The Multiversity

Mon jeu d'actrice a fonctionné, elle n'a pas compris tout de suite que je suis toujours Shehtra, et pas une meuf qui s'est téléportée au mauvais endroit au mauvais moment. Evidemment, j'ai vite mis fin à mon jeu d'actrice, j'ai préféré ne pas entretenir cette confusion.

Mais bref, elle termine sa douche, elle se sèche comme elle peut et elle se rhabille pendant que je parle. Du coup elle met des vêtements amples, et j'aurais fait la même chose à sa place. D'ailleurs, elle me donne la bouteille d'un liquide vert fluo. Apparemment c'est une boisson très énergisante. Je perds rien à le prendre, je suppose, alors j'accepte et commence à en boire. Bon, le goût est… vraiment chelou. Mais je suppose qu'à force, tu t'y fais.

Bon, en gros, elle s'en bat la race du fait que je viens d'un autre monde, c'est la même chose que si on lui disait qu'on vient d'un autre pays, vu qu'elle ne connait qu'une région. Bon, je vais pas en dire plus, ça sert à rien.

Hmm... alors Madame Lissandre est impatiente. Un peu comme les Yakuza, cela dit. Et elle est encore plus impatiente depuis qu'elle a le Complexe en tête. Wow ! Bon, j'ai de toute façon commencé à avoir la mission en tête, je vais pas non plus lui trahir sa confiance.

Du coup, elle a bien deviné le plan. Ouais, je vais faire l'espionne aux mille visages et multiplier les contacts. De toute façon, j'ai clairement dit à Madame Lissandre que je peux tenir quelques jours sans tuer la nuit, donc c'est gérable. Un gang à se débarrasser ? Ah bah c'est dans mes cordes. Et ouais, je peux nourrir Madame Lissandre d'infos. Je souris avec confiance, après avoir bu sa boisson.

"J'en suis capable !"

J'ai pas trop le temps de m'étendre quand elle me tend le bras et montre ses lames... je crois qu'elle sous-entend la question suivante : ça te dirait une modification technologique ? Bon, on est dans un monde cyberpunk... mais disons que je peux pas m'empêcher d'avoir mon éthique de Terrienne qui dit "ouais, le transhumanisme, ça craint". Il y a des cas où après avoir été réparé, un type s'est posé plus d'une question sur son propre corps, donc compliqué.

"Et pour les modifications… c'est encore trop demandé pour moi. Un appareil dissimulé me suffit largement. Ouais, c'est pas tout à fait faux si tu me disais que je suis de la vieille école."

De toute façon, quand bien même, de quoi j'aurais besoin, avec tous mes pouvoirs ? D'une bouée intégrée ? Cela dit, c'est ma principale faiblesse, les étendues d'eau, donc bon.

Oh mais je sais qu'il y a pas de mal ! De toute façon, j'ai pas fait la vieille aigrie genre "ah les jeunes et la technologie, hein !". Stratégie, politique, magouilles se passent dans le dématérialisé, et là-dessus c'est pas différent d'Internet. De toute façon Internet a été créé par des militaires américains, donc bon. Du coup ouais, faire l'ancienne n'est pas un problème.

Du coup, elle se fait une petite maintenance, ce qui est normal. Pas envie de se retrouver avec l'arme intégrée émoussée, donc je peux limite en profiter pour aiguiser mon ciseau. Du coup, petit scénario. Différents visages et personnalités qu'elle aurait envie de regarder ? Pas de problème.

Donc, premier scénario : ambiance casino de luxe. Bon, le marketing a compris un truc : on agit de manière plus primitive quand on a devant nous une personne très attirante, donc autant jouer le jeu et prendre une personnalité. Mon corps rougit pour commencer à changer d'apparence, et de taille, et disons que je préfère la jouer exubérante, et elle le voit.

"Maleena Edimbourgh, fille de la dirigeante d'un studio de production et de distribution. Je prends plaisir à jouer de mes charmes, et je sais que quand on a une adversaire alléchante, on a plus tendance à prendre des risques inconsidérés, et donc à se tromper. Et ça, même si je sais que je suis loin d'être la seule à le faire, je vais en jouer jusqu'au bout, tout en gardant la tête froide."

Je lui fais un clin d'œil. Je ne sais pas si elle y est sensible, mais je montre juste que même sans être la plus stratège des joueuses de poker, je peux profiter d'un avantage certain, et je montre une partie du caractère de Maleena : elle est une femme qui ose pour en tirer le meilleur profit.


Dans les cuisines, c'est une bonne question. Là, pour moi ça va être plus quelconque. Mon corps se met à changer à nouveau, pour prendre une apparence plus normale, avec son tablier. Cette fois, quoi de mieux qu'un physique où on ne remarque peut-être pas qu'on est là pour faire diversion. Je me mets en position de soubrette, mais juste parce que je suis Japonaise dans le sang, surtout si c'est pour être dans le rôle.

"Je m'appelle Amoyami Juria, et je suis cuisinière de métier. Je travaille dans plusieurs restaurants à mi-temps, pour être sûre de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille tout en m'occupant de mes enfants."

Pour me mêler aux autres employées, je prends un visage qui ne paie pas de mine. Baby Oni sent que je la joue un peu discrète, et j'ai même expliqué le pourquoi je suis parfois là et parfois absente : le job à mi-temps. C'est courant sur Terre, après tout, je ne vois pas en quoi ça l'est pas à Uatis.


Et enfin, exercice dans les piscines : je la joue nageuse ou perverse ? Perso, je me dis que quand on est dans une salle de sport, c'est pas vraiment pour faire la perverse, mais c'est toujours possible que la sportive soit elle-même un peu perverse. Alors je vais passer à une femme aux petits seins, en fait de sorte à ce que son hydrodynamisme soit assez positive. Par contre, ça ne veut pas dire qu'elle n'en profite pas pour pour reluquer un peu. Du coup, changement d'apparence pour une sportive. En tout cas, je lu fais un salut genre plus amical et énergique.

"Hey ! Je suis An Mila ! Je ne suis pas une sportive de haut niveau, mais j'entretiens ma forme avec la natation, en plus d'aimer parler avec d'autres lorsque je suis en pause. Ca ne m'empêche pas de profiter de quelques belles vue de mes consœurs, par contre. C'est très joli, les fesses."

Une petite blague sur une petite perversion. Après, pour ces trois-là, je les ai absorbées car elles étaient mourantes, donc j'ai préféré leur donner une nouvelle vie, comme Juba.

Baby Oni est complètement convaincue. Bon, elle sait pas que c'étaient des vraies personnes qui étaient devant elles, d'où ce background aussi développé, mais je dirai pas grand-chose. En tout cas, l'infiltration va être parfaite, je pense. Par contre, j'ai pas prévu que je vais devoir utiliser ces trois femmes pour l'infiltration. Ah bah pourquoi pas ! Chaque histoire va progresser chaque jour qui passe. Je vais donc changer de personnage chaque jour, en prenant soin de regarder où se trouvent les caméras, histoire de savoir où je pourrais changer.

Donc chacune va avoir entrer en contact avec une personne : Maleena la riche séductrice, Juria la modeste cuisinière, et An la sportive survoltée. Du coup je dois tisser de la toile, un véritable réseau arachnéen.

C'est là que j'entends le mot "pokémon", ce qui me fait agir. J'ouvre grands les yeux. Les pokémons, ici ? Autant je savais que les pokémons existent, dans le Multivers il y a forcément un univers où ça existe, sans débat possible. Mais des pokémons dans un pays hautement technologique... je sais que c'est pas un mensonge. Juste, elle le dit dans le plus grand des calmes, comme si ça existait depuis toujours.

"Attends, des pokémons ?!"

Je sais ce que c'est, je le lui montre, elle le sent. Je sais même pas si tout Uatis sait ce que c'est, d'ailleurs. Mais bref, je suis prête. Je lui souris, et je montre que je suis déterminé.

"Je suis prête ! J'ai aussi hâte de m'infiltrer dans le Complexe que de découvrir les pokémons d'ici !"

Mais maintenant que j'ai l'info en tête, je crois que je commence à avoir une idée d'à quoi ressemble l'Esprit Bleu du Complexe. Ce ne serait pas une Gardevoir shiny ? Bah, je verrai assez tôt.

Entre le jour où j'ai accepté la mission et le jour où j'ai commencé à m'infiltrer, il m'a suffit que de trois jours. Le Complexe de l'Esprit Bleu recrute et il attire la curiosité, alors l'offre et la demande étaient toutes les deux élevées. Autant dire qu'en tant que Juria, il suffisait juste de montrer ce que ma cuisinière était capable de faire pour recevoir la poignée de main de la part d'une belle femme du RH… ainsi qu'un petit moment charnel. J'ai compris, c'est Uatis, le cul est tellement plus important que sur Terre. J'ai dû faire la gênée, la meuf un peu timide pour ça, parce que c'est ce que Juria est, mais elle s'est laissée faire. Aussi, en tant que Maleena et An, j'ai dû faire une réservation, et ça m'a coûté un peu. Ca va, pour Madame Lissandre, c'est pas beaucoup de thunes, je pourrais me le permettre de toute façon même quand c'est pas à sa charge. Si elle refuse de payer pour ça, pas de souci, je paie de ma poche.

Du coup, la mission d'infiltration peut vraiment commencer, et on commence par le midi, en tant que Juria.

Me voilà à entrer à 11h45 dans le restaurant qui s'appelle "L'Os du Loup". Bon, la première info que j'ai pu prendre connaissance, c'est l'organigramme général, et je me rends compte que la Gardevoir shiny existe bel et bien, mais qu'il y a aussi une Lucario et une Zoroark de Hisui. Je devrais retourner sur Terre un moment pour acheter un livre sur les pokémons et montrer à Madame Lissandre et à Baby Oni tout ce qu'elles doivent savoir. Ca ne peut que les intéresser. En tout cas, j'ai compris la ref que tellement de meufs ne l'ont pas forcément : on parle de la Lucario.

Mais bref, j'y pense, mais après un petit passage au vestiaire où je devrais mettre mon tablier, je vais dans les cuisines, et là l'ambiance est quasi militaire. On m'a prévenue, le rythme est effréné. Les sportifs font leur jogging tôt, donc hors de question de les laisser sur leur faim. Je regarde donc les autres et par conformisme, je dresse, droite comme un I, et je me penche en direction de la personne aussi respectée en criant comme les autres.

"Bonjour cheffe !"

Un peu en retard, quand même, mais en même temps c'est normal. En tant que Japonaise, je me suis déjà préparée à le faire, mais en tant que nouvelle, j'ai déjà un petit temps de retard, et ça s'entend. C'est là que je regarde son couteau de cuisine… non c'est pas un couteau, c'est une machette, à ce stade ! Je pâlis donc à vue d'oeil... enfin c'est pas exactement moi, ça me surprend plus qu'autre chose, c'est plus Juria.

"Ou-ou-ou-oui cheffe !"

Je commence à me dire que peut-être elle serait un contact de choix, à moins que je doive piocher parmi d'autres cuisinières. Bon, il y a un récapitulatif de ce qu'il faut préparer pour aujourd'hui, et une fois que c'est fait, tout le monde sait ce qu'il a à faire, et il faut le faire à pas de course. Si le repas n'a pas une qualité suffisante en temps et en heure, elles recevront une punition. Alors je m'exécute à ma place, commençant à préparer. Heureusement que l'expérience de Juria me permet de savoir quoi prendre, quoi faire, quoi cuire, etc. Là, le temps presse, pas le temps de discuter, ça se trouve on le pourra une fois que tout est préparé.


Après l'épuisante midi aux côtés de la Cheffe Mère-Grand… oh putain que j'aurais pu avoir des courbatures sans le Virus Mercer ! Passons à l'après-midi avec An. Cette fois, je pourrais avoir des courbatures, mais je saurais déjà à l'avance à quoi c'est dû. Je remarque d'ailleurs que les vestiaires sont unisexes. En même temps, c'est un pays avec que des femmes et des futas, contrairement aux bas-quartiers de Madame Lissandre. De toute façon, les baises dans les vestiaires sont pas rares du tout. Je plains les femmes de ménage, d'ailleurs.

Du coup, on passe aux vestiaires, et il y a des vestiaires individuelles et des vestiaires collectives. J'ai tout intérêt à aller dans les vestiaires collectives, même si An voudrait plutôt que ce soit individuelle. Quand on est habituée aux piscines de la Terre, je peux comprendre.

Pendant que je me déshabille pour prendre mon maillot de bain, je commence à voir une belle rousse qui me prévient qu'elle n'est pas pudique. Ah bah au Japon, la pudeur c'est juste "on ne baise pas dans l'onsen", donc si c'est juste se foutre à poil, c'est plus du bonbon pour les yeux qu'autre chose. Par ailleurs, je ris doucement à cette remarque.

"Il faut dire, tu as encore moins à cacher que moi ! Ha ha ha !"

Est-ce que ma blague c'est juste "planche à pain" ? Ah bah c'est le genre d'An, hein ! C'est pas méchant, je me dis qu'elle doit l'assumer. Mais bon, je me tourne vers Aï et lui sourit.

"Je m'appelle An Mila, enchantée ! Et oui, c'est ma première fois ici. Il paraît que les maîtresses-nageuses sont très belles, d'ailleurs."

Je les connais pas, mais de ce que j'ai entendu, elles sont deux et elles sont loin d'être repoussantes. Ce serait l'occasion de les connaître.


Après la cuisine militaire et la piscine des chaleurs, on passe à Las Vegas. Enfin c'est pas exactement Las Vegas, mais ça reste un endroit rempli de casinos et de trucs bien flashy. C'est exactement ce qu'adore Maleena. Evidemment, je me fais bien remarquer. Opulente poitrine, robe d'argent, longs cheveux gris, yeux gris, lèvres pulpeuses, boucles d'oreilles avec des joyaux. Autant dire que j'ai bien fait de la prendre, elle a un sacré potentiel de séduction et de manipulation.

C'est d'ailleurs là que je vois une femme… attends quoi ?! Jessie ?! Je croyais pas que j'allais rencontrer de sitôt une meuf à l'apparence venant direct du dessin animé. Maleena ne connait pas, elle est assez hautaine pour dire que c'est pour les bébés. C'est parfait pour faire croire qu'on n'a jamais vu un physique comme ça. La meuf se fait d'ailleurs contrôler trois fois par les services de sécurité. Elle est déjà connue par ces services ? Elle est déjà une tricheuse confirmée ? J'en sais rien, mais elle a tout l'air d'un requin. Parfait !

Elle m'aborde d'ailleurs, avec son beau smoking qui fait que ce qui paie de mine, c'est pas ses formes qui sont cachées, mais son visage bien perçant. Bon, je dois l'avouer que mon regard a regardé ses yeux bleus, et elle doit l'avoir remarqué. On sent d'ailleurs que comme Maleena, elle est une manipulatrice confirmée. Entre manipulatrices, on peut être autant rivales qu'amies, je le sens. Il y a un risque de trahison à tout moment, ça peut se sentir. Je ris doucement à ces propos, et je reste tout aussi posée qu'elle.

"Et pourquoi pas les deux ? Tu dois savoir qu'on peut manipuler pour partager la couche avec quelqu'un, n'est-ce pas ?"

Je ferme les yeux, posément. Je montre également ma patience et je la regarde doucement, en parlant tout aussi lentement.

"Je m'appelle Maleena. Comme tu le vois, j'attaque sur un autre front que le tien, mais tout aussi efficace. Si tu prends ton temps dans chaque main, de mon côté je profite des bas-instincts. L'impatience et le désir, voilà deux faiblesses facilement exploitables."

On va bien s'amuser ensemble, Messie, crois-moi. On va jouer à beaucoup de jeux, d'argent ou pas.

Putain, si elle est aussi sévère, la Mère-Grand, j'imagine même pas la responsable de tous les restaus ! Apparemment, la meuf était une ancienne Herzeloise... que je connais pas, en fait. Je compte pas sur Baby Oni pour savoir ce que c'est, elle a clairement dit qu'elle connait qu'Uatis City, mais peut-être que Madame Lissandre sait de quoi je parle. En tout cas, ça explique le côté bien sévère. Mais bref, personne ne la déteste, on a l'air de relativement bien l'aimer. Juste, on a râlé et on a ralenti... et franchement ça s'entend. Bon, j'ai survécu à mon service de midi, à mi-temps. Putain que j'aurais pu avoir les courbatures !

Bref ! Fin de service ! Je me mets à m'étirer tellement c'était dur. Même moi avec le Virus Mercer j'ai besoin de m'étirer un peu, alors j'imagine même pas Juria. D'ailleurs, une collègue semble impressionnée par mon endurance. Juria aurait tenu, c'est vrai. Je la remercie donc avec le sourire, et j'entame la conversation avec elle.

"Oh ! Je travaillais à Lusen, à une demi-heure d'ici. Oui, j'ai bien une femme et trois filles. Après, j'ai plusieurs travails à mi-temps dans différents restaurants, donc je suis habituée à un rythme effréné."

C'est pour ça que j'ai tenu le rythme… enfin que Juria a tenu le rythme. Elle doit travailler, s'occuper des enfants, travailler, s'occuper des enfants… du coup quand je connais son histoire, je suis triste qu'un accident de voiture l'ait presque fauchée, et que j'ai dû l'assimiler.

"D'ailleurs, comment tu t'appelles ?"

On va au vestiaire pour commencer à enlever notre tablier avant de reprendre nos affaires pour pouvoir partir, et en attendant je fais connaissance avec toutes ceux qui le veulent. D'ailleurs, je sais pas si la hiérarchie serait aussi verticale qu'au Japon, ou si Mère-Grand peut se montrer plus sympa hors boulot. Il faudrait que je voie.


Eh ouais ! Je lui ai fait un petit coup qui pourrait clairement être insultant si je ne montrais pas directement le côté taquin. Elle l'a plutôt bien pris, cela dit, surtout que je suis pas du genre à attaquer dans le dos. C'est pas mon genre, ni celui d'An. Elle est juste franche du collier. D'ailleurs, je prends mon bonnet de bain et mes lunettes. Je vois mal la piscine dénuée de chlore, donc les lunettes sont de mise, ainsi que le bonnet. Par contre, pas de palme. Je les mets, d'ailleurs, avec le sourire.

"Oui ! Et puis, tu es même chanceuse, sauf si tu t'étais faite opérer pour ça. Ha ha !"

Peut-être qu'elle s'est faite une mastectomie pour mieux glisser dans l'eau, mais j'en doute fort. Il y a moyen de mieux guérir les cancers que sur Terre, vu notre traitement de merde qu'on n'a pas la possibilité de remplacer. Se faire empoisonner le corps avec des radiations et des produits chimiques et se faire enlever des tumeurs, j'ai vraiment pas envie d'avoir un cancer pour devoir subir ça pendant cinq ans. Mais je crois qu'ici, à moins que je me plante, c'est juste une maladie grave qui peut se soigner assez vite.

Je ris doucement avec sa remarque de perte de charme. Un peu, elle a l'air un peu moins mignonne, comme ça. Elle veut dont s'enchaîner les longueurs, ça se voit avec les palmes, cela dit. Après, ouais, je suis à la fois sportive et perverse, et je l'assume complètement.

"Moi aussi je vais m'enchaîner les longueurs, et je profite de mes phases de repos pour me rincer l'œil. Si tu me vois reluquer, c'est normal."

Je ris doucement. Bon, elle va mal voir mes clin d'oeil. Je la suis donc avec le sourire. Et oui, à la douche je vais reluquer aussi. Il y a pas de raison, c'est très joli les culs. Evidemment, des meufs avec de grosses miches à la poitrine et aux fesses, il y en a, et j'en profite. An le fait, je vois pas pourquoi je le ferais pas. Par contre, je remarque une Aquali humanisée. Putain, elle est beaucoup plus grande qu'une Aquali normale ! Ca mesure un mètre, le poisson, et là je me retrouve avec une bonne Aquali humanisée de ma taille en tant que Shehtra ! Du coup, je fais comme si j'étais surprise de voir une telle créature, et je peux pas m'empêcher de lui poser des questions qu'An se poserait en voyant ça.

"Attends, j'ai jamais vu ce genre de créatures ! Dis Aï, comment elle s'appelle ? Et elle fait partie de quelle espèce ?"

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne passe pas inaperçu, surtout qu'il y a que dans le Complexe qu'on a des pokémons.


Eh ouais ! Je suis pas qu'une bimbo qui se plaint de chaque défaut. Je suis une sale race manipulatrice comme toi. Je suis capable de parler lentement pour forcer à écouter, et je sais que parfois, le silence est d'or. En tout cas, quand on agit sous l'émotion, c'est facile de voir les failles dans lesquels on peut s'infiltrer. Eh ouais ! L'impatience, comme j'ai dit, et elle peut mener à la colère en mode "Bon, tu vas parler, oui !", et là on peut en profiter pour entretenir cette colère pour continuer d'exploiter la brèche, avec des petits piques et des petites provocations. Cela dit, c'est vrai que c'est imprévisible, et qu'on peut très bien finir avec un œil au beurre noir, mais normalement, il y a la sécurité, dont cette fameuse Lucario peut assurer.

Alors, dans cette seconde de vide, je ne fais que hocher doucement la tête de haut en bas, en signe d'approbation lente et silencieuse. C'est le serpent et la tigresse, toutes deux jouant à des jeux mentaux. Un concours entre nous deux ? Ca me plait déjà. Chacune utilise ses armes à disposition pour se trouver une partenaire de qualité, à qui on en profite pour prendre de ses richesses. J'utilise l'impatience et le désir, faisant bander les autres pour les empêcher de réfléchir correctement, et Messie utilise le suspense et l'attente, le slowplay, dans un environnement vif et rapide. D'ailleurs, je crois que ça pourrait être en lui demandant quelques cadeaux. Un bon moyen de prendre ses richesses sans que ce ne soit du vol. Ce jeu me va tout à fait.

"Eh bien… je relève le défi. Je joue déjà à ce jeu… quand je vais au casino. Mais avoir une adversaire… ne fait que le rendre plus… excitant. Alors… que la meilleure gagne, Messie."

On se sépare donc et on commence le jeu, jouant par ailleurs à un des jeux demandant de la concentration, le blackjack. Je commence en douceur, là-dessus, et je parle moins lentement, mais quand même. Avec ma tenue, je passe déjà pas inaperçue, mais si je fais des gestes précis qui semblent innocentes, mais calculées pour que ça augmente mon sex appeal, ça va déjà servir pour causer sur le long terme non seulement des victoires, mais aussi des partenaires potentielles. Après le blackjack, je passerai au poker, où là je pourrai passer à la vitesse supérieure.