Aucun mot ne suffisait à résumer le plaisir qu’elle ressentait avec suffisamment de force. Se pinçant les lèvres, elle sentait sa poitrine lui faire également mal, ses tétons pointant contre son corset, soulevant un peu ce dernier. Ses joues étaient rouges, elle soupirait lentement, et sentit alors la femme retirer son gant. Ses doigts s’étaient rapprochés dangereusement de son intimité, et, au stade où Juliette en était, chaque caresse du vent sur sa moule faisait trembler son corps. Elle se pinça les lèvres et sentit ensuite la femme commencer à la pénétrer avec son doigt.
« Haaaaaa... »
Elle n’arrivait pas à parler, sa bouche étant toujours pleine, et Décatis passa ensuite au dessert, enfonçant alors deux doigts en elle. Juliette devait se contrôler, afin de réussir à bien ingérer ce que l’enchanteresse, sa Maîtresse, sa délicieuse et magnifique Maîtresse, lui faisait. Son corps vibrait, ses yeux s’écarquillaient, et le plaisir... Oh, ce plaisir, ce plaisir ! Elle s’y abandonnait, elle s’y perdait, sans comprendre comment un tel plaisir était possible. Ses doigts se serraient compulsivement, son regard se perdait au loin, et elle sentait comme de violents spasmes recouvrir l’intégralité de son corps, la traversant de haut en bas, l’atomisant sur place. C’était un plaisir névralgique, d’une toute autre ampleur. Un plaisir immense, jouissif, merveilleux, exquis... Tous les superlatifs possibles se mélangeaient dans la tête de la jeune femme.
Juliette finit ainsi par connaître son premier orgasme. Son corps éclata comme une partition, atteignant le point d’orgue final, l’ultime note, et elle se vida, sentant tout son être disparaître, fondant contre les doigts de Décatis. Elle avait l’impression de lui pisser dessus, mais, pourtant, ce n’était pas de l’urine... N’étant pas totalement ignare, elle savait de quoi il s’agissait, et elle poussa de longs gémissements en jouissant.
« HHHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUNNN-HMMMMMMMMMMMMMMMMMMM !! »
Elle soupira encore, et rouvrit les yeux, la respiration lourde et précipitée. Plutôt que de lui répondre, de la rassurer, sa Maîtresse partit alors, et Juliette soupira, restant suspendue au lit. Elle venait de jouir. De jouir ! La jouissance... L’orgasme... Elle en était donc capable ? Elle pouvait donc réellement jouir, elle aussi ? Juliette en était sincèrement perturbée... Mais c’était un trouble positif. Elle observa ses jambes, soupirant, clignant des yeux. Son corps était encore en feu, et elle sentait la caresse du vent sur son sexe, caressant sa vulve, la faisant soupirer et gémir. Elle se mordilla les lèvres, regardant autour d’elle.
*Ohlàlà, c’est si bon...*
Elle savait que sa Maîtresse allait revenir, et… Sa Maîtresse. Quelle chance ! Elle avait une Maîtresse ! N’importe quel membre de sa famille en aurait été horrifié, mais, dans cet état de plaisir, Juliette ne pouvait pas se mentir à elle-même : elle adorait ça. Le plaisir qu’elle avait ressenti était immense. Elle serra les doigts, et commença à remuer un peu les pieds. Elle éprouva la résistance des sangles, et, avec un sourire amusé, s’amusa à tirer sur les sangles, juste pour sentir ses bras immobilisés. C’était... C’était exquis ! Le pire, c’est qu’elle ne pouvait pas expliquer en quoi, mais elle adorait tout simplement cette sensation... Être captive, immobilisée, retenue. C’était le paradoxe de la prisonnière. Sa liberté était restreinte, sa liberté de déplacement, et, pourtant, loin de se sentir agacée, ou repoussée, le plaisir qu’elle éprouvait était immense. Sans s’en rendre compte, Juliette était en train d’expérimenter les joies du bondage, dont le plaisir de cette technique résultait tout particulièrement autour du fait d’être immobilisée dans des positions inconfortables, afin que plaisir et douleur fusionnent Le sexe n’était rien d’autre qu’une fusion de sentiments paradoxaux et contradictoires, et le bondage était l’une des manières les plus parfaites de manifester ces oppositions
Maîtresse Cryptinna revint alors, et Juliette rougit Elle la vit se déplacer, et s’asseoir face à elle Juliette ne voyait rien d’autre que son nombril, mais elle la sentait, devant elle, observant son intimité... La cyprine de Juliette glissait le long de son sexe sur ses cuisses, tombant le long de son dos, attirée par la gravité. Sa Maîtresse mangeait... Et lui donna alors des ordres. Juliette hocha la tête en clignant des yeux, et répondit assez rapidement :
« Je veux être votre esclave, Maîtresse... Je veux que vous m’appreniez les joies du sexe, les joies de la soumission, et je veux aussi être votre élève. Faites de moi votre chose, Maîtresse... »
La relation dominante/dominée était compliquée... Mais, pour le coup, Juliette avait le sentiment que quelqu’un tenait vraiment à elle. En ce moment, elle tenait alors plus à sa relation avec sa Maîtresse qu’à sa propre famille ! Un grand sourire orna ainsi ses lèvres, et elle poursuivit, pleine de bonheur, les yeux fiévreux :
« J’aime tant être votre esclave, Maîtresse... C’est si plaisant... »