerhill, Samara était tombée sur quelque chose d'intéressant dans un des livres de la bibliothèque d'Hadès. Au départ, la perspective d'entendre parler des histoires de famille sanglantes, décadentes et grotesques de Zeus ne l'avait pas vraiment captivé, mais son attention fut émoustillée en entendant parler d'un moyen de renverser un ancien Titan et, donc, un dieu. Les pouvoirs célestes primordiaux d'Ouranos étaient-ils une clé vers la victoire ? Le général en lui se pencha sur le livre aux côtés de la succube, juste à temps pour tomber sur un sujet qui l'intéressait plus personnellement : les oracles et les Vents. Là-dessus, l'auteur du livre était bien plus évasif. Le pouvoir des Vents aurait été transmis à un autre enfant des Titans. Parlait-on d'un dieu ou d'une créature surnaturelle en particulier ? Parlait-on de l'Oracle des Vents elle-même ? L'idée semblait germer dans leurs esprits en même temps, mais Samara fut la première à la prononcer.
Mais c'était au tour de Wismerhill de douter.
Je ne comprends pas. Pourquoi moi ? Quel rapport avec mon ascendance ? Et avec ce que je ressens en Enfer ? Ou bien est-ce juste ma mission ?
La perspective de trouver une raison à ce pouvoir et à ce ressenti le soulageait, mais le renfrognait également. Quelque chose en lui le mettait mal à l'aise. Instinctivement, Wismerhill ressentait que ce n'était pas toute la vérité, qu'il était encore à côté de la plaque sur le sujet ; mais Samara avait raison sur une chose : s'il avait reçu cette affinité avec un des enfants d'Ouranos, il était sûrement capable de réclamer d'autres héritages célestes, comme cette Foudre dont le livre parlait, et qui pourrait être la clé pour jouer à armes égales avec Zeus en personne.
Mais vous avez raison : cette Foudre Céleste est importante. Si nous voulons une chance de terrasser les Olympiens jusqu'au dernier, nous devons mettre la main dessus. Est-ce que le livre dit où elle est cachée ?
Samara parcourut les pages fébrilement jusqu'à ce que Wismerhill l'interrompe, un index écrasé sur une page en particulier. Ancien vaurien devenu soldat, Wismerhill avait appris à lire sur le tard et n'était pas le meilleur des conteurs, aussi la laissa-t-il poursuivre sa narration de sa voix chaude et sensuelle, telle que toute succube possédait.
Après la victoire sur les Titans, leurs enfants s'établirent sur l'Olympe, dans les Enfers et dans les océans, se partageant Terra. Ils acceptèrent de tirer un trait sur les pouvoirs qui avaient corrompu leurs parents et se débarrassèrent de...
La feuille avait été déchirée à cet endroit, et la page suivante manquait. Mais celle qui suivait retint leur attention.
Les artefacts de pouvoir des Titans furent mis sous clé au plus profond du Tartare, sous la surveillance d'Hadès, afin de ne jamais plus être défaits de leurs scellés et être employés sous leur forme pure et complète en ce monde.
La Foudre Céleste est donc dans le Tartare, reprit Wismerhill. C'est ça qu'Hadès recherche ! Pour l'employer contre nous ou pour éviter que nous l'employions contre eux ! Ah ! Cette bataille a déjà trop duré, nous devons y mettre fin maintenant, ou tout sera perdu, je le sens.
Wismerhill s'écarta du livre et se prépara à se mettre en route. Mais il s'interrompit avant de quitter les lieux, se tournant vers son archimage avec un sourire.
Oh ! Samara, évitez d'employer ce surnom devant ma femme. Il est réservé à mes vieux compagnons, à mes femmes et à mes concubines.
Il cligna de l'œil et reprit son chemin. Il se moquait bien que Samara l'appelle ainsi. Il n'aurait pas été contre l'idée qu'elle obtienne le statut pour en avoir le plein droit, mais le moment n'était pas aux batifolages.

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:16
par Samara
Sous l’effet de l’excitation, Samara n’avait même pas réalisé le surnom qu’elle avait utilisé… Et que l’Empereur lui fit observer. Avec sa peau rouge, il était difficile de la voir rougir, mais la démone sentit tout de même, ce qui était assez rare pour le signaler, ses joues s’empourprer. Wismerhill savait que Samara avait longtemps été une femme hostile aux rapports masculins. Un traumatisme lié à son premier invocateur, qui l’avait torturé, avant qu’elle n’arrive à le tuer. Mais elle s’était guérie, maintenant, et ne doutait pas que la femme de Wismerhill le savait.

« Oh… Je ne voulais pas vous manquer de respect, Majesté. »

Une réponse convenue, protocolaire, même si elle avait bien retenu l’idée devenir sa concubine. Ambitieuse, Samara avait toujours cherché à avoir plus de pouvoir, et n’allait donc pas être contre cette possibilité. Mais, pour l’heure, il fallait rejoindre le Tartare, et mettre la main sur la Foudre Céleste, cet artefact issu des forces des premiers Dieux olympiens, ceux qui avaient précédé les Titans, et dont les Olympiens avaient rejeté le pouvoir.

Ils pouvaient entendre le bruit de la bataille survenant dehors, et continuèrent à descendre. Le Palais n’était pas si grand que ça, et était construit autour d’un immense hall central, la Salle du Trône… Totalement vide. De multiples ogives et couloirs sous voûtes tournaient autour de la Salle du Trône, donnant sur des alcôves, ou s’enfonçant dans les profondeurs du fort. Samara décida d’accélérer les choses, et se téléporta devant le trône avec l’Empereur.

« Aucun garde… »

Et quelqu’un les avait devancés. Le trône était massif, et abritait un passage secret. Samara se rapprocha de ce dernier, et avisa un escalier descendant vers l’entrée du Tartare.

« C’est par ici, Empereur. »

Samara descendit donc, générant sur ses membres et sa queue des flammes, permettant ainsi de les éclairer. L’escalier les conduisit à un énorme couloir souterrain, face aux portes du Tartare…

Ouvertes.

D’énormes traces de griffe ornaient les murs, et Samara comprit vite qu’une bataille avait eu lieu ici contre le gardien des Portes, Cerbère.

« On nous a ouverts la voie… J’ignore ce qui nous attend de l’autre côté, Majesté, mais la prudence est de mise. Pour ainsi dire, le Tartare est l’Enfer de l’Enfer… »

Ils se rapprochèrent du Portail. C’était un véritable vortex, dégageant une vive lueur orange. Elle s’en approcha, l’effleurant du bout des doigts, puis attrapa la main de Wismerhill… Et ils passèrent à travers.

- - - - - - - -

Wismerhill sentit un courant l’envahir, et, dans le noir, des vents tournèrent autour de lui. Et, au milieu des vents, il entendit les murmures de l’Oracle, comme de lointains échos remontant à lui.

« Wismerhill…
Wismerhill ! »


Elles reprirent ensuite :

« Typhon… Il est l’un des enfants d’Ouranos…
Il va te sentir, car tu es mon élu, et je suis son ennemie…
Léto… Tu dois trouver la Mère Léto…
Des réponses… Les Vents… Wismerhill ! »


Les Vents disparurent alors, et l’Empereur put retrouver la vue…

…Juste à temps pour voir une faucille jaillir vers lui avant qu’une onde de choc ne la repousse.

« MAJESTÉ ! »

Un Hécatonchire lui faisait face, sur une dune au milieu d’un désert cendré avec un ciel rouge sang au-dessus d’eux. Samara concentra sa magie, et ses doigts crachèrent d’épais éclairs, mais qui repoussèrent légèrement le terrible monstre. L’Hécatonchire grogna, et l’une de ses mains s’étira alors… Ou, plutôt, ses ongles formèrent de longues griffes noires qui filèrent vers Samara. L’Archimage les esquiva prudemment, et une autre main de l’Hécantonchire lança vers elle des arcs électriques, surprenant l’Archimage, la repoussant sur quelques mètres.

Puis, le monstre reporta son attention sur l’Empereur, rugissant de ses multiples têtes. Des mains et des têtes supplémentaires jaillissaient de façon désordonnée de son corps massif et hideux, représentant une menace de premier ordre…

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:17
par Wismerhill
Samara et WIsmerhill avaient donc trouvé l'entrée du Tartare, ouverte, et c'est la main dans la main qu'ils avaient traversé, prêts à braver les épreuves se présentant à eux.
Mais l'Empereur avait été distrait par un message de l'Oracle, et, sans l'aide de l'Archimage, il aurait fini étêté dès son arrivée. Le moment avait été bien mal choisi. Qu'avait-elle dit, déjà ? Typhon. La Mère Léto. Des réponses ? Il verrait plus tard. Un défi de taille se dressait devant lui, mais c'est sans la moindre peur que Wismerhill appuya sur la garde d'Helvelkin, et la lame s'enflamma, étincelant ardemment face au monstre énorme. Tout en membres et en têtes, il en imposait par la multitude des dangers qu'il posait. Mais, pour le guerrier habile, il n'y avait là qu'un poteau d'entraînement plus complexe que d'habitude. L'hécatonchire devait avoir l'habitude des adversaires effrayés et démunis. Il allait profiter de sa confiance pour le prendre à son jeu.
T'as vraiment de sales gueules, toi. Allons ! J'attends ! C'est tout ce que tu sais faire ?!
Visiblement énervé par la défiance du mortel, le monstre siffla et inspira profondément. Il s'abaissa ensuite pour se préparer à souffler des langues de feu mortelles, mais Wismerhill pointa son épée et une série de boules ardentes volèrent contre lui, éclatant contre les têtes découvertes. L'hécatonchire recula dans un crissement, et Wismerhill en profita. Il pénétra la garde du monstre et fit siffler l'épée ardente. Un, deux, trois membres tombèrent au premier passage de lame, les moignons s'embrasant d'un feu inextinguible. D'autres coups suivirent, et le monstre hurla en se débattant. Wismerhill recula, roula hors de danger et se porta au côté de Samara.
Tout va bien ? Dites-moi que vous connaissez le point faible de cette saloperie, Samara !

Re: [ENFER] Les Fantômes du Tartare [Wismerhill - Samara]

Posté : 08 févr. 2025 03:17
par Samara
L’origine des Hécatonchires était bien mystérieuse. On disait qu’Ouranos avait donné naissance aux trois patriarches de cette race bien particulière, qu’il avait ensuite enfermés dans le Tartare devant leur apparence hideuse : Briarée, Cottos et Gygès. Cronos les libéra pour l’aider à vaincre Ouranos, mais, par une sinistre ironie de l’Histoire, prit également peur de ces monstres, qu’il renferma à nouveau dans le Tartare. Et, l’Histoire étant une roue qui revenait toujours à la même position, quand Zeus voulut vaincre Cronos, il fit également appel aux Hécatonchires, puis, après sa victoire, les enferma à leur tour dans le Tartare, avec pour mission de surveiller celui-ci.

Wismerhill attaqua le puissant monstre avec tout son courage et son épée magique. Helvelkin s’enflamma, et il  trancha plusieurs têtes, évitant les jets de feu du monstre. Véritable géant, l’Hécantochire laissa Wismerhill porter les premières attaques, tranchant plusieurs bras. Il se positionna ensuite, et demanda à Samara si celle-ci connaissait le point faible de ce monstre.

« Majesté, je n’en ai encore jamais affronté ! »

Un bras de l’Hécatonchire s’étira alors brusquement, fondant vers l’Empereur, qui l’esquiva habilement, mais d’autres plongèrent alors tout autour. L’un l’attrapa au cou, l’autre saisit son poignet et des griffes s’enfoncèrent dans son armure. L’Hécatonchire jeta l’Empereur au sol, voulant le contraindre à lâcher son épée. La magie flamboya dans les mains de Samara, une magie blanche, glaciale, puis elle généra au-dessus de sa tête des cônes de glace. Les cristaux se formèrent à partir de la magie qu’elle générait entre ses paumes, formant une poussière cristalline. Elle joignit ensuite ses mains au-dessus de sa tête, et les écarta en formant un arc-de-cercle, laissant derrière elle une demi-douzaine de cristaux de glace.

Les cristaux fusèrent ensuite, transperçant et explosant contre le monstre, le forçant à reculer. Dans la foulée, Samara se téléporta, arrivant à côté de l’Empereur, et trancha les bras retenant son Empereur en générant des lames noires magiques dans le prolongement de ses bras. L’Hécatonchire rugit encore, et plusieurs de ses gueules ventrales apparurent, remplaçant les têtes enflammées. Comme une horrible hydre, les bras tranchés étaient remplacés, et il y eut ensuite une véritable déferlante magique de la part d’une bonne dizaine de têtes.

Tendant ses deux mains, Samara généra un bouclier magique, un dôme qui les protégea, elle et l’Empereur, d’un torrent de flammes incandescentes accompagnés d’éclairs iridescents et de cristaux de glace qui frappèrent le bouclier, faisant scintiller ce dernier, l’amenant à se rétracter. Samara grogna doucement jusqu’à ce que l’ouragan passe, et, quand la déferlante magique se calma, l’Hécatonchire attaqua avec une énorme hache. L’arme frappa violemment le bouclier, l’éventrant en deux. Des bras inférieurs tenaient des épées, et attaquèrent encore, cisaillant l’air, s’accompagnant de bras qui jaillissaient sporadiquement du corps de l’Hécatonchire, fondant vers Samara et Wismerhill. L’Archimage esquivait habilement les attaques, mais peinait clairement à trouver un angle d’attaque.

L’Hécatonchire avait des têtes et des bras partout, et cracha des éclairs tout autour de lui avec plusieurs de ses bras.

*Je comprends pourquoi ces créatures faisaient peur aux Dieux et aux Titans…*

Ils avaient beau attaquer ce monstre, celui-ci remplaçait les têtes et les bras par d’autres. Elle repensa à certaines théories indiquant que ces monstres étaient des abominations créées par les Grands Anciens, ou des créatures alchimiques façonnées pour les combattre. Samara concentra encore sa magie, et lança plusieurs attaques élémentaires. Elle généra une épaisse boule de feu qu’elle lança sur le monstre, l’enflammant totalement. Il brûla comme une belle torche, et remua dans tous les sens, avant que sa peau ne sèche très rapidement, les têtes crachant de multiples jets d’eau. De la fumée s’éleva de son corps calciné.

Samara vit alors l’Hécatonchire utiliser plusieurs bras pour soulever un bloc de terre, et le lança vers l’Empereur. Samara se téléporta encore, et arriva devant. Une lame sortit de sa paume, tendue vers le caillou, et le fendit en deux. Les deux morceaux tombèrent à droite et à gauche des deux.

« Je suis en train d’analyser son corps, Empereur… Il ne sert à rien de trancher les bras et têtes, il faut trouver son noyau ! »

Le noyau, le cœur de l’Hécatonchire… Samara se recula alors, et commença à fermer les yeux, coupant ses sens pour ouvrir son « troisième œil ». Un glyphe se forma autour d’elle, tandis qu’elle se mit à léviter, croisant les jambes et écartant ses mains. Un œil magique se forma alors sur son front. Wismerhill s’occupait d’occuper l’Hécatonchire, tandis que Samara l’analysait magiquement Elle vit les puissantes lignes magiques de l’Hécatonchire, sa mana terrifiante, et continua à l’analyser, à le diagnostiquer, jusqu’à sentir le point névralgique.

Il se trouvait entre deux têtes, en haut du torse. Elle rouvrit alors les yeux, et transmit le message à Wismerhill, implantant cette vision dans sa tête. L’Empereur étant familier avec la magie, elle lui permettrait de dévoiler le point faible du monstre.

« Il faut frapper là, Majesté ! »