« C’est injuste. Tu es si parfaite… »
Ses mains posées contre le mur, elle ne cherche même pas à fuir ce corps pressé contre le sien. Tout est si agréable. L’eau chaude. Leurs corps nus. Les pensées qui traversent sa tête. La possibilité que ce scénario impossible puisse arriver. Et pourtant, elle cherche encore à fuir. Son cerveau essaie encore de trouver comment éviter tout ça. D’où le fait de poser ces mains sur la faïence et non sur ce corps qui l’enflamme malgré l’abondance d’eau.
« Tu as un corps sexy. Tu as atteint ton plein potentiel. Tu es capable d’immobiliser la Bête comme si ce n’était qu’un petit chiot inoffensif. Sans compter que je suis incapable de te cacher quoi que ce soit et que ça te plaît de jouer avec moi. »
En somme, ce n’est qu’une énième tentative de gagner du temps. C’est ridicule. Et pourtant, c’est déjà un pas vers la révélation. Qui plus est, elle est acculée. Dans un espace si étroit avec Verena… Réussir à sortir serait se retrouver face au mur de muscles qu’est Akane. Et… son corps la trahit à nouveau. Elle serre les lèvres. Elle ferme les yeux. Mais un gémissement retenu couplé à des cuisses qui se frottent l’une contre l’autre révèle le niveau de sa libido.
« Bon, ok ! Je ne sais pas pourquoi le Chaos se fout de ma gueule en ramenant ce, ce jouet ! Je ne sais pas pourquoi Jimmy m’emmerde autant à se foutre de ma gueule et créer des situations absurdes. Mais oui ! OUI ! L’idée de voir la super espionne au plein potentiel parfaite et intouchable à quatre pattes me donne des envies ! L’idée que je puisse te dominer rien que quelques minutes, au moins une seule fois dans ma vie, fait carillonner mon égo et ma libido ! C’est CA que tu voulais entendre ! Ça te fait plaisir que je sois complètement nue face à toi ? De corps et de cœur ! »
En plein milieu de sa tirade, Alma s’est retourné. Emportée dans son élan, elle a pu lutter contre cette muse mouillée. Mais maintenant qu’elle halète ? Que son regard est piégé dans le sien ? Qu’elle ne sait plus quoi faire de ses mains et où les poser ? BORDEL ! Pourquoi ça lui apparait toujours plus simple de se retrouver dans un labyrinthe mental à lutter contre un enfoiré de parasite et chercher à sauver une petite chose brisée ? Deux corps nus. Une envie animale. Des actions qui se conjuguent au présent. Bordel ! Ça devrait être simple. Foutu « animal » civilisé qui se retrouve paralysé et se noie dans un verre d’eau !
« Et quoi MAINTENANT ? »
Élever la voix, c’est tout ce qu’elle trouve à faire. Ce doit être tellement ridicule à voir et à écouter. Même Akane qui n’est pas dans la salle de bain doit avoir de la peine à subir ce spectacle.
« Tu vas m’expliquer avec des mots bien choisis que je peux toujours rêver ? Que c’est moi qui vais en prendre plein le cul ? Et qu’il faudra encore que je prenne une journée de repos entière avant de pouvoir remarcher normalement ? HEIN ! Ce n’est pas BIEN de jouer avec moi comme si je n’étais qu’une poupée de GOSSE ! Ça ne se fait pas de me martyriser comme ça ! C’est… c’est INJUSTE ! »