“Devenir un Prince Infernal ...”
Losgar demeura un instant immobile, la vapeur chaude du bassin caressant sa peau cendrée comme les mains d’un esprit ancien venu l’effleurer. Il avait fermé les yeux, non pour fuir le regard des succubes ou celui de Selean, mais pour écouter, pour méditer. Les mots d’Onyxian et ceux de sa puissante fille d’adoption s’étaient insinués en lui comme des aiguilles de désir, de politique et de destinée entremêlées. Chacune de leurs paroles résonnait avec le poids d’un futur qu’il avait trop longtemps refoulé dans le silence stellaire de son exil.
Et lentement, il commençait à comprendre le jeu des Dieux, des pactes, et sa place dans le canevas du destin. Une clarité rare commençait à l’innonder, comme si le stupre et la présence énivrante des démones avait débloqué un troisième oeil chez l’ex-prince.
Il rouvrit les paupières. Dans le miroir de l’eau, il vit son reflet : les lignes dorées de l’inmon pulsaient faiblement sur sa peau, réminiscence d’un pacte scellé entre les cuisses d’une matriarche et le cœur orgueilleux d’un prince en exil. Il posa une main sur son bas-ventre, là où son ancienne solitude était devenue le socle d’un avenir à naître. Le sperme qu’il avait semé dans Onyxian était la première pierre d’un monde nouveau. Mais ce monde, ce rêve de renaissance noxienne, ne pouvait exister sans domination. Sans pouvoir. Et dans ce palais charnel où la luxure était reine, où les soupirs étaient les hymnes de la politique et du désir, Losgar sentait déjà que sa couronne n’attendait qu’à être prise.
Il se tourna d’abord vers Selean, la toisant d’un œil brûlant.
« Si le sang de Nox coule en toi, alors tu comprendras ceci… Ce n’est pas la puissance seule qui fait d’un mâle un roi. C’est ce qu’il ose bâtir avec. »
Sa voix vibrait, rauque, profonde comme une tempête sous un ciel d’éclipse. Il tourna ensuite son regard vers Onyxian, qui l’écoutait, paisible, avec cet air moqueur qu’elle arborait toujours avant qu’une pièce ne tombe dans son jeu.
« Tu m’as lié par le sexe, Onyxian, mais moi je t’ai liée par ma semence. Ton ventre abrite désormais l’étendard d’un empire disparu. Et si Lust, ou Aphrodite, m’a confié la quête de retrouver Ishtar, ce n’est pas pour une simple réunion mystique… C’est pour nous offrir une clef. »
Il avança lentement, l’eau s’écartant autour de ses cuisses, et son sexe à demi-rigide se redressa comme s’il avait entendu l’appel d’un combat à venir, tel le glaive d’un dieu de la guerre. Les succubes se frottèrent lascivement à ses jambes, leurs mains griffues parcourant les lignes parfaites de ses muscles saillants, adoratrices déjà accros à la drogue qu’était leur nouveau maître.
« Une clef pour affronter Slaanesh. Une clef pour retrouver notre place dans le Warp… Et pour fonder un nouveau royaume, non plus perdu dans les étoiles, mais ancré dans les corps et les plaisirs. »
Il tourna la tête vers les succubes qui l’avaient adoré, leurs langues encore brillantes de sa semence, ainsi que celles qui s’étaient arrêtées dans leurs galipettes et jeux avec leurs partenaires, gravitant autour de la présence de l’époux de maîtresse Onyxian, celui qui avait réussi à dompter l’indocile.
« Car voici ce que je propose, Magoa… Je prendrai votre matriarche pour épouse. Je la comblerai jusqu’à ce que son ventre déborde d’héritiers. Et je ferai de chacune de vous l’arche vivante d’une nouvelle race, les Noxiens-Magoa. Plus forts, plus endurants. Assoiffés non seulement de luxure, mais de grandeur. »
Sa voix devint presque douce :
« Et quand j’aurai retrouvé Ishtar, quand nous aurons rassemblé les fragments du pouvoir de Lust, alors je prendrai ce titre. Celui que personne n’a osé me donner jusqu’ici… »
Il leva une main, et de ses doigts se déployèrent des flammes noires constellées d’étoiles, manifestation spontanée d’un pouvoir qu’il ne savait même pas encore nommer.
« Prince Infernal. »
Il y eut un murmure, une onde de choc de désir et de crainte mêlés, et dans ce frisson, Losgar agit.
Il se retourna, attrapa Selean par les hanches, et, sans douceur, la fit pivoter contre lui, la plaquant dos à son torse. Elle était grande, puissante, presque supérieure de taille… Mais il était Losgar. Et nul être n’était trop grand pour être soumis, comme il l’avait si bien prouvé. Sa main droite attrapa une de ses cornes, et de sa main gauche, il guida son sexe contre les lèvres humides de la demi-noxienne, déjà trempée d’excitation. Il la pénétra d’un coup sec et entier, arrachant un cri rauque à la succube à la peau d’ardoise. Son bassin claqua contre ses fesses dans un bruit de chair, et il commença aussitôt une cadence infernale.
« Tu voulais savoir si je suis digne d’un trône infernal, Selean ? Le voilà. » grogna-t-il entre deux coups de reins, tandis que ses bras puissants maintenaient sa proie comme un trophée de guerre. Son inmon réagit alors, devenu une arme qui s’adaptait à toute situation, le voilà qui prit une couleur plus sanglante et vive ... les couleurs de la Matriarche elle-même, dont l’essence avait imbibé la marque lors des ébats dans le donjon, renforçant ainsi les compétences sexuelles déjà impressionnantes du nouvel époux.Image
Autour de lui,
les succubes se rapprochèrent. Trois d’entre elles s’agenouillèrent devant lui, caressant sa verge qui coulissait avec force entre les lèvres de Selean. D’autres baisèrent ses cuisses, léchant la sueur et la force qu’il exsudait. Onyxian, elle, n’intervenait pas, mais ses yeux rouges brillaient de fierté, d’avidité, et peut-être d’amour.
Losgar pencha la tête contre l’épaule de Selean, et mordit sa nuque, marquant sa peau de cendres d’une morsure possessive. La jeune femme haletait, agrippant le bord du bassin, et ses seins massifs bondissaient à chaque coup de reins. Des tentacules de vapeur étoilée émanaient du dos de Losgar, s’enroulant autour d’autres succubes, les fouettant, les caressant, les pénétrant même, comme si le prince déchu était devenu un temple vivant de la Luxure et du Pouvoir réunis. L’inmon avait évolué, et après avoir usé des pouvoirs transmis par les prêtresses de Lust, c’était maintenant tout le vice et masochisme d’Onyxian qui se manifestait dans les pouvoirs de l’alien conquérant.
« Gémis. Crie. Hurle mon nom, Selean. Que tout le clan sache que le mâle est arrivé. Que les Enfers tremblent. »
Et dans le vacarme des corps, dans les gémissements des esclaves, dans la mélodie des ventres fécondés, Losgar Magoa écrivit un nouvel acte.
Un prince. Un époux. Un conquérant.
Et, bientôt… Plus.
**
*
L’air était devenu lourd et visqueux, comme si la corruption elle-même avait suinté du ciel, tombant en nappes impures sur la roche noire de la Corne Noire. Les troupes de Nurgle, épaisses, poisseuses, chargées de cloches, de pustules et de rires gras, formaient une marée hideuse au seuil de la forteresse. Mais ce n’était pas un siège organisé. Non, cela ressemblait davantage à une irruption impie, une profanation improvisée, comme si la matière-même de la réalité avait été lacérée pour les vomir ici.
Les Porteurs de Peste, ces abominations titubantes, s’approchaient en rangs déformés, armés de lames rouillées et de mouches charognardes. Mais les Noxiens ne cédèrent pas un pouce. Einar se jeta dans la mêlée avec une puissance digne des légendes. Son poing — nu, couvert uniquement du sang séché des précédentes batailles — s’abattit sur le torse d’un démon, qui explosa comme une outre putride, éclaboussant la roche d’un jus infect.
Phalène, plus rapide, plus tranchante dans ses mouvements, esquivait les assauts maladroits de ces créatures, brisait les nuques, éclatait les os sous ses coups secs. Leurs corps étaient des armes, et la gravité elle-même semblait se plier à leur rage. À leurs côtés, les sœurs d’Angewomon les soutenaient de leur lumière, frappant les pestiférés de rayons sacrés, purifiant l’air souillé.
Mais ce n’était qu’un prélude.
Le Putréfacteur descendit du ciel comme un cancer tombé des étoiles, éclatant dans une gerbe de vomissures et d’asticots. Son corps n’était qu’une immense cloche de chair, percée de cornes tordues, de gueules béantes, de boursouflures béantes qui pulsaient comme de la chair vivante. Il était grand comme un bâtiment, sa masse distordant le sol sous lui à chaque pas.
Et c’est là qu’il parla.
Sa voix était un souffle moisi, un râle de caveau, mais elle vibrait dans les tympans comme une vérité indicible.
« Vous croyez être des pions de la lumière… mais vous êtes les jouets de Tzeentch, des graines semées dans un passé déjà damné. »
Il se tourna, son œil unique clignotant dans une gerbe de pus.
« Pourquoi crois-tu, petite déesse, que vous êtes ici ? Le destin vous a placées dans les cendres d’un monde condamné… mais nul destin n’est écrit sans la main du Changement. Vous n’avez pas été envoyés pour sauver. Vous êtes les témoins... d’un échec. »
Le Putréfacteur s’avança, chacun de ses pas écrasant les pierres en charpie, et leva un bras qui s’ouvrit en corolle putréfiée, crachant un torrent d’asticots vers les hauteurs.
« Mais il existe une paix dans la pourriture… La fin des chaînes, la fin des desseins tordus de l’Architecte… Rejoins-nous, Guerrière. Laisse la fleur du Fangeux éclore en toi. »
Mais avant que ses paroles ne puissent dégénérer en incantation ou en révélation plus profonde, le ciel sembla soudain se fendre d’un éclat noir et incandescent.
Un fracas déchira l’air, semblable au rugissement d’un volcan. Une onde de choc éclata dans les nuages, et une silhouette jaillit d’un point brûlant, comme un météore de ténèbres. La foudre embrassa les crêtes de Nox, et les astres eux-mêmes parurent s’incliner.
Il était là.
Orlox.
Le Roi sans ailes. L’ancien. L’indompté.
Le dernier titan de l’ère originelle de Nox.
Il n’atterrit pas. Il s’abattit comme la colère d’un dieu offensé.
Les Porteurs de Peste hurlèrent, reculèrent, leurs corps éternellement gorgés de pus vibrant d’une peur qu’ils n’avaient jamais connue. Certains implosèrent sur place, incapables de contenir l’influx de pure autorité qui émanait de cet être.
Orlox n’avait besoin d’aucun ornement. Pas d’armure sacrée. Pas de couronne. Son corps seul — sculpté par des siècles de guerre et de survie, irradiant une énergie si dense qu’elle en déformait l’air — suffisait à imposer le silence.
Il marcha vers le Putréfacteur.
Ce dernier, pour la première fois, hésita. Ses bouches marmonnèrent des prières, ses chairs frémirent, une bile sombre suinta de ses pustules.
« Orlox... Non… Tu ne devrais pas... être là… Ce n’est pas ton heure… »
Mais le Roi n’avait que faire du temps.
Il était là maintenant.
Et cela suffisait.
Il ne répondit rien. Son poing — un bloc d’obsidienne vivante — s’enflamma brièvement, auréolé d’une lumière dorée venue des antiques secrets du Warp pur. Puis il frappa.
Un seul coup.
Un seul.
Et le Putréfacteur, champion béni du dieu de la décomposition, se disloqua. Littéralement. Sa chair éclata comme un fruit mûr. Sa colonne vertébrale devint vapeur. Ses malédictions moururent sur ses langues. Et son corps s’évanouit dans une bourrasque de brume empoisonnée.
La défaite fut si brutale, si absolue, que les quelques Porteurs encore debout se mirent à fondre, leurs os claquant comme des œufs vides.
Orlox se redressa. Son regard, vieux comme les guerres primordiales, balaya la scène. Il ne dit rien. Pas encore. Mais son apparition avait parlé pour lui.
Le Roi de Nox était là.