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Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 18 nov. 2024 01:37
par Mélinda Warren
Les ventes aux enchères de
Dame Amphyria attiraient toujours du monde. Cette femme belle et forte organisait chaque mois dans sa somptueuse villa au sein de la capitale impériale des ventes d’esclaves. Des ventes privées où elle invitait des personnalités locales assez influentes, comme Mélinda Warren. Celle-ci se rendait toujours à ces ventes, et achetait toujours au moins un esclave. Tous les plus riches esclavagistes de la capitale s’y rendaient, ceux qui étaient à la recherche de «
bibelots », des esclaves précieux destinés à devenir des scribes, des amants personnels, des mères porteuses… Il y avait de tout à trouver.
Mélinda rejoignit une loge de luxe. La vampire avait fait du chemin, elle s’était mariée à Vanillia, faisant d’elle une aristocrate, mais elle était surtout devenue la Première Épouse de Wismerhill, faisant d’elle l’Impératrice de l’Empire, un titre dont l’arrogante vampire aimait jouir. Elle rejoignit donc une loge entourant une grande salle de spectacle. Les esclaves se trouvaient sur une estrade, laquelle était plongée dans la pénombre, avant qu’on ne les mette au centre de la grande pièce, au milieu de torches. Mélinda était accompagnée par une soldate mijakienne,
Kiera Notton. Capitaine de la Garde Impériale, chevaleresse de formation, elle assistait Mélinda, pour la protéger.
«
Il y a du monde ce soir… »
On avait apporté à Mélinda un verre de vin cuit, qu’elle avalait doucement, tandis que les biens à vendre défilaient devant elles. Kiera observait lentement la situation, méfiante, vigilante, comme à son habitude. De son côté, Mélinda avait les jambes croisées.
«
Messeigneurs, notre prochain lot est le plus mauvais de notre soirée. Nous l’avons acquis auprès du marchand Nomeyrus. C’est une Bas-Elfe, muette… Nous ignorons son nom, elle a été dressée par la maison Badius, mais sa virginité a été conservée. Elle fera donc une bonne mère-porteuse, car elle est très obéissante. Faute de nom, nous l’avons surnommé Carpe. »
La jeune Carpe fut amenée au milieu. Mélinda l’observa lentement. Nomeyrus était un marchand d’esclaves peu réputé, l’achat de cette Carpe avait dû faire partie de tractations plus importantes.
«
La mise à prix est à 10 pièces d’or, le pas d’enchère est de 10 pièces d’or minimum. »
Une Bas-Elfe… Elle n’était pas née dans un royaume elfique. Cependant, elle était amnésique, et muette. Difficile de savoir d’où elle venait, et il se pouvait très bien qu’elle vienne d’un royaume elfique. Les elfes n’avaient pas forcément la côte, avoir comme esclave une elfe qui descendait potentiellement d’une grande lignée elfique, c’était le risque de perdre son esclave ensuite, ou de subir le courroux des royaumes elfiques.
Mélinda décida de se porter acquéreuse. Elle fit signe à son esclave chargée d’enchérir pour elle,
Amalia, qui leva la main, et parla d’une voix forte :
«
100 pièces d’or ! »
Les enchères étaient lancées…
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 18 nov. 2024 03:27
par Carpe
Tout avait été étrange ses derniers jours. Le marchand qui m’avait acheté avait convoqué tout le monde, nous demandant d’être en ligne et laisser une femme nous regarder, nous toucher, poser des questions. Celui qui nous avait acquit était très étrange avec cette femme, d’habitude il avait une façon un peu brute pour parler à ceux et celles qui tentaient de nous acheter, venant à essayer de nous vendre au plus haut. Mais, face à cette femme, il ne discutait pas du prix.
Vint mon tour, elle utilisa sa cravache pour me faire tourner la tête doucement, n’opposant aucune résistance alors que le marchant expliquait mon cas, une esclave elfe aux origines inconnue, muette, analphabète. Comme pour les autres, cette femme posa beaucoup de question, qui s’étaient chargé de me dresser, avec une demande de preuve sur ses dires, présentant des documents avec des noms qui semblaient complexes et des sceaux. Pas une seule fois je ne résistais à ses manipulations, utilisant ma tête pour répondre quand cette femme me posait directement des questions, bien que je sente que, comparé aux autres, j’étais certainement la pomme gâtée du lot.
Le marchand lui semblait ravi que je sois prise par cette femme. Nous étions cinq, hormis moi, elle n’avait choisi que des hommes, les races étant variées, mais tous pouvant tout autant être de bons amants que s’occuper des tâches physiques importante. Je perçus quelques regards hostiles dans mon dos, car si la petite dernière partait, la précédente redevenait le souffre-douleur des autres et l’ordre d’ancienneté était changé, mais je n’avais pas mon mot à dire, cette femme avait décidé de ses achats et le marchand ne s’était pas opposé à cela, au contraire, sans doute que cette femme pourrait plus facilement me vendre. Il n’y eut pas de bourse sortie, juste un document signé, ce qui était encore une chose étrange, je ne pouvais savoir que la transaction avait apporté une somme assez conséquente, ainsi qu’un partenariat le mois prochain si la vente de tout les esclaves atteignait une certaine somme, ce qui allait certainement motiver le marchand à s’adapter pour gagner en réputation.
Nous sommes sorties du marchand, venant à monter marcher pendant une vingtaine de minutes, la femme disant qu’elle était l’intermédiaire d’une dénommée de Dame Amphyria qui nous recevra un par un, dans le même ordre d’achat, venant à dire que comme nous étions la marchandise de Dame Amphyria tous ceux qui auraient l’idée de la fausser compagnie serait sévèrement puni. Cette phrase était certainement quelques choses que cette femme disait par automatisme, car nous étions des esclaves dressés pour ne pas fuir, obéir au doigt et à l’oeil sans poser de question.
Une fois arrivé dans une grande demeure où je n’avais jamais vu autant d’objet de valeur, nous avons été présentés à Dame Amphyria, qui, lorsque fut mon tour, me regarda sous toutes les coutures, écoutant le rapport de l’acheteuse et venant à pousser un soupire, avant de dire que si elle tirait la moitié d’une elfe en parfait état, cela serait une bonne chose. Elle parut bien plus joyeuse en sachant que j’avais été obtenu pour sept pièces d’or, car apparemment ceux qui m’avaient dressé avaient tendance à en faire trop et ce n’était pas le genre d’article que Dame Amphyria aimait récupérer dans ses stocks.
Les jours passèrent, m’adaptant rapidement au rythme des autres esclaves, le traitement était différent, je ne dormais pas à même le sol, les repas étaient bien plus copieux même si pour une personne libre cela pouvait paraître peu. Les esclaves plus anciens tentèrent de me donner des tâches complexes, mais abandonnèrent quand le résultat fut catastrophique, apparemment ils s’étaient fait taper sur les doigts.
Puis, il y eut la mâtinée, l’acheteuse qui avait servi d’intermédiaire vint me voir, ne prenant pas des pincettes pour me dire que j’allais devoir aller dans les "Loges", les autres esclaves m’ayant expliqué que chaque mois une partie des esclaves étaient vendus, il n’y aurait pas de sanction si je ne partais pas, car les maîtres potentiels seraient sélectifs, la seule punition possible serait d’être envoyée quelque part pour gagner de la valeur.
Je pris donc la direction des "Loges", laissant les personnes s’occuper de moi, on me fit prendre un bain, nettoyant bien en profondeur ma chevelure, la coiffant, passant une sorte d’huile sur mon corps avant porter une robe verte qui étaient très proches du corps, assez pour ne pas cacher mes formes, mais pas trop afin d’éviter de choquer les esprits pudiques. Il y eut l’ajout de maquillage et d’accessoire sur mes oreilles et autour de mon cou, Dame Amphyria ayant choisir se mettre en avant ma beauté physique pour toucher plus d’acheteurs potentiels.
On me plaça dans la file d’esclave, attendant mon tour. La méthode de vente était basique, seul le lieu d’exposition changeait, voyant que les autres esclaves n’avaient pas eu la peau huilée, je me disais que c’était quelques choses qui m’étaient réservée pour essayer d’augmenter mon prix de vente.
Je fus placée au centre de la pièce, l’huile sur la peau la faisant briller et ressentant la chaleur de toutes les torches, mais je ne bougeai pas d’un pouce, laissant les personnes m’observer. Si, avec les flammes des torches, je ne pouvais pas voir toute la pièce, du peu que je voyais, tous avaient des tenues bien plus riches que la plupart des acheteurs potentiel avec l’ancien marchand. On commença à me présenter, ne comprenant pas le terme "Bas-Elfe". Devant la réaction des acheteurs, je supposais que c’était une mauvaise chose. La présentation fut bien plus courte et visiblement on ne cherchait pas à minimiser mes défauts, étant vendue comme mère-porteuse. Cela ne me choquait pas, à défaut d’être réellement utile comparé aux autres esclaves, ne servir qu’à produire des enfants restait un acte qui était à ma portée, tout du moins avec le dressage nocturne que j’ai subi, cela me semblait faisable.
Il y eut un petit temps de réflexion avant qu’une femme rousse se mette à lever la main et annoncer un prix haut, cela fut le départ d’autres prix qui semblaient monter doucement constatant que cette femme rousse jetait un regard vers une autre direction avant de continuer à faire monter les prix. Je compris rapidement qu’elle devait recevoir des ordres d’autres part, comme lorsque mon ancien marchand m’indiquait de me tourner d’un petit mouvement de tête.
Très rapidement les annonces s’essoufflèrent, je restais le produit gâté de ce lot et plus la somme montait, plus cela pouvait paraître cher, pour une esclave comme moi, qui manquait de compétence.
Ce qui était certain c’est que le prix annoncé dépassait ceux que j’avais entendu chez l’ancien marchand, me laissant supposer que cela avait atteint une somme très haute, mais peut-être qu’il n’y avait qu’un zéro en plus. Il ne restait que deux personnes, cette femme rousse et une autre femme, fort âgée, toute deux ayant visiblement un intérêt à m’obtenir.
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 26 nov. 2024 02:12
par Mélinda Warren
Mélinda avait trouvé son lot. Pourquoi elle ? Elle n’aurait su le dire. L’instinct était quelque chose qui ne se définissait pas, qui ne s’expliquait pas. Elle avait tout simplement le pressentiment, l’intuition, que cette femme devait être sienne. Amalia surenchérit donc à chaque fois, et, bientôt, elles ne furent plus que deux à concourir.
« 1 000 pièces d’or ! annonça Amalia.
- 1 200 ! »
Mélinda s’agaça, et fit signe à Amalia de surenchérir plus haut. Elle se retourna ensuite vers Kiera. La Capitaine de la Garde Impériale était aussi bien placée, elle était issue d’une grande famille aristocratique, les Notton. Elle était donc issue de haute extraction, et s’était durement formée pour éviter qu’on l’accuse de tout népotisme. Pour cela, elle avait même été formée parmi les gladiateurs de l’Empire. Mélinda avait donc toute confiance en elle.
« Qui est-ce ?
- Celle qui vous concurrence, Madame ? Je crois que cette dame sert la maison Vanderband… »
Une légère moue sceptique traversa les lèvres parfaites de la vampire. Les Vanderband étaient des gens peu fiables, qui étaient liés aux Carlberg, la famille de sa femme, et à son père, un vampire dangereux qui avait cherché à sacrifier sa fille. On disait que les Vanderband menaient des expériences génétiques sinistres. Cette Bas-Elfe dont tout le monde se moquait aurait sûrement pour fonction de finir comme cobaye pour les expériences sinistres des Vanderband. Mélinda demanda à Amalia de surenchérir, et, finalement, avec une somme de 3 000 pièces d’or, l’enchère fut emportée.
« Je ne suis pas votre comptable, Madame, mais il me semble que vous venez de perdre l’argent avec un prix aussi élevé…
- Peut-être, mais j’ai cassé les pieds de l’une des maisons ennemies. Le message est clair. »
Des gardes escortèrent ensuite Carpe hors de la grande salle. Elle passa à travers un couloir, et fut emmenée dans un salon, en attendant la fin des enchères. Mélinda la rejoignit une bonne demi-heure après. Amalia lui ouvrit la porte, et Mélinda sourit en voyant l’elfe.
« Bonjour, Carpe. Je m’appelle Mélinda Warren, et je suis désormais ta Maîtresse. On m’a dit que tu étais muette, ce qui te vaut ton surnom, mais est-ce que tu sais lire ? Ou écrire ? »
Mélinda fit signe à Amalia, qui tendit à Carpe un petit carnet avec un stylo…
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 26 nov. 2024 14:12
par Carpe
Au centre de la pièce je venais à entendre les deux femmes se mettre à augmenter les prix, petit à petit, tout comme la tension, le reste des acheteurs potentiels avaient cessé de discuter et semblaient suivre cet échange de prix avec grand intérêt. De mon côté je sentais une pression, comme étant la proie de deux prédateurs qui s’échangeait des coups de griffes pour m’avoir. La vieille femme était la plus facile à discerner, la frustration se sentait dans sa voix, visiblement, elle n’aimait pas que la rousse surenchérisse, entendant une remarque à voix basse que « cette gueuse devait laisser son maître enchérir de lui-même ». Le duel de prix continua, venant à entendre des murmures dans la salle, apparemment cela était monté bien trop haut pour une simple elfe comme moi, les deux personnes qui me voulaient ayant visiblement plus eu la volonté de ne pas me laisser à l’autre que vraiment m’obtenir.
Cela ne me concernait pas trop, la femme qui m’avait vendu semblait ravie de cette situation. Je ne savais rien des deux acheteurs potentiels, si ce n’est leurs représentants, mais j’avais, par la remarque de la vieille femme, la confirmation que cette femme rousse servait de relai à son maître. Je n’étais en rien au courant des maisons, c’était quelque chose inutile à apprendre pour une esclave basique, n’ayant que quelques connaissances pour bien me tenir lors de réception, le reste, concernant la noblesse et l’étiquette, devait être appris par mon maître.
Le prix vint à stopper sur un chiffre que je n’arrivais pas à quantifier. En voyant la vieille femme se lever et partir de la salle en fulminant, je compris que c’était le propriétaire de la femme rousse qui avait mit le dernier prix. Les hommes armés se mirent à m’emmener autre part, les suivant docilement. La marche ne fut guère longue avant d’être dans une grande salle, me faisant dire de m’asseoir et d’attendre, ce que je fis sans sourciller.
Le temps se mit à défiler, sans que je ne m’inquiète, la femme qui m’avait vendu devait certainement fournir des documents à mon acheteur et faire signer des choses. Le temps arrêta enfin de défiler quand la boule de la porte se mit à tourner et laisser voir la femme rousse et une autre brune. C’est cette dernière qui vint à prendre la parole, l’écoutant et comprenant à ses mots qu’elle était ma maîtresse.
Maîtresse Warren. Cela ne me fit pas plus réagir que cela, alors que d’autres esclaves auraient certainement eut des émotions en entendant ce nom de noble, moi je ne percevais pas du tout que j’avais affaire à une personne importante, un maître restait un maître, peut importe sa richesse et son pouvoir.
Elle me questionnait sur le fait si je savais écrire ou lire, la femme rousse me tendant du matériel que je savais utile pour cela , je le saisis, plus par politesse que par envie, pour ne pas froisser ma nouvelle maîtresse et la femme rousse, supposant qu’elle allait devenir l’aînée parmi les esclaves et que je devais du respect envers cette esclave.
Je mis mon doigt sur le titre du carnet, le suivant avant de faire un signe négatif de la tête, comme je fis semblant d’écrire sur la couverture, ne retirant pas le capuchon pour ne pas salir l’objet, rien que la manière maladroite de saisir l’objet permettait de supposer mon prochain mouvement, gigotant, une nouvelle fois, ma tête de gauche à droite. Je me doutais qu’en ayant fait tout cela ma maîtresse comprendrait que je ne suis pas utile pour écrire ou lire des documents, mon utilité était tout autre.
Après ces premières réponses négative, je pensais que cette maîtresse allait certainement être mécontente, mais je ne pouvais mentir, supposant que maîtresse Mélinda allait me reléguer à des tâches basiques, dans le meilleur des cas.
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 30 nov. 2024 11:15
par Mélinda Warren
Carpe indiqua qu’elle ne savait pas écrire. Mélinda se pinça brièvement les lèvres.
« Au moins, tu comprends quand on te parle. Nous allons donc t’inscrire à l’école, pour que tu apprennes à lire, à écrire, à compter, ce genre de choses. »
Mélinda disposait de sa propre école au sein de son harem, et les adultes y étaient assez nombreux. Beaucoup d’esclavagistes ne se donnaient pas la peine de former leurs esclaves, mais ce n’était pas le cas de Mélinda. Elle souhaitait donner un autre horizon à ses esclaves que la prostitution, même si Carpe allait tout de même devoir contribuer.
« J’ignore si tu as entendu parler de moi, donc je vais me présenter. Comme je te l’ai dit, je m’appelle Mélinda Warren. Je dirige un harem, mais je suis aussi bien d’autres choses… Je dirige aussi un clan vampirique, et je suis l’une des épouses de l’Empereur Wismerhill, ce qui, techniquement, me donne le titre d’Impératrice. Un poste que beaucoup jugent immérités, ce qui est assez exact, puisque je n’ai eu qu’à ouvrir les cuisses et à séduire l’Empereur pour avoir ce titre. J’aime toutefois à penser qu’on ne mérite jamais le poste qu’on obtient, et qu’on gagne ensuite le mérite une fois qu’on l’exerce. Toi, ma jolie, il y avait cette vieille harpie qui te voulait, et ce n’était pas pour ton joli minois, mais pour te disséquer comme on dissèque une grenouille. Les particularités génétiques des elfes ont toujours fait des envieux, la capacité de vos cellules à se régénérer constamment vous approche des vampires, mais sans les tares génétiques liées à ma race. Bref, tout ça pour dire que je suis une femme suffisamment puissante pour éviter que toi et ton joli petit cul ne terminent sur une table de dissection. »
Mélinda n’était pas spécialement habituée à parler devant une muette, elle se laissait donc aller.
« Tu ne peux pas parler ni écrire, mais tu peux hocher la tête. Tu es passée de maître en maître avant de finir devant moi. Une jolie esclave comme toi à qui on ne s’est pas donné la peine d’apprendre à écrire, j’imagine que tu as d’autres attraits. Pour autant, on dit que tu es vierge… Est-ce que tu as… Déjà eu des relations sexuelles ? »
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 08 déc. 2024 16:25
par Carpe
Je ne compris pas le terme "école", venant à supposer qu’il devait s’agir d’un terme particulier pour dresser personnellement les esclaves, comprenant que cette maîtresse ne souhaitait pas garder une esclave incapable de l’assister dans l’écriture, la lecture et le comptage, chose que je ne savais pas bien faire, le comptage restant cantonné à ce que je pouvais faire avec mes doigts.
Maîtresse Warren se présentait un peu plus. Même si je n‘avais aucune notion en politique et en intrigue des pouvoirs, on avait tout de même prit la peine de m’enseigner que l’Empereur était quelqu’un de très important et que la moindre délicatesse envers cette personne serait la dernière chose que je ferais de ma vie, ainsi que de ma mort, m’ayant dit que l’Empereur ne laisserait pas mon âme partir aussi facilement. J’avais donc en face de moi l’une des femmes que l’Empereur avait choisies, venant à comprendre pourquoi ma maîtresse souhaitait que je sois mieux éduquée. Je ne compris pas du tout cette histoire de mérite. Elle avait aussi parlé de clan vampirique, n’étant pas au fait des races et de leurs spécificités, je ne savais pas réellement ce qu’était un vampire, si ce n’est le fait qu’il s’agissait d’une race qui avait besoin de sang comme nourriture, ne sachant rien sur leurs puissances et aussi leurs pouvoirs, je me dis que si elle m’avait acheté c’était certainement pour remplacer une esclave qui n’avait plus assez de sang à offrir.
Je n’eus pas de frisson quand maîtresse Warren expliquait des choses complexe, je savais que l’on disait que les elfes étaient une race ayant une longue durée de vie, dans de bonne condition, mais tout cette histoire de dissection et de grenouille me dépassait grandement, je n’étais qu’une esclave après tout, avoir peur de terminer comme rat de laboratoire n’était pas quelques choses dont on avait pris la peine de m’enseigner. Tout ce que m’on cerveau imprimait était que ma maîtresse était plus puissante que l’autre et que son statut faisait d’elle une personne très importante.
Ma maîtresse se mit à me poser des questions sur le plan sexuel, je vins à réfléchir. Je vins à pointer ma maîtresse du doigt et prendre bien quelques secondes avant de faire un quatre avec ma main gauche, pour signaler qu’elle était ma deuxième maîtresse. Je ne la regardais pas dans les yeux, pour que mon geste ne soit pas perçu comme un manque de politesse. Puis je vins à hocher ma tête de haut en bas.
Les deux dresseurs avaient pris la peine de m’exposer à beaucoup de pratique différente et que le commun des mortels diraient même exotique. Si dans le plan physique mon ancien maître et les créatures d’un des dresseurs furent mes expériences, sur le plan onirique, l’autre dresseur avait fait appel à beaucoup de chose, dont certaine que je ne pourrais définir faute de mot pour les décrire. La séance de dressage avait été intensive, c’est pour cela que le vendeur n’avait aucune crainte que je puisse servir à cela, même juste de jouet pour des monstres.
Je regardais la pièce, venant à voir une petite sphère de verre où il y avait un genre de slime qui baignait dedans, n’ayant pas conscience qu’il s’agissait juste d’une création artisanale et qu’il n’y avait aucune créature dedans, je vins à la pointer du doigt, en espérant que maîtresse Warren puisse comprendre ce que je voulais dire. Ce n’était pas facile de communiquer sans la voix, mais je n’avais pas été éduquée pour cela, mon rôle, en tant qu’esclave était d’obéir aux ordres de les maîtres, d’être un outil utile jusqu’à ce qu’ils décident de ne plus en avoir l’utilité.
Ma maîtresse allait certainement être ravie de savoir que je pouvais au moins servir à quelques choses, osant un petit regard pour savoir si ma réponse avait été bien perçue ou pas du tout.
Re: Remplir une page vide [Carpe]
Posté : 28 déc. 2024 18:32
par Mélinda Warren
Mélinda essayait de comprendre, mais, face à une personne qui ne savait parler, ni écrire, la tâche était tout de même difficile ! Elle était de plus convaincue que Carpe ne maîtrisait pas la langue des signes, et elle n’était pas spécialement expressive, visuellement parlant. Face aux questions de Mélinda appelant à un hochement de tête, Carpe répondit en levant sa main. Elle la pointa du doigt, puis leva sa main, en levant quatre de ses doigts. Mélinda fronça les sourcils.
« Tu as eu quatre Maîtres ? »
Elle resta silencieuse, songeuse. Était-elle vraiment vierge ? C’était plus ou moins le seul argument de vente qui lui avait donné envie de l’acheter. Elle hocha toutefois la tête, comme pour confirmer que, malgré cette succession de maîtres, aucun ne l’avait touché. Mélinda se pinça brièvement les lèvres. À vrai dire, elle trouvait curieux qu’autant de propriétaires antérieurs n’aient pas choisi de profiter d’elle, mais Mélinda mit cette pensée sur le compte de son appétit débonnaire en matière de sexe. Elle vit le regard de Carpe s’attarder sur les objets situés dans cette pièce.
« Amphyria est une collectionneuse, je ne toucherai pas à ces objets, si j’étais toi. »
Mélinda lui offrit cette précision, avant de retourner à sa réflexion. Qu’allait-elle bien pouvoir faire de cette femme ? Mélinda avait en tout cas fini de discuter.
« Bon, on va retourner au manoir. Il va te falloir un peu de temps pour t’habituer à ton nouvel environnement, Carpe. On te laissera le temps qu’il te faut, mais tu commenceras dès demain à aller à l’école. Il est important que tu saches écrire… Et connaître la langue des signes. »
La communication étant à ce stade pratiquement impossible, la vampire n’avait pas grand-chose de plus à dire. De toute évidence, Carpe risquait d’attendre longtemps avant de pouvoir être rentable, mais Mélinda avait l’habitude. Dans son métier, il fallait savoir investir sur le long terme.
« Je vais te confier à une autre esclave pour tout te présenter une fois que nous serons au manoir. Et puis, ce soir, nous verrons si tu as envie qu’on se rapproche un peu plus… »
Tout en disant cela, Mélinda caressa d’une main les cheveux de Carpe, se montrant un peu plus intimiste sur cette dernière phrase…