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Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 31 déc. 2024 00:01
par Kamiye Goupile
Il allait mourir !

Kamiye ne comprenait pas. Il lui semblait que l’instant d’avant, il était dans les souterrains de corvée de serpillères. Il s’était même habitué aux remarques salaces des prisonniers et aux bousculades des gardes en faction. Soudainement, on lui avait beuglé un ordre. Il n’avait pas tout compris mais il devait remonter.

Le soleil. Il était aveuglant. Il n’avait pas l’habitude de quitter le château dans lequel il travaillait. Se retrouver dans la cour était donc une… il ne sut pas. Etait-ce une bonne nouvelle ? Ca avait un goût de liberté. Ce qui était une notion ridicule pour un esclave. Du genre à oublier pour ne pas se torturer seul avec ses pensées.

Quand il se fut habitué à la luminosité, il réalisa qu’il n’était pas le seul esclave. Il ne savait pas compter. Mais il y en avait moins que tous les doigts de ses deux mains. Et autour d’eux, il y avait des gens sur des chevaux. Les bêtes étaient grandes. Leur façon de renifler. De battre le pavé de leurs fers. Tout ça ne lui plaisait pas. Comme le fait que ce n’était pas des hommes en armure. Mais des Grands Hommes. Ceux qui avaient de l’argent pour acheter des esclaves. Et ils portaient des arbalètes.

Etait-il question d’une chasse à la bête ?

Il allait mourir, donc.

Kamiye courait à en perdre haleine. Le feu agitait ses poumons. La dureté paralysait petit à petit ses muscles. Mais il devait continuer à fuir. Les bêtes que les Grands Hommes à cheval chassait était du genre hybride comme lui. Pourquoi ?! Il faisait bien son travail. Il était un bon esclave. Pas très intelligent. Pas très vif d’esprit. Mais il faisait toujours du mieux qu’il pouvait. Pourquoi devait-il être chassé comme un vulgaire renard ?

Tout s’enchaîna très vite. Le galop d’un cheval dans son dos. Un rire aussi. Un autre galop qui le percuta dans le flanc. Il y eut une lumière bizarre. Comme une surface d’eau mais à la verticale. Et ce n’était pas les bonnes images. Une hallucination ? Et après, il était ailleurs. Mais c’était aussi une forêt.

« Aie… » dit-il en se massant le flanc.

Il réalisa alors à ce moment qu’à force de courir et de se prendre dans des branches, des ronces et autres obstacles forestiers : son haillon avait lâché. Il était complètement nu. A côté d’une biche paniquée. Une bête qu’il tenta de calmer. C’était sa sauveuse.

Un projectile frappa dans sa cuisse ! La biche cria sa douleur et détala aussi vite que son nouvel handicap le lui permettait.

Où était-il ?! Il n’avait plus de force. Il essaya de se relever. Il trébucha. Tomba. Et parvint tout de même à se relever et tenir sur ses jambes. Fuir ! Mais par où ? Il était si fatigué…

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 31 déc. 2024 02:39
par Kaoi Nakami
C’était une belle soirée de printemps. Depuis environs deux ans maintenant, les talents en enchantements de Kaoi lui avaient permis d’être reconnue par le palais du royaume, qui lui passait souvent commande pour renforcer les équipements de ses soldates. Mais à part la reine, peu lui en donnaient partis les habitants. Il faut dire aussi que la plupart des artisans ne voyaient pas l’utilité de renforcer leurs outils de travails, pas plus que les particuliers, alors que son art pouvait faire bien plus que cela.

Par conséquent, la jeune femme était obligée de compléter ses revenus en tenant compagnie à celles et ceux qui en faisaient la demande, contre rémunération. Ça pouvait aller de la simple présence en balade ou à l’auberge, donner des cours ou passer un moment charnel au lit, tout dépendait des besoins de la personnes, mais c’était souvent des gens qui vivaient seuls, depuis la révolte passée.

Ainsi, il arrivait de temps à autres, que la kitsune ressente le besoin de se ressourcer en forêt, passer un moment seule dans la nature, dans son plus simple appareil, répondant à son appel, en harmonie. Elle en profitait aussi pour récupérer des matériaux, dans un sac en toile de jute, qui pourraient lui servir plus tard pour de nouveaux enchantements, ou simplement pour cuisiner un prochain repas à moindre frais. Sa mère lui avait autrefois appris à différencier les végétaux comestibles des toxiques.

C’est durant une de ses récoltes, aussi peu vêtue qu’une sauvageonne, qu’elle entendit un bruit de chute, quelque seconde avant de voir une biche courir au galop devant elle. Les oreilles dressées, la renarde se rapprocha à pas feutré de la zone que l’animal fuyait, pour finir par apercevoir un mâle de son espèce — la sienne, pas la biche — tremblant sur place, aussi peu vêtu qu’elle, mais visiblement meurtrit, aussi physiquement que moralement. Malgré sa discrétion, ses sens semblaient aussi vifs que les siens, car il se tourna rapidement vers elle.

– Doucement… Je ne te veux aucun mal… Regarde, je suis une renarde, comme toi… Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Kaoi nota qu’il était à peine plus petit qu’elle, ça se jouait à pas grand chose. Sans doute était-il plus jeune d’un an ou deux seulement. Son apparence efféminé avait probablement du jouer en sa défaveur aussi dans sa vie. Elle ne pouvait imaginer quelles épreuves il avait dû subir dans sa vie, mais son comportement sur la défensive vis à vis d’une semblable en disait long…

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 01 janv. 2025 18:47
par Kamiye Goupile
Ses yeux grands ouverts ne dissimulaient pas sa panique. Ses grandes oreilles de renard pivotaient sans cesse à l’affût du moindre danger. Son cœur tambourinait. Tout son corps gueulait de fuir. Mais il ne le fit pas. Le choc de la découverte. Cette femelle lui ressemblait tant… C’était étrange. Si ce n’était des cheveux plus foncés et des joues indiquant qu’elle mangeait à sa faim (contrairement à lui…). Ah, et aussi le fait qu’elle n’avait rien qui pendait entre les jambes. Ses yeux avaient fait un rapide aller-retour là en bas pour découvrir.

« Grande sœur ?... »

Kamiye ne sut pas pourquoi ces deux mots sortir presque dans un murmure.

Puis la bulle dans laquelle il se trouvait éclata !

« Des chasseurs ! Il faut fuir ! »

Ce n’était pas de sa faute. Mais il était lâche. Alors il commença à sprinter aussi vite qu’il le pouvait. Il aurait aimé avoir cette bravoure des héros des histoires qu’il avait entendu. Durant ces soirées où les esclaves résistants, pas totalement épuisés par les tâches physiques qu’on leur faisait subir, avait encore assez d’énergie pour se conter des histoires. S’il avait été un de ces personnages, Kamiye aurait saisi la main de cette femelle renarde et l’aurait emmené avec lui dans un lieu sûr. Non, mieux : il l’aurait mis dans son dos et aurait fait face aux chasseurs.

Mais Kamiye partit à toute vitesse. Un soupçon d’héroïsme le fit… se jeter dans un buisson. Sa petite poitrine émaciée se gonflait et se dégonflait. Il essaya de contrôler le bruit que provoquait le manque d’air dans ses poumons atrophiés. Il fallait qu’il devienne silencieux. D’abord, sa tête lui dit que c’était leur seule chance de survivre. Se terrer en silence. Puis sa tête lui communiqua le fait qu’il fallait savoir où ils se trouvaient. Combien ils étaient. Et enfin, sa tête s’autorisa à rêver. Cette esclave hybride comme elle, peut-être qu’il pourrait… NON ! Il était définitivement trop lâche pour ça.

Alors il attendit. Recroquevillé. Nu. En position fœtale, les bras sur la tête et les jambes repliées contre son corps. Il réalisa la stupidité de son geste à fermer les yeux. Mais il n’avait pas le courage d’affronter la réalité. Si la mort devait le saisir, il ne voulait pas la voir en face…

Combien de temps se passa-t-il ?

*Je vais mourir ! Je ne veux pas mourir… *

C’était idiot. Personne n’allait venir le chercher, surtout pas elle. Il avait fui SANS elle. A tous les coups, elle l’avait utilisé comme appât. OUI ! C’était forcément la bonne explication.

*Mais à quoi bon vivre ? Je ne suis qu’un esclave… *

Quelque chose approchait. Il s’autorisa à ouvrir les yeux. Des tremblements secouraient son corps. Une fiche couche de sueurs s’était apposé sur sa peau blanche. Le soleil et son exposition étaient pour les privilégiés. Ceux qui avaient de l’argent et donc du pouvoir.

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 02 janv. 2025 06:53
par Kaoi Nakami
Kaoi eut à peine le temps de lui poser sa question, que la panique de son congénère fébrile éclata d’un seul coup, hurlant que des chasseurs le poursuivaient, avant de détaler aussi vite que le lui permettaient ses jambes meurtrirent… pour finir par sauter tête la première dans des buissons a même pas dix mètres de là et s’y rouler en boule. Ne restait plus qu’un arbuste aux feuilles bruissantes, loin d’être discret. Cela aurait pu être ridiculement comique, si la kitsune n’avait pas ressentit toute sa terreur dans sa voix.

Pour autant, la région n’était pas connue pour chasser les hybrides, même des mâles. En regardant du côté opposé d’où le renard était partit, Kaoi perçue entre deux arbres une anomalie, comme une sorte de fluide aérien statique… et compris bien vite qu’il devait s’agir d’une faille dimensionnelle naturel. Le fuyard devait donc venir de Terra. Et ceux qui étaient à ses trousses ne tarderaient pas à trouver la faille eux aussi, et se rassembler, avant de la traverser à leur tour. Ça ne devrait pas leur prendre plus de dix minutes.

La belle courut donc vers le buisson et attrapa le garçon en passant.

- Si des chasseurs te traquent, c’est pas dans un buissons que tu leur échappera. Je connais un endroit plus sur. Il faudrait être inconscient pour s’attaquer à toute une ville en territoire inconnu…

Plutôt que de le traîner ou de le porter — elle n’en avais clairement pas la force — elle l’agrippa sous son épaule, bras dessus bras dessous, pour l’aider à marcher, en s’aidant d’une rune pour lui redonner temporairement des forces. Ensembles, ils coururent donc dans la direction de la capitale, Kaoi prenant soin de brouiller leurs traces en balançant sa caudale de droite a gauche contre l’herbe. Avec un peu de chances, ils perdront du temps en suivant la piste de la biche blessée.

Finalement, après dix minutes de courses, les deux arrivèrent contre la palissade de sa maison, à la lisière d’une ville de style japonaise traditionnelle. Il y’avait d’autres résidences similaires autour et on pouvait apercevoir de l’autre côté de celle-ci une rue pavée, et plus loin encore, le palais et son enceinte. Les oreilles de Kaoi se dressèrent lorsqu’elle entendit dans le lointain un cor de chasse, qui ne ressemblait pas à celui des Edorasiens. Les chasseurs de Terra venaient de pénétrer la forêt.

– Aller, on est en sécurité ici… une patrouille ne tardera pas à chasser ces intrus… Au fait, moi c’est Kaoi, et toi ?

En attendant sa réponse, la kitsune passa sa main sur une planche et une partie de la palissade coulissa, révélant un passage vers son jardin. Kaoi invita son congénère à entrer et referma derrière eux. L’espace était plutôt simple en soi et le jardin pas bien grand, une corde tendue pour étendre son linge, un espace de méditation et la stèle avec les urnes de ses parents, au milieu d’un parterre de fleurs, constituaient les seuls éléments extérieur. Une terrasse en bois communiquait avec le reste de la résidence, un salon cuisine sommaire, une salle de bain, et deux chambres à l’étage.

– Prend le temps de te reposer, j’vais préparer de quoi reprendre des forces… j’espère que t’aime le poisson…

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 02 janv. 2025 12:38
par Kamiye Goupile
Il n’avait pas pu lui résister. D’abord parce qu’il crut que c’était la fin. Sa psyché lâcha et son corps devint presque un poids mort. Dans sa tête, il passait déjà en revue différentes punitions qui lui seraient administrés. Puis il réalisa que c’était une chasse. Ce serait donc une mise à mort. Sa tête empaillée avec ses grandes oreilles pour décorer un mur…

Et il se retrouva à courir alors qu’il n’avait plus de force. Mais elle, elle en avait ! Elle était plus puissante que lui. Car, bien entendu, il ne savait pas ce qu’était des runes. Kamiye ne fut pas une sinécure. Traînant. Bruyant. Brûlant. Et transpirant. Mais il parvint à résister les dix minutes de courses. Cette palissade était un très bon support et…

« AAAah ! » (souffle souffle)

Le cor le surprit et le fit crier. Et alors qu’il voulait poser sa main sur la palissade de bois pour avoir un appui. Celle qui venait de se présenter sous le prénom de Kaoi activa un passage secret. Kamiye aurait pu chuter. Il ne le fit pas d’une façon qui l’étonna même lui. Oh ! Sa tête lui fit un rappel comme quoi il devait donner une réponse à sa question.

« Ka-… » (souffle souffle) « Kamiye !... »

Il était épuisé. Il se laissa tomber sans grâce. De toute façon, un esclave ne s’alourdissait pas du poids de la fierté ou de ce genre de choses. Il savait qu’il n’était qu’une ressource qui serait exploitée au maximum. Son terme semblait être arrivé, étant donné qu’il avait joué l’animal à chasser…

« Je… » (souffle) « Je mangerai ce que tu me donneras. »

Il n’avait jamais eu le droit de faire le difficile. Combien de journées étaient passées sans qu’il puisse remplir même partiellement son estomac ? Combien de restes de repas lui avait-on donné ? Des choses qui semblaient avoir été récupérées dans les poubelles. Il y avait même eu des fois où il avait pensé que c’était quelque chose qui avait été vomi puis récupéré pour que ce soit qui le mange.

Kaoi disparut. Suffisamment de temps pour que Kamiye reprenne totalement le contrôle de son souffle. Il était fatigué. Désorienté, aussi. Cette architecture était tellement insolite. Il ne comprenait pas où il était. C’était déjà suffisamment exceptionnel pour lui d’être dehors. Dehors c’était… c’était « le bon temps ». Quand il était encore libre. Quand il avait encore des… parents… Une larme coula sur sa joue. Puis il se força à oublier. La nostalgie était un terrible poison pour un esclave.

Alors Kamiye s’agenouilla. Il réalisa qu’il était nu. Mais surtout qu’elle aussi. Et qu’elle avait une maison ?! Il ne devait pas réfléchir. Seulement attendre le prochain ordre. Etre présentable. Etre un bon esclave. Voilà ! On l’avait chassé d’un endroit. Il devait se montrer digne pour appartenir à ce nouveau. Alors il s’agenouilla. Ses mains se posèrent l’une sur l’autre dans l’herbe. Puis il posa son front contre ses mains. Et il attendit ainsi de savoir de quelle façon il serait puni et utilisé.

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 04 janv. 2025 14:58
par Kaoi Nakami
Kamiye donc. Et il avait l’air complètement épuisé, mais au moins, il était en vie. Kaoi le laissa souffler, et surtout se reposer, pendant qu’elle alla préparer de quoi reprendre des forces. Toutefois, inutile de s’attendre à un festin de roi. Même si la Kitsune avait améliorée son confort avec quelques enchantements, la demeure restait rudimentaire, et sa cuisine aussi.

Elle entra rapidement dans la pièce à vivre et alla directement dans le coin cuisine, posant une marmite sous un robinet pour la remplir d’eau et la poser sur une simple plaque de pierre, enchantée pour produire de la chaleur, posant ensuite la marmite dessus. Elle y versa ensuite du riz rond et referma avec un couvercle. Pendant que le riz cuisait, Kaoi sortit du thon du cellier réfrigéré et prépara du sashimi. Une vingtaine de tranches au total. Ne resta plus qu’à préparer l’assaisonnement pour le riz, puis disposer le tout.

– C’est prêt, tu peux venir à table…

Ne le voyant pas venir, elle jeta un œil dehors. Évidemment… C’était un esclave en fuite, il devait la considérer comme sa nouvelle maîtresse. La renarde soupira et ressortit dans le jardin, le prenant par les mains pour l’aider à se redresser, tout en s’accroupissant pour se mettre à sa hauteur.

– Je ne suis pas une maîtresse, je suis une simple hybride, comme toi… d’ailleurs, même si je suis au service de la reine, je ne gagne pas assez d’argent, et je dois compléter avec d’autres activités, comme la prostitution… Alors pas la peine de t’agenouiller comme ça devant moi, d’accord ? Aller, viens manger…

Le tenant par la main, la renarde guida Kamiye devant le Kotatsu, table basse avec une couverture chauffante, et de simples coussins a même le sol en guise de chaise. Le repas était constitué d’un simple bol de riz sur lequel était disposé les sashimi. Un verre de thé mâcha, une coupelle de sauce soja et deux mochi au litchi chacun complétait le repas. Kaoi disposait de la même présentation que Kamiye, face à face. Celle-ci s’assît en tailleurs, les cuisses sous la couverture, et prit ses baguette, simplement en bois.

– Si tu ne sait pas te servir des baguettes, tu peux manger à la main… Et pareille si tu as des questions, tu peux me les poser, j’y répondrais ~

Elle lui sourit gentiment, avant de commencer à manger.

Re: Ma grande soeur. Mon enchanteuse à moi [avec Kaoi]

Posté : 05 janv. 2025 09:30
par Kamiye Goupile
Il s’était laissé faire quand elle était venue le chercher dehors. Il l’avait écouté aussi. Très attentivement. C’était toujours important au début quand on changeait de Maître ou Maîtresse. Mais tout ce qu’il entendit le rendit perplexe. Il voulait bien accepter qu’elle n’était pas une Maîtresse. Son « château » était beaucoup trop petit. Et il n’y avait pas d’autres esclaves pour l’aider dans diverses tâches. Mais elle n’était pas une « simple » hybride si elle travaillait pour la reine. Surtout qu’elle… il n’était pas sur de la signification de ce mot. Celui qui était difficile en quatre syllabes.

Une fois à l’intérieur, il ne sut ce qu’il devait faire. Ses yeux balayèrent rapidement les environs pour savoir quelle tâche il pouvait, devait faire. Mais elle avait déjà tout préparé. Tout était sur la petite table. Et voilà qu’elle s’asseyait déjà derrière le repas et sous la couverture. Il resta ainsi quelques secondes debout, ne trouvant pas qu’il était à sa place. Même si elle était gentille. Même si sa main dans la sienne avait été chaud. Chaud de peau et d’humanité. Mais il restait un esclave. C’était gravé au fer rouge dans son âme…

« Oh ! C’est chaud. »

Passé la surprise, assis en tailleur comme elle, il découvrait les joies du confort. Jamais il n’avait mangé avec une couverture réchauffée. Il s’autorisa même à sourire et à se détendre un peu. Juste un tout petit peu. Il n’était pas encore en confiance.

« Merci, Madame Kaoi. »

Parce qu’il était impossible de ne pas lui donner une marque de respect. Toutefois, même si elle commença à manger, même si son estomac réclamait cette nourriture : il n’y arrivait pas. Et pourtant, son ventre fit du bruit !

Il baissa la tête. Il était embarrassé. Il avait des questions. Des peurs. Et aussi des envies. Faim. Et envie aussi de se reposer après cette course-poursuite contre les chasseurs.

« Les chasseurs ! »

Il se retourna brusquement, son genou cognant contre le dessous de la table et manquant provoquer des dégâts. Un peu de thé s’échappa et retomba sur le dessus de la table.

« Je dois partir ! Ils vont me rattraper ! Ils vont me trouver, Madame Kaoi ! Ah ! J’ai tâché votre table. Je vais nettoyer. Je vais… »

Kamiye commença à chercher de quoi essuyer. Il eut envie de rester sous la couverture chaude, c’était si agréable… NON ! L’agréable n’était pas pour les gens comme lui. Alors il se releva. Et en cherchant de quoi nettoyer les tâches de thé qu’il avait provoqué, il regarda par où fuir. Et remarqua aussi qu’il était nu. Si cela ne l’avait pas choqué en pleine nature. Maintenant qu’il était dans un petit « château », c’était plus bizarre. Ses mains vinrent donc cacher son sexe.