The Multiversity

La Reine ne tarda pas à recevoir sa juste récompense quand ses deux amants, après avoir légèrement accéléré les mouvements de leurs bassins, leurs verges se chamaillant malgré la séparation entre les canaux qu’ils occupaient respectivement, l’ensemencèrent généreusement en alternance.

Serenos agrippa doucement la nuque d’Elena, puis glissa ses doigts dans ses cheveux courts, puis il l’attira plus près pour s’emparer de sa bouche encore une fois, son membre pulsant toujours dans ses coins les plus retranchés, alors que le serviteur Meisaen nichait son visage contre l’épaule de la Reine et se pressait presque affectueusement contre son dos, profitant de l’extase de ses sens en ébullition et de la soudaine clarté d’esprit post-orgasmique.

Le Roi leur accorda ce petit moment de répit, gardant simplement la jeune Reine contre son buste, et Dräenyss s’extirpa doucement du fondement royal avec un gémissement de plaisir, avant de se laisser flotter dans l’eau chaude et se diriger vers le banc sur lequel le Roi était assis, histoire de profiter des vagues chimiques qui se propageaient en lui.

Après un moment, la salle de bain du Roi se vida doucement des serviteurs, incluant le second amant de la Reine, qui osa tout de même un dernier baiser sur la joue et un clin d’œil avant de sortir de l’eau, non sans se pencher de façon légèrement exagérée par-dessus le rebord pour laisser à la Reine le doux souvenir de ses fesses dorées. Serenos eut presque le réflexe d’y mettre une claque pour le pousser à plus d’empressement, mais malgré leurs échanges lubriques, il ne faisait pas bonne image du Roi de mettre la main sur les employés de maison.

Serenos souleva doucement Elena, et la fit assoir sur le rebord du bain. Une pile de linges propres avaient été posé par les serviteurs, donc il s’empara d’un et le passa doucement autour de ses épaules, puis en saisit un autre pour le poser sur les cheveux bruns de la Reine et doucement lui tapoter les cheveux.

– Tu as vécu beaucoup de choses pendant mon absence, dit le souverain pour mettre fin au silence. Et je regrette de ne pas avoir pu t’en épargner. Ceux qui se tapissent dans l’ombre, les conspirateurs, et leurs sbires.

Il replaça une des mèches sombres de la Reine de Lumen derrière son oreille. Leurs yeux bleus se croisèrent de nouveau, et le Roi sentit encore cette impression que quelque chose se cachait dans le regard d’Elena. Pas nécessairement un secret, mais quelque chose qu’il aurait peut-être remarqué en d’autres circonstances. Cette impression l’agaçait, mais il l’étouffa, comme chaque fois que quelque chose le narguait mais qui n’avait aucune incidence pour lui.

– Es-tu toujours en danger, Elena ?

La question, venant d’un homme qu’elle avait à peine connu et qui lui avait bondi dessus à l’instant de ses premières avances, pouvait être malvenue. S’il y avait un danger pour elle, c’était peut-être lui, tout simplement. Mais la question avait un sens plus profond ; il voulait savoir si les menaces qui pesaient sur la petite princesse, qui avaient justifié qu’elle soit envoyée sur les Îles Mélisi pour sa sécurité, existaient toujours, ou pis encore, si elles avaient été remplacées par d’autres, encore plus dangereuses et sournoises.

Et en même temps… qu’y ferait-il, si elle répondait par la positive ?

La laissant parler, le Roi prit la serviette qu’elle tenait entre les mains et, doucement, la passa autour de son buste, tout en l’écoutant. Dans les yeux de la Reine, il vit ses sombres pensées, ses préoccupations, et il n’y eut nul besoin de sonder son esprit pour savoir qu’elle était fort loin de la princesse isolée et ignorante que se plaisaient à décrire les rumeurs. Elle lui parla de ce ‘dieu’, de nouveau, puis des révoltes, de la nourriture, et pis encore, l’état de sa capitale ; tous laissait à croire que Lumen risquait à tout moment de se briser.

Et il eut quelque regret ; s’il avait été plus prévenant, s’il n’avait pas regagné Meisa, peut-être qu’il aurait pu… non. Rien ne sert de s’accabler de remords ; Lumen et Mijak se tiraient dans les mollets depuis des années, ce n’était pas un étranger qui allait leur montrer la voie vers la paix et qui allait empêcher ceux qui oeuvraient dans l’ombre de faire leurs sombres desseins. S’il était resté, tout simplement, Elena aurait surement couru d’autres dangers.

Il l’attira doucement vers lui et posa un doux baiser sur les lèvres humides et douces d’Elena.

– Si tu me le demandes sérieusement, Elena, peut-être tous ces domaines, et plus encore.

Peut-être à la surprise de la Reine, compte tenu de leurs rapports récents, mais cette déclaration n’était pas une allusion lubrique ou une tentative de séduction.

Oh, certes, il pourrait parler de l’Impératif Royal, qui est de donner au trône un héritier, voire plusieurs pour conserver la dynastie et le statu quo en place, mais si quelqu’un devait contribuer à la conception du futur souverain ou souveraine de toute la nation Lumenne, ce rôle revenait à la personne qui, non content de s’accaparer le cœur et l’esprit de la noble Reine, serait également capable de consacrer chaque pensée et chaque instant à sa protection.

– Bientôt, l’Ayshanra reprendra sa place dans le fonctionnement du monde. Notre magie, notre culture, nos peuples… ils se déverseront et se mêleront avec le continent, comme ils l’ont fait, sûrement, il y a des millénaires. Et lorsque cela se produira, Serenos de Meisa deviendra la première préoccupation de tous ceux qui veulent du mal à la fille de Nöly, et bien vite, ceux qui ont connu ta mère, et qui m’ont connu, moi, se souviendront de mon existence, et de ce qu’elle signifie.

Il prit doucement les mains de la jeune princesse-devenue-reine, puis lentement mis un genou en terre, et posa un baiser dans la paume de chacune, puis les enveloppa des siennes.

– Ce que je peux faire à titre de Roi, je ne peux te garantir rien. La politique, c’est la politique, et Meisa a sa voie à suivre. Cependant, ce que Serenos l’homme, Serenos le sorcier, Serenos le tueur, qui a aimé Nöly et Liam Ivory comme un ami seul peut vraiment en aimer d’autres, oui, ce que lui peut t’offrir, je te l’accorde, avec la même dévotion que je l’eusse accordé à tes parents.

Il leva les yeux vers elle. Même à genoux, elle ne lui semblait pas bien grande. Mais si ses histoires étaient vraies –et il avait décidé de la croire– alors il y avait beaucoup plus chez cette jeune demoiselle que ce qu’elle laissait voir par ses manières.

Et il attendit sa réponse.