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Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 05 oct. 2024 09:45
par Maurice Malné
« Magnifique. »

Cette attitude. Cette initiative à lui tourner autour pour faire monter la température. Ce comportement impertinent qu’elle avait mis dans chaque geste, dans chaque nouveau membre de son corps.

« Magnifiée. »

Il avait légèrement tiqué sur le fait qu’elle avait choisi un nouveau prénom. Etait-ce une façon de se détacher de l’ancienne pour pleinement embrasser celle-ci ? Ou une manœuvre de son esprit pour sauvegarder dans un cocon-forteresse en son âme celle qu’elle avait été pour la faire revenir au moment opportun ? Ce doute tira une grimace sur le visage de Maurice.

Du bout de sa langue, il lécha le menton puis les lèvres et enfin le bout du nez de sa petite chose à lui. Son doigt, plutôt épais et rugueux, eut égard à son passif dans les ruelles et sur les champs de bataille. Ce doigt caressa la courbe de la plus haute corne à droite. Et fit de même avec celle qui était au-dessous. Enfin, il agrippa de chaque main une corne et appuya dessus. S’il voulait d’abord s’assurer de leur solidité, il découvrit que le mouvement emmenait sa petite pute ailée à finir sur les genoux. Une position qui l’excita de la voir ainsi « inférieure » dans tant de sens à lui.

« Tu vois à quel point tu es bandante ? »

Cloisonné derrière son pantalon parfaitement ajusté à son physique, sa bite poussait le tissu.

« Touche à travers le tissu. Mais je t’interdis de me déshabiller. »

Maurice ne voulait pas se jeter sur elle comme un lion dévorerait les entrailles d’une biche ouverte en deux. Il sourit. L’idée de dormir dans une carcasse fumante et sanguinolente lui donna un nouvel élan de rigidité. Bien sûr que non il ne voulait pas dépecer sa succube ! Mais l’idée avait traversé. Après tout, il avait été le chef du pire escadron lors de certaines guerres. Des hommes sous ses ordres qui violaient et dévoraient les chairs. Pas toujours dans cet ordre.

Sa main agrippa sans douceur un des deux petits seins.

« J’ai beaucoup aimé quand ce lubrique d’Erick t’a accroché ces petites boules aux tétons. Il faudra très vite qu’on règle ce problème. J’exige que tes tétons soient percés. Tu y insèreras la breloque que tu veux. Un simple petit anneau suffira pour commencer. Mais je veux que ce soit percé pour que je puisse jouer avec quand l’envie me prendra. »

Maurice jeta un regard au-delà de Rëko. Il n’y avait plus de petit esclave. Pas plus de lit à baldaquin. Seules les ténèbres régnaient avec ici et là de petits braseros flottants. Il était temps de partir. De revenir à la réalité. Ici, jouer avec elle manquerait d’intensité. Il voulait faire d’elle ce qu’il avait envie avec le poids de la réalité. Il y avait quelque chose de « faux » avec cette réalité onirique. Sans compter, et cette perspective l’emmerdait, qu’il était sur le territoire d’un autre.

Et comme si la connasse avait attendu cette pensée précise, elle apparut. Une silhouette féminine noire dans un environnement de ténèbres. Six cornes et six bras. Six crânes d’albâtre flottant telle une ceinture surnaturelle. Et deux points blancs à la place de ses yeux. Il y a une telle pureté dans la couleur que cela donnait l’impression d’un trou noir avalant tout dans l’univers. Deux trous blancs, donc.

Amate : « Tu as eu ce que tu voulais, démoniste. J’ose espérer que tu comptes toujours remplir toutes les conditions de notre pacte ? Tu n’allais pas chercher à fuir et essayer de me la faire à l’envers ? »

« C’est une question piège, Démon des Rêves et des Cauchemars. Si je te dis que non, bien sûr que non, ni toi ni moi n’y croiront. Si je te dis que oui, ce qui serait la vérité, tu chercherais à te venger. »

Amate : « C’est exact. Tout comme si tu ne cherchais pas à trouver le vice de notre pacte, cela ferait de toi un piètre démoniste. C’est donc parfait. Il n’y a pas de meilleure relation que celle de marcher sur un fil au-dessus du néant. »

Le Démon des Rêves et des Cauchemars ferma les yeux. Et ce fut comme si elle disparut. Ce fut vraiment le cas car Maurice retrouva cette lueur juste derrière Rëko. SA chose ! Qu’elle enlève sa sale patte ! Maurice fit la grimace mais laissa cette main de jais soulever le menton rouge.

Amate : « Tu l’as bien choisi. Ta vision était juste, démoniste. Elle est magnifique. Elle fera de terribles dégâts dans votre monde. Toi, Rëko, nouvelle succube liée à Maurice Malné : je te confie une partie de mes pouvoirs. Tu auras ainsi accès aux rêves et aux cauchemars des Hommes. Tu pourras hanter leurs nuits. Leur donner des sueurs froides ou au contraire enflammer leurs corps. A compter de cette nuit, tu dois payer le prix de ta transformation. Tu dois pervertir cent Hommes et ce, avant qu’une année ne se termine. »

Le Démon des Rêves et des Cauchemars s’accroupit derrière la nouvelle succube. Elle le fit en écartant les cuisses qui vinrent de chaque côté du corps de la nouvelle chose du démoniste. La pose était tellement connotée d’une aura sexuelle que le corps de Maurice se fit à nouveau remplir d’une poussée brute de désirs.

Une langue reptilienne sortit de la gueule noire. Une voix à la limite du murmure et grave. Un soupir langoureux qui s’immisça dans la tête de la succube. Ce n’était pas juste des mots. Et cela tira une nouvelle grimace sur le faciès du démoniste. C’était un ordre implanté dans la psyché.

Amate : « Bien entendu, ton nouveau Maître est corruptible lui aussi. Il ferait une parfaite dernière victime… »

LA SALOPE ! Elle aussi comptait jouer double jeu avec leur pacte. Mais c’était ainsi que les démons traitaient. C’était de « bonne guerre ».

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PS : j'aurai voulu surligner de noir les lignes de dialogue d'Amate et blanchir sa police d'écriture. Mais ce n'est pas possible. L'effet qui s'en rapproche le plus étant de surligner manuellement avec la souris.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 05 oct. 2024 14:44
par Korë Grémorya
La langue de son Maître la fit frémir sur place. Il était tout à fait en droit de la toucher, de la lécher, de la goûter. Contrairement à elle, qui devait se limiter à ce qu'il attendrait de sa part. Rëko souriait. Sa peau carmine absorbait la salive du démoniste tandis que les doigts de ce dernier caressaient ses cornes, testaient leur solidité, pour au final s'en servir comme des poignets de soumission. La succube bascula sur les genoux. Une position qui ne la gênait point. La volonté de son Maître faisait loi, non ? Elle primait sur toute chose.
Y compris sur la liberté et la vie des autres.

- A travers vos yeux, j'en prends joyeusement conscience.

Elle avait éveillé une belle bosse dans le pantalon de son Maître. Avec son flaire de succube, il lui était impossible de passer à côté d'une telle manifestation d'excitation.
Comment ? il lui autorisait à la toucher ?
Grand Diable ! son Maître se montrait si généreux avec elle !~
Rëko fit courir ses doigts le long de son entrejambe, tâtant délicatement ce qui se cachait en dessous. Et bien sûr, elle s'interdisait de lui ôter son pantalon. Pas question d'aller à l'encontre de ses désirs ! Ceux de son Maître avant les siens. La règle ultime à ne jamais enfreindre.
La succube libéra un soupir appréciateur lorsque sa griffe s'eut refermé sur l'un de ses seins sublimés de lingerie noire.
Il avait des projets pour ses tétons. L'esprit de Korë s'en souvenait encore, de cet épisode avec le Général. Rëko y avait accès, oui. Emoustillée par cette perspective, elle se pressa un peu plus contre son Maître, notamment contre cette main qui lui avait agrippé la poitrine sans douceur aucune.

- Alors je les aménagerai en votre nom, roucoula-t-elle. J'ai hâte de vous sentir jouer avec, mon Maître~

Ses petites ailes de chauve-souris ainsi que sa queue de diablesse remuaient dans l'air.
Là où le démoniste s'intéressait au paysage, Rëko ne prêtait attention à rien d'autre que lui. Elle était comme... amoureuse ? Non, c'était davantage que cela ! La succube n'éprouvait pas de sentiment aussi puéril. Son attachement pour son Maître dépassait le prisme de la conscience humaine. Rëko lui était entièrement dévouée, de corps et d'âme. Le collier qu'elle avait autour du cou en attestait. Elle ne chercherait pas à le retirer. Ô grand jamais !
Une voix qui ne lui était pas familière retentit dans son dos.
La succube se redressa d'un coup, prête à s'opposer à cette potentielle menace !
Elle vit une grande silhouette noire et féminine émerger. Indistincte ailleurs que dans ses contours, elle était dotée de plusieurs membres et entourée de crânes flottants.
En la détaillant du regard, Rëko s'était immobilisée à côté de son Maître.
Elle hésitait ? On ne lui avait transmis aucun ordre, après tout...
Face à ce Démon des Rêves et des Cauchemars, la succube se sentait presque délaissée.
Jalouse ? Déjà ?

- Hrrmm...

C'était quoi, cette histoire de pacte ? Rëko était-elle concernée ?
Du regard, elle interrogea son Maître.
Maître qui la regardait en grimaçant ?
Mais... pourquoi ?
Et puis soudain, ce contact sur son menton. La proximité du Démon des Rêves et des Cauchemars. Son évaluation. Rëko ne chercha point à s'y soustraire. Toujours aucun ordre. Elle ne pouvait pas prendre des décisions hâtives. Elle ne voulait pas décevoir son Maître en s'en prenant à une de ses relations.
C'est alors que le Démon s'adressa à elle, la nouvelle succube. Par son intermédiaire, Rëko apprit le nom de son Maître.
Maurice Malné~
Nouveau frisson de plaisir. Le simple fait de penser au démoniste l'excitait. La succube en eut la chair de poule.
Contre toute attente, ce démon qui n'était pas son Maître lui accorda un don. Le pouvoir de manipuler les rêves et les cauchemars des mortels. De jouer avec leur sensations pour mieux les utiliser à son avantage. Mais ce présent n'était pas gratuit : il s'accompagnait d'une mission vitale, et pas des moindres...
La perversion d'une centaine d'individus en une seule année !
Rëko fixa la puissante créature de ténèbres.

- Peu m'importe ce délai, soupira la succube. Mais si je me dois de payer ma transformation auprès de vous en complétant cette condition, ainsi soit-il ! Ces cent Hommes seront avant tout sacrifiés sur l'autel des ambitions de Maurice Malné, mon seul et unique Maître ♥

Le Démon des Rêves et des Cauchemars procéda au rituel supposé lui octroyer une partie de ses pouvoirs. Les oreilles pointues de Rëko avalèrent les sombres psalmodies, imprégnant son cerveau d'une magie nouvelle et impie. Debout et très à l'aise dans cette peau rouge, elle soupira doucement par les narines, libérant un peu de vapeur, et conserva les yeux clos un instant.
Lorsqu'elle les rouvrit pour les poser sur Maurice Malné, ils se mirent à flamber de désir.
Prenant une posture langoureuse, sa poitrine et ses fesses complètement ressorties, Rëko se passa un index sur les lèvres.

- Hm-hm-hm ! Ô mon Maître... Je serais tellement heureuse de faire de vous mon ultime partenaire de contrat~

Cela ne voulait pas dire qu'elle était pressée !
Maurice Malné avait encore de la marge. Trois chiffres. Un, zéro, zéro.
Il allait sans doute lui falloir tenir un compte, et garder un œil sur les agissements de sa sulfureuse servante.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 07 oct. 2024 21:46
par Maurice Malné
Elle était complètement sous son pouvoir. Et c’était ça le plus jouissif. Soumettre un être. Avoir une forme d’autorité. Détenir le pouvoir d’une vie à sa convenance. Chaque frisson. Chaque mouvement de sa queue pointue. Chaque regard. Tout était une déclaration « d’amour ». Non, pas cette émotion impie… C’était mieux que de l’amour : de la vénération !

« Il est temps pour nous de partir, Amate. »

A aucun moment il n’avait donné d’ordres à Rëko. A sa façon de parler. A sa façon de se comporter. Elle devait en mourir d’envie. Ce devait être un brasier dans son bas-ventre qui donnait lieu à une lingerie humide. Non, probablement souillée et noyée. Pourtant, le démoniste ne répondit pas à ses désirs. S’il était bel et bien excité et qu’il ne cherchait pas à cacher qu’il était dur, c’était avant tout son cerveau qui était aux commandes.

« Je vais avoir assez d’un démon à gérer. Tu dois pouvoir le comprendre facilement, n’est-ce pas ? »

Son visage de ténèbres superposé à un paysage de ténèbres masquait les émotions du Démon des Rêves et des Cauchemars. Mais le démoniste aurait juré qu’elle avait souri. Personne n’était dupe. Même Rëko d’une certaine manière. Tous étaient liés aux règles démoniaques. Et s’il y avait des maîtres et des gens soumis à une hiérarchique : tous aspiraient à briser les règles et les pactes. Tous cherchaient à corrompre l’autre et à prendre l’ascension. Le pouvoir avant tout. Peu importe les méthodes et les traîtrises. Peu importait la passation du temps. Inévitablement, un ami devenait ennemi et vous plantait un couteau rituel dans le bas du dos.

Et Maurice Malné, en serrant le cou gracile de son démon rouge, explicita d’une façon imagée ce qu’il venait de dire. En serrant ce cou, il faisait comprendre qu’il était le Maître de celle-là. Sa main épaisse et rugueuse serrait. Elle était en train de manquer d’air. Qu’est-ce qu’il avait aimé faire ça sur le cou immense de son ancien démon. Celle qui avait fini avec un trou dans le bide dans la taverne. Rien que le souvenir le fit bander dans un nouveau saut d’excitation. Excitation que Rëko pouvait parfaitement ressentir étant donné que son corps était collé à celui de son Maître.

Puis tout devint noir.



Et tout reparu dans des lumières mourantes.

Maurice Malné avait mal au cul à force d’être resté assis dans cette cage mobile. Le rituel dans le monde réel avait duré presque une journée entière. Où était-il ? Il ne savait pas. Les cailloux dans le chemin de terre en pleine forêt ne donnaient pas énormément d’indices. Le démoniste n’était pas un abruti de bucheron à deviner quelle essence de bois c’était et où est-ce que ça poussait.

Il posa ses yeux sur l’autre prison. Et ce fut irrésistible.

« Ah ah ah ! »

Un grand rire le secoua avec une force qu’on ne pouvait contrôler. Tant qu’il en eut une larme qui coula le long de sa joue.

Le convoi s’arrêta alors. Une pause était de toute façon bientôt prévue pour passer la nuit. Le soleil couleur de feu agonisant commençait à se perdre sur la ligne d’horizon. Et ce maudit démoniste qui leur avait fait croire qu’il était mort durant la nuit. Emportant avec lui la bardesse. Et voilà que soudainement il riait à gorge déployé ! Tel un dément !

Soldat : « Mais il va fermer sa gueule ! »

Soldat 2 : « Fais quelque chose au lieu de brailler ! Je n’ai pas envie que des bandits nous tombent sur le coin du pif. Ou une meute de loups. Foutus loups, grr… »

Le premier soldat secoua les barreaux. Il menaça même de son épée tirée au clair. Mais le démoniste continuait de rire. Tout comme il continuait de regarder dans une même direction. Celle de la femme. Celle de-… !

Soldat : « Sainte putain immaculée ! Général Erick ! GENERAL ! Alerte rouge ! »

Korë avait laissé place à Rëko. La bardesse à peau blanche était désormais démon à peau rouge. Et elle reçut enfin l’ordre qu’elle attendait tant.

« Libère-nous, petit catin. Maintenant. Cette nuit. Au petit matin, peu me chante. Libère-nous et je t’accorderais réalisation d’un petit caprice. Celui qui te plaira. »

Vulgairement, le démoniste se massa la bosse tendue entre ses deux jambes. S’il n’avait pas un comportement d’exhibitionniste, il ne doutait pas que le nouveau flaire de sa petite pute ailée s’enivrerait de cette fragrance sexuelle. Mais aussi que cela pourrait être le point central du « petit caprice » de son choix.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 09 oct. 2024 18:57
par Korë Grémorya
Le Démon des Rêves et des Cauchemars s'était retiré, les laissant seuls tous les deux. Rëko, les mains rangées dans le bas du dos, souriait comme une bienheureuse, ses petites ailes s'agitant doucement dans l'air. Elle ne s'inquiétait pas de voir son Maître la fixer avec autant d'intérêt. Maintenant qu'elle était devenue sa petite chose, c'était tout à fait normal ! La proximité du démoniste l'excitait, et celui-ci en avait parfaitement conscience.
La suite, la suite~
Son Maître porta une main à son cou gracile, juste au-dessus du collier de fer. Ses doigts se resserrèrent alors, bloquant sa respiration. Rëko eut d'abord l'air surprise. Ses grands yeux rouges s'ouvrirent plus largement avant que ses paupières ne les recouvrent à moitié. Elle regretta de ne pas pouvoir transpercer cette main vicieuse avec son regard, parce qu'elle savait très bien ce qui se cachait au bout de sa trajectoire, à l'intérieur de ce pantalon de plus en plus serré.
Son désir grimpe, grimpe, et grimpe encore...
Alors que ses yeux rouges continuaient à se fermer pour, au final, ne laisser plus qu'une infinité ténébreuse.


La lumière finit par lui revenir. Rouge orangée, elle émanait d'un soleil déclinant. Rëko ouvrit les yeux et s'étira de tout son long. Ses petits poings, tendus bien haut, rencontrèrent les barreaux de sa prison mobile. Elle regarda le plafond de fer, haussa les sourcils puis fit de même avec ses épaules rouges - en partie visibles sous sa tunique verte.
Le rire sardonique de son Maître attira son attention. Il était communicatif : elle ressentait l'envie de s'esclaffer avec lui. Chose que la succube ne fit toutefois pas. Les soldats qui veillaient sur leur convoi gâchaient son plaisir en invectivant son Maître. Rëko n'appréciait pas du tout leur comportement. Elle commença à grogner alors que l'un des deux hommes pointait sa lame en direction du démoniste hilare.
Grrr ! Vous ne l'emporterez pas au paradis.
Un gros cadenas fixé à une chaîne verrouillait l'unique porte de sa cage. La Wyvérienne succubisée passa un bras à travers les barreaux et, au bout de ses doigts, matérialisa une Epine de nuit grâce à sa magie. La pointe de cette sombre, longue et solide aiguille se logea dans la serrure, la transperçant comme un rien. La porte s'ouvrit dans un grincement inquiétant...
Rëko, après avoir écouté l'ordre de son Maître, le fixait en se mordillant la lèvre inférieure.

- Vous êtes de très vilains garçons !

D'un coup de poignet, la succube se débarrassa de sa redoutable aiguille. Le premier garde, celui qui brandissait l'épée, se la reçut en travers de la main et poussa un petit cri de douleur. De sa plaie, le sang se mit à sourdre violemment à la manière d'une sérieuse hémorragie ! Désarmé et victime de ce malheur incompréhensible, il ne put se concentrer davantage sur son assaillante.
A contrario de son collègue, qui manipulait une lance et se ruait déjà sur elle.

- Elle est devenue monstre !

Il se méprenait, le pauvre ! Son nouveau Maître l'avait magnifiée, tout simplement.

- Oh ! vous n'avez absolument aucun goût.

D'un mouvement de hanches, Rëko évita nonchalamment son assaut. L'arme d'hast effleura sa tunique verte, la déchirant au niveau du flanc gauche. La succube s'en fichait ; elle avait déjà trop chaud, de toute façon. A hauteur d'omoplate, son vêtement de voyage craqua plus fort. Une aile membraneuse jaillit au grand jour ! En la voyant s'ouvrir, le soldat eut l'air choqué. Rëko, toute sourires, pivota sur un pied. Son attribut démoniaque suivi le mouvement et, tel un couperet, trancha tout net la gorge du lancier. Les joues gonflées, il eut un léger soubresaut avant d'y porter une main tremblante, son cou inondé de bulles écarlates.

- Vous faites de l'ombre à mon incontournable beauté, lui glissa-t-elle à l'oreille. Alors du vent~

Elle fit glisser une main sensuelle le long de son épaule et de son bras avant de le pousser de côté. L'homme tomba, et mourut par terre, étouffé dans son prendre sang. Rëko fit rouler les muscles de son dos, libérant de ce fait son autre aile de sa fragile gangue de tissu.

- Mon Maître m'a rendu meilleure, roucoula-t-elle en se déhanchant jusqu'au survivant de son jet d'aiguille, qui essayait à tout prix de se faire un garrot à la main. Je ne me suis jamais sentie aussi pleine de vie ♥

Alors que le pauvre garde se vidait de son précieux sang... Quelle horrible ironie !
Rëko porta le dos de sa main droite à sa bouche et gloussa comme une chipie.

- N-ne t'approche pas ! s'écria le soldat en ramassant hâtivement son épée avec sa main valide. Que le Diable t'emporte !

Il tenta une botte. La succube, qui l'avait vu venir, lui opposa un de ses avant-bras. Les fines écailles qui le constellaient absorbèrent le choc, brisant du même coup la triste lame dont le bout pointu alla se perdre au milieu de la sylve.

- Par tous les saints !

Alors qu'il commençait à reculer, Rëko le prit de court en se pressant contre lui non sans immobiliser son bras armé.
Le soldat couina. Elle se pencha à son oreille pour lui glisser langoureusement :

- Détendez-vous. Je ne souhaite pas vous éliminer tout de suite~

Elle se souvenait très bien de son geste. De ce mouchoir qu'il lui avait confié pour qu'elle puisse s'essuyer les cuisses dans sa prison...
Un homme attentionné, songea-t-elle en se pourléchant les lèvres.
Comme hébété par ses paroles, le soldat cessa de remuer et lâcha son moignon d'arme. Il la contemplait passivement de ses grands yeux ronds.
Rëko s'écarta un peu de lui, ses doigts rouges toujours agrippés à son membre endommagé. Elle fit sauter la protection de métal avant d'en retrousser la manche et de plonger ses canines dans la chair transpirante de son avant-bras. Le soldat eut un hoquet. Il sentit la douleur dans sa main s'estomper en même temps que l'affreux saignement. L'Emprise venimeuse de la succube l'empêchait néanmoins de remuer jusqu'à son épaule endolorie.
Elle lui décocha un clin d'œil coquin.

- Savourez ce délicieux sursis, brave guerrier, en venant contribuer avec moi à la libération de mon glorieux Maître~

Ce disant, elle le prit par la main et, tout en sautillant, l'emporta dans son sillage. Les yeux du soldat louchaient sur son arrière-train d'où dépassait une queue de diablesse. Lorsqu'ils furent parvenus jusqu'à la cage de Maurice Malné, Rëko dut claquer des doigts sous son nez pour récupérer son attention :

- La clé, je vous prie. (Elle lui caressait le bras.) Prenez-la, plongez-la dans la serrure et faites la gentiment tourner dedans. Après cela, qui sait : peut-être que je vous autoriserais à glisser la vôtre quelque part.

Tout en le dévorant du regard, elle haussa plusieurs fois ses fins sourcils bleus. Le soldat eut un léger mouvement de recul. Elargissant son sourire de gourmande, elle resserra aussitôt son emprise sur lui. Il retomba dans ses travers et, fidèle aux consignes soufflées par la succube, ouvrit la porte de la cage.
Avant que son Maître ne s'en extirpe, Rëko se glissa entre l'ouverture et le soldat puis annonça d'une voix rauque de désir :

- Mon petit caprice, ce sera lui~

Avec un petit sourire charmeur, la succube revint aussitôt se coller à sa marionnette comme pour défier son Maître de la lui retirer des griffes. Dans ses yeux rouges brillait la malignité.

- Accordez-le moi comme vous me l'avez promis, et je m'assurerai de vous fournir récompense à sa mesure.

Qu'entendait-elle par là ?
La Wyvérienne qui sommeillait en elle seule le savait !
Mais peut-être plus pour très longtemps...

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 11 oct. 2024 17:14
par Maurice Malné
Elle était magnifiquement monstrueuse. Tout en elle avait été souillé. Cette façon enfantine de répondre et de se comporter alors que, l’instant d’après, elle tranchait et tuait. Cette maîtrise de son corps et de son potentiel de séduction. L’ancienne bardesse avait fait une démonstration bien en-deça de ses capacités qu’il observait avec grand intérêt. Quant à ses pouvoirs, Maurice était subjugué. Et il devait aussi se l’avouer, en partie apeuré. Matérialisation d’une épine. Ailes tranchantes. Peau écailleuses. C’était une succube particulièrement équipée pour la guerre qu’il avait participé à fabriquer. Mais… non. C’était impossible. Le produit était trop parfait. Et le démoniste était certain qu’il n’avait pas encore assisté à l’éventail de toutes ses capacités. Quelque chose n’allait pas et il craignait déjà qu’Amate, le Démon des Rêves et des Cauchemards ait commencé à l’enfiler en douce. Etait-ce Amate qui lui avait offert tous ses dons ? Pourquoi ? Et le problème était là. Il ne comprenait pas. Pourquoi un cadeau d’une qualité bien supérieure à ce qu’il avait demandé. Et impossible de lui demander. Le démon exigerait à nouveau un tribut. Il était hors de queqstion.

Maurice devait reprendre contenance. Sa succube se rapprochait de lui et… elle n’était pas seule. Un nouveau rictus étira son faciés. Elle manipulait le bougre. Et son langage, à propos d’ouvrir sa geole, était si imagée qu’il aurait fallu être un putain de moine ayant fait de chasteté pour ne pas comprendre l’allusion sexuelle.

« Impertinente petite souillon. Tu t’imposes déjà en me délivrant ? »

Elle aurait pu lui donner du « Maître ». Le couvrir de flatteries. Ou même chercher le contact physique pour réduire le feu qui devait toujours couver à plus ou moins forte température entre ses cuisses. Mais non. Sa petite chose réclamait déjà son jouet telle une sale gamine mal élevée. Le démoniste ne savait pas encore s’il devait sévir ou s’enorgueillir que son monstre avait encore de la personnalité malgré le rituel de transformation.

Mais le temps manquait. Il y avait davantage que cette poignée de gardes abattues par sa succube. Leur convoi était bien plus large. Bien trop pour espérer garder espoir d’une réelle fuite. Mais Maurice Malné sourit. Il adorait faire pleurnicher les chiffres en sa défaveur. Combien de fois avait-il enculer le destin qui voulait le condamner ? Pas mêmes les Dieux n’étaient autorisés à s’interposer ! Oui, le démoniste avait pareil égo. Il le fallait pour avoir la force de conquérir un monde.

Un soldat : « A l’AIDE ! LES PRISONNIERS S’ECHAPPENT ! »

Un autre : « EMILIA CARMINE ARRIVE ! LA PALADINE ARRIVE, VOUS ENTENDEZ ! »

Une femme en armure arrivait. Elle ne paraissait pas pressée. Et Maurice la détesta dès cet instant. Pour marcher ainsi, il fallait soit être fou, inconscient ou complètement assuré de sa propre force. Etant une paladine, la raison donnait sa réponse. Cette femme avait la foi. Cette détestable chose qui permettait aux faibles de s’élever. Peut-être était-ce cette femme qui avait contrôle sur le monstre qui avait tué le sien dans la taverne. Il se souvenait encore du trou dans la poitrine du démon qu’il avait asservi. La mère de sa progéniture dispersée aux quatre vents.

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Une femme en armure, donc. Si la conception était plutôt classique, son heaume et sa masse d’arme l’étaient beaucoup moins. Un casque aux traits féminins dont deux mains de métal recouvrait ses yeux. Marchait-elle via une vision divine ? Quant à son arme, elle semblait être un absurde bouquet de fleurs. Des roses rouge sang…

« Ma petite catin, si ton jouet survit à tout ça, il est tien. Ce qui signifie aussi qu’il est sous ta responsabilité. Ses fautes seront les tiennes. »

Il n’y avait plus lieu de punition affriolante. Le ton du démoniste était froid alors qu’il sortait enfin de sa geôle. Il ne put s’empêcher d’épousseter ses vêtements dans une telle situation. Le charisme était une chose qui se travaillait petit élément par petit élément.

« Je suppose que cette bâtarde d’Amate ne t’a pas doté d’une transformation te donnant proportion d’un dragon de transport ? Et au vu de ton irritable caprice, je ne dois pas compter sur une échappatoire via la voie des airs dans tes bras. De toute manière, ça aurait été une méthode manquant de panache. »

Le démoniste n’avait plus rien. On lui avait subtilisé tous les artefacts et intermédiaires entre lui et le monde des « miracles ». Pour transformer la bardesse, il avait utilisé les chemins dans les rêves. Domaine maintenant fermé étant donné qu’il était parfaitement éveillé.

Et cette paladine qui continuait à avancer sans coup férir. Une goutte de sueur froide coula dans le dos du démoniste. Son visage se déforma également dans une grimace. Il ne voulait pas être de nouveau enfermé dans cette niche à chien. L’idée de foutre un collier à cette chienne en métal était bien plus excitant. Son regard se posa sur sa succube.

« Tu es ma seule arme actuellement. Sois mon outil de destruction pendant je tiendrais solidement ton petit caprice. Ou donne-moi ta stratégie de fuite. Maintenant. »

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 11 oct. 2024 21:21
par Korë Grémorya
C'était un deal qui lui paraissait équitable. Ce laquais d'Erick avait l'air d'être un homme vigoureux. Suffisamment énergique pour qu'elle puisse s'amuser durablement avec lui. Rëko brûlait d'envie de le monter sous les yeux de son Maître. Celui-ci aurait bien sûr le droit de jouir de son corps de succube. Cela ne la dérangerait pas - bien au contraire.
Néanmoins, Maurice Malné n'avait pas l'air convaincu par la proposition de sa petite pute ailée.
Celle-ci gonfla les joues.

- Je ne m'impose aucunement auprès de vous, rétorqua-t-elle. J'essaie simplement de vous assister au mieux ! Si mon plaisir a une quelconque importance, il ne vaut pas grand-chose à côté de vos puissants désirs qui régissent ma brûlante existence~

Mais le démoniste n'eut guère le temps d'enchaîner que déjà les soldats hurlaient l'approche d'une championne de la Lumière. Emilia Carmine, la paladine, approchait du champ de bataille tel un Ange de la Mort armuré. L'aspect de son casque et de sa masse d'armes avaient de quoi surprendre. Une coiffe couronnée de lierre avec, au niveau des yeux, des mains de fer qui les couvraient. Un énorme bouquet de roses sanglantes pendant à sa main gauche.
Une gauchère ?
En tant qu'ex-aventurière, Rëko, ou plutôt Korë, avait été une bretteuse. Elle n'ignorait pas que les attaques d'un gaucher étaient parfois diablement surprenantes. Les droitiers, plus répandus, paraissaient bien plus prévisibles en comparaison.
La succube sentit un trouble chez sa marionnette. Le pauvre petit soldat tremblait sur ses jambes ! Cette glorieuse femme l'intimidait. Il n'avait absolument aucune chance contre la championne de la Lumière. Celle-ci le tuerait sans hésitation aucune pour s'être laissé séduire par une succube. Et ça, le démoniste ne le savait que trop bien.
Rëko fit la moue.
Je n'ai pas envie de perdre mon jouet ! Qui sait quand mon Maître me donnera l'opportunité de m'en procurer un autre ?
Maurice Malné réfléchissait à voix haute. Rëko n'eut pas l'insolence de lui répondre. Elle avait plus urgent à faire. La paladine ne se souciait pas du cadavre. Pour elle, le soldat était sans doute mort à cause de son incompétence.
Il n'existe pas trente-six solutions à ce problème. Présentement, je suis la seule à pouvoir briller pour mon Maître !
Il n'en pensait pas moins.
Etait-il au pied du mur ? Le fait qu'il se reposait entièrement sur sa succube faisait de lui une proie facile...
Heureusement que son humble serviteure ne le considérait pas de cet œil malavisé.

- Emilia Carmine... nous sommes perdus ! Elle va n-

Rëko le prit par l'épaule, le fit tourner face à elle et l'embrassa férocement. Les yeux du soldat se révulsèrent avant de se mettre à papillonner niaisement. Sa prédatrice sexuelle, tout en caressant ses joues, sépara ses lèvres des siennes et lui commanda :

- Eloigne-toi d'ici avec mon Maître. Escorte-le en lieu sûr et tu auras droit, en ma compagnie, à la plus délicieuse de toutes les nuits ♥

Comme possédé, le nouveau garde du corps du démoniste hocha la tête avant de pivoter vers celui-ci et de lui saisir le poignet. Il n'attendit pas une seconde de plus, l'emportant dans son sillage avec autant d'égard qu'un golem - manchot - dénué de délicatesse. Maurice Malné pouvait trébucher, rechigner, l'invectiver, se débattre ou n'importe quoi d'autre : le soldat ne l'abandonnerait sous aucun prétexte.
La Wyvérienne succubisée se dressa face à la terrible Emilia Carmine. Fléchissant sur ses jambes, elle se voûta comme une chatte, plia les coudes et déploya d'autres Epines de nuit entre ses doigts crispés. Elle ne doutait absolument pas de la solidité de ses aiguilles, qui possédaient le pouvoir de passer à travers à peu près n'importe quel matériau comme dans du beurre.

- Sainte nitouche ou je ne sais quelle illuminée, personne ne posera ses sales pattes sur mon Maître !

Derrière Emilia Carmine, il y avait des soldats qui se mouvaient. Rëko fendit l'air avec ses mains. Quelques unes de ses dangereuses aiguilles se logèrent sous des visières, parfois dans des cœurs ou à travers des cuisses - bonjour l'artère fémorale !
La succube, n'ayant plus de temps à perdre, visait des points vitaux.
Tout en feulant, elle entreprit d'administrer le même traitement à la froide paladine.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 17 oct. 2024 19:07
par Maurice Malné
Sa petite pute ailée avait du cran. Elle avait déjà prouvé lors de plusieurs interventions verbales sa ferveur à son encontre. Mais elle n'en était pas réduite au grouillot de base capable de se faire tuer parce qu'une charge fonçait sur lui et qu'il n'avait pas reçu l'ordre d'esquiver. Pour autant, Maurice grimaçait et ne validait pas cette prise d'initiative. Il fallait que la hiérarchie soit claire. Il devait être l'alpha sans l'ombre d'un doute. Et cette niaiserie d'embrasser un soldat sans avenir sans lui... Il manqua lui faire comprendre mais il était déjà trop tard. Il se faisait emporter au loin par le soldat à la serviette. Il était complètement sous son contrôle à elle. Maurice esquissa un rictus : sa succube était puissante.

*Je pourrais lui transpercer le torse et m'emparer de son cœur. Mais je n'ai aucun contrôle sur quel démon voudrait bien me répondre. Je manque d'objets de pouvoir. C'est... rageant. *

Plus d'une fois il tira pour faire ralentir le grouillot de sa succube. Mais non, il ne voulait pas. Il essayait d'expliquer à quel point cette Sainte aux Roses était terrible. Et puis qu'il ne pouvait pas à l'encontre de la volonté de... de....Il ne savait pas quel nom donner à Rëko pour ne pas manquer de respect ni à l'un ni à l'autre.

*Non, je ne peux pas le sacrifier. Elle m'en voudrait. D'une façon ou d'une autre. Comme un enfant à qui on retire son jouet. Toujours soumise à l'autorité parentale mais avec cette mauvaise volonté sans date précise de péremption. *

Alors le démoniste fuyait dans les bois tandis que la succube combattait sur un champ de bataille.

Emilia Carmine semblait être davantage une golem qu'une femme derrière l'armure. Les projectiles lancés par le démon à peau rouge faisaient des dégâts anormaux. Pourtant, elle avançait sans se hâter. Elle n'esquivait rien qui ne l'a concernait pas. Tout était dans l'économie des gestes. Quand soudain la masse de roses s'abattit sur Rëko. Les réflexes de cette dernière lui permirent d'échapper à une éventration publique. De profonds sillons sanguinolents horizontaux barraient son flanc.

Et rien ne sortit de sa bouche.

Pendant ce temps, la fuite se poursuivait. En plein milieu de la forêt, des bruits de coup de haches. Un bûcheron et son fils.

"Toi ! Donne-moi cette hache. Maintenant. Nous sommes poursuivis par des démons. J'ai besoin de cette arme pour la... sanctifier."

Le mot honni avait eu des difficultés à sortir de ses lèvres. Mais son charisme naturel, son ton impérieux et la compagnie du soldat en armure suffirent à semer le trouble. Il n'en fallut pas plus pour qu'un sourire rouge se mette à dégouliner. Le père tomba sur ses genoux. Ses mains essayant d’endiguer le flux de sa vie migratrice. Mais déjà le démoniste prenait en otage le fils.

"Où vis-tu ? Non loin ? Dans une cabane ? Oh, tu as un nouveau-né qui attend avec ta mère ? Parfait. Conduis-moi à eux."

Maurice ne savait pas encore s'il devait faire marche arrière pour aller récupérer sa précieuse succube. Une telle création ne devait pas être bêtement perdue. Mais sa vie importait davantage. Si elle mourrait ? Ce serait pénible car il faudrait recommencer depuis le début. Cette perte de temps le faisait fulminer. Et...

*Merde. Il y a ce contrat avec Amate. Je ne peux pas la perdre. J'y perdrais encore plus. Et il est inacceptable que je tombe sous leur servitude ! C'EST MOI QUI ASSERVI LES ENGEANCES DEMONIAQUES !*

Très efficacement, Maurice Malné pénétré dans la cabane dans les bois. Ce qui suivit put se résumer ainsi : son charisme associé à la terreur qu’il pouvait répandre mata toute vélléité. Le nouveau-né fut déshabillé et encordé sur le torse du démoniste. La mère en pleurs fut déshabillée elle aussi et attachée dans le dos du démoniste. Deux parfaits boucliers. Deux excellentes attaques psychologiques. Enfin, le démoniste s’adressa à un enfant qui venait de perdre son père violemment et qui avait assisté à un doigtage odieux de sa mère. Aucun plaisir. Une façon comme une autre de prendre possession. De s’élever hiérarchiquement et réclamer son droit sur les moins-que-rien.

« Ton père a dû t’apprendre les rudiments de la hache, oui ? Bien. Alors tu vas prendre cette hache et chaque soldat qui voudra m’attaquer, tu lui donneras des coups comme si c’était un arbre à faire tomber. C’est bien compris ? »

Le démoniste n’avait aucun doute sur le fait qu’il ne recevrait pas d’attaque de cet être « libre ». Il l’avait enchaîné par la terreur, la mort et les menaces. Il avait une « place forte ». Il avait des boucliers humains. Et il avait deux soldats qui le défendraient. Maintenant, il fallait qu’il se concentre et qu’il active ce lien qu’il avait avec sa succube. Pour cela, il lui fallait du papier et un crayon. C’était une façon comme une autre de convoquer la magie. Un intermédiaire comme un autre. Alors il commença à écrire et se concentra sur les magnifiques yeux couleur sang.

Le message était le suivant : « Fausse leur compagnie ! Reviens auprès de ton maître ! Mais surtout, n’amène pas la mort à ma porte ! »

*La vermine gobeline a de très bons enseignements. De faibles créatures, certes. Mais leur utilisation des boucliers humains est excellente. *

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 18 oct. 2024 14:57
par Korë Grémorya
La femme en armure s'avérait fichtrement coriace ! Aucune des longues aiguilles de la succube n'avait creusé son armure. Seuls les gardes en avaient pris pour leur grade. Les blessés gémissaient à terre là où les morts, les mâchoires détendues, n'observaient plus que la cime des arbres de leurs yeux vitreux.

- Tu aurais au moins pu t'en prendre une, grinça Rëko alors que son ennemie rompait héroïquement la distance qui les séparait, ne serait ce que pour me faire un tantinet plaisir !

Elle avait le sentiment dérangeant de s'adresser à une porte de prison. Emilia Carmine abattit son arme lourde avec une fluidité aberrante. Rëko ne l'évita qu'à moitié, son flanc non protégé par des écailles zébré par le frôlement des pétales d'acier. Elle grimaça en baissant les yeux sur les traces de sang, se pinça les lèvres puis libéra... un mince gémissement ?
La douleur... ?
N'en était plus tout à fait une. Mordante au début, elle devenait vite supportable, pour finir par se convertir en une incompréhensible source de plaisir.
Un sourire gourmand barra les lèvres de la succube.

- Partagez tous mon bonheur impie !

Ignorant ses frasques imbéciles, Emilia entreprit de lui éclater le crâne d'un grand coup de masse. Rëko rentra la tête dans les épaules, filant sous l'acier vrombissant, et se jeta toutes griffes sorties sur d'autres gardes ! Elle arrêta une lame avec son avant-bras, la repoussa d'un revers et frappa les doigts pliés. Le visage de son ennemi s'enfonça sous son casque. L'homme s'affaissa. La Wyvérienne succubisée pivota sur ses pieds, heurtant un autre rustaud avec l'extrémité de sa queue pointue. Celui-ci se découvrit un trou dans la base du cou, cracha du sang et bascula sur les genoux. Rëko ne s'en souciait déjà plus : avec son agilité digne d'une elfe et son agressivité purement démoniaque, elle passait d'une victime à l'autre. Emilia Carmine la pourchassait, bien entendu. Mais son armure et les obstacles que la succube alignait sur son chemin ne lui permettaient pas de courir assez vite pour la rattraper. La paladine arrivait, au mieux du mieux, à provoquer des dommages collatéraux qui réjouissaient son prétendu gibier.

- Encore, oui ! Encooore~

Le sang et les morts l'excitaient ! Rëko, dans sa folie sanguinaire, plongea sur un garde, grimpa dessus avec une souplesse reptilienne et trouva refuge dans son dos armuré. Elle lui arracha son casque avant de lui enfoncer ses canines dans le cou. L'homme, sous l'Emprise venimeuse, devint aussi raide qu'une statue. Rëko s'écarta de lui au tout dernier moment. Sans son heaume, Emilia Carmine ne fit qu'une bouchée de sa cervelle.
Et la dangereuse succube riait aux éclats !

- Ah ha ha ha ! Voilà une rixe à en perdre littéralement la tête ! Ih hi hi hi~

Tournant ouvertement le dos à la paladine, virevoltant comme une gamine, la succube se souvint alors de ses outils de travail dont ses geôliers l'avaient privé. Les bras levés sur les côtés, elle bifurqua brutalement vers ce petit charriot qui accompagnait le convoi. Rëko avait tué suffisamment de personnes pour être à peu près tranquille. Elle n'eut qu'un incompétent à abattre d'un mouvement d'aile. Le pauvre gus termina sa futile existence en deux parties inégales, la moitié supérieure de son corps tranchée en diagonale glissant de son socle branlant. Un rapide coup d'œil par-dessus son épaule lui apprit que sa némésis n'était pas près de la cueillir de si tôt.

- A moi la bonne musique ♥

La succube récupéra son étui dans lequel étaient enfermés Hjartà'ljos et Veidh'lann, les noms donnés à son archet et à son violon, ainsi que cette bourse en cuir contenant Cëol, son précieux ocarina. Elle ne se soucia point du reste, préférant plutôt faire face à sa poursuivante.

- Et si je te jouais un petit air, grande coquine bardée d'acier ?

Oh, elle était bien partie pour tester l'audition de cette violente combattante ! Sauf qu'un message en grosses lettres noires apparut soudain dans son champ de vision. Ses yeux carmins s'arrondirent au fur et à mesure que les ordres de son maître s'alignaient sur plusieurs phrases courtes.

- Quoi, déjà ? Ah, non ! C'est pas juste.

Rëko fit la moue. En cherchant à retarder l'inévitable, son collier, qui avait capté ses pensées contraires aux désirs de Maurice Malné, la sanctionna d'une décharge bien sentie ! La succube n'en conçut aucun plaisir, cette fois-ci. Ses genoux ployèrent à demi. Emilia Carmine perçut sa gêne et, en levant sa masse-bouquet-de-rose, manqua la réduire en miettes ! La Succube ne dut son salut qu'à ses ailes membraneuses. Grâce à ses attributs élargis, Rëko s'était envolée comme une chauve-souris.
La paladine leva son casque vers elle.

- Nous nous reverrons, engeance de la Lumière ! lui promit-elle. Et ce jour-là, crois moi, je te ferai danser la gigue jusqu'au trépas~

Avant de lui fausser compagnie, la beauté volante décrivit de larges cercles autour du champ de bataille, frôlant les branches des arbres avec ses petites cornes. Sa magie fit parler d'elle sous forme de grosses bulles colorées. Celles-ci explosèrent dans son sillage, répandant du savon partout où il ne fallait pas. Rëko n'avait pas oublié le dernier ordre de son maître : ne lui ramener aucun ennemi entre les jambes.
Et, effectivement, personne ne fut en mesure de lui mener la chasse sans se casser la binette.
Pas même la paladine !

La succube avait disparu de leurs radars pour mieux se rendre dans celui du démoniste qui s'était entouré de quelques surprises. Elle fut prompte à le visualiser, lui et ses otages, avant d'atterrir sur le sol, tout près d'eux, avec toute la souplesse d'une kunoichi.
Toute sourires, le corps éclaboussé de sang, Rëko releva énergiquement la tête.

- Comme exigé : me revoici, mon Maître !

Comme une flèche, elle se souleva de terre avec une élégance naturelle - typique de sa nouvelle race.
Ses yeux de séductrice détaillèrent les trois nouveaux éléments qui composaient les dernières défenses du démoniste : un adolescent, une bonne femme et un bébé. Deux d'entre-eux étaient ficelés de chaque côté de sa silhouette costumée.

- Vous vous êtes fait de nouveaux esclaves ? Quelle chance ils ont de pouvoir vous coller ainsi au corps... (Elle parut étonnée.) Oh, attendez ! Je crois que je suis jalouse ♥

Elle gloussa avant de lui exhiber ses propres trouvailles.

- Je vous présente les outils de travail de mon ancienne moi ! (Elle lui désigna son étui.) Là dedans, Hjartà'ljos et Veidh'lann, mon archet et son violon adorés. (De l'autre main, elle soupesait la fameuse bourse en cuir.) Et ce petit jouet, c'est Cëol, mon o-ca-ri-naaaa~

Une lueur chafouine illumina ses prunelles fendues.

- Un petit morceau vous ferait plaisir, ô mon Maître ?

Quel(s) risque(s) encourrait-il ?

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 24 oct. 2024 11:55
par Maurice Malné
C’était un détail, certes. Mais le démoniste n’avait jamais pris le temps de connaître la façon dont ses esclaves « recevaient » ses ordres. S’il sentait le besoin d’avoir pour intermédiaire une plume et des feuilles de papier : il n’avait jamais réalisé que ces lignes d’encre ténèbres se grattait sur la cornée de ceux qui lui devaient obéissance. Cela pouvait expliquer des comportements à se crever les yeux ou à mourir sous le coup d’un temps de retard. Peu lui importait au final. Ce qui importait, c’était que sa succube n’avait pas péri par le « pouvoir des fleurs ». Une bien poétique expression pour un défoncement sanglant de cervelle badigeonné d’éclats d’os de boite crânienne.

« Quelle insupportable gamine… »

Maurice Malné ne se souvenait d’un pareil comportement enfantin lorsqu’il l’avait observé dans la taverne. Etait-ce la faute d’Amate et de son contrat démoniaque ? Peut-être une conséquence de la succubisation. Les séductrices paraissaient toujours si « légères ». Pour souiller les faibles êtres humains et profiter des plaisirs du coït : il fallait assurément vivre au présent. Seuls les animaux et les enfants en étaient réellement capables. Le démoniste partit du principe qu’il avait trouvé l’explication.

« Tu ne chanteras pas, catin. Crois-tu vraiment qu’on ait le temps ? J’en ai déjà plein les oreilles des pleurs de ce gamin. Sans compter qu’il est hors de question que ton tintamarre attire de nouveaux nos ennemis. »

Prendre en considération les sentiments de son « employé » ? Renforcement positif ? Non, il était hors de question que le démoniste verse là-dedans. Elle allait lui obéir. Et puis lui échaudait ses petits caprices. Après tout, il n’avait pas sacrifié son jouet. Ce qui était déjà un aveu de faiblesse. Bien que via un biais cognitif, il avait trouvé une autre explication. Non, décidément, ce n’était pas le moment de se préoccuper de son con en feu ou de ses inspirations lyriques.

*Bien que la jalousie soit un excellent moteur. Un levier de puissance dont je ne vais pas me gêner d’utiliser et d’abuser. *

« Et je préviens de suite. Tu ne toucheras pas à ton animal de compagnie avant que tu aies placé ton Maître en total sécurité. Cette bicoque de bois si proche de ce Général et de son ange ne sont pas du tout un lieu sur. Ni même à l’image de ma grandeur. Investir un château serait excellent, pour te donner une idée, toi qui semble incapable de voir plus loin que le bout de ton nez. Ne sanglote pas, toi ! »

La femme ficelée dans son dos reniflait bruyamment du nez. Elle tentait de se contenir. Autant de verser un torrent de larmes que la pression qui appuyait sur sa vessie. Elle était terrorisée. Mais elle se devait de tenir bon pour ses enfants. Une mère était toujours prête à se sacrifier pour sa progéniture. Un élément dont le démoniste avait parfaitement conscience.

« Toi, le gamin. Et toi, le jouet de ma jalouse servante. Allez me chercher le moyen de locomotion. Cette famille doit bien avoir une charrette ou approchant pour transporter le bois. Nous devons organiser notre départ. Je dois aussi remettre la main sur des objets de pouvoir au plus vite. Je ne supporterais pas longtemps de fuir à travers les bois sans moyen de répandre le sang et les viscères. Je déteste cette situation de dépendance. »

Le ton avait été terrible dans l’élocution du mot « terrible ». Dans un unique mot prononcé ainsi, il n’y avait aucun doute sur le fait que Maurice Malné faisait partie de la pire engeance. Seul un barde expert aurait pu imiter pareille colère. Ce qui était également un avertissement pour sa petite pute ailée. Elle ne DEVAIT PAS profiter de cette vérité. Son côté masochiste détesterait ce genre de violence en réponse…

« Vous n’êtes pas encore parti ? »

Le démoniste n’avait pas besoin de crier pour faire étalage de sa domination. Puis il braqua son regard sur Rëko.

« Le temps de la réflexion est un luxe qui va rapidement me manquer. Ton fanatisme envers moi m’incite à penser que tu as fait de l’excellent travail à obéir à mes ordres. Mais ce Général semble plus que compétent. Il ne mettra pas longtemps avant de réorganiser sa caravane et envoyer ses pisteurs.

Va ! Envole-toi et éclaire les environs. Que tes yeux découvrent une ruine impie. Un abri sur. Ou quoi que ce soit d’utile. Découvre les environs. Cartographie les lieux dans tes pensées. Bats-toi si tu es repérée ou si tu tombes sur un monstre ou un magicien isolé. Va et reviens avec de quoi changer notre situation.

Mais ne me laisse pas seul trop longtemps. »


Cette dernière phrase pulsa d’une étrange manière directement dans le cœur de la succube. Et ce qui suivit concrétisa l’intention première.

« Ou alors je devrai me défouler entre les jambes de cette rombière. »

Il avait déjà été écrit qu’il utiliserait et abuserait de sa jalousie. Ainsi, la succube ne perdrait pas de temps en tours et détours. Dans sa tête, le détestable « tic tac » accompagnerait chaque seconde perdue loin de son Maître adoré. Chaque seconde ajoutée à la précédente remplirait la partie basse du sablier. Et lorsque la ligne de non-retour serait dépassé, l’objet de son fanatisme gratifierait cette campagnarde de son glorieux objet de désir cracheur de foutre. Ce serait insupportable pour elle ! Maurice Malné lui exposa ce rictus machiavélique alors que le petit cerveau rouge appréhendait toutes les circonvolutions des tenants et aboutissants. Ce qui aurait pu se résumer par ce mot répété deux fois : Hey hey…

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 24 oct. 2024 20:33
par Korë Grémorya
Maurice Malné maugréait. Il ne voulait pas l'entendre jouer et, pire encore, l'interdisait d'avoir recours à ses instruments. C'était triste pour Rëko mais loin d'être insupportable. Elle n'allait pas en mourir pour si peu ! Et puis son Maître ne lui avait pas confisqué ses instruments. Un détail qui ne lui échappa point.
Ce sera pour une autre occasion~
Elle s'était tue afin de l'écouter monologuer jusqu'au bout. La succube connaissait sa place. Elle avait encore énormément de victimes à faire avant de transformer son propre maître en objet d'extase.
Cette pensée eut vite fait de lui remonter le moral.
Le démoniste vomit fielleusement ses ordres. Gamin, garde et bouclier maternel durent se plier à ses froides exigences. Les deux premiers ayant pour mission de mettre la main sur une charrette tandis que la dernière devait simplement faire taire ses sanglots.
Si Rëko ne fit aucun commentaire à personne, elle décocha tout de même une œillade aguicheuse à son dévoué soldat.
Survis jusqu'à minuit, mon petit chéri, et nous savourerons les joies de la vie ♥
Le regard de son Maître adoré s'était planté sur elle. Son attention la faisait vibrer intérieurement.
Mais... était-il en train de la complimenter pour son travail ?

- Oui ! J'ai éliminé tant de gêneurs en vôtre absence, ô mon Maître... vous auriez dû voir leurs minois grimaçants~ (Elle se pourlécha les lèvres.) Je ne leur ai laissé absolument aucune chance.

Oh ! elle n'avait pas pu s'empêcher de vanter ses mérites.
Ce qui lui valut d'autres ordres limpides. La Wyvérienne succubisée tremblota sur place. Son Maître comptait sur ses yeux impies. L'échec n'était pas une option. Tant mieux parce qu'elle avait diablement faim de succès !
Néanmoins, Rëko inclina légèrement la tête de côté en imprimant la mise en garde du démoniste dans ses circuits corrompus.
Face à ce rictus démoniaque, son cœur de succube s'était sensiblement alourdi.

- Grmpf. Très bien ! Je vais faire vite. (Déterminée, elle hocha la tête d'un coup sec.) Parce que je veux être là pour assister à vos ébats !

Et peut-être y prendre part ?
Quoi qu'il en fût, Rëko bondit dans les airs, ses ailes membraneuses s'élargissant pour la hisser plus haut encore ! Elle eut tôt fait de dépasser la cime des arbres et de lorgner sur les routes. Aucun voyageur à l'horizon, plusieurs axes carrossables. La garde d'Erick s'organisait sans doute plus loin, à l'abri du danger aérien qu'elle représentait. Pour le moment, la succube n'en voyait trace. Comme escompté, elle dressa un carte mentale de cette forêt bien garnie, y introduisant fidèlement l'étroit réseau de routes.
Maintenant, cherchons un abri sûr pour notre vilaine petite troupe~
La succube s'éleva plus haut encore, ses yeux carmins sondant la moindre aspérité suspecte en partie étouffée par la sylve grasse. Elle passa plusieurs bonnes minutes à survoler la zone et, lorsqu'enfin elle discerna une anormalité rocailleuse couverte d'un lierre épais et d'une mousse spongieuse, Rëko descendit sur plusieurs étages. Elle atterrit silencieusement sur la flèche arrachée d'une cathédrale abandonnée, au sommet d'une tour en pierre fissurée. Depuis l'intérieur de cet édifice ancestral lui parvenaient des voix et de la chaleur humaine.
Une partie des paroles de son Maître lui revinrent en tête.
Bats-toi si tu es repérée...
Elle sourit vicieusement.
Personne n'est à l'abri d'un accident~
Les bras écartés, la succube se laissa tranquillement tomber dans le vide. Ramenant les mains derrière la tête en une posture relâchée, elle battit des ailes afin d'orienter son corps de séductrice avertie à travers une arche de pierre. Sa venue eut le mérite de surprendre les quatre aventuriers qui se trouvaient là. L'un d'eux s'écarta en tirant sa lame. Le guerrier du groupe, qui fut le premier à mourir la gorge tranchée. Un type en armure de cuir agita ses couteaux. Les ustensiles de cuisine se brisèrent contre les écailles brachiales de la Wyvérienne succubisée. Le magicien et la prêtresse qui consolidaient l'équipe reculèrent avec effroi.
Les yeux rouges de la succube s'y aimantèrent gracieusement.

- Désolée, mes doux agneaux, mais je me dois d'expédier la chose.

Le voleur aux dagues brisées se retrouva cloué à un mur. Rëko ne l'avait même pas regardé en l'attaquant ainsi, avec ses Epines de nuit.

- Tu feras un excellent présent pour mon Maître, mon mignon. Alors sois sage et ne meurs pas tout de suite~

Son bâton levé, le magicien psalmodiait dans sa barbe. La succube se précipita sur lui avec une telle force qu'il en eut le souffle coupé ! Du sang aux lèvres, il lâcha son objet de profession. Rëko glissa la pointe d'une botte en dessous du manche et le fit sauter entre ses mains.

- Toi, je suis au regret de ne pas pouvoir te laisser agonir.

Sa magie le rendait trop imprévisible.
D'un coup ascendant, elle jugea préférable de lui décrocher la mâchoire. D'un autre plus pointilleux, Rëko lui ouvrit le ventre, déballant ses viscères sur le sol poussiéreux sous l'effet de l'indifférente gravité.
Toutes ces effluves de sang la firent frémir de la tête aux pieds.

- Quelle beauté... tu étais si bien conservé, mon pauvre ♥

Un éclair de lumière la frappa de plein fouet !
Korë grogna et dut se secouer les fesses pour éteindre le début d'incendie au bout de sa queue. Elle pivota vers la prêtresse qui, de ses mains tremblantes d'horreur, tenait sa canne à la tête en forme de croix. Cette vision mit les nerfs de la succube à vif. Se renfrognant, elle secoua violemment sa jolie tête cornue.

- Tu m'as fait mal, serviteur de la Lumière.

Cette fois-ci, elle n'avait ressenti aucun plaisir dans la douleur.

- Tu es dangereuse, souffla-t-elle en s'approchant d'un pas lent. Mais mon Maître serait sûrement ravi de souiller ta pureté, de s'accaparer ton innocence et de la dévorer...

L'élue intimidée clama une prière offensive. Rëko ne se laissa pas avoir une seconde fois, évitant le feu saint avec une souplesse de diablesse. Pour lui rendre la politesse, elle n'utilisa ni ses mains ni ses épines ; la succube plongea directement ses canines dans le cou de sa proie. Opération qu'elle répéta plusieurs fois, avide comme elle était de sucer cette chair pure et tendre.
La prêtresse, de l'angoisse dans les yeux, victime de l'Emprise venimeuse s'effondra lourdement sur les genoux.
La Wyvérienne succubisée sourit en l'empêchant de choir sur le flanc.

- Deux offrandes pour le prix d'une~

Il y avait un autel, non loin. Rëko étala la jeune femme dessus avant d'arracher une plante ligneuse d'un mur étouffé par l'envahisseuse. Elle en testa la solidité avant de hocher la tête, satisfaite, et de ligoter la prêtresse à son support froid.

- Ne t'inquiète pas : nous serons très vite de retour~

Toujours cloué à sa paroi, le voleur au teint cireux la traita de tous les noms d'oiseaux. Le bougre avait déjà perdu beaucoup de sang malgré le fait que les projectiles étaient toujours fichés dans son corps mince.

- Economise tes forces, lui suggéra-t-elle, indifférente aux insultes. Mort, tu divertiras bien moins mon Maître que de ton vivant.

Il lui avait accordé un petit caprice ? Rëko lui avait préparé deux trésors de chair et de sang !
Elle s'en alla en riant, récupérant la voie des airs pour retrouver le démoniste aussi vite que possible. Elle le saluerait avec grande déférence avant de le diriger, lui et ses laquais, vers cette modeste cathédrale. La succube, en bonne joueuse, ne se montrerait guère transparente dans son annonce. Elle avait bien envie de surprendre le terrible Maurice Malné.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 27 oct. 2024 08:34
par Maurice Malné
Le rictus ne put être empêché de s’étirer. Quel magnifique résultat ! Il la menaçait de violer la moins-que-rien et, au lieu de le convaincre qu’elle serait assez rapide pour qu’il n’ait pas à souiller cette matrice de chairs déjà utilisée : elle voulait « assister ». Etre une voyeuse. Pourquoi ? Le démoniste se posa la question. Est-ce qu’elle voulait voir d’un autre point de vue son Maître adoré besogner une femelle ? Etait-elle simplement mauvaise et pleine de péchés ? Peu importait au final. Car sa menace de la délaisser lui avait fait perdre son attitude enfantine et l’avait motivé à remplir sa quête.

[…]

Sa succube revint. Il ne le montra pas : ni en actes ni en paroles. Mais il était plus que satisfait de sa rapidité d’action. A sa façon de se trémousser, elle était heureuse de ses trouvailles. Si la situation était critique à cause du Général Erick et de son convoi, cette annonce d’une bonne nouvelle lui suffisait. Il pouvait lui pardonner ses excentricités. Il fallait toujours donner du mou à ces créatures démoniaques. Elles obéissaient à d’autres règles. Et les forcer à jouer exactement comme l’engeance humaine serait la pire des idées. A quoi bon détenir un démon qui agit et s’est affaibli comme un humain ?

Alors il la suivit. Le groupe n’était pas grand mais déjà des liens se tissaient. Par exemple, Maurice Malné avait aperçu le gamin du bûcheron demander à l’ex soldat des conseils pour tenir et donner des coups de hache. Oh, et il savait aussi ! Que c’était dans l’objectif de lui séparer la tête de son corps. Il ne dit rien. Pas une seule remarque. De son point de vue, la rage et la pulsion meurtrière était un excellent combustible. Si les forces de ses flammes étaient intenses : la longévité, au contraire, en pâtissait. Et le démoniste en avait strictement rien à foutre de voir mourir ce gamin. Quant au deuxième ficelé sur son torse ? Il ne bougea pas. Cette chiure très semblable à un embryon apprenait déjà à chouiner en silence. Enfin, pour la mère, elle fut libérée de ses entraves. Mais elle reçut l’ordre d’être toujours en protection de son dos. Il n’y avait pas meilleure manipulation et contrôle sur une mère que de menacer la vie de son bambin. Il était tranquille de ce côté.

Puis la charrette arriva aux ruines avec une Rëko toute guillerette. Maurice Malné renifla l’air. Et il eut un nouveau rictus. Ça sentait le sang et le drame. Donc sa petite soldate avait prêché la bonne parole. Il la regarda et posa silencieusement la question « pas de mauvaise surprise ? ». Pour qui ? Pour elle ou pour lui ? Peu importait. Le lien qui les unissaient était puissant. Chercher à le blesser voire carrément à la tuer se retournerait contre elle. Si elle avait laissé un puissant guerrier en armure en embuscade, son instinct la forcerait alors à se mettre sur la courbe de l’épée et voir sa délicieuse petite poitrine être déchiré comme les eaux de Moïse.

« Celui-ci est si pâle que la vie n’est retenue plus qu’à quelques faibles fils. La colère, toujours la colère. Un si bon combustible. »

En progressant, les mains croisées dans le dos, le démoniste prenait possession de ce nouveau territoire. Des ruines d’une cathédrale de lumière était une parfaite offense. Un parfait péché que d’en faire son repaire pour un temps. Il explorait et découvrait de ses propres yeux les actions de sa succube. Il pouvait en deviner une partie. Posant un genou à terre, sa main récupéra l’épée de celui qui était mort avec un sourire rouge sur le cou. Si naturellement, il testa la balance de l’arme en effectuant quelques moulinets. Sa chose ailée était-elle surprise ?

« Je ne suis pas un stupide mage coincé aux sortilèges à distance. Il y eut un temps dans ma vie où j’ai guerroyé sur les champs de bataille. Ah ! Une guerre dégueulasse. Mes faits d’armes et ma compagnie de dégénérés n’étaient acceptés de personne. Ce Général qui nous poursuit m’aurait déjà haï et aurait cherché à nous piéger. Nous avons été piégé. Plus d’une fois. Mais nous étions pervers et efficients. Certes oui, il y avait des violeurs et des cannibales. Mais les « gentils » fermaient les yeux et se manipulaient eux-mêmes via ce biais cognitif : à savoir que l’Histoire s’écrit par les vainqueurs. Jamais nos victoires ne se retrouveront dans leurs livres. »

Il reprit son exploration et planta sa nouvelle épée dans le corps disloqué du magicien. Il s’accroupit juste à côté de lui et réfléchit. Il était toujours difficile de savoir si un tel lanceur de sorts était plus utile vivant que mort. Il ne pouvait en vouloir à sa soldate ailée d’avoir commis un tel choix. Ses mains fouillèrent le corps et trouvèrent quelques objets et artefacts. Rictus à nouveau. Ce marché ambulant lui permettrait deux ou trois ruses.

« Ma petite pute ailée, savais-tu qu’une verge de magicien entre dans la composition de certains rituels démoniaques ? Il faudra probablement la sectionner tôt ou tard. »

Oh, et il y avait « elle ». Il ne put s’empêcher d’écarter théâtralement les bras en la découvrant. Autant il se foutait du voleur. Mais la prêtresse ?

« Quelle merveilleuse offrande ! »

Maurice Malné se retourna et fit face à sa petite troupe. Une bande de moutons qui suivait le loup sans parvenir à prendre de décisions. Ils fuyaient les prises d’initiative et se plaindraient qu’on leur vole leur liberté. La plèbe et leurs contradictions… Alors il donna des ordres. Pour la mère : s’occuper du voleur et le maintenir en vie. Qu’elle le décroche ou non serait son choix. Pour le garçon du bûcheron : raviver le feu d’abord puis rassembler toutes les affaires de ce groupe d’aventuriers dans la charrette. Quant aux deux derniers…

« Ne t’éloigne pas trop de moi, succube. Je te veux à ma disposition à la moindre naissance d’un caprice. Et en parlant de caprice, tu es libre de disposer du tien. Je vais m’asseoir proche de cette merveilleuse offrande que tu m’as ficelée. Je dois réfléchir au meilleur moyen de l’utiliser. Allez, vole. »

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 02 nov. 2024 21:36
par Korë Grémorya
Tel un contremaître arrivé tout récemment sur son chantier, le démoniste découvrait les outils laissés en bordel par ses "employés". La vision de ce guerrier égorgé ne souleva pas la moindre vaguelette d'émotion en lui. Il avait tout simplement ramassé son épée et s'était mis à dessiner quelques moulinets dans les airs. Rëko admira muettement la souplesse qui habitait son poignet. Une expérience que Maurice Malné attribuait à son passé de militaire... ou de barbare et de brigand, dépendamment du point de vue.
Ce n'était pas sa succube qui allait le juger pour si peu, voyons !

- J'ai toute confiance en vos multiples compétences, mon Maître ! Je ne suis pas si surprise de ça de vous voir capable d'agiter une épée avec autant d'élégance~

Elle le suivait du regard. Il s'en alla détrousser le cadavre du magicienne, cette fois-ci. La Wyvérienne succubisée ne fit point attention à ce qu'il avait récupéré. Les artefacts humains ne lui évoquaient pas grand chose, à contrario des différents instruments de musique. Rëko, ou plutôt Korë, savait aussi bien jouer du luth que du violon ou de la harpe. Un talent depuis toujours mis à l'épreuve, que ce fut sur sa lointaine ile de naissance ou ailleurs au sein de Terra.
Son Maître lui annonça que le sceptre naturel du magicien était un ingrédient de choix pour certains rituels impies.

- Ah bon ? Je l'ignorais...

Pour le moment, la succube préférait ne pas y toucher. Elle ne savait pas si ce prélèvement organique lui incomberait ou si son Maître, dans son infinie cruauté, pousserait un de ses laquais à le faire à sa place.
Si je ne me tiens pas à carreau, il y a des chances que je me retrouve privée de ma gourmandise.
Le dit soldat lui collait au train. Le savoir aussi proche d'elle l'émoustillait. Rëko tenait tête à cette envie de le faire sien avant d'avoir obtenu le feu vert de son Maître. Le mieux à faire restait de l'obsefrver attentivement tandis qu'il découvrait la scène de crime(s).
Le voleur agonisant ne le fit point ralentir. En revanche, la prêtresse, elle, avait aimanté son attention. Non, le mot est trop faible ; cette proie ficelée par des lignes de lierre à l'autel de pierre embellissait sa journée ! Maurice Malné distribua les consignes, demandant à la mère estomaquée de sauver ce qu'il restait du voleur crucifié et au garçon de jouer les bagagistes.
Quant à sa succube et à son petit caprice...
Toute sourire, Rëko approuva d'un grand hochement de tête.

- Je tâcherai de rester à portée de voix.

Elle se tourna vers le soldat, lui caressant la joue d'une main chaude de désir.

- Nous essayerons de ne pas trop faire de bruit, roucoula-t-elle, ses prunelles de feu ancrées dans les siennes.

Un haussement de sourcils tendancieux plus tard, la succube lui tourna le dos, referma une de ses griffes sur le col de sa cuirasse et le tira dans son sillage.

- Ce soir, petite ange en conserve, tu devras te soumettre à tous mes désirs ! Et je ne tolérerai ni résistance ni plainte ♥

Sans se soucier le moins du monde des règles de sécurité, elle prit son envol avec lui. Rëko avait déjà trouvé un nid douillet, bien en hauteur, plutôt spacieux et surtout inaccessible à la grande majorité des animaux comme des monstres. Elle comptait laisser l'humain la défeuiller seulement après qu'il s'eut débarrassé, comme un grand, de son armure aussi ridicule qu'encombrante. Peut-être prendrait-elle plaisir à le presser un peu en lui froissant sa cuirasse ? Il existait tant de manière de siphonner la vitalité de cet homme, aussi bien à travers la peur qu'avec les bienfaits de la chair.
Oh ! je sens que nous allons beaucoup nous amuser~
Seulement si son Maître lui en accordait le temps.


Jamais Anahita Anthelme n'avait connu pareille situation ! Ses alliés étaient morts, ou sur le point de l'être. Après s'être occupée d'eux en solo, cette démone l'avait complètement dominée. Un combat à sens unique, pour ainsi dire ! Son feu sacré, issu d'une prière appelée "Châtiment", n'avait pas eu grand effet sur sa chair rouge. La contre-attaque avait été cinglante. La prêtresse s'était retrouvé complètement paralysée. A la merci du monstre féminin qui, au lieu de la détruire comme la grande majorité de ses équipiers, l'avait solidement attachée à un autel pour mieux la remettre entre les griffes de son supérieur dérangé.
Son père avait-il eu raison sur son compte, et ce depuis le début ? Aurait-elle dû rester chez les siens, en sécurité, parmi les nobles ?
Au lieu de s'être ainsi laissée guider par sa foi, pour finalement voir ses coéquipiers se faire étriper les uns après les autres sous les coups d'une même assaillante...
Et maintenant ? A quelle sauce allait-elle être mangée ?
En présence du démoniste, les prunelles roses de la sainte blonde tremblaient de peur. Pour le moment, elle n'osait s'exprimer. Ses larmes n'avaient pas encore coulé mais son petit doigt - encore engourdi, celui-là - lui soufflait que ça n'allait pas durer...

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Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 05 nov. 2024 22:03
par Maurice Malné
Son gros doigt rugueux vint récupérer une larme à l’œil de la sacrifiée.

« Toi et tes yeux. L’idée de souiller une prêtresse du Bien. Ma petite pute ailée ne pouvait pas me délivrer meilleure cadeau. Est-ce que tu vois à quel point tu m’excites, petite traînée ? »

De sa langue sortie, Maurice Malné lécha la larme de la prêtresse. Un geste parfaitement pervers et mauvais. Aucune bonté ne pouvait sommeiller chez pareil être. Tout comme la curiosité était une envie irrépressible difficilement contenable, la prêtresse du Bien tourna la tête et vit à quel point le pantalon du démoniste était mis sous pression. Dans sa tête, un seul mot sonnait telles les cloches qui sonnaient le glas quand une armée survenait. Elle allait se faire VIOLER. Et alors son cerveau ne put plus penser à autre chose. Violer. Elle allait se faire violer. Ce qui la fit sangloter. D’une atroce façon. Bruyante avec de la morve sortant par les narines.

La grosse main du démoniste s’écrasa sans ménagement sur cette bouche. Nul mot ne sortit des lèvres de son ennemi. La prêtresse était réduite au silence. De peur de souffrir de… quoi que ce soit. Tout pour reléguer à « plus tard ». Pour repousser le drame. Pour repousser le viol à venir…

« Tu es parfaite, petite traînée. Bien entendu, je vais encore devoir signer un contrat avec un démon. Jouir de cette nouvelle puissance que je vais m’octroyer et craindre le vice caché. Mais tel est le jeu. C’est aussi mon métier. Et je suis un des meilleurs. Toujours vivant à mon âge. Aucune chaîne à mon cou. Je ne finirai pas à quatre pattes pour me faire enculer par une de ces engeances à peau rouge. Hors de question de finir sur leur roue de torture ou me faire démembrer par quatre percherons. JE contrôle les démons. »

Maurice Malné se pencha sur la prêtresse du Bien et écrasa ses lèvres sur les siennes. Elle résistait encore et ne lui ouvrit pas pour laisser cette grosse langue, qui lui évoquait soudain un serpent, entrer dans sa bouche.

« Et toi… »

Sa main rustre se referma sur un de ses petits seins. Il sourit quand elle laissa échapper un cri.

« Toi tu vas devenir mienne. Avec ces yeux roses ? Oooh ! Tu es toute désignée pour Limina. »

Le démoniste se retourna et vit la mère qui essayait de sauver la vie du voleur comme il l’avait requis. Ce qui lui fit repenser qu’il avait toujours le mioche ficelé sur sa poitrine. Un poids qui le gênait. Il s’empara d’un large couteau sans faire attention à quel cadavre il appartenait. Il coupa les liens et refourgua la progéniture à sa matrice sur pattes. Puis sans rien dire ni transition, trancha le sexe du voleur qui hurla puis tourna de l’œil avant de partir dans les limbes de l’inconscience. Son entrejambe en sang…

De retour à l’autel, il posa le sexe tranché à côté du visage de la prêtresse du Bien qui écarquilla les yeux de terreur. Elle avait atteint un nouveau palier. Sa bouche s’ouvrit mais n’arriva plus à fournir le moindre son. Toujours armé du gros couteau ensanglanté, Maurice Malné l’essuya d’abord sur la robe. Pour finir par la déchirer et mettre à nue son offrande à la Démone Limina.

« Tu vas prendre ça en toi. Je suis désolé. Ca va être mou et désagréable. Mais… Ah ah ! Ca ne durera pas. »

Etait-ce pire ? se demanda la prêtresse. Valait-il mieux recevoir un obscène jouet sexuel en elle ou se faire violer à répétition par le démoniste ? Elle ne put s’empêcher de rire nerveusement en réalisant à quel point elle perdait pied. C’était un choix du type peste ou choléra. Une réponse impossible…

Le démoniste fit ses petites affaires pour appeler Limina. Tout ce qui était important de savoir était qu’il y avait une offrande. Qu’il y avait les « ingrédients » en elle. Principalement le sexe tranché du voleur. Des choses dites dans une langue démoniaque et donc incompréhensible. Un court instant, l’autel, la prêtresse et le démoniste disparurent dans une gangue de ténèbres. De loin, si sa wyvérienne succubisée parvenait encore à se concentrer sur son Maître adoré : elle pourrait alors distinguer une quantité folle de bras se mouvoir dans les ténèbres.

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Puis plus rien.

Et un CRI. De la part de la mère qui avait découvert que cette gangue noire s’était également déposé sur la tête du voleur. Elle avait crié quand elle avait redécouvert cette tête sans le phénomène démoniaque. La chair n’était plus. Remplacée par un carcan de métal hérissé. Le corps inconscient avait servi de forge organique pour donner naissance à une masse de la terreur. Arme que récupérerait le démoniste plus tard. Pour le moment, il était occupé par la transformation de « sa » prêtresse. Qui n’était absolument plus une du Bien…

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« Magnifique. Tu me fais bander fort. Très fort, prêtresse ! Ah ah ! »

La « nouvelle » prêtresse se trémoussait. Non de peur : de plaisir. Une petite bosse déformait son ventre blanc. Si blanc. Immaculé ! Et Maurice Malné lâcha un nouveau rire (Ah ah !) à l’évocation de ce terme angélique. Car dans cette matrice naissait une créature. La verge du voleur avait viré au vert dans ce corps pour se mêler aux effluves démoniaques et liquides impies de la femelle. La verge était devenue œuf. L’œuf fut éjectée d’une chatte noyée de fluides. Dès sa sortie, la coquille se craquela. Le premier gobelin était né. Trois autres suivirent en quelques minutes.

La Prêtresse du Mal était aussi seigneuresse des gobelins. Elle avait pouvoir sur eux. Elle était une matrice vivante. L’explication de pourquoi et comment des nids de gobelin apparaissaient ici et là sans logique apparente.

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« Non, ton prénom n’est plus Anahita. Ce sera Amanita, prêtresse. Agenouilles-toi face à moi. Et baise mon sceptre sacré. »

La nouvelle Amanita, sur les genoux de l’église en ruine, fit glisser le pantalon du démoniste. Une verge en érection se redressa royalement. Du bout des lèvres elle embrassa le gland. Puis releva le visage pour connaître le jugement.

« Parfaite. Tu es parfaite. Je ne doute pas que tu provoqueras la jalousie chez Rëko. Ce qui est également parfait. Cette petite rivalité entre vous deux pour moi vous permettra d’être toujours sur vos gardes et d’être toujours en quête de plus de puissance. De plus d’attention de ma part. Tout ça est vraiment parfait. »

Sans compter qu’au-dessus son petit sexe recevant des coups de langue de ses gobelins, un inmon brillait de ce rose que Maurice Malné avait tout de suite vu en découvrant la couleur des yeux de la prêtresse du Bien. Dans un grimoire de la bilbiothèque de Limina, cette marque avait pour nom « Mindmelt ».

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Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 08 nov. 2024 18:22
par Korë Grémorya
Tandis que le démoniste pervertissait la pauvre prêtresse, fille d'une prestigieuse famille que le destin avait tendance à malmener de droite à gauche, Rëko, la succube qui ne possédait plus qu'une seule véritable attache en la personne de son Maître, œuvrait pour son propre petit plaisir ! Sa proie charmée s'était retrouvée nue avant elle et dut mettre un petit peu trop de temps à son goût pour la dévêtir car la Wyvérienne transformée, trop excitée pour résister davantage à leur proximité, déchira le reste de sa tenue. En l'absence de culotte, elle n'avait de toute manière rien à regretter de son ancienne vie.
Sa langue gourmande glissa sensuellement sur ses petites lèvres charnues quand elle constata la furieuse érection du soldat.

- Raide comme un piquet ! claironna-t-elle en dévorant des yeux cette trique typiquement masculine. Et moi qui mouille rien qu'à te regarder, mon bon chevalier~

Penchée entre ses cuisses écartées, Rëko s'amusa à titiller sa virilité du bout de son muscle agile. Pendant les préliminaires, elle n'usa point de ses doigts, administrant d'abord quelques coups de langue taquin le long du tube de chair gonflé avant d'embrasser, puis de mordiller, ses gonades pleines à craquer.
J'ai touché le gros lot, songea-t-elle avec un appétit féroce. Mon petit caprice ne s'est pas vidé depuis un bon moment ! Le Général n'est visiblement pas tendre avec ses inférieurs.
A force d'astiquer son manche sur le doux tapis de sa langue, Rëko le fit rapidement s'épanouir d'une généreuse explosion de plaisir ! Le poisseux nectar descendit jusque dans son estomac, où il entra en ébullition pour mieux se convertir en fontaine d'énergie.
La succube n'en perdit pas une goutte !
Le soldat, la respiration lourde, transpirait déjà par tous les pores de sa peau. Il aurait pu s'endormir sur place si Rëko n'avait pas pris la peine de le chevaucher non sans lui avoir empoigné le morceau.

- Tu-tu-tut ! Tu ne pensais tout de même pas t'en tirer aussi facilement, mon loulou ?~

Émoustillé par la caresse de son souffle, il était très vite redevenu dur entre ses doigts rouges.
La Wyvérienne succubisée fut heureuse de s'empaler dessus et d'y rouler généreusement des fesses. Le garde poussa maints râles de plaisir avant de succomber à cet accouplement diabolique. Comme un malade bénéficiant d'une ultime bouffée de vitalité avant que l'ultime cloche de sa vie ne sonne le glas, il s'enhardit au point de la faire cahoter sur ses cuisses brûlantes. Rëko, rejetant la tête en arrière, couina comme une folle au moment d'encaisser les coups de reins. Au final, son petit caprice juta longuement en elle. Sans jamais pouvoir s'arrêter. Au point d'en finir le visage émacié, le corps dangereusement amaigri et, par-dessus tout, les bourses complètement ratatinées.
Emportée dans son élan comme elle était, la succube passa un très bon moment à sautiller sur le cadavre du soldat au mât éternellement dressé. Elle ne remarqua sa mort par épuisement qu'après quelques minutes de plaisir en solitaire, aussi écoulées à se peloter allègrement les seins.

- Oh, mais dis donc ! Tu n'as déjà plus rien à revendre ?

Cessant subitement de remuer les hanches, elle croisa les bras sur sa poitrine et gratifia le défunt d'un regard boudeur.

- Pfff, mon pauvre pion ! Tu étais vraiment petit comme caprice.

Le ventre plein d'une vitalité siphonnée, Rëko enjamba souplement sa dépouille. Avec tout ce qu'elle lui avait pris, elle n'était pas prête d'aller se coucher, la succube ! Aussi décida-t-elle d'abandonner son pitoyable amant pour s'en aller retrouver son Maître.


La renommée Amanita Anthelme, devenue bien malgré elle pondeuse de gobelins par procédé démoniaque, désormais mère de quatre créatures lubriques qui s'amusaient à lui lécher les cuisses et les parties avec une sorte d'adoration, en était encore à lustrer le sceptre organique du démoniste quand la succube refit son apparition.
Ce spectacle eut si tôt fait de l'interpeller.
Cette odeur puissante...
La prêtresse pervertie n'avait visiblement pas traîné pour se faire remarquer ! Tout autour de l'autel, aux pieds de la blonde aux yeux roses, le sol était maculé de ses fluides. Les effluves invisibles qui s'en dégageaient accentuaient la faim dévorante de Rëko, qui se vit contrainte de ravaler sa salive et de calmer ses narines palpitantes.

- Le jour où je leur ai annoncé mon départ de la maison pour tomber sous la coupe sacrée de l'Eglise, père et mère étaient si tristes, se rappela la Prêtresse du Mal, le timbre rauque de plaisir comme d'émotion. Tristes que je préserve ma pureté et que je renonce à engendrer. (Son sourire brillait presque autant que ses pupilles rosées.) Grâce à votre bénédiction, ils seront aux anges d'apprendre que mon vœu de chasteté n'a plus lieu d'être~

Rëko haussa un sourcil avant de jeter un regard quelque peu confus à leur Maître.

- Votre grâcieuse petite pondeuse a l'air de croire qu'elle pourra un jour retourner chez les siens, persifla-t-elle en écartant les ailes tel un paon animé par le désir d'intimider son monde. Elle semble vite oublier à qui elle doit sa dévotion, à présent.

Visiblement affecté par ses charmes, un fils de la délicieuse blondinette enroula ses bras verts autour d'une de ses jambes. Alors qu'il entreprit de se masturber dessus comme le ferait un petit chiot, Rëko secoua la jambe, l'expulsant à l'autre bout de la pièce. Le gobelin roula sur plusieurs mètres avant de s'immobiliser sur le dos. Il se redressa comme un vampire et fondit directement sur sa mère, qui l'autorisa à lui téter un sein en guise de consolation.

- Je vous saurais gré de ne pas brutaliser mes adorables petits chéris, Dame Rouge. Ils n'en ont peut-être pas l'air mais ils sont ma chair ♥

Après l'avoir incendiée du regard, Amanita, tout en berçant son gobelin suceur de sein, porta de nouveau la trique de son maître à ses lèvres douces. Elle paraissait pressée de procréer pour la cinquième fois. La perspective de le faire avec son Maître la réjouissait d'autant plus !
Dans son dos, Rëko, debout les bras croisés, la regardait de travers.

- Vous n'avez pas perdu de temps, ronchonna-t-elle. Cette vision me met en rogne. Surtout si on ajoute à cela le fait que mon petit caprice, incapable de supporter la cadence, a passé l'arme à gauche en plein milieu de nos ébats ! (Elle fronça les sourcils.) J'en veux un autre.

Hé ho, une petite minute ! Mais pour qui se prenait cette satanée délurée ?

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 13 nov. 2024 19:33
par Maurice Malné
Sa succube avait sale caractère et c’était parfait. Tout du moins, l’entendre faire preuve de sa jalousie et de faire comprendre à sa rivale que le démoniste était un être qu’on devait adorer comme s’il était un être supérieur. Divin ? Il ne fallait pas abuser. Mais ce serait une excellente chose à promettre de vouloir faire grimper son maître sur les marches vers la divinité. Par contre, il n’aime pas ce nouveau caprice qui ressemblait bien trop à un ordre. A peine eut-elle fini sa phrase que Maurice Malné transforma l’atmosphère qui s’alourdit. Même la prêtresse le remarqua à une perte de dureté dans son sexe. Oh, et avant que les événements se bousculent, cet acte délicieusement pervers de faire téter un gobelin à son sein. Un bon point pour la prêtresse.

Mais il était temps de sévir.

« Si j’apprécie ta jalousie, succube, et ce qu’elle peut engendrer : je ne tolérerais pas plus longtemps ces excentricités qui ressemblent bien trop à des ordres. »

Sans la quitter des yeux, il remballa sa « marchandise » et se rapprocha de Rëko. Ce n’était pas bon signe. Il était déçu de son comportement. Et Maurice Malné pinça sans ménagement le téton de sa succube.

« Vivement que le bout de tes seins soient percés. Il me tarde de t’infliger des punitions. Certaines mauvaises qui ne te provoqueront pas de bons plaisirs comme j’en ai très envie maintenant. »

Et d’autres ?... Non, Maurice Malné n’émit pas cet autre état de fait. Celui de jouer avec la frontière entre douleur et plaisir. Car c’était une récompense. Et le démoniste n’était pas du tout dans l’état d’esprit d’offrir ce genre de cadeau.

« J’avais eu dans l’idée de relever cette pitoyable chaise et d’en faire mon trône temporaire. Je vous aurai invité toutes les deux à vous asseoir chacune sur une de mes jambes. Vous auriez pu apprendre à vous connaître et vous partager mon sexe. Mais quand l’une pêche, les deux subissent. Est-ce une leçon que vous allez rapidement retenir, mes Petits Pêchés ? »

Qu’elles répondent ou non importaient peu. Les mots, l’intonation et ce qu’exprimait son corps étaient tel un Commandement. Qu’elles ne le comprennent pas de raison ou de volonté ne changeraient rien au fait que, à pousser un démoniste dans ses limites, on s’invitait à mourir rapidement…

« Bien. Il est temps de consolider notre place et de renforcer nos objectifs. Hey ! Gamin ! Viens par ici. Tu vas prendre ce gobelin avec toi et aller très rapidement vers un village ou ville de ta connaissance. Je n’ai pas besoin de préciser que si tu essaies de demander de l’aide, de fausser ce gobelin ou toute autre connerie qui pourrait te passer en tête, bref, je n’ai pas besoin de te préciser que seule la mort t’attendra au bout de toutes ces possibilités. On est d’accord ? Parfait. Alors retiens ta vessie et tes larmes. »

Celui qui était encore « innocent » il y a quelques heures savait qu’il allait encore assister à des démonstrations d’horreur. Ça ne tarda pas. Le démoniste attrapa un gobelin par une oreille et la lui trancha à la base. Les autres piaillèrent. Montrèrent les crocs.

« Prêtresse ! Tiens ton engeance verte sous ton contrôle. Ou de mutilation, je passerais à élimination. Et je ne veux pas entendre un mot. Ta progéniture t’est précieuse, je ne désire pas la décimer. Elle sera importante pour lever une armée. Mais elle doit comprendre que je suis leur Dieu. Et que je suis une entité violente. Qui plus est, ceci est un baptême noir. Je leur offre une identité alors qu’ils se ressemblent tant. »

L’un perdit son oreille. Un deuxième un œil. Un troisième reçut deux coups de couteau à l’intérieur de sa gueule pour lui imprimer dans la chair une cicatrice souriante et sanguinolente. A jamais. Et le dernier noircit après avoir été en partie enflammé.

« Mettons que celui qui possède un seul œil se nomme désormais Cyclope. Celui avec une seule oreille pourrait être Licorne. Celui-là Sourire. Et le dernier Roussi. Maintenant, Prêtresse, choisis-en pour aller avec le gamin. Il devra surveiller le gosse et le tuer si traîtrise. »

Maurice Malné se rapprocha de la prêtresse qui ressentit son cœur accélérer dans sa poitrine. Son maître lui murmurait à l’oreille !

« Tu en enverras un deuxième quand le gosse et le premier gobelin seront partis. La mission du deuxième sera de surveiller le premier et le gamin. C’est bien compris ? »

Puis il remit de la distance et annonça la fin du plan :

« Le gamin devra trouver une fille et la ramener. Il est temps que ton peuple d’engeance croisse, prêtresse. Gamin. La seule caractéristique dont tu dois tenir compte est que cette fille, femme ou vieille soit plus grande qu’un gobelin. Maintenant, va ! »

En résumé. La prêtresse avait reçu les lumières de leur maître démoniste. Elle avait hérité d’une mission. Une importante qui plus est ! Qui consistait à lever une armée. Quant à la succube, elle avait été mise de côté. A peine lui avait-on adressé la parole. Quasiment ignorée de bout en bout. Pour une personnalité tant portée sur l’adoration et la reconnaissance à travers le regard : ce devait être une terrible punition… A elle seule de se rattraper. En fermant sa gueule. Ou en proposant quelque chose de pertinent.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 14 nov. 2024 18:57
par Korë Grémorya
En partageant son dépit, Rëko avait commis une erreur. En fait, elle s'était même trompée dans les mots. Dire " je veux" au lieu de "je demande", c'était comme confondre "j'exige" à la place de "je souhaite". Une différence blessante aux yeux de son Maître et, par extension, de sa nouvelle et seule raison d'exister en tant que succube.
Cette dernière sentit la pression mentale de Maurice Malné agir sur sa propre psyché. Maurice Malné qui avait rangé son service trois pièces sous le regard penaud de sa Prêtresse du Mal.
Une minute... était-ce une double punition ? Avait-elle gâché son plaisir ET celui de sa rivale ?
En surface, la Wyvérienne succubisée grimaçait. Sous couvert de son expression gaffeuse, intérieurement elle souriait malicieusement.
Vicieux comme il se devait de l'être avec ses "princesses", le démoniste lui pinça un téton.

- Ouh ! gémit-t-elle, mimant une douleur négative de pure façade.

Parce qu'il ne fallait pas qu'il découvre ici le plaisir qu'elle éprouvait dans la douleur. Comme face aux soldats, tout à l'heure. Fait qui la rendait difficilement apprivoisable, contrairement à la pondeuse de gobelins.

- Désolée, mon Maître ! Ma langue a... fourché.

Ah ? Il s'en était fallu de peu pour qu'elle se trahisse.
Un coup d'œil rapide du côté d'Amanita lui fit savoir que son cinéma avait au moins fonctionné sur cette petite chienne.
Rien ne sortit de la bouche de celle-ci. Il aurait été stupide qu'il en fût autrement alors que le démoniste répandait sa sinistre parole auprès de ses "Petits Pêchés".
Rëko elle-même attendit bien cinq bonnes secondes avant de l'ouvrir en faisant cette fois-ci bien attention à l'emploi de ses mots.

- Une leçon qui me refroidit douloureusement ce qui me tient lieu de cœur, mon Maître. Le poids de ma faute pèse sur mon petit moteur sanguin...

Amanita ne lui coula même pas un regard, elle qui n'avait d'yeux que pour le dangereux démoniste.

- Je comprends la nature de cette privation, assura-t-elle en relevant bravement la tête sans toutefois regarder Maurice Malné droit dans les yeux. Tout comme je m'imagine très bien que l'insolence de ma Sœur de Pêché se limitera toujours à l'aune de votre autorité.

Une mise en garde ? Un avertissement destiné à la vilaine succube ?
Rëko ne savait pas trop comment le prendre. Elle fit la moue tout en cherchant, en vain, à croiser le regard de celle qui l'avait appelée sa "Sœur de Pêché" comme si cette damnée arriviste se prenait pour son égal.
Ne prends pas tes rêves pour des réalités, prêtresse.
Maurice Malné appela le plus jeune de la troupe, qui tremblait comme une feuille, avant de lui foutre un gobelin dans les pattes. Le gamin éprouva grand peine à ravaler ses larmes et à empêcher sa vessie de lui inonder le pantalon. La créature verte lui évoquant autant de peur que de dégoût. Sa peau hideuse luisait encore des fluides chauds inhérents à sa ponte toute fraîche. Bien sûr, l'humain ne fit point mine de contester les ordres de ce qui, à ses yeux, faisait figure de diable. Il sursauta d'effroi en voyant ce monstre à face humaine mutiler un de ses tout récents sujets !
Un poing pressé contre le cœur, Amanita Anthelme en eut le souffle coupé.
Dans le lot, seule Rëko savourait les couinement indignés de la victime à l'oreille déchirée. Son sourire en coin s'accentua d'autant plus lorsque les autres gobelins se mirent à japper hargneusement.
S'ils daignent poser leurs doigts crasseux sur mon Maître, je me ferai une joie immense de les dépecer sous les yeux de leur mère ébranlée~
Après que leur Maître lui eut demandé de les calmer, la voix de la concernée jaillit avec l'intensité d'un coup de fouet :

- Taisez-vous ! Ne l'avez vous pas entendu, Enfants ? Mon Maître est aussi Votre Créateur ! Vous lui devez une indéfectible obéissance. Votre petite vie ne tient qu'à Sa Voix. S'il veut vous blesser, il vous blessera. Alors considérez ces entailles comme un présent majeur ! Est-ce clair ?!

Rëko, agréablement surprise par le ton employé, émit un bref sifflement admiratif. Les gobelins, eux, eurent vite fait de se tenir tranquille et de garder les dents bien serrées sous leurs lèvres d'un vert marécageux. Dans le lot, un pion nommé Cyclope perdit un œil ; celui qui avait perdu une oreille, Licorne ; l'autre à qui l'on avait découpé la bouche, Sourire ; et enfin, le dernier, brûlé à juste dose, Roussi.
La créativité de mon Maître est aussi exquise que la toile d'un artiste, songea la succube alors que ses yeux gourmands détaillaient les gobelins avec un intérêt renouvelé.
Ne commettant point l'erreur de reprendre le démoniste sur le prétendu choix de gobelin qu'il lui accordait - n'avait-il pas déjà choisi Licorne comme accompagnateur en s'adressant, tout à l'heure, au pitoyable gamin apeuré ? -, la Prêtresse du Mal au cœur tambourinant d'émotivité répondit :

- L-Licorne fera parfaitement l'affaire.

Et pour le deuxième chargé de surveiller le duo, elle comptait s'entretenir avec Roussi. Jugeant qu'il ferait une bonne ombre fileuse avec son corps partiellement noirci, il lui paraissait être le choix le plus évident, contrairement à Cyclope. Sourire, lui, resterait ici. Pour les gratifier de son rictus... ravagé ?
La Prêtresse du Mal rassura ses enfants du mieux qu'elle put, leur promettant bientôt - très bientôt - un plaisir qu'ils ne seraient pas près d'oublier.
Se détournant de ce spectacle maternel, Rëko braqua son attention sur son Maître, qui était sciemment resté muet à son égard.
Il me boude, le vilain ! Alors que tout ce que je voulais, c'était l'autorisation de me farcir une autre marionnette virile.
Les mains rangées dans le dos, sa poitrine dénudée complètement ressortie, la succube n'attendit pas longtemps avant de prendre les devants. Elle se garda tout de même de ne serait-ce que l'effleurer sans son aval. Rëko doutait fort que, suite à son caprice, il veuille bien jouer avec elle ou même lui percer les tétons de ses propres mains - ce qui lui ferait davantage honneur qu'elle ne pouvait en réclamer.

- Puis-je m'occuper du nettoyage ? ou des quelques prélèvements sur les corps de nos amis défunts ? Il serait dommage qu'il se gâtent et perdent en qualité. (Elle eut un sourie concupiscent en pensant au cadavre du mage.) Je peux vous découper soigneusement la queue du lanceur de sorts si c'est ce que vous désirez ! Vous m'avez dit qu'elle ferait un excellent ingrédient pour vos incomparables rituels~

La succube n'avait rien d'une nécrophile, mais si tripoter la verge molle d'un cadavre pouvait lui faire gagner des points...
A tout hasard, son regard carmin caressa la masse d'armes à tête de mort hérissée de pointes qu'était devenue la dépouille du voleur.

- Oh ! Quel jouet magnifique~

Celui-là, elle ne répugna point à le soulever de terre avant de se pencher très respectueusement vers son Maître - et juste propriétaire - pour la lui remettre en mains propres.

- Votre art obscur est de toute beauté, mon Maître ! Les forgerons de la région n'ont qu'à bien se tenir. Avec pareil ouvrage, on peut aisément prétendre que vous leur volez la vedette~

Vile petite flatteuse.
Il se dégageait de sa délicieuse personne une aura de luxure et de désir presque poignante. Y compris pour les sens de son affreux Maître. Il restait un humain, après tout. Un homme corrompu que sa Prêtresse du Mal n'avait fait que sucer.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 18 nov. 2024 21:47
par Maurice Malné
Maurice Malné avait des doutes. Concernant sa succube. Son Petit Pêché de couleur rouge. Chaque émotion. Chaque mot. Que devait-il croire ? Que feignait-elle ? Le démoniste devait bien s’avouer qu’il nageait en eaux troubles. S’il avait une certaine habitude des démons, contrôler un bourrin comme celui qu’on lui avait tué dans la taverne était une tâche plus facile. Contrairement à celle de cette enfant sadique qui lui exposait sa petite poitrine.

*Délicieuse, je dois bien me l’avouer, depuis que je l’ai sous les yeux. A moins qu’elle ne m’excite de ce que je pourrais lui faire. Me fera-t-elle encore de l’effet quand elle sera déjà percée ? J’ai comme un doute qui s’attache en moi. *

« Ce n’est pas avec une petite succube pleine de caprices et une prêtresse possédant seulement une poignée de gobelins que nous pouvons tirer des plans sur la comète. Des forgerons ? Je n’ai même pas de trône. A peine un lieu où débuter quelque chose. Et encore moins une bande servile pour s’occuper des tâches de grouillots. »

Maintenant qu’il l’évoquait, Amanita Anthelme semblait être le meilleur choix. Il décida de suite d’officialiser ses pensées.

« A partir de maintenant, Amanita Anthelme me secondera en tant que bras droit. Elle est promise à régner sur toute une armée de gobelins. Ce qui signifie que sur ses épaules pèsent déjà le poids de responsabilités. Je n’ai pas besoin de menacer de ce qu’il adviendrait si la moitié de tes engeances vertes revenaient les mains vides ? Ou pire ? »

La prêtresse réagit sur le champ en baissant la tête. Puis en tournant la tête de gauche à droite pour faire comprendre, avec respect pour son Maître, à quel point elle avait bien compris la menace. Ca avait déjà été une épreuve pour elle de voir ses « petits » se faire « baptiser » de la sorte sous la torture du démoniste…

« Très bien. Quant à cette succube aux épaules si légères, elle profitera de ce que la nouvelle nature d’en-bas lui a fourni : à savoir sa paire d’ailes. Considères-toi comme une éclaireuse désormais. Et si ce rang ne te suffit pas ? Elèves-toi. »

Il n’avait pas eu besoin d’hausser la voix pour appuyer la volonté dans chacun de ces deux derniers mots.

« Si besoin est de le préciser, car ce n’est jamais une perte de temps avec une femelle telle que toi. Tant éprise de jalousie pour les autres et si plein de foi envers son Maître. Prendre par traîtrise les tiens est une faute majeure. Et j’entends par là attenter à la vie de mon Petit Pêché de couleur verte. C’est bien clair ? Je l’espère. Donc élèves-toi d’abord maintenant dans les airs. Va me confirmer que l’armée de ce Général a abandonné les poursuites. SI ma psychologie de l’homme est toujours aussi bonne, il se sera replié. Du temps que nous devons utiliser stratégiquement. Ensuite ? Elèves-toi pour devenir indispensable à mes yeux. Elèves mon empire et ton ascension suivra naturellement. »

Sa main se referma enfin sur la masse d’armes à tête de voleur mort. Comme avec l’épée, il fit un moulinet pour en tester l’équilibre. Puis il frappa la pierre d’une colonne à quelques mètres du groupe des trois puissants. Des éclats volèrent. Mais rien de dommageable pour l’arme impie. Un rictus dévoila ce que le démoniste pensait de son nouvel armement.

« Abandonne la queue de ce vieillard. Je n’en ai que faire pour l’instant. Qu’il pourrisse. »

La prêtresse leva alors sa main droite en l’air. Cela aurait pu paraitre puérile telle une enfant dans une salle de classe. Mais elle parvenait, dans ce seul geste, à montrer l’étendue de sa maturité et de son respect profond. Maurice Malné assentit d’un mouvement de la tête à lui donner la parole.

« Les yeux baissés pour votre respect, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que la tension dans votre pantalon était restée. Si je puis me permettre, j’aimerais vous proposer, en tant que votre Bras Droit, à vous faire l’étalage de mes compétences avec justement ce membre. Après tout, cela me permettrait de tuer cette attente qui me ronge de savoir si mes Enfants réussiront à vous satisfaire ou non. »

Devant la succube, avec tous les ronds de jambe qu’elle était capable de faire, elle avait parlé pour que son fiel tartine l’intérieur de ses oreilles pointues. Car Rëko avait parfaitement compris : la petite catin proposait une branlette à leur Maître à toutes deux !

« C’est entendu et accepté. Mais ce sera ta Sœur de Pêché qui te dira quoi faire de ma semence. Ensuite, elle partira voler vers ses missions. »

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 21 nov. 2024 19:41
par Korë Grémorya
Son Maître avait pris ses éloges de travers. Il était sévère, le bougre ! Et pourtant, la succube qu'était devenue Korë, soit Rëko de son nouveau nom, continuait à le dévorer des yeux et à boire le calice jusqu'à la lie. Cette lie régissait son existence, désormais. La Wyvérienne succubisée avait pour obligation de s'y accoutumer. Son collier demeurait accroché à son cou gracile. Elle pouvait se montrer capricieuse à certaines occasions, mais pas désobéir ouvertement au puissant démoniste.
Ce dernier officialisa le rôle de chacune. Il s'avérait que la Prêtresse du Mal, en considération de sa toute récente contribution en petites peaux vertes, occupait la place de bras droit. Rëko, quant à elle, mangeait les miettes en tant qu'éclaireuse. La faute à ses ailes membraneuses selon les dires de son guide suprême.
De justesse, elle réprima une grimace de dégoût.

- Je m'élèverai, grinça-t-elle. Dans tous les sens du terme. Je vous le promets !

Elle était bizarrement bien plus émotive que sa simple version Wyvérienne. Sans doute à cause de ce besoin fiévreux qu'elle avait de plaire à son Maître. Une dangereuse adoration dont elle était parfaitement dépendante. Et Rëko ne pouvait même pas maudire le démone qui l'avait... maudite, oui. Celui qui l'avait pervertie, c'était Maurice Malné, après tout. Et non pas le monstre avec qui il avait passé un pacte.
Au cours de sa diatribe, le diable à face humaine ne manqua pas l'occasion de lui rappeler les quelques règles de bonne conduite au sein de son entourage. Il était bien sûr interdit de faire de la concurrence déloyale en s'en prenant à Amanita Anthelme ou aux fruits de ses entrailles diabolisées.
Puis les ordres tombèrent sur les épaules de la succube comme une étouffante chape de plomb.

- Oui, oui, je sais.... tous vos désirs sont des ordres, Maître.

Y compris ceux qui me déplaisent, ronchonna-t-elle intérieurement, son regard carmin roulant d'ennui vers le plafond.
Elle se détourna de lui, secouant ses ailes de chauve-souris comme pour les débarrasser d'une humidité qui n'existait pas.
Toujours de sale humeur, son Maître, qui avait visiblement oublié grâce à qui il avait obtenu le matériel organique nécessaire à la conception de sa fichue masse d'armes, dédaigna la queue du mage dont il aurait pu se servir plus tard.
Rëko s'apprêtait à décoller quand elle surprit l'arriviste blonde lever la main pour demander la parole. Sentant la provocation venir, elle s'immobilisa en conséquence et écouta. Plutôt que de l'irriter davantage, les motivations lubriques de la pondeuse de gobelin firent naître un malin petit sourire sur son visage de feu.
La succube se tourna pour leur faire face à tous les deux.

- Je reconnais que votre Bras Droit n'est pas dépourvu d'intelligence, avoua-t-elle la main sur le cœur, avec une franchise non feinte. Elle est diablement opportuniste, mais très vive d'esprit, oui. Néanmoins ! (Elle avait élevé la voix pour que personne ne l'interrompe sous prétexte qu'elle cherchait à temporiser.) Votre Prêtresse a beau avoir embrassé la cause du Mal grâce à vos soins inestimables, mon Maître, elle n'en reste pas moins une novice en matière de fellation. (Un sourire - plus grand celui-ci, plus... gourmand !) Moi, ce qui m'effraye, ce n'est pas de savoir si son engeance verte remplira ou non sa mission. Ce que je crains, c'est que notre chère petite prêtresse, du fait de son cruel manque d'expérience, ne parvienne pas à vous faire jouir.

Un mélange de surprise et d'indignation peignit les traits d'Amanita Anthelme. Sur le moment, elle ne sut quoi répondre. Son regard rosé se tourna vers son Maître. Pouvait-elle reprendre la parole comme ça, juste pour se défendre ?
Plus culottée que la prêtresse convertie, Rëko ne se posait pas ce genre de question. Et mentalement, la rouge cochonne s'en frottait les mains ! Telle une sénatrice au sein de son hémicycle, elle leva une main apaisante à l'attention de son maigre auditoire.

- Je souhaite que ma Sœur de Pêché partage avec moi la semence qu'elle recueillera dans sa bouche presque vierge. Et il me parait sensé de lui apprendre à vous écrémer correctement, mon Maître, avant que je m'en aille surveiller vos arrières.

Si elle souriait encore ? Bien sûr qu'elle souriait toujours ! Mais intérieurement. Pour ne pas que cela paraisse trop flagrant et pousse Maurice Malné à refuser sa prestation en duo.

- Est-il nécessaire de vous préciser qu'en refusant mes petites attentions, je risque fort de me retirer vers ma mission dans le plus grand désarroi ? Et que, la tête ailleurs, indépendamment de ma volonté blessée, je sois tout à fait capable de passer à côté de quelque chose de dangereux ? Que je ne serais malheureusement pas la seule à en faire les frais ? Et qu'enfin ma divine Sœur de Pêché ou même vous, mon Maître adoré, périsse sous les coups de quelques lames embusqués ? Ce serait... une catastrophe sans nom !

Et là, son petit air grave se transforma en quelque chose d'infiniment plus vicieux.

- Pour tout le monde, oui.

Puis elle attendit son jugement. Debout devant eux. Bien droite. Ses ailes repliées dans son dos, avec ses mains jointes juste en dessous.
Amanita Anthelme semblait avoir perdu sa langue. Elle était brave, oui. Dévouée à son nouveau Maître - pour ne pas dire "Seigneur" ? Mais de son vivant, nul ne lui avait jamais appris à faire du bien à un homme. Cela n'avais pas été le cas non plus pour sa sœur ainée, la sage Nérénie Anthelme. Pour cela, il avait fallu à cette dernière de finir entre les griffes d'un orc à la peau sombre. Du coup, la pondeuse de gobelins "aussi" craignait désormais de décevoir le terrible Maurice Malné. Par le biais de son argumentaire osé, la succube avait instillé le doute en elle. La si lourde peur de l'échec.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 05 déc. 2024 20:37
par Maurice Malné
Le visage restait sévère et fermé. Mais intérieurement, Maurice se congratulait de son choix. Celui d’avoir succubisée cette bardesse, tout d’abord. Mais aussi de lui avoir attribué le rôle presque insultant d’éclaireuse alors qu’il élevait la prêtresse à celui de bras droit. Cette attitude rebelle. Cet enchaînement d’argument. Et cette absence de peur a osé prendre la parole et la monopoliser malgré le fait qu’elle savait que son statut était inférieur.

*Cette petite pute va m’en faire baver. Mais c’est grâce à ce genre de démons que des royaumes s’élèvent. N’en déplaise à la pondeuse de gobelins. Ce serait une douleur de se passer d’elle dès à présent. Mais rien à voir avec cette salope manipulatrice, vicieuse et nymphomane. Ah ah ! *

« Très bien. »

Sa main attrapa son paquet bien dur revenu dans son pantalon. Son autre main tenait toujours en main sa masse d’armes à tête de voleur. Vice et violence incarné dans un seul être vivant. Le genre d’images qui était alors gravé dans les murs, érigés en statues et dessinés dans les livres d’Histoire.

« Mon Petit Pêché rouge s’occupera d’instruire mon Petit Pêché vert. Toutes les deux, vous me sucerez jusqu’à ce que je jouisse. Et ce sera dans la bouche de la pondeuse. Suite à quoi vous vous embrasserez devant les yeux. Le genre de baiser où je veux voir les langues hors de vos lèvres. Je veux que ce soit passionné. Je veux que les liquides coulent, soient rattrapées, remis en bouche et partagés encore et encore. Peu m’importe qui avalera. Mais je ne tolérerais pas que ma semence finisse au sol. Et, je vous préviens, mes Petits Pêchés, vous lécherez ce sol dégueulasse si mon sperme devait finir par terre à sucer la moelle de cette ruine et se repaître de la poussière. »

Maurice Malné savait très bien que cet endroit n’avait rien d’une forteresse. Ce n’était rien que de vieilles pierres sans réel intérêt. Absolument pas le cœur d’un futur royaume. Pourtant, pourtant ces deux petites garces parvenaient à titiller suffisamment sa libido pour que son côté intellectuel recule face à son côté animal. Surtout elle. Cette succube aux yeux couleur sang. Plus le temps passait, plus il pensait à les prendre sans vergogne.

*Surtout que j’ai envoyé le gamin avec deux gobelins. Mon plan est en branle et… *

Il ne put s’empêcher de sourire. Ce qui ressemblait toujours davantage à un rictus.

*Et il est temps qu’on me la branle : he he ! *

Sans rien dire, Maurice Malné s’enfonça dans ce qui restait de l’église. Il trouva une cathèdre plutôt en bon état. Une chaise travaillée. Un objet d’artisanat qui permettait aux enculeurs d’enfants de paraitre plus grands qu’ils étaient. Sans rien ajouter, il se dévêtit de son pantalon et de tout ce qui encombrait dans la partie inférieure de son être. Puis il s’assit, les jambes bien écartées pour exhiber une verge dure. Si elle ne gagnerait pas un concours face à un cheval bien membré, Maurice Malné n’avait rien à jalouser en terme de circonférence. Si elle n’était pas longue, elle était bien épaisse. Charnu à souhait pour qu’on la sente passer.

« La succube va attendre et regarder. »

Même à moitié nu, le démoniste conservait une stature qui faisait de lui un futur roi. Le lieu n’avait rien de glorieux mais malgré cela, il émanait de Maurice Malné une aura de grandeur. Une aura noire, certes, mais une aura tout de même. Le doigt fit signe à la prêtresse de se rapprocher.

« Ce doit être comme ton ancienne religion. Tu te mets à genoux et tu utilises tes mains comme pour prier. Sauf que tes mains vont entourer mon sexe. Et elles ne vont pas rester inactives. Des mouvements d’avant en arrière. Mais franchement, ne t’embête pas avec ça. Mets-la directement dans ta petite bouche de pucelle. Ne mords pas ! Et abuse de ta langue. Ta professeure ailée te corrigera. Elle te montrera l’exemple de sa bouche de petite perverse expérimentée. Et surtout mes Petits Pêchés, je veux de la collaboration entre vous deux. Montrez-vous l’une l’autre comment on embrasse. Comment on lèche. Comment on suce. Faites de la merde et je vous promets de vous enchaîner l’une l’autre au cou. Vous apprendrez alors à la dure à faire alliance. Parce que je peux vous promettre que vous serez l’une à côté de l’autre quand la copine chiera. »

Putride façon de terminer ce qui aurait dû être une ode à la luxure. Mais il fallait finir dans la menace conjuguée aux selles.

Re: Un client insolite [PV Maurice Malné]

Posté : 08 déc. 2024 13:29
par Korë Grémorya
Aucune gifle en guise de réprimandes. Pas de coup de masse sur la tête. Juste un "très bien" lâché avec une pseudo désinvolture.
Rëko avait touché dans le mille ! Elle avait osé, contrairement à sa Sœur de Pêché qui était restée muette, et voilà qu'on l'incluait dans un projet qui lui faisait de l'œil. Même si son rôle se résumait à enseigner l'art de la pipe ou du trombone à cette pauvre et stupide prêtresse convertie par les ombres.

- Votre Petit Pêché rouge se fera un plaisir de répondre à vos attentes, roucoula la succube en s'avançant pour prendre la main de la pondeuse de gobelins.

A son contact, Rëko la sentit se raidir. Ce qui ne fit qu'accentuer son petit sourire en coin ! Si cela déplaçait tant à la prêtresse qu'elle la touche, la succube en éprouvait naturellement un plaisir sournois.
Par égard pour son maître, Amanita Anthelme ravala son dégoût et déclara aussi solennellement que possible :

- Votre Petit Pêché vert apprendra de son inférieure.

Sur le visage de Rëko, un sourire de façade accueillit ce dernier mot. Cette satanée petite insolente jouissait déjà de son élévation dans les rangs du démoniste ! Cette maudite parvenue à qui elle avait accordé la vive sauve...
La Wyvérienne succubisée réprima un long soupir d'agacement.

- Tous les jours les oreilles vont à l'école, siffla-t-elle, peu désireuse de perdre davantage de points auprès de son Maître en jouant le jeu de la blondasse.

Toutes les deux nues, elles suivirent leur vigoureux donneur d'ordres jusqu'à ce qu'il trouve une chaise sur laquelle déposer son séant - ou se vautrer royalement. Malgré le déploiement de ce succulent service trois pièces, Rëko maitrisa son envie de se jeter dessus alors que sa rivale s'agenouillait entre cette paire de cuisses masculines. Mais avant de pratiquer, Maurice Malné leur expliqua "gentiment" ce qui leur arriverait à toutes les deux si jamais leur prenait l'envie d'agir sottement.
Amanita Anthelme secoua respectueusement la tête.

- Pour le meilleur au mépris du pire, je serai à l'écoute.

Sinon je te le ferai amèrement regretter en me servant de ton grâcieux minois comme d'un urinoir, répondit mentalement la succube.
La prêtresse ne l'entendit bien évidemment pas : les mains jointes autour de cette idole de chair, elle entonna sa gâterie. Comme elle n'était pas idiote, la jolie blonde procéda doucement en promenant sa langue sur la chair pâle et chaude qui entourait la cerise rose. Elle lapait bien mais, soucieuse de ne pas se planter, en oublia de secouer le poignet autour du membre fier.
Rëko descendit sur ses jambes fuselées, se positionnant ainsi à hauteur de sa consœur.

- Tes doigts, lui rappela-t-elle. Serre les autour du manche et agite le de haut en bas. Il faut que tu étires les chairs.

Pour ce faire, Amanita retira sa langue.

- Ne recule pas la tête, intervint à nouveau la succube en enfouissant une main chaude dans sa crinière blonde. (Elle émit un petit rire hautain.) Ce vit ne va pas te sauter au visage, tu sais ? Il n'est pas monté sur ressorts !

- Je le sais, grogna la prêtresse en repoussant la menotte de sa Sœur de Pêché. Ne me prends pas pour une imbécile.

- Alors prouve-le-moi en combinant efficacement léchouilles et coups de poignet.

La pondeuse de gobelins se hâta de faire le nécessaire. Sans rien ajouter, Rëko la regarda faire et fut bien forcée d'admettre qu'elle apprenait très vite de ses erreurs. Malgré l'identité de la chose, elle en éprouva même une certaine fierté.
Ceci dit...

- A quoi te sers ta main gauche ? (Amanita la gardait serrée autour de la base de la virilité dressée.) L'arbre ne va pas tomber si tu en lâches la base, tu sais ?

Comme pour lui demander d'un regard : "alors je suis supposée en faire quoi ?!", la prêtresse fronça les sourcils à son attention. Oui : elle refusait d'utiliser sa langue pour faire autre chose que lustrer le manche de son Maître.
Satisfaite par sa réaction, Rëko s'empara de sa menotte qu'elle jugeait inutile pour la faire glisser autour des gonades du démoniste.

- Ne les malaxe pas trop fort, la prévint la succube en le lui susurrant chaudement à l'oreille. Fais les rouler entre tes doigts à la manière d'un massage. Stimule ces boules qui renferment ce nectar que tu brules tant d'envie de recueillir entre tes petites lèvres~

Ses mots avaient bien entendu le pouvoir d'exciter la prêtresse. Celle-ci dut maîtriser sa respiration de plus en plus lourde pour répondre à toutes les attentes. Elle massa comme expliqué, ses doigts fins pressant judicieusement les grelots de son Maître, alors que son autre main agitait toujours son dard vivifié et que sa langue l'humidifiait zone après zone. Quand son appendice bucal trouva enfin le fruit rose décalotté, Rëko lui imposa un nouveau défi :

- Referme tes lèvres dessus et darde le bout de ta langue sur ce petit trou. Tu récolteras un soupçon de ta récompense, en plus de faire le plaisir de notre Maitre adoré~

Ne doutant plus des consignes apportées par sa Sœur de Pêché, Amanita Anthelme obéit sans rechigner. Elle obtint ces fameuses goutes de pré-sperme, s'accapara le tout puis reprit son travail de la façon qu'elle l'entendait.
Ce qui poussa rapidement la succube à l'inviter à passer au niveau supérieur :

- Fi de toutes ces petites lèches et de ces quelques baisers sonores ! Il est temps que tu fasses honneur à ce sceptre en l'enfouissant dans ta bouche.

Sous les yeux ronds de la prêtresse, elle ouvrit la bouche en grand et mima la bonne position de la langue avant de compléter :

- Elle servira de coussin à son invité de marque. Et prends garde à tes quenottes, Petit Pêché vert ! Elles ne doivent pas entrer en contact avec la chair.

Le front de la prêtresse s'était plissé dans l'effort d'intégrer tout ça. L'opération s'avérait plus technique encore qu'elle le pensait. Pour autant, elle ne se découragea point, s'apprêtant à agir comme mentionné. A sa grande surprise, Rëko l'interrompit d'une main autoritaire. Ce simple geste suffit à la prêtresse pour la regarder avec méchanceté.

- Quoi encore ?

La succube lui répondit par un sourire amusé avant de l'embrasser à pleine bouche !
Les yeux de la prêtresse se révulsèrent. Elle manqua basculer sur le côté - et se serait sans doute cognée contre un genou de Maurice Malné si les bras de Rëko ne s'étaient pas enroulés autour de sa personne pour l'enlacer. Leurs langues se séparèrent sur un filet de salive. Rëko, en bonne coquine, était aller chercher loin !
Amanita Anthelme toussa un bon coup avant de lui demander hargneusement :

- Mais à quoi tu joues, sale teigne ?!

- Toujours prendre une grande inspiration avant d'entamer une bonne fellation, lui apprit Rëko en pressant un index révélateur sur son petit nez. A quoi t'attendais-tu en gobant ce membre ? A ce qu'il te fournisse de l'oxygène pendant la pompe ? Utilise ta tête, petite dévergondée ! Fais-le plein en air avant d'espérer t'envoyer en l'air. C'est bien compris ?

- C'est... cohérent, oui. J'ai manqué de clairvoyance, admit l'autre.

D'un geste courtois, Rëko redirigea son attention sur la virilité de Maurice Malné.

- A toi de jouer, Petite Sœur de Pêché~

Reprenant place auprès de son Maître, Amanita Anthelme ne se le fit pas dire deux fois.