The Multiversity

Dehors, l’aube s’était levée. Quand Scott et Emma rejoignirent Rudolfo et ses hommes, ils purent constater que la discrétion n’avait finalement plus été de mise. Ils avaient été repérés, et se battaient dans un couloir contre des drones et des robots de sécurité. Scott devait néanmoins admettre être surpris : la sécurité était beaucoup moins importante que ce qu’il pensait. Il vint donc en aide aux hommes de Rudolfo, déployant ses tirs lasers, fauchant les robots, puis Logan se rua sur la bataille selon sa technique favorite : foncer en hurlant. Ses griffes lacérèrent sans difficulté les robots de combat, laissant derrière lui des carcasses qui crépitaient faiblement.

« Pourquoi Fatalis t’a enfermé là-bas, Logan ? Ce n’était pas la prison ordinaire…
-  Tu crois que j’en sais quelque chose ? Fatalis s’intéresse aux mutants, c’est sûr. »

Cela, Scott en était d’accord. Wanda, le cristal M’kraan… D’une manière ou d’une autre, Fatalis souhaitait quelque chose du gène-X, ou du Phénix. Quoi ? Scott n’en savait rien sur le coup, mais cela n’était pas du genre à le rassurer. Rudolfo intimait l’ordre de continuer.

« Rudolfo, nous progressons bien trop facilement, Fatalis aurait déjà dû se montrer !
-  Vous croyez que j’ai choisi cette journée au hasard, Scott ? Fatalis tient un discours ce matin en ville ! Un discours où il compte afficher ses ambitions politiques, et où il va annoncer son intention d’épouser la Sorcière-Rouge ! »

Scott sentit son cerveau s’enflammer à cette idée. Ils avançaient le long d’un grand couloir, et, même si la sécurité était relâchée, il y avait quand même de quoi les occuper. Rudolfo avait déjà perdu plusieurs de ses hommes, et des tourelles de combat lourdes se déployèrent alors depuis le sol et les murs, mitraillant tout ce qui passait par là. Cette sécurité supplémentaire força Scott et Emma à passer par une porte dérobée sur la droite, qui les amena dans une salle de repos. Une télévision était allumée. Scott consulta l’écran plat fixé au mur, et vit effectivement l’ancien Roi de Latvérie.

Fatalis se tenait sur une estrade, en compagnie de la Première Ministre de Latvérie, Lucia von Bardas, d’autres officiels… Et de Wanda, dont il tenait la main.

« Depuis trop longtemps, la Latvérie s’oppose au reste du monde. Notre peuple est un grand peuple, un peuple qui a su se moderniser tout en conservant ses traditions. Je n’étais moi-même qu’un simple Gitan quand je suis né au monde. Je contemple avec le plus grand scepticisme ces démocraties occidentales qui n’ont de démocratiques que l’apparence, ces régimes qui favorisent avant tout le renouvellement d’une petite caste bourgeoise sans envergure. ‘‘ Nous fûmes les Guépards, les Lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et des hyènes... Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre’’… Ces mots ne viennent pas de moi, ils viennent d’un aristocrate italien qui, en voyant les démocrates de Garibaldi renverser la monarchie italienne pour y instaurer une démocratie, ne fut pas dupe sur le mensonge. Donner aux gens l’illusion qu’ils ont le choix, et confier le pouvoir à des individus médiocres qui ne pensent qu’à leur propre réélection… Voilà ce qu’est la démocratie !
Je suis un grand admirateur de l’Histoire, je l’avoue. Et c’est du haut de cette étude historique que je peux vous le dire : nos démocraties si humaines et si généreuses mettent beaucoup d’effort à détruire ce que les monarchies médiévales ont mis si longtemps à bâtir ! Voyez la France, par exemple ! Ce pays centralisateur s’est construit pendant des siècles. Des siècles de lutte pour que le pouvoir royal puisse assujettir les nobles. Des siècles de guerre pour qu’une même règle juridique puisse s’imposer : le Code civil. Voyez le résultat après un demi-siècle de démocratie. Voyez ces villes qui brûlent, voyez cette société qui se délite… Et ce constat se généralise à l’ensemble des sociétés occidentales. Les communautés se déchirent, se recroquevillent sur elles-mêmes, elles ne croient plus à l’idéal d’une Nation, à un pacte républicain. Tout cela sont les symptômes d’une seule et même cause : la démocratie ! Un régime où on ne suit plus les nobles guépards et lions, mais des hyènes et des chacals, qui ne se préoccupent plus du destin commun, de la construction d’une histoire nationale, mais de leur petite carrière de bourgeois arriviste ! La religion ; l’opium du peuple ? Fadaises ! Le vrai opium, c’est ce cancer mercantile qu’on appelle démocratie ! »

Scott l’écouta parler, puis se retourna vers Emma.

« Ce type a toujours aimé s’entendre parler… »

Il se déplaça ensuite vers une porte au fond de la pièce, puis continua à courir, jusqu’à pouvoir prendre les tourelles à revers. Ses tirs optiques furent efficaces, rebondissant sur les murs pour frapper les tourelles, les détruisant.

« HAHA ! Allez, en avant !! »

Rudolfo et ses hommes se mirent à courir, et parvinrent enfin à franchir l’escalier menant au toit.

« On y va, finissons-en… »

Scott ignorait où Fatalis en était de son discours. Mieux valait se dépêcher, et détruire le cristal avant qu’il ne soit trop tard ! Scott et Emma retournèrent donc dans le grand couloir, et rejoignirent le grand escalier, qui les conduisit au toit.

Le Cristal M’Kraan était là, au milieu du toit, avec de nombreux gardes robotiques qui faisaient feu sur Rudolfo et ses hommes, abrités derrière des colonnes sous la voûte qui faisait le tour du toit. Le cristal était en train de s’illuminer, brillant furieusement. Scott voyait les robots de sécurité tomber les uns après les autres, et s’élança vers le Cristal… Quand une force le repoussa. Il heurta un pilier, et, en levant la tête, constata que le Phénix était en train de descendre. M/ais, surtout, Fatalis flottait dans les airs, en compagnie de Wanda, et d’un bataillon de Fatalibots. La proximité du Phénix donnait à cette scène un aspect surréaliste, apocalyptique.

« Eh bien, Scott, c’est une belle réunion de famille. »

Dans son dos, il vit Madelyne, en compagnie de Mystique.

« Madelyne… Le Phénix… »

Madelyne se rapprocha.

« Je sais… J’ai beau haïr de toute mon âme le fait d’être le clone de cette salope de Jean Grey, je reste liée au Phénix. Tu ne pensais tout de même pas que je raterais la fête ? »

Scott se releva lentement. Fatalis venait de se poser sur le sol, et, quand les hommes de Rudolfo lui tirèrent dessus, il n’eut qu’à lever la main. Les balles se figèrent alors dans l’espace, et il les renvoya en arrière, fauchant une bonne partie des hommes de Rudolfo et des mercenaires de l’AIM.

Soudain, un rugissement strident jaillit du Phénix, ramenant Scott à terre, mais perturbant aussi toutes les autres personnes encore conscientes. Le ciel s’illumina d’une épaisse couche verte, tandis que les derniers protagonistes se manifestaient…

…Et que la bataille pour le Phénix éclata.

À partir de ce point, la suite de ce RP va avoir lieu dans le topic « Phoenix Five ».

Ce n’est qu’à la fin du premier arc du topic principal que ce RP reprendra.

Ruby jouait au parc, avec sa petite robe blanche et sa fleur dans les cheveux.

Une vision idyllique, qui fit sourire Scott. Elle dansait avec d’autres enfants, et lui l’observait, Emma à ses côtés.

Une vision idyllique, sous un ciel bleu et un joli soleil d’été.

Au loin, la ville se perdait à l’infini, laissant apparaître au plus loin En rigolant joyeusement, Ruby rejoignit le tourniquet, et s’élança dessus. Scott pensa à Ruby ce matin, qui dormait dans son berceau, avec leur chat.

Une vision idyllique, comme un rêve, l’accomplissement d’une vie. Scott souriait donc, heureux…

Ruby glissa hors du tourniquet, et protesta qu’elle avait un caillou dans sa chaussure. Scott se rapprocha de l’aire de jeux, en compagnie d’Emma, et s’amusa à lui faire des chatouilles au pied. Elle se mit à rire.

Le ciel s’ouvrit alors en deux.

Il y eut une violente explosion qui les aveugla tous. Scott avait fort heureusement ses lunettes en ruby-quartz, ce qui lui permit de voir le premier l’insondable.

Un puits verdâtre était présent dans le ciel, un puits infini.

Ils hurlèrent autour de lui tandis que les immeubles d’Anchorage étaient dévastés, détruits.

Où étais-tu, Scott ? Pourquoi n’as-tu rien fait quand tu le pouvais ?

Il vit des tentacules immenses, si grands qu’ils semblaient pouvoir enlacer la Terre. L’und ‘eux s’abattit sur Anchorage, aussi épais qu’une montagne, et aussi long qu’une ville, tranchant la ville, aplatissant les gratte-ciel comme des crêpes, tandis que le ciel devenait noirâtre, des éclairs verdâtres.

Où étais-tu, Scott ?!

Entre ses bras, le cadavre calciné de Ruby.

« Emma… Emma… »

Scott se retourna vers sa femme, pour la voir à genoux, se crevant les yeux.

Trop tard, Scott, il est trop tard.

OÙ ÉTAIS-TU QUAND LE MONDE EST MORT ?!

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Scott ouvrit brusquement les yeux, le corps en sueur, en s’extirpant de ce cauchemar.

Il soupira longuement, et passa sa main contre ses yeux, les frottant. Emma dormait à côté de lui, nue comme lui. Il sortit du lit, et rejoignit les toilettes à proximité, où il alla s’imbiber. Sa gorge était sèche, pâteuse.

*Les cauchemars sont de plus en plus récurrents…*

Récupérer les pouvoirs du Phénix n’avait pas mis terme aux visions, elles lui semblaient même encore plus fortes qu’auparavant. Des visions de cauchemar annonçant un futur funeste, une conséquence de ce que lui et Emma avaient vu lors de leur séjour à Rook Island, quand ils s’étaient retrouvés à R’lyeh. Partout, le monde courait à la catastrophe, et menaçait à chaque fois de briser les anciens murs, d’ouvrir la voie aux Grands Anciens.

Scott entreprit de se calmer. Plus tard, la réunion aurait lieu avec les X-Men.

Ils allaient reformer Utopia, et ils allaient montrer au monde qu’ils allaient agir. Le plan de Scott était bien établi.

*Je suis là… Je suis là, et je ferai ce qui doit être fait.*

Scott soupira encore, puis retourna vers le lit, essayant de dormir encore un peu avant le briefing matinal…

Dormir était devenu inutile pour eux. Pour autant, ils le faisaient encore. Ce n’était pas totalement inutile, car, en dormant, l’esprit d’Emma s’éveillait davantage aux pensées inconscientes et aux songes des gens. Scott pouvait aussi plus facilement l’accompagner dans leurs rêves, et se mélanger aux rêves communs des gens. Et puis, comme ils faisaient l’amour, il était plus agréable de s’endormir. Cela fit donc qu’Emma perçut son rêve. Scott répondit à son baiser, et hocha la tête.

« Demain, nous agirons, mon aimée. »

Sa main caressa alors le ventre d’Emma, et Scott sourit fugacement.

« Notre Ruby mérite un monde en paix. »

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Le lendemain matin

Il allait falloir rénover Utopia, l’amplifier. Elle était appelée à devenir la nouvelle capitale du monde, et les travaux étaient déjà en cours.

Les X-Men étaient là, face à Scott et à Emma. Les Phoenix Five avaient manifesté leurs intentions au monde entier, et la première étape de ce plan global et ambitieux allait commencer. Forge se chargeait de résumer les répercussions de leurs annonces devant le monde entier :

« Comme on pouvait s’y attendre, personne ne nous a pris au sérieux. Notre message est au mieux perçu comme une volonté hégémonique occidentale, au pire comme une provocation. Toutefois, il y a eu bon nombre de manifestations spontanées. Ils vont réagir quand nous agirons. Cette nuit, l’armée américaine est passée en niveau d’alerte DEFCON-2.
- Nous avons capté des signaux vers la plus proche base navale militaire, compléta Magneto. Un porte-avions militaire est en train de se préparer à nous envahir. »

Tout cela, Scott l’avait anticipé.

« Emma et moi allons agir dès aujourd’hui conformément au plan. »

Scott se rapprocha d’une carte du Moyen-Orient. L’un des Sanctuaires du Phénix devait s’installer en plein milieu de l’une des zones les plus conflictuelles de la planète : la bande de Gaza.

« Depuis des mois, les forces terroristes du Hamas ont emprisonné dans un dédale de tunnels labyrinthique de nombreux otages, résuma Scott. Au moins 1 300 galeries sur plus de 500 kilomètres de surface… Des centaines d’enfants morts pour construire ces tunnels. Le monde entier est au bord du gouffre à cause de ce conflit qui n’a que trop duré. »

Magneto se déplaça.

« Il faut une solution durable dans ce conflit, et cela passera par une double intervention. La Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du Premier Ministre d’Israël.
- C’est exact. Nous allons d’abord intervenir à Gaza pour appréhender les derniers chefs de l’organisation, sécuriser les otages, puis nous irons ensuite appréhender les dirigeants israéliens pour les amener à Copenhague. »

Un frisson d’appréhension traversait les X-Men. Scott pouvait sentir leurs doutes. Ils n’étaient pas en position de force, mais ils savaient aussi qu’ils devaient agir.

Magik devait les accompagner. Avec ses Portails, elle n’aurait aucune difficulté à transporter les otages dans le Sanctuaire du Phénix de Gaza. Magneto les suivrait aussi pour pouvoir explorer plus aisément les tunnels.

« Le Phénix est revenu pour une raison précise, nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard. Ce soir, le monde va comprendre que nous ne sommes pas leurs ennemis ni leurs maîtres, mais que nous sommes les gardiens des opprimés, les protecteurs des faibles, et que nous n’aspirons à rien de plus qu’à garantir la paix et la justice. »

Un Merkava Mark 4 s’avançait avec plusieurs soldats de Tsahal dans une rue dévastée. Ils traquaient de potentiels terroristes du Hamas réfugiés dans une ville ravagée. Une vision d’apocalypse, où les civils se terraient dans des abris. Parfois, ils voyaient des enfants qui couraient se cacher entre les ruines. Ils savaient que des habitants se terraient dans ces ruines, mais qu’il y avait aussi, dissimulés dedans, des terroristes. L’état-major s’apprêtait à bombarder l’un des quartiers de la ville, et ils cherchaient à identifier les positions du Hamas. Le char israélien se déplaçait. Près d’eux, une plaque de sable s’était écartée après qu’un enfant ait tapé dessus avec un caillou à plusieurs reprises. Ils sont là. Le message était clair. De tout temps, les dictateurs et les criminels utilisaient les enfants comme messagers de mort. La trappe s’ouvrit ensuite, libérant des hommes armés. Ils amenaient avec eux un lance-roquettes, et se déplacèrent à travers les ruines d’un bâtiment. Ils grimpèrent à l’étage, et commencèrent à préparer leur arme, ciblant le char. Ils mouraient sûrement dans la contre-attaque, mais quelle importance ? Ils mouraient pour combattre les démons qui avaient volé leurs terres, les mécréants qui ne méritaient que la mort. Ils se mirent donc en position.

« <Allahu akbar !!> »

La roquette fila à toute allure, laissant derrière elle une traînée de fumée. Les Israéliens hurlèrent, et la roquette se vaporisa en l’air. Ils tirèrent en réplique, arrosant l’immeuble. Les terroristes répliquèrent à leur tour, et tirèrent également… Et il fallut bien à eux plusieurs secondes pour comprendre que leurs balles ne filaient pas vers leur cible. Aucun impact, aucun trou, aucun son des balles heurtant les murs, aucune poussière ni sable qui s’envolaient… Surpris, ils purent alors voir que leurs balles avaient rejoint leur roquette, s’élevant en l’air, et qu’une silhouette descendait lentement du ciel.

« Les humains et leurs armes… Si prévisibles. »’

Magneto les survolait. Un terroriste sortit son pistolet, cibla Magneto… La balle explosa dans la chambre de son pistolet, et l’homme hurla en tombant au sol.

Des alarmes résonnèrent alors, tandis que, depuis les bases de Tsahal, des missiles fusaient. Des roquettes jaillirent également. Scott venait de se poser sur un toit, et cracha un laser. Il avait appris à diviser ses tirs optiques, mais, sans les pouvoirs du Phénix, il aurait été incapable de faire ce qu’il faisait. Son tir optique brillait comme un phare rouge, et son laser se divisa, puis se subdivisa, et se subdivisa encore, jusqu’à former une myriade de rayons qui frappèrent systématiquement chacun des tirs. Les missiles et les roquettes explosèrent en l’air.

Près de là, une autre patrouille israélienne s’aventurait dans un immeuble, et cherchait à détruire une batterie de lance-roquettes. Les explosions dans le ciel les surprirent, et, le temps pour eux de réagir, un rayon jaillit dans l’appartement réquisitionné par les terroristes, et fit exploser la batterie.

Scott savait qu’Emma avait souhaité une action plus mesurée au début. Mais Scott voulait impressionner le monde. Sauver une population d’un tsunami ou d’un barrage, la Justice League le faisait tout le temps. Lui voulait montrer que son nouvel ordre existait, qu’il ne faisait pas de la parlote. Il savait que les ghens le filmaient, que les enregistrements allaient se diffuser sur les réseaux sociaux. C’était son heure, son moment.

Scott atterrit sur le sol, son corps s’auréolant de flammes brillantes. Devant lui, son Sanctuaire se généra, un temple singulier ressemblant à une énorme flamme blanche.

« Habitants de Gaza ! Hier, nous avons demandé aux dirigeants d’Israël et à ceux qui vous gouvernent de déposer les armes ! Ces dirigeants ne nous ont pas entendus ! Comme nous l’avons annoncé, nous venons mettre fin à cette guerre ! Nous invitons tous les réfugiés à rejoindre notre Sanctuaire ! »

Sa petite démonstration avec Magneto et ses lasers était avant tout destinée à impressionner les foules. Les pouvoirs mentaux d’Emma s’emparaient déjà de toute la foule. Elle apparut à côté de lui, et Scott lui sourit doucement.

« Tu as identifié l’entrée de l’un des tunnels ? Je crains qu’ils aient choisi de se battre… »

*Je suis bien d’accord avec toi, mon amour. Et c’est ce que je compte leur rappeler.*

Explorer les tunnels souterrains du Hamas aurait été une tâche de longue haleine. Scott voulait qu’ils voient, il voulait que ce soit diffusé. Emma utilisait ses pouvoirs pour contrôler les terroristes du Hamas, les obligeant à déposer les armes, évitant de se faire sauter. Petit à petit, le bruit enfla, la rumeur monta. Emma les fit sortir par l’un des principaux tunnels, les regroupant hors des villes. On estimait que les Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, comprenait environ 20 000 hommes. Les effectifs avaient sans doute largement diminué depuis l’offensive israélienne sur le Hamas. En tout cas, cela faisait un grand nombre de criminels qui sortirent des tunnels, déposèrent les armes, et s’agenouillèrent en plein milieu du désert, levant les mains ensuite en signe de reddition.

« Aucune prison ici ne peut les retenir, Scott.
- Nous les emmènerons en Israël.
- Cela ne suffira pas.
- Ce n’est que la première étape. »

Au sein de la population gazaouie, la peur était perceptible. Les forces armées du Hamas étaient aussi perçues comme des tyrans que comme des protecteurs. Sans eux, qui les défendrait contre ceux qu’ils considéraient comme étant des sionistes ? La récente politique américaine avait sans ombrages annoncé un déplacement forcé de la population de Gaza. Scott n’était pas idiot, il savait que le Hamas n’était pas une cause, mais le symptôme d’un mal profond, l’échec de processus diplomatiques et l’instauration d’une paix durable. Scott s’en prenait en premier au Hamas, mais il était lucide. Le Hamas lui-même n’aurait jamais existé sans le double jeu d’un gouvernement soucieux de promouvoir une organisation terroriste pour marginaliser les espoirs du peuple palestinien.

Petit à petit, la foule se déplaçait. Étant plus doué par les discours, Scott s’approchait en volant, et descendit devant les Gazaouis médusés, paniqués, qui se contentaient pour ceux ayant encore des téléphones portables de le filmer.

« Gazaouis, Palestiniens… Israéliens, Arabes, Européens, ce qui se passe ici est la conséquence de l’incompétence de vos dirigeants, que ce soit qui sont là actuellement, ou ceux qui étaient là avant eux. Pendant longtemps, les mutants ont été ostracisés, dépossédés de leurs terres, traqués, abattus, parce que nous étions différents… Et parce que notre différence leur faisait peur. Pendant trop longtemps, le cycle de la haine a détruit notre peuple. Pendant trop longtemps, il a détruit le vôtre. Vous aspirez tous à vivre en paix, vous aspirez tous à être libres. La peur de l’autre vous contraint à suivre ceux qui veulent vous contenir. Comme je l’ai annoncé, nous passons à l’action. Comme vous pouvez le voir, les combattants du Hamas ont déposé les armes. Nous allons maintenant nous rendre à Tel-Aviv, et solliciter du Premier Ministre israélien qu’il mette immédiatement fin à ce conflit meurtrier. Ensuite, vous vous engagerez sur la voie de la reconstruction, sur la voie de la paix, et sur un avenir prospère. Aujourd’hui, nous mettons fin à ce cycle qui vous a détruit et meurtri. »

Les gens restèrent circonspects, tandis qu’Emma se posa à son tour. Magneto utilisa ensuite ses pouvoirs, et utilisa les débris en fer pour les assembler en menottes, et ainsi attacher les milliers de terroristes regroupés dans la zone.

Scott se retrouva ensuite avec Emma, et attrapa ses mains, puis les posa sur ses joues, et l’embrassa.

« Nous avons le pouvoir de changer les choses, Emma… Pour nous, pour notre enfant… Un monde en paix. N’est-ce pas ce dont nous avons toujours rêvé ? »