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Re: La nuit, synonyme d'ennuis. [PV SpiderWitch]

Posté : 04 déc. 2025 17:17
par Rini Koken
- Morgane !

Mais le temps que Rini émette ce cri, la SpiderWitch avait déjà fait le nécessaire, esquivant l'attaque plongeante grâce à l'appui non négligeable de sa cape autonome. Elle n'eut guère besoin de son accessoire pour donner la réplique à son assaillant brumeux qui, emporté dans son élan, disparut contre un mur de la pièce. Fin démoniaque insolite que la jeune femme-araignée s'était empressée d'analyser avec un calme typique de chez elle.
Sa mise en garde n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde, et moins encore dans l'œil d'une aveugle.

- Sommes-nous encore au lycée ?

Leur environnement paraissait grandement dénaturé. Le mobilier était le même, certes, mais les dimensions semblaient... fluctuer ? Comme si un bug - ou un virus ? - s'était glissé dans le tissu de la réalité. La première année pouvait très difficilement ignorer cette illusion qu'elle qualifierait de radicale. En l'absence d'adversaire, elle regarda sa partenaire - d'infortune, encore une fois ! - s'approcher de la porte et jeter un œil de l'autre côté.

- La porte était pourtant fermée à clé, il y a de ça quelques minutes, lui fit-elle remarquer.

Ce que lui décrivait la SpiderWitch défiait la logique. Entre les dimensions qui changeaient et la visibilité limitée... comment était-ce seulement possible ?
Il devait faire jour, à cette heure avancée de la matinée !

- Super, soupira la lycéenne. Désormais, ce n'est plus d'une simple pièce que l'on doit s'échapper mais carrément d'un bâtiment entier !

Que diable s'était-il passé ?
Rini n'avait pas de réponse, mais elle se doutait bien que Cruella avait une part de responsabilité dans cette histoire. Elle ignorait comment, ou même pourquoi. Toutefois, son instinct lui soufflait que cette étudiante, désagréable et hautaine, n'y était pas pour rien.
Et puis d'ailleurs, était-elle vraiment humaine ?
En tant que métahumaine, Rini était tout à fait en droit de se poser cette question. Alors avec en prime la présence de la SpiderWitch à ses côtés...
La première année secoua la tête. Elle devait recentrer ses pensées sur l'instant présent, et sur un objectif qu'elles étaient capables d'atteindre.
D'après l'analyse de l'éclaireuse costumée, le couloir, silencieux, n'abritait aucune engeance maléfique.

- Mettez-nous en route, répondit Rini. De toute façon, cette pièce n'est pas sûre. Qui sait quand cette étrange brume refera des siennes ?

L'obscurité était devenue leur ennemie. Elles allaient devoir s'en méfier.
Sur ses gardes, Rini dépassa le seuil du bureau du professeur de sport et commença à avancer dans le couloir. La SpiderWitch la suivit. Elles passèrent devant plusieurs portes derrière lesquelles ne filtrait aucun bruit. L'habituée essaya d'en ouvrir une ; celle-ci refusa de coulisser. Elle tenta sa chance avec une autre. Derrière cette porte se dressait un mur. Celui du fond. Comme si la profondeur de la pièce avait été réduite à zéro.

- On nage en plein délire...

De moins en moins rassurée, Rini prolongea ses essais avec une troisième tentative. La porte s'ouvrit... sur un vide sans fond. Heureusement qu'elle n'avait pas avancé un pied devant l'autre, car le sol avait été fracturé.

- C'est incompréhensible... Whow !

Frôlée par un débris tourbillonnant sorti tout droit des ténèbres infinies, elle avait reculé la tête par réflexe. Le morceau poursuivit sa trajectoire courbe à travers l'obscurité. Rini en vit d'autres, plus petits, virevolter dans son sillage et s'éclipser de la même manière.
Elle fit un pas en retrait et ferma la porte.

- Figure-toi que je commence doucement à me demander s'il existe encore un dehors.

Elle s'adossa au mur pour réfléchir.
A quoi ? Elle n'en savait rien... du moins, jusqu'à ce que lui vint un idée !
Ses yeux couleur noisette retrouvèrent le visage de la SpiderWitch.

- Peux-tu essayer de contacter les araignées ? Tu m'as bien fait comprendre, tout à l'heure, que tu en possèdes la capacité.

Ainsi espérait-elle être fixée sur leur situation, sur... l'ampleur de leur isolement. Car en cas d'absence de réceptivité, cela signifierait ce que redoutait la lycéenne. Une improbabilité de plus en plus plausible après tout ce qu'elle avait vu en à peine quelques troublantes minutes.