« Je ne vais rien oublier du tout. En tout cas, pas consciemment. Et je ne compte pas me taire. »
*Sauf que je dois le faire intelligemment. Parce que je fais face à une confettiseuse qui ne doit pas être loin de la crise de panique parce qu’elle ressent des… putain, c’est tellement ridicule à mettre en phrases. A ressentir des émotions. *
« Je devrais te dire « allons buter mes parents biologiques ». La Alma-Marischka aurait été impatiente que tu lui donnes la possibilité de faire un saut vers un autre monde. Ou traverser un portail. Enfin peu importe la sémantique ! Mais la Alma d’aujourd’hui ? Elle sait très bien que ses parents biologiques sont deux merdes.
Mais pourrait-elle les tuer alors qu’elle s’est auto proclamée Sainte aux Secondes Chances ? Pourrait-elle les tuer sans faire cas de conscience alors qu’elle-même remonte la pente vers une sorte de rédemption ? Parce qu’elle n’est pas qu’une grosse connasse sanguinaire mais quelqu’un capable de faire des trucs bien de temps en temps ? »
Elle ne peut pas rester sagement assise alors qu’il y a un tel sujet de conversation. Alma reste une femme d’action. Donc elle doit marcher. Et prendre un peu de temps pour remettre de l’ordre dans ses idées. Une partie de son esprit aimerait que l’équation se simplifie d’elle-même. A savoir ne pas devoir faire un choix pour ses parents biologiques. Et… « espérer » qu’ils aient déjà été tué. C’est égoïste. Et elle ne devrait pas penser ainsi. Mais une partie d’elle le veut. Le pire ? Elle ne sait pas quel sentiment règne. Culpabilité ? Envie ?
« Mes parents biologiques sont morts. Eux comme le monde qui m’a vu naître et survivre, j’ai fait le deuil de tout ça. Y repense, forcément que ça ramène des souvenirs. Des envies. De la colère. Des pulsions de destruction. Mais pour moi, c’est du passé. C’est à un endroit où je ne retournerais pas et personne de là-bas ne viendra me chercher. Ce serait une aberration de coïncidence qu’ils viennent me chercher.
Alors il n’y a pas de problème. De mon côté, en tout cas. Tu veux m’adopter légalement avec les règles défaillantes de ce monde-ci ? Soit ! Je serai honorée de porter officiellement ton nom de famille. Alma Hannigan. J’aime beaucoup. Et si tu me proposes ça, c’est que ma situation a changé. Tu ne voulais pas qu’on officialise avant parce que tu avais peur que tes ennemis deviennent mes ennemis. Qu’on cherche à me tuer à cause de toi. Donc si tu me proposes ça, ça me ravit.
Mais tu peux aussi te barrer faire un autre voyage de Dieux et de Déesses. Arpenter l’univers ou je ne sais quelle connerie de mille-feuilles comiques ou de théories des cordes. Et aller confettiser mes parents biologiques voire carrément mon monde de naissance. Si tu as besoin de destruction, vas-y. Surtout si c’est pour participer de près ou de loin à ma création. »
Hannigan ? Bornée ? Tête de mule ? Un regard plein d’intensité ? Carrément. Tout ça. Et bien plus ! Il n’y aura pas de meilleure expression que : telle mère telle fille.