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Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 02 févr. 2025 12:24
par Korë Grémorya
La ville se trouvait déjà à une bonne distance de marche du couple quand un homme vint à leur rencontre. Le remplaçant du contact de Camille, en l'occurrence. Conformément à sa mission, il exprima son désir de la récupérer. Ce qui n'intéressait plus l'empoisonneur, qui lui souhaitait la garder à ses côtés.
Cette assurance... je le sens changé.
Le contact fut prompt à abandonner la partie, en échange de quoi Camille dut renoncer à la récompense promise. Bizarrement, il se montra très compréhensif avec eux. Au point de les escorter jusqu'à un portail de téléportation censé les emmener en lieu sûr, soit au pied d'un grand manoir édifié sur une colline. Autour de celle-ci s'étendait un terrain vierge et quelques portions de forêt. Un endroit isolé, loin des ruines de Sudo, de ses brigands et de ses monstruosités volantes.
De ses grands yeux rouge, Korë détaillait l'imposante maison.
Camille lui souhaita la bienvenue.
Impressionnant, pensa-t-elle. Je ne l'imaginais pas aussi bien loti.
Muette d'admiration, la bardesse le remercia d'un hochement de tête.
Comme hypnotisée, elle ne quitta point la façade du bâtiment des yeux avant de l'avoir intégré aux côtés de son amant.
Galant, Camille l'invita à prendre place sur un canapé installé tout près de l'âtre de la cheminée. En considérant sa blessure, elle ne se fit pas prier et se laissa tomber sur le moelleux avec un petit soupir de contentement.

- Merci, encore une fois, souffla-t-elle, plus détendue que jamais.

Elle se crispa légèrement en entendant quelqu'un cavaler dans les escaliers !
Ce quelqu'un, finalement, appartenait à l'entourage privilégié de Camille. Ce quelqu'un, en l'occurrence, ressemblait fortement à sa version miniature. Douce créature qui se dévoila dans le salon. A hauteur de son front, les sourcils de la Wyvérienne s'élevèrent doucement. Elle ne pipa point mot, se contentant d'observer l'heureuse progéniture de son sauveur. Camille lui demanda bien gentiment de retourner se coucher et, même si son corps nu fit à moitié écran à la vue de Korë, celle-ci eut un aperçu de la fierté que ressentait l'enfant pour son paternel.
Adorable.
Malgré cette émouvante image, la joie et la tristesse bataillaient dans le cœur de la bardesse.
Son délicat sourire n'en laissait pourtant rien deviner...
L'enfant, donc, avait grimpé les marches aussi vite qu'il les avait descendus. Retour au calme pour les deux amants. Korë ne bougea pas d'un cil. Camille, lui, disparut pour mieux revenir avec une élégante trousse de secours. Une valise en cuir contenant tout le nécessaire.
C'est un tantinet frustrant ; au rythme où vous les choses, je ne vais avoir de cesse de me sentir redevable auprès de lui.
La bardesse n'était pas douillette. Contrairement à ce que sa peau lisse laissait supposer, elle avait souvent mis sa vie en jeu et récolté de vilaines blessures. Le tout avait depuis longtemps cicatrisé ; il n'y en avait plus trace le long de son épiderme. Si bien que la morsure de zygote, elle, faisait tache...

- Je suis désolée de t'imposer ainsi mes soins, Camille...

Après tous les obstacles qu'ils avaient traversé ensemble, l'heure était finalement venue pour eux de se tutoyer.

- Mais je suis aussi heureuse qu'on ne m'ait pas écartée de toi.

Qu'ajouter de plus ? Elle avait déjà dit l'essentiel. Le remplaçant du contact s'était retiré depuis longtemps ; il n'y avait plus qu'eux dans cette pièce. Pensive, Korë tourna son regard mélancolique vers la cheminée.

- Je crois que je t'envie, soupira-t-elle avant de laisser un petit silence s'étirer entre eux, et de le regarder la réparer sans gémir une seule fois. J'aurais tant aimé concevoir un enfant aussi innocent et joyeux que le tien. Plutôt que de provoquer... l'apparition d'entités destructrices à chaque fois que je me laisse aller.

Une unique larme coula du coin de son œil droit. Détournant le regard de Camille pour le replonger dans les braises, la bardesse n'y prêta même pas attention.

- Chez moi, une légende raconte que les Wyvériennes Crépusculaires de mon acabit peuvent se voir miraculeusement débarrasser de leur malédiction de naissance en s'accouplant avec l'être élu de leur cœur.

Elle eut un sourire ironique.

- Je crains, hélas, que le mien est trop sensible pour parvenir à séparer le bon grain de l'ivraie...

Oui. Elle avait essayé à plus d'une occasion. Mais le bon ne lui était jamais apparu. Alors qu'elle l'avait cru.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 08 févr. 2025 17:28
par Camille Marquise
Camille ne dit rien durant le temps où il la soigna tout en gestes délicats. Il ne répondit à aucun des errements de la bardesse. C’était tout à fait normal qu’après tant de péripéties et de mésaventures, son esprit se relâche et se laisse aller. Elle était en sécurité très loin du machiavélique Elffryd. Fini la cage d’oiseau en or. Fini l’emprisonnement souterrain. Fini la bataille contre les créatures pseudo-angéliques. Elle était en sécurité, confortablement enfoncée dans un canapé et se réchauffant la peau près d’un feu de cheminée.

Et voilà qu’un contact froid contre sa joue la tira de sa mélancolie. Camille venait d’emprisonner son unique larme dans un tout petit flacon. Semblable à l’image qu’on se faisait d’un cristal ouvragé. Une sorte de petite anse sur le minuscule couvercle lui permit de passer une chaîne trop fine pour être autre chose qu’élégante.

« Désormais, c’est moi qui porterait ta tristesse au creux de mon torse. »

Une main contre la petite bouteille en cristal contenant l’unique larme, l’autre main vint se poser sur la joue de la bardesse.

« Si tel est ton désir, n’y renonce pas. Je ne suis pas en train de te dire que je serai le père de cet enfant de tes rêves. Mais je refuse de voir ces jolis traits affadis par la tristesse. Tout comme je refuse de te voir à nouveau écarter les cuisses pour pondre une nouvelle bête de destruction. Ces cuisses ne s’ouvriront que pour donner joie et amour, tu m’entends ? »

Camille ne savait pas ce qui lui prenait. Tant d’assurance le surprenait le premier ! Mais sa voix était posée. Calme. Plus lente que la normale. Plus grave également. Comme si cette tonalité était gage de sincérité et de poids pour un futur que personne, absolument personne ne pouvait contrôler ni prédire.

« Adam reviendra bientôt nous déranger. Je ne peux rien contre la curiosité enfantine. Et je ne compte pas le brider ou le briser ainsi. »

Il se releva et lui fit face. Il n’était pas grand. Il était menu. Pourtant, le jeu de lumières et d’ombres lui donnait une prestance qui ne durerait qu’un instant éphémère.

« Je peux te proposer un plaid et te laisser bercer par le crépitement du feu de cheminée. Je peux te proposer ma main et t’emmener dans une des chambres d’ami à l’étage. Il y fera plus froid un temps avant que la chaleur sous une épaisse couette te gagne. »

Il s’en alla chercher un présentoir non loin de la cheminée. Une bougie récupérée dans un tiroir en bois d’une luxueuse commode. Puis la mèche s’embrasa au contact du feu qui réchauffait les deux corps après tant d’épreuves.

« Je peux aussi te proposer de te réchauffer contre mon corps. »

S’il n’était pas question de couvrir le corps de la femme chamboulée de cire de bougie, l’objet n’avait pas été pris innocemment. C’était un chaleureux rappel de cette nuit où lui n’avait rien ressenti du tout. C’était à elle de choisir où dormir. Et si dormir elle voulait. Camille ne serait pas son nouveau Elffryd.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 10 févr. 2025 17:37
par Korë Grémorya
Aux yeux rouges de la Wyvérienne, troublante apparaissait la soudaine assurance de son amant. Elle crut de prime abord qu'il avait de nouveau consommé sa drogue pour se parer d'une résolution pareille, mais il n'en était rien ; en cet instant d'unité, Camille Marquise, en réponse à ses peurs et à son désespoir, lui ouvrait son cœur. Sur le moment, la bardesse en perdit ses mots. Elle demeura muette, ses mirettes plantées sur le visage de son sauveur qui lui donnait l'air d'être beaucoup plus grand qu'il ne l'était physiquement.
La mention de son fils en apparence humain, cela dit, lui permit de retrouver sa langue.

- La curiosité n'est pas un défaut. Surtout pas à cet âge-là, affirma-t-elle en jetant un regard du côté de la porte.

En bon gentleman, Camille lui proposait plusieurs alternatives. La première lui octroierait du repos et de la solitude là où la deuxième était un peu ambigüe. Quant à la troisième... Korë ne put s'empêcher d'observer la flamme dansante de la bougie qu'il avait allumée. Elle se revit alors étendue sur le flanc, au beau milieu de ce lit, avec lui, son compagnon de jeu insolite, penché sur sa peau blanche chauffée par la cire coulante. Cette image érotique la fit doucement sourire.
J'ai vraiment un cœur d'artichaut.
Elle ne voyait pas l'intérêt de lutter contre ses désirs. Pas si c'était pour se morfondre près du feu, en pensant à son dernier partenaire qu'il lui avait donné un autre monstre pour descendance.
Korë se leva gracieusement et le prit par la main.

- Le feu de l'âtre est bien tentant mais... il fait pâle figure en comparaison du tien.

Encore ce doux sourire de rêveuse toute éveillée.

- Je promets de ne pas faire de bruit, ajouta-t-elle. Afin de ne pas déranger le sommeil de Adam.

Cela restait à l'hôte de valider sa décision.
Elle entrelaça ses doigts avec les siens.

- Je ne tiens pas à trop m'imposer non plus dans ta vie.

Cette fois-ci, sans trop le vouloir, elle lui décocha un sourire peiné.

- A vrai dire, j'estime t'avoir suffisamment sollicité comme ça. Et je suis quelque peu embarrassée à l'idée de...

Ne trouvant pas la force de terminer sa phrase, elle baissa les yeux sur ses pieds nus.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 10 févr. 2025 20:47
par Camille Marquise
Si l’assurance avait étreinte Camille d’une façon qui les avait surpris tous les deux, il n’était pas certain que cette soirée se termine dans une autre sorte d’étreinte. Korë lui envoyait des signaux qu’il jugeait contradictoires. Un instant elle parlait de partager leur chaleur corporelle. L’instant suivant, elle semblait vouloir partir et caler du pied tous ses problèmes dans son bagage. Loin de lui.

Sa main avait voulu caresser sa joue. Mais il avait préféré se retenir de peur d’une mauvaise interprétation de ses mots mais aussi de l’absence de certains. Une phrase en point de suspension était toujours un mystère semblable à un jeu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

« Viens. »

Un mot lâché comme un soupir.

Puis il se sentit idiot. Ce geste d’emprisonner une unique larme dans un contenant semblable à un objet de richesse. Cette petite bouteille de cristal lui paraissait maintenant bien froide contre sa peau nue.

L’abandonnant un temps seulement, il s’en alla quelques mètres plus loin pour ouvrir un vieux mobilier duquel il sortit deux couvertures chaudes. Il en posa une sur ce qui lui paraissait maintenant de « frêles » épaules. Et il ne lui laissa pas le choix de se couvrir d’un autre type de chaleur. Une fois assuré qu’elle tiendrait le vêtement chaud, il fit la même chose sur ses propres épaules.

« Tu me suis ? »

Seulement éclairé de la bougie qu’il tenait dans sa main, Camille précéda Korë et la guida d’abord dans les marches pour accéder à l’étage. Il se sentait soudainement froid à agir de la sorte. Eux qui avaient partagés tant d’épreuves. Et tant de moments si haut en émotions et intensités. Mais il trouvait que c’était mieux ainsi. Enfin… pas « mieux ». Mais la situation semblait lui dicter cette voie d’agir.

*Il y aura du temps à ne plus savoir quoi en faire demain. *

Sa tête se tourna derrière pour voir si elle suivait. Et aussi… peut-être parce que c’était la dernière fois qu’il la voyait ?

*J’espère qu’elle ne fuira pas dans la nuit. Elle n’a pas à porter toute seule autant de responsabilités. Mais… j’en ai déjà beaucoup dit. Je ne peux pas et je ne veux pas la forcer. Je ne suis pas ce genre d’homme. Je ne suis pas… Elffryd. *

A l’étage, la faible flamme ne permit pas à la bardesse de faire une « visite guidée » du manoir Elrunalan. La quasi absence de luminosité et la chape de fatigue ne seraient en rien de bonds conseillers pour apprécier les détails et la vision d’ensemble. Donc Camille poursuivit en silence, en faisant attention à ce que son invitée la suive toutefois, puis ouvrit une chambre.

Il y avait un grand lit surmonté d’une couette chaude. C’était un lit à baldaquin. Et en cette heure sombre, si détail coquin il y avait, il ne frappait pas les mirettes.

« Dans ce meuble, tu trouveras de quoi te vêtir si tu en as le besoin. Je… je te laisse fouiller. Ce sera surement taillée grand. Ma première femelle est plus grande que toi. »

*Première ?! Parce que je veux qu’elle soit ma seconde ?! Pff… Mais quel idiot. *

Camille alla s’habiller avant de s’endormir. Lui aussi fatigué, il ne réalisa pas de l’incongruité de la chose. Il s’était accessoirisé plutôt qu’habillé. De longs gants opéras et une paire de collants noire aussi.

Puis il se glissa sous la chaude couette, lui présentant son dos pour ne pas l’importuner de son corps et de ses expressions du visage. Il n’osa même pas lui souhaiter « bonne nuit », de peur que cela clôt toute possibilité. Peut-être qu’elle avait besoin d’autre chose avant de tomber dans le sommeil du juste ? Même de cela, Camille ne voulait pas s’imposer. Sa belle assurance s’en était très vite allée.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 11 févr. 2025 19:52
par Korë Grémorya
Son soudain silence avait eu un impact. Korë le sentit dans l'air, d'abord, puis à travers la décision si brève mais tout aussi soudaine de son amant qui lui avait demandé de la suivre. La Wyvérienne avait obéi sans rien ajouter de plus. Elle le laissa lui couvrir les épaules d'une couverture chaude. Elle était redevenue si peu émotive, tout à coup...
Piégée dans ses pensées, elle hocha la tête, lui emboitant le pas dans les escaliers. Le bois ne grinça guère sous ses pieds mais cette absence de bruit n'était pas dû qu'à son gabarit léger. Avant elle, le fils de Camille, un vrai poids plume, avait produit à lui seul un boucan d'enfer. La raison se traduisait par autre chose, donc ; la Wyvérienne était investie d'un pouvoir inhérent à l'une de ses anciennes pontes. Pour avoir engendré une dangerosité nocturne en compagnie d'un Drow, Korë avait hérité de sa faculté à passer incognito, à se fondre dans le décor sans qu'on ne puisse la détecter par le son.
J'ai l'impression d'avoir déjà tout gâché, songea-t-elle, ses yeux rouges cillant à peine dans la pénombre.
Pourtant, elle ne chercha pas à fuir. Camille eut sans doute un peu de mal à la distinguer mais la bardesse le suivait toujours sans que la distance entre eux ne varie d'un iota. Le propriétaire du manoir tourna la poignée d'une porte que la bougie éclairait à peine. Malgré son regard perçant, la Wyvérienne dut pénétrer à l'intérieur de la chambre pour apercevoir le grand lit à baldaquin qui y trônait.

- Oh...

Ce fut la seule exclamation. Elle battit des cils une unique fois avant de regarder le meuble dont lui parlait Camille. Nullement gênée par la formulation de sa dernière phrase, Korë secoua la tête.
"Première femelle", "plus grand qu'elle"... Tout cela était vrai - un point c'est tout.

- Je n'en aurai pas besoin, merci.

Lui s'était couvert... en partie. Ses bras et ses jambes seuls comptaient du tissu sombre.
La bardesse le regarda s'installer dans le lit. Ou plutôt dans son coin où il avait choisi de se ranger. Elle demeura immobile un petit moment, juste à côté de la tête de lit. Ses yeux rouges fixaient la forme de son corps dont les minces contours se dessinaient vaguement à travers la couverture épaisse.
Dois-je le laisser en paix pour cette nuit ?
Son apathie menaçait de lui fournir une réponse qu'elle n'était pas prête d'accepter.
Expirant fort par le nez, Korë se glissa à son tour sous la couverture après avoir laissé tomber celle qui lui agrémentait les épaules. Finalement, elle renonça à toute forme d'hésitation en pressant son enveloppe chaude tout contre le dos de son sauveur. Il dut sentir ses cuisses - débarrassées du métal tiède - sous les siennes ainsi que ses modestes renflements mammaires à hauteur de ses omoplates. Si la belle ne pointait pas, elle n'en demeurait pas moins attirée par la perspective de poursuivre ce qu'ils avaient entamé dans le repaire de Vittorio. Dans l'espoir de rallumer la flamme, Korë effleura sa hanche du bout de ses doigts fins.
Dans le même temps, elle vint lui susurrer à l'oreille.

- Je n'ai toujours pas sommeil.

Sa main s'aventura plus bas encore s'insinuant, tout en délicatesse, entre les jambes de son amant.

- Je ne le trouverai pas avant de t'avoir remercié, poursuivit-elle en prenant sa virilité entre ses doigts.

Dans son dos, la bardesse sourit chaleureusement. Elle n'eut pas besoin de se forcer comme lors de certaines de ses prestations passées.

- J'ai été stupide, tout à l'heure...

Elle le masturba. Un geste mécanique en apparence, certes, mais qui n'était pourtant pas dépourvu d'émotion.

- J'aurai dû le dire plus tôt mais... j'espère qu'il n'est pas trop tard ?

De ses petits baisers ciblés, Korë lui gâtait le derrière de l'oreille, le cou et le trapèze. Sa voix, sans qu'elle ne s'en rendisse compte, prit du pouvoir, poussant le désir de charnel de son amant à croître tout comme le champignon de chair planté entre ses cuisses.

- J'ai besoin de toi, Camille. Mais j'ai... simplement peur de trop m'attacher à toi.

Beaucoup des prédécesseurs de son sauveur, après avoir copulé avec elle et généré un monstre à travers sa matrice, avaient connu la mort. Ses craintes étaient justifiées par ces quelques expériences. Tandis qu'elle cherchait à s'expliquer, elle ne cessa pas de lui octroyer du plaisir.

- Sauras-tu effacer ce sentiment de ma mémoire ?

Malgré ses échecs, la Wyvérienne avait envie d'essayer.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 14 févr. 2025 11:42
par Camille Marquise
Il avait tressailli quand il avait senti son corps se coller au sien. C’était idiot et il s’admonesta tout seul. Il l’avait invité à partager le même lit. Et pourtant, il avait été surpris. Lui qui avait donné une telle impression de grandeur au rez-de-chaussée, aidé par la lumière vacillante du feu de cheminée : ici sous la couette, recroquevillé partiellement sur lui-même, il se sentait davantage comme un petit gourmand dans le filet d’une femme adulte qui lui susurrait à l’oreille et laissait ses doigts glisser sur sa peau nue. Pourquoi avait-il dû s’habiller des accessoires du premier jour avec sa femelle-monstre ?! Il mélangeait tout !...

Elle lui parlait tout en ayant la main autour de son sexe mou. Camille était complètement perdu. Il n’était plus capable de savoir ce qu’elle voulait. Elle était si indécisive. Passant d’une émotion à son contraire. Il avait cru qu’elle allait s’enfuir sans rien dire dans la nuit. Maintenant, elle semblait vouloir le capturer.

*Non… Elle-… qu’est-ce qu’il m’arrive ? *

Les mots magiques interagissaient avec son cerveau. L’éteignant. Amenant sur scène ses désirs primitifs.

*Elle est perdue. Probablement blessée plus d’une fois par la vie et les salauds qui abusent des gens bons. Elle a peur que je la blesse. A nouveau. *

Sa main se resserra autour de son nouveau collier. La larme symbolique à l’intérieur semblait lui crier de ce souvenir de la promesse qu’il lui avait faite. Mais son cerveau n’avait pas encore abandonné la partie tandis que la main douce parvenait à tendre et allonger son sexe.

Les souvenirs revinrent et s’enchaînèrent. La cire chaude coulant contre son corps. L’armure de fer magique, intermédiaire de l’amour surréaliste qu’il lui vouait. Qui armurait son sexe de fer et de joyaux de couleurs ?

Camille bougea alors. Non pour quitter les bras mais pour se retourner et lui faire face. Son conscient savait qu’il allait parler. Mais il ne le put plus. Ses yeux grenats le prirent de court. Eux et l’expression sur son visage. Elle n’était plus cette femme qui avait fait corps avec les ténèbres dans le couloir. Ca ne dura qu’un instant mais Camille le vit : l’appel à l’aide désespéré !
Et ce fut le retour au contrôle des émotions de la bardesse qui soufflai sur les braises de son sexe maintenant en érection. Sa main se posa sur le côté de son visage. Son pouce caressant au niveau de sa pommette tandis que le reste des doigts poussa pour donner le signal de rapprocher ses lèvres des siennes.

« Je ne suis pas un magicien. »

Sa voix avait baissé dans un registre plus grave, plus langoureux.

« Contrairement à toi. »

Savait-il ? Non. Son inconscient était au courant de l’altération de son esprit et de son corps. Mais le conscient de Camille faisait uniquement référence à l’acier magique magnifié de joyaux que des pilleurs chercheraient à extraire dans le sang.

« Mais je suis présent. Mes intentions sont pures. Enfin… »

Il lui sourit malicieusement alors que leurs corps changeaient de position. Elle allongée et lui au-dessus.

« Nous allons faire l’amour. Et tu pourras le sommeil. Il n’y a que ça qui importe en plein milieu de cette nuit. Nous réfléchirons au petit matin, pas avant. »

Ses lèvres revinrent chercher les siennes.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 14 févr. 2025 18:07
par Korë Grémorya
Androgyne ou pas, Camille était un homme. Et en tant que tel, son point faible autant que son point fort s'étirait naturellement entre ses jambes. Une excitation qui réchauffait cette main dont elle s'était servie pour le rendre plus dur. Elle dut le lâcher quand il s'était tourné afin de la regarder droit dans les yeux. Un soupçon de sa tristesse lui avait été ainsi exposé. Korë n'était pas capable de tout contrôler, et cet échantillon là en prouvait la véracité.
Son sauveur leva une main vers son visage, lui caressant affectueusement la joue du pouce. Lorsqu'il en vint à s'exprimer, la Wyvérienne capta le désir qui gonflait ses mots.

- Une magicienne...

C'était beau, dit comme ça !
Alors que ses pouvoirs lui avaient coûté si cher - et pas seulement à elle...
Je me préfère en tant que simple bardesse.
Mais sa musique et ses chants aussi étaient imprégnés de cette magie. Korë en vivait, même si elle avait beaucoup de mal à l'accepter.
Elle se retint de l'embrasser, préférant plutôt savourer avec ses seules oreilles les mots rassurants qui sortaient de sa bouche attirante.
Parvenait-il à ressentir les battements de son cœur maintenant qu'il se trouvait juste au-dessus d'elle ?
Sans doute qu'ils se confondaient avec les siens !
Sa décision la fit sourire. "Faire l'amour". Encore quelque chose qui sonnait agréablement bien entre ses lèvres tentatrices.
Korë était prête à lui accorder ce privilège dont Elfrydd s'était emparé de la pire des manières. Entre les bras de ce nouvel amant, le souvenir de cet homme machiavélique tendait à se dissiper - au moins pour cette douce nuit.

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- D'accord.

Il approcha ses lèvres des siennes. La Wyvérienne les scella sur un baiser qu'elle dirigea avec un soin tout particulier. Baiser au milieu duquel elle ferma les yeux, écartant tout aussi lentement les cuisses pour que Camille puisse y prendre ses aises. Ses doigts graciles, en parallèle, grimpaient le long des frêles épaules du mâle, caressant sa nuque pour finalement explorer sa chevelure de jais. Un toucher délicat, tout l'inverse d'une prise sauvage, qui incitait tout de même le couple à prolonger ce ballet entre leurs langues humides. "Partage gourmand" auquel la bardesse, coutumière des auberges en tout genre, était rôdée.
Son entêtant parfum enchanteur emplit rapidement les narines d'un partenaire en émoi.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 16 févr. 2025 08:24
par Camille Marquise
Il y avait tout pour céder à son charme. Ses yeux grenats, sa peau douce ou encore son parfum. Pourtant, Camille restait encore immobile au-dessus d’elle. Prendre l’initiative de revenir l’embrasser était facile. Mais malgré l’invitation de ses cuisses ouvertes, il n’était pas encore « entré ».

*J’en ai envie, de cela je ne peux mentir. Alors pourquoi ? Parce qu’Adam ou Eve pourraient me surprendre à chaque seconde ? Oui… et non. Il y a autre chose. Mais quoi ? *

Camille se retint de tourner la tête vers la porte de la chambre. Ce n’était même pas une vague sensation irréelle de s’être déjà retrouvé « prisonnier » d’un lit à baldaquin pour cette même femme. Bien qu’inconsciemment, cela devait jouer. Qui voudrait à nouveau servir de marchepied pour une ascension démoniaque ?
Mais c’était autre chose.
Et c’était aussi ça. Inconsciemment, ce qui retenait le pénis de Camille, c’était la peur de donner naissance au « Mal »…

*Je ne suis pas un Prince Charmant de Conte. Je n’ai pas de « baguette magique » qui défera sa malédiction. *

Et juste comme « ça », naturellement, il avait cédé à l’invitation. C’était si agréable. Il était en elle.

« Je suis désolé… »

Malgré ce soupir funeste, les allers-retours du plaisir avaient déjà commencé leur danse. Un rythme langoureux. Lent et précautionneux : son amante était blessée après tout. Sans compter qu’ils avaient tous les deux besoins de repos après leur longue suite de mésaventures. Seule la bardesse qu’elle était, une fois qu’assez de temps serait passé pour chasser tout le drame, serait capable d’alchimie. De transformer des mésaventures en une Aventure qui pourrait être chanté aux oreilles de ses enfants.

« Tu n’as pas mal ? Ça va ? »

Son intonation magique et son corps chaleureux avaient fait fondre toute pensée logique. Il n’était plus que mouvement et compassion. Au petit matin, il se demanderait pourtant si ça avait été la bonne conclusion. Après un premier acte symbolisé par des bougies, un second par de l’acier magique, le troisième et dernier était si… « fade » ? Mais le matin ne s’était pas encore levé. Et Camille remuait toujours dans Korë. Il ne tarderait pas à jouir. Il leur fallait dormir. Car au petit matin, malgré cette conclusion « fade », Camille se rappellerait que c’était la vie. Que ce n’était pas une œuvre imaginaire où les ellipses étaient savamment placées pour gommer tous les moments d’attente et les instants de rien.

« Je sens que ça vient. Est-ce que… je dois me retirer, oui ? »

Prendre le risque de concevoir une Wyverne destructrice ? Alors qu’il y avait deux vies innocentes non loin de la chambre. Ca paraissait un choix, non, LE choix logique. Et pourtant le mâle dans l’être androgyne voulait se répandre en elle.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 17 févr. 2025 15:58
par Korë Grémorya
A défaut de le presser, elle était venue chercher sa langue. Même si Camille n'était pas très actif - pour ne pas dire hésitant - Korë s'était donné pour mission de le chauffer à sa manière. Cela finit par payer car son sauveur, cette fois-ci, ne fut point interrompu par une Zygote au moment de ne faire plus qu'un avec elle. La Wyvérienne gémit en le sentant doucement remuer. Elle s'accorda quelques secondes avant de le dévisager, son désir flambant dans ses iris carmin.

- "Désolé" ?

Pourquoi donc ? Parce qu'il s'était laissé tenter ? Cette idée la fit doucement sourire. Un rictus qui se déforma tout naturellement pendant l'acte. La lenteur et la bienveillance de son amant la changeaient radicalement des rustauds de campagne qui avaient tendance à la culbuter sans pouvoir se retenir de lui baver dessus. Une union aussi chaleureuse que rafraîchissante ! La bardesse se sentait en sécurité, dans ce lit moelleux, et presque bercée par ces assauts contenus. Camille avait effectivement pris en considération sa blessure à l'épaule qui, pour le moment, dans sa position, ne la tiraillait point.

- Je vais bien, soupira-t-elle, les yeux mi-clos, avec un petit sourire de bienheureuse. C'est... hhaa... agréable~

Il avait beau la ménager, Korë savourait le moment à sa juste valeur. Une Wyvérienne - Crépusculaire ou de l'Aube - ne pouvait pas survivre sans entretenir quelques coïts de temps en temps. Il était dans leur nature de s'adonner fréquemment à ce genre d'exercices. Plus qu'une simple ligne de conduite ou une banale forme d'éducation, il s'agissait plutôt d'un rituel sacré mené entre deux entités distinctes. C'était la raison pour laquelle la Génitryx n'avait jamais cessé d'exister, et donc de pondre des wyvernes infernales.
Ses mouvements épousaient parfaitement ceux de son adorable amant, qui eut tôt fait de lui annoncer son imminente jouissance.
Korë cligna confusément des yeux.
Déjà ?
Combien de temps s'était écoulé depuis l'insertion ? Elle l'ignorait ; à ses yeux, seul l'instant présent avait de l'importance.
Alors qu'elle avait conscience d'être sur le point de commettre une bêtise, la Wyvérienne noua ses chevilles autour de ses reins masculins.

- Je veux te sentir... jusqu'au bout ♥

C'était égoïste, oui. Mais il avait choisi de la pénétrer par la voie naturelle, et Korë savait par expérience que la Génitryx en elle ne pourrait se contenter d'une éclaboussure. La Wyvérienne avait de nouveau envie de sentir le flot de vie couler en elle et y prendre une nouvelle forme. Cet homme n'était pas Elfrydd, alors peut-être qu'avec un peu de chance...

- Embrasse-moi, Camille.

Korë l'attira un peu plus contre lui. S'il devait jouir, il était en droit de le faire au fin fond de sa matrice.
Elle enroula ses bras autour de son cou.

- N'essaye pas d'absorber mes peurs, lui susurra-t-elle à l'oreille avant d'y faire courir sa langue. Je ne veux pas qu'elles te contaminent... pendant que nous le faisons.

Il était le seul au courant de ses particularités raciales. Le seul homme bienveillant à avoir osé se mélanger à elle en parfaite connaissance de cause. Voilà pourquoi il n'était pas comparable à ce diable d'Elfrydd. Korë ne songeait plus qu'à son sauveur, maintenant. Elle refusait de voir le reflet de ses propres angoisses dans les yeux de Camille.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 18 févr. 2025 20:07
par Camille Marquise
Jamais il n’a été charmé par une voix comme ça jusqu’à maintenant. Sa femme monstrueuse lui a fait découvrir tout un éventail de nouvelles sensations. Avec sa bouche contenant une langue bifide… Avec un corps capable de lui injecter des poisons et notamment des aphrodisiaques dans le corps… Mais elle ? La bardesse ? Lors d’une fraction de seconde, il eut peur de ce qu’il serait capable de faire pour cette femme. Elle serait bien capable de le pousser au pire : suicide, sacrifice et autres… Mais le plaisir était trop puissant et trop beau pour que de telles idées noires puissent avoir la moindre emprise sur lui.

« Oui… »

Il l’embrassa. C’était un ordre que tout homme voulait entendre. Et voilà qu’elle nouait ses bras autour de son cou. Hérésie ! Pensait-elle qu’il voulait s’enfuir ? Oh que non ! C’était une prison dorée duquel il voulait bien prendre perpétuité.

« Tes peurs ?... »

Ses yeux allèrent rapidement à la plaie récente. Ses pensées « fondaient » à rester au contact de ce corps chaleureux. Comment pouvait-il penser à un concept si négatif telles que des peurs ? Il ne le pouvait pas. Il y avait bien une voix qui lui conseillait de se retirer. Cette même voix qui essayait de lui balancer des souvenirs de destruction et de visions cauchemardesques liées à ce que cette « sorcière » pourrait bien « pondre ». Mais non. Camille était protégée. Son pouvoir magique dans ses mots altérait sa conception du moment. Il était incapable de faire autrement que jouir de cet instant. Métaphoriquement. Et physiquement, bien entendu.

Il se déchargea en elle. Et il abandonna toute contrainte sur son corps. Allongé nu contre ce corps nue, il s’abandonna à elle. Il ne pesait pas bien lourd, il ne la ferait pas souffrir. Et il pouvait bien enrouler ses bras autour de son corps à elle : elle ne le jugerait pas de pareille « faiblesse ». Il avait le droit de vouloir expérimenter un moment de tendresse doublée d’abandon.

« C’était bon… »

Ses pensées se délitaient. La pression retombait. Et Orphée la nocturne cherchait elle aussi à prendre dans ses bras Camille.

« J’ai sommeil. Je… je ne crois pas pouvoir lutter longtemps. »

Mais il ne chercha pas à bouger. S’endormir contre elle. Peu importait s’il se sentait comme un enfant dans les bras de sa mère. Il ne pensa même pas à sortir de son fourreau imbibé d’une possible vie à venir. Il était bien. Juste là. Comme ça. Si simplement. Le langage humain n’existait pas pour un moment si « simple ». Car il fallait le ressentir. Et non le décrire.

« Bonne nuit, Korë. »

Il venait de parler les yeux déjà clos.

Puis une pensée lui revint. Une inquiétude qui l’avait, elle aussi, étreint plus tôt.

« Ne fuis pas s’il te plaît. Reste… »

Deux soupirs plus que deux phrases intelligibles. Camille cessa de lutter. Et il s’endormir dans ses bras à elle.

Re: Quand l'art des poisons se mélange à celui des chansons [avec Korë Grémorya]

Posté : 20 févr. 2025 18:25
par Korë Grémorya
Camille se contracta, et Korë le suivit dans son œuvre. Les Wyvériennes étaient, d'une certaine manière, plus sensibles que les femmes d'autres espèces à ce genre d'évènement. La bardesse ne s'empêcha pas d'en profiter en même temps que son amant. La chaleur de ce dernier la colonisa tandis que ses bras, non moins torrides, lui étreignaient le corps avec un doux mélange d'amour et de possessivité. Une initiave qui tenait presque du réflexe mais qui la faisait tout de même se sentir aimée.
Ils n'auraient pas pu mieux clôturer cette rude journée.
Ce n'était pas que "bon".
Sa respiration redevenue plus ou moins calme, Korë lui souffla à l'oreille :

- Ça l'est toujours, non ?

Mots auxquelles elle ajouta des caresses dans sa chevelure noire. Une zone qui favorisait le sommeil chez certaines personnes. Malaxer le cuir chevelu pouvait avoir cet effet d'endormissement, et étant donné les efforts produits par le couple encore lié...

- Je comprends.

Elle ne l'empêcherait pas de se fondre dans le mondes des rêves. Et ne le pousserait pas non plus à quitter son puits d'amour. Un terme autrement plus grâcieux que "fourneau à prédateurs écailleux".

- Bonne nuit, Camille.

Il allait faire comme dit, les yeux clos de fatigue et d'apaisement, quand une pensée parasite vint nuire à ce tableau. Cette dernière se traduisit par ce qui s'apparentait à une supplique. Qu'elle ne le quitte pas en douce, qu'elle reste avec lui toute la nuit.
Au-dessus de sa tête qu'il avait enfouie dans son cou blanc, la bardesse eut un sourire maternel.
Elle renonça à sa tignasse d'ébène, déposant ses mains de chaque côté de son être fragile. Non pas pour le déplacer. Seulement dans l'optique de réaffirmer leur étreinte.

- Entendu.

Elle ne se déroba point durant la nuit. Pas plus qu'au matin. Entre ces deux phases majoritairement remplies par le sommeil du juste, Korë s'endormit très simplement, ses yeux rouges tournés vers le plafond.