Re: Until The Last Back (Tekworld Hero Team)
Posté : 15 sept. 2024 23:02
Je crois que je ne me suis pas sentie aussi bien depuis que j'ai quitté Caelestis, ce matin. On est nombreuses, lourdement armées, et le Lieutenant Williams a des ordres. Je me retrouve un peu à la maison, même si le danger est toujours présent. Pourtant je sens un frisson de gêne dans mon dos. Les deux femmes qui m'accompagnent depuis le début cette interminable aventure, qui on frôlé la mort et affronté les pires horreurs avec moi, redeviennent des étrangères. C'est l'uniforme, le signe que je suis parmi les miens. Inutile de les connaître pour leur faire confiance, ceux devant moi ouvre la marche, et ceux derrière moi protègent mes arrières. Et au moindre appel je n'aurais qu'à pointer mon arme pour les aider.
Les deux louves solitaires qui m'accompagnent ne peuvent sans doute pas comprendre ce genre de choses. D'ailleurs elles ne le veulent sans doute pas. Je suis une vraie Celkhane, ça oui. Mais Rozalia n'a pas l'air de comprendre ce qu'est une Celkhane. Elle oublie que notre principal ennemi n'est pas la Fourmilière. Que nous n'avons pas le luxe qu'elle nous prête de voir tout blanc d'un côté et noir de l'autre. On ne cherche pas à profiler nos cibles, loin de là. Quand on arrive c'est pour nettoyer par le vide et ça ne nous pose aucun problème. Notre cause est tout autant de sauver et protéger les faibles que de les venger. Je sais par expérience qu'on se bat contre des monstres, et tant qu'ils sont des bêtes stupides les Formiens ne sont pas les pires.
Je laisse quand même filer un petit sourire pour Nika. Puis je profite qu'elles me laissent là pour faire un petit tour. Le camp est déjà dressé et je n'étais pas prévue au programme, mais on m'accorde quand même une tente. En fait l'histoire de la gamine Celkhane qui a carbonisé un Annexien a déjà fait le tour de la troupe, et notre survie jusque là force le respect de certains. J'ai même droit à quelques indiscrétions sur le briefing : on fore dans le tas pour lourder l'arme absolue et on dégage avant que ça pète. Ça ne me rassure pas forcément pour demain, mais demain c'est encore très loin.
Me retrouver dans ce camp me fait un drôle d'effet. En territoire ennemi, à l'abri tout relatif de la ligne défensive. Après tout ce que j'ai traversé aujourd'hui je me fous du danger. D'une minute à l'autre l'alerte peut être donnée, les mitrailleuses automatiques peuvent se mettre à hurler, ou un officier peut arriver en annonçant que le plan a changé. La mission reprendra bien assez tôt, je ne sais pas quoi faire en attendant mais je veux profiter au maximum de cette accalmie. Et je ne me l'avoue pas encore, mais quand les deux grandes brunes reviennent je sais déjà comment.
Rozalia veut aller retrouver sa fameuse amie, et elle me souhaite bonne nuit avant d'y aller.
" Rozalia ! "
J'hésite une seconde, puis finalement je lui dis ce que j'ai sur le cœur.
" Tu as raison, je ne sais pas grand-chose des Formiens. Une bête stupide, on ne peut pas lui en vouloir de suivre ses instincts. Mais un être sensible et intelligent qui commet toutes ces horreurs : on est trop tentées de se dire que... que le tuer ne suffit pas. J'ai tué près d'une vingtaine d'hommes lors de ma première mission, des Tekhans tout ce qu'il y avait d'humains. Si on ne les voyait pas comme des monstres pervers, des menaces à éliminer, on finirait par craquer et devenir pires qu'eux. On est pas débiles, mais on est bien obligées de trouver un moyen pour ne pas sombrer... Et... "
Je la regarde dans les yeux, un peu inquiète. C'est un compliment, mais je ne sais pas si elle le prendra comme tel. Tout ce qu'elle a fait aujourd'hui, et ce qu'elle m'a raconté sur sa vie, font que je pense sincèrement ce que je vais dire.
" Tu aurais fait une excellente sous-off', une des meilleures. "
Je ne la salue pas, elle n'est pas de l'armée. Mais je lui souhaite quand même bonne nuit avant de me retrouver seule avec Nika. Et je n'ose pas la regarder en face tellement je crève de honte. Je devrais me trouver une ration plus consistante à avaler, puis filer dormir tant que je le peux. Mais j'ai beau être crevée je sais que je n'arriverais pas à dormir, pas en sachant qu'elle est dans le secteur. Je me sens conne de seulement imaginer que je pourrais la laisser filer. Ma fierté est retombée avec le reste. On a tellement peu de temps, tellement peu de chances que le calme dure. Et tellement de chances qu'ensuite tout tourne mal. Qu'on ait survécu jusqu'ici tient du miracle.
Annexien ou pas, je désire cette femme. Je ne peut pas me le cacher, et je ne le lui cache pas non plus. Je rougis, le regard baissé vars mes mains alors que je me triture nerveusement les doigts. Des raisons de la laisser filer, j'en ai à la pelle. Elles ne font pas le poids. Je la veux, c'est plus fort que moi, ici et maintenant. Et je ne veux pas qu'elle me câline en me chantant une berceuse, ou qu'elle parle pour me rassurer. Je veux qu'elle m'embrasse, qu'elle me touche comme moi je me touche. Je veux soupirer son nom et qu'elle puisse l'entendre. Je ne peux pas m'empêcher de me dandiner un peu d'un pied sur l'autre rien qu'en y pensant. Elle avait raison : si je suis assez grande pour tuer je suis assez grande pour ça. Je ne suis plus une gamine, mais il ne manque encore quelque chose pour être une femme. Je ne veux pas attendre de rentrer à la maison pour qu'elle me le donne.
" Attend, Nika. "
C'est tellement embarrassant que pendant ma seconde d'hésitation j'espère entendre l'alerte sonner. Mais rien. Je fait un vague geste de la main sur le côté, fixant toujours le le sol.
" Ma tente est... juste là. "
Je relève les yeux vers la magnifique brune. Je sens très bien la tête que je fais et je voudrais me coller des tartes tellement c'est pathétique. Je me mordille la lèvre avec les sourcils en pointe, tremblants. J'ai la chair de poule et la gorge qui se dessèche.
" T-tu veux bien... "
J'avale ma salive.
" R-rester... avec moi... c-cette nuit ? "
Les deux louves solitaires qui m'accompagnent ne peuvent sans doute pas comprendre ce genre de choses. D'ailleurs elles ne le veulent sans doute pas. Je suis une vraie Celkhane, ça oui. Mais Rozalia n'a pas l'air de comprendre ce qu'est une Celkhane. Elle oublie que notre principal ennemi n'est pas la Fourmilière. Que nous n'avons pas le luxe qu'elle nous prête de voir tout blanc d'un côté et noir de l'autre. On ne cherche pas à profiler nos cibles, loin de là. Quand on arrive c'est pour nettoyer par le vide et ça ne nous pose aucun problème. Notre cause est tout autant de sauver et protéger les faibles que de les venger. Je sais par expérience qu'on se bat contre des monstres, et tant qu'ils sont des bêtes stupides les Formiens ne sont pas les pires.
Je laisse quand même filer un petit sourire pour Nika. Puis je profite qu'elles me laissent là pour faire un petit tour. Le camp est déjà dressé et je n'étais pas prévue au programme, mais on m'accorde quand même une tente. En fait l'histoire de la gamine Celkhane qui a carbonisé un Annexien a déjà fait le tour de la troupe, et notre survie jusque là force le respect de certains. J'ai même droit à quelques indiscrétions sur le briefing : on fore dans le tas pour lourder l'arme absolue et on dégage avant que ça pète. Ça ne me rassure pas forcément pour demain, mais demain c'est encore très loin.
Me retrouver dans ce camp me fait un drôle d'effet. En territoire ennemi, à l'abri tout relatif de la ligne défensive. Après tout ce que j'ai traversé aujourd'hui je me fous du danger. D'une minute à l'autre l'alerte peut être donnée, les mitrailleuses automatiques peuvent se mettre à hurler, ou un officier peut arriver en annonçant que le plan a changé. La mission reprendra bien assez tôt, je ne sais pas quoi faire en attendant mais je veux profiter au maximum de cette accalmie. Et je ne me l'avoue pas encore, mais quand les deux grandes brunes reviennent je sais déjà comment.
Rozalia veut aller retrouver sa fameuse amie, et elle me souhaite bonne nuit avant d'y aller.
" Rozalia ! "
J'hésite une seconde, puis finalement je lui dis ce que j'ai sur le cœur.
" Tu as raison, je ne sais pas grand-chose des Formiens. Une bête stupide, on ne peut pas lui en vouloir de suivre ses instincts. Mais un être sensible et intelligent qui commet toutes ces horreurs : on est trop tentées de se dire que... que le tuer ne suffit pas. J'ai tué près d'une vingtaine d'hommes lors de ma première mission, des Tekhans tout ce qu'il y avait d'humains. Si on ne les voyait pas comme des monstres pervers, des menaces à éliminer, on finirait par craquer et devenir pires qu'eux. On est pas débiles, mais on est bien obligées de trouver un moyen pour ne pas sombrer... Et... "
Je la regarde dans les yeux, un peu inquiète. C'est un compliment, mais je ne sais pas si elle le prendra comme tel. Tout ce qu'elle a fait aujourd'hui, et ce qu'elle m'a raconté sur sa vie, font que je pense sincèrement ce que je vais dire.
" Tu aurais fait une excellente sous-off', une des meilleures. "
Je ne la salue pas, elle n'est pas de l'armée. Mais je lui souhaite quand même bonne nuit avant de me retrouver seule avec Nika. Et je n'ose pas la regarder en face tellement je crève de honte. Je devrais me trouver une ration plus consistante à avaler, puis filer dormir tant que je le peux. Mais j'ai beau être crevée je sais que je n'arriverais pas à dormir, pas en sachant qu'elle est dans le secteur. Je me sens conne de seulement imaginer que je pourrais la laisser filer. Ma fierté est retombée avec le reste. On a tellement peu de temps, tellement peu de chances que le calme dure. Et tellement de chances qu'ensuite tout tourne mal. Qu'on ait survécu jusqu'ici tient du miracle.
Annexien ou pas, je désire cette femme. Je ne peut pas me le cacher, et je ne le lui cache pas non plus. Je rougis, le regard baissé vars mes mains alors que je me triture nerveusement les doigts. Des raisons de la laisser filer, j'en ai à la pelle. Elles ne font pas le poids. Je la veux, c'est plus fort que moi, ici et maintenant. Et je ne veux pas qu'elle me câline en me chantant une berceuse, ou qu'elle parle pour me rassurer. Je veux qu'elle m'embrasse, qu'elle me touche comme moi je me touche. Je veux soupirer son nom et qu'elle puisse l'entendre. Je ne peux pas m'empêcher de me dandiner un peu d'un pied sur l'autre rien qu'en y pensant. Elle avait raison : si je suis assez grande pour tuer je suis assez grande pour ça. Je ne suis plus une gamine, mais il ne manque encore quelque chose pour être une femme. Je ne veux pas attendre de rentrer à la maison pour qu'elle me le donne.
" Attend, Nika. "
C'est tellement embarrassant que pendant ma seconde d'hésitation j'espère entendre l'alerte sonner. Mais rien. Je fait un vague geste de la main sur le côté, fixant toujours le le sol.
" Ma tente est... juste là. "
Je relève les yeux vers la magnifique brune. Je sens très bien la tête que je fais et je voudrais me coller des tartes tellement c'est pathétique. Je me mordille la lèvre avec les sourcils en pointe, tremblants. J'ai la chair de poule et la gorge qui se dessèche.
" T-tu veux bien... "
J'avale ma salive.
" R-rester... avec moi... c-cette nuit ? "