Rares étaient les choses qui pouvaient la surprendre... Et, pourtant, en entendant son ton et en voyant son regard, Juliette comprit que sa mère, Ursa Beaumont, la redoutable Matriarche du clan Beaumont, ne l’avait pas vu venir. Juliette déglutit en baissant les yeux, avant de se rappeler ce que Décatis lui avait dit... D’être forte. Elle ne devait pas toujours compter sur elle, c’était ce que sa Maîtresse lui avait rappelé avant qu’elle ne parte. Elle avait récupéré les amulettes requises, afin de relier leurs esprits, et elle se tenait maintenant face à Ursa, peu avant le dîner.
Juliette ne regardait pas le mobilier autour d’elle. Il se composait de prisonniers récupérés par Ursa, et qui étaient attachés à des cordes dans l’un des salons du manoir, la tête pendue vers le bas. Ils étaient nus, et gémissaient en silence, torturés régulièrement par Ursa. Un spectacle habituel quand on voulait dialoguer avec sa mère, dont la sanguinolente cruauté n’était plus à prouver.
« Une... Une esclave, Mère...
- Ha! s’exclama cette dernière en soupirant. Et quelle différence cela fait-il, hum ? »
Sa main caressa une cuisse, et ses griffes s’enfoncèrent dans la chair, faisant couiner l’homme. Ses lèvres avaient été cousues, l’empêchant ainsi de gémir. Était-il plus chanceux que ceux à qui on avait arraché la langue ? Il ne faisait pas bon être prisonnier à Mijak quand on tombait entre les mains d’Ursa. Aussi belle que cruelle, sa mère ne dirigeait pas le clan avec efficacité depuis plusieurs siècles. Au sein de l’Empire, la cruauté était le seul dialogue que les gens comprenaient.
« Et bien... Je... Je sais que je vous déçois beaucoup, Mère, et... Euh... Je pense que...
- Tu veux torturer une esclave ? Toi ?! » répéta-t-elle en la regardant.
Juliette rougit à nouveau, et baissa encore la tête, joignant les mains devant elle. Elle avait été incapable de parler de Maîtresse Décatis... C’était déjà beaucoup de demander à Ursa une esclave. En aucun cas, Juliette ne devait négliger l’intelligence acérée de sa mère. Qu’elle lui fasse une telle demande était trop insolite pour qu’elle la prenne à la légère. Ursa savait que Juliette lui cachait quelque chose, et, en rigolant de sa demande, elle essayait surtout de piéger Juliette... Mais, malgré sa timidité et son manque de confiance en elle, Juliette n’était pas suffisamment idiote pour tomber dans un piège aussi grossier ! Elle se mordillait les lèvres, en cherchant le meilleur angle d’attaque avec sa Mère.
Elle reprit son souffle, en repensant à Maîtresse Décatis, et poursuivit :
« Écoutez, Mère ! Je pense qu’avoir sous mes ordres une esclave à... À commander... Ne pourra que me rendre plus sûre de moi-même, ne pensez-vous pas ? »
Ursa caressait avec sa main le sexe d’un homme. Malgré toutes les blessures de ce dernier, et le fait que le sang ait suffisamment remonté dans son sang pour l’aveugler, sa verge se dressa, comme si toute la douleur avait effacé l’Homme pour réveiller la Bête primitive se terrant en chacun de vous.
« C’est cette Cryptinna, n’est-ce pas ? »
Le rougissement furieux de Juliette fut une réponse entièrement satisfaisante pour Ursa, qui esquissa un sourire.
« Tu veux coucher avec elle... Mais soit... Ce pourrait être amusant. Ma petite fleur, qui veut devenir un joli bourgeon... »
Tout en parlant, elle masturbait cette queue. Ursa avait une idée derrière la tête, une idée perverse et vicieuse, comme seule une Beaumont savait les faire. Elle relâcha ce sexe en tournant la tête vers Juliette, avec un sourire sur le coin des lèvres :
« Je te donnerais une esclave... Si tu suces cette queue. »
Juliette écarquilla les yeux sous la surprise.
*QUOI ?!*