The Multiversity

Elle avait beau tout savoir du sexe sur le bout des doigts, chaque fois qu'elle était enceinte, elle se sentait comme de la porcelaine, fragile et douce. L'envie de faire l'amour était toujours là, mais sa balance penchait plus vers ce qui était doux et léger que sauvage et sale. Une fois Elizabeth sortie, oui, elle retrouvera son appétit habituel, pas avant. Le fait de combler les deux futures mamans en même temps restait une exception, car la seule fois où elle a subi le fait d'être enceinte durant neuf mois, elle était resté plus souvent auprès de sa femme. Les premiers mois, elle continuait de jouer son rôle en mettant en garde ses maîtresses d'opter pour quelque chose de doux, mais passer les quatre mois, elle était restée que sur Caelestis en compagnie de sa femme, cette dernière venant la combler de son associable appétit. Là, elle ne sera enceinte qu'un peu plus d'une semaine alors elle va y aller doucement, profitant de ses derniers rodéo sexuel un peu plus poussés. Mélinda avait beau rester douce, ça restait limite pour l'ange. Tantôt une véritable perverses, tantôt une véritable poupée qui faisait attention à tout.

Venant l'heure du bain une fois ses maîtresses vidées sur elle, elle gardait leurs mains dans les siennes, avançant doucement là-bas, comme si elle marchait sur des œufs. Non pas que son état nécessitait déjà la plus grande prudence, mais se faire prendre ainsi avait toujours tendance à l'engourdir un peu les jambes quand elle se relevait ensuite. Les vampires venaient à l'eau, invitant Sya à les rejoindre. Elle ne fut pas timide à sa propre idée et grimpait dedans, venant toutefois se coller à Mélinda, son dos écrasant sa poitrine délicatement.

« Laissons un peu Vanilla jouer aussi. »

Elles étaient ici pour laver Sya – ainsi qu'elles, si elles le désiraient – mais la seconde maman avait bien aussi le droit de profiter de Sya en face-à-face. L'occasion pour elle de caresser son ventre très légèrement rebondi. D'ici demain, ça se verra sûrement un peu mieux. Rien n'empêcherait Mélinda de la caresser aussi, mais maintenant son appétit calmé, elle voulait passer un peu de temps avec elles, plus dans la douceur que dans le sexe. Elizabeth avait assez profité de ses mamans et Sya pourra retrouver sa petite famille une fois lavée de tout cela. Levant les bras, elle les entoura autour de Mélinda, laissant son corps aux bons soins de Vanilla et de Mélinda.

« Dans quelques années, il est possible que ce soit Elizabeth à ma place ? Je l'imagine très bien entre ses mamans qui la savonnent avec tout leur amour et protection. »

Rien de glauque à tout cela, petite fille, elle sera couverte de tout cela, peut-être qu'en devenant plus femme, elle sera plus au courant des activités favorites de ses parents, mais Mélinda n'était pas du genre à amener des enfants dans ce cercle, surtout sa propre fille. Tout comme Sya. Lussya à beau être la fille de Lust, elle tiendra son enfant loin du sexe jusqu'à ce qu'elle soit assez grande pour comprendre tout cela.

« Je suis idiote... j'aurais dû en profiter pour jouer un peu plus aux mamans avec vous. »

Bien que ce jeu finissait comme bien souvent dans un lit, elle aimait ses petits instants où Mélinda la voyait comme sa fille. Le fait de n'avoir aucun souvenir de ce genre l'amenait parfois à vouloir ce genre de jeu même si depuis que Samara était sa maman, elle jouait moins à ce petit jeu. Mais bon, aussi douée soit Samara dans ce rôle, elle restait que sa maman, là, elle parlait d'avoir plusieurs mamans.

« Mais maintenant, je suis déjà maman et le fait de me voir enceinte de plus en plus va vous retirer cette image innocente de moi. »

Comme si elle était innocente, mais passons. Elle se sentait bien pour le moment ici alors pourquoi tout presser ?

Existait-il seulement une journée où Mélinda avait vu en Sya une créature « innocente » ? Elle sourit doucement à cette remarque, tandis que Vanillia récupérait du savon, et le répandait sur un gant de toilette, venant laver Sya. Régulièrement, les vampires embrassaient la jeune femme, baisant ses lèvres, mais aussi ses joues. Avec Mélinda, le sexe était permanent, et, même si elle restait dans le soft pour ne pas compliquer la grossesse de Sya, Mélinda continuait à jouer avec elle.

« Ne t’en fais pas pour ça, Sya, je t’ai toujours pris pour ce que tu es : une délicieuse Ange vicieuse, à la peau incroyablement douce. Ma petite poupée d’amour, mon miracle qui va m’offrir un bébé... »

Mélinda avait d’ailleurs encore du mal à y croire. Un bébé... Un véritable bébé ! Il était là, à portée de doigts, et elle embrassa encore Sya, faisant tourner sa tête, plaquant ses lèvres contre les siennes. Elle ne cherchait même pas à la stimuler pour la pénétrer encore, juste à exprimer son bonheur ambiant... Or, chez Mélinda, le bonheur avait souvent un aspect très physique. Elle caressa encore le délicieux corps de Sya, se blottissant contre elle. Oui, Mélinda était heureuse, car cela faisait des années qu’elle avait cherché à avoir une fille. Alors, certes, elle n’avait pas le bonheur de sentir la vie en elle, de porter un bébé, mais... C’était tout de même mieux que tout ce qu’elle aurait pu envisager.

En réalité, la seule chose qui gênait Mélinda, là-dedans, c’était le fait que Sya semble se refuser à grandir, et à continuer à faire des enfants à droite et à gauche. Comme la vampire le lui avait dit, Mélinda avait le sens de la famille. Elle dirigeait un clan, elle avait pu se reconstituer une famille, et elle était assez perturbée par le comportement naïf de Sya, qui semblait croire qu’elle pouvait être mère en se contentant d’engrosser à droite et à gauche, sans avoir à éduquer ses propres enfants.

« Tu vas bien, Sya, au moins ? N’oublie pas de me dire si jamais tu es fatiguée, ou que tu as des nausées, ce genre de choses... »

La vampire allait la pouponner pendant les prochains jours. Elle lui offrirait à manger, elle veillerait sur chacun de ses besoins, et verrait le bébé de Sya évoluer en elle, son ventre s’arrondir.

*Et qui sait ? Nous avons réussi l’impossible avec Sya... Peut-être arriverai-je aussi, moi, à pouvoir un jour porter un bébé dans mon ventre ?*

Il était fascinant de voir cette idée revenir régulièrement en elle. En attendant, les vampires continuaient à s’occuper de Sya, à la nettoyer et à l’entretenir, la lavant longuement, utilisant ensuite du shampooing sur ses cheveux. Une véritable poupée, et, même après, elles la nettoyèrent toutes les deux, avant de l’habiller, lui enfilant une paire de longs gants blancs, de collants blancs, et continuèrent à l’habiller. Elle reçut une culotte blanche, un corset également blanc, et, pour finir, une robe lolita, toujours de couleur blanche. Une unicité de ton faisant de Sya une doucereuse créature, avec quelques nattes dans les cheveux.

« Voilà, Sya, tu es toute belle... »

La robe lolita avait également tendance à l’infantiliser un peu, mais le spectacle ne dérangeait pas Mélinda, qui lui caressa les épaules.

« Alors, que veux-tu faire maintenant, Sya ? » s’enquit la vampire.

Telle une poupée, Sya était bichonné par les deux vampires qui la lavaient, l'habillait et la coiffait. Honnêtement, elle n'avait pas à se plaindre, elle aimait bien être couverte de petites attentions même si pour le moment, son corps ne réclamait pas le fruit défendu. Elle avait eut sa dose juste avant après tout. Enfin, elle disait elle, mais c'était aussi Elizabeth qui réclamait la présence de ses autres parents. Mélinda veillait sur elle de très près, c'était agréable ça aussi, mais elle ne s'en faisait pas trop pour la suite.

« Hihi ! Ne t'inquiète pas Mélinda, je sais ce que c'est. Mes filles sont nées en neuf mois après tout. »

Sa première fois et les seules à ce jour qui ont grandit normalement en elle, durant neuf mois à grandir doucement dans son petit ventre. Lusya, Shinobu et Emika, elles ont grandi ensemble, en elle pendant presque une année. Une sacrée période où elle a vécu bien des choses. Une période où elle avait aussi suspendu sa divine mission d'ange de la luxure. Restant chez elle avec sa femme, une vie qui frôlait la normalité. Ennuis, caprice, saut d'humeur, elle avait vécu bien des choses négatifs qu'on n'évoque que très peu quand on parle de grossesse. Tout comme quand le bébé arrive, on retient et ne parle que des belles choses, les points négatifs ne sont pas évoqué en premier plan. Mais ce fut aussi une bonne chose en un sens, cela lui a permis de voir ce qu'était que donner la vie, une sacrée épreuve ! Pour ses trois ainées, elle a eut du mal et en était ressortit épuisé ! Par la suite, les petites sœurs de ses filles ont été plus rapides à sortir, même si neuf mois cumulés en une nuit magique suffisaient à l'épuiser pour la journée. Une journée de sommeil au moins. La chance à voulu que pour Samara, elle ai des jumelles, Angie et Hellène, ce fut tout aussi compliqué sur le plan physique, elle avait pratiquement dormi trois jours durant lesquels elle était parfois à peine réveillée pour mieux se rendormir. Aussi courageuse était-elle, elle ne pourra pas faire ça toute sa vie.

Mais là, ce sera plus simple, les neufs mois sont éparpillé sur une semaine et Elizabeth est seule dans son ventre, jusqu'à preuve du contraire. Elle sera donc pas obligé de se reposer une journée complète en théorie. Une fois prête, Mélinda se demandait ce que l'ange voulait, prête à passer ses désirs pour des ordres – pour une fois que les rôles s’inversaient.

« C'est gentil, mais c’était surtout ton bébé qui réclamait de passé un peu de temps avec vous deux. Maintenant calmé, je pense aller m’occuper un peu de mes filles. Mais si tu veux venir, tu es la bienvenue. »

C'était aussi l'occasion pour Sya de passer du temps avec sa femme et ses filles, mais si la vampire voulait venir, elle pouvait. C'était chez elle après tout. Mais ce sera aussi l'occasion de peut-être revenir sur la décision de venir peut-être habiter ici ? Elles avaient une bonne semaine pour en parler, il y a du pour et du contre à déménager ici... Il est sûr que l'attaque qui a eut lieu sur Caelestis il y a quelques semaines jouerait en défaveur de la cité céleste, Sya avait protéger sa famille, et même celle de ses voisines durant l'attaque de ces gens. Mais justement, il y avait des amies là-haut avec qui Sya n'avait pas forcément couché avec, preuve que ça reste des personnes à part. Autant pour elles que pour leurs filles qui adoraient les aider à s'occuper de leurs filles. Donc, la poire sera difficile à trancher...

Mélinda était inhabituellement attentive, douce... Et bienveillante. Vanillia en souriait légèrement, très amusée par la situation. Elle traitait Sya comme une sorte de fragile poupée de porcelaine, alors que l’Ange de la Luxure, en temps normal, pouvait se faire sévèrement baiser par Mélinda et par les autres femmes du harem. Des séances de sexe redoutables, exigeantes, où Sya se faisait prendre pendant des heures avec des chibres énormes, voire avec des tentacules épais. Mais là, Mélinda traitait Sya comme si la plus petite gifle sur son délicieux cul pourrait l’amener à perdre le bébé. En soi, le bébé n’avait rien à craindre d’une surcharge d’amour. Vanillia connaissait bien des femmes au harem qui, même à la veille de leur accouchement, continuait à se faire prendre en levrette. Au harem, les esclaves enceinte étaient extrêmement appréciées des clients, mais aussi de Mélinda, qui aimait caresser leurs ventres bien ronds, et sentir les mouvements du bébé à l’intérieur. De fait, elle revenait très souvent caresser machinalement le ventre de Sya.

La vampire faisait face à son propre bébé. Son petit miracle, qui barbotait dans le ventre de Sya. Un bébé très particulier, comprenant son ADN, celui de sa femme, celui de Sha, et celui de Sya. Difficile de dire ce que ce mélange détonant allait donner, mais Mélinda avait particulièrement hâte de pouvoir tenir Elisabeth entre ses bras. Il restait néanmoins, sur cet océan de bonheur, ce ciel agréable, un nuage sombre : la volonté de Sya de former plusieurs familles. Celle-ci indiqua d’ailleurs qu’elle comptait retourner voir sa famille celkhane, et Mélinda acquiesça.

« Je ne compte pas te lâcher si facilement, Sya, tu portes mon enfant... Et j’ai eu tellement de mal à avoir un bébé que je compte veiller scrupuleusement sur toi ! »

Elle n’allait pas laisser un petit enfant risquer la vie de sa Elisabeth, par exemple en sautant sur le ventre de Sya, ou Dieu sait quoi... ! Vanillia décida de les laisser seules, expliquant qu’elle allait faire quelques activités au sien du temple de Sha. Les deux vampires s’embrassèrent une dernière fois, puis Vanillia embrassa Sya, avant de filer. Mélinda et Sya restèrent ainsi ensemble. Si Sya était habillée d’un ensemble tout blanc, Mélinda, elle, avait remis sa traditionnelle robe dorée, Sya venant l’aider à l’enfiler.

Mélinda et Sya marchèrent ensuite à travers les couloirs du temple, et la vampire en profita pour revenir au sujet essentiel :

« Tu sais, Samara m’a appris que Caelestis avait été attaquée, récemment. Je sais que tu hésites à venir sur Mijak, mais... Enfin, je ne voudrais pas te donner le sentiment d’insister là-dessus, mais je pense vraiment que ce serait mieux... Je comprends les hésitations de ta femme, mais tu es bien placée pour savoir que les enfants qui sont éduqués dans mon harem ne craignent rien, et mènent une vie heureuse. »

Tous ne devenaient d’ailleurs pas des prostituées. Sya avait ainsi pu voir que le harem de Mélinda comprenait aussi des avocats, et d’autres individus qui avaient choisi de vivre hors du harem. Et il n’y avait rien à craindre sur la sécurité des lieux, car le harem était très bien protégé. Mélinda insistait donc, ce qui ne devrait surprendre personne, car elle était, après tout, une femme très têtue, et même assez bornée.

« Et puis, Elisabeth voudra être proche de ses demies-sœurs, tu sais... Je sais que tu n’as pas envier qu’elles vivent dans un pays qui tolère l’esclavage, mais... Sur Caelestis, elles vivront dans un pays qui déteste les hommes, ce n’est pas l’idéal non plus. »

La vampire n’avait jamais caché avoir un côté familial très prononcé, ce qui l’amenait souvent, quand elle amenait une fille à rejoindre son harem, à étendre ensuite cela au reste de sa famille. Il était donc normal qu’elle revienne sur sa proposition d’inviter la famille celkhane de Sya à venir vivre chez elle !

Tenant la main de Mélinda, Sya avançait doucement à travers les couloirs du harem pour rejoindre sa chambre où sa femme et ses enfants – en partie – l'attendait. Elle les avait laissé finir leur sieste, sentant cette envie d'être auprès des vampires, pas spécialement pour le sexe mais pour son bébé qui réclamait aussi ses autres mamans. Mais comme à son habitude depuis la grande nouvelle, Mélinda tentait de faire en sorte que l'ange reste près d'elle. Pas seulement durant sa grossesse, mais après. Il est vrai que l'idéal serait de vivre dans une grande maison où tous ses enfants seraient réuni avec leurs parents aussi, mais cela tenait d'un fantasme. Quand bien même Mélinda pourrait dire oui, Saikai n'était pas tenter par cette idée et certaines des autres mamans avaient leur vie, et n'habitaient pas forcément dans le coin.

« Ce n'est pas que les enfants, Mélinda. Même si l'idée de voir mes filles grandir autour de toutes ses jolies femmes en petite tenue ne me plaît pas trop... »

Sya avait beau être l'ange de la luxure et qui savourait chaque passage des filles dans leur petite tenue, en tant que mère, elle était beaucoup plus prudente sur le sujet. Elles ne devaient pas grandir avec ce genre d'idée ou de vision. Une fois adultes, elles sont libres de choisir leur vie, mais Sya n'irait pas banaliser ce genre de choses. Il n'y aurait que Lussya qui pourrait avoir un traitement de faveur à ce sujet. Mais sa seconde mère était Lust en même temps, il y avait une petite chance que leur fille soit une nouvelle déesse liée à la luxure après tout ?

« Saikai a vu ses parents tuée et son enfance brisée en devenant un objet sexuel. Ce n'était qu'une gentille petite neko, comme tout enfant... Elle a vécu des choses horribles à cause de l'esclavagisme, je ne peux pas la forcer à venir ici, Mélinda. Je sais bien que toi et bien des Maîtresses êtes bienveillantes envers moi ou les autres, mais c'est ma femme, je ne peux pas nier son opinion. »

Elle qui était d'ordinaire si joyeuse et qui avait une façon de penser si simple, elle prouvait être aussi quelqu'un de censée et qui aimait sa partenaire. Elle pouvait écarter les jambes pour n'importe quelle femme, sa neko restera sa priorité. Mélinda restait toutefois sur le sujet, évoquant le fiat que la petite vampire voudra être avec ses sœurs et non ses demi-sœurs. Sya étant celle qui a porté ses bébés ainsi que cette petite dernière, Elisabeth et les filles de Sya seront sœurs, si Mélinda mettait enceinte une employée du harem, ça serait des demi-sœurs, nuance, étant donné qu'elles avaient la même mère porteuse, ça restait des sœurs. Mais en guise de final, la vampire évoquait le fait que Caelestis leur faisait haïr les hommes. Sur ce sujet, Sya n'avait rien à ajouter, elle était d'accord avec cette façon de penser.

« Quand bien même je saurais la convaincre, il me faudrait une solution. Je ne suis pas fan de l'idée d'habiter au harem, ça manquera d'intimité. Même chez Maman, c'est grand, mais il y a souvent des gens qui viennent la voir et j'ai peur que selon son humeur, elle vienne jouer avec moi. »

Sya n'avait pas peur de Samara, au contraire, mais il y avait une règle avec sa femme, Sya pouvait coucher avec qui elle voulait, mais pas devant Saikai. La seule exception étant Iinari, mais c'est différent.

« Et vivre dans une maison entre vous deux... je ne sais pas... »

Une certaine peur peut-être ? Peur des gens autour, qu'on voit sa famille comme une famille d'esclave ou que des hommes, même bien intentionnée traînent devant sa porte, elle ne supporterait pas la chose. Sya voulait bien faire des efforts et préparer le terrain, mais c'était compliquée de trouver l'idéal. Depuis l'attaque de Caelestis, il est vrai que la sécurité n'est plus le point le plus dominant là-haut. Sya et Saikai aiment beaucoup leur vie là-haut, mais elles pensent avant tout à leurs bébés.

Arrivant devant la porte de sa chambre, Sya l'ouvrait doucement, sa petite famille était bien réveillée, mais en plus de ses chatons, il y avait Harmony avec eux. La domestique se redressa, un peu gênée de voir Mélinda et Sya arrivée.

« Pardon Maîtresse, vous ne m'avez pas donné d'ordre alors... je suis venue l'aider... »
« Elle m'a été d'un grand secours avec les filles. » dit-elle joyeusement.

Encore bien jeune, ne sachant même pas encore marcher à quatre pattes, ça pouvait vite devenir la panique de les gérer toutes les trois ensemble en cas de petite crise. Saikai avait une certaine habitude, mais elle n'avait rien contre un peu d'aide. Sya revenait vers sa famille, prenant dans ses bras sa petite Shinobu qui gazouillait tranquillement.

« Si Mélinda n'a pas besoin de toi, tu peux rester ici, de même pour toi. »

Depuis qu'elle portait son bébé, Sya n'était plus l'esclave de Mélinda et des autres, alors elle n'était pas sa maîtresse pour le moment, juste Mélinda. Si la vampire voulait aider dans sa petite vie de famille, elle n'avait rien contre. Une ange, une neko, deux petites chattes à moitié ange et une petite semi-déesse angélique, une drôle de famille qui ne cessait de s'agrandir pourtant.

« Bientôt, tu seras confronté à cela tous les jours et au début, crois moi, les cernes au matin ne seront pas seulement due à ta femme et à vos petits jeux du soir. »

Mélinda passait peut-être de très bonnes nuits, mais Sya et Saikai, malgré leur bonne humeur savaient qu'à force, c'était fatigant de se lever la nuit autant de fois, déjà que ça devait être dur avec un bébé alors elles, elles en ont trois. Un pleur suffit à en déclencher deux de plus.

Mélinda se montrait insistante, ce qui était dans sa nature. Elle n’aimait pas ne pas avoir gain de cause, a fortiori sur un sujet si important. Diable, cela faisait des années qu’elle essayait d’avoir un enfant ! Un enfant biologique, et non vampirique ! une sorte d’obsession folle, de fantasme lancinant, qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de réaliser encore. Elle avait fait des pieds et des mains, avait été voir tout ce qu’il était possible de voir, jusqu’à finalement réussir. Et Sya ne voulait pas en tenir compte ? Elle voulait continuer à vivre isolée sur son archipel flottant ? La vampire ne pouvait le tolérer ! Il fallait que Sya réalise que sa vie était désormais près d’elle. Samara, Mélinda, Ai... Toutes les connaissances de Sya se trouvaient là ! Le seul obstacle venait de sa femme, qui était visiblement paniquée à l’idée de vivre près d’esclavagistes. Mais croire que Mélinda abandonnerait si facilement était une erreur. Elle pouvait admettre que Sya ne veuille pas éduquer ses enfants dans le harem, même si sa hantise était injustifiée.

« Je ne force personne à devenir une prostituée, Sya. Les enfants qui grandissent dans mon harem choisissent la voie qu’ils veulent. »

Certains étaient même devenus des Avocats ! Ils vivaient dans des quartiers spéciaux, afin de leur offrir une éducation la plus saine possible. Mélinda avait des enseignants privés qui leur apprenaient l’algèbre, la géographie, l’Histoire, la lecture, l’écriture... Bref, tous les éléments nécessaires pour vivre en société. Certains succombaient à la luxure et à l’envie de travailler dans le harem, d’autres rejoignaient la Terre, se faisant passer pour des lycéens, et d’autres choisissant d’autres voies. Sya avait passé plusieurs semaines au harem, et avait largement eu l’occasion de réaliser cela.

De retour dans la chambre de Sya, Mélinda aperçut Harmony, qui avait choisi de s’occuper des enfants. Sya lui indiqua qu’elle allait devoir se méfier des terreurs nocturnes, ce qui fit doucement hausser les épaules de Mélinda.

« Tu oublies que les vampires sont des créatures nocturnes, non ? »

La vampire se déplaça lentement, observant les bébés de Sya. En réalité, les refus successifs de Sya l’horripilaient, et elle cherchait une solution nouvelle. Il n’y avait aucun moyen pour elle de venir à Caelestis, de contourner le blocage de sécurité de l’archipel, et la perspective de revoir une folle furieuse comme Suki ne l’encourageait pas spécialement ! Certes, elle avait un contact bien placé auprès de Caelestis, en la personne de Sora Sokoku, mais, même malgré ça, elle ne pouvait s’infiltrer sur l’archipel.

Mélinda caressa brièvement le visage d’Harmony, qui en rougit légèrement, puis se déplaça encore, observant l’un des bébés dans son berceau.

« Je pourrais te trouver une maison, Sya... Si Mijak ne tente pas ta femme, tu pourrais t’installer sur Terre. Tu ne craindrais rien là-bas. »

Ceci dit, elle ne craindrait rien non plus sur Mijak, a fortiori dans les beaux quartiers, mais, au moins, elle n’aurait pas à vivre dans le harem avec sa famille nombreuse.

« Une maison principale avec plusieurs résidences accessible par le biais de Portails... Tu pourrais ainsi rejoindre n’importe lequel de tes enfants sans avoir à devoir jouer avec le bouclier magique de Caelestis. »

Du point de vue de Mélinda, c’était une alternative très satisfaisante ! Elle avait lâché cette dernière phrase en rejoignant Sya, comme pour appuyer avec son corps sa proposition.

Sya avait un fantasme, un fantasme qui n'avait rien de sexuel, celui de vivre dans une grande maison entourée de tout ses enfants et ses amantes. Mais cela était impossible pour bien des raisons. Déjà, l'idée déplairait sûrement un peu à sa femme – non pas des enfants, mais vivre avec les amantes de sa femme – puis les raisons des mères de ses enfants. Certaines pouvaient ne pas aimer Mijak, Lumen, telle ou telle personne ou façon de vivre, bref, le bonheur dans cette grande maison pourrait être de très courte durée. Elle comprenait donc l'envie de Mélinda de vivre au plus près de Sya sans avoir à aller la voir sur Caelestis, surtout que vue son statut, elle n'y rentrait pas facilement. Mais voilà, Sya n'était pas seule dans cette histoire et sa femme aussi comptait. Depuis l'attaque de l'archipel, elles avaient pensé à un autre endroit où vivre. Finis le petit cocon loin de toute attaque d'esclavagiste ou autres, ce rêve avait éclaté. Même si la décision n'était pas encore prise, elle germait dans leur esprit, mais pour vivre où ? Saikai n'aime pas les esclavagistes et Sya ne pouvait pas lui en vouloir. Elle a eut de merveilleuses maîtresses, mais la vie de sa femme ne fut pas si rose.

Du fait, Mijak comme Lumen était rayé de la liste. Zon'da, pays anti-esclave, royaume terranide ? Le voilà le souci, Saikai pourrait y vivre aisément étant une neko, mais Sya était une ange, pas une terranide. Peut-être pourront-ils la laissé vivre avec sa petite famille sans soucis mais elle ne préférait pas tenter le coup. Papua ? Les journées sont trop chaudes au goût de Sya et il lui semblait y avoir vu quelques esclaves ? Edoras semblait à première vue la meilleure option, pas d'esclavagisme – il y en a de façon très encadrée et les choses tentaient de changer doucement, en mieux – mais bien que plus accessible, ça restait encore loin pour Mélinda. La vampire venait même lui proposer la Terre. En toute honnêteté, là, c'est elle qui n'était pas tentée.

« Hum je n'aime pas beaucoup ce monde. Mes filles devront vivre déguisées en humaine ? Et puis ce monde manque de magie. »

Il y avait bien des gens de Terra qui y vivaient en secret, mais c'est sûr que ce n'est pas à tous les coins de rue que l'on trouve neko et démon qui batifole ensemble. La vampire la rejoignait en argumentant tout de même la chose de façon intéressante. Il est vrai que c'était déjà plus tentant. Sa fille dans les bras, Sya levait les yeux vers Mélinda.

« Mélinda, j'y réfléchirais, promis, mais je dois voir cela avec ma femme. »

Une façon polie de ne pas lui demander d'insister autant devant elle. Sya ne voulait pas que sa neko soit forcé de la suivre ailleurs, elle devait choisir par elle-même un endroit où elle et sa famille seront plus en sécurité. Qui sait, elles pourraient bien habiter dans le coin, si on leur montre une maison assez grande pour sa famille, dans un coin qui ne craint avec, si cela ne suffit pas, une garde rapproché pour leurs sorties ? Si là, Saikai ne se sent pas en sécurité, ce serait exagéré.

« D'ici une semaine ou même moins, tu porteras ta petite Elizabeth dans les bras, comme moi avec ma petite Shinobu... »

Vu qu'elles étaient en présence de Saikai, Sya ne voulait pas qu'elles soient proche et câline, un peu de pudeur devant sa femme. Passe encore avec sa maman si cela n'était pas trop sexuel, mais l'ange tenait à respecter son accord, en présence de sa neko, elle ne drague pas, elle ne touche pas les autres femmes. Cela dit, il est vrai que Sya aimerait se sentir plus proche de ses autres filles. Elizabeth aura un lien plus fort avec elle qu'avec ses grandes sœurs – hormis ses trois aînées – celui d'avoir passé plusieurs jours dans son ventre. Car après son premier accouchement, ses grossesses ne duraient pas plus d'une nuit, même pour ses jumelles avec Samara, la magie faisait bien des miracles.

« Je suis impatiente de voir d'ici quelques années combien elle sera mignonne, cette petite. »

Mais laissons le temps faire son œuvre, même bébé, ce sera un bébé des plus ravissants. Mais alors que cela aurait pu se transformer rapidement en un tableau plus intime, ce fut Saikai qui se fit entendre.

« Madame Warren, je peux vous parler seule à seule ? »

Contre toute attente, c'était la neko qui voulait parler avec elle. Sa petite Lussya dans les bras, elle allait avec elle dans un coin plus tranquille sans Sya ou Harmony près d'elles. On voyait bien que la neko n'était pas totalement à l'aise mais elle faisait des efforts, prenant même son courage à deux mains.

« Je sais que vous tenter de faire venir Sya près de vous... Je le comprends, elle porte le bébé que vous désirez depuis longtemps. Mais arrêter de l'embêter avec ça, je sais que sans moi, elle dirait oui à votre demande sans hésiter, que ce soit vivre au harem, dans une maison ou même chez sa mère. Si vous devez convaincre quelqu'un ici, c'est moi. »

Non pas que Sya disait oui à tout ce que sa femme proposait, mais entre elles, elles ne décidaient pas pour deux, c'est toutes les deux d'accord, point final.

Insistante, la vampire l’était, car c’était dans sa nature. Elle était ainsi, et elle ne changerait pas. Sya avait déjà eu l’occasion de le voir, et la vampire le démontrait encore. Mélinda ne s’avouerait pas vaincue si facilement, tout simplement parce qu’elle ne voulait pas d’une fratrie divisée. Une autre option aurait été de ne faire de Sya qu’une simple mère-porteuse, sans aucun lien légal de filiation entre elle et Elizabeth… Mais Mélinda savait que Sya ne voulait pas ça. En fait, elle avait un peu le sentiment que Sya désirait le beurre et l’argent du beurre : une famille très nombreuse, qui s’aimerait forcément, avec une mère qui aurait plusieurs foyers différents.

*Une histoire de conte de fées, mais ce n’est pas la réalité..*

Sya rejeta son idée d’emménager sur Terre, un endroit trop distant et dénué de magie, et préféra battre en retraite, indiquant qu’elle en parlerait avec sa femme. Une telle attitude n’était pas du genre à contenter Mélinda, qui était une fonceuse, qui ne fuyait jamais les problèmes, et dont on ne pouvait pas accuser de lâcheté. Agacée, Mélinda fut alors interrompue par Saikai, la femme de Sya. Une neko à la langue bien pendue qui ne tarda pas à l’invectiver, en lui demandant « d’arrêter de l’embêter » avec leurs enfants.

Mélinda s’en pinça les lèvres, croisant les bras, se retenant de gifler cette femme.

*Faut-il que je m’accroche à l’idée d’une famille unie pour devoir supporter qu’une vulgaire neko me parle ainsi…*

Au milieu des couche culottes et des enfants, ces jeunes femmes avaient sans doute oublié que Mélinda Warren n’était pas une simple servante, mais une vampire ! Son objectif étant toutefois de convaincre, c’est ce qu’elle entreprit de faire, et, puisque Saikai était l’obstacle, la vampire fit parler son arme la plus redoutable au-delà de son insolente poitrine : sa verve.

« Très bien, Saikai. As-tu entendu parler un jour de l’histoire de l’Empereur Jaehaerys et de sa fille la Princesse Saera ? »

Une histoire qui ne disait rien à Saikai. Mélinda se racla doucement la gorge avant de reprendre :

« Jaehaerys fut un Empereur mijakien au règne long et fertile, un règne marqué par la stabilité, la paix, et la recherche de développement. Le Vieil Empereur, ainsi qu’on l’appela, eut droit à une vie de rêve. Il tomba amoureux dès l’enfance de la Princesse Alysanne, et les deux se marièrent joyeusement, et vécurent ensemble… Pendant de nombreuses années. Ce fut un très bon règne, qui survenait après des périodes d’instabilité et de putschs militaires réguliers. »

Le Vieil Empereur avait ainsi eu à cœur de développer l’Empire et de le stabiliser, ce qui passa par de nombreuses réformes législatives et urbaines. Il lança ainsi un grand programme de construction et de rénovation de routes et de découpages de l’Empire en circonscriptions administratives différentes.

« Mais, surtout, l’Empereur et sa femme eurent pas moins de treize enfants. Saera fut l’une des dernières. Tu sais pourquoi je te parle d’elle, Saikai ? Car l’amour est une poche qui ne peut se remplir indéfiniment. Et que Saera passa sa vie à faire des bêtises. Elle embêtait les servantes, au début, elle cassait des vases, renversait des tableaux… On la dit perturbée, on disait d’elle qu’elle devait avoir de mauvaises nuits, des problèmes de règle, mais aucun des traitements prodigués par les mestres et par les alchimistes ne surent la soigner. »

Et, plus Saera grandissait, et plus les bêtises grandissaient en proportion… Jusqu’à ce qu’elle finisse par trahir sa propre famille en multipliant les amants. Lumen et Mijak n’étaient pas encore en guerre à l’époque, mais l’Empire avait déjà beaucoup d’ennemis, et le long règne du Vieil Empereur avait lassé les autres nobles.

« Saera organisa la mort d’Aemon, le meilleur fils de l’Empereur, destiné à lui succéder. Cet acte fut à l’origine d’une guerre interne entre les fidèles de Jaehaerys et d’autres familles impériales voulant remplacer celui qu’il voyait comme un vieil Empereur fatigué et dépassé par le temps. Et tu sais ce dont souffrait Saera, finalement, Saikai ? »

Elle laissa planer quelques secondes, comme pour laisser à Saikai le temps de réfléchir, avant de donner la conclusion sur l’histoire de Saera :

« Sa mère ne l’avait jamais pris dans ses bras. Ses parents n’avaient tout simplement jamais fait attention à elle. Pourtant, ils l’aimaient autant que leurs douze autres enfants… Mais ils n’avaient plus de temps à lui consacrer. Tu vois ? Sya ne peut pas se multiplier à loisir. Les enfants ont besoin qu’on s’occupe d’eux, c’est tout. L’éducation d’un enfant est quelque chose qui se fait à temps plein, et ça ne peut se faire qu’avec un seul foyer. »

Mélinda voulait une réponse, positive de préférence, mais le nœud ne venait pas spécialement de Sya, plutôt de la neko. Non pas qu'elle faisait cela pour le plaisir de contredire Mélinda, mais elle a vécu beaucoup de drame dans sa courte vie et elle ne voulait pas retrouver cela une nouvelle fois. Bien des gens ont vécu des choses pas très rose dans leur vie et cela va plus ou moins bien pour eux. Mais là n'était pas le souci. Pendant que Sya s'occupait de ses jumelles en compagnie de la jeune servante, la neko bavardait avec Mélinda. Bavardait, c'était un grand mot pour le moment. Elle ne voulait pas se faire hautaine ou vulgaire, mais Saikai avait conscience du souci actuel. Mélinda allait enfin avoir son bébé dans quelques jours, il est normal de vouloir les parents autour de cet enfant. Sauf que Mélinda la voulait le plus près possible, pas simplement venir lui rendre visite ici et là, non, toujours, ou presque. Sya était aimante, surtout avec ses enfants, mais elle ne pouvait pas privilégier cet enfant aux autres, surtout ses ainées qui sont, sa vraie famille – dans le sens où Saikai était sa femme, donc, ses vraies filles, ensemble.

Mis à part, donc, la vampire venait à lui raconter une histoire d'un ancien souverain d'Mijak qui avait eut beaucoup d'enfant et dont, l'une des dernières était du genre à faire des bêtises. Allant jusqu'à faire tuer l'un de ses frères, tout ça car la pauvre enfant avait manqué d'amour dans sa vie. Évidemment, elle comprenait le message de la vampire et cette histoire n'était pas joyeuse... Sya commençait à multiplier les enfants, mais elle ne pouvait être partout à la fois, ou simplement tout ses enfants sous le même toit ! D'abord silencieuse, la neko détourna le regard, jetant un œil vers sa femme et ses filles, portant toujours sa petite Lussya dans ses bras, s'amusant avec sa peluche entre ses petits bras.

« Je vais être franche, Madame Mélinda, je n'aime pas Mijak. Au même titre que Lumen et toutes ses villes où l'esclavage est naturel. Vous avez de beaux discours sur ça, vous êtes même sûrement du genre à bien les traiter, mais je n'aime pas tout ça. J'ai vu mes parents se faire tuer sous mes yeux, j'ai fini en cobaye, en esclave sexuel avant même de savoir à quoi servait mon corps... J'ai longtemps été dans le noir, recroquevillé au fond de moi et vous savez qui m'en a sorti ? Sya. Tout le monde s'amuse avec elle, voit en elle un objet sexuel, mais moi, j'y vois ma sauveuse, celle que j'aime tout simplement. Notre première nuit, on a pas fait l'amour, on s'est juste tenue dans les bras et ont a dormi, toutes les deux. »

Une histoire à l'eau de rose qui fatiguait peut-être la vampire, mais elle s'en fichait. Elle tenait à raconter cette histoire à Mélinda.

« Elle a tout fait pour briser mes chaines, mais une autre personne s'en est chargé. Elle a de suite été à ma recherche avec ma grande sœur. Nous avons vécu quelque temps à Lumen, dans une auberge, et sans se plaindre, Sya a su trouver de l'argent pour vivre toutes les deux, de même une fois sur Caelestis. Vous pouvez penser ce que vous voulez de Caelestis, au moins, je savais que mes filles pourraient sortir dehors sans risquer de finir enchaîner pour distraire un gros pervers. »

C'était le risque ici, sans la citoyenneté Mijakienne ou un collier d'esclave prouvant que vous appartenez à quelqu'un, les gens sont libre de vous capturer comme on piocherait une fleur dans un champ. Certes, actuellement, ses filles n'avaient même pas un an, difficile de les laisser sortir seules, mais jusqu'à cette récente attaque de l'HYDRA, elle avait pensé passer des jours heureux là-haut, même si depuis, ce n'est plus pareil...

« Je ne veux pas vous appartenir, ni moi, ni nos filles. Si nous acceptons de vivre sous votre toit ou ailleurs, je veux que nous ayons nous cinq, la citoyenneté Mijakienne. Pour le reste, Sya peut décider pour nous... J'ai conscience que sans moi, elle aurait dit oui à votre demande sans réfléchir une seule seconde... Je ne veux pas la perdre, mais je ne veux pas que ses choix mettent en danger notre situation, ici ou ailleurs. »

Au final, Saikai avait certes une dent contre tout ce qui touchait l'esclavage – et rien à voir avec le bourrage de crâne des Celkhanes, elle a toujours pensé comme ça – mais elle se devait de réfléchir pour deux et de veiller sur sa famille. Sya n'était en rien stupide, mais aurait répondu trop vite sans demander certaines conditions, comme celle-ci. Pour elle, devenir l'esclave de Mélinda aurait sûrement été une bonne chose ? Sûrement en voyant le bon côté des choses, mais Saikai refuse qu'elle ou sa famille soit une esclave ! Bon sauf Sya, mais elle s'auto-proclame esclave des femmes donc, impossible de changer ça chez elle. La neko caressa la petite tête de Lussya, ses petits cheveux roses, faisant lever ses grands yeux sur elle. Elle ne partageait aucun lien avec elle, mais ça restait sa fille aussi, elle était la sœur de ses petites nekos, une demi-déesse qui plus est, elle était donc de sa famille à elle aussi.

Mélinda avait entendu parler de rumeurs sur l’attaque de Caelestis. Samara lui en avait parlé, mais l’information étant plutôt confidentielle, la vampire n’en savait pas plus. Tout ce qu’elle avait compris, c’est que les Celkhanes avaient été attaquées par une force redoutable, qui n’émanait, ni d’Mijak, ni de Lumen, ni de Uatis. Une nouvelle qui avait inquiété certains membres du Conseil Impérial, même si les Celkhanes étaient considérées comme des ennemies de l’Empire. Ce contexte géopolitique offrait un terrain favorable, car il amenait Saikai à songer à s’installer ailleurs. Mélinda essayait d’y aller calmement, ce qui n’était pas simple pour elle (il était en effet rare qu’on lui refuse quelque chose avec tant d’obstination !), de comprendre les motivations profondes de la femme. Saikai commença ainsi par lui rappeler qu’elle avait été une esclave ayant vécu dans des conditions affreuses. Mélinda n’allait pas la contrer sur ça, mais elle aurait pu en dire autant des Celkhanes et de leur rapport avec les hommes. Au lieu de ça, elle resta silencieuse, jusqu’à ce que Saikai ne finisse par poser ses conditions : bénéficier de la citoyenneté impériale, être des citoyennes, ce qui leur éviterait ainsi le risque d’être à nouveau asservies.

La vampire médita cela silencieusement.

« Ce n’est pas en mon pouvoir, Saikai, décréta-t-elle alors. Je ne peux pas vous attribuer la nationalité impériale... Mais je connais quelqu’un qui peut le faire. D’ailleurs... Je pense qu’il devrait être facile de le faire pour toi et pour tes filles. »

Mélinda avait soigneusement réfléchi. Elle commençait à bien comprendre le droit impérial, et, en matière de nationalité, le droit impérial était assez complexe. Il fallait bien admettre que l’Empire était un très vaste Empire, qui était en perpétuelle expansion, ralliant continuellement sous son giron des provinces étrangères, des royaumes barbares, des terres ennemies... Il était fréquent d’attribuer la nationalité à des peuples vaincus pour les intégrer plus facilement au sein de l’Empire.

« Sya t’en a sans doute parlé, mais elle entretien une profonde affection avec une démone mijakienne, Samara... Une démone influente, qui virevolte dans les hautes sphères de l’administration impériale. J’ignore les raisons qui les ont amenés à ce choix, mais, si Sya tend à me considérer comme sa Maîtresse naturelle, elle voit Samara comme... Sa mère adoptive. »

Une relation inattendue, mais qui était très plaisante pour Samara, qui s’amusait à exhiber sa petite Ange lors de ses réceptions. Une démone ayant une ange esclave, c’était quelque chose que les Mijakiens appréciaient beaucoup.

« Je pense qu’il suffit de demander à Samara d’officialiser ça, qu’elle adopte Sya, et en fasse ainsi sa fille. Par l’effet de l’adoption, Sya bénéficier de la citoyenneté impériale. Ensuite, tu pourras bénéficier de la citoyenneté impériale par l’effet du mariage... Même si je pense que ceci va nécessiter une nouvelle cérémonie. Du moins, si vous êtes mariées... Parce que, si vous vous êtes mariées à Caelestis, votre mariage ne sera pas reconnu à Mijak. Mais vous pourrez vous marier ici, à Mijak. »

Les enfants de Sya bénéficieront donc également de la citoyenneté impériale.

« Finalement, la seule question, c’est de savoir si un mariage avec une Terranide peut être admis à Mijak. Cela risque de faire jaser... Mais il est fréquent que des mariages aient lieu avec des peuples jugés inférieurs pour permettre leur annexion. Je ne pense pas que Samara s’y opposera. Au pire, il suffira de trouver quelques motifs pour justifier du mariage. Je pense que la Déesse Sha pourra confirmer que tu as de la valeur, par exemple... »

Elle haussa les épaules, avant de conclure :

« Bref, c’est possible. Et tu auras même l’occasion de te marier avec Sya, n’est-ce pas formidable ? Enfin... Sauf si vous vous êtes déjà mariées dans une nation reconnue par l'Empire. Est-ce le cas ? »

Saikai ne voulait pas aller trop vite. Si finalement Caelestis n'était pas un endroit où elle élèvera sa famille en dormant sur ses deux oreilles, il fallait élever leurs enfants à un autre endroit et de prime abord, elle aurait préféré un endroit sans esclaves. Cela restait difficile sur Terra, mais dans un sens pratique, Mijak offrait bien des avantages pour elles. La présence de Mélinda et Samara pour Sya, d'autant plus que les deux femmes ont ou vont avoir des enfants avec Sya, ce sera l'occasion de rapprocher la petite famille qui devenait de plus en plus grande. Mélinda avait écouté ce que la neko désirait, mais hélas, son souhait n'était pas entre les mains de la vampire. Pour ce genre de choses, il y avait une méthode plus simple qui consistait à passer par Samara. Sya, adoptée officiellement ? Cela ne devait pas la déranger, mais elle fut surprise de voir que son mariage ici risque de poser souci de par sa nature ? En plus, ils sont racistes envers les terranides, même quand ils ne sont pas esclaves ? De mieux en mieux !

Cependant, Mélinda n'était pas avare en information, car elle donnait un plan B pour faire réussir ce mariage, trouver auprès de la déesse Sha un quelconque avantage qui ferait peser la balance en leur faveur ? Sauf que ce devait être elle qui doit avoir une certaine valeur ? Mais en quoi ? Saikai n'était qu'une neko, elle n'était pas une magicienne, pas une neko rare avec des pouvoirs qui sommeillait, alors quoi ? Enfin, une chose à la fois, car pour répondre franchement, elles n'étaient pas marié à Caelestis. C'était en projet, rien de fixer.

« Nous sommes marié, mais... uniquement sous le culte de Lust. »

Elle montra sa main gauche où autour de son annulaire y était tatoué une petite marque magique.

« Sya tenait quand même à ce que je sois officiellement sa femme le plus rapidement possible alors cela ne vaut rien en terme de papier ou citoyenneté, mais en cas de pépin, nous aurions toujours un toit dans un temple de Lust et, grâce à cela, Sya et moi, pouvons être connecté, même quand nous sommes séparé. »

Elle se concentra un peu en caressant sa marque qui commençait à briller, faisant instinctivement retourné la tête de Sya en leur direction. Voyant que tout semblait ok, elle leur souriait simplement avant de surveiller ses filles avec Harmony.

« Comme ça, quand je lui manque ou quand elle me manque, je n'ai qu'à me concentrer sur elle pour créer un lien magique et ensuite, nos pensées fusionnes et... et nous pouvons faire des choses plus... plus intime ensemble... »

Sans rentrer dans les détails, elles pouvaient presque faire l'amour à distance. Comme la neko le disait, leur esprit était connecté, fermant les yeux, elles voyaient leurs partenaires, ensuite, ça fonctionnait comme un miroir, si Saikai se caressait la joue, elle caressait la joue de Sya, qui elle-même ressentait cette même caresse. Donc, oui, elles ne pouvaient pas vraiment faire l'amour ensemble, mais se caresser mutuellement, et même se parler. Du moins, tant que ça restait de nature sexuelle, car si c'est pour lui dire de prendre du lait en rentrant, Sya n'entendra rien. À bien y regarder, Sya avait aussi cette même marque sur la main gauche, mais aussi à droite, car elle était aussi mariée à Iinari de la même façon. Sauf que sa seconde femme n'avait pas spécialement besoin de petites attentions comme ça, elle avait bien des amies chez Tinuviel avec qui s'amuser, même si cela ne l'empêchait pas de partager avec Sya tout son amour quand elle venait la voir.

« Je vous remercie pour vos informations, Madame Mélinda, nous irons voir Samara dés que possible, mais ce soir, ça me semble pas trop possible... Elle est encore ici ? »

Dommage, la démone était venus les voir tout à l'heure, avant leur sieste, si elle aurait su, elle serait allée demander à sa belle-mère ce genre de service. Samara était encore au harem ou bien déjà rentrer ? Elle ne savait pas mais si elle n'était plus ici, elle verra bien demain avec Sya pour lui rendre une petite visite. Vu que la soirée approchait, il fallait encore nourrir les filles, leur faire prendre leur bain et les coucher. Une petite vie de maman qui leur plaisait beaucoup, même si de son côté, Sya ne devait pas oublier de voir régulièrement Mélinda, surtout avant de dormir, elle tenait à ce que les mamans baisent son petit ventre, c'était important pour Elizabeth d'avoir son bisou du soir avant de dormir.

« Je suis désolé, Madame Mélinda pour mon comportement, mais je veux le meilleur pour mes enfants, sécurité comme éducation.... Je ne fais pas cela pour vous paraître désagréable, je veille juste sur elles et leur avenir. »

Saikai restait une neko, rare sont les nekos méchantes ou forte ! Sauf chez certaines races ou tribu, mais en général, les nekos étaient des perles de douceurs. Saikai n'en échappait pas à la règle, amoureuse de sa petite femme et de ses filles, elle faisait tout pour assurer le bonheur de sa petite famille. Elle ignorait ce qu'elle ou Sya devra faire par la suite, mais c'était leur devoir de mère que d'assurer l'avenir de leurs filles. La prochaine étape était donc de voir avec Samara, que Sya devienne légalement sa fille aux yeux des lois de ce pays. Est-ce que ce sera simple ? Elle ignorait si la démone voulait absolument à ce que ce soit le cas ou non ? Qu'est-ce que cela changerait après tout ? Sya n'était pas une enfant donc Samara n'aura pas à s'en occuper ou autre donc... Allez savoir.

Il fallait reconnaître à Mélinda qu’elle avait un certain talent naturel pour arriver à ses fins. Elle avait peu à peu réussi à convaincre Saikai de quelque chose que celle-ci ne s’imaginait jamais devoir faire. Saikai lui expliqua d’ailleurs qu’elle s’était mariée sous le culte de Lust, ce qui fit doucement sourire Mélinda. C’était un élément qu’elle ignorait, tout comme la bague magique. Saikai lui en fit d’ailleurs la démonstration, en appuyant dessus, ce qui amena Sya à relever la tête. Pour Mléinda, c’était là un argument supplémentaire, car elle enchaîna rapidement :

« Le culte de Lust est un culte reconnu au sein de l’Empire, Saikai. Ceci signifie que le mariage célébré par une prêtresse de Lust produit au sein de l’Empire tous ses effets. Donc, si Sya acquiert la citoyenneté mijakienne du fait de sa filiation avec Samara... Tu l’acquerras aussi du fait de ton lien conjugal. »

Mélinda n’était pas une juriste, mais elle finissait par comprendre ces choses. Voilà donc qui résolvait bien des problèmes, même si elle était intriguée... Car elle nota en effet que Sya avait deux bagues similaires, ce qui ne manqua pas de l’interpeller.

« J’ai vu l’une des bagues de Sya scintiller quand tu as effleuré la tienne, Saikai, mais il y a l’autre... J’en déduis qu’elle doit appartenir à ta sœur-jumelle, Iinari ? »

Saikai acquiesça doucement. Mélinda n’avait pas tout compris, mais elle avait retenu que les deux nekos avaient chacune hérité d’une personnalité dominante : la tempérance chez Saikai, la perversion chez Iinari. Une situation assez curieuse, mais, après tout, elle avait elle-même participé à séparer les âmes d’Hardos et d’Harmony de leur corps commun. Quand on arrivait à faire ça, le reste n’était plus si surprenant que ça.

« Puet-être devriez-vous envisager de la rapprocher de votre famille, non ? Enfin, je dis ça, ce n’est qu’une suggestion, j’ai cru comprendre qu’elle était chez Dame Lastrim, loin dans le désert. »

L’installation de la famille à Mijak serait peut-être l’occasion de résoudre cela, et de faire un regroupement familial. La vampire se déplaça lentement, et sa main caressa alors doucement la joue de la petite neko.

« Je t’aurai bien proposé un bisou, mais un câlin fera l’affaire. »

Parler d’égal à égal avec une neko était assez étonnant pour Mélinda, qui avait plutôt l’habitude de les voir ramper devant elle, ronronnant en lui léchant les pieds et en l’appelant « Maîtresse ». Elle savait que les nekos étaient plus intelligents que ce qu’on en disait, et elle en avait d’ailleurs la démonstration sous le nez, ce qui expliquait pourquoi elle n’essayait pas de manipuler Saikai. De fait, elle ne se voyait pas jouer avec elle au jeu de la balle, en lui demandant de rapporter la balle qu’elle avait lancé. Elle la serra donc contre elle, et caressa ses cheveux.

« Tu n’as pas à t’en faire, tu sais... Sya ne porterait pas mon enfant si elle ne m’appréciait pas, et si elle n’avait pas confiance en moi ou en Samara. Toi et ta famille avez gagné le droit d’avoir une vie normale, et de pouvoir vous réunir. Ne serais-tu pas heureuse de revoir ta sœur plus souvent ? »

Peut-être s’aventurait-elle sur un terrain glissant en évoquant cela, mais ce n’était pas le genre de Mélinda de dévier les sujets.

« Quant à Samara... Elle est toujours dans le palais, mais il faudrait voir avec la Déesse Sha pour savoir plus précisément où elle se trouve. »

En attendant, Mélinda continua à doucement caresser le corps de Saikai, s’évertuant ainsi à la rassurer comme elle le pouvait.

C'est vrai que cela ressemblait à une bague, mais c'était surtout un tatouage magique autour de son annulaire, aucun risque de le perdre comme ça. Puis autant le dire, le divorce dans le culte de Lust n'existait pas, de même que le terme de fidélité était une notion bien étrange. Au-delà du lien, cela lui accordait un toit gratuitement si jamais elle passait par un temple de la luxure. D'autant plus qu'elle était la femme de Sya, l'ange n'était pas une simple prêtresse, elle était l'Ange de Lust, rien que ça. Mais passons sur sa question. Elle acquiesça, car oui, Iinari était bien la personne reliée à sa bague de la main droite, un mariage qui, même pour la luxure était assez rare. De base, un mariage dans le culte de Lust n'offrait guère de poids en terme juridique comme un mariage plus banal sur Terre. Outre le lien magique, il n'y avait pas de contrat, leur doigt était la preuve de ce mariage, de ce lien, et généralement, les gens choisissaient une personne avec qui se marier. Cela dit, rien n'empêchait d'avoir plusieurs femmes du moment qu'elle avait assez d'amour pour en distribuer autant. Une fois de plus, elle acquiesça, sa « sœur » était chez Tinuviel, c'était elle qui l'avait sauver et Iinari se plaisait bien chez l'elfe. Elle n'aimait pas les endroits vastes, pour ne pas dire la liberté. Être dehors la faisait paniquer, entre des murs, elle se sentait en sécurité donc la transportée ici ne serait pas facile déjà...

Se faisant enlacer par la vampire, elle ronronna doucement en fermant les yeux. Elle avait beau ne pas être une neko qui rampe devant Mélinda, elle ne peut rien contre sa nature et des caresses, des câlins, elle aimait ça du moment qu'elle ne se sentait pas en danger face à la personne en question. Cela fit sourire Sya qui jeta un œil vers elles avant de reprendre son attention sur ses filles.

« Le souci concernant ma sœur, c'est... qu'elle ne pense qu'à ça... Avec Sya, on pensait qu'une fois mis au monde, elle serait heureuse de voir sa fille, de la porter dans ses bras. » Shinobu ou Emika ? Aucune idée de qui était sa fille, mais pour Saikai, les deux sont ses filles, elles étaient jumelles en quelque sorte. « Bien qu'elle fut calmée et envoûtée par nos enfants, très vite, elle a oublié les petites pour demander... autre chose... »

Iinari était l'exemple même de la luxure sous forme humaine. Sya avait espéré que voir ses filles l'aurait un peu changer, assez pour la calmer et pourquoi pas vivre toutes les trois ensemble. Auprès de ses deux femmes, elle aurait été la plus heureuse des anges, mais c'était donc impossible. Iinari ne pensait qu'au sexe et si porter ses filles ne l'avait pas changé, elle avait peur que la neko perverse ne viennent même profiter de leurs innocences. On ne sait jamais...

« Mais je vous remercie de penser à elle, si elle souhaite un jour voir nos enfants, elle aura le droit, mais il faut faire attention à ce que son amour ne soit pas... déplacé. »

Vu sa réponse, autant dire que Saikai avait son avis sur l'inceste, elle n'en avait jamais parlé avec Sya mais elle savait son point de vue. Jamais elle ne fera quoi que ce soit qui déplairait à Saikai, surtout sur l'éducation de leurs filles. Il n'y a que pour Lussya dont elle ne pouvait pas dire quoi que ce soit, c'était la fille de Lust et elle aura donc un rapport très tôt envers le sexe bien qu'elle ignorait à quel degré. Mais ce sera à Sya de gérer ce point-là de son éducation. Se retirant doucement des bras, elle souriait doucement à Mélinda, retournant doucement vers sa femme et Harmony.

« Sya, tu pourrais savoir où se trouve Samara pour que nous discutions à nouveau ? D'après Madame Mélinda, elle serait peut-être avec la déesse Sha ? »
« Laissez, je vais la chercher pour vous, rester avec vos enfants. Je peux y aller, Maîtresse ? »

Harmony était toujours prête à rendre service et sauf si la vampire avait plus urgent à lui confier, la semi-ange irait chercher la démone dans le palais dieu sait quelle raison, en tout cas, si elle pouvait aider, ça lui conviendrait parfaitement !

« Mélinda, viens avec moi. Je crois que notre petite vampire veut que sa maman soit aussi avec elle. »

Il manquait aussi Sha et Vanilla dans la demande de sa fille, mais Sya aimait partager des moments avec Mélinda comme celui-ci. Le bébé était encore trop petit pour commencer à donner des coups, mais sentir la vampire passer ses mains sur son ventre suffisait à la rendre heureuse. Tant que ce n'était pas sexuel, Saikai n'avait aucune raison d'intervenir. Et puis elle avait une de ses petites dans les bras, il ne pouvait pas y avoir de dérapage.

Les choses commençaient enfin à s’améliorer, un terrain d’entente commençait à être trouvé. C’était assez inespéré, vu la manière dont les choses avaient commencé. Allait-elle enfin réussir à convaincre Sya et sa petite famille aux oreilles pointues de venir s’installer à Mijak ? C’était en tout cas en bonne marche. Mélinda sourit même légèrement quand un ronronnement s’échappa du corps de Saikai. La verve de la vampire était aussi redoutable que son indéniable capital beauté, et la petite neko venait d’en faire l’expérience. Elle accepta donc de suivre son idée, ce qui impliquait d’en parler à Samara. Le mariage sous l’égide de Lust semblait être particulier, et Mélinda espérait que cela ne poserait pas de difficultés. Elle avait toutefois suffisamment expliqué à Sya les problèmes qu’il y aurait à avoir une famille nombreuse et démembrée, avec un morceau ici et un autre morceau là-bas. Ce n’était sûrement pas ce que Sya voulait, mais la jeune Ange était encore pleine d’angélisme et d’une certaine forme de naïveté... Une naïveté assez touchante, mais que Mélinda ne pouvait pas se permettre.

En tout cas, elle retenait les informations à propos d’Iinari, ce qui l’amena rapidement à poursuivre sa suggestion :

« Si ta sœur aime tant le sexe, mon harem pourrait lui convenir, tu sais... Il est grand, vaste, et elle pourrait s’adonner à tout type de fantasme, jusqu’à être rassasiée. Tu sais, c’est comme quand on a faim, une fois rassasiée, on est calme. Le sexe fonctionne par pulsions et par vagues de désir. »

Mélinda hésitait à souligner à Saikai que Sya aurait tout à fait pu la renseigner là-dessus. Même si Saikai était nécessairement au courant des activités extraconjugales de sa femme, et qu’un mariage auprès de Lust n’imposait pas la fidélité sexuelle, il aurait peut-être été malavisé de lui dire que Sya avait participé à moult orgies. En tout cas, Saikai proposa d’aller voir Samara, ce qui amena Harmony à se proposer spontanément, et à Sya de suggérer que Mélinda les accompagne. La vampire acquiesça doucement.

« Volontiers. Je pense que Saikai pourra veiller seule sur tes filles, non ? »

Autant ne pas les avoir face à Samara ! Non pas que la démone n’aimât pas les enfants, mais le sexe avait toujours tendance à rendre Samara plus attentive à ce qu’on lui demandait. Mélinda s’était souvent demandée si l’arbre généalogique de la démone n’incluait pas quelques succubes dans le lot. Mélinda sortit donc avec Sya, Harmony sur le devant, et en profita naturellement pour glisser sa main dans celle de Sya, joignant leurs doigts ensemble. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

Tandis qu’elles marchaient, Mélinda observait le décor. Le palais de Sha était immense, et assez impressionnant, avec une succession de couloirs, de jardins, de halls, d’escaliers, et de pièces assez grandes abritant d’énormes statues. Si certaines étaient à l’effigie de Sha, d’autres montraient des membres du culte, des figures légendaires du culte de la sorcellerie... La Déesse des Sorcières n’était pas connue pour être mégalomane, et avait construit ce vaste temple suite à son union avec une autre Déesse, Sanguilia, et pour permettre d’étendre le culte.

Un poids notable dans le palais était la recrudescence de chats. Régulièrement, Mélinda vit des chats se frotter à ses chevilles. Aussi terrible que soit Sha, il était de notoriété publique que la Déesse appréciait beaucoup les chats. Pour venir lui faire sa demande, Mélinda lui avait d’ailleurs offert une chatte. Ceux-ci n’étant pas castrés, ils pullulaient dans le château, et il était déconseillé de leur marcher sur la queue. Mélinda n’avait jamais trop compris le rapport entre les sorciers et les chats, mais elle savait que Samara avait aussi un chat. La démone lui avait expliqué qu’un chat était un compagnon utile pour un magicien, car il agissait comme une sorte d’éponge magique, même si elle n’avait pas spécialement compris.

Harmony les guida vers Samara, qui se trouvait dans la bibliothèque du palais. Une belle pièce avec de multiples étagères abritant de multiples grimoires et autres parchemins. Et, effectivement, le trio vit Samara, qui se tenait devant une étagère, amenant à elle des livres par la force de la télékinésie, les ouvrant pour les consulter. Elle s’interrompit en les voyant approcher, et leur sourit brièvement.

« Tiens donc, bonjour à vous, mes belles... La grossesse se passe bien, Sya ? »

La solution était donc que Samara fasse officiellement de Sya sa fille afin que le mariage prenne effet et qu'ainsi, elle et sa famille soit en sécurité ici, à Mijak ? Cela semblait simple même si elle ignorait l'avis de la démone à ce sujet ? Sya considérait la démone comme sa mère, nul doute à ce sujet, mais la démone en pensait autant ou cela n'était qu'un simple jeu pour elle ? Saikai venait donc proposer à sa femme d'aller la voir, mais la servante se proposa d'aller la chercher. Sya invita donc Mélinda à la rejoindre, mais l'engouement de la vampire lui fit comprendre que Sya voulait y aller aussi ? Elle n'allait pas la contredire même si la neko se demandait ce qui se passait ? Sya savait pourquoi elle voulait revoir Samara au moins ? Un quiproquo amusant, mais soit, Mélinda savait peut-être comment négocier avec Samara pour la caresser dans le sens du poil ?

Marchant dans le palais, la semi-ange venait ouvrir les portes de la bibliothèque pour leur ouvrir le passage. Étant la domestique privée de Mélinda, elle la suivait partout où ses déplacements le nécessitaient, sauf ordre contraire de sa part. Terre, temple de Sha, rendez-vous important, elle était toujours là pour retirer un poids sur ses épaules. Samara s'y trouvait bien, venant leur sourire, ce qui fit lâcher la main de Mélinda pendant que Sya se rapprochait en se blottissant dans les bras de sa mère.

« Hm, ça se passe bien, Maman, ta petite fille grandit bien. »

Oui, d'un certain point de vue, si Sya était/allait devenir sa vraie fille, Samara était la grand-mère de cette petite vampire angélique qui poussait dans son ventre doucement. La tête posée sur sa poitrine, elle restait simplement là à câliner sa mère, dans sa belle petite robe loli goth blanche, elle était charmante, comme toujours.

« Saikai aimerait que tu viennes la voir, Maman, je ne sais pas pourquoi par contre ? Peut-être pour qu'on passe plus de temps ensemble ? »

Un peu trop rapide dans son engouement sûrement ? Cela dit Sya aimait bien aller voir sa maman donc ça ne la dérangeait pas de venir la voir. Puis son ventre n'était pas encore assez gros pour la fatiguer alors marcher un peu n'était pas si épuisant pour le moment. Mélinda connaissant la raison, elle pourrait expliquer le pourquoi du comment de leur venue. Fidèle à son poste, Harmony restait auprès de Mélinda en souriant, c'était plutôt mignon de voir Sya si heureuse avec sa mère, sans la moindre allusion sexuelle pour le moment, ça rendait la chose attendrissante.

Il était assez difficile de cacher quelque chose à Samara. Mélinda était bien placée pour le savoir, et elle salua brièvement Samara, avant que Sya ne vienne se blottir dans les creux de ses bras. Samara l’embrassa doucement sur les lèvres, puis sourit quand la petite Ange indiqua que Saikai avait besoin de la voir.

« Oh, vraiment ? Tu n’as donc rien à me dire, ma belle ? »

Sya savait que Samara était une magicienne. Pouvait-elle lire dans les esprits ? Ou avait-elle rapidement compris ce qu’on lui demandait ? Sya n’osait sans doute pas demander à sa mère, tandis que la main de Samara continuait à caresser sa tête, glissant sur ses cheveux. Elle la grattait tendrement, sentant sa douce chevelure soyeuse. Mélinda se rapprocha alors, et décida de creuser l’abcès. Voir Sya devenir... Si timide avait quelque chose d’amusant ! La vampire souriait légèrement, en constatant combien Sya pouvait se montrer gênée à évoquer ce genre de choses. Mais, de son côté, Mélinda ne ressentait pas ce genre de doutes.

Elle se racla doucement la gorge, avant de parler :

« Nous aimerions te parler de rassemblement familial, Samara...
-  Oh, rien que ça ? » ironisa la démone.

Samara sourit légèrement, et continua à câliner la jeune Ange. Sya semblait heureuse en étant lovée contre sa mère, et il faisait de moins en moins de doute, aux yeux de Mélinda, que Samara devait déjà être au courant de leur stratégie... Ou alors, elle feignait la surprise à merveille. Mais, après tout, au-delà de sa beauté exceptionnelle et de ses talents magiques, elle était avant tout une redoutable politicienne. Face à elle, difficile de s’imposer, ou de jouer au plus fin.

Mélinda n’y alla donc pas par quatre chemins, et poursuivit :

« Je pense qu’il n’est pas très sain pour Sya d’avoir une famille dispersée aux quatre vents de Terra...
-  Ah, ça, tu sais ce que j’en pense, ma chérie... » s’adressa la démone à Sya.

Leur discussion au Paradisio de Novac était encore en mémoire. C’était la seule fois que Samara avait vu Sya pleurer, car la démone lui avait reproché son oisiveté, et avait essayé de lui inculquer le sens des responsabilités, en lui expliquant qu’elle ne pouvait pas se contenter d’être une simple mère-porteuse. Difficile de dire si ce sermon avait porté ses fruits, mais il semblait en tout cas que Sya s’était mise à y réfléchir.

Mélinda exposa donc son idée, qui était que Samara reconnaisse Sya comme sa fille, ce qui permettrait de légitimer son mariage avec Saikai, et de pouvoir faire d’elles des citoyennes mijakiennes, ce qui leur offrirait une protection suffisante, et les empêcherait de devenir des esclaves.

« Je vois... »

Cette stratégie supposait toutefois que Samara accepte d’adopter Sya. Quelques secondes passèrent, avant que Samara ne reprenne :

« Je ne devrais pas te demander ça, Mélinda, et je t’en présente mes excuses à l’avance, mais... J’ai besoin de m’entretenir seule avec Sya. Pourrais-tu aller chercher Saikai, je te prie ? »

Faire de la vampire une simple messagère avait de quoi l’agacer, mais elle acquiesça, en se disant que, seule avec sa mère, la timidité de Sya s’atténuerait peut-être. Samara expliqua à Mélinda qu’elle se trouverait dans un proche salon avec Sya, puis s’y téléporta ensuite.

La démone s’installa sur un fauteuil, maintenant toujours Sya contre elle, et l’assit sur ses cuisses.

« Allons, ma belle, tu es gênée de me le demander ? Une Ange devenant la fille adoptive d’une démone, c’est vrai que ce n’est pas banal... Surtout que je me demande comment qualifier notre fille, du coup... C’est ta fille aussi, mais, techniquement, ce sera aussi ta petite-sœur... »

L’inceste était courant dans les clans mijakiens, et la fille de Samara et de Sya serait juridiquement considérée comme la sœur de Sya... Même si Sya était sa conceptrice biologique. Samara ne pouvait en effet pas être la grand-mère de sa propre fille. Elle embrassa alors Sya sur les lèvres.

« Nous pouvons formaliser cela, ma chérie, j’accepte de t’adopter... » déclara-t-elle finalement, mettant fin au suspens.

Toujours blotti dans les bras de sa mère, Sya savourait les câlins de la démone, elle savait que la situation n'allait pas se transformer en une grande orgie, pas si rapidement. D'autant plus qu'elle avait le bébé de Mélinda dans son ventre alors pas d'activité trop intense. Mais la démone n'était pas idiote et comprenait qu'il y avait une raison à cette venue. Tout comme le fait que Sya n'était pas totalement inconnue de la situation... Certes, c'était la vampire et Saikai qui avaient discuter de cela, mais Sya avait entendue en partie ce qui s'était dit. Bien qu'elle s'occupait de ses filles avec Harmony, elle a bien entendu quelques petits morceaux de conversation. Mais elle souriait en restant simplement contre sa mère. Mélinda venait expliquer cela un peu plus en détail, venant même ajouter un mauvais souvenir à Sya, celui de sa discussion avec la démone lors de leurs petites vacances. Elle qui avait songé à lui faire plaisir en portant un bébé, elle avait eut la désagréable surprise, non seulement de voir que sa surprise était su d'avance, mais qu'en plus Samara lui fasse la morale. Certes, la démone n'avait pas spécialement tort, mais Sya avait beaucoup d'amour à offrir, mais elle était assez immature aussi. Elle était une bonne mère, une bonne épouse, mais ce qui est politique, science, et ainsi de suite, elle s'en fichait. Elle gardait que le plus basique où tout irait bien dans son petit monde tout rose.

Mais au final, tout avait bien fini, Sya avait eut la surprise d'avoir un second bébé en même temps que le premier, faisant de Samara la mère de deux adorables semi-anges/démons, puis petit à petit, Sya avait tenté de voir comment rapprocher sa famille, avant même d'avoir cette discussion avec Mélinda. Laissant la vampire quitté la pièce avec sa domestique pour aller chercher Saikai – Harmony veilleras sur les trois bébés en attendant, sûrement avec Mélinda, ou non – la démone se téléporta avec son ange dans une pièce plus tranquille où elle pouvait se poser sur ses cuisses, toujours en étant contre elle.

« Mhh, je m'en fiche du nom que les gens leur donne, pour moi, je suis ta fille, et nos bébés sont nos bébés, pas mes petites sœurs. »

Sur le papier, oui, ce sera les petites sœurs de Sya, si Samara est sa mère, mais dans les faits, Sya a bien porté les deux petites dans son ventre, même si là encore dans les faits, aucun lien de sang n'est partagé avec la démone qui n'est pas sa mère biologique. Samara accepta donc de faire d'elle, légalement sa fille. Sya souriait, pas plus que ça, car pour elle, Samara était déjà sa maman, cela était utile afin de faire d'elles des Mijakienne et ainsi protéger sa femme et ses filles afin de ne pas risquer de devenir esclave. Reste encore à savoir où elles iront habiter ? Chez Samara ? Mélinda ? Une maison entre les deux ? Sya attendra sa femme pour en décider ensemble. Mais pour le moment, il fallait un minimum fêter cela. Sya restait Sya après tout.

« Mhhh, Maman ? Est-ce que je peux avoir un petit cadeau ? »

Se rapprochant d'elle, sa langue venait caresser ses lèvres. Si Sya avait bien un fétichisme, c'était bien celui de jouer avec la langue de sa partenaire. Le léchant ouvertement, suçant cet organe baveux, jouant avec, c'était son petit pêché mignon. À la fois mignon et vulgaire. Depuis qu'une prêtresse de la luxure venant d'Edoras lui avait appris cela, elle avait adoré. Un baiser particulier qui suffisait à la faire mouiller. Tant que Saikai n'était pas ici, elles pouvaient jouer ensemble, l'ange a promis à sa femme de ne pas la tromper sous ses yeux, en dehors de ça, elle pouvait jouer son rôle de prêtresse comme elle l'entendait.

« Et si tu veux, Maman chérie... tu peux même me cracher dans la bouche, haaaaaaaa... »

Quelle vulgarité de sa part... mais c'est aussi ce qui faisait son charme après tout. Ses bras enroulés autour de son cou, elle se laissait faire, les mains de la démone pouvaient aller ou bon leur semble sur son corps, elle ne voulait que la langue de la belle démone qu'elle était, pour le moment du moins...

« Et en étant plus proche de toi, Maman... On pourra peut-être offrir une petite sœur en plus pour Angie et Hellène ? Non » ?

Pour le moment, Elizabeth devait grandir, mais Sya ne perdait pas le nord ! Elle avait choisi le nom de ses filles avec Samara, prenant cette chance d'avoir deux fausses jumelles, pour leur donner des noms, plus ou moins en rapport avec leurs origines à toutes les deux. Angie, ça sonnait très « Ange », tandis qu'Hellène était un nom assez banal à l'oreille, et pourtant, à l'écrit, il suffit d'y rajouter un « L » pour lui donner un petit côté démoniaque... Enfer, Hell, le tour est joué.

De fait, Samara avait rapidement tendance à s’attacher à Sya. Joueuse, mutine, douce et perverse, elle avait bien des qualités, dont une propension naturelle à passer d’un extrême à l’autre. Il y avait « Sya l’Ange », une jeune femme douce et délicate, qui semblait aussi naïve et innocente qu’un bébé, et, de l’autre côté, il y avait également « Sya la mutine », l’Ange de Lust, une femme qui se soumettait volontairement à d’autres femmes, et qui avait une expérience sexuelle digne de tout le harem de Mélinda à elle seule ! Samara sourit quand Sya se blottit encore contre elle. Mélinda et Saikai avaient parlé ensemble de leur futur, un futur qui impliquait Sya, mais celle-ci ne semblait guère concernée. C’était vraiment à se demander qui, dans son couple avec Saikai, dirigeait les opérations ! Samara répondit donc à son baiser, frissonnant sur place, et, quand Sya lui demanda de lui cracher dans la bouche, Samara sourit encore. L’une de ses mains empoigna l’une des fesses de Sya, relevant cette dernière, rapprochant ses lèvres des siennes.

« Tu es vraiment incorrigible, ma belle… »

Incorrigible, tout simplement ! Samara sourit encore, et lui mordilla les lèvres, avant de lui dire de bien ouvrir la bouche, et concentra la salive le long de ses lèvres… C’était un geste assez disgracieux, fort peu élégant, mais la démone se devait bien de faire plaisir à sa fille. Car, avec le temps, ce qui était initialement un jeu sexuel avait fini par prendre une toute autre tournure. Sya et Samara avaient commencé à fonder une belle famille, car les enfants issus de relations angéliques et démoniaques étaient très forts. La possibilité d’avoir des Nephalem, et l’envie d’avoir des enfants, avait déjà conduit Samara à engrosser deux fois Sya, lui offrant deux enfants. Mine de rien, c’était progressivement un véritable cercle qui était en train de se constituer autour de Sya !

Samara lui cracha donc dans la bouche, concentrant entre ses lèvres une boule de salive, avant de la jeter dans la bouche de Sya, et accompagna cela d’un nouveau baiser. Sa petite Sya pouvait effectivement se montrer très perverse, ce qui était loin de déplaire à Samara, qui était également une démone redoutable.

« Hmmmm… Ma chérie, hmmm… »

Elle l’embrassa encore, blottissant son corps contre le sien, amenant ainsi Sya à enrouler ses jambes autour de sa taille, tandis que leur baiser s’éternisait. La main de Samara tira doucement sur la culotte de Sya, libérant l’accès, tandis que, entre ses cuisses, la fermeture de son corset s’ouvrit, jusqu’à libérer un beau membre durci qui tapa contre la robe de Sya, glissant sur le tissu, s’enroulant dessus d’une série de plis.

« Là, là… Il faut t’entretenir, ma belle, si tu veux encore nous donner un troisième enfant… »

Et Samara, tout en joignant le geste à la parole, glissa sa queue, et l’enfonça dans la chatte de Sya. Tout cela restait pour autant encore très doux, car la démone ne le baisait pas énergiquement contre une bibliothèque, mais continuait à la maintenir contre ses bras, à l’embrasser de nouveau, tout en laissant son membre s’enfoncer dans le corps de Sya, fusionnant à elle, comme les deux femmes en avaient tellement l’habitude…

De base, Sya était très câline, surtout avec Samara. Cette démone aux longues cornes enroulées, belles, dominatrice et autoritaire et pourtant parfois tellement douce avec elle. Un doux contraste comme avec Sya. Belle et mignonne et pourtant parfois, digne de la reine des salopes. Que voulez-vous, plusieurs décennies d’entraînement auprès de Lust, forcément qu'elle était douées ! Sur ses cuisses, elle aimait la câliner et surtout jouer avec sa langue, chaque baiser était un prétexte pour jouer avec sa langue. Pas de façon classique, vraiment en venant lui sucer ce membre baveux, le léchant, se fichant presque des lèvres de cette dernière, seule sa langue lui offrait un vrai organe délicieux et tentant. Mais voilà, elle ne crachait pas dans la soupe, Samara avait beaucoup à offrir et elle voulait tout. Sa bave aussi, non pas qu'elle en raffolait, mais elle aimait ça, plus pour le côté soumise et humiliant. Chacun son petit plaisir.

« C'est pas ma faute, Maman... Tu aimes quand ta fille est si mutine, hihihi ! »

Cette démone aux longues cornes enroulées, belles, dominatrice et autoritaire et pourtant parfois tellement douce avec elle. Pendant leurs baisers, la démone venait à se dandiner quelque peu pour libérer son beau mandrin qui ne tardait pas à venir taper à la porte d'entrée entre ses cuisses. Même si le sexe sera bel et bien là, Samara lui préconisa tout de même de se ménager un peu aussi, bien que pour le moment, il était impossible qu'elle ait son troisième bébé avec sa mère, la place était déjà pour Elizabeth et ce bébé demandait beaucoup d'attention.

« Moui, et puis laissons nos bébés grandir un peu, elles pourront elles aussi s'occuper de leur petite sœur comme ça. Profitons déjà de nos deux magnifiques petites filles. »

Elles n'avaient que quelques semaines pour le moment, mais ça restait deux magnifiques bébés que Sya pourrait contempler durant des heures, quitte à se priver de sexe. Il n'y a bien qu'en présence de sa progéniture que l'ange sait tirer un trait dessus et veiller sur ses enfants. La longue queue rouge de la démone se glissait doucement en elle, doucement et tendrement pendant qu'elle restait collée à elle en profitant de ses baisers.

« Hmmm, tu n'as pas vraiment pu profiter de ma grossesse la dernière fois... Mais là... Tu pourras me faire l'amour quand mon ventre sera bien rond, si tu veux... »

Lors de leurs vacances, sa grossesse n'avait duré qu'une nuit et forcément, le sort fut déclenché une fois assoupi, pas pendant l'acte donc ses deux petites ont grandi en elle en quelques heures, et même la démone n'a pu profiter de ce joli ventre. Samara ne sera pas la seule à le vouloir une fois que son ventre aura pris du volume, mais Sya savait tendre la main vers les autres. Le seul hic, c'est que forcément elle sera plus fatigué donc elle sera moins endurante et puis elle bougeras moins de sa chambre donc... il faudra faire ça sans que Saikai ou ses filles soient dans le coin. La neko se fichait bien que Sya partage son corps ainsi, mais pas devant elle, c'est une condition qu'elle respectait et qu'elle tenait.

Avoir des enfants ne dérangeait pas Samara. Après tout, elle avait besoin d’assurer sa progéniture, et elle disposait de suffisamment de place pour eux. Samara ne pensait pas qu’à elle-même, elle pensait aussi à l’avenir de son nom, à sa propre renommée. Avoir une lignée, un héritage... Une descendance. Et puis, des enfants croisés de Démons et d’Anges étaient sources d’individus très puissants. Sya était également une femme très fertile, qui pouvait accélérer à une vitesse très impressionnante sa grossesse. Avec le bébé de Mélinda, le processus allait être plus lent, mais serait tout de même très rapide. Une vitesse surnaturelle, le fruit d’une magie divine de haut niveau. Quant à Samara, il était évident que ses retrouvailles avec sa fille allaient prendre un tournant incestueux. Comment résister à une telle bouille d’amour ?

Le membre tendu de Samara s’enfonça donc dans les lèvres intimes de Sya, et la jeune Ange remua tout doucement sur elle, ondulant de haut en bas, sentant le sexe de sa Mère s’enfoncer en elle, forçant doucement le passage. La chose ne fut pas difficile, car Sya faisait régulièrement l’amour, et ses lèvres intimes se dilataient donc facilement. Samara soupira lentement, caressant les cheveux de Sya, et recommença à l’embrasser. Dans l’esprit pervers des deux femmes, ce qu’elles faisaient n’était rien de plus qu’un simple câlin, un câlin intime témoignant de leur amour mutuel.

« Aahh oui... Voir ton petit ventre grossir, sentir la vie perler en toi, hmmm... Cela me plairait, oui... »

Sya remuait encore, sans tenir compte du reste. Elles s’enfermaient dans leur bulle, dans un moment tendre et agréable, un moment où rien d’autre qu’elles ne comptait. L’Archimage gémit à nouveau, se pinçant les lèvres, et sourit encore. Sya baignait d’amour, elle portait le bébé de sa Maîtresse, un rêve de longue haleine pour Mélinda... Mais Sya n’était pas ici juste pour ça. Et il était naturel, chez Samara, de lui parler tout en lui faisant également tendrement l’amour.

« Que... Que voulais-tu me demander, Sya ? Hmmm... Je sens que tu n’es pas venue ici par simple manque affectif, hmmm... Bien sûr, je p-pourrais t’adopter, mais... Tu souhaites autre chose, n’est-ce pas ? Mélinda n’a pas parlé de rassemblement familial sans raison, non ? Avec une partie de ta famille sur un monde, et l’autre ici, à Terra, je conçois que tu cherches à faire des regroupements... »

Caelestis se situait en effet sur Tekworld, et un rapprochement entre les deux familles ne semblait possible que dans le sens mijakien. Il fallait que Sya vienne à Mijak, ce qui ne posait pas de difficultés en soi... Mais semblait devenir plus compliqué quand on évoquait sa famille celkhane.

Tout ce que Samara voulait entendre, c’est que sa chère fille souhaitait se rapprocher d’elle, et qu’elle avait besoin d’elle pour ça !