The Multiversity

Prénom : Vaan, dit « le porteur » ou « la lance divine »
Âge : 19 ans
Race : Humain
Sexe : Masculin
Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Terre de rattachement : un p’tit lopin de terre, quelque part sur Terra ?

Si une chose est bien sûre c’est que, physiquement, le jeune Vaan n’a rien de cette allure héroïque à laquelle s’attendent les badauds quand est fait mention de cette fameuse « lance divine » qui fascine tant la population.

À peine plus haut que trois pommes et deux poires (Vaan mesure 1m65 environ), et à peine plus lourd, le garçon a, comme qui dirait, toujours fait tache dans le décor rural qui l’a vu grandir, au beau milieu de tous ces autres, bien plus grands et mieux bâtis.

Plus fluet qu’une brindille, et sans doute tout aussi fragile, difficile de croire qu’un jeune homme pareil puisse être affublé d’un destin comme le sien.

Alors oui, Vaan est très sympathique, avenant et particulièrement souriant. Il aime aider et n’a jamais hésité une seule seconde à donner de sa personne, toujours prêt à donner le meilleur de lui-même, toutefois… on ne peut pas dire qu’il soit particulièrement adroit. Ce serait même tout l’inverse, tant il peut parfois paraître empoté ou bien doté de deux mains gauches.

Pour la faire simple, c’est un garçon sympa mais maladroit. Voilà.

Il est bien mignon, a de jolis traits que certains qualifieraient peut-être d’un peu trop féminins, avec sa jolie tignasse châtain, mais ce qu’il peut être naïf, parfois…
Et ça, un jour, ça lui jouera des tours.

Être poli et serviable c’est bien, mais dans un monde comme celui-ci, mieux vaut être malin. N’ai-je pas raison ?


Bon.
Lance divine par-ci, lance divine par-là… je crois qu’il est temps pour moi de m’expliquer un peu.

Vaan est né, il y a presque deux décennies de cela, au cœur d’un tout petit royaume-état de Terra, à de nombreuses lieues de la capitale, bien loin de ses châteaux et de ses festivités mondaines.

Fils de berger, petit-fils de berger il eût, jusqu’ici, mené une vie de… berger (vous l’aviez pas vue venir), au beau milieu d’impressionnants reliefs montagneux entourant sa tranquille campagne.

Puisque plus chétif que son père, et que la plupart de ses camarades du même âge surtout, Vaan préféra longtemps -et pour des raisons qui semblent assez évidentes pour ne pas être mentionnées- la compagnie de ses moutons à celle des autres garçons de son village, comme des filles. Eux au moins ne parlaient pas, ne se moquaient point… et lui laissaient tout le temps et le silence nécessaire pour le laisser se perdre dans ses rêveries, lui qui imaginait tant parcourir le monde et voir ce qui se dressait là-bas, au-delà des montagnes qui depuis toujours bouchaient son horizon.

Si cet isolement forcé ne le rendit aucunement asocial, il eût toutefois l’effet de retarder un peu l’expérience du monde du jeune Vaan, sa connaissance des… « choses de la vie ».
Qu’on soit clairs : encore maintenant, le garçon ignore tout de la reproduction. Faut dire qu’il ne s’est jamais vraiment posé la question, trop occupé qu’il était, à flâner, à rêver de la grande ville, de l’océan et des bateaux…

Ainsi, s’il fut surpris et un peu gêné quand, il y a quelques mois de cela, un convoi de l’église s’arrêta alors qu’il se baignait nu dans la rivière, le garçon n’eût rien de la pudeur à laquelle on se serait attendue de la part d’un garçon surpris nu comme un ver, tel qu’il l’était. Quand bien même il n’était pas bien costaud, Vaan ne s’était jamais senti différent… ou à part. Il ne savait pas pourquoi les femmes semblaient avoir des bustes différents des hommes, alors pour le reste…

Non, Vaan ne s’était jamais senti spécial. Du moins, pas avant ce jour-là.
La porte de la carriole de l’église s’était ouverte et, c’est les yeux rivés sur son engin qu’une sœur du couvent d’à côté s’était précipitée à sa rencontre, criant à ses confrères et consœurs qu’elle était convaincue de ressentir « l’énergie du seigneur » irradier de lui.

D’autres représentants de l’ordre s’étaient alors approchés et, bien vite, Vaan avait été soumis à un très minutieux examen, observé sous toutes ses coutures comme s’il était un mouton de concours.

Ils chuchotèrent, chuchotèrent et chuchotèrent encore en secret, ce qui d’abord ne le rassura pas, lui qui, entendant par bribes des choses comme « qu’est-ce que c’est gros » ou « est-ce normal ? », crut dans un premier temps que même les gens d’églises allaient se mettre à le moquer.

En vérité, il n’en fut rien, et Vaan ne le comprit que bien des jours plus tard.

Invité à rejoindre le convoi pour être soumis à un examen du chef de l’église en personne, Vaan roula des jours entiers, toute appréhension le quittant alors qu’il découvrait, pour la toute première fois, des paysages inédits… ces paysages dont il avait toujours rêvé.

C’est une fois à la capitale qu’on lui expliqua : l’une des sœurs-mages du groupe était certaine que le garçon était, en quelques sortes, l’incarnation vivante d’un artefact de légende, disparu il y a bien des siècles de cela, la « lance divine », celle-là même qui orne toutes les représentations du seigneur lui-même, à travers tout le royaume et quelques autres contrées alentours. Artefact magique qui, si l’on en croit les saintes écritures, est l’arme avec laquelle Dieu perça un jour le ciel pour qu’il se mette à pleuvoir… et ainsi rendre la terre fertile. C’est aussi à la pointe de celle-ci qu’il inonda le monde de lumière, chassant les ténèbres et le chaos…

Pour ainsi dire, c’est cette lance, capable de bien des miracles, qui fit de Dieu… Dieu.

Et, d’après ces représentants de l’église qui, jusqu’aux portes du bastion de l’ordre l’avaient accompagné, celle-ci était en lui. Sa magie, du moins. D’après sœur Yola, se pouvait-il même qu’elle ait pris forme dans… SA lance, ce qui en expliquerait peut-être la démesure (info sortie de la tête de Vaan aussitôt qu’elle était entrée, le laissant convaincu d’être monté comme n’importe quel quidam… alors que, croyez le ou non, il n’en est absolument rien !).

Le garçon fut soumis aux observations du pape en personne et celui-ci décida de le soumettre à quelques autres tests encore, de sorte à s’assurer que Yola avait bel et bien vu juste et qu’il ne s’agissait pas d’une hérésie.

La nuit venue, Yola se présenta à Vaan la première, dans la petite chambre qui lui avait été préparée au sein de la cathédrale. Observé en secret par le pape à travers deux petits trous dans un tableau ornant l’un des murs, Vaan découvrit enfin comme les femmes étaient différentes des hommes et… sans tout à fait comprendre ce à quoi il s’adonnait là, il perdit sa virginité.

Des cris résonnèrent à travers la cathédrale, Sœur Yola criant au miracle. Puis ce fut au tour de Sœur Lara, d’Ysendre, de Clarisse…
L’épreuve dura trois jours et trois nuits. Trois jours durant lesquels le jeune Vaan ne s’arrêta pas, ne se sustenta de rien, si ce n’est du plaisir de la chair. Comme s’il était infatigable, mais aussi puits d’une source intarissable, le jeune homme n’arrêta son office que lorsqu’il eût prise la dernière des soeurs de l’immense bâtisse.

Vaan n’avait pas pris la mesure de ses actes, mais venait, pour le plus grand plaisir du pape, d’engrosser les cinquante-trois nonnes du couvent, sans exception, tel un dieu aimant… mais surtout fertile.

De nombreux bruits coururent à travers la capitale. Les rumeurs se répandirent comme une traînée de poudre et, très vite, le garçon, qui rencontra même le roi en personne, fut surnommé par tous « Lance divine » ou… « le porteur », par certains.

Nommé membre d’honneur de l’église, il fut décidé de l’envoyer en voyage à travers le royaume et au-delà, répandre l’amour et la bonne parole. On le confia aux bons soins d’une garde rapprochée faite de guerrières d’élites, lui remit une luxueuse carriole et l’équivalent d’une rente plus que confortable et, ainsi… on l’expédia vers le sud.

Ne sachant toujours pas ce qu’était « faire l’amour » et convaincu seulement d’user de sa lance divine pour accomplir les miraculeux rituels inhérents à sa toute nouvelle profession, Vaan débutait alors un fabuleux voyage. Voyage qui, sans nul doute, lui apporterait bien du plaisir…

… mais aussi une très dense descendance.

À SUIVRE…