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Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 21 déc. 2024 01:25
par Alyona Dubinkin
La chance sourit aux audacieux, dit-on. Et je suis plus audacieuse que quiconque, assez pour me mêler de ce qui ne me regarde pas. On ne parle cependant pas ici de gossips sur le statut marital de la prétendue folle aux chats du quartier mais bien de quelque chose de réellement croustillant, le genre d'information qu'on ne choppe qu'une fois en une vie entière, pour ne pas dire jamais dans certains cas. Mon cœur en bat la chamade, j'en trépigne sur ma chaise, j'en glousse de façon incontrôlée. Avec ça, je suis en mesure de ruiner la vie de quelqu'un, la vie d'un sale type dont les manigances me rappellent sans mal Piotr. Plus important encore, dénoncer ce politicien aux Guramu pourrait me rapporter gros. Qu'est-ce que j'y risque ?

L'appât du gain et la curiosité l'emportent finalement sur toute raison. Je prends bonne note des coordonnées de ma cible et lui envoie un unique mail, bien sûr en prenant toutes les précautions nécessaires pour dissimuler mon identité, ma paranoïa me poussant même à le faire rédiger par une intelligence artificielle afin que toute forme de tic linguistique ne puisse être décelé. La vie m'a appris à faire preuve de prudence, même dans les plus grands élans d'impudence. Dans ce mail, je lui fais part des instructions à suivre s'il ne veut pas que son secret éclate au grand jour. Qui a dit que je ne m'amuserais pas à le faire chanter avant de le faire couler ?

Les premiers jours, tout a fonctionné comme sur des roulettes. J'ai reçu les montants demandés et me suis évertuée à les faire disperser sur pléthore de comptes off-shore afin d'en réduire la traçabilité. C'est devenu un genre de salaire quotidien pour moi, un revenu que je voyais croître à chaque nouvelle notification. Parfois, je me suis surprise à me demander d'où un conseiller municipal sortait tant d'argent, avant de me souvenir de tout ce que j'ai pu déterrer à son sujet. Sa toile souterraine s'étend, en euphémisant, à des recoins plus sombres que ce qu'une pauvrette telle que moi aurait pu imaginer avant d'en découvrir les fils – et tant mieux ! C'est maintenant mon argent.

Puis le mauvais jour est arrivé. Je n'ai rien soupçonné. Plus encore, j'ai baissé ma garde en croyant être à l'abri. Si ce type avait des effectivement des moyens colossaux à sa disposition, me retrouver ne lui aurait pas pris si longtemps, en supposant bien sûr qu'il puisse me retrouver. Le temps s'est écoulé depuis l’extorsion, et je suis déjà passée à une nouvelle victime dont les secrets ne sont même pas assez intéressants pour être mentionnés. Pour moi, le conseiller municipal d'Atarashï Yoake n'est plus que de l'histoire ancienne. Pourtant, lui ne m'a pas oubliée, et comment le pourrait-il de toute manière ?

Je suis sur le chemin du retour, après une longue journée passée à Jinmu. Je ne pense qu'à une chose : me jeter devant mon PC et balancer un trojan sur un forum quelconque avant d'aller me faire laminer sur Elden Ring en attendant qu'un abruti morde à l'hameçon. Une canette de Monster à la main et l'air épuisé, je ne me relâche totalement qu'une fois dans une rue que je connais à présent très bien, qui se trouve à deux pas du quartier russe où je crèche. Les gens d'ici ont déjà pris l'habitude de me voir en mode négligée, se disant sans doute que les cours m'exténuaient plus que tout autre activité qu'ils n'imaginaient guère. Mais cette fois-ci, il n'y a pas grand monde sur les quelques pavillons, peut-être un ou deux chats qui miaulent pour de l'attention. Je leur accorde un petit salut de la tête, comme s'ils étaient en mesure de me comprendre, et trace mon chemin sans trop me poser de questions. Il y a bien un moment où j'ai l'impression d'être suivie, mais c'est un sentiment fréquent quand on se cache de Piotr. On finit par se dire qu'il est déjà en train de stalker tous nos faits et gestes, même sans être vraiment là. Alors je laisse passer ; de toute manière, je n'ai vu qu'un autre chat en me retournant, rien de plus. Mais cette fois, l'impression ne se dissipe pas. Je me retourne encore, je ne vois toujours personne. J'accélère le pas autant que mon cœur s'accélère lui aussi. L'inconfort tiraille mes chevilles mais je serre les dents et prends la peine de faire quatre détours pour m'assurer qu'on ne me suive pas. Mais ils l'ont compris. Au troisième tour, ils m'attendent déjà. J'en ai vus cinq du coin de l'œil, à guetter mon arrivée comme des serpents embusqués. Je me dis que je ne peux sans doute plus rentrer chez moi, que je vais devoir avoir recours à ma street smarts pour me sortir de cette situation de merde.

Je lève les yeux et constate que le mur adjacent peut être escaladé. Ça me fera trépasser sur la propriété de quelqu'un, oui, mais ça m'offrira un échappatoire. Alors je tente le coup. Je laisse ma canette par terre, je me propulse d'un bond, m'accroche difficilement au sommet du mur et me hisse à la force de mes petits bras, n'ayant certainement pas le temps de me préoccuper du honteux panty shot que j'offrirais à un stalker si j'en avais un. Je passe le mur, saute de l'autre côté et me ramasse maladroitement sur mes mains et genoux ; quelle erreur. Le nylon de mes collants s'en retrouve sauvagement agressé, lacéré, et l'impact m'arrache un aïe compulsif qui me fait me mordre la lèvre en priant tous les dieux. J'entends des voix qui se rapprochent de l'autre côté, et je ne mets pas de temps à réaliser qu'elles remarqueront la canette que j'ai laissée derrière moi. Plus temps, je lutte contre la douleur et file en quatrième vitesse, espérant trouver une grille quelconque à ouvrir de l'autre côté de la propriété. Ce vœu-là est exaucé. J'enfonce maladroitement la gardienne et m'échappe à grandes enjambées. Je suis portée par l'adrénaline, ce qui m'aide à maintenir un niveau constant d'effort malgré mes piètres performances athlétiques, mais qui me fait également oublier le reste du monde. Au final, j'ai couru droit vers un piège, ou du moins ce que je pense être un piège, et me fais soudainement tirer au tournant comme une poupée de chiffon. Une seconde main passe sur ma bouche, peut-être pour me faire taire pour m'étouffer ; rien à foutre, c'est dangereux, je mords et donne un maladroit coup de coude vers l'arrière dans l'espoir de me dégager.

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 22 déc. 2024 02:16
par Black Widow
« …Les débats autour du projet de loi sur la réforme des taxes douanières à l’investissement bat son plein. Ce projet est, comme nous vous l’expliquions lors de notre dernier reportage, porté par le député Hanato Hichimo. Les débats sont cependant tendus, car les opposants au projet craignent que cette réforme ne favorise l’importation de nombreux produits étrangers, notamment européens, et concurrencent les produits locaux. Cependant, comme l’avait expliqué Jichira-sama, notre Expert en économie à notre chaîne, les portants de cette réforme redoutent une guerre fiscale avec les pays occidentaux, comme l’est en ce moment la Chine, car de nombreux États européens, à la faveur d’élections portant des partis souverainistes, réclament une politique fiscale renforcée à l’égard de notre pays, qui bénéficie pour l’heure d’importantes exemptions fiscales. Une sorte de compensation financière… »

La télévision annonçait des votes serrés autour de ce projet de loi à venir. Les deux principaux partis politiques de la Diète japonaise, le PLD (Parti Libéral-Démocrate, majoritaire) et le PDC (Parti Démocrate Constitutionnel) se disputaient autour de cette réforme. Le PLD s’y opposait, tandis que le PDC, de centre-gauche, y était favorable. Les commentateurs pensaient donc que la balance viendrait de l’un des petits partis, notamment le Parti japonais de l’innovation. Avec sa trentaine de députés au sein de la Chambre des représentants, ce parti disposait du nombre de voix susceptibles de faire passer ce projet. Le chef de ce parti à la Chambre était le porteur de ce projet, le député Hanato Hichimo, élu à Atarashï Yoake.

C’était ce même député qui avait reçu la visite des Guramu quand ils avaient appris que ce dernier comptait voter pour ce projet de loi. Un black hat leur avait vendu des informations à ce sujet en ayant réussi à obtenir des documents confidentiels situés dans les ordinateurs du bureau de Hichimo à Yoake, notamment des échanges de mails avec des étrangers évoquant un certain « Bosu ». Hichimo avait assuré à Bosu qu’il obtiendrait le vote de cette loi. Quand Akihiro Guramu avait appris ça, il avait rendu une petite visite à Hichimo. Hanato Hichimo avait été élu avec le soutien des Guramu, et il était un député corrompu, œuvrant pour faire en sorte que des lois favorables aux Guramu soient votés, et que des lois défavorables ne soient pas votés. Or, une loi réformant la politique fiscale en permettant des investissements étrangers n’allait pas dans le sens des Guramu. Il était inenvisageable, bien sûr, d’attaquer un député, de le molester, ou de le tuer. Les Yakuzas étaient tolérés par les pouvoirs publics tant qu’ils respectaient certaines règles de bienséance, et qu’ils n’allaient pas trop loin. S’en prendre à des représentants de la Nation, c’était prendre le risque que les choses dégénèrent.

Hichimo avait ensuite appris de la part de Bosu que ces fuites de données étaient inacceptables, et qu’il allait s’en occuper. C’est dans ce contexte que la black hat russe se retrouvait dans le jardin d’une maison, fuyant des hommes menaçants. Elle fut rattrapée et tirée en arrière, et mordilla dans une main gantée. Un ricanement résonna près de ses oreilles, tandis qu’elle put constater que quelque chose s’était enroulé autour de sa taille.

« Sérieusement, cocotte ? Tu vas te casser les dents, ce serait dommage, attends qu’on le fasse pour toi ! »

C’était une voix sardonique, cruelle. Alyona fut soulevée au-dessus du sol, et put constater qu’elle était emprisonnée autour d’une longue queue caudale métallique verdâtre. La queue était reliée au costume futuriste et high-tech d’un super-vilain américain qui n’avait a priori rien à faire à Atarashï Yoake, Le Scorpion. La tête en bas, elle put croiser le regard amusé de l’homme.

« Tu as de la chance, on m’a envoyé te chercher en me demandant de te ramener vivante. »

Le Scorpion la ramena près des hommes qui l’avaient poursuivi, et elle fut jetée à l’arrière d’un van de chantier. Le Scorpion grimpa avec elle, un sourire cruel sur les lèvres, lorgnant sans vergogne sur les formes somptueuses de la jeune femme, avant de l’assommer à l’aide d’un gaz anesthésiant qu’il projeta depuis son poignet. Le van démarra ensuite, et s’éloigna. Ils quittèrent la ville, et rejoignirent l’épaisse forêt qui entourait la ville.

Quand Alyona rouvrit les yeux, elle était en sous-vêtements, attachée à une chaise en bois par des cordes autour de ses chevilles et de ses poignets, ligotés à l’arrière de la chaise. Face à elle, deux hommes avec des pantalons et des chemises blanches, costauds, dont l’un fumait nerveusement. L’éclairage assez faible venant de lucarnes en hauteur signifiait qu’ils étaient dans un sous-sol.

« Tu te réveilles, salope ? »

L’un d’eux attrapa un seau d’eau, et le jeta sur le visage de la femme, l’aspergeant d’une eau froide. Réveil instantané garanti.

« Je n’aime pas être violent envers les femmes, tu sais… glissa l’homme à la cigarette d’une voix douce. On pourrait même dire que je suis un gentleman. J’ai une femme que j’aime, et elle est enceinte, donc, je te demanderai de ne pas me forcer à devoir te faire du mal, poupée. J’entends accomplir ce boulot avec conscience professionnelle, et rentrer ce soir en pouvant embrasser ma femme sans me dire que j’ai fait du mal à une femme. Tu comprends ? »

Il se redressa, et marcha en lui tournant le dos.

« Mon ami, en revanche, est beaucoup moins aimable que ça. C’est le scénario classique du gentil et du méchant, comme chez les flics. Tu as déjà été chez les flics, non ? »

Il se retourna alors vers elle, semblant heureux de son introduction.

« Je sais que tu comprends rien à ce qui se passe, c’est pour ça que tu vas être une gentille fille. Tu vas nous dire bien gentiment comment récupérer les données que tu as volé à Hichimo, et comment tu y as accédé. »

Les deux malfrats déroulaient leur récit, sans se douter qu’ils allaient bientôt recevoir une visite imprévue…

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 22 déc. 2024 11:54
par Alyona Dubinkin
Je constate très rapidement que la morsure n'a pas été très efficace, mais ça ne m'empêche pas de redoubler d'intensité dans l'espoir de m'échapper. La plupart de mes coups partent dans le vent, et les rares qui font mouche ont autant d'effet que la claque d'un enfant sur un yokozuna. Ma liberté en pâtit ensuite, alors qu'un appendice de métal s'enroule autour de moi pour me soulever comme si je ne pesais rien – ce qui est probablement le cas du point de vue de ce type. Je n'ai plus que mes jambes à agiter, mes bras se trouvant immédiatement collés à mon corps et maladroitement compressés par l'ouvre-boîte ambulant.

« Lâche-moi, козел ! »

Il ne me faut pas beaucoup de temps pour réaliser qu'insulter quelqu'un de chèvre ne marche que dans ma langue natale, et que s'il avait au moins compris le mot au sens littéral, alors il aurait moins d'effet encore que mes vaines tentatives martiales. Il n'a justement pas l'air de s'en préoccuper et me ramène auprès des autres gorilles sans se soucier de mon inconfort, avant qu'on ne me jette au fond d'un van. La chute m'arrache un grognement de douleur mais ne m'empêche certainement pas de bondir vers la sortie dans l'espoir de m'enfuir. Bien évidemment, ma retraite est coupée par l'homme-ouvre-boîte et son regard lubrique. Une grimace de dégoût distord mes traits pendant un instant avant de se faire remplacer par une expression de panique pure lorsque le vilain se met à vaporiser un gaz qui n'augure rien de bon. Peu après, le noir complet.

La lumière finit par revenir, mais seulement après qu'on m'asperge d'eau froide. Je sursaute et constate aussitôt qu'on a pris soin de m'attacher à une chaise. Je respire à grandes bouffées à cause du choc thermique et tire profit de ma soudaine alerte pour observer mon environnement ; non pas qu'il puisse m'aider compte tenu de ma situation, mais j'en avais fait un réflexe de survie au cas où l'enflure de Piotr me retrouve. Après ça, je prends enfin conscience de la présence de deux valeureux connards, un avec des airs de pitbull et l'autre qui se la joue dandy des années quatre vingt. Ce dernier me parle de sa femme, comme si j'en avais quelque à foutre, et prétend être un bon bougre.

« Je suis pas sûre qu'un gentleman laisserait une femme sans rien pour se couvrir, est ma première réponse alors qu'un long frisson me parcourt à la réalisation qu'on m'a laissée avec rien de plus que la lingerie initialement destinée à faire tourner les têtes, mais sans être autant exposée. Les récupérer, il y a que moi qui peux le faire. La moindre fausse manip' conduira à leur envoi sur les réseaux. C'est scripté, tout ça. »

Malgré mon calme apparent, j'ai la boule au ventre, les jetons, les chocottes. Je sais très bien que si je leur donne tout ce qu'ils veulent, je ne leur serai plus d'aucune utilité, ce qui peut potentiellement conduire à l'écran You Died, sauf que moi, je ne pourrai pas respawn à un feu de camp. Alors je mens comme je respire. De toute façon, c'est moi l'experte en code ici. S'ils avaient au moins une fraction de mon talent, ils ne seraient pas là en train de me causer mais tenteraient de forcer l'accès à tous mes appareils. Par conséquent, j'estime mes chances de faire passer ce bobard à un montant suffisamment élevé pour tenter le coup.

« Vous voulez vraiment que je passe une heure à vous expliquer tout ce que j'ai fait pour ce résultat ? C'est pas contre vous, hein, mais je pense pas que vous y comprendriez grand chose. On peut pas juste passer à la partie où vous me détachez, me suivez jusqu'à chez moi, me regardez vous donner bien gentiment ce que vous voulez et me laissez tranquille après un petit sermon ? »

Là aussi, je cours le risque de rencontrer mon bad ending, mais je mise au moins sur le fait qu'un civil sera témoin de la scène et aura la décence d'appeler la police ou n'importe qui en mesure de m'aider. Et, en toute franchise, je préfère de loin prendre un pari risqué mais ne pas souffrir plutôt qu'être rouée de coups et torturée jusqu'au point de rupture mentale. D'un, j'ai une très faible tolérance à la douleur dès lors que le contexte ne se prête pas au jeu. De deux, je préfère garder mon beau visage en l'état. Et de trois, c'est que je ne suis pas spécialement courageuse. Ce tout me pousse à éviter la confrontation autant que possible, la limite se situant à ma grande gueule naturelle.

« Enfin, tout ça c'est si vous mettez votre parole de gentleman en jeu. OK, je vous donne ce qu'il vous faut, mais pas de sale coup en retour. Je tiens trop à la vie pour la voir s'arrêter maintenant. »

Pendant ces négociations, à l'extérieur et loin de tous mes sens, les autres balourds montent la garde. Ils n'ont pas l'air spécialement malin mais restent correctement armés, et surtout entraînés à faire face à bien des menaces. Deux d'entre eux ont un dogue dans leur arsenal, deux belles bêtes à la morsure indéniablement dangereuse. Si leur odorat n'est pas aussi développé que celui de certaines autres espèces, ils sont du genre à ne pas lâcher prise une fois leur proie dénichée. Les trois autres gardes, aux mains actuellement plus libres, s'échangent clopes et briquets sous le regard envieux des deux dresseurs aux mains trop occupées par les chiens.

« J'vois pas ce qu'on fait là, vraiment, balance l'un.

Ouais. Qui pourrait bien l'aider ? J'ai jamais vu de raid des Anonymous, perso, répond un autre en s'esclaffant.

On n'est jamais trop sûr. Puis vous devriez pas vous plaindre, ça fait de l'argent facile, ajoute l'un des dresseurs, sa remarque bientôt suivie de hochements approbateurs. »

Ils ne sont de toute évidence pas très attentifs et se reposent surtout sur les animaux pour les alerter en cas de problème. À rien près, on les verrait autour d'une table, à se faire un poker. Ils restent cependant des ennemis à vaincre ou déjouer pour entrer à l'intérieur, là où l'humble moi se demande encore s'il lui sera possible de toucher à un clavier le lendemain.

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 24 déc. 2024 16:26
par Black Widow
C’était une ancienne carrière. Elle avait été fermée suite à la Seconde Guerre Mondiale, et n’avait jamais été rouverte depuis. Les adolescents aimaient s’y rendre pour faire des saloperies. Des panneaux rouillés sur une clôture alentour témoignaient des tentatives ensevelies de réaménager le site. La propriété de ces terrains appartenait à des sociétés énigmatiques, elles-mêmes administrées par d’autres sociétés. Les malfrats qui s’y trouvaient ignoraient eux-mêmes pour qui ils travaillaient, mais ils savaient que l’endroit était suffisamment éloigné pour éviter que des curieux ne se pointent.

D’antiques installations rouillées se trouvaient ici et là, le long du long chemin circulaire menant tout au bas de la carrière, où se trouvait Alyona, dans l’une des caves du bâtiment principal. Des fourgonnettes et des voitures se déplaçaient régulièrement. Ils étaient tous assez nerveux et surpris. Ils avaient vu le fourgon arriver, et avaient été médusés en voyant ce géant vert en armure en émerger, faisant trembler le fourgon. Des super-vilains à Atarashï Yoake ! Oh, il y avait bien des phénomènes paranormaux dans cette ville, y compris une invasion de Dieux olympiens il y a plusieurs mois, mais voir un super-vilain convoyant une jeune fille qui semblait sortir du lycée, voilà qui était surprenant.

Leurs chiens s’agitaient lentement, mais personne ne pouvait la détecter. L’odorat des chiens était bien sûr redoutable, mais elle avait été formée pour ça, et elle disposait également de gadgets lui permettant de les contourner. Elle utilisait des produits qu’elle répandait pour court-circuiter l’odorat des chiens pisteurs, tandis que sa combinaison intégrale servait à absorber les odeurs qu’elle émettait, ou à en réduire la portée. Ainsi, plus elle évitait de se rapprocher des chiens, et plus elle parvenait à rester discrète. Après tout, un chien ne connaissait pas son odeur, donc, tant qu’elle évitait de trop se rapprocher, ledit chien ne pouvait pas la remarquer.

Dans la cave, l’homme qui l’interrogeait sortit une nouvelle cigarette, notant que la jeune femme n’était pas particulièrement bravache.

« Je préfère ça, tu sais. J’aimerai pas abîmer un aussi joli visage que le tien. »

En disant cela, l’homme caressa le visage de la jeune femme.

« On va faire comme ça, ouais… Va prévenir le chef, dis-lui que notre jolie petite pirate est coopérative, et peut-être même qu’on pourra lui trouver une place dans notre compagnie. »

L’idée amusa son interrogateur, et l’autre ouvrit la solide porte, avant de monter. Dans cette cave, le réseau ne passait pas, et ils n’avaient pas le droit d’utiliser les téléphones portables, trop faciles à intercepter. À condition de ne pas les truffer d’explosifs, les talkies-walkies ou les pagers restaient des moyens de communication efficaces.

Toutefois, l’interrogateur commença à s’impatienter, en constatant, après plusieurs minutes, que son acolyte ne redescendait pas

« Mais qu’est-ce qu’il branle, putain ? »

Agacé, l’interrogateur ouvrit à son tour la porte… Et une silhouette lui tomba alors dessus du plafond, enroulant sensuellement ses jambes autour de son cou. L’homme chavira ensuite, tandis qu’une silhouette féminine, moulée dans une combinaison noire, se redressa ensuite. Elle se rapprocha ensuite d’Alyona, consciente que les caméras de sécurité allaient rapidement les repérer. Elle avait neutralisé préalablement le bandit qui s’occupait de regarder les caméras, mais ses comparses risquaient de rapidement le trouver.

Pour rassurer Alyona, la femme posa sa main sur son visage. Un masque argenté recouvrait sa tête, un masque futuriste qui se désactiva quand les mains de Black Widow touchèrent certaines parties du nano-masque. Elle le retira ensuite, et révéla son magnifique visage.

« Alyona Dubinkin ? On m’a envoyé sauver vos petites fesses… Je suppose que vous ignorez dans quel merdier vous vous êtes fourrée, mais on discutera plus tard, nous avons peu de temps devant nous. »

Telle une James Bond girl moderne, elle approcha le bracelet doré recouvrant son poignet, et un laser en jaillit, découpant les liens qui retenaient la femme.

« Je m’appelle Black Widow. Ces types comptent vous tuer, j’espère que vous vous en rendez bien compte ? Moi, je travaille pour le SHIELD, vous en avez peut-être entendu parler à la télévision. Si vous voulez survivre à cette nuit, je vous encourage à me suivre et à m’écouter. »

Dans le cas contraire, Natalia allait devoir la neutraliser pour la porter, mais il serait bien plus difficile de s’enfuir…

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 25 déc. 2024 08:16
par Alyona Dubinkin
Je ne peux m'empêcher de réaliser un mouvement de recul lorsque l'homme approche sa main de mon visage. Simple réflexe. Des années de maltraitance m'ont conditionnée à craindre de tels gestes. Pourtant, c'est une caresse se voulant réconfortante qui gracie ma joue. Je ferme les yeux, déglutis et m'abandonne à la pensée fugace qu'il aurait été si beau d'aller plus loin, de le laisser pourvoir à mes sévères daddy issues, avant de me rappeler qu'il n'hésiterait probablement pas à m'arracher les ongles au moindre écart. Je réprime un long frisson et tique à la façon dont il parle de moi. Me trouver une place dans leur compagnie, dit-il. Cette simple phrase réveille en moi quelques souvenirs d'hommes et de femmes qui s'étaient alliés à Piotr et qui n'avaient en conséquence pas pu se séparer de lui, à moins d'y laisser la vie. Cette réminiscence a le mérite de me foutre une claque et me rappeler d'éviter toute alliance directe avec les malfrats, sous peine de finir embourbée à vie dans leur réseau. Pas plus d'un deal ponctuel, jamais. Pourtant, je sais très bien que le confronter sur ce point présente le risque de froisser son ego, alors je me la ferme et décale poliment mon visage de sa main. Du coin de l’œil, j'observe le méchant flic s'en aller avec soulagement, bienheureuse d'avoir pu éviter ses attentions à lui.

Les minutes passent sans que rien de notable ne se produise. Pour moi particulièrement, le temps s'écoule sans doute plus lentement. Je dois affronter chaque seconde en serrant les dents, en me disant que la moindre erreur peut mettre fin à ma liberté dans le meilleur des cas, à ma vie dans le pire. Alors je me la ferme encore et, parfois, je lève pudiquement les yeux vers mon geôlier dans l'espoir qu'il me donne au moins de quoi me couvrir, mais ça n'a pas l'air d'être sa priorité. Le chien s'en délecte même probablement malgré l'existence de la femme qu'il prétend avoir, mais je ne peux toujours pas le confronter. Puis il s'agace, heureusement pas contre moi, et décide de prendre le taureau par les cornes en allant voir pourquoi son partenaire n'est toujours pas revenu. Pendant qu'il me tourne le dos, je teste la résistance de mes liens et constate qu'ils sont mieux noués que les quelques cordes à bondage que j'ai connues, cette fois-ci à mon plus grand déplaisir. Puis un bruit de chute se fait entendre, ce qui m'incite aussitôt à relever la tête. Mon ravisseur se trouve à présent couché au sol alors qu'une femme masquée s'approche de moi. Et si, d'ordinaire, la vue d'un justaucorps embrassant de telles courbes m'aurait plu, le contexte actuel me fait redoubler de paniquer. Je sautille sur place, comme pour tenter de faire reculer ma chaise, mais m'arrête aussitôt que madame la gymnaste révèle son visage. Pendant une brève seconde, je n'ai plus la boule au ventre mais les boules tout court, parce qu'elle est sacrément belle et pourrait me voler la vedette si on était tous les deux sur un plateau de tournage – ça me va pas, tout comme la façon dont elle me parle et cela malgré l'épice d'un accent camarade que je décèle dans sa diction. Je m'apprête à gigoter pour lui faire comprendre mon mécontentement, mais la soudaine apparition d'un laser me tétanise immédiatement. Je pousse les gros yeux et observe le rayon rouge faire son travail, priant silencieusement pour qu'il ne me fasse pas un trou dans la peau et pousse un grand soupir de soulagement aussitôt libérée. Voilà qui me rend déjà un peu plus encline à écouter l'autre rousse se présenter.

« Et c'est quoi le plan exactement ? Je vous suis, et après ? Soit on se fait toutes les deux dégommer, soit vous me sacrifiez pour survivre en cas de pépin, soit on s'en sort et vous me refilez aux autorités parce que j'ai fait un truc pas très légal. Ton SHIELD il me dit vite fait quelque chose, mais ça garantit rien. Pendant mon petit discours, je remue doigts et orteils pour faire circuler le sang dans mes membres sous-alimentés et me dresse sur mes gambettes une fois l'engourdissement passé. Je peux très bien dire que mon arrière grand-père c'est Lénine, mais quelles preuves vous auriez ? »

Malgré la domination rationnelle de Défiance et Méfiance sur ma psyché, elle peut probablement juger par mon langage corporel que je suis prête à la suivre. Quitte à mourir, autant le faire en saisissant l'unique opportunité qui se présente à moi pour m'enfuir. Ça passe ou ça casse, je n'ai plus grand chose à perdre en dehors de ma dignité déjà bien endommagée par la balade nocturne en lingerie que je vais devoir faire.

« Par contre, les acrobaties, très peu pour moi. M'envoyez pas faire un parcours du combattant parce que je vais clairement pas pouvoir vous suivre, miss araignée. »

Au moment de quitter la pièce, je lève les yeux vers la caméra supposée me surveiller et m'étonne qu'aucune alarme ne retentisse, ce qui me donne deux informations. D'un, que ce système est merdique et aurait bien besoin d'un script dopé à l'IA pour faire sonner l'alarme en cas d'intrusion, plutôt qu'une personne assise derrière un écran. Et de deux, que Widow s'est probablement chargée du type derrière l'écran. Je regrette ensuite ne pas avoir accès au moindre appareil connecté. Avec, j'aurais pu simplement désactiver l'alarme avant qu'elle ne sonne, ce qu'elle se met d'ailleurs à faire quelques instants plus tard.

« Гавно, lâché-je compulsivement avant de me tourner vers celle qui incarne tant la providence que la perspective de me faire rouler par une organisation criminelle rivale. OK, OK. Tout ce que vous dites. J'obéis. »

Je n'ai de toute façon par le choix, surtout à en juger par l'agitation encore lointaine qui résonne au travers les couloirs étroits de ce que je comprends être un réseau de caves.

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 02 janv. 2025 01:43
par Black Widow
Natalia constata vite qu’Alyona n’avait pas vraiment le profil typique de la demoiselle en détresse. Elle se montrait même assez irrespectueuse, demandant d’emblée à Natalia ce que celle-ci voulait, et quelles garanties elle pouvait lui fournir. Natalia la regarda brièvement, cherchant quoi répondre.

« Si tu veux, je peux aussi te laisser là. »

Quitte à choisir, autant ne pas mourir précipitamment.

« On parlera après de la suite, trésor. »

Natalia dut cependant bien admettre que la mention de Lénine lui échappa un peu. Elle-même descendait a priori des Romanov, la dernière famille tsariste de Russie avant la révolution bolchévique. C’était du moins ce qu’on lui avait toujours dit, mais elle n’avait aucun moyen de le vérifier. Black Widow décida de laisser ça de côté. Alyona lui prévint qu’elle n’avait pas l’intention de faire des cabrioles dans tous les sens, et cela fit légèrement sourire Natalia. Cela, elle dut bien attendre qu’elle s’y attendait pas. Au moins, on évitait le classique des hurlements et des sanglots, mais, quitte à choisir, Alyona lui semblait presque trop détendue. Est-ce qu’elle pensait que tout ceci était un jeu ? Que les types qui l’avaient arrêté allaient se contenter de jouer à la marelle avec elle, et que tout allait bien se passer ensuite ?

Elle se dirigea vers l’escalier menant à l’étage. Natalia avait très peu de temps avant que les choses ne se compliquent.

« Je n’ai pas prévu de te faire de la gymnastique, tâche juste de rester près de moi, et de faire ce que je dis. Je suis supposée te ramener en vie, kukla. »

Black Widow grimpa à l’étage, faisant signer à Alyona de rester en bas, et elle se pinça les lèvres en voyant des gens courir dans tous les sens.

*Merde, ils ont dû trouver le type que j’ai neutralisé…*

Des lampes-torches éclairèrent la salle où se trouvait Natalia. Elle se retourna, et opta donc pour le plan B : utiliser le réseau souterrain pour s’enfuir.

« On est dans une carrière, il y a tout un réseau de galeries et de tunnels là-dessous. »

En hauteur, les voix s’agitaient furieusement. Natalia alla de l’autre côté du couloir au bas de l’escalier, et fit sauter le verrou d’une double porte à l’aide de son laser, qui grinça furieusement en s’ouvrant. Ces tunnels étaient condamnés, il y aurait donc peu de gardes… Au début, du moins. Natalia fit ensuite signe à Alyona de la suivre. En sous-vêtements, la jeune femme risquait de prendre froid. Le duo entra ainsi dans pièce de taille moyenne vide, se tenant depuis un perron, et elles descendirent quelques marches en béton. Au fond, une simple porte, qui donnait sur un couloir. Natalia observa encore une fois son bracelet.

« Okay, ma chérie, tu vas pouvoir te rendre utile… »

Natalia sortit de sa ceinture une montre connectée, et demanda à Alyona de la mettre sur elle, puis utilisa ensuite les données qu’elle avait dans son bracelet. L’écran numérique de la montre connectée afficha brièvement le logo du SHIELD, puis généra une carte holographique montrant les tunnels de la carrière. Derrière les deux femmes, on pouvait entendre des aboiements de chiens et des bruits de bottes. Natalia sortit alors une arme à feu, un pistolet, puis s’abrita à côté de la porte, et commença à faire feu, tirant sur le premier adversaire qui s’approcha, forçant les autres à se mettre en position défensive.

« Trouve-nous la sortie, je te suis ! »

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 03 janv. 2025 11:54
par Alyona Dubinkin
Loin de moi l'envie de finir au fond d'un fleuve, je me fais à l'idée que la veuve noire est bien venue pour m'aider et non pour me la mettre à l'envers. C'est peut-être le copium qui me fait penser comme ça, comme l'aurait dit un confrère pirate, mais c'est surtout le seul espoir auquel je peux me raccrocher. Au moins, je peux me bercer d'illusions sur le fait que la solidarité slave la retiendra peut-être de me vendre au plus offrant, et que l'entendre employer un mot de ma langue natale me paraît étrangement rassurant. Sûrement un genre de mal du pays.

Quand je la vois me faire signe d'attendre, je suis à deux doigts de désobéir, notamment parce que je n'ai pas envie de me retrouver seul en cas d'attaque surprise depuis l'autre côté. Pourtant, je capitule et m'accroupis bêtement là, comme si ça pouvait me rendre invisible, et attends impatiemment le retour de ma sauveuse en combinaison moulante – ça sonne plus étrange qu'un prince charmant sur son cheval blanc, mais j'ai jamais été contes de fées.

J'entends alors qu'on m'appelle à la rescousse, même si mon acolyte s'en serait probablement mieux sortie si je n'avais pas été là. Elle me casse une montre connectée et me dit quoi faire, ce que je réalise après un battement de deux secondes, temps que mon cerveau a décidé d'allouer à l'émerveillement sur ce qu'on vient de me mettre entre les mains. La curiosité se manifeste un instant et me tente en murmurant au creux de mon oreille. Tripatouille-moi, pirate-moi, regarde comme je suis vulnérable ! Mais l'instinct de survie prévaut sur le reste et m'aide à me concentrer sur la tâche qui m'a été confiée.

« Aye aye, captain ! balancé-je sur un ton faussement amusé et dissimulant ma panique. Bon... La sortie, la sortie... »

Je me rends alors compte du pire, que lire un plan n'est pas aussi évident qu'on le croit, et que ce postulat est encore plus vrai quand des balles sifflent à quelques de mètres de toi et te donnent l'impression que tu vas t'en manger une à chaque seconde qui passe. Je rassemble pourtant mon courage, me mets à couvert dans l'espoir de faciliter la tâche de ma protectrice et gesticule sur place pour m'aider à me concentrer mais surtout pour lutter contre le froid. Dès que je pense avoir déterminé le bon itinéraire à suivre, ou au moins son début, je hèle ma comparse et m'enfonce dans le premier couloir. Il y fait sombre, humide et le sol ne se montre pas très tendre envers mes petits pieds nus. Je peste sur celui qui m'a pris mes fringues mais serre les dents et avance aussi vite que je le peux, profitant toutefois des intersections et de la couverture qu'elles offrent pour m'arrêter un instant et regarder si la route que nous suivons est toujours la bonne, histoire de ne pas nous retrouver acculées dans un cul-de-sac. Puis, au bout d'un moment, je m'adresse à l'autre d'une voix assez forte pour qu'elle m'entende entre les coups de feu.

« C'est bon ! J'ai mémorisé le reste du chemin. Juste, fais-moi gagner un peu de temps et je m'occupe des autres cons pour que tu puisses te charger de ceux qui attendent dehors, y en aura sûrement. »

Je ne détaille pas plus mon plan parce que je ne sais pas vraiment si elle serait pour que je bousille son matériel, mais je préfère très largement qu'elle puisse s'occuper du devant une fois qu'on sera dehors. Alors, suivant mon élan d'ingéniosité, je retire l'un des piercings de mon oreille droite et me sers de sa pointe pour pouvoir ouvrir la montre qui m'a été confiée, ce qui ne s'avère pas facile mais est toutefois réussi après plusieurs tentatives passées à m'énerver sur l'étroitesse de sa serrure. Je me retiens de m'extasier sur le travail de maître qui se trouve à l'intérieur de l'objet et reporte ensuite mon attention sur le panneau électrique qui se trouve non loin. Je l'ouvre à son tour, ramasse deux cailloux assez gros pour tenir dans une paume et sectionne quelques circuits avec – simple précaution à la McGuyver pour m'éviter une électrocution. Si j'en crois le vacarme ambiant qui a soudainement cessé, j'ai coupé la ventilation d'en haut. Peu importe, ce n'est pas le but recherché. Après ça, j'approche dangereusement les circuits de la montre de ceux du panneau, cale le gadget à sa place de choix à l'aide des pierres et détale à toute vitesse, non pas sans avertir ma complice de mon méfait.

« Alerte à la bombe ! »

J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop pour la montre, mais c'est le cadet de mes soucis. Je suis plus occupée à m'éloigner pour ne pas être pris par la déflagration qui, à défaut d'être aussi cinématique que dans un Bay, a fait saturer le panneau et déclenché une seconde explosion ainsi qu'un début d'incendie, de quoi nous faire gagner une petite longueur d'avance sur nos poursuivants.

Je poursuis ma fuite et tombe face à une porte à moitié rouillée que je peine à ouvrir, mais qui est certainement celle qui nous sépare de la sortie, alors je compte encore une fois sur l'assistance de ma camarade pour l'enfoncer à qui je m'adresse une nouvelle fois, à moitié à bout de souffle.

« Et, euh, quelle direction ? Enfin, dehors. On va où ? »

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 11 janv. 2025 11:33
par Black Widow
Natalia restait en retrait pour repousser leurs poursuivants, ce qui l’amena parfois à laisser Alyona galoper en avant. Ainsi, au détour d’un premier crochet, Natalia dut se retourner, et affronta plusieurs ennemis qui se ruèrent vers elle. Svelte et redoutable, Natalia était une combattante redoutable. Elle frappa ainsi avec le tranchant du pied le genou de l’un des malfrats, le faisant ployer le genou à terre, et bondit par-dessus sa tête. Son pied se détendit pour frapper au visage un autre homme. En atterrissant vers le sol, elle plia les genoux, et roula sur le sol, ce qui lui permit ensuite de bondir sur un troisième larron en détendant les genoux et en se propulsant avec ses bras suite à sa galipette. L’homme fut projeté contre le mur. D’autres truands se rapprochaient, et Natalia ouvrit le feu vers eux, les forçant à se reculer, puis entreprit de rejoindre Alyona. Ensemble, elles progressèrent à travers les couloirs de cette antique mine, croisant parfois des barbelés. La mine était inexploitée depuis des années.

Leurs ennemis étaient suffisamment nombreux pour investir la mine en plusieurs endroits, et Natalia pouvait entendre les aboiements de chiens, ce qui la fit pester intérieurement. S’enfuir n’allait pas être aussi simple qu’elle le pensait… Mais, après tout, le propre de son métier, c’était de savoir improviser. Elle se confronta donc à nouveau à un groupe de bandits quand un chien les rejoignit par une galerie annexe. Le chien bondit sur Natalia, et la renversa, tout en aboyant furieusement. C’était un rottweiler, qui chercha à mordre là où on lui avait appris, au cou. Natalia le frappa sur le flanc avec l’une de ses aiguilles, faisant office de taser. Une décharge électromagnétique fila dans le corps du chien, et le neutralisa. Derrière le chien, les truands approchaient. Tous n’avaient pas forcément des armes à feu, le Japon était après tout connu pour être un pays très strict vis-à-vis de la circulation des armes à feu. Une quelconque divinité devait sans doute veiller sur les délicieuses fesses de Natalia, car ceux-ci exhibèrent des armes blanches.

« Butez cette salope !
- Tu vas morfler, sale pute ! »

Natalia roula sur le côté. Elle se retrouva ainsi sur le dos, mais put poser ses mains sur le sol, et s’en servit comme appui pour relever son corps, et surtout ses jambes. Elle sauta ainsi sur place, et étendit ses jambes dans la foulée, confirmant encore une fois ses capacités de gymnaste. Son talon heurta le menton d’un homme armé d’un couteau qui s’élançait sur elle, et cela le fit basculer au sol. Natalia se releva ensuite en profitant de ce saut, et usa encore de ses jambes, aussi longues et fuselées que redoutables et précises. Son pied heurta le ventre de l’un des bandits, lui coupant la respiration, et elle enchaîna par un coup de coude dans sa gorge, le clouant au sol. Armé d’une batte, le dernier profita de son avantage, et frappa Natalia dans le dos, la faisant hurler.

Celle-ci tomba vers le sol, et l’homme leva sa batte, cherchant à fracasser le crâne de Natalia avec. Celle-ci, qui était tombée sur le sol après le coup de batte, roula sur le côté, évitant la deuxième attaque, puis fit une balayette avec l’une de ses jambes, fauchant le dernier malfrat. Celui-ci tomba également au sol, et, le temps qu’il reprenne contenance, Natalia l’assomma d’un violent uppercut.

*Bande d’enfoirés…* songea-t-elle en nettoyant le sang qui s’était échappé de ses lèvres du revers de sa manche.

Quand elle rejoignit à nouveau Alyona, celle-ci lui indiqua qu’elle avait un plan, et qu’elle souhaitait que Natalia lui fasse gagner du temps. Black Widow l’observa un peu, réfléchissant à ce qu’il fallait faire… Puis décida de lui donner sa chance.

« Okay ! »

Natalia sortit à nouveau son pistolet. Alyona s’était arrêtée à un passage précis de la mine, un chemin qui était séparé du reste de la mine, ce qui faisait qu’on ne pouvait pas les prendre à revers, sauf à faire un très long détour. Natalia fit donc feu, et les ennemis, cette fois-ci armés, répliquèrent. Elle comprit ce qu’Alyona avait en tête en la voyant désosser la montre, et se rapprocher d’un conduit de ventilation.

*Si je me souviens bien de mes fichiers, cette mine a été fermée parce qu’il y avait des substances inflammables…*

Cette gaine de ventilation convoyait peut-être des substances de cette nature, en étant reliée aux parties condamnées de la mine ? Alyona cherchait à déclencher une réaction en chaîne en utilisant les pales de l’un des ventilateurs avec les composants de sa montre connectée, qui étaient inflammables.

Quand Alyona lui signala que la montre allait exploser, Natalia ne se fit pas prier, et la suivit. Elles coururent vers le fond de la galerie. Sa belle montre explosa ensuite, et provoqua une explosion plus violente qui fit s’effondrer une partie de la galerie, ce qui allait considérablement retarder leurs poursuivants. Les deux fugitives arrivèrent ainsi près d’une porte rouillée. Alyona ne parvenant pas à l’ouvrir, Natalia utilisa encore une fois les magnifiques gadgets de ses bracelets, et s’attaqua à la serrure avec un laser, tout en répondant aux questions de la pirate informatique :

« J’ai une planque à Yoake, un appartement. On s’y réfugiera en attendant les instructions. Ça va aller, tes pieds ? Je te soignerai une fois à l’appartement. »

La serrure sauta ensuite. Natalia put ouvrir la porte, qui donnait sur un entrepôt plongé dans la pénombre. Elles étaient de l’autre côté de la carrière. Natalia fit signe à Alyona de la suivre, et les deux femmes purent ainsi sortir à l’air libre. L’entrepôt se trouvait à l’extérieur du centre de la carrière, le long d’un chemin fait de terre qui menait à la forêt.

« Ma voiture n’est pas très loin, je l’ai garé dans la forêt. Avec un peu de chance, on devrait s’en sortir, ils doivent encore nous chercher dans la mine. »

De quoi leur permettre de souffler un peu… Sauf si Natalia se montrait trop optimiste.

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 19 janv. 2025 14:19
par Alyona Dubinkin
Je l'écoute plus religieusement que d'habitude. Il faut dire qu'après tout ça, je n'ai pas de mal à croire que ma vie est en jeu quoi qu'il arrive, et qu'entre un mal avéré habillé en slip par-dessus un justaucorps ou en costard criard, et un mal potentiel qui parle mal langue, m'a jusque-là aidée et est quand même plus canon que le super-vilain moyen, le choix est très vite fait. Yoake, appartement, se planquer. Je répète ces quatre mots à voix basse, comme un mantra, et secoue rapidement la tête avant de baisser les yeux vers mes pieds. En dehors de la catastrophe évidente du vernis qui s'écaille, je les sens qui me supplient d'arrêter de courir sur un sol aussi irrégulier. Ils trouveraient probablement un moyen de me tuer si leur motivation induite par l'adrénaline et leur volonté de fuir n'étaient pas aussi fortes que les miennes.

« Je douille. »

Je lui réponds en toute franchise, non pas que ça change quoi que ce soit au plan établi. Au moins, je peux me servir des petits soins qu'elle propose comme d'une carotte pour me faire avancer, au cas où l'envie de vivre n'est pas suffisante pour me faire carburer. Le petit fracas qui indique que la serrure n'est plus que de l'histoire ancienne me rappelle cependant que cette envie n'est pas à sous-estimer et que, malgré mon pessimisme latent, j'ai effectivement envie de voir le prochain lever de soleil. Je ne perds pas de temps pour détaler, bien que je reste à proximité de Widow histoire qu'elle puisse me tirer d'affaire si jamais on tente de me chopper. Considérant la situation, je m'attends littéralement à ce que des ninjas sortent de l'ombre pour couper notre retraite. Heureusement, ça ne reste qu'une fabulation de mon esprit en surchauffe, esprit qui rebondit d'ailleurs très vite sur la dernière remarque de ma sauveuse.

« Contente de savoir que même si le verre est à neuf dixième vide, t'arrives à le voir à moitié plein. »

Il y a pourtant bien un bon côté à cette situation : mes pieds ne foulent plus un sol de merde. On passe à celui d'un autre entrepôt, quand même bien plus praticable même si pas très confortable, puis à celui d'une nature accueillante. De l'herbe fraîche et humide, de la terre meuble. J'ai presque envie d'en pleurer tellement ça fait du bien. Il n'y a qu'un seul détail qui m'emmerde : il y fait quand même sacrément sombre. Je déglutis et me demande s'il ne serait pas préférable de marchander avec les criminels plutôt que de finir dévorée par je ne sais quelle horreur qui m'attend là-dedans, dans cette obscurité. Comment dire à mon ange gardien que j'ai une trouille monstre du noir sans me ridiculiser ? Facile. Je ne le dis tout simplement pas et j'attrape son bras l'air de rien. Sur un compromis, elle va simplement penser que je n'y vois rien et n'ai juste pas envie de me perdre.

« Давай, давай ! »

Cet encouragement prend encore plus de sens lorsque des aboiements lointains se font entendre. Mon petit doigt me dit qu'il ne s'agit pas de nos poursuivants initiaux mais des balourds appelés en renfort qui prennent enfin leurs marques. Je me réconforte avec le fait que ces chiens-là n'ont logiquement pas encore d'odeur à pister, ce qui n'est toutefois que de courte durée. Il ne me faut pas bien longtemps pour me rappeler que ces enfoirés ont gardé mes fringues (je me demande encore pourquoi, saloperie de fétichistes) et que je suis donc pistable sur des kilomètres à la ronde par les dogues.

Je prends donc mon courage à deux mains et commence à avancer un peu au hasard, me faisant la réflexion que la gymnaste corrigera notre trajectoire au besoin, en supposant qu'elle se souvienne de l'endroit exact où elle a garé sa voiture. Le silence nocturne et l'obscurité ambiante me rendent totalement parano et me font regarder partout autour de moi, toujours sans lâcher le bras de mon accompagnatrice. J'ai l'impression de me retrouver dans un film d'horreur, j'ai les tympans qui tambourinent férocement aux portes de mon crâne et la respiration plus chaotique que jamais. Le froid d'hiver est devenu la dernière de mes priorités, pour dire à quel point mon état mental est actuellement misérable. Le moindre bruit me fait me retourner immédiatement dans la direction dont il provient et, sans m'en rendre compte, je me colle complètement à Widow pendant toute la marche dynamique (puisque je ne suis pas en l'état de courir) au travers ce maudit bois. Plus aucune dignité, plus aucune pudeur. Je n'ai pas le loisir de penser à ma ressemblance à la pire des demoiselles en détresse, ni à la façon dont mon corps à peine couvert cherche la chaleur et le réconfort où il peut. Le petit reste des pensées que je suis en mesure de contrôler se concentre sur la recherche d'une ombre qui pourrait ressembler un tant soit peu à une voiture. Et justement, je pense avoir vu quelque chose, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un rocher ou de je ne sais quelle farce cruelle de Dieu.

« Là, là ! braillé-je en pointant la forme du doigt. Pitié, dis-moi que c'est là. »

Re: Poupées russes (Pv Black Widow)

Posté : 26 janv. 2025 15:51
par Black Widow
Avec ses pieds nus, Alyona ressemblait à un cosplay sexy de John McClane. Heureusement, elles n’avaient pas marché sur des bris de verre ! Natalia se dirigeait donc en coupant à travers bois. Les forêts avaient toujours un aspect horrifique la nuit, et cela se confirmait au Japon. Natalia avait de plus éteint toute lumière, et tenait la main d’Alyona pour la guider, en se repérant à l’aide de ses gadgets, et de la balise radio qu’émettait sa voiture. Le froid devait commencer à engourdir le corps d’Alyona, et, avec l’adrénaline en moins, ses blessures devaient commencer à lui faire mal. Pour ne rien arranger, elles entendirent des chiens qui aboyaient.

« дерьмодемон ! jura Natalia. Ils n’ont pas attendu longtemps… »

Des faisceaux lumineux éclairaient les bois. Elles purent entendre des voix fortes. Les malfrats avaient compris que leurs fugitives avaient fui dans la forêt. Natalia rattrapa la main d’Alyona, et elles retrouvèrent un petit sentier forestier qui menait vers une aire de pique-nique. La forêt abritait des activités récréatives, comme un parc de loisirs, un parc d’accrobranche, et un parking pour les visiteurs. Les deux femmes s’en approchaient. Natalia encourageait Alyona, qui commençait à dodeliner de la tête. Elle sortit de sa ceinture un badge, et appuya dessus. Une voiture à deux portes s’illumina alors. Une Aston Martin DBS Superleggera, qui était apparue dans le der nier James Bond. Alyona tomba alors contre Natalia, qui se retourna, et la porta dans ses bras.

« Tiens bon, ma belle. »

Natalia appuya encore sur un bouton, et le pilotage automatique de la voiture se mit en marche. Elle recula, puis se rapprocha du signal. Cela faisait des années que Google expérimentait sur les routes de Californie une voiture automatique sans pilote, on pouvait compter sur le SHIELD pour avoir quelques longueurs d’avance. La voiture s’arrêta à côté des deux femmes, et ses portières s’ouvrirent. Le bruit du moteur avait toutefois attiré les malfrats, et les chiens se rapprochaient. Natalia amena Alyona à s’asseoir sur le fauteuil passager, accrocha sa ceinture, puis ouvrit la boîte à gants. Elle sortit une trousse de premier secours, et sortit une seringue, qu’elle se dépêcha de préparer. Elle attrapa le bras d’Alyona, et utilisa une compresse pour faire ressortir ses veines.

La seringue contenait un liquide curatif de premier secours, l’équivalent moderne des Potions de soin dans les jeux vidéos. Elle planta la seringue, et remplit les veines de la jeune Russe du produit. C’était une solution expérimentale, spécifique au SHIELD, conçue à partir de l’ADN de Wolverine en vue de synthétiser ses facultés d’autorégénération. Le produit ne marchait toutefois pas aussi bien que le facteur autoguérissant. Natalia referma ensuite la portière, et eut à peine le temps de se retourner qu’un akita inu, un chien de chasse japonais, lui sauta dessus. Natalia profita de sa chute pour relever son genou, et projeta le chien par-dessus elle. Elle lui tira ensuite dessus à l’aide d’une fléchette électrique, le neutralisant. Un second chien lui sauta toutefois dans le dos, enfonçant ses griffes dans son dos. Natalia hurla. Sa combinaison moulante la protégeait aussi, mais les griffes entaillèrent sa tenue, et firent couler son sang. Ce chien-là venait d’Europe, c’était un doberman. Il chercha à mordre à la jugulaire, mais Natalia appuya sur le bouton de sa voiture. La portière d’Alyona s’ouvrit alors, surprenant le chien qui se reçut la portière sur son flanc.

Natalia se retourna alors, et s’apprêta à tirer une autre fléchette… Mais le chien lui sauta dessus alors, et son tir partit heurter un arbre.

« Uuurghh !! »

Elle posa ses mains sur la mâchoire du chien, cherchant à le retenir. Ses dents claquaient furieusement, sa langue pendante et baveuse crachait sa salive sur la figure de Black Widow. Elle sentait ses pattes avant s’enfoncer dans ses épaules, et grogna en sentant la douleur l’envahir.

« Saletée… De saloperie… De bestiole ! » grogna Natalia, qui essayait de repousser le chien avant qu’il ne la morde.