The Multiversity

Il était toujours assez dangereux de discuter dans une fosse à Ghouls. Le groupe repartit donc, sans qu’Onyxian ne réponde aux interrogations de Shad, s’étant juste contentée d’une réponse sibylline, consistant à préciser qu’il fallait retourner au palais. Jinx, de son côté, en profita pour dire qu’elle comptait retourner auprès de Lucifer, et que sa présence n’était plus justifiée ici. Onyxian, qui n’aimait guère l’idée d’avoir chez elle une envoyée de Lucifer, ne put qu’acquiescer à cette réflexion pleine de bon sens, et la laissa partir, conservant la main sur Shad. Compte tenu de l’attaque que Shad venait de subir, c’était, de fait, nettement plus prudent. Comme Jinx le lui avait dit, l’Enfer était un endroit très dangereux. Si Shad venait à se promener librement, elle risquait de subir une nouvelle attaque. Les succubes retournèrent donc dans le château, Shad étant invitée à conserver sa forme démoniaque pour y aller plus rapidement, en volant, ce qui était aussi une très bonne manière de la contraindre à utiliser ses ailes.

Près du manoir, il y avait une rivière volcanique, avec des bancs de lave et des rochers flottants ici et là. Onyxian passait par eux, pour rejoindre une terrasse du palais, et s’y posa simplement. Les protes vitrées s’ouvrirent devant elle comme par enchantement, et elle y pénétra, pour débarquer dans un salon que Shad n’avait pas encore vu. C’était un confortable salon, avec quelques chaînes contre les murs, des fresques érotiques, et une cheminée où un feu crépitait dans l’âtre.

« Que s’est-il passé ? demanda Alastar, qui se tenait précisément dans ce salon. J’ai senti des perturbations magiques...
-  Ton invitée a été attaquée alors qu’elle s’entraînait dans la plaine avec Jinx, répliqua rapidement Onyxian.
-  Mon... Shad ? »

Il tourna sa tête vers Shad, et l’observa des pieds à la tête, sous sa forme de démone.

« Woow, quelle bombe ! »

*PAF!*

La main d’Onyxian gifla Alastar, qui tourna la tête sur le côté en soupirant.

« Allons, Ony’, toi aussi, tu es belle comme une Déesse... »

Onyxian se retint de le gifler à nouveau, et soupira encore, avant de grogner.

« Pourras-tu seulement songer à autre chose, un jour, que le sexe, Alastar ?!
-  Pas si ça me permet d’être encore giflée par toi... »

Il lui sourit alors, l’un de ces sourires de séducteurs qu’il avait en réserve, comme pour tenter de l’amadouer... Et se reçut une nouvelle gifle.

« Décidément, j’aurais susciter moins de passion chez les femmes...
  - Et moi, j’ai toujours une cage de chasteté pour toi, Alastar...
-  Tu n’as aucun sens de l’humour, grande sœur... »

Il se redressa à nouveau, puis entreprit de s’asseoir sur un fauteuil, venant croiser ses jambes entre elles.

« Et pourquoi en veut-on autant à cette femme ? » demanda-t-il alors, sur un ton plus sérieux.

Onyxian laissa planer quelques secondes, avant de répondre :

« Il y a une légende... Une vieille légende qui circule. Elle parle de Maerlyn, le premier des mages humains, à une époque lointaine... Antérieure au Grand Conflit. Un monde dévasté par une magie puissante, des tempêtes magiques cataclysmiques qui dévastaient et désolaient le monde. Maerlyn aurait été le premier mage, le premier à réussir à contrôler les flux magiques pour les concentrer dans une tour. Ce faisant, la magie aurait été canalisée et filtrée par cette tour, afin de permettre de rendre ce monde habitable, et permettre l’essor des civilisations humanoïdes. La Tour du Mage, ou Tour Sombre, verrouillée par une clef magique composée de treize Sphères magiques, les Sphères de l’Arc-En-Ciel...
-  Je connais cette légende... Il est dit que quiconque trouvera ces sphères et les assemblera pourra rentrer dans la Tour, et siéger à son sommet... Mais ce n’est qu’une légende humaine, propre à ces imbéciles d’êtres humains. »

Onyxian secoua lentement la tête, regardant à nouveau Shad.

« Ce n’est pas qu’une légende... Il y a les Sphères, oui, mais aussi treize personnes... Il y a une clef composée de treize morceaux, mais aussi treize personnes qui, il est dit, devront être réunies pour détruire les Sphères. On les appelle les Immortels... Et tu en connais une, Shad. Ce talisman t’a été confié par une Immortelle, et, lors de ton combat contre l’apôtre de Shub-Niggurath, l’ennemi s’est rendu compte de ta présence, et, maintenant, te traque, afin de récupérer ce talisman, et retrouver cette Immortelle. »

La Louve se retrouva ainsi seule face à Onyxian et ses suivantes. Au début, elle s’attendait à quelques remarques et remontrances mais rien de tout cela n’arriva. La seule chose qu’elle eut à faire fut de déployer ses ailes et de les suivre en vol. Un rapidement battement lui permis de prendre rapidement de l’altitude et elle se félicita intérieurement d’avoir réussi à progresser dans l’utilisation de ce nouveau membre. Mais après, il ne s’agissait que d’un simple déplacement, pas d’un combat et dans une telle situation, son expertise était encore relativement faible. Dans un certain sens, l’attaque inopinée de ce démon lui avait valu une séance d’entraînement accélérée. Une séance qui aurait pu mal se finir certes, mais une séance quand même.  Et tandis que le palais des Magoas se dessinait au loin, la Lycane ne put s’empêcher de repenser à la démonstration de force dont avait fait part Onyxian. Mine de rien, l’habit ne faisait pas le moine et là où les succubes se révélaient être redoutables aux lits, elles se montraient également sans pitié sur le champ de bataille. Si Shad n’était pas en partie sous leur protection, pour l’instant, nul doute qu’elle serait en bien mauvaise posture.

La pièce où elle arriva lui fut inconnu. Elle s’était attendue à se retrouver dans ce même salon qu’Alastar lui avait présenté. Et en parlant du Diablotin, ce dernier était présent, questionnant rapidement sa sœur et gratifiant Shad d’une rapide inspection du regard. La réaction ne se fit pas attendre, ou du moins les réactions. Et la Louve se retrouva spectatrice d’une petite querelle entre le frère et la sœur. Une « chance » qu’Onyxian et Alastar soient des démons, car leurs actes, à l’aspect plus qu’incestueuses auraient été franchement dégueulasse avec une autre race. Mais pour le coup, couplé à leur nature de succube et d’incube, tout cela semblait parfaitement naturel. Elle se contenta donc d’un petit sourire amusé face à la scène avant de subitement l’effacé aussi vite qu’il était apparu. Son regard suivit le Diablotin qui s’installa sur un fauteuil avant de se porter sur Onyxian qui devait à présent fournir des réponses.

Et voilà qu’à présent une légende était mise sur le tapis ! Une légende avec tant d’autres dont la Louve n’avait pour l’heure pas la moindre connaissance et dont elle pouvait nier sa part de réalité. Et c’est ce qu’elle aurait fait si tout cela ne lui était pas arrivé. Pourtant, avec tout ce qu’elle venait de traverser, pouvait-elle simplement penser que tout cela n’était qu’une légende urbaine ? Voilà qu’en même pas une journée elle fut la cible de deux démons cherchant à la tuer pour prendre possession de son talisman. Talisman donnée par Elise. Elise qui fut à la base une simple humaine et qui se retrouva être la Reine des Araignées. Et qui plus que tout était maintenant une Immortelle.  La Louve s’assis à son tour dans un fauteuil, soufflant, massant ses temps à l’aide de ses deux pouces. Tout cela lui donnait presque la migraine. Elle releva finalement son visage après deux à trois secondes, parlant  en observant le frère et la sœur tour à tour.

« Donc si je comprends bien, Elise m’a confié une clé qui permettrait on ne sait qui à l’atteindre c’est ça ? Mais juste…Poruquoi ? ou du moins elle aurait pu me prévenir, je ne sais pas en me disant : « héé fais gaffe on va vouloir te tuer à chaque coin de rue ! »

Ou bien,  Elise n’avait-elle pas eu la moindre idée que tout cela allait se passer ? Peut-être ne savait-elle également pas qu’elle était l’une de ces Immortelle ?

« Enfin, que me conseillez-vous ? Rester cachée ici ? Tenter d’aller voir Elise sans être suivi pour en apprendre plus ? »

La deuxième solution était la plus intéressante au regard de la Okami. Elle pourrait ainsi en apprendre plus quant au fonctionnement de son médaillon mais elle pouvait mettre sa main à couper que sa première solution serait celle qu’elle devrait respecter. Jusqu’à cette fameuse réunion avec Belzébuth et Lucifer. Ce dernier sera sans doute également mis au parfum des évènements récents via l’intermédiaire de Jinx.

Alastar avait écouté Onyxian parler, racontant la vieille légende. Lui n’y avait jamais vraiment trop cru. Comme sur les Plans Intermédiaires, l’Enfer regorgeait de mythes, de fables, et de légendes, certaines plus abracadabrantes les unes que les autres. Celle d’Onyxian était pour lui un conte à dormir debout, mais il conserva pour lui-même ses propres réflexions. Shad ne tarda pas à répondre aux remarques de sa grande sœur, et, de même, la belle et puissante succube lui répondit :

« Tu m’as mal compris, Shad. Ce talisman n’est pas l’un des morceaux de la clef de la Tour. C’est... Un simple talisman magique. »

Alastar, qui songeait généralement juste à coucher à droite et à gauche, peinait à suivre cette conversation. Il n’y assistait que parce qu’elle concernait son invitée, mais, pour être honnête, son attention était davantage focalisée sur les formes de Shad, sur les courbes du corps démoniaque de la Louve. Il ne s’était, pour être honnête, guère attendu à la voir se transformer ainsi. Cette femme avait bien des surprises en poche, et celle-ci était des plus agréables. Le Diablotin ne disait rien, et laissa la femme continuer à parler, Onyxian précisant ce qu’elle entendait par là.

« Ton talisman est comme une signature, un relais qui permettra à ceux qui le récupèrent de remonter la trace de sa créatrice. Je suppose qu’elle a dû inconsciemment se confectionner un cocon qui l’isole du monde extérieur. Quand tu es sortie de ce cocon, et que tu as commencé à utiliser ce talisman, ceux qui traquent les Immortels l’ont senti. Si tu te rends chez Élise, tu ne feras que les attirer là où ils veulent aller, et, partant de là, tu mettras ton amie en danger. Pour moi, il me semble clair que cette femme ignore tout de ce qu’elle est réellement. »

Une autre femme... Elle avait l’air puissante, mais, d’un autre côté, si elle maîtrisait la magie arachnéenne... Est-ce qu’il fallait s’attendre à une créature-araignée ? Une Drider ? Alastar n’avait jamais couché avec ces créatures, mais... Ça l’effrayait un peu, toutes ces pattes, et ces toiles possibles. Cette Shad avait décidément de biens curieuses relations, ainsi que des pouvoirs atypiques et surprenants. Dans quelle histoire de fou s’était-il embarqué, lui et son clan, en l’amenant ici ? Il ne savait plus quoi en penser, et, dans ce genre de circonstances, laissait à Onyxian, la Matriarche du clan, de décider quoi faire. Cette dernière réfléchissait donc.

Au bout de quelques secondes et plusieurs pas sur le sol, elle finit par remuer la tête de haut en bas, s’humectant les lèvres.

« Le mieux est que tu restes avec nous, Shad... Nous laisserons Belzébuth quoi faire de toi. Les autres Princes viendront très certainement. Je sais que beaucoup ne voient en cette légende qu’un mythe, mais, si c’était bien le cas, ce démon ne t’aurait pas attaqué...
-  Jamais ces déserteurs ne s’étaient approchés aussi près de notre palais, Onyxian... Il faudrait vraiment réussir à faire quelque chose contre eux.
-  Parce que tu es convaincu que je ne fais rien de mes journées ? s’étrangla la succube. Contrairement à toi, Alastar, je ne passe pas mon temps à forniquer à droite et à gauche ! Je veille aussi à la sécurité de notre territoire ! Je suis convaincue que les traces qu’il reste de ce démon permettront d’établir qu’ils ‘agissait d’und es multiples démons de basse extraction qui a disparu le long de nos frontières. »

Devant l’incompréhension prévisible de Shad, Onyxian fournit des explications supplémentaires :

« Il est fréquent que nous perdions des sentinelles et des patrouilles, soit parce qu’elles sont attaquées par des monstres, ou parce qu’elles tombent dans des pièges... Cependant, parmi toutes les disparitions habituelles dont nous faisons l’objet, certaines de mes créatures sont sciemment enlevées, et reviennent sous la forme de ce monstre que tu as affronté tout à l’heure. Quelqu’un s’amuse à les transformer, en injectant dans leurs veines une solution alchimique reposant sur les pouvoirs  d’un Grand Ancien. »

Un Grand Ancien... Comme Shub-Niggurath. La boucle était bouclée.

« Voilà pourquoi il est dangereux de te laisser sortir... J’ignore quel est le lien entre cette légende et les Grands Anciens, mais il l’est visiblement suffisamment pour que quelqu’un veuille t’occire. »

Les  interrogations de l’Okami eurent toutes une réponse appropriée. Tout cela dépassait presque l’entendement et elle se demandait dans quel pétrin elle s’était encore embarquée. Quelques questions furent encore posées afin de confirmer la compréhension de tout ce qui se déroulait actuellement. Il n’était pas difficile pour Shad de comprendre qu’il était bien plus sûr qu’elle reste à l’écart pendant quelques temps, principalement pour le moment jusqu’à cette future réunion. Et elle ne pouvait douter que les évènements passaient précédemment auront un fort impact lors de ce conseil démoniaque. Elle remercia finalement la matriarche des Magoas pour la patiente qu’elle avait pu faire part en prenant le temps de répondre à ses diverses questions. Oh, il lui restait en réserve, mais la Louve ne voulait guère abuser de l’hospitalité d’Onyxian.

Par la suite, Shad fut conduite vers une pièce à part, une chambre. Cette dernière était à l’effigie des autres pièces du palais, au couleur cramoisie, garnie d’attirails de luxure en tout genre. La Louve put ainsi noter une paire de chaine attachée dans un coin de la pièce et en ouvrant une armoire, son regard se posa sur quelques ustensiles à la forme fuselée dont l’utilité ne faisait aucun doute. Un soupir lui échappa et elle referma la porte du meuble, marchant, seule, dans cette pièce. Sa main souleva un instant son médaillon. Mieux valait ne pas l’utiliser pour ne pas attirer l’attention. Sauf que ce dernier s’activait contre le grès de sa porteuse. Le regard de la Louve  plongea un instant dans la pierre de couleur cramoisie où reposait une araignée stylisée. Elle l’effleura de son index quelques instant  avant de porter son attention sur une porte qui ne fut pas encore ouverte. Laissant le pendentif pendre à son cou, la Louve abaissa la poignée s’attendant à rentrer dans une salle avec bon nombres de matériels pour laisser libre cours à ses fantasmes.

Qu’elle ne fut pas surprise quand ce fut une salle de bain qui fut offerte à son regard ! Et autant le dire, cela faisait un petit moment que la Lycane n’aviat pu profiter d’un bon bain relaxant. Sachant qu’elle devrait rester un petit moment entre ces murs, pourquoi donc se priver d’un petit moment de détente ? L’eau du bain fut donc coulée, à une température légèrement élevée afin de faire détendre chaque muscle. Dans sa forme démoniaque, Shad ne portait guère d’habits et le peu dont elle était vêue, fut donc retiré, par magie. Elle se retrouva ainsi en une simple tenue d’Eve. Oh, elle aurait pu rechanger de forme, mais elle voulait suivre les conseils de Jinx et garder cette dernière pour mieux s’en accommoder.  Une fois le bain préparé, la Louve s’y glissa simplement, poussant un soupir d’aise, méditant tout en se relaxant sur tout ce qui se tramait et sur tout ce qui pouvait encore arriver. Tant de possibilité était à prévoir.

Un grognement lui échappa et elle bougea d’une manière légèrement « frustrée » dans son bain. Ses ailes formaient un obstacle qui était des plus dérangeants. Ainsi, la Louve avait surtout l’envie de les retirer pour être confortablement installée. Encore un avantage des ailes de natures magiques ! Elle bougea ainsi quelques instants, tentant de trouver une position plus agréable avant de finalement trouver son bonheur. Certes elle les sentait encore mais à moindre mesure. Soufflant légèrement dans l’eau, elle fit même monter légèrement la température de cette dernière. La pièce était ainsi emplie d’une brume qui pouvait faire penser à l’atmosphère d’un climat tropical. Oui, il faisait chaud dans cette salle de bain, mais ce n’était pas pour déplaire à Shad qui à présent se détendait tout simplement.

« Oui, Alastar, maudit petit démon, tu viendras avec nous !
-  Aïe ! N’ai-je donc pas le droit de faire ce que je veux ?!
-  Oh, mais tu engrosses bien assez de villageoises et d’esclaves comme ça ! C’est toi qui nous as amené cette femme, les Princes voudront te voir ! »

Elle le fouetta à nouveau, et Alastar soupira. Shad était partie depuis un quart d’heure, après les explications d’Onyxian. Alastar y avait prêté une seule oreille attentive. Il savait que le clan rencontrait des problèmes de sécurité, des disparitions de gardes, mais il ne s’en souciait pas trop. Les gardes étaient généralement des imbéciles heureux. On en retrouvait toujours cinq ou six entre les lianes des forêts de la Luxure à proximité, et ce alors même qu’ils savaient combien ces plantes étaient dangereuses, a fortiori avec les hommes. Pour autant, ces doux imbéciles continuaient encore à y traîner régulièrement. Alastar n’était pas là pour défendre les imbéciles, et, quant à ces manipulations génétiques, pour lui, il n’y avait aucune preuve. Certes, ces démons étaient embêtants, mais, de là à dire qu’il s’agissait de simples captifs... À son humble avis, sa grande sœur voyait des complots partout, mais il se garderait bien de le dire. Elle serait capable de fouetter ses testicules pendant toute une heure si jamais il lui arrivait de souligner ça.

Tout ce qu’Alastar avait retenu d’intéressant de cette conversation, c’était que, en démone, Shad était tout autant bien baisable que sous sa forme de Okami... Et, en tant que bon petit Incube, Alastar ne pensait qu’à ça. Cependant, Onyxian lui tenait le crachoir, en lui disant qu’elle voulait l’avoir avec elle au Palais Infernal, pour l’entretien avec Belzébuth. Elle finit, devant la résistance de son petit-frère, par l’attraper par la nuque, et le plaqua contre le mur. Comme toujours, elle avait une force surnaturelle, et une prestance terrifiante.

« J’aime ta passion, Onyxian...
-  Mais tais-toi donc, maudit Incube ! Tu viendras avec nous, et c’est un point sur lequel je ne souhaite plus aucune discussion !
-  D’a... D’accord... »

Onyxian esquissa un sourire satisfait, puis le relâcha. Alastar, qui commençait à étouffer, tomba sur les fesses, et se massa le cou. Il sentait, contre sa peau, les marques des griffes de la succube. Onyxian s’écarta ensuite, et Alastar se redressa lentement, puis sortit également. Il aurait pu retrouver l’une de ses nombreuses amantes, mais sa cible était tout autre. Il sortit du salon, et rejoignit les cours centrales du palais, loin des jardins. En contrebas, une masse informelle continuait à se faire régulièrement l’amour, tandis que, de temps en temps, des démons ailés arrivaient, lâchant depuis leurs mains griffues et leurs serres des morceaux de viande. Le Diablotin poursuivit sa marche, et rejoignit une autre aile du vaste palais. Il croisa quelques femmes enchaînées dans des tenues en latex, en caressa une, et vit, depuis les fenêtres, l’un des jardins du palais, avec des arbres tentaculaires violets et fluorescents, qui violaient, là aussi, de belles femmes. Une atmosphère normale au palais Magoa.

Sa marche le conduisit vers une chambre, et il aperçut de la fumée sortant depuis une porte entrouverte. La salle de bains... Alastar esquissa un léger sourire, et s’approcha un peu. Shad était là, dans sa forme démoniaque, dans une eau bouillonnante. Elle ne s’en rendait pas compte, mais, si elle avait pris sa forme normale, et avait mis un doigt là-dedans, elle aurait bondi comme une folle. On estimait généralement que, pour un humain normal, une bonne température de douche ou de bain avoisinait les 30° Celsius. Ici, l’eau était au moins à plus de 50°, et Shad n’avait pas la place pour les ailes.

« Tu t’es trompée, Shad... Les démons ne prennent pas leurs bains dans ces baignoires, elles sont pour nos servantes. Nous, nous avons nos bassins. Dans un endroit aussi petit, tu ne peux pas déployer tes ailes, et tu ne peux donc pas les nettoyer. Plus tes ailes sont propres, plus il te sera facile de voler. »

Il se tenait sur le pas de la porte, observant sans vergogne, et sans la moindre gêne, la belle Louve... Qui n’était alors plus vraiment une Louve.

« Les bassins sont en bas. Nous allons le prendre ensemble... Libre à toi de te rhabiller ou non, la nudité n’est pas vraiment quelque chose de dérangeant ici... Et, si tu prends ta forme démoniaque, petit cœur, tu dois apprendre à te servir de tes ailes. »

Une telle phrase pouvait paraître curieux de la part d’Alastar... Puisque lui n’avait, justement, pas d’ailes.

La Louve sentait tous ses muscles se détendre malgré l’étroitesse de la baignoire. Après tout, elle avait fait avec ce qu’on lui avait donné ! Et quand bien même l’eau était chaude, extrêmement chaude, elle aurait également pu s’y glisser sans peine sous sa forme normale. Depuis son gain démoniaque les sources de chaleurs n’étaient plus un souci pour elle et elle pouvait ainsi rire ouvertement des fers rouges sans vergognes. Mais pour l’heure, nul rire, juste un soupir d’aise alors qu’elle glissait un peu plus dans l’eau du bain. Des bruits de pas la sortirent cependant de sa torpeur et ouvrant un œil, elle observa le Diablotin. Nul besoin de se relever en toute hâte sous  une possible menace, la Louve l’avait reconnu à l’odeur. Après avoir forniqué, il était bien logique qu’elle retienne son parfum, sa marque olfactive qui le caractérisait ! Et quand bien même, elle était censée être en sûreté ici. Au-delà des murs du manoir, c’était une autre évidence mais en ce lieu, rien ne devait lui arriver pour l’heure. Ou du moins, elle ne devrait pas se faire attaquer par des démons servant les Grands Anciens. La Lycane referma son œil  et se laissa glisser un peu plus dans l’eau, augmentant un chouia la température.

« Je ne suis pas d’ici Alastar, j’ai pris ce que j’avais sous la main…Mais j’avoue qu’avoir plus d’espace ne me dérangerait pas. »

A ces mots, ses yeux couleurs ambrés s’ouvrirent à nouveau et ses mains se posèrent sur les rebords de chaque côté. S’y appuyant et effectuant une traction vers l’avant, offrant  sa poitrine, sans gêne à la vue du Diablotin. Puis, elle sortit tout simplement de la baignoire, étirant un instant ses ailes qui gardaient malgré tout cet aspect enflammé.  Deux petits battements pour étirer le tout après avoir été autant serrée et Shad les replia dans son dos, s’avançant pour être à la hauteur d’Alastar :

« Allons y. Je me rhabillerai après »

Et ce n’était pas la première fois qu’elle allait se promener nue dans ce palais ! Sans plus attendre, elle passa devant Alastar, sa longue queue ondulant derrière son dos, frôlant le corps du démon de sa pointe mortelle. Et alors qu’elle posait une main contre la poignée de la chambre, elle rajouta :

« Au fait, joli diable, si je le pouvais je changerais de forme. Je la garde justement pour m’habituer à mes ailes. Bref, je te suis ».

C’est ainsi que l’Okami suivit l’incube jusqu’à une vaste salle ovale composée de sols marbrés et de piliers dans le même ton. Au premier coup d’œil, Shad s’était crû dans la Rome Antique avec les bains publics. Sauf qu’ils n’étaient sans doute pas composés de démons qui s’envoyaient allégrement en l’air. Elle observa un instant les couples s’enlaçant, s’unissant avant de simplement hausser les épaules et de désigner d’un coup de menton un espace libre. Au moins, Alastar n’avait pas menti sur un point, ses ailes ne seraient nullement gênées dans ce bassin. Bassin dans lequel, elle se glissa après quelques secondes, tournant son attention vers Alastar par la suite :

« Et toi ? J’imagine que tu as d’autres projets en tête qu’un simple bain hm ? »

La question était rhétorique. Qui en arrivant ici n’aurait pas quelques idées déplacées ? Un Saint qui trouverait cela abjecte sûrement, mais, en Enfer, les hommes de bonne foi ne couraient pas rues et la Louve n’oubliait pas qu’elle avait un Incube juste en face d’elle. Un Incube dont le résumé de sa vie était sans doute de baiser tout ce qui bouge.

Curieux... Très curieux. Sous cette forme démoniaque, Shad semblait... Moins timide, et nettement plus à l’aise avec le sexe. Est-ce que cela venait du fait qu’elle commençait à s’habituer à l’atmosphère perpétuelle de sexe qui régnait ici, ou de sa nature démoniaque ? Un démon n’était pas exactement similaire à un Okami, après tout, et, si Shad acquérait les pouvoirs d’un démon en prenant une nouvelle forme, on pouvait tout à fait supposer qu’elle prenne ainsi certains traits comportementaux de ces derniers. Or, les démons n’étaient pas connus pour leur grande timidité. Dans les faits, ce n’était pas pour le déranger, surtout qu’elle accepta de se promener nue... Un bon premier pas vers la Luxure, même s’il pensait être encore loin de la scène de sexe en public en pleine rue. Esquissant un léger sourire ravi,  il marcha donc, s’extirpant de la salle de bains, et Shad lui expliqua alors qu’elle ne s’était pas transformée sans raison, mais afin de s’habituer davantage à cette forme, tout en le surnommant, fort affectueusement, « joli diable »... Ce qu’il apprécia ici.

« C’est un choix plein de sagesse, commenta-t-il simplement. Il va falloir te former... »

Alastar marcha le long des couloirs du palais. Mine de rien, le manoir Magoa restait assez grand, s’articulant autour de différentes cours intérieures. Outre les grandes cours dans lesquelles pataugeaient les disciples de la Luxure, il y avait aussi de beaux jardins avec des fleurs et des arbres tentaculaires... Vu de l’extérieur, depuis les fenêtres, ces jardins avaient l’air tout à fait normaux... Puis, en regardant davantage, on pouvait voir des tentacules violets et fluorescents sortir des branches d’arbres et des feuilles. De même, certaines grosses plantes s’ouvraient en deux pour appâter leurs victimes, et les violer à l’intérieur de leurs corps. Quant aux petites plantes, elles pouvaient toutes dégager un puissant aphrodisiaque, ce dont, parfois, le Diablotin pouvait utiliser. Il séduisait une femme avec un élégant bouquet de fleurs, et, en plein milieu, une rose de la Luxure répandait son parfum. C’était efficace... Et parfois même trop, car l’aphrodisiaque qui se dégageait était terrible, et pouvait amener la petite timide à devenir une dépravée sexuelle. Alastar avait utilisé ça durant ses vertes années, et, maintenant qu’il connaissait toute l’efficacité du produit, il préférait opter pour son charme propre.

Le Diablotin descendit plusieurs marches, jusqu’à rejoindre les bassins. L’hygiène était très importante pour une succube ou pour un Incube, ou, de manière plus générale, pour tout démon de Luxure. Il était hors-de-question de puer ou de sentir mauvais. Les bassins connotaient donc du reste de l’ensemble, car une délicieuse odeur en émanait, suintant de bains très chauds où les servantes ne rentraient pas sans une bonne lotion sur le corps, destiné à renforcer la résistance de leurs corps à la chaleur. De la vapeur d’eau sortait continuellement des bains, et, régulièrement, des servantes et des esclaves arrivaient avec des bacs remplis d’eaux ou d’autres liquides, et les répandaient à la demande des gens. C’était une immense pièce, faisant la taille d’une piscine municipale, avec plusieurs bassins, et, pour autant, il ne faisait pas froid. Alastar entra par l’une des portes, entendant soupirs et gloussements. Plusieurs succubes se faisaient l’amour dans un coin, ou se contentaient de s’embrasser. Dans un coin, on pouvait ainsi voir Karen, l’une des succubes qui était venue prêter main-forte à Shad, en train de rouler des pelles à deux esclaves de sexe masculin, tout nus, à l’exception d’un collier de cuir autour de leurs cous marquant leurs conditions. Les bras de Karen s’enroulaient autour d’eux, et ils l’embrassaient longuement.

Shad ne tarda pas à rentrer dans l’eau, puis lui posa ensuite une question, ce qui l’amena à sourire.

« Oh, un bain me ferait du bien, oui, oui... »

Après tout, il avait beaucoup usé son corps aujourd’hui, et, sur ce point, Alastar était assez coquet. Néanmoins, Shad visait juste sur un point, ce qui l’amena à sourire malicieusement :

« ...Mais tu lis effectivement dans mes pensées. »

Il se déshabilla sur le devant, ne tardant pas à finir tout nu, et plongea ensuite dans l’eau. La délicieuse eau chaude fit frissonner tout son corps, et il se rapprocha de Shad, venant caresser l’une de ses joues avec ses griffes.

« Et puis, il faut voir ça comme un exercice pédagogique... Rien de mieux que de s’envoyer en l’air pour connaître les limites et les points forts de son corps. »

C’était un argument comme un autre pour emballer une nana. Alastar, cependant, n’avait ici nulle besoin de séduire Shad, elle semblait déjà conquise. C’est en suivant cette idée qu’il pencha son visage vers le sien, frôla ses lèvres avec les siennes, et entreprit de lui délivrer un tendre et voluptueux baiser.

Oh Alastar serait bien surpris s’il apprenait ce que la Louve avait fait avec un Dieu. Lui qui pensait à un acte sexuel en pleine rue, elle l’avait fait dans un temple, au milieu de nombreux fidèles et pas seulement sous des formes humanoïdes. Certes, cela avait valu au Dieu un sermon de sa part le lendemain, une fois que ses pensées étaient de nouveau clairs, mais elle ne pouvait nier que ce fut une sacrée soirée également !  Pour l’heure, elle profitait de l’eau chaude des bassins, gardant son regard tourné vers le Diablotin qui ne tarda pas à retirer le simple habit qu’il portait. Sa nudité fut ainsi de nouveau offerte aux yeux de la jeune démone qui savait d’ores et déjà à quoi s’attendre. Hé, ce n’était pas un incube pour rien ! Lorsqu’il plongea, elle le rejoignit simplement, frissonnant sous le contact de ses griffes sur sa joue. Il pouvait la blesser s’il le souhaiter mais qu’aurait-il à y gagner ? 

« Ha ! Cela ne m’étonnes pas venant de toi…On peut dire que tu vas dans le vif du sujet Alastar. »

Elle avait sourie, amusée par une telle répartie à sa question. Certes son interrogation n’était pas dénudée d’un sens caché mais le Diablotin lui, allait directement dans le vif du sujet. Après tout à quoi bon perdre du temps là où on pouvait en gagner ? La Louve répondait ainsi au baiser fougueux de l’Incube laissant ses mains explorées à nouveau son corps, usant de ses griffes pour y tracer quelques sillons, redessinant ses  muscles.  Mais tout cela était bien inutile. Posant ses mains à plat sur son torse, Shad appuya de sorte à repousser le Diablotin jusqu’au rebord du bassin, allant par la suite se coller à lui, scellant leurs lèvres à nouveau. Une de ses mains caressait affectueusement sa joue tandis que l’autre, plus entreprenante, se dirigeait plus bas, caressant du bout des doigts son vit Ses ailes pour l’instant restait pour la plus grande partie hors de l’’eau, seule la partie la plus basse était immergée.

« J’espère que tu me monteras comment les nettoyer après hmm ? Mais avant ça…. »

Shad se laissa glisser le long du corps d’Alastar, utilisant la force de l’eau pour s’en séparer et atteindre son objectif. Ce même objectif qui était pour le moment maintenu par une main gracile et couverts de nombreuses caresses preuves de bonnes intentions. Oh oui, le comportement de la Okami était bien différent sous cette apparence. A moins était-ce le fait qu’elle savait à quoi s’attendre avec l’incube ?  Néanmoins  la pointe de sa langue fut sortie et appliquée en premier lieu sur son bas ventre, juste à la limite où se trouvait son sexe. Elle ne le toucha pas directement, retirant sa main de ce dernier et la posa avec sa consœur de part et d’autre de ses hanches. Là dans un mouvement rapide, elle entraîna Alastar plus sous l’eau, ou du moins sa partie basse, prenant une bouffée d’air et s’immergeant à son tour.

Son visage se retrouva face à l’objet de sa convoitise et joueuse elle souffla de l’air dessus, le frappant ainsi de multiples petites bulles. Mais elle n’avait guère le temps de jouer et sa hampe était là tentatrice. Ouvrant la bouche,  Shad la fit glisser à l’intérieur tandis que quelques bulles d’air remontaient à la surface. Une fellation sous-marine, voilà ce qu’elle offrait au Diablotin en cet instant. Sa queue, joueuse vint se faufiler entre ses jambes, s’enroulant autours de ses jambes tandis que la pointe touchait le bas de son dos. Sous l’eau, la démone s’activait, malaxant d’une bain les testicules de l’incube soufflant de temps à autre de l’air sur son vit pour le faire tressaillir. Quel meilleur moyen de commençait un bain ? Elle le reprit rapidement en bouche, faisant en sorte de se  maintenir sur place et faisant avancer le membre plus loin sur sa langue jusqu’à atteindre l’entrée de sa gorge.  De nouvelles bulles remontèrent à la surface face à l’effort que cela lui demandait. Elle fit quelques mouvements avant de totalement l’abandonner, remontant à la surface capturant les lèvres d’Alastar au-même instant, l’air taquines.

« Bon, tu me nettoies avant ô cher Alastar ? »

Haa la garce ! Elle aurait bien pu continuer à faire son office !  Mais après tout pourquoi tout faire quand on avait un incube à porter ? Un incube doué qui plus est. Et ne lui avait-il pas dit qu'il lui montrerait comment nettoyer ses ailes ?

Cette nouvelle Shad lui plaisait. Plus assurée, plus forte, elle prenait plus de risques, et, surtout, semblait bien plus à l’aise avec le sexe. Encore un peu, et elle pourrait presque devenir une bonne succube… N’ayant aucune raison logique de réfréner ses ardeurs, Alastar la laissait faire, la laissait agir, savourant son corps, savourant ses baisers et ses caresses. Lui-même en profitait pour la caresser, et, tandis qu’elle se blottissait contre lui, ses mains allèrent caresser brièvement ses fesses. Elle l’avait repoussée contre le rebord du bassin, et il sentit ses griffes sur son torse, puis sa main descendit sous l’eau, et, en la sentant se poser sur sa virilité, Alastar eut un soupir étouffé. Un léger soupir de plaisir qui fuita de ses lèvres. Elle aventura ensuite son autre main pour caresser sa joue, et il ferma les yeux, appréciant ce contact. Ses mains étaient chaudes, écailleuses, terriblement démoniaques. Shad se pencha ensuite sur son torse, se rapprochant de l’eau, et le Diablotin soupira encore.

« Ah, ma belle élève… » soupira-t-il

Il l’encourageait à continuer, à faire preuve de son talent et de son expérience. Elle fila ainsi sous l’eau, et s’empressa de lui faire une fellation. Bien tendu, assoiffé, et dur comme on s’y attendait de la part d’un Incube, son membre appréciait énormément le contact des lèvres de Shad. La démone joua sur son sexe, d’avant en arrière, et il sentit sa queue caudale venir enserrer l’une de ses jambes. La main de l’homme se posa sur ses cheveux blancs, s’y crispant. Elle avait pris bien soin de le préparer, en embrassant son corps, puis en soufflant sur son sexe, attisant son feu, avant de finalement déguster la pièce qui s’offrait à elle.

Sa bouche remuait d’avant en arrière, et, en tant que démone, elle pouvait retenir sa respiration plus longtemps, une grande différence avec les esclaves humaines, où il fallait toujours utiliser préalablement des sorts et des potions pour faciliter ce genre de pratiques. Alastar la laissa donc jouer avec sa queue, mais ce plaisir fut de courte durée. Il eut à peine le temps de la sentir contre lui que, mutine et joueuse, Shad se releva, et se blottit contre lui, venant l’embrasser, l’empêchant d’émettre la moindre protestation. Elle avait pourtant commencé ses gorges profondes, et Alastar en sortait toute chose, terriblement fébrile, avec une tension s’exprimant dans tout son corps.

« Tu joues avec le feu, ma belle… »

C’est ce qu’il dit après la proposition de la femme, consistant à nettoyer ses ailes. Sa main se posa sur le menton de la femme. Il était excité, oui, il avait envie de lui faire l’amour, oui, mais il savait encore se contrôler. Diable, sa spécialité était de jouer avec l’excitation sexuelle des femmes ou des hommes sur qui il tombait. Il n’allait pas se laisser prendre à son propre jeu. Il se pencha vers elle, et l’embrassa à nouveau, brièvement, une lueur amusée dans les yeux.

« J’aime ça… Quant à tes ailes… Ma foi, il n’y a pas de recette miracle pour les nettoyer… »

Sa queue caudale agit à son tour. Elle s’enroula autour de l’une des jambes de Shad, et il tira d’un coup sec, renversant la démone, qui tomba dans l’eau, se couchant sur le dos. Elle disparut dans l’eau, et Alastar la rejoignit rapidement, posant ses mains sur ses épaules. Dans l’eau, impossible de parler, et il savait qu’elle comprendrait vite ce qu’il faudrait faire… Maintenant, ses ailes allaient être nettoyées, mais Alastar n’avait pas l’intention de sortir de l’eau si vite. Il se rapprocha d’elle, et l’embrassa, sa queue caudale venant s’enrouler autour de la taille de la femme, afin que son bassin reste collé au sien, et qu’elle ne s’écarte pas trop. Les deux disparaissaient dans l’eau, et Alastar souffla sur le visage de Shad, envoyant une nuée de bulles sur elle, avant d’aller l’embrasser à nouveau, une main sur sa tête, perdu dans ses cheveux, l’autre sur son épaule.

Les deux amants s’embrassèrent ainsi, et son corps se frottait contre le sien, tapant contre ses cuisses, sa verge ne désemplissant pas. Dans l’eau, les sons extérieurs ne venaient plus, mais il pouvait entendre les soupirs de Shad, surtout quand, après leur baiser, il alla lui mordiller le cou. Elle était plus réceptive à la douleur, maintenant, et il comptait bien le lui montrer… Quand Alastar lui disait que, maintenant, son corps avait de nouvelles propriétés, il ne mentait pas du tout, car c’était déjà quelque chose que Le Diablotin avait pu observer avec d’autres personnes, notamment ses esclaves humaines finissant par devenir des démones.

Shad allait découvrir tout ça… Avec lui, et dans la joie et la bonne humeur… Et, après avoir posé sa main sur son épaule, Alastar la déplaça pour la poser sur les fesses de Shad, reprenant ainsi les bonnes vieilles habitudes avec elle.

Méchante Louve, méchante ! Voilà qu’elle utilisait les mêmes stratagèmes d’Alastar pour le faire languir d’envie pour l’obliger à perdre le contrôle ! Mais elle savait parfaitement que toute tentation serait futile, comment diable un Incube pourrait tomber dans un piège si grossier ? Mais elle s’était plu à le faire, affichant un sourire amusé sur son visage, observant la réaction du Diablotin et s’attendant à toute riposte de sa part.  La jeune démone répondit sans se faire prier à son baiser avant de sentir bien trop tard sa queue caudale qui s’enroulait autours d’une de ses jambes. Ha le fourbe ! Et avant qu’elle ne puisse protester, l’Okami se retrouvait sous l’eau, n’ayant eu le temps que de prendre une rapide bouffée d’air avant son immersion.  Shad se retrouva rapidement collée-serrée  au Diablotin qui encore une fois utilisait sa queue pour une fonction bien précise. Dans le cas présent, celle de la maintenir contre lui.

Des bulles d’air furent projetées contre son visage et en guise de réponse, elle fit de même, embrassant langoureusement le Diablotin par la suite, effectuant ainsi un échange d’air entre les deux protagonistes. Sa propre queue ne resta pas en reste et tout comme celle d’Alastar, elle se déplaça de sorte à s’enrouler autour de sa taille et la maintenir contre elle, rapprochant encore plus le corps des deux amants l’un contre l’autre. Sous l’eau, il n’était pas aisé de prendre conscience du temps, tout repère était chamboulé. Tout ce que pouvait retenir Shad était leurs corps se frottant l’un contre l’autre, la présence de la verge d’Alastar tapant insidieusement contre ses cuisses et n’attendant que de pouvoir s’y faufiler. Il la mordit. La morsure lui procura un étrange frisson de plaisir  qu’elle ne put contenir et dont le sentiment de bien-être fut exhalé par l’intermédiaire d’un soupir sous-marin. Singulier, vraiment très singulier. Voilà qu’elle réagissait autrement à diverses situations et il était pour elle évidement que le Diablotin savait ce qu’il faisait. Au détriment de sa propre personne qui allait de découvertes en découvertes.

Elle desserra un peu la prise de sa propre queue pour pouvoir se mouvoir et enroula ses jambes autours du bassin de l’incube faisant ainsi toucher leurs deux zones intimes entres elles. Puis, joueuse, elle resserra son étreinte avant de bouger doucement son bassin, faisant frotter le vit du démon contre sa vulve.  Quelle dommage que la diction n’était pas possible ici ! Mais pourquoi parler quand le langage du corps suffisait à lui-même ? Elle le voulait, cela était indéniable. Et l’atmosphère qui se dégageait de tout cela l’excitait. De plus, sentir l’air qui peu à peu s’échappait de ses poumons rendait cette situation à la fois excitante et…effrayante. Pourtant, tout cela n’était relayé qu’au second plan. Posant ses mains contre ses épaules, elle s’y appuya ondulant plus fortement du bassin, faisant presque glisser, coulisser la verge contre ses lèvres. A son tour, la Louve pencha la tête vers le cou d’Alastar, y déposa un chaste baiser et sans crier gare mordit à peine dents, laissant glisser ses griffes le long de ses épaules et de ses bras au même instant.

Il voulait jouer avec la douleur ? Elle allait prendre plaisir à faire de même. Sa morsure effectuée, elle changea subitement de registre et lécha sa plaie. Non sans oublier d’onduler du bassin et de mouvoir sa queue caudale dont la pointe acérée vint « griffer » le dos du démon. Là où elle mettait de la tendresse, la Louve mettait un peu de « douleur » à un autre endroit. Elle remonta par la suite vers ses lèvres, échangeant un énième baiser avant de poser son front contre le sien, soufflant de nouveaux quelques bulles d’air vers son visage. Et à cet instant, seul son bassin bougeait, son regard ambré étant plongé dans celui azuré du démon. Elle l'observait et par-dessus tout, elle attendait la suite.

L’amour, le sexe, c’était une osmose. À deux, c’était un moment qui, aussi pervers qu’on pouvait l’imaginer, restait fondamentalement intime. C’était une union charnelle entre deux individus, entre deux individualités, hors de la collectivité, hors de la société. Alastar avait toujours joué avec cette dichotomie profonde. Le sexe était à la fois quelque chose de profondément intime et de profondément public. Les plus puissants du monde avaient tombé sur la base de simples scandales sexuels, et, pour autant que Le Diablotin s’en souvienne, dès que la société avait existé, la prostitution en avait fait de même. Le sexe avait toujours été sur ces deux plans à la fois : une relation individuelle, et un fantasme collectif. Il était l’expression de toute la complexité de la psyché humaine, quelque chose de simple à appréhender, mais d’infiniment compliqué, par les rapports ambivalents qu’il induisait avec la société. Ici, Alastar et Shad étaient tous deux plongés dans cette phase intime, dans ce qui, aux yeux du bel Incube, constituait le cœur du sexe : une relation privilégiée et ardente entre deux personnes consentantes. La présence d’un environnement aquatique ne faisait que renforcer cette situation. Elle accroissait leur aliénation, leur isolation avec le reste du monde. Ici, il n’y avait qu’eux, et simplement eux : un démon, et une démone… Car, avec sa transformation, Shad était clairement une démone. Ce n’était pas qu’une simple apparence physique qui avait évolué, comme le faisaient les Polymorphes, c’était bien une transformation génétique, comme une mutation magique. Alastar ignorait qui l’avait formé, mais elle avait été formée à bonne école. De cela, en revanche, il était sûr.

Les deux étaient dans l’eau, et le vit d’Alastar, un mât bien dressé après les coups de langue de Shad, caressait ses lèvres intimes, glissant sur sa vulve. Elle alla l’embrasser… Et le mordilla.

« Hhhhhnnnn… !! »

Il sentit du sang perler sur ses lèvres. Shad avait mordu fort, et lui, en conséquence, avait griffé son dos, faisant pointer ses ongles tranchants. Du sang jaillit également, et Shad commençait à comprendre que, en tant que démone, elle était plus réceptive à la douleur… Du moins, tout était différent par rapport à un corps normal. Alastar fut fortement excité par cette douleur, et il n’avait pas griffé Shad particulièrement fort… En tout cas, la démone semblait se faire plaisir, et il sentait sa queue onduler contre son corps, ainsi que son corps se frotter au sien. Le bassin de Shad heurtait son sexe, et il voyait, dans ses yeux, toute son envie de lui faire l’amour.

L’homme comptait la satisfaire, et il guida donc son sexe, puis pénétra ainsi la femme, s’enfonçant dans son vagin. Une main sur son dos, l’autre sur ses fesses, il soupira longuement, laissant de multiples bulles d’air s’échapper de sa bouche, puis alla l’embrasser, tout en enfonçant profondément sa verge en elle. Elle tapa contre sa chair intime, et il commença à remuer d’avant en arrière, détachant peu à peu sa queue du corps de la femme.

Tandis que son membre s’enfonçait en elle, remuait d’avant en arrière, sa queue caudale, elle, se déplaça, et s’enlaça autour de celle de Shad. La démone allait découvrir une nouvelle chose : le caractère très érogène de cette queue. Alastar l’enserra comme s’il était un serpent, et en profita pour l’embrasser à nouveau, se crispant contre elle. Il remuait d’avant en arrière, en sentant leurs corps se déplacer légèrement sous l’effet de l’eau.

Le rodéo pouvait continuer.

« Hmmmm ! »

La démone lâcha quelques bulles d’air, frémissant de plaisir en sentant Alastar la griffer. Oui, ça lui avait fait mal et pourtant, de cette douleur elle en ressenti un grand plaisir, quelque chose de grisant. Et cela ne fut qu’attiser plus profondément son désir de se lier au Diablotin. Ses  mouvements de hanches devinrent plus insistants, sa verge coulissait contre ses lèvres intimes qui n’attendaient que de l’accueillir et comme si sa supplique avait été entendue, il dirigea son sexe en elle, la pénétrant de toute sa longueur.  A ce simple mouvement scellant deux corps entre eux, la Louve resserra sa prise contre Alastar,  collant leurs corps plus l’un contre l’autre. Et alors qu’il entamait ses mouvements vieux comme le monde, elle alla quérir ses lèvres pour échanger un baiser passionné avant de gémir contre ses mêmes lèvres lorsque l’appendice caudale du Diablotin s’enroula autours de sa propre queue. Dans son apparence originelle, sa queue était déjà une zone pouvant être considérée comme érogène mais à présent, cela semblait être bien plus que ce que la jeune démone connaissait.

L’eau les isolaient et donnaient aux coups de bassin de l’incube une toute autre tournure. A chaque fois qu’il s’avançait, le corps de  Shad reculait doucement sous les mouvements de l’eau avant d’être à nouveau attirer vers son amant. L’eau donnait un deuxième mouvement à leurs ébats enflammés. Un mouvement qui accentuait leur danse sensuelle et érotique. Et plus que tout, elle les tenait à l’écart du monde, ne les laissant que se concentrer que sur leur propre plaisir. La démone affirma sa prise autours de l’appendice caudales d’Alastar faisant se resserrer plus fortement les deux membres l’un contre l’autre. Son bassin quant à lui ondulait au même rythme que celui de son partenaire, faisant frotter son vis contre ses parois intimes et plus précisément là où elle le désirait le plus, là où chaque parcelle envoyait un petit choc électrique le long de sa colonne vertébrale.

Ne restant pas en restes, ses ailes se déployèrent sous l’eau et effectuant quelques mouvements donnèrent un peu de pep’s à leurs ébats y intégrant un troisième ou plutôt un quatrième mouvement. Le corps des deux amants était ainsi balloté en tous sens, chacune des parties voyant son corps frotter contre celui de l’autre et plus particulièrement leurs parties intimes qui se voyaient « caresser » par le mouvement de l’eau.  Dans leur bulle sous-marine, Shad ne pouvait entendre le tumulte extérieure ni réaliser que d’autres convives les observaient en dehors du bassin. Mais après tout, pourquoi s’en soucierait-elle ? Son esprit et son attention étaient bien trop portés sur l’instant présent pour se préoccuper de pareils faits.  Elle brisa leur baiser qui durait depuis un petit laps de temps et alla à nouveau planter ses crocs dans la chaire du Diablotin, le griffant par la même occasion, gémissant contre son oreille, laissant échapper d’autres bulles d’air. A force, elle finirait par se noyer, mais ses ressources en oxygène semblait dépassé ses espérances. Et elle n’alalit pas s’en plaindre !

Le bassin fut victime de nouvelles ondulations, cette fois, loin du fait des deux êtres démoniaques forniquant ensembles. A ne point en douter, ils venaient d’avoir un peu de compagnie. Sentant cette présence, Shad ouvrit les yeux et tenta de discerner les mouvements sous l’eau avant de réaliser bien rapidement que ce n’était pas une mais deux personnes qui les avaient rejoints. La luxure appelle à la luxure et elle ne se trouvait pas au Palais Magoa pour rien après tout. Restait plus qu’à savoir s’ils venaient pour participer ou bien pour mettre fin à leurs ébats. Et pour le moment la Louve accentua ses mouvements de bassin frottant sa queue contre celle de l’incube, frémissante de plaisir.

Shad et Alastar se faisaient l’amour en immersion, ensemble, yeux dans les yeux... Pour ainsi dire. Coupé du monde extérieur, Alastar ne pensait qu’à elle. L’eau avait beau cherché à les écarter, les ailes de Shad avaient beau battre pour les déplacer, sa queue caudale, elle, s’était enroulée autour de la taille de la femme. Elle retenait ainsi son corps contre le sien, et empêchait le bâton de quitter le trou dans lequel il avait réussi à se nicher. Alastar la pénétrait donc, remuant d’avant en arrière, ne faisant plus qu’un avec elle. Les minutes défilaient et s’écoulaient à la vitesse de secondes, et le Diablotin devait bien admettre qu’il adorait ça. Cette femme était magnifique, une belle et forte démone. Est-ce qu’elle mériterait sa place en rejoignant le clan Magoa ? Il était morbide de l’envisager en ce moment, mais, après tout, Alastar était un démon, et son clan était impliqué dans le processus de la vie et de la mort. Quand Shad mourrait, il y avait toujours des probabilités pour qu’elle finisse en Enfer... Et que son âme puisse être récupérée par les Magoa. C’était le sort qui arrivait à plusieurs des humaines esclaves vivant dans le clan, et qui ne figuraient pas dans les Cours. Elles avaient été repérées et recrutées durant leurs vivants par les Incubes et les Succubes du clan, et, à leur mort, après une vie faite de luxure et d’outrages moraux, elles étaient récupérées dans les Limbes, si les Magoa arrivaient à les retrouver. Shad n’étant pas encore morte, ce sort ne la concernait pas encore... Mais Alastar était bien placé pour savoir que la mort était le lot commun de tous les êtres vivants, même en Enfer. La seule différence était qu’une personne mourant en Enfer revenait à la vie sous une autre forme.

Aussi, le Diablotin la prenait donc, célébrant cette union. Sa main s’agrippa à ses cheveux, et il l’embrassait fréquemment, ou se contentait de lécher sa peau, voire juste de la mordiller. Elle avait un corps magnifique, et Alastar l’appréciait pour ce qu’il était. Il continuait à la prendre, amoureusement, longuement, sans que l’air ne semble leur manquer... Jusqu’à ce que lui aussi entende des bruits de pas. Comme il fallait s’y attendre, d’autres personnes venaient de les rejoindre. Même dans les chambres, on restait rarement seuls.

De fait, plusieurs personnes venaient d’entrer. Outre quelques esclaves, il y avait aussi deux des succubes qui avaient été secourir Alastar : Loreen et Mawïn. Elles venaient d’entrer dans le bassin en étant habillées, signe qu’elles ne venaient pas ici pour se laver. Les deux femmes marchèrent donc un peu, et les griffes de Mawïn vinrent caresser le dos d’Alastar, filant dans l’eau. Elle le griffa jusqu’au sang, tandis que Loreen, elle, se déplaça de l’autre côté.

« Et bien, quel entrain, ironisa Loreen. Elle se battait à mort il y a moins d’une heure, et, maintenant, elle se fait prendre par notre cher Diablotin... »

Loreen se déplaça de l’autre côté, près deux corps de Shad, et laissa venir à elle deux belles esclaves nues : Karen et Isabelle. La première avait été, de son vivant, une strip-teaseuse gérant un bar, et accessoirement matrone endurante d’un bordel illégal situé dans la cave de son bar. La seconde, quant à elle, avait été une « veuve noire », un terme officieux désignant ces femmes qui épousaient des hommes juste pour les ruiner et les dépouiller. Elle n’avait jamais commis la moindre infraction légale, mais, au jour du Jugement Dernier, c’était sous l’aune d’une autre loi que les personnes étaient évaluées. Isabelle avait été une femme de luxure, mais surtout de vice. Ses trahisons avec les hommes avaient provoqué des dépressions et des désespoirs, car il lui arrivait parfois de devoir aller jusqu’à avoir un bébé pour bénéficier d’importants avantages matrimoniaux. Les deux femmes avaient fini chez les Magoa, et elles se pressèrent contre Loreen, venant l’embrasser, et laissant les mains gantées de Loreen venir empoigner leurs fesses.

Alastar, de son côté, poussa un gémissement de douleur, et mordit la langue de Shad, quand Mawïn vint griffer son dos. La douleur éclata en lui, mais elle n’avait rien de rédhibitoire, et l’encouragea même à prendre davantage.

Toutefois, il n’y avait pas que des femmes au sein du palais, et, dans l’eau, des hommes venaient également d’arriver. Mawïn fit signe à l’un d’entre eux de venir, Lester. Lester avait été un Américain qui avait étudié à une université américaine de l’Ivy League à une époque où la drogue était de mode, et où la jeunesse américaine se mobilisait contre la guerre. Il avait multiplié les viols sur le campus sur les femmes droguées. Elles ne s’en souvenaient plus, et lui avait fini par mener une vie normale... Mais le Jugement Dernier ignorait la prescription, et, lorsque sa vie avait été jugée, il avait été décidé que ce qu’il avait fait n’avait pas compensé tout le mal qu’il avait fait. Lester s’était retrouvé en Enfer. Ce que l’homme ignorait, et qui avait joué en sa défaveur, c’était qu’il avait engrossé plusieurs femmes, et que ces dernières avaient mal fini, entre des cures de désintoxication, et une grossesse non désirée. Lester s’était donc retrouvé en Enfer, dans les Cours, et avait progressivement réussi à s’en extirper.

De la main, Mawïn lui fit donc signe de venir.

« Là, fais-toi plaisir, Lester... » souffla Mawïn.

Lester se dirigea vers les deux amants, et ses mains se posèrent sur les fesses d’Alastar, tandis que son sexe se rapprochait de lui...

...Et Alastar mordilla à nouveau Shad en grognant dans l’eau.

« Hnnnnnnnnn... !! »

De la présence des deux succubes et de leurs esclaves sexuelles la Louve n’en avait cure. Pour le moment tout ce qui l’importait était l’instant présent avec l’incube. De plus, l’eau jouait parfaitement son rôle d’isolateur leur empêchant d’entendre les messes-basses de Loreen et Marwïn. Et même si ces dernières eurent été entendu, cela n’aurait pu changer ce qu’il se tramait actuellement. Les deux amants étaient quasiment collés l’un contre l’autre, l’antre humide de Shad accueillant avec plaisir le bâton de chair d’Alastar.  Leurs mouvements ne semblaient décroitre malgré le fait qu’ils étaient observés sans vergogne. Mais après tout quand on été dans le feu de l’action, cela n’avait guère d’importance. Elle embrassait donc le Diablotin avec passion, faisant fi de tout ce qui se tramait autours d’eux.  Ses griffes couraient sur la peau du démon de la luxure, laissant ici et là quelques petites sillons, utilisant la douleur pour accentuer leurs ébats.

Et en parlant de douleur, sa propre langue fut mordue. La jeune démone retira vivement sa tête, lâchant un soupir d’exclamation bien vite rendue muet par des lèvres féminines qui vinent se sceller aux siennes.  En temps normal, la Louve l’aurait repoussé mais cette fois poussée par toute cette luxure, elle se laissa faire, répondant ainsi au baiser d’Isabelle. Sa queue caudale quant à elle alla s’entourer à nouveau autours du bassin d’Alastar comme pour signifier dans un langage corporel, qu’elle ne souhaitait pas être séparée de lui, pas pour l’instant, pas alors que leur ébat ne se faisait que plus fougueux au fur et à mesure des minutes. Elle pouvait sentir sa verge aller et venir en son sein, frottant ses parois internes, appuyant pile sur ses zones les plus sensibles. De plus, la Louve sentait parfaitement ses chairs se compresser de plus en plus autours du vit d’Alastar, rendant sa progression de plus en plus difficile mais également de plus en plus intense, la faisant frémir de plaisir.

Alors que Lester se rapprochait d’Alastar, Isabelle quant à elle approfondissait le baiser entre elle et la Lycane, passant ses mains autours de sa taille pour aller malaxer sa poitrine, jouant avec, titillant ses pointes de chairs. Et sous ces quelques caresses, l’Okami put sentir ces derniers se durcirent, preuve loin sans faux qu’elle prenait pour ainsi dire son pied. L’homme quant à lui malaxait les fesses d’Alastar, les étirant également tandis que sa verge se logeait en leur centre, frottant de toute sa longueur contre son anus, du liquide pré-éjaculatoire coulant déjà hors de son gland et lubrifiant cet endroit. Puis, sans attendre une seconde de plus, ses mains empoignèrent plus fermement le fessier de l’incube et d’un mouvement de bassin sa verge s’y faufila, brisant les barrières du Diablotin. Ce dernier devenant à la fois pénétrant et pénétré. Agrippant la croupe du Diablotin, Lester se mis à bouger d’avant en arrière, laminant le postérieur d’Alastar se penchant sur son dos pour y mettre tout son poids, ses mouvements de bassins de décroissant pas.

Ainsi à chaque coup de rein que donner Lester dans le fondement d’Alastar ce dernier était poussé dans l’antre de la Okami. Une sorte de réaction en chaîne. Elle quitta les lèvres d’Isabelle, lâchant quelques petites bulles d’air avant de se sceller à nouveau à celles d’Alastar, jouant de sa langue avec la sienne, mordillant de temps à autre sa lèvre inférieure.  Pour l’heure, elle ne recevait que quelques caresses bien placée ici et là qui lui augmentait son désir et son plaisir mais il était fort à parier que les esclaves présents dans le bassin ne s’arrêteraient pas en si bon chemin. D’autant plus qu’il y’avait quand même deux succubes avec eux. Pour un bain, c’était un sacré bain !

Leur étreinte devenait maintenant multiple. Alastar sentit des mains fermes pétrir ses fesses, et soupira quand un sexe se rapprocha de son fondement. Oui... Ça allait venir. Il fallait bien garder à l’esprit qu’un démon du sexe était par nature bisexuel. Rares étaient les succubes hétérosexuelles ou homosexuelles, et, inversement, rarissimes étaient les Incubes ne s’adonnant qu’à un seul sexe. C’était un point de vue propre à la Luxure : la Luxure ne s’embarrassait pas des différences sexuelles. Et, de fait, pendant longtemps, et même maintenant encore dans certaines contrées, coucher avec un membre de son propre sexe était considéré comme de la Luxure. Autant dire que, à l’époque du Moyen-Âge occidental terrien, les succubes s’étaient fait plaisir. Il suffisait de coucher avec des femmes pour que ces dernières aient le sentiment terrible d’avoir fauté, et, inversement, les Incubes s’amusaient à coucher avec des hommes, à réveilleur leurs penchants homosexuels, et à laisser la luxure et leurs véritables pulsions parler entre eux. La luxure était un péché évolutif, en fonction de la société et des critères moraux qu’une communauté appliquait sur elle-même.

Alastar se trouvait donc là, dans l’eau, sentant un esclave venir le pénétrer. Il soupira de douleur, ne s’attendant pas vraiment à ce qu’on visite son fion... Néanmoins, il ne repoussa pas l’homme, et sentit d’autres mouvements s’approcher. Loreen avait posé sa main sur la tête d’Isabelle, et l’avait forcé à aller dans l’eau. En soupirant, la belle esclave posa ses mains sur les joues de Shad, et l’embrassa. En relevant la tête, Alastar la vit, et esquissa un léger sourire. Il avait déjà couché avec Isabelle un certain nombre de fois, et son corps était particulièrement agréable. C’était une femme très motivée, et Alastar retourna jouer avec les seins de Shad. Leurs trois corps remuaient ensemble, et, plus l’homme dans le dos du Diablotin le pénétrait, et plus sa queue remuait dans le vagin de la femme. Il n’aurait jamais cru que Shad appréciait qu’on l’embrasse... Sa nature démoniaque prenait le pas, et c’était tout à fait agréable. Alastar savait que, si Onyxian avait un peu de mal avec Shad, c’était parce qu’elle ne sentait aucune attirance sexuelle de cette dernière. Une succube restait une succube, surtout Onyxian, qui était très fière. Elle ne supportait pas qu’on ne la trouve pas attirante, qu’on soit homme ou femme, et le Diablotin savait que, inconsciemment, c’était pour ça que la Grande Succube se montrait si réservée à son égard. Le Diablotin comptait bien éduquer la belle, en compagnie des autres personnes qui les entouraient.

« Hnnnn... » soupira Alastar quand Shad l’embrassa.

Sa main se crispa sur ses cheveux, et Isabelle soupira, commençant à manquer d’air. Elle remonta à l’air libre, reprenant son souffle, et ce fut désormais Mawïn qui descendit dans l’eau. Ses yeux violets flamboyaient dans l’eau, et elle se rapprocha à son tour de Shad, venant l’embrasser également, en posant une main sur son menton, la tirant en arrière, afin de pouvoir mieux l’embrasser. La succube roula sa langue dans la bouche de Shad. La femme se faisait plaisir, et, autour d’eux, l’orgie continuait. Isabelle eut à peine le temps de reprendre son souffle que Loreen s’empressa de la pénétrer, enfonçant sa verge dans son corps, ses mains se crispant sur ses cheveux.

Tout le monde se faisait joyeusement l’amour, et, plus le temps passait, et plus Alastar sentait la jouissance arriver...

A peine la Louve avait-elle scellé de nouveau ses lèvres avec celles de l’Incube que déjà, elle sentait son visage se faire tirer en arrière et une autre paire de lèvres prendre d’assauts les siennes. Cette fois, point d’esclave humaine, en entre-ouvrant les yeux, Shad put noter qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que du succube nommée Mawïn.  Pendant l’espace d’une à deux secondes, elle voulut la repousser, mais cette envie fut bien vite relayée au second plan. La langue de Mawïn s’était infiltrée dans sa bouche sans attendre un seul instant et avait entamé un ballet langoureux et passionné avec sa consœur.  Le bas de son corps collé au bassin du Diablotin qui ne cessait de la pilonner sans cesse et le haut offert au succube, la Lycane était pris en sandwich entre deux démons de la Luxure. Oh, il y’avait pire comme situation et la Louve serait bête de ne pas profiter pleinement de l’instant présent.

Tel un réflexe archaïque, sa queue se mis à se frotter contre le dos d’Alastar, comme s’il s’agissait de son appendice caudale de sa forme originelle. Mais cette fois, nulle sensation de caresse, le frottement provoqué aurait plutôt lieu  de donner une sensation de griffures. Mais après tout, ce n’était pas la douleur qui allait arrêter le fougueux incube !  Et en parlant de fougue,  Lester entamait des mouvements de bassins plus amples et plus rapide, frappant à chaque fois le fond du fondement du Diablotin. Ce qui avait pour effet de projeter sa verge au plus loin de l’intimité de la jeune démone. Cette dernière soupirait et gémissait, ses cris étant à la fois rendus muets par l’environnement aquatique mais également par la propre bouche de Mawïn qui ne la lâchait pas une seule seconde. Pourtant, l’Okami ne pouvait réprimer ses tremblements et ses spasmes de plaisir, elle sentait parfaitement que la délivrance n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

Lester qui n’était qu’un simple humain dû cependant se détacher d’Alastar pour remonter à la surface et reprendre une bouffée d’air frais. Inspirant profondément, il remplit de nouveau ses poumons d’une quantité d’air suffisante pour l’aider à tenir lors du bouquet final. Puis, sans attendre une seconde plus, il replongea, attrapant les fesses de l’incube et le pénétra d’un violent coup de rein, comblant ainsi le vide qu’il venait de faire.  Il se devait de vite finir et ses mouvements de bassins se firent de nouveaux violents et rapides, les chairs internes de l’incube étant particulièrement dilatées. Ses mains se serrèrent contre ses hanches, les griffant alors que son vit labourait ses entrailles sans vergognes. Et de l’autre côté, la Louve sentait également que le rythme de la verge d’Alastar ne désemplissait pas.

Enfin, l’instant tant attendu, tant recherché par tous arriva. La jouissance, merveilleux instant où le monde autour de soi cesse d’exister où chacun ne se préoccupe plus que de sa propre personne  et des sensations qu’il ressentait. Le corps de Shad se cambra, sa queue caudale avait cessé ses «  caresses «  et s’était de nouveau enroulée autour du bassin d’Alastar pour  que leurs deux parties inférieures soient collées l’une contre l’autre. Le baiser qu’elle échangea avec le succube se fit plus intense, sa langue ne cessant de jouer, de se battre avec sa consœur. Puis, peu de temps après, son corps entier fut traversé de spasmes, une vive chaleur se répondant dans chacune de ses fibres. Son « cri «  de plaisir fut bien entendu rendu inaudible par l’environnement bien qu’il était possible de le deviner. Ses  chairs intimes se contractaient sans relâches sur le mat de chair de l’incube l’incitant à son tour à se laisser aller aux  affres du plaisir.

L’Okami ne put dire exactement combien de temps tout cela dura, mais elle ne pouvait nier que ce n’était pas une expérience unique et…intéressante.  Chacun avait atteints l’orgasme, même l’homme derrière Alastar qui ne s’était pas fait prier pour déverser sa semence dans son fion avant de remonter à la surface, y reprenant de nouveau son souffle. La Louve quant à elle, posa l’une de ses mains sur une joue de Mawïn accentuant encore plus leur baiser tandis que sa poitrine se soulevait chaotiquement. Un vampire pourrait facilement entendre son cœur battre la chamade à tout rompre.  Bien que leur ébat touchait à sa fin, le vit de l’incube était toujours planté dans son trou et leurs deux bassins collées l’un contre l’autre, il ne restait plus qu’à Alastar de les délivrer pour leur laisser l’opportunité d’atteindre la surface.

Fréquent et régulier, le sexe était toujours aussi bon au harem des Magoa. Dans le grand bassin, le couple, devenu un quatuor, faisait joyeusement l’amour. Pour Lester, c’était une perle rare. L’homme ne se serait jamais cru être bisexuel, et il avait fallu qu’il soit dans la mort pour commencer à coucher avec des hommes. Tout était bon pour plaire à ses Maîtresses, et il était prêt à tout faire, pour peu que cela lui évitait de retourner dans les maudites et infernales Cours. Ça, pour rien au monde, il ne tenait à retourner là-dedans, à affronter de nouveau la crasse et la sueur perpétuelles des Cours. Ce n’était pas du sexe, c’était une véritable torture. Lester avait donc couché avec des esclaves, et des Incubes l’avaient pris. Il était devenu un sodomite convaincu. Alastar était un homme qui avait déjà pris Lester, et l’homme se vengeait joyeusement.

Le Diablotin remuait dans l’eau, et était prisonnier entre Shad et Lester. Une douleur vive remuait dans son fondement, et cette douleur était particulièrement jouissive, heureuse et bienvenue, renforçant sa hargne et son ardeur. Une ardeur renforcée par les émanations magiques qui s’échappait du corps agréable et délicieux de Mawïn.

Si Mawïn était une Succube aussi puissante, c’était aussi parce qu’elle avait une expérience sexuelle colossale. Elle était l’une des plus vieilles succubes du clan, et faisait l’amour avec des hommes depuis qu’ils étaient dans leurs cavernes, à dessiner des peintures sur les grottes. Chaque âme avalée, chaque esprit brisé, avaient renforcé ses pouvoirs, et, maintenant, Mawïn couchait bien peu hors du palais. Elle ne répondait plus aux invocations que les habitants des Cercles Intermédiaires leur faisaient, parce qu’elle n’en ressentait plus l’intérêt. Ses cuisses avaient recueilli la semence de Rois, d’Empereurs, et de quantité d’autres personnes. Elle offrit à Shad un baiser merveilleux, et Mawïn sentit la résistance de cette femme au plaisir féminin. Elle n’y était pas habituée, ce que Mawïn sentit, car elle avait embrassé et goûté à bien des bouches.

Shad se laissait peu à peu aller, et Lester et elle jouirent en premier. Lester se déversa dans les fesses du Diablotin, dans ce cul magnifique et bien ferme. Oui, Lester se devait bien de le dire ; cet homme avait des fesses magnifiques. Ah, pour le coup, il était bien content d’avoir fini dans le Cercle de la Luxure, plutôt que dans d’autres Cercles ! Alastar se vida à son tour, jouissant généreusement dans le con de Shad.

« Hnnn… »

Alastar sentit le sexe de Lester se retirer, et Le Diablotin remonta à l’air libre, le corps recouvert d’eau. Lester s’était prudemment écarté, et Alastar, en soupirant, reprenant son souffle, se retourna vers lui.

« Mon cul te plaît, hein ? »

Pour seule réponse, Lester esquissa un léger sourire, et haussa les épaules.

« Oui… Plutôt, oui… »

Alastar avait mal aux fesses, pour le coup. La tête de Shad ressortit ensuite de l’eau, et elle se dressa à côté de lui. En souriant, le Diablotin posa ses mains sur ses épaules.

« Voilà pour ton baptême, ma petite Shad… »

Et encore… La belle n’était pas au bout de ses surprises ici !

Après des minutes et des minutes à rester sous l’eau à s’embrasser et s’emboîter joyeusement, la Louve ne put réprimer son envie de rejoindre la surface. L’air chaud des bassins accueillit son visage quand ce dernier émergea de l’eau et ce fut, non sans un certain plaisir, que la Louve put de nouveau faire marcher pleinement ses poumons, inspirant sa première bouffée d’air depuis un temps.  L’eau ruisselait sur son corps, traçant ses courbes, gouttant de la pointe de ses ailes. Ha ça ! Pour être lavées, elles l’étaient à présent ! En premier lieu, Shad voulu les sortir de l’eau et les étirer mais opta plutôt pour la solution de les laisser encore immerger quelques instants.  Son regard croisa celui du Diablotin tandis que ce dernier posait ses mains contre son épaule et lui déclara un fait qu’il lui fit arquer de surprise un sourcil.

« Un baptême ? Bon sang Alastar, je n’étais venue ici que pour bain ! Que me réserves-tu encore ? »

Oh après elle n’allait pas s’en plaindre ! Pour un « baptême » il fut très plaisant et sans cérémonie pompeuse et barbante. L’Okami se tourna par la suite vers les nouveaux arrivants, reconnaissant ainsi les deux succubes qui lui étaient venues en aide avec Jinx une heure plus tôt. Comme quoi les succubes étaient tout aussi redoutables au lit que sur un champ de bataille. Malgré tout, Shad n’avait aucune idée de leur ancienneté, qu’elle pensait millénaire au minimum, et restait ainsi là à les observer silencieusement avant de tourner son attention vers Lester et d’esquisser un sourire, s’adressant au Diablotin :

« On peut dire que toi aussi tu  aimes te faire sodomiser hein le Diablotin ? »

Pour accentuer ses dires, Shad avait particulièrement appuyé sur les mots «  sodomiser », «  aime » et même le surnom d’Alastar fut prononcé avec une pointe d’amusement et de roucoulement. Elle jouait un jeu dangereux c’était un fait indéniable mais après tout, n’était pas déjà en train de risquer sa vie actuellement ?  Rejoignant les bords du bassin, elle s’y extirpa finalement,  battant deux à trois fois des ailes pour en extirper le maximum de gouttes d’eaux, les repliant devant elle pour les observer un instant avant de les replier dans son dos, s’assoyant juste tout simplement au bord du bassin, les pieds dans l’eau, son coude en appui sur l’un de ses genoux, la paume de sa main droite reposant sur sa joue.

« Avant que je ne partes dans ma chambre…dois-je savoir quelque chose ?  Ou bien faire quelque chose ? »

Avec tout ce qu’il se tramait ici, il n’était pas idiot de se demander qu’est-ce que les Magoas lui réservaient en ce lieu. D’autant plus qu’elle n’était pas également partis directement par respect pour Loreen et Mawïn, rien ne lui disait qu’elles-mêmes n’avaient pas une requête à lui soumettre. Et mieux valait rester, elle était une « invitée obligée » mais cela ne la dispensait pas de se tenir plus ou moins correctement avec ses hôtes.

« Juste pour un bain ? Ça, ma belle Shad, c’est ce que tu aimerais te convaincre... »

Alastar n’était pas dupe. Un démon se devait d’être lucide, et de ne pas s’aveugler derrière des mensonges pieux. Shad n’était pas venue ici juste pour se baigner... Elle avait aussi eu d’autres envies, l’Incube l’avait perçu. Sur ce point, il était difficile de tromper des démons de Luxure ; l’excitation sexuelle était quelque chose qu’ils ressentaient, comme une sorte de sixième sens. Et Alastar avait clairement senti les pulsations de la belle Shad. Sous sa forme démoniaque, elle était plus réceptive à l’ambiance de sexe qui régnait ici. Le Diablotin l’avait perçu, même si cette nature démoniaque ne justifiait pas tout. Ce n’était qu’un critère supplémentaire, mais c’était avant tout Shad elle-même qui avait eu envie de lui, et qui s’était laissée peu à peu submerger, jusqu’à répondre aux baisers de femmes. C’était très intéressant, et très positif pour elle.

Préférant noyer le poisson, elle fit une remarque sur Lester, et, au lieu de se sentir offusqué, Alastar sourit lentement.

« Je sodomise bien des petits culs, ma belle Shad, le tien y compris... Comment pourrais-je savoir ce que ça fait si je ne me faisais pas prendre à mon goût ? Le sexe, vois-tu, ne s’embarrasse pas de différences sexuelles. Si un homme ne peut pas faire l’amour à un autre homme aussi naturellement qu’il le fait à une femme, c’est parce que la société impose des barrières morales, un carcan illogique et faussement puritain... Mais, ici, en Enfer, seule la liberté prime. Je ferais un bien piètre Incube si je ne m’intéressais qu’à la moitié des êtres vivants seulement. »

Ce petit speech avait pour but de défendre son bout de gras, mais aussi d’expliquer à Shad les différences de conception entre l’Enfer et la Terre. Ici, en Enfer, il n’y avait aucun problème à se taper qui on voulait. Comme l’Incube l’avait dit, en Enfer, seule la liberté primait... Une liberté absolue, ce que le concept de « loi du plus fort », cher aux démons, exprimait bien. Alastar pouvait faire tout ce qu’il voulait en Enfer, la seule limite venant, non pas d’obligations légales ou morales, mais du risque de se faire décapiter par quelqu’un de plus fort que lui. L’Enfer se caractérisait par le règne de la force et de la puissance.

La belle Shad finit par se rapprocher du rebord, et se retourna face à Alastar, qui sentait tout contre lui les corps de Karen et d’Isabelle, une à sa gauche, l’autre à sa droite. Ses mains vinrent les enlacer, descendant sous l’eau pour caresser leurs fesses, et elles se blottirent contre lui, venant sentir ce torse musculeux et glabre, à la peau douce et tendre. Les Incubes avaient souvent la côte auprès des esclaves humaines

Avant de partir, Shad leur posa encore une question, et Alastar ne répondit pas sur le coup, sa bouche étant logée sur celle de Karen.

« Vos pulsions s’expriment mieux sous votre forme démoniaque, Shad, analysa Loreen. Elles sont moins restreintes par votre carcan moral. Ce que vous devez savoir, c’est que, en étant hébergée au sein du clan Magoa, vous vous devez de vous plier aux règles du clan. Nous sommes un clan de Succubes et d’Incubes, le sexe est ce qui nous définit. C’est notre valeur centrale, la source de nos pouvoirs. »

Où voulait-elle en venir ? Ce fut Mawïn  qui combla les blancs :

« Onyxian aura des restrictions à votre égard tant que vous ne lui ferez pas l’amour, surtout après qu’elle vous ait sauvé la vie de ce monstre qui vous a attaqué. Vous pouvez dire ce que vous voulez de notre race, mais ne doutez jamais de notre fierté et de notre sens de l’honneur. Le concept de ‘‘dette’’ nous est cher, car un démon qui n’exécute pas sa dette  n’a pas d’honneur... Et, parfois, un démon accumule des dettes non-écrites. Nous ne sommes pas des êtres charitables. Onyxian vous a sauvé, et elle dispose maintenant d’une créance sur vous. Autrement dit, si vous voulez devenir une démone, il va vous falloir apprendre nos codes, et les appliquer. »

Alastar était évidemment d’accord avec ceci. Les démons étaient des individus très fiers et orgueilleux. La preuve était que, quand ils venaient voir les humains, ils ne mentaient jamais sur les pactes qu’ils faisaient avec eux. Un démon ne supportait pas le fait de mentir... Mais ça ne l’empêchait de dire la vérité de façon particulière. C’était aussi cette fierté qui, pour Alastar, expliquait le manque de générosité entre démons. Aider un démon, ce n’était jamais totalement désintéressé, et c’était toujours dans le but d’avoir une créance à faire valoir sur l’autre... Ce qui était toujours une forme d’humiliation.

« Et c’est pour cela que vous étiez venues à la base…. »

Voilà donc la raison de la présence des deux succubes et de leurs esclaves sexuelles dans le bassin. Sur le coup, la Louve n’en voyait pas d’autres. Leurs explications étaient logiques et démontraient bien l’ordre de priorité au sein du clan Magoa. Le sexe…ce dernier régissait tout ici, mais après tout, n’était-ce pas une chose normale dans un clan de succubes et d’incubes ? Et qui serait-elle pour affirmer que sa dernière séance dans le bain n’avait pas été une expérience plaisante ? Ha ça pour le coup, elle ferait une piètre menteuse en diffamant ses dires !  Pourtant, dans le bassin, elle s’était de nouveau liée avec Alastar, un incube, un mâle. Le fait de devoir partager sa couche avec Onyxian qui de base était une femme n’était pas réellement pour la réjouir. Certes, elle avait embrassé Mawïn, mais tout cela s’était fait dans le feu de l’action, pendant que son con se faisait joyeusement prendre.  Mais il y’allait de son pleins gré vers Onyxian ? La Lycane était songeuse, comment le pourrait-elle ?

« Je n’ai pas pour habitude de partager ma couche avec une autre femme….Onyxian risque d’être fort déçue de ma…prestation. »

C’était un point qu’elle ne voulait pas dissimuler. Plaire à une succube était un fait difficile et dans le cas présent, Shad risquait bien de déplaire à la matriarche du clan.  C’était un point qu’elle ne voulait pas dissimuler aux deux « envoyées » d’Onyxian. Mais pour l’heure, ce qui la tourmentait le plus était le fait de savoir comment faire face à ce nouveau défi. Elle ne pourrait bien évidemment pas de défiler, d’autant plus que d’une part elle était hébergée au sein du manoir des Magoa dont Onyxian en était la chef et d’autre part, il valait bien s’assurer d’en attirer les bonnes grâces au vue de la future réunion qui approchait à grand pas. De plus, pouvait-elle réellement confirmer que cette nouvelle expérience n’allait pas lui plaire ? A bien y réfléchir, elle n’allait quand même pas faire l’amour avec une novice !  C’était là un point à ne pas oublier !  Finalement, la Louve se releva, son regard se posant un cours laps de temps sur Alastar qui était toujours en train d’embrasser une des esclaves avant de déclarer tout simplement à l’adresse de Loreen et Mawïn.

« Je pense que je n’ai guère le choix après tout. Je vais donc allez voir votre Matriarche… »

Et en finir avec tout cela. Plus vite cette « épreuve «  serait passée, plus vite Shad en aura la conscience tranquille. Ce serait là un nouveau pas qu’elle allait franchir, un pas qu’elle était obligée pour garantir sa sécurité, un pas qu’elle ne faisait pas de bon cœur.  Abaissant légèrement sa tête pour saluer les deux succubes, la jeune démone fit finalement volte-face sortant des bassins, toujours dans sa tenue d’Eve. Elle se mit à arpenter les couloirs du Palais des Magoas, observant de temps à autres les tableaux représentant Onyxian. Ha pour sûr elle ne pouvait pas nier qu’elle en avait de la prestance et de l’allure cette femme démoniaque !  Ses pas la guidaient ici et là le long des corridors, l’arrêtant de temps à autre devant une fenêtre d’où elle pouvait observer les incessantes orgies se produisant dans l’une des Cours du palais.  Pour rien au monde, Shad aurait échangé sa place avec l’un de ces corps. Elle reprit finalement sa route, marchant tout en pensant, sa longue queue ondulant derrière elle.  Sa progression l’amena devant une porte plus stylisée, ressortant de l’ordinaire. Son intuition lui disait qu’elle était arrivée à destination, levant son poing, elle s’apprêta à frapper. Le geste ne fut pas de suite effectué, elle hésitait. Mais cette hésitation fut bien vite enrayée. Sans doute était-ce dû à sa forme démoniaque ?  Elle frappa donc, trois coups sourds et distinct attendant l’approbation venant de l’autre côté de la porte. Cette dernière vint et la Lycane abaissa la poignée pénétrant dans la chambre d’Onyxian, qui, à  ne point en douter, devait bien connaître les raisons de sa venue. Les dés étaient jetés.