The Multiversity

En un instant, l’atmosphère devient d’un froid brusque et inconfortable. Kim était dans un tout autre monde avec une mentalité si différente des militaires et de Tekworld. À force de relâcher sa politesse et laisser n’importe quelle interrogation glisser de ses lèvres, elle a touché la corde sensible qui rompit toute relation sexuelle par la suite. Il aura fallu de longues secondes d’inaction pour que la brunette retourne sa tête pour sentir la main agripper son cou. Elle est tétanisée par le choc, la peur de mourir d’une pression intense autour de sa trachée. C’est avec un intense inconfort qu’elle réalise que ce faux pas était celui de trop.

- Je ne…

Kim n’arrive pas à dire un mot de plus. Le regard dans les yeux de la reine inspire une peur jamais ressentie dans le for intérieur de la jeune exploratrice. Les sergentes instructrices sur Uatis sont des anges en comparaison dû à leur rôle spécifique d’instaurer la discipline. Ici, c’est une femme avec de l’autorité qui refuse avec raison toute critique de sa fille. Kim se redresse et s’assoit sur une chaise. Le bras couvrant sa poitrine, elle garde le silence les yeux baissés sous le poids du regret. La bonne nouvelle est que son intégration suivra le flot normal mais la mauvaise est que la première impression donnée à la reine est une catastrophe. Sans rien à rajouter, elle se retrouve seule dans la tente à réfléchir sur ses paroles. Elle retire son bracelet de communication du poignet mais rapidement se couvre le visage de ses deux mains.

**Bravo, tu as ratée ton coup grave. Encore heureux que tu ne sois pas morte comme une belle et vulgaire abrutie.**

Debout, elle passe la pièce au peigne fin pour récupérer toutes ses affaires. Dans une solitude méritée, l’Uatéenne observe son arme et bracelet avec attention. Quand elle touche les boutons de commande, rien ne fonctionne et le bracelet affiche un écran holographique pour deux secondes avant de succomber. Sans matériel, il n’y avait rien à faire. Kim se retrouve la tête contre la table, s’endormant sur place pour les deux heures suivantes. Durant tout son sommeil, son front reste plissé, stressé par le dérapage produit ici même sur cette table où des filaments de semence reposent encore tiède. À son réveil, elle se voit retirée de la tente par deux guerrières lui exigeant de partir. C’est approbation qu’elle obéit sans répondre un mot, se contentant de revêtir une culotte et un soutien-gorge en cuir.

Il est midi quand elle retrouve la clarté du soleil. En théorie, sa rencontre avec le conseil se produira dans la soirée, une fois les tâches de jour terminées. Une tribu de ce genre, sans technologie, est fonctionnelle que de jour pour laisser la nuit porter conseil. Dommage pour Kim, cette nuit arrivera trop tard. Du coup, elle traverse le campement à la recherche de quoi faire : Trouver les métallurgistes pour son équipement ? S’assimiler à la vie dans la Horde en cherchant des activités quotidiennes ? Sa marche est droite mais sur son visage on peut la voir perdue dans sa pensée.

Andromaque avait voulu lui offrir une leçon. Lui apprendre le poids des mots, qu’elle comprenne qu’on ne pouvait pas tout dire, a fortiori devant une Reine. Et la Horde avait beau être un peuple sauvage, les Amazones n’en restaient pas moins des femmes très fières, très bornées. Kim devait vite le comprendre, et également réaliser qu’elle ne bénéficierait d’aucun traitement de faveur. Andromaque la laissa dormir sur place, elle-même sortant. Le moins qu’on puisse dire est que la Uatéenne l’avait doucement chauffé, et elle alla donc se soulager en compagnie d’autres Amazones, trouvant rapidement des cuisses accueillantes.

Quand Kim sortit de la tente, elle apprit qu’elle pourrait rester jusqu’à ce soir, le temps que le Conseil des Amazones ne se réunisse, et ne vienne statuer sur son cas. Celle-ci pouvait ainsi voir le vaste camp amazone. Elles s’étaient installées dans une vallée bordée de montagnes, avec plusieurs points d’eau ici et là. Bien que semblant sauvage, le camp était en réalité réparti en plusieurs aires. Il y avait des cours d’entraînement, où les Amazones s’entraînaient à se battre, à apprendre à tirer. Les camps d’entraînement de tir à l’arc étaient des endroits où les jeunes Amazones s’entraînaient en compagnie des aînées. Ici et là, des cavalières se déplaçaient rapidement. Plus loin, il y avait de nombreuses tentes avec des femmes occupées à travailler, nettoyant les armes, frottant les armures. Près de grandes tentes, on préparait la nourriture, avec d’énormes chariots abritant les greniers et les garde-mangers de la Horde.

L’endroit était très vivant, et la Horde se montrait très chaleureuse. Les enfants gambadaient joyeusement, le tout répartis entre des tentes et des chariots, avec quelques tours de surveillance installés ici et là. Il n’y avait que l’embarras du choix pour savoir où se rendre, mais Kim se dirigea vers les chariots des Métallurgistes. Cette sous-caste de la Horde correspondait aux Amazones spécialisées dans l’entretien d’armures et d’armes.

C’est ainsi que Kim se rapprocha d’un chariot où des flammes rougeoyaient à l’intérieur. Des coups de marteaux résonnaient, tandis qu’une femme forgeait une lame dans une sorte d’étonnante forge mobile. La belle et talentueuse Cymé se trouvait là, et plongea la lame nouvellement forgée dans un seau d’eau, faisant jaillir de la fumée. Elle se retourna en entendant des bruits de pas, et se redressa, le visage légèrement en sueur.

« Oh... C’est toi, la Uatéenne à la langue bien pendue ? »

Au sein de la Horde, rien ne restait jamais très discret. Cymé lui sourit brièvement en la rejoignant.

« Je m’appelle Cymé, et toi ? »

Au fond, se perdre dans les dédales de son esprit lui permet de calmer ses nerfs, de détendre son raisonnement et de pouvoir penser avec plus de fraîcheur. En revanche, elle manque quelques opportunités quant aux activités de la Horde. L’entraînement à l’épée et à l’arc lui passe au-dessus de la tête lorsque son regard reprend goût à cette exploration visuelle du camp. La brunette peut alors savourer la vision de ces femmes à la tâche tant au nettoyage qu’à la fabrication des armures essentielles pour la survie des guerrières et cavalières.  En voyant ces dernières galoper derrière les limites du camp, Kim peut se sentir en sécurité, capable de vivre sans la menace soudaine d’une force majeure externe. Du moins, la Horde serait vite prévenue et prête à se défendre.

Elle salut un groupe d’enfants approchant de sa position. Celles-ci s’amusent et profitent de leur jeunesse comme elles le doivent. À peine âgées dans les deux chiffres, elles ont beaucoup de joie et de positivité à donner à travers leurs sourires radieux. Kim en est émerveillée,  venant leur offrir un câlin à chacune pour les remercier. Même ces enfants montrent plus de respect que l’aventurière au pouvoir de mutant. Il est très facile de montrer de la politesse, elle a juste oublié de se garder au même niveau que les autres.

Kim constate une lumière rougeoyante provenir d’un des chariots. La chaleur émanant de l’entrée est un bon signe du genre d’endroit où elle se trouve. C’est d’ailleurs une excellente opportunité de régler son problème le plus important outre son isolement au sein de la Horde. D’un pas ferme la brunette approche de la porte qu’elle cogne avec force pour signaler sa présence. C’est ainsi que la nouvelle venue admire la métallurgiste d’un silence cocasse. Une jeune beauté à la chevelure  d’ivoire, portant un bikini de cuir moulant comme seule tenue et affichant un équipement similaire à la technologie steampunk la distrait au point de balbutier devant l’embarrassante question.

- Euh…oui ? J’ai gâchée ma chance et me voilà à attendre mon sort ce soir.

Kim est prompte à relever son Mark II pour que la métallurgiste y jette un coup d’œil. L’arme n’est pas très lourde et peut être tenue par la plupart des femmes normales. En apparence, la forme plate et le métal restent luisants mais il y a plus que ce que l’œil peut voir. Ceux de Kim explorent le visage et les lèvres pulpeuses de la demoiselle.

- Je m’appelle Kim. Je voulais te montrer cet objet. Mon arme est endommagée de l’intérieur, des circuits bousillés par la pluie et un combat sérieux. Penses-tu pouvoir m’aider ?

« Kim, hein... Je crois que la seule chose que tu as manqué est l’opportunité de t’envoyer en l’air avec notre Reine... Ce dont tu peux effectivement te mordre les doigts. »

Cymé semblait s’amuser de la situation. Que savait-elle précisément, exactement ? En tout cas, elle savait déjà que la Reine avait voulu tester la marchandise. Mais, comme toute mère digne de ce nom, la Reine Andromaque était très protectrice de sa fille. Kim avait appris sa première leçon au prix de son orgasme : faire attention à ce qu’on dit. La Horde restait une société très orale, et très fière d’elle-même. Les mots avaient leur importance ici. Cymé n’insista toutefois pas outre mesure, car la femme lui tendit un pistolet. En voyant cette arme futuriste, les yeux de Cymé s’illuminèrent sur place, et elle se mordilla les lèvres. Oui, voilà ce qu’elle aimait ! La technologie, des éléments futuristes qu’elle ne comprenait pas, qui n’appartenaient pas à ce monde.

Sa main gantée se saisit donc du Mark II, et elle commença par l’observer sous toutes les coutures, avant de froncer les sourcils.

« Je n’ai jamais vu une mécanique de ce genre... Ça ne vient pas de Terra, hein ? »

Simple question rhétorique, bien entendu. Cymé se retourna, et retourna dans sa caravane, tout en invitant Kim à la suivre. L’intérieur ressemblait à une véritable caverne d’Ali Baba. Il y avait un assortiment d’étagères avec de multiples pièces détachées, des armes démontées... Des haches, des épées, mais aussi des pistolets, des fusils d’assaut... Cymé posa le Mark II sur son établi, et l’observa silencieusement.

« Je n’ai aucune idée de ce qu’est cet engin, Kim. Ce n’est pas une simple arme à feu, non ? Et qu’est-ce qu’elle a, exactement ? »

Curieuse, Cymé l’était toujours face à la technologie... Mais, la plupart du temps, elle jouait surtout à l’apprentie sorcière, ce qui, en réalité, n’était pas sans risque pour le futur de l’arme de Kim...

Kim acquiesce d’un signe de la tête face à une opportunité gâchée de façon aussi humiliante. Elle préfère assumer son échec et passer à la suite des choses. De toute façon, une occasion pour se racheter arrivera bien un jour ou l’autre. Dans la forge de Cymé, le Mark II est alors présenté à l’attention de la métallurgiste. Avec espérance, la nouvelle venue s’attendait à un commentaire encourageant. Sûr, son arme ne sera jamais réparé en un claquement de doigt ni à la fin de cette journée. Mais le simple espoir de retrouver son arme de combat en bon état lui ferait grand plaisir. Mais à voir l’autre amazone, le verdict semble loin d’être satisfaisant. Cymé l’observe et le prend comme un artefact fragile et mystérieux. Kim secoue la tête, retenant un soupir.

- Elle vient d’un monde plus avancé technologiquement. Des modules internes permettent de déclencher des fonctions et attaques spécifiques comme une lame, de la foudre et un laser.

La brunette ne peut pas blâmer la demoiselle pour son manque de connaissance. Le Mark II a toujours été qu’une arme expérimentale venant de ce patron caché dans l’ombre. Son pouvoir de foudre alimente l’appareil mais cela n’influe en rien sur les dommages inconnus nécessitant réparation. Dans la caravane, les étagères fourmillent de pièces détachées et d’instruments de travail venant d’un autre âge en comparaison avec Tekworld. Kim commence à avoir un léger doute mais se retient sagement la langue. Cette fois, elle garde son raisonnement pour soi.

- Je pense que quelque chose bloque les circuits. Le métal est peut-être déformé de l’intérieur ?

Kim s’approche de la métallurgiste. Elle passe derrière elle et se place proche de son flanc droit tandis qu’elle garde un œil attentif sur les faits et gestes de Cymé. Elle tente de se faire sympathique avec une caresse délicate du dos, découvrant une douceur agréable en touchant la peau de la belle jeune femme.

- Penses-tu pouvoir l’ouvrir et vérifier la carapace métallique ? Je suis certaine que c’est de ton ressort.

« De mon ressort ? À vrai dire, une fois sur deux, je casse le matériel que je suis supposée réparer. J’aime la technologie et je suis touche-à-tout, mais… Les armes à feu me dépassent. »

Ce n’était pas une technologie propre à Terra, après tout. Certes, les pistoleros d’Eld étaient réputés pour leurs pistolets, des six-coups, mais jamais personne n’avait réussi à retranscrire cette technologie, et à s’en inspirer. Cymé sentit Kim dans son dos, la caressant doucement, et sourit légèrement, tout en retournant l’arme. Elle récupéra une boîte à outils comprenant des tournevis, des boulons, des vis, des pinces… De manière générale, sa forge ressemblait à un atelier de bricolage très complet, avec des marteaux, des scies, des lames. Elle ne repoussa guère Kim, et chercha les vis permettant de démonter la coque de l’arme. Elle aperçut plusieurs vis, et les retira à l’aide de son tournevis, ce qui lui permit d’ouvrir une plaque, révélant derrière un ensemble de câbles, avec des circuits intégrés, des microprocesseurs, et plusieurs étranges cristaux.

Les cristaux étaient encore remplis, et elle supposa qu’ils devaient servir de pile énergétique, même si elle ne pouvait pas savoir de quelle type d’énergie il s’agissait.

« J’ignore totalement ce que sont ces trucs… » confessa-t-elle.

Cymé inspecta les câbles, qui semblaient tous être bien conformes, et chercha ensuite d’autres plaques à démonter, d’autres vis à retirer. Elle n’avait accédé qu’à un clapet de maintenance, mais démonter l’arme s’avéra être très compliquée. Il n’y avait pas que des vis, mais certaines plaques avaient tout simplement été soudées au laser. Impossible de les retirer sans déchiqueter la soudure, et prendre ainsi le risque d’endommager définitivement l’arme. Après plusieurs minutes d’inspection, Cymé se gratta l’arrière du crâne.

L’arme se présentait sous la forme d’un bouclier polyvalent, permettant plusieurs fonctions. Outre l’évidente fonction défensive, le bouclier larguait aussi des lasers, une lame, ou de la foudre.

*Je me demande bien d’où la lame peut sortir…*

Cymé se déplaça alors, et récupéra dans un tiroir une sorte de scanner électrique qu’elle avait récupéré il y a quelques mois.

« Ton bazar fonctionne à l’électricité, alors… Avec ceci, je peux vérifier si le signal électrique passe d’un circuit à un autre en calculant les ampères. »

La jeune femme posa son scanner, qui disposait de deux pinces, et posa une pince sur un câble, puis sur un autre câble. L’appareil de mesure comprenait un cadran avec une aiguille, et émit un signal strident, tandis que l’aiguille s’envola vers la droite, indiquant que le courant passait bien. Cymé s’arrêta alors là, et attrapa ensuite une feuille, un stylo, et traça un schéma du fusil, puis commença à noter dessus ses mesures. Quand elle était dans son travail, la jeune femme en oubliait tout le reste. Si la plupart de ses sœurs adoraient se battre, tuer, se repaître du sang de leurs ennemis, Cymé, elle, était une passionnée. Elle adorait bricoler, mener ses propres expériences, ses propres recherches. Au sein de la Horde, elle était une métallurgiste rare, et un véritable cadeau de la Déesse.

Cymé continua donc ses tests d’ampérage. Faute de pouvoir ouvrir la coque, elle avait trouvé un autre clapet de sécurité, et examinait chaque câble.

« Il n’y a pas de courant sur plusieurs câbles, ça vient peut-être de là… »

Elle pouvait aussi se tromper de câbles, mais ceux-ci étaient numérotés, ce qui facilitait fortement le repérage. C’était indéniablement de la belle mécanique.

« Ton arme a dû avoir un choc, non ? Je me demande s’il ne s’agit pas d’un court-circuit, peut-être un microprocesseur qui a grillé… Tu ne m’as pas dit ce qui se passait exactement avec ton arme. Est-ce qu’elle a du mal à utiliser ses fonctions secondaires ? Et est-ce que tu as un manuel, un guide, ou quelque chose du genre ? »

La documentation technique représentait pour Cymé ce que la Bible était à un Chrétien : un phare dans l’horizon.

Analyser les circuits internes de l’arme est comme tenter de décoder un programme binaire informatique; d’une complexité qui dépasse l’entendement du commun homme ou plutôt de la femme commune. Kim était entraînée à devenir une soldate avec une éducation respectable en termes de science et de technologie. Mais une arme expérimentale demande des heures ou des jours à bien étudier chaque puce chaque câble et chaque module avant de bien comprendre son fonctionnement global.  Alors ce réseau complexe d’artères électriques et électroniques la dépasse de loin ainsi que l’amazone loin de sa zone de confort.

D’un premier coup d’œil, Kim commence à saisir que chaque compartiments canalise et convertisse son électricité en l’attaque désirée. Elle découvre sa propre arme aux côtés de Cymé aussi perplexe devant la tâche ardue proposée par une nouvelle venue. Outre une caresse subtile sur une épaule en guise d’encouragement, la brunette se réserve de commentaires et observe l’amazone usée d’un appareil de mesure des ampères. Kim admire ses courbes aguicheuses et la souplesse de ce jeune corps. Il devient difficile de rester sage comme une image si toutes les femmes de la Horde lui ressemblent. Le commentaire de Cymé à la fin de ses tests réveille la brunette de sa torpeur éveillée.

- Cette arme est unique. Pas de plan, ni de manuel, juste un atout pour me battre sans abuser de mes propres pouvoirs. Pour le choc, oui j’ai affrontée un magicien et mon arme a reçu toute une douche hier soir.

La pluie est un facteur important dans le court-circuit et l’endommagement d’armes et appareils électroniques sensibles à toute présence liquide. Un mauvais angle aurait permis aux gouttes d’entrer et de bousiller un microprocesseur. C’est d’ailleurs une de ces petites pièces qui attire l’attention des deux femmes. Kim point celui le plus centré et explore le contour de son doigt pour soudainement découvrir un clip et retirer la pièce avec aisance. En-dessous se trouve un petit trou circulaire où une bille serait aisément insérer à la place du processeur. Mais Kim eut l’idée d’y placer son doigt un instant.

- Éloigne-toi de l’arme pour un moment.

Kim charge le doigt d’un courant électrique, démontrant son pouvoir sans cachette à la métallurgiste. Quand elle envoie un flux dans l’un des câbles, sa lame en tungstène sortit d’une ouverture fine et élancée cachée sous la face frontale du Mark II. Mais une fois le flux coupé par la brunette, la lame resta sortie et l’arme de nouveau silencieuse.

- Je vois…il me faut un nouveau catalyseur ou bien un lien direct entre mes doigts et le cœur du trou circulaire. Le pire qui peut arriver est beaucoup de taxation de mon pouvoir en combat réel. Si jamais j’en abuse je m’écroule d’épuisement.

Au moins, elle peut offrir une alternative à la métallurgiste  dépourvue d’une documentation formelle. L’espace d’un instant, Kim se souvient de ses bracelets eux aussi abîmés par la pluie et son combat difficile de la veille. Mais après considération, elle laisse à Cymé une tâche à la fois afin de ne pas monopoliser son temps et énergie au détriment de la Horde. Elle caresse ses bracelets et détourne ses yeux de ceux-ci.

- Je rencontrerai le conseil ce soir pour la prochaine étape de mon insertion dans la Horde. J’espère pouvoir me faire pardonner de la reine et regagner son respect en temps voulu. Peut-être auras-tu besoin de travailler seule et en paix ?

Cymé était vraiment dépassée face à cette mécanique infernale. Elle avait obtenu plusieurs éléments de réponse, et laissa ensuite Kim examiner le reste. Celle-ci indiquait qu’un catalyseur avait sûrement grillé. La Horde disposait de réserves de stockage, un véritable bric-à-brac, mais, honnêtement, vu la technologie très avancée de cette arme, Cymé doutait de pouvoir trouver un instrument de ce type.

« Je te conduirai à nos réserves, mais je ne crois pas disposer d’une technologie de cette nature. »

Ou peut-être différentes pièces détachées qui permettraient de fabriquer un nouveau catalyseur ? En tout cas, Kim parla d’autre chose, en évoquant la réunion à venir, et en espérant que la Reine puisse lui pardonner. Cymé sourit doucement, et caressa alors la joue de Kim, l’amenant ainsi doucement à regarder son visage. Cymé était une Amazone particulière. Elle était une métallurgiste, elle ne se battait pas. Ce faisant, elle n’appartenait pas à ces Amazones fortes et intrépides, mais se montrait au contraire plutôt douce et calme, compatissante et compréhensive.

Cymé sourit encore, et déposa alors un bref baiser sur les lèvres de Kim.

« Je dois admettre que tu as fait fort pour ta première journée. Critiquer la Princesse Sélène, sans même la connaître… En face de la Reine ! D’aucuns pourraient juste dire que tu es suicidaire. »

Avec le recul, il semblait difficile de comprendre pourquoi Kim avait choisi de faire ça, de se lancer dans cette comparaison hasardeuse avec la fille d’Andromaque. Car il était de notoriété publique qu’Andromaque aimait beaucoup sa fille.

« Le seul conseil que je peux te donner, c’est… De ne pas parler de sa fille. La Reine n’est fort heureusement pas susceptible, et je suis sûre que cet incident n’entachera pas tes chances de rejoindre la Horde… Juste celles de figurer dans son lit. »

Sur ce dernier point, Cymé ne pouvait effectivement rien promettre.

« Ceci étant dit, je gage que tu trouveras bien d’autres Amazones, nous formons une très grande famille ici… »

C’était une chose que Kim avait peut-être déjà pu constater.

Le Mark II est loin de la réhabilitation complète. Même avec les modifications secondaires et temporaires plus aisées à discerner pour une non-professionnelle de cet armement de haute technologie, Kim comprend que dans les jours ou semaines à suivre la maîtrise des armes de la Horde seraient une inévitable alternative à accepter, à adopter en tant que nouvelle recrue. Même la perspective de piocher dans des réserves n’induit aucun sentiment d’accomplissement. Un catalyseur de la forme d’une bille, ça ne se voit pas partout. Kim commence à soupire, à accepter ce résultat peu satisfaisant au premier abord.

C’est avec l’attention de Cymé que la demoiselle découvre l’autre visage de la Horde; les femmes plus axées sur la douceur et la compréhension. Guerrières et travailleuses sont comme les deux faces d’une pièce qui ne peuvent vivre sans l’autre. Pouvoir sentir une douceur et une compassion féminines offre un réconfort que la recrue avait de besoin. C’est avec affection mais sans luxure que sa réponse est un baiser pour la belle métallurgiste. Kim choisit de baisser sa garde, un autre cadeau pour celle lui offrant soutien physique et moral même sans qu’elles se connaissent en profondeur.

- J’ai fait preuve d’inattention. Je voulais plus questionner l’absence que l’éducation de Sélène. Je me suis mal exprimée mais je pense avoir été imbu d’assurance, comme si j’étais une femme invincible.

Son bras se tend, passe alentour des courbes de la métallurgiste dans une étreinte fraternelle. Kim se sent mieux après cette confession, admettre son tort et faire en sorte de mieux choisir ses mots. Elle le fait avec Cymé dont elle caresse la joue en retour avant de prendre un recul. Son sourire coquin et son gloussement détend une atmosphère renfermée et riche en chaleur.

- Donc, je te propose de redonner un coup de jeune à la coque de l’arme, de remettre les circuits les plus familiers à neuf. Avec assez de temps, je ne dirais pas à non à te voir remplacer ma lame avec une de ta création.

Elle sourit par son résumé des tâches à accomplir. Entre les mains de Cymé, son arme est entre de bonnes mains. Une confiance grandit pour cette charmante amazone dont elle lui fait un clin d’œil avant de se tourner vers la sortie. Le dernier commentaire donne une idée à Kim alors que la journée avance. Une inspection de son corps lui rappelle sa mésaventure et un détail lui saute aux yeux.

- Je dois prendre un bain ! Je ne compte pas me présenter au conseil sale et sentant la mauvaise herbe. Dit-moi juste où aller et te promets de revenir te voir un jour prochain.

Les mots avaient leur importance ici. C’est ce que Cymé expliqua à Kim quand elle lui indiqua n’avoir pas voulu remettre en cause l’éducation de la Princesse.

« Notre peuple est de tradition orale. Tu dois mesurer tes mots, Kim, c’est important. Ici, on n’insulte pas sans conséquence. Le respect mutuel est la base de la vie ici. Nous sommes toutes des sœurs quand on devient Amazone, et cela implique quelques règles, notamment choisir scrupuleusement ses mots. »

L’honneur était une notion centrale au sein de la Horde. La mort était d’ailleurs préférable au sentiment de déshonneur, et les rares Amazones bannies préféraient souvent se suicider, plutôt que de vivre sous le poids de la honte et de l’infamie. C’était aussi pour ça que la Horde hésitait toujours à former des Amazones adultes. Des femmes venant des autres sociétés n’avaient pas suivi l’éducation très stricte des Amazones, une éducation fondée sur le respect, sur l’honneur. C’était quelque chose qu’il était difficile d’apprendre à des têtes déjà pleines. Est-ce que Kim apprendrait cela au cours de sa formation ? Cymé n’en savait rien, mais elle l’espérait.

La jeune femme proposa qu’elle répare et customise un peu son arme, sans trop s’attaquer à la partie électronique, laquelle dépassait effectivement les modestes compétences de Cymé.

« Je vais voir ce que je peux faire pour la coque, mais, pour les circuits… Enfin, de manière générale, la partie électronique me dépasse un peu. Je peux refaire des soudures, remettre des câbles, mais j’ai peur que ton arme contienne des composants que je n’ai encore jamais vu jusqu’ici. »

Cymé était suffisamment honnête pour reconnaître ses limites, mais elle était prête à faire de son mieux là-dessus. Kim demanda ensuite où elle pouvait se laver.

« La Horde se pose toujours près d’un point d’eau. Le lac est vers l’est. Quand tu sors de ma caravane, tu prends sur la droite, et tu verras le lac. Demande aux enfants de te conduire, au pire. »

Kim allait repartir, mais, juste avant, Cymé l’attrapa par le poignet… Et l’embrassa doucement. Un contact bref et rapide, où Kim put sentir les délicieuses lèvres de Cymé. La jeune Amazone rompit ensuite le contact, avant de lui sourire brièvement.

« Allez, file d’ici, ma jolie. »

D’autres femmes ont probablement connues un sort peu enviable ou un rejet définitif pour la même erreur que Kim a faite avec la reine. Mais elle est encore dans la Horde en attente de sa rencontre avec un conseil qu’elle doit convaincre de ses origines et raisons pour rester parmi ces demoiselles au caractère trempé et au cœur passionné. Sagement, la nouvelle arrivante retient la leçon et remercie Cymé d’un doux câlin. Une main lui caresse le bas de la nuque. Sa requête pour le renouveau de son arme ne requiert que les parties les plus adaptées aux compétences de l’amazone, laissant à la chance le soin d’éviter le pire pour les circuits complexes. Kim a bien réussi à la réanimer d’un choc électrique après tout.

- T’inquiète, je préfère cette arme réparer graduellement plutôt qu’inopérante à tout jamais. Sois sage en sa compagnie.

Kim répond au baiser d’un doux contact avec les lèvres pulpeuses de son amie. La brunette se gratte la tête et lâche un gloussement coquin avant de se retourner. Elle est ravie qu’un de ses problèmes soit bientôt réglé. En tournant vers la droite, son regard se porte sur ses bracelets argentés. Un oubli de sa part mais dont le sujet des circuits risque de rendre Cymé plus perturbé et anxieuse dans son travail. Jusqu’au moment où elle compte reprendre contact avec Vector Industries Kim gardera le silence radio.

La recrue marche vers un horizon où elle discerne une étendue aqueuse d’un bleu azur formant un bassin d’eau potable et fraîche. Les pluies diluviennes comme celle de la nuit dernière permettent de remplir le réservoir naturel et donner source de vie et de confort à la Horde. Kim suit silencieusement un petit groupe de gamines enthousiastes bifurquant vers un coin spécifique du lac. Mais où on regarde, les amazones sont là à prendre leur bain d’après-midi à la lumière du jour. La plupart semble préférer le bain nocturne mais chacun son choix plus le risque encouru. La brunette s’arrête un moment pour admirer le portrait de Nirvana; Impossible de voir un tel rassemblement de femmes unies par le respect et l’amour à se laver mutuellement sans aucune forme de pudeur comme dans les mondes civilisées. Disciplinée, son érection se gère et conserve une bosse modeste dans son sous-vêtement servant de tenue. Toutefois, elle craint de craquer si son attention se perd sur les premières demoiselles voyant la nouvelle se rapprocher du lac.

Kim sourit en douceur et déglutit en observant l’organisation de l’espace.  Les différentes tranches d’âge conservent leur espace privé tandis qu’une zone permet à toutes de se retrouver. Une envie lui trotte à l’esprit. Aussi ouverte soit-elle, la jeune femme marche vers la section centrale où un œil attentif lui permet de trouver les amazones vétérans de la Horde. Ces femmes matures dans tous les sens du terme prennent un repos bien mérité pour leurs loyaux services. Kim ne peut s’empêcher de les aborder d’un hochement de tête poli. Son corps est marqué par les traces de sueur, de boue et de brindilles venant de la forêt.

- Puis-je me joindre à vous ? Pardonnez mon audace mais la différence d’âge ne me pose aucun problème.

Le lac offrait une vue assez paradisiaque. Une magnifique étendue d’eau au flanc d’une cascade émanant de la montagne. La Horde s’était installée dans une grande vallée, et le lac était déjà bien rempli. Des femmes nues s’y épanouissaient, lavant les enfants, ou se lavant entre elles. Même en étant un peuple nomade, la Horde accordait à l’hygiène une grande importance. La maladie représentait le pire ennemi de la Horde, plus dangereux encore que les seigneurs terriens les chassant, ou que la guerre. Les épidémies de peste étaient un véritable cauchemar pour les Amazones, le signe que la Déesse-Mère venait les punir. Les précédentes Reines avaient donc édicté, pour le bien de la Horde, des règles strictes relatives à l’hygiène, imposant de se laver régulièrement. Point de bataille, point d’entraînement ici, simplement des femmes musclées et belles en train de se prélasser dans l’eau. À voir leurs seins humides, leurs corps recouverts d’eau, une érection pouvait assez facilement venir.

Kim se mélangea au groupe, et s’avança lentement. Elle nota rapidement que le lac était réparti en plusieurs « sections ». Une petite île se trouvait au milieu, où quelques enfants jouaient, tandis que les femmes affectées à leur surveillance se reposaient. Preuve que la Horde n’était pas remplie que de tueuses psychotiques, certaines étaient tout simplement en train de bronzer. Et, très discrètement, autour de rochers sur les côtés ou près de la cascade au fond, des Amazones guerrières pénétraient longuement des concubines, les besognant dans l’eau, soupirant lentement, écrasant leurs corps voluptueux et musclés contre elles.

La belle Kim, en se rapprochant, croisa ainsi une nouvelle Amazone, répondant au doux nom de Nyala. Elle avait une longue chevelure brune descendant jusque dans l’eau, à hauteur de ses fesses, et se retourna vers Kim quand celle-ci lui parla.

« Bonjour, étrangère. Tu dois être celle que mes sœurs ont retrouvé en patrouillant tantôt, non ? »

Nyala avait aussi ses sources, même si elle semblait moins informée que Cymé. Un sourire désarçonnant accompagna sa phrase, suivi d’un regard intense émanant de ses yeux. Elle semblait totalement nue, et on pouvait voir un tatouage en forme de dragon ressortir depuis son ventre. Son sexe disparaissait dans l’eau, et sa main caressa le visage de Kim. Elle se pencha ensuite vers elle, et l’embrassa tendrement. Kim put ainsi constater que Nyala ne portait pas non plus de maillot… Tandis que celle-ci sourit en sentant une agréable bosse, un renflement bien connu contre ses cuisses en se rapprochant ainsi de Kim.

Faisant preuve de l’hospitalité légendaire des Amazones, elle alla l’embrasser tendrement, pressant chaudement son corps contre le sien. C’était un contact très agréable, qui dura encore de nombreuses secondes. La bouche de Nyala était doucereuse au possible, et, quand celle-ci rompit le baiser, elle sourit à la jeune femme.

« Visiblement, le contact avec notre Reine t’a encore laissé quelques traces physiques, hein ? Ma pauvre chérie… »

Nyala glissa ensuite sa main sous l’eau, puis sous la culotte de Kim, et caressa doucement son sexe, venant la masturber tendrement, tout en restant lovée contre elle, se montrant bien plus directe que Cymé…

Kim plonge son corps souillé par la saleté dans l’eau pur et clair du lac. Elle se frotte la peau sous la surface et sent la dérangeante présence des brindilles et de la boue se décoller avec aisance. Avec détente elle observe les alentours, cette vision plus rapprochée de la vie commune de la Horde lors du bain en groupe. Voir ces femmes se prélasser ou s’adonner aux plaisirs de la chaire la fait couler entièrement sous l’eau pour refroidir ses esprits et purifier sa tête et son visage. La remontée vers la surface introduit la nouvelle venue à une présence quasi angélique. Clignant ses yeux pour repousser les gouttelettes embrouillant sa vision, la lueur du soleil sur l’eau et la longue chevelure brune ébloui la brunette aux cheveux plus courts. Elle est étonnée par cette volonté à venir à sa rencontre après l’embarrassante conclusion en compagnie de la reine.

- En effet, c’est moi. J’attends ma rencontre avec le conseil. Ma présence au sein de la Horde exige que je leur raconte tout.

Sans pouvoir reprendre une respiration ses lèvres se posent sur la bouche sulfureuse de la concubine. Sa main se promène sans hésitation sur le magnifique tatouage de dragon sur le ventre fin et plat, sentant une qualité irréprochable au toucher. Malgré la jouissance dans la tente de la reine, le sexe de Kim gonfle fièrement et se redresse, le gland de nouveau émergé et sorti de la culotte. Un bras passe derrière les courbes aguicheuses de Nyala.

- La reine est la meilleure pour éveiller des passions charnelles jusqu’à présent refoulées dans le for intérieur. Je sais qu’il n’y a rien de mal à montrer mon affection aux autres amazones.

Sa bouche revient se poser sur les siennes. L’uasienne ne souhaite plus retenir son envie alors que des femmes leur offrent un regard approbateur. Kim se sent alors plus près de la Horde, s’imprégnant et adoptant davantage de leurs mœurs en ouvrant son esprit aux attouchements de la concubine. Tête penchée, elle vient offrir ses respects au corps de la femme à travers des bises sur le cou descendant jusqu’aux seins qu’elle lèche avec douceur. Le phallus durcit et relâche une grosse goutte de cyprine tandis que l’aventurière réclame un nouveau baiser.

En tant qu’Amazone ouvrière, Nyala appartenait à une caste inférieure aux guerrières. Elle ne se battait pas, et, pour résumer grossièrement son rôle au sein de la Horde, elle était là pour satisfaire les guerrières, et pour porter leurs enfants. Un rôle ingrat, quelque peu réducteur, mais qu’elle assumait pleinement. Contrairement à des mâles goujats et cruels, les Amazones étaient des femmes passionnées, et les guerrières se faisaient toujours un point d’honneur à faire jouir leurs partenaires. Nyala avait toutefois appris à devenir une Amazone, à susciter le désir sexuel. Le viol n’existait pas entre une guerrière et une ouvrière, car Nyala se devait d’être toujours prête. D’aucuns auraient pu dire qu’elle était une simple prostituée, mais le rôle de l’ouvrière ne se résumait pas qu’à ça. Elle assurait aussi toutes les fonctions civiles, dans le but de permettre aux guerrières de se consacrer presque exclusivement au combat. Nyala avait ainsi appris à aimer le sexe, et à être une amante exceptionnelle.

Face à elle, Kim ne put donc qu’avoir une érection supplémentaire, tout en se blottissant contre Nyala. Les baisers et les caresses s’enchaînèrent, faisant doucement sourire l’Amazone.

« Oui, oui, je sens ton appétit, ma chérie… Ta soif de sexe, ce désir insatisfait qui bouillonne en toi… »

Nyala planta son regard vénéneux sur le sien, et caressa de sa main libre ses cheveux, son autre main filant s’apposer sur le fessier de Kim. Elle s’y appuya sans regret, et même sans aucune hésitation, avec, au contraire, un désir croissant et palpable. Elle l’embrassa dans la foulée sur les lèvres, un baiser qui prit rapidement un tournant très sensuel, notamment quand elle y glissa la langue. Elle se lova sensuellement contre sa partenaire, jouant de sa bouche avec la sienne, et continua à se frotter, joyeusement, langoureusement, en prenant tout le temps qu’il fallait.

La jeune Amazone appréciait le contact du corps de sa partenaire, et le baiser dura bien une bonne minute, où elle repliait sa langue pour mordiller les lèvres de Kim, démontrant par ce biais toute son expertise buccale.

« Tu as des lèvres très sucrées, Kim… Pour être honnête avec toi, il me tarde d’en savoir plus. Je n’ai pas l’obligation de coucher avec toi, mais j’ai l’envie… Et, visiblement, toi aussi, à ce que je sens. »

Elle disait cela en appuyant son bassin sur le sexe de Kim, caressant ainsi sa verge, la flattant tendrement, comme une douce incitation pour la suite.

Le système de caste reste un univers à étudier, à comprendre et à accepter. Kim aura fort à faire pour maîtriser ces connaissances et à les respecter. Heureusement pour elle la séance de bain est ce moment où toutes peuvent s’entremêler dans des rencontres et ébats torrides. D’une poigne ferme sur chaque fesse la brunette soulève Nyala hors de l’eau tiède du lac. L’instinct de l’aventurière et son envie brut lui redonne des forces physiques remarquables en compagnie de cette ravissante rousse. Elle la ramène contre le bord du lac, là où les mouvements des autres Amazones font remuer l’eau en de doux et lents remous sur leurs cuisses réunies. Sa langue enlace celle plus talentueuse et apprend de la meilleure sur comment agiter cet élément crucial durant un rapport charnel.

- Quand est-il de toi ? Est-ce ton habitude de clamer une séance avec les nouvelles recrues ? Ce désir qui guide ton corps et ton esprit…tu aurais pu choisir n’importe quelles guerrières.

Loin d’être déçue du choix de Nyala, elle se trouve trop chanceuse de tomber sur une partenaire consentante après sa faute avec la reine. Mais Kim savait comment lâcher prise sur ses expériences antérieures alors qu’elle suce la mamelle droite de l’ouvrière.  Ses mains entreprenantes ouvrent alors la voie vers la source du désir saphique en la forme d’une pêche gorgée de nectar dont l’entrée est épanouie comme une fleur. La verge gonflée et palpitante s’insère dans le sexe de l’ouvrière qu’elle honore d’un premier coup de bassin. Cet honneur est renouvelé via de nombreux mouvements amples de la brunette qui soupire fortement et guide les jambes de Nyala alentour de la taille de Kim.

- Comme savoir que j’aime le sexe, que j’aime l’idée de laisser des enfants derrière moi qui hériteront des meilleures qualités de mon sang ? Je doute être à posséder des ambitions aussi naturelles et universelles.

Nyala esquissa un léger sourire devant les doutes de Kim, et frotta son nez contre le sien à nouveau :

« Je peux séduire et proposer mes services à une Amazone, mais jamais la forcer. Ce sont les guerrières qui décident. Et, quand on veut vivre ici, il faut être là pour s’offrir à elles quand elles le souhaitent. »

Dans cette société de castes, toute ouvrière se refusant à une guerrière commettrait un crime susceptible d’exclusion. Les ouvrières étaient donc formées pour aimer le sexe, et Nyala était une très bonne élève. Elle embrassa à nouveau Kim, tout en sentant sa verge se redresser. Un membre chaud et veineux qui avait très envie de s’enfoncer dans quelqu’un. Un chibre que la Reine avait touché de ses doigts, de sa bouche, peut-être… L’idée excitait Nyala, qui se sentit basculée en arrière. Elle heurta un sac de couchage déployé sur le sol, et releva ses jambes, les enroulant autour de la taille de Kim, tout en abattant sur elles une couverture, dissimulant ainsi leurs danses aux regards. N’importe quelle Amazone pouvait passer par là et les voir, et Nyala soupira longuement en sentant la verge de Kim s’enfoncer en elle.

Nyala esquissa un long soupir, et sa main se crispa sur les cheveux de sa partenaire.

« C’est comme ça que nous faisons l’amour, Kim… Hmmm… Il y a des espaces plus privés, bien sûr, mais… C’est comme ça qu’on le fait. »

Le sexe n’était pas tabou au sein des Amazones. Elles n’avaient pas été éduquées dans la culture du péché originel, de la nécessité de se couvrir et de faire l’amour discrètement. Kim pouvait entendre des bruits de pas autour d’elle, des sourires parfois amusés, mais cette scène ne surprenait personne. Le sexe était un élan du corps naturellement admis au sein de la Horde, et Nyala gémit encore, plus longuement, sentant la verge de sa partenaire remuer plus profondément en elle.

« Là, là… Baise-moi plus fort, Kim, hmmm… »

De sa main, Nyala griffait son cou, et, de l’autre, pinçait son cul. Elle gémissait de plaisir, se laissant petit à petit aller à ce plaisir exquis.

« Tout être vivant aspire à laisser une trace de lui, à ne pas disparaître dans l’oubli, à vaincre la Mort… Tu enfanteras si tu es une Amazone, Kim… Mais rien ne te force à éduquer ton enfant. Ici, nous sommes toutes les mères des jeunes Amazones, ce sont les règles, hmm… »

On trouverait donc toujours quelqu’un pour supplanter les carences affectives d’une Amazone. Le système n’était pas idéal, mais il tenait bon. Et, de toute manière, Nyala ne connaissait aucun système sociétal qui soit parfait !

Nyala s’unissait avec plaisir. Kim était une bonne partenaire, et, malgré ce faux-départ avec la Reine, Nyala restait très confiante. Kim avait le potentiel de devenir une Amazone, et assurément la volonté. Vivre au sein de la Horde, ce n’était pas une sinécure. Les conditions de vie étaient rugueuses, on se battait férocement contre de rudes monstres, contre des envahisseurs sauvages, contre des hordes de barbares, contre des seigneurs locaux refusant de voir une horde passer sur leur terrain… Sans parler des tempêtes, des rudes conditions climatiques, des conditions de vie difficiles… Mais, parallèlement, il existait une véritable unité, une véritable famille. Cela entraînait bien quelques compensations.

« Hmmm… Oh bordel… »

Couchée sur elle, Kim la prenait sensuellement, et les mains de Nyala glissèrent sur son corps. Elle serra sa nuque, et son autre main glissa sur ses fesses. Elle palpa son postérieur sans vergogne, gémissant une nouvelle fois, se tortillant longuement sur place. Oh, que c’était bon ! Sentir ce membre remuer en elle, sentir cette femme la pénétrer longuement, langoureusement… Elles s’embrassèrent longuement, leurs langues jouant ensemble. Elle entendait Kim grogner entre chaque baiser, reprenant ses efforts. Nyala avait un corps généreux, une beauté sauvage à la peau d’ébène. Difficile de résister à son charme, et Kim se laissait bercer.

Leur coït durait de longues minutes. Personne n’était vraiment pressé, et Nyala la laissait faire, gémissant avec elle, tout en mouillant joyeusement.

« K-Kim… »

C’est bien dans ces circonstances que la femme finit par jouir, s’abandonnant avec plaisir au délice suprême, tout en sentant la jouissance envahir son corps. Kim s’abandonna avec plaisir à son tour.

« Oh, que c’était bon… »

Nyala reprenait lentement ses esprits, papillonnant des yeux, et sourit devant la réflexion de Kim, la caressant doucement dans le dos.

« J’en suis ravie, Kim… Je pense sincèrement que tu feras une bonne Amazone, oui… »

Mais, après, ce n’était que l’avis de Nyala…

Très rarement avait-elle ressentie un coït aussi long et sensuel. Restreinte dans cet espace minuscule qu’était la cape de pudeur isolant leurs corps de la vue des curieuses, elle donne de légers coups du bassin pour accompagner sa jouissance. Les jets sortent en plusieurs expulsions faibles mais assez rapides jusqu’à atteindre le cœur de l’utérus. Lim pouvait râler de bien-être et garder une emprise délicate sur sa partenaire. Elle sera la mère d’une fille, d’une amazone élevée par la Horde comme toutes les femmes présentes en ce magnifique lieu. Un souffle paisible passe sur la nuque de Nyala, la brunette se retirant de la fente trempée de leurs fluides d’amour. Ses bras bien forts soulèvent la dulcinée jusqu’à ce que la longue chevelure de braise s’écoule sur l’herbe humide.

- Il me restera à faire mes preuves et survivre au conseil d’ici peu. Mais je sais que vous êtes plusieurs à m’appuyer et cela me donnera des forces.

Le drap tombe, leurs corps en sueur retournant dans l’eau pure et claire du lac. Dans cet élan de passion crue, elles en avaient oublié la raison de leur présence, laissant Kim sentir de ce léger parfum de bois et de feuillu. De sa propre main elle verse l’eau sur l’amazone, nettoyant les gouttes de sueur pour une peau rafraîchie. La paume descend et frotte l’extérieur de la fleur intime dont elle nettoie les pétales de cette couche de semence. Une fois satisfaite de son initiative, la brune plonge dans l’eau et retourne se laver de la tête au pied. Sa queue se radoucit, lui permettant de ressortir avec un corps de nouveau propre.

- Je vais me trouver une tenue et aller de l’avant. J’espère te revoir avec un ventre bien rond.

Un baiser savoureux rompt cette interaction positive avec l’ouvrière de la Horde. Kim Uzuki se tourne alors vers le camp, nue, cherchant un minimum pour se couvrir face aux plus importantes femmes de la communauté. Elle tombe sur une autre femme ouvrière plus âgée que Nyala. Cette dernière offre un bikini de chanvre et d’osier dont la nouvelle venue, moins pudique, enfile avec joie. Elle passe le reste de l’après-midi avec cette amazone pour un petit repas agréable. Kim soupire chaleureusement, une expression pointant vers le sol alors qu’elle se perd dans cet instant de réconfort proche du sédentarisme. Sous la lumière du crépuscule, elle se laisse guider vers le lieu de la rencontre. Elle pense à la tente principale où la reine séjourne. Elle et convaincue que les autres amazones pourront être spectatrices de la scène. D’un petit remaniement de ses mèches de cheveux, Kim entre et se tient face au conseil tout de suite après un hochement poli de la tête vers la reine Andromaque.

Nyala évita d’indiquer à Kim que cette séance ne donnerait pas lieu à une grossesse. Car, même si Kim était en probation, elle n’était pas encore une Amazone, et les règles étaient claires. Une Amazone ouvrière ne pouvait porter l’enfant que d’une Amazone guerrière, de manière à préserver la pureté des Amazones. Elle sentit donc Kim jouir en elle, et, après quelques instants, la jeune femme alla se nettoyer. Elle prit un bain rapide, et Nyala l’observa, restant couchée pendant longtemps. Kim reprit ensuite ses esprits, et récupéra un bikini léger et seyant.

La journée se passa ensuite sans incident. La Horde bivouaquait, et reprendrait dès le lendemain sa longue marche. Le peuple n’était pas sédentaire, et explorait Terra en se concentrant autour des Terres Centrales. Depuis la Chute et l’effondrement de l’Eld, ces régions étaient devenues sauvages, très dangereuses, et les Amazones trouvaient assez facilement du travail, ou de quoi s’entraîner.

Kim put ainsi apprendre, auprès des autres Amazones, que le peuple était plutôt bien organisé, avec un fonctionnement archaïque, mais fonctionnel. Le soir, le Conseil finit par se réunir. Kim avait pu voir entre-temps les forges et les ateliers des Amazones, des caravanes et des tentes que les Amazones commençaient à ranger. Des forges provisoires s’installaient, et les tisserands travaillaient le cuir des animaux que les chasseuses ramenaient, formant ainsi des côtes de maille. Certaines Amazones utilisaient également la soie d’araignée pour tisser des armures légères et redoutables. Il y avait là tout un savoir-faire artisanal, tout un sens de l’économie et l’optimisation de ressources.

Quand le crépuscule vint, le Conseil se réunit dans la tente centrale, et des guerrières vinrent chercher Kim. Il n’y avait pas encore de cérémonie, car, si Kim acceptait de devenir une Amazone, elle allait suivre une formation.

« Le Conseil souhaite t’entendre, Kim, suis-nous. »

Celle-ci avait pu constater enfin que les tatouages amazones étaient des signes rupestres et rituels, comme des sortes de runes magiques que les Amazones se tatouaient sur le corps. Le Conseil se réunissait dans la grande hutte où Kim avait tantôt couché avec Andromaque.

Une table semi-circulaire lui faisait face, avec plusieurs Amazones. Au centre, Andromaque dominait l’assemblée, et quelques Amazones à la chevelure grisonnante se tenaient également là.

« Bonsoir, Kim. Comme convenu, j’ai convoqué le Conseil dans une session extraordinaire dans le but de savoir si tu es apte et volontaire à suivre la formation des Amazones. »

À côté d’elle, Mythilène, la puissante Chamane de la Horde, se racla la gorge, et poursuivit :

« Si tu acceptes, tu suivras une formation auprès d’une Amazone aguerrie, aux termes de laquelle un rituel fera de toi une Amazone. Je dois admettre que tu es assez âgée pour suivre cette formation, mais tu sembles avoir malgré toutes les qualités requises. Ceci étant dit, tu dois savoir que rejoindre la Horde n’est pas un engagement à prendre à la légère. C’est un choix irrévocable, et tu ne pourras plus revenir dessus, sous peine de te rendre coupable de crime de haute trahison à l’égard de notre peuple. »

Mythilène adoptait un ton sérieux, grave, de manière à ce que Kim comprenne et mesure bien toute la portée de son engagement.

« As-tu des questions ? »