"La Maîtresse Et L'Ingénue", par Scarlett Domina [PV]
Posté : 27 déc. 2024 01:25
RÉVÉLATION EXCLUSIVE. – SCARLETT DOMINA EST LA COMTESSE ANASTASIA DE MONTFERRAT
L’aura littéraire de Scarlett Domina n’est plus à démontrer. Auteure à succès d’une saga pornographique (dont Netflix a acheté à prix d’or les droits d’adaptation) qui renvoie aux vestiaires, ses livres ont fait le tour du monde. Ennemie ultime de divers mouvements d’associations féministes qui voient en elle « l’expression la plus criante de la société patriarcale masculine », les aventures littéraires de la Comtesse Domina ont fait le tour du monde.
L’identité de la personne derrière ce nom de plumes a toujours fait l’objet de multiples débats parmi les chroniqueurs. Certains affirmaient même que l’auteure était membre de la famille royale anglaise ! Mais, finalement, il fallait chercher chez nous pour la trouver. La Comtesse Anastasia de Montferrat a en effet confirmé être Scarlett Domina. La nouvelle a fait l’objet d’une véritable bombe sur les réseaux sociaux, et serait même à l’origine du crash de Twitter survenu il y a quelques jours, lorsque le hashtag #AnastasiaDomina a dépassé le milliard de tweets.
De l’argent, la Comtesse de Montferrat en a assurément à revendre. Fille d’oligarques russes ayant fui le communisme, elle a grandi en France, et s’est mariée dès le jour de sa majorité au Comte de Montferrat, propriétaire d’un richissime domaine, le Domaine Palmyre. Ce domaine, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, fierté française, est devenu la propriété exclusive de la Comtesse lors du tragique décès de son époux, suite à un cancer. Depuis lors, la Comtesse vit un train fastueux. Politiques, stars et journalistes se côtoient régulièrement lors de réceptions somptueuses organisées par la Comtesse aux Yeux d’Argent en vue de réunir des levées de fonds. Plus récemment, celle-ci a même surpris en montrant un côté résolument branché, autorisant le streamer français ZeratoR à organiser la prochaine édition de son célèbre évènement caritatif, le Z Event.
La légende dit que Richard de Montferrat, son mari, serait tombé amoureux en croisant son regard. Un regard dont on ne ressort pas indemne, et qui ont amené bien des gens à voir en elle la Mona Lisa du 21ème siècle. Sa fortune personnelle est impossible à évaluer, mais, au vu de ses fondations, sociétés, notre étude évalue sa fortune à plusieurs milliards d’euros.
Dans ce journal, une édition spéciale de plusieurs pages…
- - - - - - - - - - - - - - -
CRITIQUE LITTÉRAIRE. – LA MAÎTRESSE ET L’INGÉNUE, DERNIER CHAPITRE DE LA SAGA DE LA COMTESSE DOMINA
AVIS. – À lire absolument
COMMENTAIRE. – Est-il encore besoin de la présenter ? Véritable figure majeure alliant érotisme à la pornographie, Scarlett Domina est une auteure à succès, qui se vend aussi bien que les ténors des thrillers. Sa saga littéraire consacrée à la Comtesse Domina s’est vendue à plusieurs millions d’exemplaires en tout, et son dernier livre, présenté comme le chapitre final de cette saga, se vend par wagons entiers. L’éditeur a d’ailleurs confessé à notre journaliste ne jamais avoir rencontré une telle « frénésie », et avoir dû réimprimer massivement le livre.
Car, il faut bien le dire, ce livre est à contre-courant. L’auteure y apporte tous ses fantasmes, des plus doux aux osés, en faisant l’éloge de pratiques aussi moralement dérangeantes et discutables que la zoophilie ou l’inceste. Ce faisant, Scarlett nous renvoie à nos propres interdits, et à ce qu’il est moralement discutable de faire ou pas. Sadomasochisme, orgies dépravées, ont toujours été au cœur de ses histoires, avec la volonté d’aller toujours plus loin, comme une marquise de Sade.
Dans ce dernier tome, la Comtesse Domina arrive aux termes de son voyage initiatique tel que débuté dans le premier tome, où la jeune adolescente qu’elle avait découvrait le plaisir adulte par l’intermédiaire de ses parents. Veuve et sans enfant suite à la mort de son mari, la Comtesse recherche désormais sa fille spirituelle, une héritière susceptible de perpétuer son héritage, sa « quête de liberté ». C’est bien là tout le propos métaphorique de l’œuvre, qui, à travers la qualité de ses écrits érotiques, invite à réfléchir sur la notion de la condition humaine, de la liberté…
- - - - - - - - - - - - - - -

- - - - - - - - - - - - - - -
Anastasia de Montferrat la vit arriver. Difficile de ne pas la voir. Une Twingo jurait avec les voitures luxueuses de ses convives. Elle se tenait sur un balcon de son immense demeure, le Château Palmyre, quand les grilles de son domaine s’ouvrirent à la Twingo, et que celle-ci s’engagea sur l’entrée, remontant la route qui circulait à travers les hectares de son domaine.
Riche, Anastasia l’était assurément. Elle faisait vivre toute la région environnante. Comme un seigneur médiéval moderne, les maires des petits villages environnants lui mangeaient dans la main, toujours prêts à la satisfaire. Comment en faire autrement ? Anastasia faisait vivre toute la région, une région sinistrée située dans la « diagonale du vide » française. Ici, l’autoroute était éloignée, tout comme les grands centres industriels. Anastasia alimentait en emploi beaucoup des habitants de la région. Elle subventionnait aussi le patrimoine culturel local, maintenant les églises en bon état, et commandait aux producteurs locaux de quoi organiser ses somptueuses soirées. Elles faisaient payer l’entrée, ce qui permettait de les rentabiliser.
Et Anastasia avait pour elle son regard incroyable, qui lui avait toujours valu bien des faveurs. Depuis quelques semaines, il régnait une forte excitation dans la région. Celle qu’on considérait comme la célibataire la plus fortunée de France recevait régulièrement des invitations de journalistes pour évoquer le fait qu’elle était une auteure à succès. Elle avait décliné toutes les invitations, sauf une seule… La plus incongrue, à vrai dire. Quand Paris Match avait proposé son journaliste littéraire le plus en vogue, elle avait refusé, en demandant une jeune en particulier, qui avait envoyé sa demande… Une stagiaire au sein du journal, Aude Langelin. N’étant même pas encore journaliste, elle était une étudiante en dernière année à son école, et, dans le cadre de son cursus, devait réaliser une interview. Des auteurs littéraires de seconde zone ou des maires de petite commune étaient souvent des sujets intéressants, alors, quand Anastasia avait accepté la proposition d’Aude, la surprise avait dû être de choc au sein de la rédaction.
Anastasia avait proposé à Aude un interview long format, avec la possibilité de réaliser un article. Elle avait conversé avec mail avec la jeune étudiante, lui proposant de rester ici une semaine, tous frais pris en charge par elle, pour réaliser ce long format. Aude avait même de quoi réaliser son mémoire de fin de cursus avec ce séjour inattendu, qui n’avait pas manqué de faire jaser autour d’elle. Il était difficile de ne pas tracer un parallèle entre cette invitation et le dernier livre de son personnage fictionnel, la Comtesse Domina, qui n’était que l’expression littéraire d’Anastasia.
De l’élève, elle était devenue la Maîtresse. Son mari avait été son Maître, et elle avait été son esclave lors de sa jeunesse. Il était alors plus âgé qu’elle, un mariage qui avait défrayé la chronique à l’époque, car elle avait 18 ans et lui plus de 30 ans quand il l’avait épousé. Pourtant, ils se connaissaient déjà avant depuis plusieurs années. Il avait été son professeur, et son mentor sur le plan sexuel, initiant Anastasia à des jeux de plus en plus pervers. Sadomasochisme, zoophilie, et même prostitution… Depuis que son mari était mort, Anastasia était devenue la Maîtresse, et tous les notables de la région savaient qu’elle était une femme redoutable. Véritable Maîtresse de la région, elle accueillait son Ingénue.
Les livres d’Anastasia n’avaient toujours été que le reflet de sa propre existence. Elle se retourna lentement, et rejoignit sa chambre. Le maire de la commune de Montférul était toujours là. Il était recouvert de latex, le visage dissimulé sous une cagoule, et n’avait le droit que de lécher les bottes à talon d’Anastasia quand elle ne le martyrisait pas. Elle attrapa ses cheveux d’un mouvement sec, et le jeta au sol.
« J’attends une invitée, petit cochon, rhabille-toi ! »
Elle se déplaça donc, et rejoignit le hall de son luxueux château.
Car Anastasia en savait beaucoup sur Aude. Elle savait que la jeune femme était une boursière, qu’elle avait dû travailler au McDo pour pouvoir se payer une Twingo d’occasion. Elle habitait dans la région parisienne, dans des cités peu attirantes. Hélas, elle ne pouvait pas habiter dans la capitale, tant le coût des loyers était élevé.
Aude ignorait qu’elle était son Ingénue, et que, bientôt, très bientôt, la belle femme l’appellera avec passion « Maîtresse »…