The Multiversity

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Un grand classique, qu’elle dit… C’est que bon, des fois j’ai l’impression d’avoir été créée à partir d’un grand nombre de clichés pour m’aider à être une meilleure super héroïne à temps partiel. Il y a quelque chose d’amusant avec les clichés. On a tendance à s’en moquer et à se dire que bon, ils ne sont pas très originaux et plus personne n’y croit mais… Apparemment, ils fonctionnent encore superbement bien car en quelque part, ils font partie de la culture populaire donc de la mentalité humaine standard. Si vous voulez vraiment jouer sur ma nature soi-disant d’orpheline, il faut considérer davantage le fait que j’ai été élevée par une mère monoparentale. Enfin. Élevée… Je suis venue à exister avec un certain bagage déjà implanté en moi, pouvons-nous vraiment parler d’éducation? Je suppose qu’ultimement, c’est sans importance, quand on y pense.

Quant au reste de ses explications, c’est logique en fait d’avoir une ou deux personnes se spécialisant dans ce domaine pour s’assurer que toute la paperasse et la couverture à employer soit des plus solides. À une certaine époque, la technologie étant moins sophistiquée, il était donc facile de se faire passer pour X ou Y et le temps de vérifier, cela pouvait prendre des heures voire des jours donc… Par le temps de se rendre compte de la supercherie, il était déjà trop tard. Avez-vous déjà lu « Catch me if you can » ou vu le film? Assez impressionnant, quand même, ce qu’on peut faire à une époque où la technologie et les mentalités sont nettement différentes. De nos jours, la technologie est partout donc… Mais c’est la dernière partie de son discours qui m’interpelle et me fait réagir.

« Alors là, ne te lances pas trop de fleurs. Tu n’es en rien intimidante pour moi en tant que personne. Je suis Alix Cindra Erling. Je n’ai peur de personne. Ensuite, la mission au Trébékistan aurait dû être MA mission au Trébékistan. Moi, en solo, contre les sbires de ma Némésis. Là je dois t’inclure toi et le Justice League dans le calcul. Les russes ne savent rien de moi. Ils savent pour toi à cause de ton jet. C’est une différence majeure.

Comme ma Némésis sait que tu étais proche du site où l’explosion nucléaire a eu lieu, elle se doute que la Justice League va interférer dans ses projets donc elle s’est assurée de provoquer les russes. Seule, encore une fois, cela aurait été notre combat habituel. Ce n’est pas de travailler avec toi ou d’aller là-bas qui me rend nerveuse. C’est que maintenant que tu es impliquée, s’il t’arrive quelque chose, ça devient ma responsabilité… »

S’il faut être honnête, c’est probablement ce qui m’inquiète le plus. Bien que je trouve les super héros classiques franchement inefficaces, avec cette manie de laisser les criminels en vie, Wonder Woman reste un symbole d’espoir pour plusieurs, ne serait-ce que pour la cause des femmes. S’il lui arrivait quelque chose, ce sont les rêves et les aspirations de millions qui mourraient avec elle. Travailler avec la Justice League me dérange au plus haut point mais je n’ai pas le choix. Potentiellement être la cause de la mort de Wonder Woman et d’étendre la flamme de l’espoir dans le cœur de millions de personnes? Est-ce que quelqu’un peut prétendre que ce n’est pas une possibilité absolument terrifiante? Et je le dis à Wonder Woman. Si moi je meurs, je ne manquerai à personne. Je n’ai pas vraiment d’amis, encore moins de famille. Jeannie, et ma « sœur » mais sans plus…

« Que ce soit clair avant qu’on parte. Si quelqu’un doit se sacrifier pour que l’autre survive, tu pars et je reste, compris? À part une poignée de personnes, que je cesse d’exister n’aura pas tant d’impact. Si le monde perd Wonder Woman, ce sera un coup considérablement plus important. Cela va affecter des millions de personnes. Et ne me sors pas une connerie du genre que toutes les vies ont la même valeur. C’est faux et tu le sais. »

[Wonder Woman]

Diana fronça les sourcils quand Alix lui expliqua que, ce qui la tracassait, c’était que Diana puisse mourir. Avant que la femme ne puisse rajouter quoi que ce soit, Alix rajouta que, si jamais il fallait choisir, elle se sacrifierait pour que Wonder Woman survive. Diana l’écouta silencieusement, notant à travers ses mots le dédain qu’elle semblait avoir envers la Ligue. Elle voyait Diana comme une gêne, quelqu’un qui l’empêcherait de faire ce qu’il faut. Diana se pinça les lèvres, et répondit alors quelque chose :

« J’ai déjà quelqu’un tué, Alix. »

Un léger moment de silence flotta entre elles. Diana se pencha vers elle, et lui parla alors d’un épisode tragique :

« Il s’appelait Maxwell Lord. C’était… C’était un homme de l’ombre. Un industriel qui était assez riche, et qui avait, avec d’autres firmes, financé la construction, l’entretien et la maintenance de cette station spatiale. Si nous avons créé cette station, c’est suite à une invasion extraterrestre. Quand Darkseid a failli asservir le monde, nous l’avons repoussé. L’ONU est une institution magnifique, mais qui n’est pas en mesure de réagir à ce type de menaces. Superman avait été contacté par des industriels, des politiques… Dont Maxwell Lord. La Watchtower a été créée ainsi, pour surveiller les menaces extérieures. Nous avions toute confiance en Maxwell Lord… Mais c’était un traître. C’était un télépathe redoutable, qui a sympathisé avec Superman pendant des années, jusqu’à prendre le contrôle total de son cerveau, créant des illusions, et le forçant à attaquer ses propres alliés. »

Elle soupira lentement, se pinça les lèvres, puis reprit :

« Je l’ai affronté, j’ai tout tenté pour briser l’illusion… La magie, la technologie, même mon Lasso de la Vérité… Mais rien n’y faisait. Alors, j’ai fait la seule chose qu’il fallait faire… J’ai brisé la nuque de Maxwell Lord. Tu dois sûrement te dire que j’ai bien fait, mais Maxwell Lord m’avait piégé. Il avait filmé cet acte, et était un philanthrope très populaire, avec un côté fantasque à la Elon Musk qui ne peut que plaire aux masses. La ligue n’a pas eu d’autres choix que de me bannir. Plus tard, nous avons découvert que Maxwell Lord était toujours en vie. »

Diana haussa les épaules, et poursuivit ensuite :

« On ne tue pas. Nous respectons les conventions internationales, même si nous ne sommes pas des États. Cela peut te sembler simpliste… Mais tu oublies quelque chose. Je sais pertinemment que tu continues à voir en nous une gêne, Alix. Travailler en équipe, cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. Chaque jour, je suis tentée de faire plus que des discours, que d’apporter de l’aide humanitaire. Quand je vois des fondamentalistes islamistes, des tyrans qui oppriment leur population, toute mon âme me dit de bondir, d’attaquer avec force, de traîner les tyrans devant les tribunaux… Mais est-ce que cela arrangera les choses ? La violence n’est pas une réponse à la violence. Si on ne tue pas, si on ne franchit pas certaines limites, Alix, c’est parce que nous avons peur de nous-mêmes… Peur de ce que nous pourrions devenir si nous décidions d’aller au-delà de ce que nous devons faire. Tu te souviens de la simulation de Batman et de Cyborg ? Je t’ai dit que cette simulation avait été pensée pour tester nos pouvoirs… Mais sa principale fonction est de développer des plans d’action contre nous-mêmes, des moyens de nous stopper si jamais nous perdions le contrôle. »

Réalisant qu’elle avait légèrement digressé, Wonder Woman se racla la gorge, et avala une gorgée d’eau.

« Bref. Ce que je veux te dire, c’est que nous avons conscience de nos limites. Et, par ailleurs, ne sois pas si sûre d’être autant une inconnue. Ce n’est pas parce que ton séduisant décolleté n’est pas apparu à la télévision que les services russes ne t’ont pas potentiellement repéré. Je fais juste une cible plus médiatique que toi… »

Elle soupira ensuite. Diana ne savait plus trop ce qu’elle voulait dire initialement. Elle était une Princesse et une ambassadrice, une femme qui maniait aussi bien le glaive que le verve, alors il était fréquent qu’elle parle longuement.

« Et je n’envisage aucun dilemme ni situation où je devrais te sacrifier. Si l’un des nôtres est capturé, on le sauve. Nous sommes une équipe, pas des pions qu’on sacrifie… Mais, par ailleurs, oui, c’est moi la cheffe d’équipe de nous deux. Tu vas voir, c’est génial de devoir suivre des ordres. »

Diana dit cela avec une légère ironie. Alix ne le réalisait pas, mais Diana la comprenait sans doute mieux qu’elle n’osait se l’admettre… Car, si Diana était une ambassadrice de la paix, elle n’en restait pas moins une sacrée tête brûlée. Elle n’était pas juste une potiche qu’on utilisait pour faire de la figuration devant les écrans de télévision, elle avait une parole forte, qui lui valait régulièrement des critiques incendiaires sur les réseaux sociaux… Ce qui ne la perturbait guère outre mesure.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« J’ai été créé par une déesse, tu sais. Je ne sais pas si c’est également ton cas, disons qu’il y a des rumeurs à ton sujet, mais quand un être vit pendant plusieurs millénaires, il finit par développer une sagesse ou une vision qui transcende le simple point de vue mortel. Ma créatrice, elle-même, ne tue pas. Elle a connu une expérience tragique qui fait que c’est pour elle impensable. J’ai été créé pour pouvoir faire ce qu’elle…

Bien ce qu’elle ne peut pas faire. Le nécessaire. Tu sais, nous ne serons probablement jamais d’accord sur la question mais un médecin peut sauver des vies en soignant un patient… Comme en prenant une arme et en abattant un tueur en série. Le bien et le mal sont des compas moraux, je ne dis pas le contraire. Mais quoi que le monde en dise, tu as bien fait de tuer Maxwell Lord. Un insidieux cancer capable de détruire un organisme.

Peut-être que je vois les choses trop simplement. Mais je persiste à dire que les criminels sont des cancers. Et un cancer, on ne le laisse pas faire parce que le détruire, ce serait mettre un terme à l’existence d’un organisme ou je ne sais trop. On l’éradique pour sauver le corps. Diplomatie, compromis et le refus de prendre une vie ne sont pas forcément de saines politiques. Mais bon. Assez parler. Nous avons des terroristes à neutraliser. »

Nous prenons ensuite un boom tube et nous nous retrouvons dans une ruelle près d’un hôtel. J’imagine que c’est logique. Si nous débarquions sur une base militaire, pouf, bonjour, l’héritière que voici vient inspecter vos armes nucléaires… Moyen comme entrée en matière. Je sais que ma Némésis joue avec nous. Elle veut une confrontation entre nous et les russes. Donc, elle ne va pas passer aux actes tout de suite. Ou peut-être qu’elle est déjà passé aux actes, qu’il est trop tard et qu’elle veut juste regarder le spectacle. Je ne sais pas. Mais elle n’a pas provoqué les russes juste « parce que ». Il faut donc découvrir le plan de nos adversaires pour savoir ce qu’ils comptent faire. J’ai comme l’impression que contrairement au Rumekistan, ma Némésis veut nous garder ici un certain temps. Donc une chambre d’hôtel ne sera pas de trop. Et si elle avait déjà volé une arme?

Admettons qu’elle a déjà une bombe et qu’elle est en train de la placer quelque part en ville? Elle a changé de stratégie, je le sens, et ça m’énerve. À un point tel qu’il faut que Wonder Woman me tire de mes pensées pour que je la suive à la chambre. Ça ne m’énerve pas, en fait. Ça m’obsède. Je ne suis concentrée que sur ça. Ce sont des plans à devenir fou, oui! Elle, ou plutôt ses sbires, peuvent être n’importe où en train de faire quelque chose d’horrible et je n’ai aucune idée de ce qui se passe, je dois garder Wonder Woman en vie, éviter qu’on se fasse repérer par les russes et… C’était tellement plus simple en solo… J’aurais neutralisé l’ennemi au Rumekistan et hop. J’aurais pu ensuite intervenir ici sans souci, sans interférence… Je ne pense qu’à ça. J’annonce brutalement que je vais aller voir s’ils ont un endroit où on peut recevoir un massage avant de me rappeler que…

« Merde… Je suis tellement tendue qu’un massage est pratiquement nécessaire mais je ne peux pas abandonner mes aptitudes surhumaines des fois qu’on se ferait attaquer. Sans super force, le masseur, masseuse, massothérapeute ou je ne sais trop ne sera jamais capable de me détendre… Je ne sais pas pourquoi mais cette mission précise m’obsède plus que n’importe quelle opération par le passé… Et ça m’énerve encore PLUS! »

Quand je vous dis que je ne suis pas faite pour le travail d’équipe! De l’anxiété de performance? Sérieusement? En même temps, j’ai l’avantge d’être avec une super héroïne expérimentée donc peut-être qu’elle va pouvoir m’aider. Il me semble que Wonder Woman a les qualités pour être une bonne mentore. Peut-être que je me trompe, j’espère que non. Avec mes pouvoirs encore affaiblis et tout ce stress… pas facile pour moi…

 

[Wonder Woman]

Après leur conversation (que Diana allait sans doute devoir reprendre un jour, vu comment celle-ci s’était terminée), Diana et Alix se retrouvèrent enfin au Trébékistan. Le boom tube les transféra dans la principale ville de ce petit État. Le Trébékistan était une petite région, un micro-État comprenant essentiellement une ville et ses ressources pétrolières. Une ville qui synthétisait à elle-même les différences économiques et sociales du monde. Les quartiers pauvres, très industriels, s’opposaient aux quartiers riches, touristiques, au centre-ville qui longeait le bord de mer, et où les riches Trébékistains se pavanaient joyeusement. Le pays abritait son lot de villas luxueuses et de manoirs, et quantité d’apparatchiks venaient se réfugier au Trébékistan, que ce soit des oligarques russes ou des Européens cherchant un pays avec un régime fiscal plus clément.

Elles arrivèrent dans une ruelle, près de leur hôtel. C’était un hôtel de luxe, avec vue sur la mer, comprenant une piscine d’intérieur. Un soleil de plomb dominait la ville. Alix avoua rapidement qu’elle était très nerveuse, et Diana se retourna vers elle.

« Tu en es sûre ? Je veux dire, j’ai des super-pouvoirs, moi aussi, mais ma peau n’est pas imperméable aux massages. Et puis, comme on doit se faire passer pour des touristes, autant opter pour une séance caliente. »

Diana sortit de la ruelle, et rejoignit une grande rue commerciale. On aurait pu se croire ici à Athènes, ou dans toute ville touristique méditerranéenne. Les grands boulevards longeaient des quartiers historiques composés d’un ensemble de petites ruelles lézardant entre des boutiques de souvenirs. Tout cela semblait assez fictif, comme si ces quartiers avaient été fortement réaménagés pour concevoir un quartier touristique susceptible de plaire aux gens. Avec les récents évènements au Rumékistan, il fallait néanmoins s’attendre à une chute de la fréquentation touristique. Pour l’heure, Diana évita les boutiques de vêtements. Gucci, Chanel, Galliano, ornaient les devantures de magasins destinés à une clientèle richissime.

La jeune femme vit également, à intervalles réguliers, des drones qui filaient dans l’air, surveillant la population, recherchant des éléments séditieux. C’est dans ce genre d’occasions qu’elle espérait que Cyborg avait bien travaillé leur couverture, mais, en tant que véritable Dieu numérique, Cyborg n’avait jamais déçu ses partenaires. Diana nota également, signe de l’agitation sous-jacente dans le pays, des voitures et des fourgons de polices stationnés ici et là.

*Pas très vendeurs, pour des touristes…*

Diana fit abstraction, et rejoignit finalement leur hôtel, l’Hôtel Excelsior, un hôtel de luxe qui s’élevait face à la Mer Caspienne. Les deux femmes rentrèrent à l’intérieur, et ne tardèrent pas à s’annoncer. Elles disposaient de faux billets d’avion réalisés par Cyborg en piratant les bases de données de l’Excelsior.

« Je constate que vous n’avez pas demandé le service de taxi offert par l’hôtel. »

L’Excelsior mettait à disposition de ses clients des taxis pour éviter de fréquenter les bas-fonds de la ville.

« L’agence de voyages nous a certifié, ma garde du corps et moi, que la ville était paisible. Y aurait-il des agitations ? »

La réceptionniste haussa les épaules.

« Suite aux récents évènements en Rumékistan, les services de police ont renforcé la sécurité, mais vous ne craignez absolument rien.
-  Je suis ravie de l’entendre !
-  Conformément à la réservation, vous disposez de notre suite spéciale au dernier étage, la Suite Impériale, et d’un accès VIP à tous les services de l’hôtel. »

Diana hocha la tête.

« Très bien. Je commencerai par un massage, ce voyage a été fatigant. »

La réceptionniste acquiesça, et invita le duo à la suivre vers le complexe sportif de l’hôtel…

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Je suis « docilement » Wonder Woman en me disant que vraiment, il doit y avoir une raison pour laquelle je travaille seule. C’est plus fort que moi. C’est intimidant de travailler de concert avec une des plus grandes super héroïnes qui soit. Oui, elle a l’air gentille et tout mais quand même. Wonder Woman est une légende. Je ne suis… Rien, en fait. Techniquement, comme expliqué, j’ai été créé pour accomplir une fonction. Je me vois plus comme une arme de guerre ou un outil de lutte anti crime que comme une personne, si je commence à me comparer à d’autres personnes. Face aux criminels, je ne suis jamais intimidée ou nerveuse. Je sais quelle est ma mission. Je sais ce que j’ai à faire et jamais je ne doute quand l’objectif est si clairement défini. Mais ce récent échec est en train de tout changer. Je suis débalancée et je suis sûre que ma Némésis le sait très bien.

Nous partageons une sorte de… Lien. Forcément, nous partons de la même source et parfois je me demande si je ne vais pas commettre une forme de fratricide. Elle est ma grande sœur, en quelque sorte, car nous avons la même conceptrice. Un secret que je cache à Jeannie pour l’empêcher de sombrer à nouveau. Je ne me fais pas d’illusions. Elle est plus puissante que moi et je suis probablement vouée à périr en l’affrontant. Mais cela ne me fait pas peur. J’ai une mission à accomplir et je l’accomplirai. Mais c’est ma mission. Avec un peu de chance, je pourrai laisser Wonder Woman se charger de l’interférence russe pendant que je fais ce que je fais de mieux : travailler en solo. L’occasion se présentera tôt ou tard. Et on ne peut pas vraiment me blâmer d’avoir pourchassé des terroristes au lieu de rester en arrière pendant que des forces étrangères interfèrent stupidement, j’imagine.

Mais bon. Nous sommes au complexe sportif pour un massage. Je tente de me concentrer là-dessus. Habitude oblige, j’observe toutes les personnes présentes. J’ai un bon instinct pour flairer le danger. Je sens qu’il n’est pas loin. Peut-être suis-je trop stressée, peut-être que j’imagine des choses… Mais je ne peux pas m’enlever de la tête que l’ennemi n’est pas loin. Wonder Woman et moi sommes installées côte à côte sur deux tables de massage et je reste extrêmement méfiante. Je ne laisse presque personne me toucher, en fait. Un certain nombre de conquêtes, lors de soirées de passion, oui, mais quand je parlais de massage, j’aurais et de loin préféré que ce soit l’amazone qui s’en charge. Les risques de se faire attaquer en position vulnérable sont en général moins grands quand ce sont vos alliés qui vous aident. Je n’aime pas ça du tout, en fait. Si ça se trouve, je suis… Bah…

Encore PLUS tendue. En fait, je suis tellement sur les nerfs que finalement, je n’ai même pas de massage. La personne en charge du massage me fait « mal » parce que je suis bien trop sur les nerfs et donc avec plein de tension et il se retrouve à ma place sur la table après une prise d’arts martiaux. Je maugrée quelque chose avant de quitter précipitamment les lieux pour battre en retraite dans la chambre qui nous a été réservée. Oui, techniquement, je joue le rôle de la garde du corps et tout mais là… Si Wonder Woman veut que poursuivre avec son massage, tant mieux pour elle. Moi, je sens que je vais finir par craquer, à force. Tellement de pression. Tellement de stress. Tellement de doutes et d’incertitudes… Je veux juste trouver les cultistes et les neutraliser, retrouver la trace de ma Némésis et retrouver un semblant de normalité dans mon existence plus ou moins programmée… Merde.

J’essaie, j’essaie tellement d’être à la hauteur de standards irréalistes qui n’existent que dans ma tête… Dans ma tête je suis jugée, évaluée, par Wonder Woman et comme elle représente l’excellence, ce qui se fait de mieux comme super héroïne, je me dis qu’elle s’attend à la même chose de moi. Peut-être que c’est vrai, peut-être que ce n’est pas vrai. Tout ce que je dis, tout ce que je fais, tout ce que j’ai accompli… J’ai l’impression d’avoir allumé une chandelle et elle une étoile. La Justice League est composée de… Je ne sais pas, des demi dieux en termes de niveau et d’habiletés. J’ai été créée par une déesse mais je ne suis clairement pas dans la même ligue. Alors j’essaie d’être à la hauteur mais c’est impossible. Ils ont eu des années pour perfectionner qui ils sont. J’ai été parachuté dans l’existence pour une tâche précise et c’est tout. Je ne peux pas faire autrement que de me comparer.

Et c’est une belle spirale vers l’autodestruction de sa propre valeur.

« Comment est-ce qu’elle fait pour être si parfaite, si héroïque, si en contrôle? Comment est-ce que je peux me comparer à un tel symbole? Ma propre existence est à peine digne d’une note de bas de page alors qu’elle a une saga rien que pour elle. Comment puis-je prétendre avoir quelconque utilité ou fonction devant Wonder Woman? Elle pourrait sans doute trouver les cultistes sans moi. Je suis un poids mort pour elle…

Je ne sers aucune fonction utile, par comparaison… Je ne sers à rien… »

[Wonder Woman]

Diana et Alix rejoignirent don c la zone de détente. Sauna, spa, piscine avec jacuzzi, l’endroit était très luxueux. De quoi horripiler Diana, car le Trébékistan restait un État assez pauvre, avec de fortes inégalités sociales. Voir un tel luxe avait donc quelque chose de gênant, mais Diana pouvait aussi le dire en ce qui concernait les démocraties libérales occidentales. Elle ne se privait d’ailleurs pas de le dire, estimant que la pauvreté et l’ignorance étaient les parents de la guerre et des conflits. Et on ne pouvait contre cela que par une redistribution des richesses, la fin du gaspillage, et un système plus juste, plus équilibré. Ses prises de position l’amenaient souvent à être accusées de « communiste » par les radicaux et libéraux américains, mais Diana n’avait jamais entendu se laisser faire.

Elles rejoignirent donc la salle de massage, et Diana commença à se coucher, tandis qu’une belle masseuse vint palper ses épaules. Diana ferma les yeux en se laissant faire, percevant toutefois chez Alix une certaine nervosité.

« Hmmm… »

Joueuse, Diana avait peu à peu appris à savoir jouer un rôle. Là où Clark restait toujours un très mauvais acteur, Diana était une diplomate, elle avait donc appris à savoir louvoyer. Elle constata donc qu’Alix n’allait pas bien, et celle-ci finit par partir précipitamment. Les deux femmes étaient peu vêtues pour le massage, et Diana était même toute nue, portant une serviette protégeant son bassin.

« Alix ?!
-  Madame ! »

Alix ne se retourna pas, et Diana se redressa alors. Elle remercia les masseuses, et, tout en demandant à ce qu’on monte leurs affaires, la suivit. La réceptionniste lui indiqua que la jeune femme était partie dans leur chambre, tout en lui rappelant le code vestimentaire de l’hôtel. Diana ne répondit pas, et rejoignit l’ascenseur. Elle était fort heureusement seule, tenant sa serviette, et rejoignit leur chambre de luxe.

Quand Diana entra, elle vit Alix assise contre le sol, l’esprit rembruni, sa serviette de masseuse sur le sol, exhibant un corps musclé et savoureux, mais avec une mine triste et fermée. Diana fronça les sourcils, et la rejoignit lentement. Elle laissa tomber sa serviette à son tour en s’asseyant à côté d’elle.

« Toi, il y a quelque chose qui te tracasse, Alix… » avança-t-elle prudemment.

Elle n’avait pas entendu le monologue d’Alix avant d’ouvrir la porte, alors elle ne savait pas trop ce que cela signifiait.

« Je… Euh… Tu ne voulais pas de massage ? »

Diana y allait prudemment, car elle avait encore un peu de mal à comprendre le fonctionnement d’Alix…

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Comment fais-tu pour être aussi parfaite? Nous ne sommes pas dans la même ligue. Nous ne serons jamais dans la même ligue. Tu es une déesse, pratiquement. Tu inspires des millions de personnes, tu es forte, tu n’hésites pas, tu sais ce que tu veux faire dans la vie, tu es un symbole, tu es… Wow. Juste wow. Rien ne semble être à ta hauteur, rien ne semble te faire peur, rien ne semble pouvoir t’atteindre. 

Tu te tiens à côté de Superman et Batman et c’est toi qui sors du lot. Celle qui est faite pour diriger, pour commander. Tu es toutes ces choses et plus encore. Et il y a moi. Conçue par une déesse, rien de moins et inférieure à toi à tous les niveaux possibles. Je ne ferais même pas une bonne faire valoir pour toi. Je ne suis même pas digne d’être considéré comme une personne. Je suis… Un outil. Une arme contre le crime. Un bouclier contre l’injustice.

Alors le fait que nous soyons ici ensemble? À mes yeux c’est une énorme blague cruelle. Mon monde s’est effondré. Mes certitudes avec. Mon combat est devenu une affaire de la Justice League et je me retrouve dans une situation à laquelle rien ne m’a préparé. Alors je le redemande : comment fais-tu pour être aussi parfaite? Ce corps joliment musclé, cette poitrine opulente mais sublimement proportionnée, ce visage pratiquement angélique…

Tu aurais pu être sculpté par les dieux que je n’aurais pas de misère à le croire. Ajoutes à cela un intellect aiguisé, une patience à toute épreuve, une compassion exemplaire… Comment puis-je espérer performer à la hauteur de pareils critères? Comment puis-je justifier mon existence, ma fonction, ma raison d’être en ce monde, à côté de toi? Et oui, j’aurais besoin d’un massage. Quoi, tu te portes volontaire? Désolée… »

Mes mots, bien que faisant son éloge, sont pleins de vitriol, de poison, d’acide. Et à part le point sur le massage, toute cette « toxicité » est dirigée vers moi. Uniquement vers moi. C’est facile de recevoir des compliments de gens qui dans le grand ordre des choses n’ont pas vraiment « d’importance ». En ce sens qu’ils ne changent pas le monde, n’influencent pas une partie de la planète et leurs actions sont des gouttes d’eau dans un vaste océan. Wonder Woman peut, non, change le monde. Bien sûr que j’ai fait ma part de bien. Sans moi, ma Némésis aurait fait encore plus dégâts. Imaginez. Shayne commet des attentats sur une base régulière par l’intermédiaire de ses cultistes et si je n’étais pas là, ce serait encore PIRE. Mais je ne vois pas cette réalité. Je ne considère pas les gens que j’ai aidé. Quelques centaines, tout au plus, directement. Mais en vérité…

Des milliers, indirectement. Comme Shayne, je me définis par ma raison d’exister en ce monde. Je ne me considère pas comme une personne. Je ne me suis jamais considéré comme une personne. Même avec les personnes qui ont partagé mon intimité, je suis Alix, oui. Mais je ne me considérerai probablement jamais comme un être à part entière. Et pourquoi le devrais-je? Un pouvoir extrêmement puissant, c’est ce que j’ai, oui. Un physique que plusieurs considèreraient comme parfait, oui. Mais je suis incapable de le voir quand je commence à me comparer à quelqu’un comme Wonder Woman. J’ai été conçu pour être une arme inflexible. La « douceur » sera toujours ma faiblesse. Je ne suis pas faite pour m’arrêter, penser, réfléchir, juste regarder le paysage et apprécier les choses. Dans ma vie, professionnelle, sexuelle, personnelle, je carbure à l’adrénaline.

Je suis toujours en mouvement, en action. Je ne suis que fougue et témérité. Un massage, à quoi j’ai bien pu penser? Je ne suis pas faite pour la relaxation. Je ne suis pas faite pour la tendresse, la douceur, un rythme moins « intense » que celui par lequel je vis. Ralentir me fait penser. Réfléchir. À des questions existentielles, entre autres. Et cela me rend inconfortable. Qui veut volontairement se faire du mal? Quoi que… Sentir ce corps nu d’amazone contre moi, ces seins lourds se presser contre mon dos, la caresse de ses mains sur ma peau, son souffle chaud à mon oreille pendant qu’elle me rassure… NON. Je me mets la claque mentale de la décennie et les télépathes des environs doivent se frotter la joue tellement ça a dû claquer. Je suis indigne de Wonder Woman. Indigne de la Justice League.

Je dois me lever. M’habiller. Me mettre en chasse. Affronter ce que je connais sera comme une bouée de sauvetage dans l’océan tumultueux de mes doutes…

[Wonder Woman]

Diana avait encore un peu de mal à cerner Alix, mais commençait à se dire que sa première impression avait été juste. L’hostilité initiale d’Alix n’était qu’un masque, un bouclier qu’elle avait brandi en espérant que ses interlocuteurs le saisiraient, et la détesteraient. Elle préférait cela plutôt que se rapprocher d’eux, et témoigna de tout le respect qu’elle avait pour Diana en lui indiquant qu’elle était insignifiante à ses yeux… Et termina ce monologue victimatoire par évoquer un massage.

Laissant tomber sa serviette, Diana était toute nue, et s’agenouilla devant Alix, attrapant brusquement ses mains.

« Techniquement, j’ai été façonnée par les Dieux. J’ignore comment la Déesse Jeannie t’a conçu, mais moi, je porte le sang de Zeus… Et je suis la fille de la Reine Hippolyte, la Princesse des Amazones. Je viens d’une île où la beauté est un critère fondamental. J’ai été éduquée pour être parfaite en tout domaine, pour surpasser les miens. On m’a empêché d’être trop arrogante en m’enseignant la philosophie… Mais tu te trompes sur mon compte. Tu te fondes uniquement sur ce que tu crois percevoir de moi. Ce n’est pas moi que tu idéalises, c’est toi que tu mésestimes. »

Diana relâcha ses mains et se redressa. Elle marcha un peu dans leur chambre.

« Je suis arrogante. Je l’ai été quand j’ai tué Maxwell Lord, je l’ai été quand j’ai cru pouvoir balayer d’un coup de baguette magique les stéréotypes et les rancœurs des habitantes de mon île. Je l’ai été quand j’ai tardé à voir les secrets de Themiscyra. Je l’ai encore été en pensant protéger seule mes sœurs. Tu vois en moi quelqu’un qui a tout réussi ? J’ai tout perdu, Alix ! J’ai perdu mes sœurs, ma famille, mon peuple ! Mon île est laissée à l’abandon car les miennes ont été capturées, et je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher ! »

Ce n’était pas une histoire qu’elle aimait spécialement raconter, mais c’était pourtant bien ce qui s’était passé. Une force inconnue avait envahi et ravagé Themiscyra, capturant les Amazones. Maintenant que l’Olympomachie était terminée, les nouveaux Olympiens avaient promis de l’aider, mais, pour l’heure, elle continuait à errer en vain. Elle retourna s’asseoir sur le lit, faisant face à la géante musclée.

« Et ton but dans la vie… Que puis-je répondre à ça ? Ma mère m’a fait croire pendant des années que j’étais née à partir d’un tas de glaise. Et, quand j’ai découvert que Zeus était mon père, celui-ci était devenu fou, et j’ai dû le combattre à mort. J’ignore quel est le but de ton existence, Alix, ni même si l’existence doit avoir un but… Après tout, vivre, survivre chaque jour, c’est déjà une fin en soi. »

Diana retourna à nouveau devant Alix, et attrapa alors ses poignets.

« En l’état, tout ce que je peux te dire, Alix, c’est que j’adorerai te masser… »

Elle se pencha vers elle, et murmura dans le creux de son oreille :

« …Partout. »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Je regarde Wonder Woman avec de grands yeux et un air incrédule. Elle? Un des plus grands symboles de vertu et d’héroïsme de cette planète? Je sais très bien qu’on dit de ne jamais rencontrer les stars car vous allez découvrir des choses que vous ne vouliez pas découvrir… Mais là je suis sans voix. Et il en faut beaucoup pour réussir à me faire taire. Il y a énormément d’informations à digérer dans ce qu’elle a dit. Cela semble tellement… Surréaliste! J’ai presque du mal à y croire. Non, elle n’irait pas inventer un truc pareil juste pour que je me sente bien, ce ne serait pas son genre. Ce qui veut dire qu’elle est en train de me révéler des informations privilégiées. Que peu de personnes connaissent. C’est… Incroyable. Mais pas dans le bon sens du terme. Je n’aurais jamais pensé que… Mais si elle… Cela veut dire que les autres… La Justice League…

Ceux qui figurent parmi les plus grands symboles de l’humanité seraient… Des escrocs? Bien moins purs et vertueux que ce que la croyance populaire veut? J’aurais pratiquement préféré ne pas savoir, rendu là. Mais maintenant que c’est dit… C’est à moi de décider ce que je fais de cette information. Comment je la traite, comment je l’interprète. Chose certaine, et on ne va pas se mentir, ça remet énormément de choses en perspective. Je ne me sens pas nécessairement mieux ou rassurée par rapport à mes doutes et si l’objectif était de présenter ses faiblesses pour que je réalise qu’elle n’est pas aussi parfaite qu’elle n’y parait donc que je me fixe des objectifs suivant un critère erroné…  Je dirais que cela a partiellement fonctionné. Oui, je conçois que j’ai basé mes « standards » sur une version idéalisée d’une réalité bien différente. Mais… Non, en fait, je ne sais pas…

« C’est… Tout un risque que tu prends en me révélant ces informations. On se connait à peine et tu me balances ça comme ça, pouf, sans trop de gêne ni rien… Honnêtement je ne sais pas si ne pas connaitre la vérité aurait été mieux. Mais bon. Ce qui est dit est dit et je vais devoir faire avec. Ceci dit, concentrons-nous sur le plus important, tu veux bien? Je m’attendais à un simple massage des épaules mais… »

Quoi? Ce n’est pas de l’opportunisme si c’est volontairement offert, que je sache. Et puis du reste, j’ai vraiment besoin de me détendre. Soit, comme dit précédemment, je me rhabille et je vais joyeusement casser des gueules avec fort risques de dommages collatéraux, ce qui pourrait faire rappliquer les russes et compliquer ce merdier déjà bien trop compliqué, soit j’ai mon massage et je vais me détendre d’une façon moins violente. Massage intégral, si on peut appeler ça ainsi. Oh quoi, tout de suite les suppositions lubriques! Wonder Woman est une professionnelle, voyons, jamais elle ne ferait de gestes déplacés, encore moins tenter de prendre avantage d’une recrue théorique pour la Justice League. Ce sera chaste et sans le moindre sous-entendu. Et tout à fait, j’ai réussi à énoncer tout ça sans rigoler. Je me couche sur le dos et je la regarde non sans une pointe d’amusement.

« J’ai été conçue pour combattre le mal, tu comprendras que les massages, ça ne fait pas trop partie du curriculum donc je ne me prétend pas experte. J’imagine que sur le dos, c’est mieux, non, ne serait-ce que pour pouvoir respirer confortablement? Et puis bon, je n’ai rien à craindre, la grande, la mythique Wonder Woman est une femme vertueuse. Jamais je n’oserais croire qu’elle pourrait profiter de quelqu’un et de lui faire des attouchements. Quand même, ça doit être difficile d’être pratiquement une sainte. »

Je ne sais pas comment j’ai fait pour rester parfaitement sérieuse et ne pas m’étrangler de rire. C’est probablement l’affirmation la moins crédible de l’année…

[Wonder Woman]

Apprendre que Wonder Woman n’était pas une femme infaillible sembla surprendre Alix, qui ne s’y attendait pas. Diana en était surprise. Elle lui avait pourtant déjà parlé de ses échecs à la Watchtower. Elle en déduisit que le fait de tuer des criminels n’était pas en soi pour déplaire à Alix, puisque ce n’était pas ce point-ci qui l’avait fait tiquer, mais plutôt le fait d’apprendre que Diana n’avait pas réussi à protéger les siennes. Wonder Woman n’ajouta rien de plus à cela, restant silencieuse. Que pouvait-elle dire ? Elle n’avait jamais prétendu être une femme parfaite. Les humains lui avaient attribué ce rôle de perfection, mais ce n’était pas quelque chose qu’elle avait spécialement recherché. Diana ne l’avait jamais été. Ni elle, ni les autres membres de la Ligue. Même Superman était naïf, après tout.

Finalement, Alix se coucha sur le dos, et indiqua que cette séance de massage était une première pour elle, et qu’il n’y aurait sûrement rien de sous-entendu. Diana se pinça brièvement les lèvres, en faisant mine de réfléchir.

« Tu sais, on vient justement de quitter des masseuses professionnelles qui seront sans doute plus douées que moi… Mais, pour ta gouverne, je viens d’une île dont l’hédonisme est l’un des piliers de notre culture… »

Themiscyra n’était pas une île de beauté pour rien non plus. Mais Diana n’avait aucune velléité particulière en la matière. Elle souhaitait juste faire sa mission, retrouver les terroristes, et les neutraliser. Et, à dire vrai, elle ne se voyait pas vraiment comme une bonne psychologue. De son point de vue, cette Alix aurait sans doute besoin d’une bonne thérapie, vu la manière dont elle réagissait face à Diana, battant le chaud et le froid, la rejetant initialement en raison de son incompétence pour ensuite se rouler en boule dans un coin et pleurer en méditant sur le fait qu’elle ne lui arrivait pas à la hauteur. Difficile de savoir sur quel pied danser ! Mais, après tout, un point de vue communément admis était de se dire que la plupart des héros et des justiciers en tenue moulante avaient besoin d’une thérapie. C’était le cas pour Bruce, par exemple, et sans doute aussi pour Clark, dont la volonté de protéger tout le monde était très certainement une réponse inconsciente à la destruction de son propre monde. Et elle-même ?

*Hum, je ne suis pas sûre que se psychanalyser soi-même soit très efficace…*

Diana revint à elle, et posa ses mains sur les épaules d’Alix. Des massages, elle en avait déjà eu à Themiscyra, alors elle avait quelques notions en la matière. Elle commença donc à malaxer son dos, sentant les contractions de ses muscles.

« Oui, tu m’as l’air… Tendue, Alix. Nous n’aurions pas dû quitter ses masseuses si vite, je ne sais pas si je ferai un aussi bon travail qu’elles… »

Enfin, Diana allait quand même faire de son mieux, et commença à glisser sur le dos d’Alix, appuyant avec ses pouces sur les muscles, pour aider à détendre le corps d’Alix…

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Après avoir changé de position pour qu’elle puisse faire un vrai massage, l’amazone ne semblant pas avoir relevé la véritable nature de mes propos, je me dis que je devrais faire moins… Subtil. En un sens c’est ma faute. À toujours montrer une nature fonceuse, on s’attend donc à ce que je dis soit sans vraiment de nuances. Ce n’est pas parce que je fonce car rester en mouvement m’évite d’avoir à trop réfléchir que cela implique une intelligence inférieure. Ceci dit, c’est une illusion utile à cultiver pour justement amener alliés et ennemis à tirer les mauvaises conclusions. Après tout, un allié est hélas souvent un ennemi qui ne sait pas encore ce qu’il est vraiment. Ultimement, et c’est sans doute cynique, à choisir entre soi et l’autre à côté de vous, soi est très souvent le choix par défaut. Et c’est parfaitement logique. Difficile de blâmer quelqu’un pour ça.

Tout dépendamment de la logique que vous mettez derrière, cela peut s’expliquer facilement. Par exemple, un super héros qui déciderait de sauver sa vie au lieu de celle d’un civil pourrait facilement dire : en me sauvant moi, je vais pouvoir sauver encore des centaines de personnes. C e qui serait loin d’être faux quand on y pense. Si Superman, par exemple, donnait sa vie pour sauver un politicien, ce serait un incroyable gaspillage. Un politicien peut tenter de changer les choses mais il réussit rarement car son mandat est très éphémère. Je ne sais pas combien d’années peuvent vivre les kryptoniens mais je dirais suffisamment pour pouvoir avoir un impact pendant longtemps. Tout bien considéré, je n’ai jamais vu de « vieux » kryptoniens. Vous savez, rides et cheveux blancs? Enfin. C’est de peu d’importance. Nous parlions d’un massage, avant cela, que je sache…

« Tu sais… Je ne m’attendais pas à ce que tu crois à ce que je viens de dire. En fait, je suis même surprise. Tu me susurres à l’oreille que tu as envie de me masser partout, je me couche sur le dos, t’offrant une superbe vue sur une généreuse partie de mon anatomie en faisant semblant de ne pas savoir sur quel côté me place pour avoir un massage… Et toi, tu y as cru sans te poser la plus petite question? Me voilà étonnée.

La grande et mythique Wonder Woman ne ferait pas de telles avances si elle était aussi vertueuse. J’ajoute que le personnel de l’hôtel est peut-être professionnel mais on parle de recevoir un massage de la part de Wonder Woman. En ce qui me concerne? C’est moi qui ai le meilleur deal. On va le redire différemment. Tu as envie de me masser partout. Ça tombe bien : j’ai envie que tu me masses partout. C’est plus clair, maintenant? »

Quoi? Vous ne pensez quand même pas que si j’ai la chance de recevoir un massage, redisons le encore, de la part de Wonder Woman, je vais garder les choses purement platoniques! Jeannie, ma créatrice, serait plus du genre à garder les choses résolument SFW. Elle n’est pas très… Plaisirs adultes. Elle peut, bien entendu, mais elle porte encore de lourds traumatismes. J’ai des échos des plus sévères d’entre eux mais disons que bon, elle ne peut pas m’avoir donné un tel corps et s’attendre à ce que je ne fasse rien avec! Et si c’est l’amazone qui décide qu’elle veut garder les choses en l’état, soit. Mais ce n’est pas moi qui ai initialement fait la proposition. Je suis curieuse de voir la suite, ça c’est clair. Ce n’est pas ma Némésis qui pourrait prétendre pouvoir avoir ce genre d’opportunités. Faire partie des « gentils » a ses avantages, finalement. Tant mieux…

[Wonder Woman]

Diana ne savait pas encore trop sur quel pied danser avec Alix. Elle était assez imprévisible, mais, visiblement, elle ne souhaitait pas d’un massage classique, et le lui expliqua, tout en la raillant un peu au passage. Quelque chose d’assez exceptionnel se produisit alors… Les joues de Diana s’empourprèrent quand Alix mentionna qu’elle était peut-être un peu trop prude, et qu’elle voulait se faire masser « partout ».

*Ouais, bon… Là, j’ai compris le message !*

La super-héroïne se racla la gorge, et posa alors plus fermement ses mains sur les épaules de sa partenaire. Elle commença à les malaxer plus fermement, et répondit alors, en commençant à descendre. Elle glissa sur les hanches d’Alix, et continua sa descente, toujours plus bas, ses mains glissant sur sa peau :

« Tu sais, les Amazones vénèrent Artémis, et non Aphrodite… Mais cela ne signifie pas que nous ne savons pas nous faire plaisir. Lorsque j’ai quitté mon île, la pudeur du monde des hommes m’a surpris. À Themiscyra, le christianisme et ses valeurs morales n’ont jamais émergé. »

Fières guerrières, les Amazones étaient aussi de grandes festives, honorant Dionysos à travers les bacchanales. Les fêtes étaient nombreuses à Themiscyra, et, même si l’alcool n’était pas recommandé en temps normal, on faisait exception lors des soirées festives. Themiscyra n’était pas qu’une nation guerrière, c’était une véritable survivance de la Grèce antique, avec des forums, ces espaces publics où les Amazones érudites conversaient entre elles. Diana continua à descendre, atteignant le bas du dos d’Alix…

…Et posa ses mains sur ses fesses, qu’elle se mit à presser tendrement, les malaxant avec appétit.

« Tu as des fesses très musclées, Alix… Je crois te l’avoir déjà dit, mais tu as le corps d’une parfaite Amazone. »

Diana parlait lentement, sur un ton plus doux, qu’elle voulait plus sensuel. Une main sur chaque fesse, elle les malaxait, glissant ses pouces près de sa croupe, les écartant ainsi l’une de l’autre.

« Néanmoins, je m’interroge… Est-ce que je dois te masser uniquement avec mes mains… Ou est-ce que je peux glisser ma langue ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Ah ça, parlons-en! Ça hurle au scandale dès que ça voit un mamelon mais ça consomme plus de porno en une semaine que de littérature conventionnelle en un an! Des hypocrites, moi je te le dis! Oh en passant, je ne sais pas si on te l’a dit mais tu es mignonne quand tu rougis. Disons que je ne me serais jamais attendue à cela de la mythique Wonder Woman… Mais je ne m’en plains pas! »

La pudeur du monde des hommes. Tu parles! Et que je te reluque toutes les miss america de ce monde, des plages pleines de femmes en maillots de bain affriolants et je ne sais quels autres trucs plutôt machos mais attention par contre, il ne faudrait pas trop en montrer! Oui bah tu m’expliqueras le string alors parce que trop en montrer… Voilà quoi. Je ne me souviens plus qui avait fait une étude et apparemment, une femme peut être considéré comme « décente » avec aussi peu que deux étoiles pour cacher ses mamelons, l’équivalent d’un string pour lui cacher la raie des fesses et un minuscule triangle pour dissimuler les lèvres intimes. Je ne vois pas en quoi ce serait moins indicent que de ne rien porter du tout… Mais je ne suis pas vraiment humaine donc… Difficile de se prononcer sur la question, je n’ai pas été conçue avec une mentalité humaine, pour être exacte…

En tout cas, bien qu’elle descende de plus en plus bas, je n’ai rien à redire sur les techniques de massage de Wonder Woman. Et elle aurait voulu que je laisse ces types du centre m’en faire un quand je peux avoir cent fois mieux? Même pas en rêve. En fait si, peut-être que je suis en train de rêver, en ce moment. Qu’en vérité, je suis ans une cuve en train d’être purgée de la radiation que j’ai accumulée et que pour passer le temps, mon cerveau décide de me faire imaginer un scénario très détaillé. Je me pince, je ne me pince pas… Je n’ai jamais été du genre à reculer devant quoi que ce soit donc pendant que Wonder Woman ne regarde pas. LA VACHE! Non, non, je ne rêve pas. Je me serais réveillée directe, autrement. Dans ce cas, je suis juste vraiment très chanceuse. Je ne dirais pas la femme la plus chanceuse du monde mais j’ose prétendre avoir une belle place au palmarès.

« Tu trouves que j’ai un corps d’amazone? Vile flatteuse va. Si tu savais le nombre de commentaires désobligeants que j’entends… Ouais, on aime tes gros seins et ton cul d’enfer mais les muscles, par contre… C’est quoi le problème d’être une femme et d’être musclée? Oh et pour le massage, c’est toi l’artiste donc j’ai envie de dire… Utilise les outils à ta disposition? Quand tu te bats, tu n’utilises pas qu’un seul coup… »

Oui, je confesse, mon analogie laisse grandement à désirer mais soyons honnêtes. Quand Wonder Woman est en train de vous masser et de vous parler de façon sensuelle, il est normal, je pense, que votre cerveau ne fonctionne pas à pleine capacité. Et donc, conséquemment, par défaut, on y va avec quelque chose de familier. Dans mon cas, savoir se battre. Je ne sais pas ce que l’amazone prévoit, bien franchement. Moi je m’attendais à un massage un peu plus osé, sans trop espérer plus. Je veux dire… Wonder Woman, quand même. Difficile de l’imaginer faire quelque chose de… Enfin bon. Je suis curieuse de voir ce qu’elle a en tête. Et puis du reste, il existe un petit mot tout simple qu’on peut utiliser quand on veut que les choses s’arrêtent ou nous rendent inconfortables. Stop. Je vois mal l’amazone ne pas honorer une requête si fondamentale…

[Wonder Woman]

Ses muscles, un souci ? L’inquiétude d’Alix sur ce sujet ne manqua pas de surprendre Diana, qui ne s’était vraiment pas attendue à cela. Clignant des yeux sous l’effet de la surprise, elle pencha même la tête sur le côté, interrompant brièvement son massage anal.

« L’harmonie, c’est une notion très importante pour les Amazones. Ta grosse poitrine doit se marier avec un corps massif et puissant. Quand je vois tes muscles, je n’y vois aucune laideur, j’y vois le corps musclé et savamment bâti de ces guerrières qui prennent les autres avec toute leur force et leur passion. »

Contrairement au monde des hommes, les Amazones ne limitaient pas le rôle de la femme à celui d’être une simple potiche au service de son mari. Themiscyra ne connaissait pas la notion du péché originel, cette idée catholique que les humains étaient sur Terre pour souffrir, pour expier les fautes de leurs aînés. Elle, elle avait conservé un héritage grec pur, qui n’avait jamais été perverti par les valeurs morales du catholicisme. Elles avaient en revanche hérité du sexisme des Grecs, l’inversant pour l’appliquer à leur propre logique, fondée sur le mépris des hommes.

Mais Alix n’aurait jamais juré au sein des Amazones, au contraire. Prête à se laisser faire, la femme lui demanda d’insister, de continuer sur sa lancée.

« Soit… Si tu considères ce massage comme un affrontement, je vais donc devoir tout mettre de mon côté, et faire en sorte que tu me demandes grâce… »

Elle plaisantait, bien sûr… Ou à moitié seulement. Se pinçant les lèvres, Diane réfléchissait à la suite. Par quelle partie attaquer ce corps ? La tentation était grande ! Elle lui demanda de se retourner, délaissant la vue de son magnifique fessier au profit d’un angle de vue différent, tout aussi agréable à voir.

Diana sourit encore, tendrement, puis se déplaça, et s’installa à califourchon sur le corps de sa partenaire. Elle attrapa doucement chacune de ses mains, entrelaçant ses doigts avec les siens, puis les déplaça encore, venant les poser sur ses hanches. Ensuite, l’Amazone déplaça ses mains, et vint flatter les seins de sa partenaire. Elle s’attaqua donc à cette zone, une main sur chaque sein, et les malaxa alors, les remuant dans la paume de sa main, serrant les doigts sur la chair, s’y enfonçant très légèrement.

« Oui, il faut bien admettre, ma chérie, que tu as de très beaux seins ! »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

On dirait que j’ai frequenté la mauvaise partie du monde, dans ce cas. Je suis tellement habituée aux commentaires désobligeants des jaloux et autres guignols du même genre que parfois, j’oublie qu’on peut aussi me faire des compliments. Après, bon, il faut dire que venant de Wonder Woman, c’est encore mieux. Je veux dire… Une femme aussi parfaite qui vous complimente sur votre physique, si ça ne vous donne pas la grosse tête après ça… Non, non, j’insiste, laissez-moi savourer ce compliment. Et techniquement, comme c’est ma créatrice qui m’a donné ce corps… J’imagine que je peux partager le compliment avec elle. Pas que je vais nécessairement lui texter qu’on a fait l’éloge de son travail mais… Quoi que oui, ça pourrait se faire. Histoire de lui donner des nouvelles, pourquoi pas. Disons juste que créatrice et création ne se parlent pas souvent.

Toujours est-il que dans le grand ordre des choses, rien de ce qui se passe en ce moment est quelque chose auquel je me serais attendu en me levant ce matin. Quand je m’étais levé, quand je m’étais lancé sur les traces de ces cultistes, mon but avait été clair, net, précis, comme il l’avait toujours été auparavant. Et j’avoue qu’après toute la confusion et la détresse psychologique que j’avais éprouvé, cette tournure des événements me faisait, me fait et me ferait le plus grand bien. Je ne me considère pas comme quelqu’un de très compliqué. Mes désirs, mes envies, peuvent se résumer à peu de choses. Certains vont vouloir les meilleurs crus et les saveurs les plus exquises. Donnez-moi un coke et un hotdog mais des gens à qui parler et je suis plus heureuse que champagne et caviar dans mon coin. Je ne reçois que peu de compliments ou d’encouragements alors quand j’en ai… Bien…

Je fais comme en ce moment, j’en profite. Je sais, je sais. Si je n’écoutais que ma raison, je lui dirais que c’est une mauvaise idée, que nous perdons du temps, que les russes risquent d’intervenir avant nous ou les cultistes de réussir leurs sombres desseins. Mais une part de moi ne veut pas. Une partie de moi jalouse. Égoïste. Possessive. Elle veut de l’attention. Et elle ne me laissera pas me remettre au travail tant qu’elle n’aura pas eu satisfaction. Quand l’amazone s’installe sur moi à califourchon… La douceur de ces cuisses qu’on dirait sculptées dans le marbre… Quelle vision enchanteresse… Et je me sens si… Vulnérable… Quand nos doigts s’entrelacent… Chose certaine, en tout cas, cet intense frisson qui me parcours quand elle commence son massage… Et ce son à mi-chemin entre un grognement et un gémissement qui s’échappe de ma gorge sans que je puisse le contrôler… C’est…

Comment cette femme, cette incarnation divine, réussit-elle à me mettre ainsi dans tous mes états? Honnêtement? Je pense que si je crevais maintenant, j’aurais énormément de mal à avoir des regrets. J’ai chaud, j’ai froid, mes pensées sont confuses… Et tout d’un coup d’une clarté absolue. Je redresse la tête et je lui donne un ordre bref. Embrasse-moi. Ne me demandez pas d’où ça vient, c’est sorti tout seul! Et évidemment, me rendant compte que moi, je viens d’ordonner à Wonder Woman, LA Wonder Woman, pas seulement lui donner un ordre mais en plus quelque chose qui normalement, socialement, ne se demande pas, encore moins quand on connait à peine la personne… L’horreur se lit instantanément dans mon regard et je balbutie des excuses mais… L’amazone me fait taire en exécutant ma requête. Mes mains quittent ses hanches pour sa tête, l’embrassant férocement, passionnément...

« Je suis tellement désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris et… »

[Wonder Woman]

Quand Alix proposa de l’embrasser, ou, plutôt, ordonna à Diana de l’embrasser, celle-ci la regarda brièvement. La lueur dans les yeux d’Alix changea soudain, comme si elle revenait à elle-même, et elle s’empressa de lui présenter ses excuses pour avoir…

Diana y mit court en se penchant en avant, et l’embrassa, empêchant Alix de finir sa phrase.

Un premier baiser qui consista à vrai dire en un simple frottement des lèvres, avant tout destiné à faire taire Alix, et à lui montrer qu’elle et Diana étaient en ce moment sur la même longueur d’onde. Qui aurait cru que cette femme musclée, puissante, manque à ce point de confiance ? Était-ce la raison qui expliquait sa colère suite à l’échec de l’opération au Rumékistan ? S’était-elle emportée contre les membres de la Justice League car elle se reprochait cet échec ? Cela n’était pas forcément cohérent, mais, en matière de psyché humaine, Diana était bien placée pour savoir que la cohérence était rarement présente. Cela, toutefois, ne changea rien au fait qu’elle l’embrassait.

Diana rompit le premier baiser, et s’écarta légèrement, de quelques centimètres. Elle rouvrit les yeux, croisa le regard d’Alix. Elle aurait pu parler, la réconforter… Mais, comme certaines de ses amantes à Themiscyra le lui disaient, il y avait un temps pour parler, et un temps pour agir. Or, en ce moment précis, le temps des mots était révolu, alors…

Diana l’embrassa une seconde fois. Un baiser plus soutenu, cette fois, plus appuyé. Elle ferma les yeux pour profiter du moment, et relâcha les mains d’Alix, la laissant retrouver sa liberté d’agir. Ses lèvres se collèrent aux siennes, et Diana remua un peu, déplaçant ses jambes pour s’allonger sur le corps massif d’Alix. Elle posa une main sur l’une de ses épaules, et frémit quand les bras et les mains d’Alix se refermèrent sur son corps.

« Hmmm… »

Sentir ce tas de muscles contre elle, la serrer, la presser… Tout ça l’excitait bien plus qu’elle n’aurait osé l’admettre ! Diana gémit donc, appréciant ce contact, et prolongea le baiser, enfonçant sa langue dans la bouche d’Alix. Elle resta lovée à elle, déplaçant son autre main pour caresser le corps nu d’Alix, glissant sur ses hanches, leurs seins se frottant ensemble. Sa langue sortit alors de sa bouche, et elle caressa les lèvres d’Alix avec avant de rompre à nouveau le baiser.

Et, cette fois, elle parla :

« On s’éloigne un peu du massage, Alix… Mais ce n’est pas comme si ça me déplaisait, et toi ? »

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Est-ce que j’ai un problème de confiance en moi? La réponse est oui. Comme expliqué précédemment, je me définis par mon mandat, ma fonction. Tout échec dans ce domaine m’affecte considérablement plus que le commun des mortels. Pour vous, c’est peut-être illogique ou puéril mais vous n’êtes pas moi, vous n’appartenez même pas à la même espèce ou à la même classification dans l’ordre de l’existence. Alors comment pourriez-vous prétendre comprendre qui je suis, ce que je suis? La réponse est simple : vous ne pouvez pas. Le fait demeure, j’ai beau être une badass endurcie, derrière l’armure, il y a quelqu’un qui se remet constamment en question. Et j’imagine que je suis loin d’être la seule à le faire, de un et de deux que nombreux sont ceux qui accomplissent de grandes choses qui sont dans la même situation. Donc, quand vous considérez la chose...

Et que vous rajoutez dans l’équation quelqu’un pour qui j’ai énormément d’admiration… On ne va pas se cacher. She Hulk, Power Girl… Ce sont de superbes femmes que je mettrais volontiers dans mon lit. Dans un cas, c’est déjà fait. Mais je ne perçois ni une ni l’autre comme un symbole. L’amazone, par contre… Est pratiquement un mythe vivant. Pour donner une mesure de comparaison : She Hulk et Power Girl seraient des musiciennes s’inspirant de ce que Mozart ou Beethoven a créé. Wonder Woman EST Mozart ou Beethoven. Donc, vous prenez quelqu’un avec une mauvaise estime d’elle qui reçoit au moins une part de gratification de la part d’une super héroïne de son calibre et je jure que si je n’étais pas aussi badass, je serais en train de glousser comme la pire des connes. Je n’hallucine rien. Je lui fais de l’effet. Je n’aurais jamais pensé que… Bah… En fait…

Je n’aurais jamais pensé que mon corps, qui est souvent le sujet de ridicule de la part des gens que je sauve, plairait vraiment à quelqu’un que beaucoup considéreraient comme une demi-déesse. Et non, je n’ai rien halluciné. Quand je l’ai serré contre moi, pressé, même, je l’ai distinctement entendu gémir. Et pas dans le mauvais sens du terme. Ne me demandez pas comment ou pourquoi un tel symbole trouve quoi que ce soit d’intéressant chez moi, je serais bien incapable de vous le dire. Mais alors là, complètement. Mais en quelque part… Je ne sais pas, cela me donne certaines envies. Certaines pensées. Je ne comprends pas pourquoi, en fait. Ma nature dominante ressort. Sauf que je me dis : un, jamais une guerrière, une amazone, n’accepterait de se soumettre et deux… C’est de Wonder Woman dont on parle. Alors je peux le dire sans mentir : je ne sais pas trop comment je dois agir.

En même temps, ce n’était clairement pas un chaste baiser donc… Incroyable, quand même. Je peux foncer dans le tas sans jamais me poser de question et je perds tous mes moyens devant cette… Ce… Symbole. Alix fais quelque chose, dis quelque chose, Wonder Woman t’a parlé, quand même. J’essaie de répondre quelque chose mais rien d’intelligent ne me vient en tête. Rien qui soit cohérent. C’est le bordel dans ma tête… Il va bien falloir que je dise quelque chose, n’importe quoi… Non. Non. Surtout pas n’importe quoi! Imagine que tu la déçoives ou que tu la révulses… Penses à quelque chose de… Cool. Non. D’intelligent. Non. De sophistiqué. Bordel de merde, comment est-ce qu’on parle à un tel symbole, à une telle surfemme? Je me connais, face à l’incertitude, j’ai tendance à réagir plus instinctivement qu’autre chose et ça ne donne pas toujours de bons…

« Est-ce que tu es encore en train de parler de massage, là? Tout ce dont j’ai envie c’est de te voir soumise à mes pieds pendant que je m’amuse avec toi et… Et… Non. Non, non, non, oublie ce que je viens de dire! Surtout, surtout, oublie ce que je viens de dire! Je ne sais plus quoi penser : une véritable légende vivante est couchée sur moi, nue, je lui fais de l’effet, elle me fait de l’effet… C’est quoi la bonne réponse à donner? Je ne sais pas! Je ne sais plus! »

Bravo Alix. Si tu ne viens pas de causer le turnoff du millénaire, c’est que quelque part, les miracles existent pour de vrai…

[Wonder Woman]

Ce baiser valait mieux que tout ce que Diana aurait pu dire. Elle avait ainsi exprimé ce qu’elle voulait, ce qu’elle désirait avec cette femme, et elle la sentit naturellement confuse, surprise. Ce baiser, Alix ne l’avait pas vu venir, et son regard croisa le sien. Surprise, elle ne savait plus quoi dire, et les deux femmes restèrent lovées l’une contre l’autre, frissonnant doucement. Les mains de Diana se posèrent sur le torse d’Alix, s’appuyant ensuite sur ses épaules. Diana était pourtant une femme musclée, avec des formes délicieusement athlétiques, finement taillées au scalpel. Mais, pour être honnête, elle semblait bien frêle face à sa partenaire. Alix avait un corps plus massif, plus voluptueux, des seins plus lourds… Les seins de Diana s’appuyaient d’ailleurs sur ceux d’Alix, s’y enfonçant. Elle remua un peu, tandis qu’Alix finit par parler, revenant sur le massage, et indiqua alors son souhait… Voir une Diana « soumise » à ses pieds pendant qu’elle s’amusait avec elle. Alix réprima presque instantanément cette idée, laissant à Diana le soin de réfléchir encore.

Elle avait encore du mal à déchiffrer Alix, qui avait de toute évidence bien du mal à avouer la réalité de ses sentiments, de ses pensées, ou tout simplement de ses émotions. Diana se redressa alors à nouveau, se mettant à califourchon sur le corps d’Alix. Elle se pinça les lèvres, observant encore Alix, et caressa sa joue de sa main. Un contact doux, mais plus ferme quand elle força Alix à la regarder, lui faisant tourner la tête.

« N’aie pas honte de tes pulsions, Alix… Mais je pense que je lècherai assez mal tes pieds. Enfin, j’ai rencontré une femme qui pouvait stimuler le corps de ses partenaires en massant leurs pieds et en les léchant, mais je ne suis pas sûre d’y arriver. »

Devait-elle essayer malgré tout ? Elle était toujours prête à essayer, à expérimenter de nouvelles choses. Mais cela dépendait aussi de ce qu’Alix voulait vraiment. Diana se pencha à nouveau en avant, se rapprochant d’elle, et l’embrassa doucement sur les lèvres.

« Alors… Il faut que je t’appelle Maîtresse, Alix ? » demanda-t-elle alors malicieusement.

[Jeannie]

Jeannie incarne:



Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Me… Me quoi? Me lécher les pieds? Non! Bien sûr que non! J’ai dit soumise à mes pieds! C’est ce que j’ai dit, il me semble, non? Ah mais en voilà des manières, tenter de confondre l’esprit de sa maitresse! Quelle insolence! Une chance que je suis de bonne humeur, pareille impertinence mériterait une punition. Une fessée, peut-être? Non. Ce serait dommage de brutaliser un postérieur joliment galbé… »

Oh quoi? J’essaie, au moins, c’est déjà ça! En général, c’est facile de montrer que c’est moi la plus forte donc qui domine physiquement dans le lit. Sauf que un, c’est une amazone donc elle a une force conséquente et deux, c’est Wonder Woman qui est un peu mon idole. Alors généralement, en tant que fan, je me considère en dessous d’elle dans la chaine alimentaire. Là… Elle ne semble pas s’opposer à un petit jeu où j’aurais le rôle de l’alpha… C’est assez excitant, il faut le dire… Jamais au grand jamais je n’aurais imaginé que la princesse des amazones pourrait même considérer pareille chose. Vous avez déjà vu les amazones? Disons simplement qu’à les regarder agir, si quelqu’un doit dominer quelqu’un, on s’attend plus à les voir elles faire que les autres. Je ne dirais pas que c’est contrenature mais… Vous comprenez ce que je veux dire, dans le fond.

Mais… Si elle ne semble pas s’y opposer… Tentons de voir jusqu’où on peut pousser ce petit jeu, non? D’un mouvement fluide, j’inverse nos positions. Elle se retrouve sur le dos et moi au-dessus d’elle. Pas de résistance… D’accord… Peut-être que je me fais des idées mais on dirait qu’elle a envie de jouer la soumise. Sûrement que je me fais des idées. Ou… Peut-être que non? Je me souviens d’une conversation. Un écho, en fait. Quelque chose que ma Némésis a dit un jour. Parfois, comme nous avons une… Origine commune… Je capte des fragments de ce qu’elle pense. Elle avait dit quelque chose comme… Les super héros se battent pour un monde libre mais ils sont enchainés par le poids des responsabilités. De ne pas abuser de leur autorité. Ils vivent dans la peur de leurs propres pouvoirs. Un super héros, alors, est encore plus un prisonnier qu’un super vilain en prison.

Le super vilain peut s’évader, peut être libéré. Mais de quoi pouvez-vous être libéré si vous craignez une partie de ce que vous êtes? Ces chaines ne partiront jamais. Bien que je ne sois pas nécessairement d’accord avec elle, c’est vrai que les super héros sont toujours forcés de prendre des décisions, de garder le contrôle, de toujours être écrasés par le poids des responsabilités… Je commence à caresser Wonder Woman, rien qui soit trop osé… Pour le moment… Je veux juste la sentir réagir, frissonner, me faire une meilleure idée de la femme qui se trouve sous moi en ce moment. Est-ce que c’est ce qu’elle veut, ce qu’elle cherche? Pouvoir abandonner toute responsabilité, juste obéir, car c’est bien plus simple et profiter de la situation avant d’être forcée de retourner dans le feu de l’action et les chaines qui viennent avec le fait d’être une légende vivante et un symbole? Plausible…

« Je me demande si je ne devrais pas t’attacher avec ton lasso de la vérité… Comme ça, tu ne pourrais pas mentir et tu serais obligée de me dire tout ce que je veux savoir… Par exemple… Qu’est-ce qui t’attire le plus chez moi. Pourquoi est-ce que tu accepterais de jouer les soumises avec moi. Oh et je suppose que si on va jouer, vraiment jouer, il faudrait… Une sorte de mot de code qui veut dire stop? Ou est-ce que stop c’est suffisant?

Si tu vas vraiment jouer ma soumise… Prouves le. Embrasses moi et montres toute ta dévotion envers ta maitresse… »

Quoi? Il faut bien commencer quelque part, non? Et puis elle a des lèvres si douces, si agréables, ce serait con de ne pas en profiter!

[Wonder Woman]

La surprise d’Alix était sincère, et amusait Diana. Croyait-elle les Amazones chastes ? Le christianisme n’avait jamais atteint les rivages de Themiscyra, et les Grecs antiques étaient connus pour leur appréciation très souple des relations sexuelles. Les Amazones avaient conservé cela, et Diana avait après tout grandi à Themiscyra. Wonder Woman était loin d’être une égérie catholique, et l’Église n’aurait jamais osé l’aborder pour en faire sa porte-paroles. Alix commençait à le découvrir, et Diana s’en amusait. Elle la chevauchait toujours, et se pencha contre elle, puis Alix commença à agir, et retourna Diana. L’Amazone se retrouva sous elle, couchée sur la table de massage, table qui devenait du coup un peu trop petite pour elles. La domination n’était pas inconnue de Diana, et Alix se demanda si elle ne devrait pas l’attacher avec son Lasso de la Vérité.

Elle indiqua ensuite qu’il faudrait trouver un mot-clef, et de lui prouver qu’elle voulait être sa soumise. Diana réfléchit encore un peu, puis caressa à nouveau la joue d’Alix avec sa main.

« Si tu m’attaches avec le lasso, tu sauras quand ce sera trop… Alors, il n’y a pas besoin d’inventer un mot-clef, non ? »

Diana se pencha vers elle, comme si elle voulait l’embrasser sur les lèvres, mais se ravisa finalement. Qu’envisageait-elle donc ?

« Hum… Embrasser une Maîtresse sur les lèvres, ça se mérite. Mais, tout à fait entre nous, je crois que cette table ne nous supportera pas très longtemps. »

Diana se redressa alors, et rejoignit la chambre. Il y avait une chambre individuelle avec un grand lit double place. Diana n’était pas contre le confort, alors c’était un grand lit king size, confortable. Diana sourit doucement à Alix, et l’invita à s’asseoir sur le lit. Alix s’installa au milieu, et Diana fila devant elle, se mettant à genoux sur le devant du lit, puis caressa ses jambes.

« Je dois t’admettre que j’ai une passion secrète pour le fétichisme… Tu m’imagines recouverte de latex dans des clubs échangistes ou sadomasochistes ? Tu serais surprise… »

De quoi briser encore davantage la vision d’enfant qu’Alix pouvait avoir sur Wonder Woman, mais celle-ci n’avait rien à cacher ! Elle se pencha alors, et déposa un baiser sur la jambe d’Alix, caressant celle-ci, et continua à descendre. Elle avait annoncé la couleur tantôt, alors elle était curieuse de voir comment cette puissante femme musclée allait réagir en voyant Diana embrasser ses pieds…