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Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 05 sept. 2024 11:28
par Misaki Shokuhou
La méfiance était ce qui qualifiait mieux Misaki. Elle n'était pas de celles qui suivait Mélinda aveuglément, il y avait une certaine rivalité entre elles – selon la belle blonde du moins – donc, elle voulait bien faire ses devoirs mais  elle était encore loin d'imaginer la suite. Entre la présentation de sa « fille », vraie ou non, elle n'était plus à ça près vu tout ce qu'elle avait déjà pu voir. Forcément, lorsqu'elle remarquait que certaines personnes allaient jusqu'à se faire plaisir en public, elle se sentait déjà mal à l'aise, même en évitant de regarder ça. Elle n'était pas une perverse ! Puis, comparée aux jeunes de son âge, sans être chaste, elle a toujours eu du mal avec le sexe. Elle savait comment on faisait les bébés, mais d'imaginer faire ça avec un homme... ça ne la tentait pas. Même avec une femme, mais c'était déjà plus « acceptable » pour elle. Elle ne se trouvait pas différente, mais, l'idée de faire la chose... ce n'était clairement pas pour elle déjà. Le baiser voler de Mélinda était déjà beaucoup pour elle après tout. Ça allait au-delà de ce qu'elle aurait pensé pouvoir faire un jour.

Mine de rien, elle était de plus en plus mal à l'aise avec tout ça, après tout, elle ne pourrait pas décrire dans son exposée tout ce qu'elle verrait. Vrai ou non, c'était obscène ! Elle risquait d'être convoquée chez le directeur pour ça ! Est-ce que le BDE savait ce qui se tramait ici ? Tout commençait à sentir le roussi pour Misaki, elle écoutait à peine la similitude avec ce film Matrix, qu'elle connaissait de nom, mais il ne l'a jamais intéressé, c'était en plus un film qui datait d'avant sa naissance. Non pas que ce soit une mauvaise chose, mais ça semblait compliqué à comprendre de son point de vue. Même cette histoire de succube, c'était compliqué à comprendre, elle qui n'avait pas l'habitude de ce genre de choses. Ses connaissances se limitaient aux anges dans le ciel et aux démons dans les enfers, point. Lorsque cette Edessa parlait dans cette langue inconnue, Misaki se sentait mal, peut-être un peu peureuse, qui sait ? Quand la voix venait résonner dans sa tête, après un léger sursaut, elle commençait a vraiment avoir peur ! De voir cette femme, cette démone sortir de la fumée, de faire sa demande et, qu'importe que ce soit une offrande, elle y voyait presque un viol, Misaki se leva presque aussitôt après la phrase de Mélinda, détournant le regard.

« Je ne veux pas voir ça ! »

Qu'importe que l'effet magique commençait à faire effet, assister à ça, ça déterrait de vieux souvenirs encore flous et incertains dans son esprit, elle ne jouait pas les prudes, elle avait ce sentiment de peur face à cela. Qu'importe que la suite ne soit que sexe comme lui avait dit Mélinda, là, elle se sentait comme en danger. Elle quitta la pièce, et le manoir, restant sur le pas de la porte à reprendre son souffle, de l'air pure, loin de toute cette fumée et ce qui allait se produire. Elle ignorait ce que Mélinda avait en tête, mais c'était clairement un piège ! Elle avait même peur d'être le second repas de cette créature. Comment décrire ce qu'elle vient de voir dans son exposé ? Si elle écrivait ça, mot pour mot, elle allait juste faire souffrir sa mère et sa grand-mère, car elle allait avoir des problèmes ! Même si la magie tentait de faire effet en elle, la méthode de Mélinda ne fut pas la bonne, c'était aller plus vite que la musique. Si bien que lorsqu'elle vit cette dernière venir la voir, elle se retenait de la gifler.

« Tu es vraiment folle ou stupide ?! Comment tu p-peux laisser faire une telle chose ?! »

Elle avait bien conscience que les autres jeunes étaient plus ouverts sur la sexualité qu'elle, mais il y avait une différence entre vouloir faire la chose à son âge et se livrer à une tournante ou une orgie avec une créature des enfers.

« Tu ne cherches même pas à aider cette fille ou devenir son amie ?! Ce que j'ai vu, c'est que tu l'offrais à cette démone ! C'est... C'est pas croyable ! »

La demoiselle avait un début de larmes aux coins des yeux. En colère, apeurée et, prise d'un sentiment inconnu ou contradictoire, ce n'était pas ce que Mélinda aurait souhaiter, mais elle ne pouvait pas savoir pour Misaki et quand bien même elle aurait pu savoir, son action, c'était un coup de pile ou face ? Ça marche ou non ? Non, de toute évidence. Elle se sentait mal, ses souvenirs remontaient et ce n'était pas bon signe, même si la vampire saura sûrement calmer tout ça, son impatience ou son manque de tact n'aura pas fait avancer les choses, c'était peut-être même le contraire ? L'image de la femme, ça lui convenait, même si le côté autoritaire... c'est pas trop ça. Mais le sexe masculin, c'était un non pour elle. Surtout qu'elle imposait cela, pour Misaki, c'était trop. Mais l'image d'une douce femme, membrée comme un homme ? Elle n'y avait jamais pensé...

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 05 sept. 2024 11:29
par Mélinda Warren
Mélinda s’attendait naturellement à déclencher une réaction, mais… Pas celle-là ! Misaki bondit brusquement hors de la pièce, et Mélinda commença à comprendre qu’il y avait quelque chose derrière l’hostilité de Misaki. Une personne normalement constituée ne pouvait pas réagir ainsi. Elle partit donc à sa suite, laissant Edith entre les mains expertes de Zaezel.

« MISAKI ! »

La vampire la retrouva dans le couloir, et elle constata vite que Misaki n’allait pas bien.0 Elle était sur le point de s’effondrer, Mélinda la sentait plus fébrile que jamais.

*Elle, elle me cache quelque chose… Et j’ai peut-être enfin l’occasion de percer sa carapace, à condition de la jouer finement…*

La vampire l’écouta silencieusement, et comprit vite qu’elle ne parlait pas vraiment d’Edith, mais d’elle-même. Mais Mélinda se devait de clarifier les choses. Elle se rapprocha lentement de Misaki, tout en étant consciente que, si elle se rapprochait trop, Misaki risquerait de se fermer comme une huître. Mélinda répondit donc rapidement :

« Edith est consentante, tu sais… Comme toutes les personnes qui sont là. Je ne lui fais rien de mal, et je m’assure au contraire que la démone pourra revenir nous voir. »

Pour elle qui aimait coucher avec les vierges, c’était assurément un immense sacrifice que d’offrir Edith à Zaezel ! Ceci étant dit, l’enjeu en valait la chandelle, mais Mélinda n’était pas trop sûre qu’il faille dire cela à Misaki. Elle semblait être suffisamment à cran comme ça. Mélinda réfléchit donc encore, et se risqua donc à aborder ce sujet sensible :

« Écoute, je vois bien qu’il y a quelque chose qui te perturbe, Misaki. Je pensais juste que tu étais un peu coincée, et, comme ce rituel fonctionne à base de magie rose, cela aurait normalement dû te décoincer… Mais il y a autre chose. Alors, quand tu parles d’Edith, quelque chose me dit que tu parles en réalité de toi. »

Mélinda se rapprocha un peu de Misaki.

« Je ne suis pas ton ennemie, Misaki… Tout ce que je veux, c’est ton bonheur. Avec moi, tu ne crains rien. Tu as déjà rencontré des démons dans ton passé ? C’est pour ça que tu as paniqué autant ? »

C’était une simple hypothèse de sa part, elle n’en savait rien, mais elle espérait bien pouvoir continuer à creuser, et à comprendre comment débloquer sa partenaire…

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 05 sept. 2024 11:29
par Misaki Shokuhou
Misaki était perturbée par ce qu'elle venait de voir, mais qui ne le serait pas ? Tant sur l'éthique que sur le plan plus professionnel, comment décrire cela pour leur devoir sans avoir la honte ou des remontrances de leur professeur ou même pire ? Mélinda vint vite la retrouver, évoquant le fait que la jeune femme était consentante et que tout cela n'était en rien grave. Elle venait même de supposer que Misaki aurait pu vivre une telle chose par le passé ? Vu sa réaction, on pouvait croire que oui, elle ne lui en voudrait pas de penser ça, mais non, elle n'a jamais vécu une telle chose heureusement.

« Non ! Je n'ai pas vécu une... pareille chose ! Qui serait assez fou pour s'offrir à une démone ? Une démone ! C'est forcément mauvais ! »

Elle n'était pas très croyante, mais dans l'image populaire, les démons étaient mauvais, et même si on pouvait croire qu'ils pouvaient parfois tendre la main, ce n'était que pour mieux frapper. La demoiselle voyait cela d'un mauvais œil, pour elle, même si Mélinda et ses amies pouvaient s'en tiré, l'autre fille allait sûrement recevoir un contrecoup, elle qui était entre ses griffes. Mélinda cherchait la vérité, mais même si Misaki avait vécu une chose par le passé, son cerveau a brouillé cela, son jeune âge avait aidé à masquer ce genre de souvenir, c'est pour ça qu'elle voyait son père comme on lui avait décrit, un criminel qui ne mérite pas qu'on s'intéresse à lui. La seule chose qu'elle se souvienne inconsciemment, c'est qu'elle déteste toucher des gens ! Pour elle, ce n'était qu'une phobie bien ancrée en elle, comme la peur des araignées ou du vide, mais ça restait moins fréquent comme peur. La vue de cette verge a peut-être déclenché cette panique aussi, c'est possible, elle ne pouvait pas le dire sincèrement.

« Mais c'est anormal ?! Comment tu peux tolérer une telle chose ?! Une offrande humaine ? À notre époque ? Peu importe comment tu le regardes, ce n'est pas nor-mal ! »

La blondinette était remontée, mais elle ne savait pas trop comment gérer un tel pique de stress, elle n'a jamais vraiment connue ça jusqu'ici.

« Cette démone était... »

Elle oubliait qu'un peu, à leur époque, ce genre de « femme » pouvait exister et que ça pourrait être mal vue une telle remarque, après que ce soit naturelle ou non, elle n'en savait rien.

« Il ne t’arrivera rien de bon, à pactiser avec un démon... »

Cela pouvait sonner comme une mise en garde, à croire que Misaki serait un ange, mais non, elle était bien humaine et loin de s'intéresser à une religion quelconque. Légèrement, plus calme qu'en quittant la pièce, elle ne voulait pourtant pas y retourner, ça, c'était sûr, c'était trop... bizarre et inquiétant. 

« Pourquoi tu tenais à me montrer ça ? C'est... mal... »

Non pas qu'elle voyait le sexe comme une mauvaise chose, elle ne s'y intéressait juste pas spécialement.

« Ce n'est pas de... l'amour que j'ai vu, c'était... moche et vulgaire. »

Si elle utilise l'excuse du devoir, mauvaise réponse, elles ne pourraient jamais écrire mot pour mot ce qui se passait dedans. Une vraie scène d'amour, ça aurait pu être déjà moins stressant pour elle, mais pour le coup, ça n'aurait eu aucun rapport avec leur devoir, non ?

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 05 sept. 2024 11:29
par Mélinda Warren
Mélinda n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas avoir un puzzle avec des pièces maîtresses manquantes. Misaki avait paniqué en voyant cette démone, et, si elle nia en avoir jamais croisé, Mélinda restait sceptique. Elle ne paniquait pas face à une vampire, mais, face à une démone, elle perdait tous ses moyens ?

*Ou elle ne t’a tout simplement pas cru quand tu lui disais que tu étais une vampire… Mais là, impossible de nier l’évidence. C’était le but recherché, non ?*

Mélinda se rapprocha lentement de Misaki. La belle lycéenne était pleine de confusion, elle ne comprenait pas ce qui se passait, et s’inquiétait même que Mélinda en vienne à regretter de s’être acoquinée avec une démone. La vampire gloussa en retour.

« Ta sollicitude me touche, Misaki-chan, mais tu te fais des films. Je fais affaire avec des démons depuis un certain temps, et il n’y a rien à craindre, pour autant qu’on sait avec quels démons faire affaire. Zaezel ne fera rien de mal à Edith. Tous les démons ne dévorent pas nos âmes, certains s’accommodent d’autres types d’affaires et de pactes. »

La vampire réfléchit un peu à comment aborder la suite. Misaki était craintive, même si son hostilité commençait petit à petit à s’effilocher.

« Tu ne m’as pas cru quand je te l’ai dit, mais je suis sincère, Misaki. Je suis une vampire, j’existe depuis plusieurs siècles, et, si tu regardes mon dossier scolaire du lycée, et que tu fouilles dans les archives, tu verras que je suis étudiante ici depuis une dizaine d’années. Je forme des élèves perdus, je les éduque et je les instruis. Je leur apprends tout ce qu’ils ont besoin de savoir, et, en retour, ils m’apprécient. Je suis leur Maîtresse, Misaki. Cela doit t’être familier, non ? Toi aussi, tu aimes ça… Aider les autres, te faire bien voir, être au milieu de gens reconnaissants qui t’apprécieront pour le bien que tu leur apportes. »

Rejoignant Misaki, Mélinda attrapa chacune de ses mains, les serrant dans les siennes.

« Toi et moi, nous nous ressemblons plus que tu ne souhaites l’admettre, Misaki-chan… Je suis prête à tout te montrer. Par contre, en quoi ce que tu as vu était moche et vulgaire ? Tu n’aimes pas le sexe ? C’est peut-être ça, ton problème… »

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 09 sept. 2024 10:57
par Misaki Shokuhou
Misaki était paniqué, c'est le moins que l'on puisse dire. Pas au point où elle crierait dehors ce qui se passait ici comme si sa vie en dépendait, mais ce n'était pas une situation des plus banales, en effet. Qui aurait pu croire un jour assister à ce genre de débauche ? Même dans un film porno, ils n'auraient pas osé ! Enfin, elle le présumait ? Bien qu'elle soit à un âge où les jeunes gens étaient curieux, elle n'avait jamais vu ce genre de choses ? C'est à peine si elle a déjà vu par inadvertance dans certaines revues, des photos ou images, un peu osées. Mais à notre époque, ce qui était un peu osé pour Misaki n'était rien pour les autres. Misaki n'était pas forcément prude ou apeuré par cela, elle était ignorante et peu intéressée par la chose. Certes, à son âge, c'est plutôt rare, mais s'il y a des gens qui n'aiment pas le chocolat, ne pas être intéressé par ça, ça devait aussi exister ? Mélinda tentait tant bien que mal de la rassurer, déjà sur le fait que la démone ne sera pas là pour dévorer les gens, qu'elle était bel et bien une vampire. Ça, elle la croyait, même si elle ne l'avait jamais vu mordre qui que ce soit, son petit tour de magie qu'elle avait essayé sur elle l'avait convaincu. Au moins sur le fait qu'elle maîtrisait de la magie, comme dans Harry Potter, mais sans baguette.

Mais la jeune femme – en apparence du moins – pensait plutôt que le souci venait d'ailleurs ? Elle ne pensait pas si bien dire, même si ce n'était pas si évident, c'était quand même une grosse partie de l'iceberg « Problème ».

« Humph ! Si tu es vraiment si âgée, ce n'est peut-être pas un souci pour toi, mais je te rappelle que je suis une mineure ! Tu aurais d'énormes soucis si on savait ce que tu fait ici avec d'autres mineurs. »

Elle marquait un point. Misaki restait sur la défensive, car elle disait la vérité quand même, même si justement, elle montrait que le souci était en partie ici. Sa famille était un peu vieux jeu sur le sujet, sa mère et sa grand-mère lui ayant toujours dit que ce genre de chose se voyait plus tard, une fois adulte et si possible, au moment du mariage. Derrière ces discours d'un autre temps ou d'une famille très traditionnel, on essayait juste de protéger la demoiselle. Ses souvenirs d'enfance, liée à ce genre de chose ne devaient pas refaire surface. Elle était trop jeune pour s'en souvenir ou bien les a-t-elle enfermées depuis bien longtemps dans un coin de son esprit, mais justement, ce serait cruel que de laissé sortir de telles choses. Mélinda ignorait sûrement ce détail de son passé, ce n'est pas comme si c'était écrit en gros sur un dossier scolaire, mais sa phobie de toucher des gens à main nue, son peu d'intérêt pour la chose, tout était lié. Comme le fait que Misaki a jusqu'ici toujours été plus attiré par les filles que les garçons. Mais malgré son côté vieux jeu, elle savait être un minimum moderne.

« Si c'est comme ça que tu penses que j'aimerais qu'on m'adule, alors je préfère rester dans mon coin. Je ne fait rien d’illégal. »

Encore un point pour elle, mais bon, la vampire avait sûrement une carte « avoir le bras long » dans sa manche qui, même si elle appelait la police, ils n'y verrait rien d'anormal. Misaki oubliait peu à peu la démone et ce qu'elle avait vu, loin de cette ambiance, elle reprenait un peu de couleur. Mélinda a bataillé pour avoir Harmony à ses côtés, Tomoko aussi, mais sans atteindre la timidité de la jeune lycéenne, Misaki avait un don pour se glisser hors de ses objectifs. Mélinda n'était cependant pas du genre a abandonnée si facilement. Surtout que Misaki abaissait doucement ses défenses.

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 09 sept. 2024 17:47
par Mélinda Warren
Mélinda avait réussi à convertir Harmony, elle avait réussi avec Tomoko, mais les choses avaient été plus simples. Elle avait aidé Harmony à se séparer de son frère, et Tomoko fantasmait déjà sur elle. Chez Misaki, c’était différent. Elle s’intéressait aussi à elle, mais elle était moins malléable que Tomoko-chan. Il était donc naturel de prendre du temps avec elle, de traiter les choses plus différemment. Malgré tout ce qu’elle disait, Misaki restait renfermée. Elle s’ouvrait très difficilement, et la vampire connaissait suffisamment les humains pour savoir qu’il y avait une vérité enfouie sous les excuses qu’elle disait. Mélinda aurait pu tenter pour le forcing, mais ce n’était pas ce qu’elle cherchait.

Delle était dans le dos de Misaki, qui semblait prête à partir.

« Hum… Tu te caches donc désormais derrière la loi ? Tu te fais du souci pour moi ? C’est mignon. Au fond, tu m’aimes bien… »

Elle gloussa légèrement, puis se déplaça lentement.

« La loi ne me fait pas peur, Misaki-chan. Je raisonne différemment que toi, tu sais. Je vais te raconter une anecdote… La controverse d’Antigone et du roi Créon. »

Celle-là, Misaki ne l’avait sûrement pas vu venir !

Mélinda se rapprocha d’elle, et lui parla donc de cette célèbre pièce de théâtre de l’Antiquité grecque, Antigone, de Sophocle.

« Antigone désirait offrir à son frère décédé Polynice une sépulture, elle souhaitait l’enterrer conformément à ce que les dieux prescrivent. Le roi Créon refusa cependant, car il estima que Polynice avait violé les lois de la cité, et ne méritait pas de sépulture. »

Elle marchait près de Misaki, joignant ses mains dans le dos, et lui fit signe de la suivre. Elles s’éloignèrent ainsi du rituel d’invocation, et rejoignirent la bibliothèque du lycée. Elle était assez moderne, et Misaki pouvait constater que Mélinda disposait des clefs du lycée, et s’y déplaçait librement.

« Ces deux personnages incarnent deux visions de ce que tu appelles la loi. Antigone incarne la (i]loi naturelle[/i], cette idée qu’il existe des préceptes juridiques et légaux qui ne sont pas écrits, mais qui sont innés à chaque individu. De son côté, le roi Créon est l’incarnation de la loi positive, c’est-à-dire le droit écrit, celui qu’on applique bêtement sans réfléchir. Dans cette pièce, Sophocle prend la position d’Antigone, et le roi Créon est dépeint comme un tyran abusif qui applique sa loi sans réfléchir à ce que cela veut dire.
Je pourrais te faire tout un cours là-dessus, notamment sur l’application moderne des préceptes religieux, mais là n’est pas la question. Ce que je souhaite te dire, ma chérie, c’est que la loi doit servir à défendre des préceptes. Toutes les personnes qui sont sous ma gouvernance ont vu leur vie s’améliorer. Alors, sans doute ai-je violé la loi, mais c’était dans leur intérêt. Tomoko Kuroki était une petite timide qui complexait tellement qu’elle n’arrivait pas à parler, qu’elle vomissait sur elle. Je lui ai fait l’amour, et elle est épanouie, et plus ouverte. Clara était une droguée qui partait à la dérive. Je l’ai sevré, contre son avis, je l’ai rééduqué, et ses notes se sont améliorées.
J’ai également proposé à une policière, Tessou Tsuzuri d’offrir mes services pour rééduquer des délinquants récalcitrants, ceux qui sont engagés sur la voie du crime… Des petits zonards, des voleurs, des dealers, des harceleurs… Ceux-là, je les rééduque en étant assez dominatrice, mais ils peuvent se réinsérer.
»

C’était un long monologue, mais Mélinda arrivait à son terme. Elle s’était pour cela assise sur une table.

« Ma méthode de traitement implique ce qui marche le mieux, un rapport sexuel, mais pas uniquement… Cela doit servir à quelque chose. J’ai fait l’amour avec Clara avec force pour qu’elle se drogue au sexe plutôt qu’à ces saloperies. J’ai fait l’amour avec Tomoko toute la nuit pour qu’elle prenne conscience qu’elle n’était pas une laideronne. Mais j’ai aussi séduit Harmony, une autre de mes protégées, en la libérant d’une malédiction. Généralement, tous les problèmes se résolvent au plumard… Mais pas avec toi. Toi, Misaki, j’ai su dès que j’ai vu ton dossier que tu étais différente des autres. Toi et moi, on se ressemble par notre volonté à vouloir aider les autres… »

Mélinda se pinça les lèvres.

« …Et par nos traumatismes. J’ignore ce que tu as vécu, Misaki-chan, mais je le vois dans tes yeux, dans la manière dont tu réagis. J’ai grandi comme esclave, tu sais… Je ne voulais surtout pas être ce que je suis aujourd’hui, mais, quand j’ai eu la possibilité de vivre une autre vie, cela revenait à sacrifier les autres esclaves comme moi. Je suis devenue leur Maîtresse pour les protéger, et c’est toujours ce que je fais. Tu peux trouver mes méthodes discutables, mais tu ne trouveras jamais un seul de mes pensionnaires qui me détestera, ou qui souhaitera s’éloigner de moi. Au contraire, si je les congédie, ils vivront cela comme une punition. N’est-ce pas de cela que tu as envie, Misaki ? Non pas de gens qui t’adulent, mais qui te respectent parce que tu les as améliorés, que tu as rendu leur vie meilleure ? C’est cela que je te propose, ma chérie… Tu peux croire que je te mens, mais, tout ce que je veux, c’est ton bonheur. »

Elle avait le sentiment que son discours était un peu mièvre… Est-ce que cela arriverait à apaiser Misaki-chan ? Mélinda allait le constater bientôt !

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 24 nov. 2024 16:09
par Misaki Shokuhou
Misaki tentait un peu de faire peur à Mélinda, non pas forcément pour l'éloigner, mais, à force de voir tout ça, ça commençait à faire beaucoup. À ses yeux, ce qu'elle a vu n'a rien de naturel, ça pourrait presque être un viol. Les gens dans les sectes peuvent subir ce genre de chose sans se rendre compte de ce qu'ils subissent. Bon, sauf qu'ici, elle ne semblait pas être le genre de gourou qui détrousse ses fidèles, c'est déjà ça. La vampire n'avait pas peur de la menace, elle venait même se lancer dans un long monologue en l'amenant ailleurs, elle n'était pas si calée en histoire pour approuver ou réfuter ses dires, ça semblait correct... Mais l'était-ce vraiment ? Quoi qu'il en soit, elle continuait, abordant certaines filles qu'elle a aidées, via le sexe. Aucune de ses filles ne lui disait quelque chose, elle ne connaissait pas tout le monde après tout. Il n'y avait qu'une des cinq sœurs Nakano qu'elle savait proche de Mélinda, qui était dans sa classe, les autres noms, bon, elle les a peut-être croisé sans savoir ? Elle lui accordait cependant un point, il est vrai qu'elle voulait rendre le quotidien des gens autour d'elle, meilleur. Mais pas au point de couché avec eux, ça, c'était un étrange point de vue... Et puis, même si elles peuvent partager cela, comment elle pourrait l'aider ? Là, elle ne voit pas... Comme cette histoire de traumatisme, c'est idiot. Quand elle a évoqué ça, elle l'a observé bizarrement, non pas par peur qu'elle sache, mais de l'incompréhension.

En réalité, elle en avait un, mais bien enfermé dans une case de son esprit, le port de ses gants n'était pas un Trouble Obsessionnelle du Comportement, mais mieux vaut qu'elle reste sur cette croyance plutôt qu'elle sache la vérité. Cela pourrait lui faire bien plus de mal de savoir la vérité que simplement croire à un léger handicap qui faisait qu'elle se répugnait à toucher de la peau humaine avec ses mains... Beurk ! On n'est pas à l’abri que, si Mélinda obtient gain de cause, cela remonte à la surface, mais si aucun signe de danger ne se montre, c'est que tout va bien ? Du moment qu'elle ne la pousse pas à retirer ses gants pour la toucher, surtout si elle était nue, ça devrait aller ?

« Et en quoi, ce que tu me proposes pourrait m'aider ? Il est Hors de question que je fasse comme cette fille, tu es prévenue ! »

Misaki pouvait, doucement, se laisser séduire par ses propos, mais Mélinda a vue bien trop grand pour commencer, faire ça devant des gens, pas question, avec une « démone », elle préfère encore être traité de paria au lycée ! Ce n'est pas par ce que son histoire d'enfant esclave est triste, qu'elle allait tout lui pardonner.

« Je vois pas pourquoi, Tout, devrait tourner autour... de ça ?! »

Sur ça, Misaki avait raison, même si elle n'était pas comme la majorité des jeunes de son âge, curieuse de ce genre de choses, ça ne devrait pas faire d'elle un objet de foire. On peux très bien être jeune sans forcément penser à ça... non ?

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 25 nov. 2024 22:15
par Mélinda Warren
Avec l’invocation démoniaque, Mélinda savait qu’elle avait mis la barre trop haute. Elle était encore en train de tourner autour de Misaki, de lui faire comprendre qu’elle était son amie. La chose n’était pas simple, car, tout en lui ressemblant fortement, Misaki était aussi très différente de Mélinda. Elle avait envie d’aider, de dominer, mais le sexe lui faisait peur. Elle finit d’ailleurs par expliquer à la vampire qu’elle ne comprenait pas l’attrait pour le sexe. Mélinda sourit brièvement, et se rapprocha un peu d’elle.

« Tu dis ça, alors que tu es si belle… »

Elle sentait qu’elle avait une accroche, que la paroi rigide qu’était Misaki laissait enfin apparaître quelques anfractuosités sur lesquelles elle pouvait s’accrocher.

« Tu parles de sexe, hein ? »

Mélinda se rapprocha encore d’elle, lentement, adoptant le ton de sa voix. Plus doux, plus affectueux… Elle savait que Misaki ne parlait pas que d’elle, car elle avait parlé de « tout ». Mélinda ignorait encore ce qui était arrivé à Misaki, mais elle décida de saisir sa chance, et attrapa doucement la main gantée de Misaki. Elle la tint par le poignet, et glissa son autre main comme la main serrée de Misaki, jusqu’à l’ouvrir. Ses doigts glissèrent alors sur sa paume, la caressant doucement, s’enfonçant à travers le tissu du gant.

« Le sexe… C’est le plaisir suprême, Misaki-chan. C’est comme ça que la Nature nous permet de nous reproduire, de nous montrer notre affection… Ou pas. C’est une émotion très intense, ma belle, qui est à la croisée des chemins. Le sexe peut te détruire, mais il peut aussi t’aider à t’épanouir… Crois-moi, ma chérie, le sexe est partout. Vous, les humains, vous êtes si amusants avec ça. Votre timidité, votre pudibonderie… Tout cela ne fait que renforcer ce désir sexuel. C’est l’expression la plus pure de la vie, ma belle, dans tout ce que la vie a de beau et d’horrible. Rien n’est plus beau au monde que de voir une personne avoir un orgasme, et rien n’est plus bon que d’en avoir un. »

Mélinda se rapprocha encore, et posa alors ses mains sur ses hanches, rapprochant ses lèvres de Misaki.

« La dernière fois, quand on s’est embrassées pendant des minutes… Oserais-tu nier que tu as apprécié ça ? Je veux te montrer, ma chérie… Te montrer que je t’aime… »

Si Misaki ne la repoussait pas, Mélinda allait de nouveau l’embrasser…

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 23 févr. 2025 15:04
par Misaki Shokuhou
Difficile de vraiment mettre des mots sur tout ça. Pour Misaki, le sexe, sans dire qu'elle détestait ça, car elle n'y a jamais vraiment goûté, elle ne comprenait pas pourquoi cela semblait autant intéresser les gens ? C'était comme d'essayer de comprendre pourquoi un phénomène de mode fonctionnait sur une grosse partie de son entourage, mais pas elle ? C'était plus subtil pour son cas, par chance, elle ne gardait pas de souvenir de ce qu'elle a vécu étant jeune avec son père, mais indirectement, elle mettait une barrière entre elle et le sexe, comme le fait de porter des gants. Ça encore, c'était moins étrange pour certains, le contact humain... très peu pour elle. Le pire étant que toucher indirectement avec son bras par exemple, elle s'en fiche, mais plus on approche de la main, plus toucher, peau contre peau, ça lui semblait aussi dégoutant que dangereux ! Qui irait toucher de la lave, même pour plaisanter ? Pour elle, c'était ça l'idée, toucher de la peau... quelle idée ! Le pire était qu'elle pouvait accepter l'idée qu'un jour, elle tombera amoureuse, mais même cette personne, elle n'imaginait pas pouvoir la toucher, à main nue.

Mélinda n'abandonnait pas, essayant de la convaincre avec ses beaux discours des joies du sexe, de la beauté de la chose et de l'orgasme. Sur ça, elle ne pouvait pas dire, elle n'en avait jamais eu. Ni même vue. Elle devait être une des rares filles de son âge à ne jamais avoir vue, ne serait-ce que par curiosité, une vidéo porno sur Internet. Elle savait ce que c'était, elle a appris, à l'école, mais le voir, le ressentir, c'était du chinois pour elle. La vampire approchait de plus en plus, même si Misaki ne reculait pas, elle l'observait doucement, comme s'il s'agissait d'une prédatrice, jusqu'à ce qu'elle approche un peu trop, évoquant la fois où elle l'avait embrassé. Bien sûr qu'elle s'en souvenait, son premier baiser en plus ! Elle voulait dire non, mais elle la laissait approcher et leurs lèvres se touchèrent, puis leur langue. Misaki n'était pas la plus participative à cela, mais elle jouait un peu, fermant doucement les yeux. Difficile de dire le contraire, elle aimait cela, mais elle détestait que Mélinda ai raison... Pas sur tous les sujets, mais sur ça en tout cas, elle n'aimait pas manquer d'argument et se retrouver face à un mur bien trop grand à franchir. Même en serrant ses poings, elle ne faisait que serrer sa main dans celle de Mélinda.

Elle ne saurait dire combien de temps cela durait, mais elle se laissait faire, au fur et à mesure, ses poings se desserraient, elle participait un peu plus au baiser, sans non plus se montrer trop sur le devant, elle se « laissait faire » plus qu'autre chose.

Re: Rivalité ou amitié [PV Mélinda Warren]

Posté : 24 févr. 2025 00:16
par Mélinda Warren
Un léger soupir traversa les lèvres de Mélinda. Elle s’attendait à ce que Misaki la repousse, mais… L’intéressée n’en fit rien. Le baiser dura un certain temps, et, quand Mélinda commença à retirer ses lèvres, elle les ramena à nouveau, l’embrassant encore. Ses mains partirent à l’assaut. Elle en posa une sur les cheveux de Misaki, sentit cette dernière sursauter, puis posa l’autre au milieu de son dos. Là, là, tout doucement… Mélinda prenait son temps, elle ne voulait plus paniquer Misaki-chan. Elle sentait que celle-ci commençait à moins paniquer. Mélinda pressa ses doigts sur elle, sentant les mains de Misaki glisser sur son corps. Elle les posa ensuite sur ses épaules. Mélinda ne la sentit pas être repoussée, et elle commença donc à amplifier le baiser. Sa lèvre supérieure se glissa entre les deux lèvres de Misaki, et elle releva ensuite sa lèvre supérieure, ouvrant un passage vers la bouche de Misaki-chan, qu’elle se mit à attaquer avec sa langue. Son organe s’enfonça en elle, et Mélinda soupira doucement, se pressant encore contre le corps de Misaki-chan.

« Hmmm… »

Au milieu de la bibliothèque, le baiser durait longuement, s’étirant à travers les minutes. La vampire prenait son temps, et sentait progressivement les barrières de Misaki s’effondrer. Quand elle rompait le baiser, elle le reprenait ensuite, et déplaça ses mains, les posant sur ses hanches, ou revenant l’enlacer. Elles étaient dans la bibliothèque, seules. Mélinda avait beaucoup parlé pour corriger les angles, et pour arriver là. Elle était totalement sérieuse sur ce qu’elle avait dit, sur son souhait de s’unir à Misaki, d’en faire sa partenaire, sa fille, celle qui pourrait diriger les activités du clan ici, à Atarashï Yoake. Misaki en avait la beauté, l’assurance, et la prétention. Tout cela ne pouvait que satisfaire Mélinda, qui sentait qu’elle avait enfin un point d’accroche.

Elle déplaça à son tour ses mains sur les épaules de Misaki-chan, et les rapprocha de son cou, avant de finalement rompre le baiser. Elles s’étaient embrassées pendant une bonne dizaine de minutes, ce qui fit qu’un mince filet de salive reliait leurs lèvres, que Mélinda balaya de sa langue. Elle s’était amusée à rouler sa langue avec celle de Misaki-chan, sentant de petits frissons électriques à chaque contact, de délicieux frissons.

« Voilà, Misaki-chan… Ça, c’est ce qu’on appelle un vrai baiser, tu ne crois pas ? » lui demanda Mélinda d’une voix douce.

Qu’elle ose avouer que cela ne lui avait rien fait…