
Shayne Hannigan, Aussi connue sous le nom de Miss Fortune ou Sir Prize.
Sans surprise, je ne me suis jamais considérée comme les autres. Donc justement, je suis toujours à l’affut de ces petits pays qui ont un fort potentiel mais qui sont horriblement mal gérés. Sargeras aura besoin d’une base d’opération et je préfère encore aller demander de l’aide à Jeannie que de lui laisser faire son QG dans les ruines de La Libertad. Non. J’ai le parfait endroit en tête. Rheelasia. Un pays qui a connu une dictature brutale puis des années d’anarchie puis un nouveau régime brutal. Le nouveau dictateur fait son malin avec son porte-avion, sa base militaire avec terrain d’aviation flambant neuve et son armée équipée de chars d’assaut. On ne va pas se mentir, c’est principalement du matériel russe ou ex URSS mais c’est très commun chez les terroristes et les républiques de bananes. Rien qui puisse m’inquiéter. Ils n’ont aucun super héros pour les défendre de toute façon. Donc…
Aucune menace sérieuse. Ce pays m’intéresse pour une autre raison. Si jamais il me venait l’idée de centraliser mes compagnies, quand le régime actuel va tomber, que Damian prendra le pouvoir et que le pays se « démocratisera » (c’est facile de faire croire à une démocratie, en fait, quand on sait s’y prendre), ce serait un endroit parfait. Rheelasia a des décors de cartes postales, un paradis tropical et nous pourrions en faire un pays qui entame une rapide révolution technologique. Investir massivement pour des énergies vertes ou renouvelables et faire mourir de jalousie les États-Unis qui vont se rendre compte qu’ils ont manqué le gros lot côté exploitation minière. Le pays est assis sur de superbe gisements de toutes sortes. Or, argent, uranium, pétrole et j’en passe. Quand on est en guerre, on ne prend pas le temps de vraiment développer son pays. Survivre est bien plus important.
Tout cela pour dire que je demande à Sargeras de nous téléporter en Rheelasia et je lui dis de se rendre à l’observatoire et de regarder attentivement ce que je vais faire. Un joli spectacle et un beau cadeau pour toi. Ton prochain pays, ta première conquête sur cette misérable planète. J’ajuste mon apparence pour me donner un look militaire. Quoi? Je pourrais conquérir le pays en maillot de bain mais ce ne serait pas très… Crédible. Pour vous donner une idée, je ne suis fortement inspirée de « Moze Final Form » dans Borderlands 3. J’adore ce skin. Évidemment j’ai fait des ajustements pour le rendre plus symétrique et plus classe (Oui parce que bon, la gigantesque épaulette… Et les jambes de pantalon différentes…) mais bon. Au moins vous avez une idée de ce à quoi je ressemble côté vestimentaire. Et regardez bien car le spectacle va bientôt commencer. Oh que oui.
Je me pointe devant la superbe base militaire du dictateur local et je fais une entrée spectaculaire en utilisant ma matériakinésie pour retirer toutes les goupilles des grenades des soldats gardant l’entrée avant d’éventrer le portail sans même y toucher. Je me dirige vers les hangars d’un pas tranquille. L’alerte ne tarde pas à être donné et tout soldat assez crétin pour me tirer dessus se retrouver au sol à gémir car je leur renvoie leurs propres projectiles. Et je vise les parties intimes car les imbéciles ne devraient pas pouvoir se reproduire. Une fois au centre de la base, j’annonce clairement mes intentions. Ceci est une invasion et Rheelasia sera placée sous une nouvelle autorité. Ils ont deux choix. Se rendre ou être exterminés. Et pour montrer que je ne plaisante pas, je tends la main vers un avion de combat et j’en fait plus ou moins une boule de métal informe. Je ne plaisante pas.
Maintenant, l’être humain a toujours eu la fâcheuse tendance à ne pas savoir quand écouter son instinct de survie. Et visiblement, c’est encore le cas ici car un officier quelconque me dit qu’ils sont plus nombreux que moi, que cette base est une combinaison air, terre, mer (en effet, je peux voir le porte-avion d’ici) et qu’ils ont tout ce qu’il faut pour me neutraliser. Je lui rappelle comment je suis entrée ici, ce qui est arrivé à ceux qui m’ont tiré dessus et je dépose sans cérémonie les restes de l’avion devant lui en lui disant que je suis plus que confiante en mes habiletés à triompher de cette pathétique armée. Mais s’il veut vraiment tenter l’expérience… Je vais rester où je suis et lui, il va me prouver qu’ils ont ce qu’il faut pour m’éliminer. Par contre, que je lui dis, deux choses. Un : vous allez abimer votre belle base militaire s’ils utilisent de l’artillerie. Deux, ils ont une chance et une seule.
S’ils échouent, c’est à mon tour… Et je ne vais pas les rater. Donc je les laisse aligner leurs chars d’assaut, leurs batteries d’artillerie mobile, lance-roquette, lance-grenade et autres. Préparer leurs avions et leurs hélicoptères. Je finis même par bailler en disant que c’est long. Finalement, la première tentative se fait. L’infanterie s’y met et c’est une combinaison de mortiers portables, mitrailleuses sur trépied, lance-roquette et armes de fort calibre. Le seul défaut dans le plan c’est que comme je suis matériakinésiste, tout ce qu’ils m’envoient, je peux l’utiliser. Je manipule la matière. Ma faiblesse serait donc l’antimatière… Et ils n’en ont pas. Donc j’utilise les projectiles avec la plus grande vélocité pour faire une sorte de bouclier. Ce ne serait pas la première fois. J’ai l’habitude. J’utilise aussi de l’air solide et d’autres petits trucs utiles développés avec les années… Efficace.
Pour l’œil non averti, on dirait que j’ai comme un champ de force autour de moi bien que ce ne soit pas le cas. Devant l’échec retentissant, l’officier en charge décide d’y aller avec un mix de chars d’assaut et de pièces d’artillerie. Quelque chose de, normalement, beaucoup plus costaud. Mais encore une fois, si vous avez suffisamment de maitrise pour intercepter le projectile en plein vol avec un projectile plus petit ou assimilable, vous aurez bien des explosions, bien de la fumée mais ultimement, pas une égratignure. Soyons sérieux. Un kryptonien aurait déjà pulvérisé cette armée. Un magicien les aurait anéantis dans un torrent de lave. Juste avoir le contrôle sur le métal et ce serait déjà terminé. Alors pour moi… C’est juste un exercice. Mon cerveau ne pense pas à la même vitesse que le vôtre. N’interprète pas à la même vitesse que le vôtre. Autrement, je serais morte.
Quand la visibilité redevient à peu près normale, toute la zone autour de moi n’est que ruine et désolation. Moi? Parfaitement intacte. Leur infanterie a échoué. Leur petite démonstration de blindés a échoué… Alors là, l’officier décide de jouer le tout pour le tout. Infanterie, blindés, hélicoptères de combat, avions, artillerie de leurs quelques navires de guerre… Si cette tentative échoue, il sait très bien qu’il ne survivra pas à ma riposte. Les forces militaires de Rheelasia donnent tout ce qu’elles ont dans le vain espoir de pouvoir me stopper. Chose… Qui n’arrive pas. Quand la fumée se dissipe, dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres autour de moi, il n’y a plus rien. Une partie de la base est en feu et pas à cause de moi. La dévastation est limite cataclysmique. Mais… Je suis bien vivante. Je leur fais même un petit coucou avant de leur dire qu’ils ont eu leur chance.
Maintenant? C’est à mon tour. Tout bon système dictatorial a des hauts parleurs partout en ville pour que le dictateur puisse faire entendre sa voix. Ce système a été piraté par un de mes cultistes et dans toute la ville, on commence à entendre « One Woman Army », par Porcelain Black. Rien que le titre colle parfaitement à ce qui va suivre. Ainsi que les premières paroles. I'm on the battlefield, like, oh my god. Knocking soldiers down like house of cards. I'm a one woman army. Yes, I'm a one woman army. Maintenant, vous allez me dire : mais Shayne… Ça n’a rien d’épique ou de menaçant, cette chanson. Non. La chanson elle-même, c’est vrai. Mais mettez vous à la place de ces soldats. Ils ont utilisé une puissance de feu qui aurait pu annihiler une armée… Et je suis encore debout. Sans une égratignure. Et quand MOI je vais riposter, c’est au son d’une musique « upbeat ».
Et je peux vous dire qu’il n’y aura aucun survivant. Il y a tellement d’explosions qu’elles noient les cris des soldats et cela fait passer le 4 juillet pour de la rigolade. Je suis l’apocalypse personnifiée. Chars, avions, hélicoptères, navires de combat… Même le porte-avion se retrouve cassé en deux comme une vulgaire brindille. Tout cela sans jamais physiquement toucher à quoi que ce soit. Et savez-vous combien de temps il m’aura fallu pour faire tout ce carnage? Trois minutes trente-six secondes, soit la durée totale de la piste sonore. Je sais, je sais. Quelqu’un avec une super vitesse aurait pu faire encore plus rapide ou si quelqu’un dispose d’un important sort de zone, oui, oui, oui. Mais cela n’aurait pas collé avec mon style. J’ai des similitudes avec ma créatrice, après tout. Et c’est un exemple très destructeur de la chose. La suite est simple à deviner, en fait. Après mon carnage..
Qui a été vu en direct par… À peu près tout le monde dans ce pays, encore une fois, courtoisie d’un peu de piratage informatique et d’un bulletin spécial de la télévision présidentielle… Je me dirige tranquillement vers le palais présidentiel où tout ce qu’il reste d’armée, de milice, de police et de garde personnelle a été rassemblé pour protéger le dictateur. Sauf que ceux-là sont terrifiés donc plus facile à manipuler et ils se rendent sans opposer de résistance. Je termine la conquête de ce pays en retirant toutes les molécules d’eau de cet imbécile avant de le faire tomber en poussière. Pas de sang, c’est propre, c’est net et ça envoie le message approprié. Le peuple est ensuite avisé de gentiment attendre son nouveau dirigeant. Et c’est là qu’il y a un déclic : je n’ai jamais dit que j’allais conquérir le pays pour moi. Qui, donc, est ce mystérieux personnage commandant à pareille force du chaos et de l’entropie?
Moi je sais…