The Multiversity

C'était une sensation incroyable de ressentir l'orgasme de sa partenaire alors qu'ils jouaient tous deux avec leurs langues dans la bouche de l'autre. Camille aurait joui à nouveau si cela lui aurait été physiquement possible.

C'était surréel. Camille se sentait comme engourdi dans l'épaisseur moiteur de l'air. Ça "puait" l'orgasme. Comme si ça pouvait avoir une fragrance et un poids. Mais ce n'était pas péjoratif. Au contraire ! Et maintenant, il était allongé sur le dos. Sa nouvelle amie au ventre chaud sur le sien. Et sa femelle monstrueuse les veillant comme une sorte de figure maternelle.

"Je ne peux pas rester dans cette position, jolie Shii. Laisse-toi faire, s'il te plaît."

Mais avant ça, il fallait qu'il l'embrasse à nouveau. Ce corps secoué par les puissants orgasmes de Shaïra. Il voulait goûter le plaisir de sa nouvelle amie de sa langue dans sa bouche à elle. Oui, Camille l'embrassa une nouvelle fois alors que son bas ventre et son sexe recevait la chaude semence qui s'écoulait des deux trous bien remplis.

"J'aime vraiment tes lèvres, ma nouvelle amie. Mais il faut vraiment qu'on change de position. "

Les deux roulèrent mais Camille nappuya pas de son poids alors que Shii se retrouvait sur le dos. Il fit en sorte que ses fesses à elle soit en appui contre le fauteuil. Puis il plaça délicatement un oreiller sous son cou.

"Je sais que la position est un peu acrobatique. Je suis désolé si ça tire sur tes muscles. Mais tu coulés et je ne voudrais pas que tu en mettes partout. J'ai promis de tout nettoyer de ma langue. Et je veux lécher ton corps. Non le sol."

En somme, Shii avait la tête en bas et les pieds en l'air. Camille avait tordu son corps de sorte que lecoulement glisse sur son corps et non le fauteuil. Et au lieu de commencer à nettoyer de sa langue, il embrassa une énième fois Shii. Puis s'en alla vers Shaïra. Elle était si grande ainsi. Si puissante. Monstrueusement excitante. Sa femelle de vie.

"Laisse-moi nettoyer tes deux verges de ma bouche. Ensuite je m'occuperais de la quantité impossible qui a fait gonfler et réchauffer le petit ventre de ma nouvelle amie."

Camille avait si chaud. L'ambiance dans cette pièce était incroyable. Il se sentait si petit et faible. Mais il adorait ça parce qu'il avait une confiance aveugle pour sa prédatrice. Il était dans un lieu inconnu. Sur un autre monde et... il repensa à sa maman. Si elle savait ce qu'il faisait... Est-ce que Shaïra rapetisserait ? Il avait un doute. Il se doutait que même sa maman pourrait finir sous son charme et... Non ! C'était si tabou. Imaginer faire du sexe avec sa maman nue. Non ! Il ne voulait pas ! Et pourtant... le tabou théorique venait lui aussi continuer à alimenter le brasier de sa libido.

Ses lèvres s'ouvrirent et se refermèrent sur la première verge de la lamia. Et il commença à jouer de sa langue. Shii était dans son dos. Et il sentait son regard. Que pensait-elle de lui alors qu'elle était remplie de façon qu'aucun etre humain normalement constitué pourrait le faire ?

Shaïra se retira du corps de Shii. Après ce double orgasme dévastateur, la jeune femme était un peu sonnée, avec son ventre arrondi. Cela donna à Camille une idée. Il amena Shii près d’un fauteuil rembourré, mais l’invita à prendre une position un peu spéciale. Elle se retrouva la tête en bas, dans une sorte de galipette arrêtée au milieu. Une posture idéale pour la position de l’enclume. Fort heureusement, Shii était relativement souple, ce qui lui permit donc de bien se positionner. Il fallut néanmoins retenir ses jambes à l’aide d’une barre verticale et de sangles, la barre étant reliée au plafond par une poulie. Les chambres de Mélinda étaient après tout très bien équipées pour ce genre d’excentricités. Ainsi positionnée, la mouille de Shii et le sperme de Shaïra s’écouleraient directement sur son ventre. Celle-ci gémit toutefois, car, dans son état, il ne fallait quand même pas trop la secouer. Un peu dépassé par les évènements, Camille proposa en effet de commencer par s’occuper de nettoyer les verges de Shaïra. Celle-ci aurait certes pu le laisser faire, mais, quand il se rapprocha, elle posa sa main sur sa tête, et l’en empêcha.

« Tu as mis la tête de Shii à l’envers, Camille, ce n’est pas une position adaptée pour des humains habitués à marcher. Commence par t’occuper d’elle, nettoie-là, puis vous viendrez me nettoyer ensemble. »

Elle appréciait la sollicitude de Camille, bien sûr, mais il fallait tout de même parer au plus urgent ! Shii n’allait pas forcément appréciée très longtemps d’être dans une position inconfortable ! Shaïra venant de jouir avec force, elle se montrait plus calme qu’en temps normal. Elle glissa près de Shii, et vit que cette dernière avait encore un peu de mal à émerger.

« Il faut que tu appuies sur son ventre, mais doucement… »

La Lamia lui fit une petite démonstration. Quand elle appuya sur ce ventre rebondi, Shii gémit, et sentit le flux filer de son sexe écartelé. Elle soupira donc, et déplaça sporadiquement ses mains, caressant le corps de Camille.

« Mes lunettes… Je ne veux pas qu’elles soient salies… » murmura Shii, qui était dans un tel état qu’elle ne savait visiblement plus trop quoi dire de cohérent.

« Oui, euh, bien sur. »

Délicatement, Camille retira les lunettes de Shii et alla les poser sur une table basse non loin. Ce n’est qu’à cet instant qu’il réalisa tout le mécanisme qui permettait d’entraver les pieds de sa nouvelle amie. Le genre de mobilier qui n’était pas du tout courant ! Mais Camille ne s’en formalisa pas. Après tout, il n’avait rien dit concernant la grosse goutte de son sperme sur le verre des lunettes. Ce n’était pas le moment pour ce genre de remarque.

Puis il revint et s’agenouilla par terre. La moquette était agréable. Et… il fallait placer ses doigts sur le ventre de son amie. Camille était fébrile. Il avait peur de faire une bêtise. Alors il y alla doucement et sentit… c’était bizarre. C’était mou. C’était chaud. Est-ce que tout ça était vraiment la semence de sa femelle ?!

« Ca va comme ça ? Je ne te fais pas de mal, Shii ? »

Le sexe de Shii s’ouvrit et Camille le réalisa immédiatement. Sa bouche fila vers la fontaine de foutre. Il ne réfléchit plus et colla ses lèvres sur ses lèvres à elle. C’était la puissante semence de sa femelle. Ce qui faisait de lui… quoi ? Etait-elle plus homme que lui ? Comment cela pouvait-il le féminiser alors qu’il ressentait sa verge durcir dans le même temps ? Il sentait le souffle chaud de Shii sur la peau si sensible de son membre.

*Nettoyer. Avaler. Lécher les lèvres. Plonger ma langue au-dedans. Ne réfléchis pas, Camille. Sois juste un bon garçon. Un bon mâle pour ta lamia. Un bon ami pour Shii. Rien d’autre ne compte. *

Et il répéta encore et encore l’opération. Masser le ventre de Shii. Guider de ses doigts l’évacuation de trop plein. Se précipiter sur son sexe à bon hauteur. Parfois vérifier qu’elle allait bien. Ses jambes tremblaient. Son visage prenait une couleur rouge à force de rester à l’envers. Alors Camille lui massa les jambes pour chasser les fourmis. Toutes les petites attentions qui lui venaient en tête, il les délivrait.

Ses hanches bougeaient lentement. La peau chaude de son sexe frôlait le bout du nez, si proche de ses lèvres entrouvertes qui laissaient glisser un souffle qui le faisait tressaillir de plaisir. Il serait si facile de forcer l’entrée. Mais ce n’était pas bien. Elle n’était pas dans une position à son avantage. Il devait finir de la vider pour ensuite la délivrer de ses sangles. Oui, il devait arrêter tout ça. Sans compter que Shaïra attendait également avec ses d-deux pénis. C’était fou à repenser à cette particularité physique chez sa femelle ! Elle était mieux équipée que lui à tous les égards.

« J’ai bientôt fini, Shii. Encore un peu de patience. Un peu de courage. Et je te délivrerais. Et je te redonnerais tes lunettes. Et tu pourras retrouver ta Maîtresse. Oui, encore un petit peu, s’il te plaît. »

Suivant les recommandations de Shaïra, Camille détacha Shii, et la coucha sur le tapis. Cependant, Shii préféra plutôt se coucher sur le lit, plus moelleux et plus confortable. Elle soupira lentement, et gémit quand Camille massa tendrement son ventre, puis vit le sperme affluer.

« Haaaa… »

Camille s’efforça alors de poser ses lèvres sur son sexe, et commença à avaler cette belle crée blanchâtre. Il y en avait beaucoup, assurément, et il s’y attaquait avec passion, soupirant en appuyant ensuite à nouveau. Shii poussait de délicieux soupirs, et s’amusait à pousser avec son bassin, comme si elle était enceinte. Quand il lui demanda si elle avait mal en la regardant, elle sourit, et caressa affectueusement sa joue.

« Oh non, Camille… Tu me fais du bien quand tu pompes comme ça. Mais c’est frustrant, je m’en veux de m’être énervée contre toi, maintenant… »

Shaïra était soulagée sur un point, car la situation semblait apaisée entre eux deux. La double verge de Shaïra se rétracta, et elle se déplaça alors.

« Shii, où puis-je récupérer des uniformes ? Je vais en chercher un pour Camille, et un nouveau pour toi, pendant que Camille prendra soin de toi. »

Shii signala à Shaïra la position de la buanderie. La Lamia fila ensuite, laissant le duo ensemble. Shii sourit alors à Camille. Son ventre distendu avait fini par reprendre une forme normale. Elle glissa sa main sur sa joue, puis l’embrassa encore.

Elle lui sourit ensuite, et releva ses bras pour les enlacer autour de son cou, tout en sentant encore contre son corps la verge du jeune homme, ainsi que son corps, et son visage magnifique. Comme quoi, cette séance de sexe surnaturelle semblait avoir passionné Shii, qui frémit lentement en l’observant.

« C’est la première fois que je vois un garçon si proche d’une Lamia, même ma Maîtresse n’a pas une Lamia echidna à son service… Enfin, ce n’est pas ton esclave mais quand même…. Elle a l’air de beaucoup tenir à toi. »

Shii rougit alors, et embrassa à nouveau le jeune homme.

« Tu es vraiment très beau, Camille… »

Un nouveau sourire orna ses lèvres, et elle les mordilla ensuite, sentant un frisson la traverser.

« Fais-moi encore l’amour, Camille, comme si tu étais mon amant, que je comprenne l’amour que Shaïra te voue… »

Camille ne put s’empêcher de sourire bêtement quand Shii avoua qu’elle avait des remords. Elle l’aimait bien finalement. Et tout de suite Shaïra le remit à sa place. Au revoir sourire qui pourrait raviver les braises du conflit. Mais- ! Sa femelle avait retrouvé une forme asexuelle. Il avait promis de la nettoyer. Soudainement, Camille fit un peu la moue. Il avait l’impression de l’avoir déçu. Bien que… inconsciemment, il entendait la requête de Shaïra. Elle se souvenait de l’histoire des uniformes. Mais… pourquoi en avait-il voulu un ? Il voulait lui aussi servir et prouver qu’il était aussi bon que Shii ? Se mettre au service de Shaïra ? De Mélinda ? De tout le manoir ? Il ne savait plus. Sa tête était pleine de drogue du bonheur.

Shaïra partit. Shii parla.

« Ah bon ? C’est si exceptionnel que ça ? »

Camille était perplexe. Ca lui semblait si naturel maintenant. Oui, il avait eu peur tout au début. Attaché dans les bois. Victimes de bourreaux. Capturé par un monstre aux traits de serpent. Mais aujourd’hui ? Non, ce n’était que le début un peu difficile, voilà tout.

« Je crois que tu es insatiable, Shii. Et, je suis désolé, je ne suis pas sur d’être à la hauteur de tes attentes. »

Mais ses joues rouges ? Ce sourire ? Ce jeu avec ses lèvres et ses frissons qui glissaient sur sa peau telle une marée montante ?

« Ce n’est pas que je veux pas. Mais dans ma tête, ça coince. Je veux dire, si je dois faire l’amour comme je le fais avec Shaïra, euh… disons que dans notre couple, j’aurai plutôt tendance à être la f… »

Femelle ? Fille ? Il n’osa pas utiliser un mot ou un autre. De peur que le terme soit insultant. Et aussi parce qu’il n’avait pas envie de se présenter sous ce jour. Elle était menue. Et même lui avec son corps pas bien épais pouvait donner un peu le change.

Il cessa de réfléchir et posa ses lèvres contre celles de Shii. Sa main glissa. Elle se posa d’abord sur le petit sein rond et ne fit rien d’autre. Son attention trop accaparée par essayer d’embrasser de la bonne façon. Puis sa main repartit et glissa sur son flanc. Elle s’arrêta à nouveau alors qu’il ne pouvait s’empêcher de la caresser à cet endroit, mécaniquement, au même rythme que le jeu de sa langue. Sa main reprit encore l’exploration pour aller se glisser entre les cuisses moites de son amante actuelle.

« Je… »

Il ne savait pas. C’était déjà un mot de trop. Alors il colla à nouveau ses lèvres contre les siennes. Dans un coin de sa tête, il espérait l’arrivée de sa femelle d’une seconde à l’autre. En attendant, il se concentrait pour être aussi doux et intense qu’il le pouvait entre ses baisers et le travail de ses deux doigts dans le chaud fourreau de Shii.

Si c’était si exceptionnel ? Shii aurait pu lui répondre tout de suite, mais, au lieu de ça, Camille préféra l’embrasser. Maintenant qu’ils n’avaient plus une Lamia assoiffée de sexe qui déformait leurs parties intimes avec ses verges monstrueuses, les deux amants pouvaient se détendre un peu. Cela ne signifiait pas qu’ils allaient rester inactifs, et, même si Camille disait ne pas être à la hauteur, Shii lui faisait confiance. Il avait l’air de se sous-estimer un peu trop. Il ne serait pas l’amant d’une Lamia s’il n’était pas exceptionnel ! Et puis, elle venait de le mordre, alors Shii soupçonnait qu’il en avait encore à revendre, et qu’il fallait juste le stimuler un peu pour cela. Fort heureusement, c’était son domaine ! Elle était timide et naïve, mais, quand on la chauffait bien, Shii laissait aussi parler sa perversité naturelle, fruit de nombreuses années à côtoyer sa Maîtresse nymphomane. Elle soupira donc quand l’homme l’embrassa, et sa main glissa sur le dos de Camille, jusqu’à presser l’une de ses fesses. Le jeune homme n’essayait plus de parler, mais préférait agir, ce qui était bien mieux !

Ils s’embrassèrent donc, puis Shii lui sourit. Ses mains étaient posées sur les épaules de Camille, glissant aussi sur l’arrière de sa nuque.

« Je crois comprendre ce que tu veux dire… »

La main de Shii se déplaça alors, celle qui n’était pas sur la nuque de Camille, et alla se poser sur l’une de ses fesses. Elle serra le délicieux petit cul de Camille, et titilla ensuite avec ses doigts la croupe du jeune homme, près de sa porte arrière. Peut-être était-ce alors son imagination qui lui jouait des tours, mais Shii était convaincue d’avoir senti la verge de Camille se durcir un peu à ce contact.

« Il n’y a pas de honte à avoir… Au manoir, nous avons plein de filles qui utilisent des élixirs pour faire l’homme comme des hommes… Et plein de garçons mignons comme toi qui préfèrent se faire pénétrer. Mais moi, tu sais, je n’ai pas le gabarit de ta Shaïra, et quelque chose me dit qu’il doit encore rester un peu de cette toxine dans tes testicules… Le meilleur moyen de retirer un venin d’un organisme, c’est de le sucer, non ? »

Les rôles s’inversèrent alors. Shii retourna Camille, qui se retrouva allongé sur le dos. Shii l’invita ensuite à s’asseoir sur le rebord du lit, et elle se mit entre ses genoux, venant caresser son membre.

« Tu ne m’as pas laissé te répondre tout à l’heure, mais oui, avoir une amante lamia, c’est rare. Maîtresse me l’a souvent dit, elle a déjà eu des esclaves comme Lamia, mais n’a jamais vraiment réussi à soumettre les Lamias de la race de Shaïra… Pour eux,, nous sommes à peu près ce qu’une biche est à nos yeux, des proies… Donc, crois-moi quand je te le dis, Camille, tu es exceptionnel ! »

Et, sur ce, elle entreprit donc de le sucer, prenant avec appétit son membre en bouche…

« Mais je ne suis pas except-… »

Impossible de finir sa phrase alors que Shii le prenait en bouche. Etait-ce parce que son sexe était sous l’effet de la drogue de la lamia ? Ou parce que, justement qu’elle n’était plus là, elle s’était retirée avec une sorte de pression qu’elle lui infligeait ? Peut-être. Tout comme la solution la plus simple pouvait être la meilleure : Shii était très douée et lui très excité. Une parfaite combinaison.

« Tu… tu es trop douée, Shii. »

Il préféra fermer les yeux et laisser sa tête pencher en arrière. Ne pas chercher à prendre le contrôle. Juste se concentrer à ressentir. Profiter de cet instant. Il était exceptionnel. Il se le répéta. Il devait travailler sur sa confiance en soi. Même s’il avait l’impression d’être un imposteur. Il se devait de donner une bonne image pour ne pas polluer celle de Shaïra.

(bien qu’en fermant les yeux, les sensations se multiplièrent et il ressentit comme un souvenir fantôme le doigt qui s’était attardé autour de son anus…)

« Tu dois être très populaire, ici. »

Ses mains se crispèrent sur les draps du lit. Il sentait que ça montait. C’était perturbant ! Avoir à la fois envie de ressentir cette libération et en finir. Et aussi de lui demander de ralentir la pression et de faire prolonger. Mais il ne se sentait pas de la prévenir. Tout comme il avait l’impression d’avoir déjà trop profité de ce bon moment. Après tout, elle suçait sa toxine pour en extraire le poison. C’était davantage médical que sexuel, non ? Non ?...

« Shii, je- !... »

Trop tard. Il avait cru avoir un peu plus de temps. Mais l’éjaculation avait été plus rapide. Il poussa un soupir de soulagement. Ses yeux à nouveau fermés pour ressentir ce plaisir intense qui s’en allait si vite. Comme si rien ne s’était passé.

Puis il se força à fermer les yeux deux trois secondes supplémentaires. Il avait peut-être encore gaffé. Elle allait lui en vouloir. Elle lui en voulait peut-être déjà. De s’être retrouvé à ava-… il déglutit. A avaler sa dose de sperme. Alors, il bafouilla et lança une phrase avant d’ouvrir les yeux.

« Je dois devenir meilleur ! Plus utile. Un meilleur partenaire pour elle ! Je voudrais devenir une sorte d’empoisonneur/guérisseur. »

C’est à ce moment qu’il ouvrit les yeux, tout gêné, se grattant la tête avec un regard fuyant qui n’arrivait pas à se poser entre Shii ou le tapis moelleux par terreur.

« Une idée débile, hein… »

Shii pompait sa queue, et sentit vite, à la manière dont son sexe durcissait, que la toxine de Shaïra n’avait pas été totalement diluée. Elle sentit cette verge durcir dans sa bouche, devenant plus ferme, plus puissante. Ses lèvres remuaient d’avant en arrière, se pressant autour de sa queue. Shii déplaça sa main pour malaxer les testicules de Camille, les frottant pour les décoller de sa peau. Elle le voyait rougir, peinant à conserver son calme… Oh, qu’il était mignon ainsi ! Le voir rougir était un pur plaisir pour elle ! Il fit remarquer qu’elle devait être très populaire au sein du manoir… Ce qui fut un peu la seule chose qu’il parvint à dire, car la vague l’emporta. De fait, il se mit à jouir plutôt vite, sans doute parce qu’il n’était pas habitué à faire l’amour « normalement », c’est-à-dire sans la présence d’une Lamia hermaphrodite prête à vous étrangler dans sa queue !

« Hmmm… »

Elle le laissa naturellement jouir, et se régala de son jus. Elle constata aussi que son sperme, s’il était âcre et gluant, avait aussi un goût parfumé. Elle en déduisit qu’il devait s’agir de la toxine de Shaïra. Shii se redressa ensuite, un sourire enjoué sur les lèvres. Camille lui signala qu’il envisageait d’être guérisseur ou empoisonneur.

Shii se coucha sur le lit, et s’allongea sur le dos. La verge de Camille restait toujours durcie, et Shii se mordilla les lèvres.

« La seule idée débile, c’est de rejeter ce que tu veux faire… Mais maîtriser les potions, ce n’est pas simple, et je ne pense pas que tu aies appris ça à Volony. Maîtresse vient de Terra, mais, même pour moi, les potions et les élixirs sont des notions complexes. »

Elle lui fit signe de la rejoindre.

« Viens, mon chéri, pénètre-moi, ton sperme m’a échauffé, tu sais… Si tu veux, je demanderai à Maîtresse de te trouver quelqu’un pour t’enseigner l’art des potions. Si toi et Shaïra, vous logez à Terra, tu pourrais rejoindre une académie… Est-ce que ça te plairait ? »

Est-ce qu’on pouvait devenir aussi vite dépendant à un corps de femme ? Ce n’était plus n’importe qui. C’était Shii. L’excitation, c’était parfois stupide. Non, irrationnel. C’était un meilleur mot. Il venait de jouir dans sa gorge. Elle avait avalé. Et pourtant, ce qui avait fait dresser une nouvelle fois sa verge avait été de la voir s’allonger sur le dos. Si naturellement. Et d’une façon si claire que ses cuisses écartaient étaient une invitation irrésistible.

Mais elle lui répondit au sujet de sa possible future carrière. Et cela le coupa alors qu’il était au-dessus d’elle. Les bras tendus de chaque côté de sa tête à elle. Chacun de ses genoux à côté de son corps nu et enflammé.

« Je… »

*Je ne veux pas la décevoir. Mais je ne crois pas que je puisse lui mentir… *

« Non. Je ne crois pas que ça me plairait d’aller dans une école. Je… Mais je veux apprendre ! Je veux dire… »

Pourquoi parler de soi pouvait être un sujet si complexe ? Ce ne devrait pas être le sujet que chacun maîtrise le mieux ? Pourquoi tant de difficultés à annoncer ses vrais désirs. Au peur de voir les gens s’éloigner et de se retrouver seul ? Se travestir aux envies des autres conduisaient à un état malheureux. Dire la vérité et se retrouver seul au même résultat. Il semblait ne pas y avoir de bons choix… Mais il puisa en lui des trésors d’optimisme.

*Je dois lui expliquer. *

« C’est que je serai l’homme de la maison. Il faudra bien quelqu’un pour faire le ménage. L’entretien. Et puis, quand Shaïra me donnera des enfants, ce sera mon rôle de m’en occuper. C’est elle la femelle forte. Indépendante. Puissante. Elle sortira pour… faire ce qu’elle aura à faire. Et moi je resterais. Je l’attendrais. J’apprendrais à cuisiner. A être serviable. Et… enfin, tu dois voir, oui ? Donc je ne peux pas aller dans une académie. Etre au milieu d’autres… étudiants me fait un peu peur, je dois avouer. Mais apprendre à domicile, ça oui ! Ça, ça me ferait plaisir ! »

Et Camille réalisa qu’il parlait d’un sujet autrement différent du sexe. Alors qu’il la dominait de son petit physique, sa verge dressée. Il pouvait presque sentir dans l’atmosphère, son désir à elle qu’il la pénètre était presque palpable. Mais faire ça après sa déclaration, ça ne paraissait pas bien. Comme un mauvais film où les transitions ne sont pas gérées. Alors il attendit, les bras tendus, sans craindre pour le moment que ses petits bras sans muscles le trahissent et le fasse s’écrouler sur elle. Et non DANS elle, comme elle le souhaite ardemment.

Camille ne semblait pas trop pressé. Shii, couchée sur le lit, en profita pour ouvrir un tiroir, et sortit une petite boîte abritant des gélules. Elle posa ensuite la boîte sur le lit, puis, en voyant que Camille avait envie de parler, Shii se redressa un peu. Elle posa son dos contre les oreillers de son lit, et attrapa une peluche de Kirby qui la dérangeait, puis la pose entre ses genoux. Une petite touche de mignonnerie au milieu d’une débauche de sexe. Elle le laissa ensuite parler, et, quand elle estima qu’il avait fini, Shii répondit :

« C’est à toi de voir quelle sera ta place avec Shaïra, Camille… Je ne pense pas qu’un membre d’un couple doive être assigné à résidence. C’est encore fréquent au Japon, mais je crois que nous devrions nous inspirer des Occidentaux. Pour ce qui est de la garde de ton enfant, Maîtresse pourra sans problème trouver des nourrices. Et puis, quand ton enfant grandira, il devra bien aller à l’école, c’est important qu’il se sociabilise. Enfin, tu auras le temps de voir tout ça, mais je pense que tu utilises surtout ton enfant comme une excuse… »

Shii ignorait que Camille avait été malmené par ses anciens camarades d’école, et que Shaïra l’avait retrouvé attaché à un arbre en pleine nuit. Elle se redressa un peu, et parla alors :

« Moi aussi, je préfère la solitude, tu sais… Quand Maîtresse m’a trouvé, je n’avais aucun ami, j’étais dans ma bulle, et je dépérissais. Maîtresse m’a montré que j’avais juste peur des autres, parce que je manquais de confiance en moi. On ne dirait pas comme ça, parce que je suis à poil, et que j’ai sorti une pilule pour me faire ovuler, mais je suis plus timide que tu ne le penses. »

Shii se pinça brièvement les lèvres, signe qu’elle réfléchissait, puis reprit :

« Au fond, on se ressemble beaucoup, toi et moi… Mais, pour ce qui est de l’enseignement que tu souhaites, ce n’est pas au lycée que tu l’auras. Maîtresse pourra faire venir dans ta future maison des enseignants spéciaux, rien que pour toi. Cependant, ne va pas croire que Maîtresse est désintéressée, elle voudra une contrepartie… Et, comme tu dois commencer à visualiser un peu son profil, ce sera quelque chose de sexuel. Tu peux être timide ici, mais sûrement pas chaste. D’un autre côté, cela aide aussi…. Quand on vous dit qu’on est belle et qu’on arrive à se convaincre de cela, on prend aussi confiance en soi. »

Elle employait le pronom « on » pour ne pas employer le pronom « je », mais il était difficile de se méprendre sur le fait que Shii parlait de sa propre expérience… Une expérience qui pouvait potentiellement faire écho à celle de Camille.

L’historique de Shii touchait Camille. Il était empathique. Il n’était pas un de ses gros salauds bourrés de testostérone. Alors il écouta religieusement et ne l’interrompit jamais. Bien qu’il aurait aimé apporter certaines réponses au fur et à mesure. Mais il attendit. Et il ne put s’empêcher de sourire quand elle évoqua qu’elle était à poils avec la figurine de Kirby entre ses genoux. Décidément, leur relation avait bien changé. En fait, il réalisa que c’était leur peur à tous les deux qui les avaient poussés à montrer les crocs. Maintenant, ils étaient nus de corps et d’esprits. Ils essayaient de lancer des sortes de ponts vers l’autre. De consolider l’ouvrage pour réellement avoir un lien fort.

« Je crois que j’aimerai bien recevoir un professeur spécial dans mon futur chez moi. Enfin, dans notre futur chez nous. Et… »

Est-ce qu’il y avait vraiment besoin de dire que la contrepartie sexuelle le dérangeait ? Il réfléchit un instant et décida avec lui-même qu’il valait mieux être honnête. Quitte à dire des évidences.

« Ta Maîtresse, j’en suis sur, va prendre un rôle très important dans ma vie. Alors, s’il me faut donner de mon corps pour assurer notre avenir. A moi, Shaïra et ma famille à venir : j’en ferais le sacrifice. Mais… mais j’aimerai bien, quand même… enfin, je veux dire… si tu pouvais être là quand ça arrivera, je crois que ça se passerait mieux. Alors, euh… »

Il était embarrassé. Il détourna son regard. Il se frotta même le derrière de la tête. En soit, ça revenait à dire qu’il estimait Shii. Ce n’était pas une déclaration d’amour. Mais ça restait tout de même un mouvement sérieux. Si elle lui avouait qu’elle se fichait de lui et que ce n’était qu’un coup d’un soir, il en souffrirait longtemps…

« Et il faut que je sache un truc ! »

C’était sorti trop rapidement. Pour ne pas terminer sur sa « déclaration ». Mais aussi parce qu’il avait été pris par l’émotion.

« Pourquoi tu veux prendre cette pilule ? Pourquoi tu veux ovuler ? Pourquoi avec moi ?! »

Il savait qu’il s’était emporté. Il avait même du résister à s’emparer de la boîte et le jeter au loin. Une partie de lui voulait refuser. Il ne pouvait pas. Ce n’était « pas bien ». Mais chaque être humain est conflictuel avec lui-même. Devant réussi à vivre en gérant ses propres contradictions. Et le fait qu’il ne toucha pas au médicament, malgré ses mots, permit de donner réalité à cette contradiction.

Ainsi coincée contre Camille, Shii semblait se calmer. Leur première rencontre, et l’hostilité qui y était liée, semblait bien loin derrière eux ! Camille était prêt à suivre les propositions de Shii, et lui confirma qu’il avait conscience que Mélinda aurait sans doute une grande place dans sa vie. Shii se fit la réflexion que ce n’était sûrement pas pour le décevoir. Enfin, elle n’était pas spécialement objective ; plus Shii passait de temps avec sa Maîtresse, et plus elle était heureuse. Passer du temps en sa compagnie, c’était un « sacrifice » qu’on pouvait faire sans trop de difficulté. Camille avait cependant une autre question, et Shii se redressa un peu. Elle tenait toujours sa peluche Kirby, et sourit ensuite quand il lui demanda pourquoi elle avait envie d’avoir un enfant.

« Eh bien… Pourquoi pas ? Tu as bien enfanté Shaïra, non ? Et tu ne voudrais pas le faire avec une humaine ? Enfin, je ne suis pas raciste, mais je pense que, si tu as enfanté une Lamia, ce doit être plus simple d’enfanter une humaine, non ? Maîtresse nous dit souvent que c’est notre principale force à nous, les femmes, la capacité de pouvoir enfanter… Elle-même en a été privée pendant longtemps. Les vampires ne peuvent pas enfanter. Cela a toujours été son principal regret, alors elle assistait à chaque naissance, et refusait qu’on avorte. Maintenant, elle a réussi à surmonter sa nature, à pouvoir enfanter. Il a fallu un miracle divin… Mais toujours est-il que, quand on vit ici, on acquiert cette culture… D’avoir des enfants. Mais moi, je cherche encore avec qui… En avoir un. »

Elle rougit alors.

« Je… Il y a plusieurs personnes avec qui je m’entends très bien au manoir, mais je n’ai pas encore su décider. Alors, toi, tu sembles être le choix le plus absurde… Je veux dire, on se connaît à peine. Mais… Je trouve qu’on se ressemble. Ta colère de tout à l’heure… Je pense que tu avais juste peur, et que tu étais désorienté. Cela, je le comprends, parce que… Maîtresse a beau me mettre sur un piédestal, je sais très bien qui je suis, au fond. »

Shii se racla la gorge, sans trop savoir quoi dire de plus. Elle était assise en tailleur sur le lit, sa peluche entre ses jambes. Elle avait l’impression que ce qu’elle disait n’avait aucun sens, sa nervosité revenant en force.

« Bref, je ne pensais pas à le faire dans l’immédiat non plus, tu sais… Enfin, ce ne serait pas rationnel, et je ne veux pas te mettre la pression sur les épaules. Si tu en as pas envie, on le fait pas, et on le fera quand tu en auras envie… Enfin, je suppose… »

C’était irréel. Camille avait l’impression de dériver dans un rêve. Cette Shii était très mignonne assise en tailleur avec cette peluche dissimulant son intimité. Peut-être qu’il n’aurait pas été autant ébranlé si elle ne s’était pas lancé dans un monologue. Et quelle longueur ! Décidément, l’un comme l’autre avaient agi comme des animaux apeurés, se gonflant et hissant. Cette étape passée, ils se découvraient à se révéler l’un à l’autre.

« Mais je ne serai peut-être plus là. »

Qu’il se sentait gauche…

« Je veux dire, ce n’est pas que je n’ai pas envie. Tu es très jolie et, euh… Je veux dire, ce n’était pas prévu avec Shaïra et, euh… »

Il avait envie d’être ailleurs. Et en même temps, l’idée de se séparer de Shii commençait à lui faire peur. Cette jeune femme qui se livrait tant. Qui se liait à lui. Il n’était pas idiot ni insensible. Son monologue, sa façon d’être : elle avait réussi à l’accrocher.

« Je ne sais déjà pas comment je vais gérer cette nouvelle vie. Avec un monstre. Avec un enfant. Dans un monde inconnu. Je suis tellement faible… Je ne sais rien faire de particulier. Même au niveau du sexe, s’il n’y avait pas le poison de Shaïra, je pense que je serai à peine à la moyenne. Alors… »

S’il était trop gentil pour la prendre de force ou sans considération, il n’était pas assez débile pour ne pas vouloir profiter de cette opportunité. Délicatement, il se rapprocha de son visage pour l’embrasser sur ses lèvres. Ce ne fut pas un baiser passionné. Les lèvres restèrent closes. Mais l’intention était douce. Romantique, même.

« Je crois que je devrais demander à Shaïra avant. Et puis, il faudrait peut-être attendre de savoir comment ça va se passer avec ta Maîtresse ? Je veux dire… si jamais ça n’allait pas. Que je faisais une bêtise… Je m’en voudrais de te laisser seule avec un enfant à élever. Je ne peux pas concevoir d’être loin de lui. Si j’ai un enfant, j’ai aussi les responsabilités qui vont avec ! Et… »

Qu’il se sentait nul. Il s’était exclamé d’un seul coup. Mais ses joues étaient rouges. Son regard embarrassé. Tournant la tête, il hésita à se lever. Il resta alors dans cette entre deux positions. A elle de choisir. Il avait été honnête. Il ne pouvait pas être entreprenant en addition.

Shii répondit au baiser de Camille, puis le laissa parler, et elle sourit ensuite, quand il se trahit sur la fin, en avouant que, s’il avait envie de l’enfanter, il voulait vivre près d’elle, et élever leur enfant. Shii se pinça un peu les lèvres, les mordillant tendrement, signe de son excitation.

« J’ai prévu d’avoir plusieurs enfants, tu sais… Ma Maîtresse compte m’enfanter, j’ai aussi une amie, Ai Aihara, qui voudra sans doute le faire… Mais on me laisse choisir. »

Sa main caressa la joue de Camille. Elle se mit sur les genoux, assise sur sa peluche Kirby, et l’embrassa à son tour. Curieusement, Camille était le seul homme avec qui Shii envisageait de faire un enfant, ce qui expliquait peut-être pourquoi elle voulait qu’il soit le premier. Elle posa ensuite son autre main sur son autre joue, et l’embrassa à nouveau, venant dans la foulée se presser contre lui.

« Tu te cherches des excuses, Camille… Comme moi… Ma Maîtresse sera ravie que je porte ton bébé, et elle ne peut pas t’en vouloir, tu es trop mignon pour ça. Elle m’a juste protégé… Des bêtises, on en fait tous, c’est ça qui nous rend spéciaux. »

Tout en rompant le baiser, elle caressa son torse, ses mains glissant sur sa peau.

« La connaissant, elle voudra sûrement te faire l’amour, en fait… »

Shii lui sourit encore, avant de raisonner un peu :

« Mais, pour ta Maîtresse, je ne sais pas… A priori, elle n’est pas contre le fait que tu puisses avoir d’autres amantes, vu ce qu’on a fait tous les trois… »

Shii se tapota un peu les lèvres. Elle poussa ensuite Camille en souriant malicieusement, et le jeune homme se coucha sur le lit. Elle se mit à califourchon sur lui, et sentit contre ses fesses le renflement de sa verge, qu’elle se mit à caresser. Elle le masturba tendrement, et sentit avec plaisir la verge du jeune homme se mettre à grossir, à durcir entre ses doigts.

« Hihi… Lui, en tout cas, il a déjà choisi… Ton sexe est tout dur… » soupira-t-elle.

Voir Shii se transformer en une redoutable tentatrice, ce n’était pas banal !

Bien entendu que le petit cœur mou de Camille n’était pas insensible à tout ça ! Tout comme il était entendu que tout homme raidirait à pareilles caresses ! Il aurait donc pu se taire et se laisser faire. Du moins, la laisser mener la danse dans les premiers temps avant d’y mettre du sien via des coups de rein.

Mais Camille se releva subitement !

Ses bras emprisonnèrent Shii pour ne plus qu’elle bouge. Il se tint collé contre elle un temps. Juste le temps de trouver les forces physiques pour la hisser un petit peu. Juste pour qu’il se retrouve de nouveau assis sur le bord du lit. Puis il lui parla.

« Je ne veux pas plaisanter à ce sujet. »

Son visage était grave. Très sérieux. Plaisanter maintenant serait assurément le blesser. Shii devait en avoir conscience. Elle était loin d’être idiote.

« Je peux nous imaginer avoir un enfant. Mais ce ne sera pas un coup de tête. Et je ne serai pas un papa absent. Un enfant, c’est sacré. C’est très important. C’est le porteur de l’innocence. C’est l’héritage. La génération à venir. »

Jamais il ne s’était enflammé de cette façon sur ce sujet. En fait, jamais il n’avait pensé à la parentalité sérieusement avant sa rencontre avec Shaïra. Et d’autant plus maintenant qu’il était en présence de Shii.

D’un seul coup, ce fut Shii qui se retrouva allongée sur le lit. Mais Camille ne vint pas s’agenouiller de part en part de son corps. Il se releva. Debout, il la regardait intensément. Malgré son beau discours, sa verge était toujours bien droite. Prête à passer à l’action.

« Je ne sais pas gérer mes émotions. Et je ne sais pas si je saurai gérer ma vie future. Alors, Shii, c’est le dernier avertissement. Nous sommes arrivés au point de non-retour. Je peux m’imaginer dans un futur avec toi alors… alors que je ne sais pas grand-chose de toi. C’est fou ce qui est en train de se passer. Tout comme j’ai l’impression que si nous le faisons. Maintenant. Et bien, et bien ça fonctionnera. Je veux dire, que ton ventre grossira dans les mois à venir. »

Ses mains vinrent alors se poser de chaque côté de la tête de Shii. Leurs lèvres à tous deux étaient si proches…

« Embrasse-moi, je ne dis plus rien, et nous faisons un enfant tous les deux. Ou alors tu me cries dessus et tu me fous à la porte. Le choix est tien, jolie Shii. »

Camille commençait à comprendre. Il commençait à réaliser que sa vie avait pris un nouveau tournant depuis qu’il avait franchi le Portail menant à ce manoir. Camille n’avait pas fait que changer de dimension, il avait aussi changé de vie, il était devenu un homme nouveau. Shaïra attendait déjà son enfant, mais il était difficile de concevoir une vie classique avec elle. Elle était une Lamia echidna, une femme forte et puissante. Mais Shii était plus accessible, c’était une humaine, comme lui, et une esclave, également comme lui. Leur relation atypique retrouvait donc entre eux un semblant de normalité, une commune mesure. Camille réfléchissait, et se redressa brusquement.

La mine très sérieuse, il indiqua qu’il était prêt à la féconder, si elle le souhaitait. Elle lui laissait le choix. On pouvait s’en amuser. Ils ne se connaissaient pas, après tout, mais Shii était bien placée pour savoir que, au manoir Warren, les relations se tissaient facilement. Aucun gong ne vint les sauver. Dans un film, la porte s’ouvrirait sur une personne venue les sortir de leur relation, mais, quand Camille se pressa contre elle, la porte resta désespérément close. Shaïra devait sans doute toujours chercher un uniforme pour Camille.

« Camille… »

Pas d’humour. Il fallait dire les choses clairement. Shii se mordilla les lèvres, et releva ses mains. Elle caressa avec l’une d’entre elles la joue de Camille, et posa l’autre main sur son épaule, en appui. Aussi incroyable que ce soit, ils envisageaient vraiment de le faire.

« Je ne sais pas si tu me mettras enceinte ce soir, pour être honnête… Mais je veux essayer. Et je veux essayer demain, et encore demain. C’est idiot, mais je veux que mon premier bébé vienne d’un homme… Je me dis que ça fonctionnera comme ça. »

Elle sourit alors, et l’embrassa sur les lèvres, franchissant l’espace qui les séparait.

« Nos Maîtresses respectives vont devoir nous partager, Camille, mais je suis prête à le faire avec toi… »

Cela défiait la raison, mais, comme le disaient les Français, l’amour a ses raisons que la raison ignore.

« Allez, viens… Tu seras un papa formidable, mon chéri. Viens me faire l’amour, et dis-moi que tu m’aimes, et que tu veux que je porte notre enfant… »

Au milieu de cette débauche de sexe permanente, ce semblant de relation « normale » émoustillait beaucoup Shii… Elle n’était pas Japonaise pour rien, après tout !

Son cœur s’était remis à battre au rythme d’un galop. Lui ? Un « papa formidable » ? Ca l’effrayait autant que ça l’excitait. Ca paraissait tellement… nul ? Simple ? Avoir un enfant (encore). L’élever. Consacrer sa vie à ce qu’il soit en bonne santé et qu’il soit le plus heureux possible. Etait-ce aussi simple de trouver un sens à son existence ? Il y avait quelque chose à vous donner le vertige.

« Je vais te faire l’amour. »

Il l’embrassa. Pas un baiser énergique. Un baiser romantique de deux êtres qui se lient.

« Nous allons apprendre à nous aimer. »

Il n’avait pas pu lui dire qu’il l’aimait. Il aurait eu l’impression de lui dire un mensonge. Sans compter que cette formulation était comme une sorte de contrat à long terme. Ce n’était pas juste une passade. Pas simplement des sentiments forts maintenant et peu importait comment serait demain. Camille s’engageait pour un long temps.

Délicatement, ses mains appuyèrent sur le haut du corps de Shii pour qu’elle s’allonge de nouveau.

« Tu vas porter notre enfant. Dès aujourd’hui. J’en ai le pressentiment. »

Aussi étrange que cela paraissait, il avait la certitude qu’il l’engrosserait de suite. Une histoire d’étoiles qui s’alignent ? Coïncidence bienheureuse ? Destin ? Peu importait. Camille semblait destiner à faire la rencontre de femmes extraordinaires et leur donner le long travail de faire grandir une vie dans leurs entrailles. Il semblait normal, au minimum, qu’il soit « bon tireur ».

Il n’était plus question de faire durer inutilement. Fellation, cunnilingus et le reste. De toute façon, les deux amants avaient largement eu le temps de s’échauffer en termes de préliminaires. Alors Camille fit bouger Shii sur le lit pour que sa tête vienne au niveau de l’oreiller. Lui accompagna le mouvement pour se retrouver allongé… en somme, comme s’ils allaient s’endormir. Camille soulevait même le drap pour qu’ils s’y glissent tous les deux.

« Je suis désolé. Ce n’est pas de la honte. Juste… il me semble que ça devrait se passer ainsi. Sous le drap. Et tout en simplicité. »

Camille ne comptait pas perdre de temps. Il allait être doux et attentionné. Mais il n’y aurait pas de fantaisie. De positions acrobatiques propre à donner des crampes. D’un coït interminable. Non, ça allait être simple, beau et efficace.

Il l’embrassa une nouvelle fois et, à l’aveugle, s’aida de sa main pour accompagner sa verge à trouver le chemin de sa matrice à elle.

Bienvenue à la maison Warren, là où tout était possible. Shii et Camille avaient sauté toutes les étapes, passant d’un extrême à l’autre, de la colère de Shii à son envie d’être enceinte de lui. Cela défiait la raison, cela défiait cette logique à laquelle Shii était attachée, mais, en ce moment précis, elle était absolument convaincue d’une autre chose : elle voulait que Camille l’enfante. C’était une certitude, comme celle de voir le soleil venir après la pluie. Elle voulait que Camille l’enfante, et lui le voulait aussi. Elle frémit donc quand il écarta la couverture, lui indiquant qu’ils devaient le faire sous la couette. Shii sourit. Dans sa tête, elle se disait que cela respecterait les traditions. On pouvait là aussi s’en étonner, car il y avait finalement assez peu de traditions qui étaient respectées dans ce manoir. Shii allait après tout faire l’amour avec un homme qu’elle connaissait à peine, hors mariage, dans un manoir débonnaire où les orgies étaient monnaie courante… Mais elle allait le faire avec un homme. Mignon, qui plus est. Il lui avait promis de veilleur à leur enfant. Shii se disait que cela ferait une drôle de famille. Une esclave, un homme androgyne, et une Lamia dominatrice.

*Les repas de Noël promettent de prendre une sacrée tournure…*

Shii s’en amusait presque. Entre elle et Allison, leurs parents avaient vraiment conçu deux filles très spéciales ! Elle se demandait aussi comment sa sœur allait réagir en apprenant qu’elle portait enfin un bébé. Cette pensée s’effaça toutefois très vite en voyant Camille s’allonger contre elle. Shii frémit en se mordillant les lèvres, et remonta sa main pour caresser sa joue. Son pouce glissa sur ses lèvres, son autre main s’appuya sur son épaule, et la jeune femme écarta les jambes, remuant sous la couverture.

Camille la pénétra ensuite, et Shii soupira.

« Fais comme si j’étais ta femme, Camille… Dis-moi des mots doux, des mots d’amour… »

Shii n’était pas contre ce qu’on appelait le « dirty talk », sa Maîtresse aimait d’ailleurs beaucoup le faire avec elle… Mais là, face à Camille, elle voulait quelque chose de romantique. Au milieu de la débauche de sexe échue et de celle à échoir, elle avait droit à sa petite parenthèse d’amour. Elle embrassa Camille en se pressant contre lui. Shii avait droit à sa relation romantique.

Comme Edith Piaf, elle avait droit à ses mots d’amour.

« Shii, je ne vais pas faire semblant. »

Si le rouge était à ses joues, l’expression de Camille était tout à fait sérieuse. Leur mouvement de va-et-vient n’était pas intensif. Maintenant, il était inexistant. Pour autant, Camille était toujours dans Shii. Et toujours dur.

« Je ne vais pas faire comme si tu étais ma femme. A partir du moment où tu as décidé que nous allions avoir un enfant tous les deux, tu l’es devenu. »

Lentement, il recommença à aller et venir en elle. Il prenait son temps. Le temps ne semblait plus avoir son importance sous les draps. Avec cette bouille face à elle qui voulait qu’on lui « chante » l’amour.

« Je ne sais pas si ce sont des mots d’amour, mais ce sont des mots de promesse et de fidélité. Cet enfant nous liera. Une famille est ce qu’il y a de plus important. Ce sont des liens qui résistent au temps. »

Etait-il romantique ? Camille n’en avait aucune idée. Ce qui était certain, c’est qu’il parlait avec sincérité. Mentir n’avait jamais été son truc. Il en était bien incapable de toute façon. S’il s’y essayait, la personne en face de lui le remarquerait très rapidement. Dans cette situation, mentir serait la pire des erreurs. Concevoir un enfant sur le mensonge ? Quel serait le sens de sa vie ? De cette vie à venir ? C’était absolument inimaginable. Insupportable, même ! Rien qu’à cette idée, son beau visage androgyne se plissa d’une laide ride. Et ses reins donnèrent un coup plus violent.

« Je suis désolé. Excuse-moi. L’idée de cette vie innocente aurait de quoi me transformer en animal. »

Et il pensa à un renard. Etrangement… La pensée s’en alla aussi brusquement que s’il était venu. Mais s’il y avait une autre version de lui quelque part, une version dont l’animal se verrait sur ses traits physiques, il avait l’absolu certitude que ce serait celui du renard.

« Cet enfant n’est pas encore né que je pourrais t-… Rien. »

*Tuer. J’allais dire tuer… Quel mot horrible… *

Alors Camille embrassa Shii. De ce genre de baiser qui ne voulait pas poursuivre cette conversation.

Shii frissonnait contre lui. Camille la pénétrait, et parlait donc, conformément à ce que Shii avait dit. Et, si on pouvait lui reconnaître être très mignon, Shii comprit vite qu’il n’était pas un grand romantique. L’inverse aurait en réalité été assez surprenant. Il était en couple avec une Lamia perverse et dominatrice, et venait d’emballer l’esclave nymphomane et perverse d’une femme richissime, tant d’un point de vue monétaire que sexuel. Il indiqua néanmoins qu’il considérait Shii comme sa femme, ce qui ne put que la faire sourire. Elle caressa sa joue avec sa main, tout en sentant l’homme s’enfoncer en elle. Il n’avait sans doute pas eu souvent l’occasion de pénétrer Shaïra, mais il savait y faire. Le rythme était bon, et il dosait ses pénétrations, pensant surtout à contrôler son rythme respiratoire. C’était ce qu’on apprenait ici. Si les humains avaient un tabou autour du sexe, ce n’était pas le cas de Mélinda, qui formait ses esclaves pour en faire d’excellents amants. Alors, Shii pouvait pardonner à Camille de ne pas être le parfait amant romantique, cela aurait été hypocrite de le lui demander !

*Et puis, il n’a pas encore vu ma sœur… Je me demande comment Allison réagira en te voyant…*

Shii sourit ensuite quand Camille faillit dire un mot, et l’embrassa. Elle posa sa main sur sa nuque, et l’autre sur ses belles petites fesses. Si Camille avait voulu dire « tuer », Shii avait plutôt cru qu’il allait dire : « t’enculer ». Déformation professionnelle ! Elle pressa en tout cas sa main sur sa fesse, et répondit à son baiser, puis, quand leur baiser se termina, elle lui parla alors, proche de lui, sa main caressant ses cheveux, son autre main s’apprêtant à se glisser dans son fondement :

« Je t’ai demandé des mots gentils… Mais ton corps, lui, a le droit de ne pas l’être… Et même le devoir de ne pas l’être, hihi… Si tu veux m’enfanter, mon Camille, il va falloir… »

Soupirant lentement, la jeune femme enfonça alors un doigt dans le fondement de Camille.

« …Me baiser ! » termina alors Shii avec un grand sourire.