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Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 13 févr. 2025 08:26
par Kaori Matsumita
Cela faisait deux ans maintenant, depuis l’Olympomarchie, que la vie de Kaori avait prit un tournent inattendu. Un phénomène magique qui l’avait envoyé dans le coma et profondément modifier sa génétique, pour finalement se réveiller dans le genre opposé, quelques semaines après. Pour la nouvellement Tomboy, il y’avait d’abord eu la surprise, puis l’incrédulité. Comment cela pouvait être possible, ça n’arrivait pas que dans les animés ou les hentai ce truc ? Puis, Kaori avait commencée à explorer son nouveau corps, sa douceur, sa sensibilité, son premier plaisir féminin, son premier orgasme en tant que fille. Tellement plus intense. L’orgasme arrivait certes plus vite, mais elle pouvait recommencer plus souvent qu’avec un phallus…
Finalement, Kaori avait finit par accepter le changement. Néanmoins, son caractère, ses goûts et préférences, sa personnalité en somme, était restée la même qu’auparavant. Elle pratiquait même le topless avec un short de bain lorsqu’elle en avait l’occasion, n’ayant jamais réussie à s’habituer au soutien-gorge, et préférait toujours les caleçons aux culottes. Pour toutes les personnes qui ne l’avaient pas connue du temps où elle était encore un garçon, Kaori était donc une Tomboy pur jus. Là où son comportement faisait parfois un peu pervers, maintenant on la trouvait juste cute.
Mais il y’avait du bon comme du mauvais, dans la façon dont les gens la traitaient désormais, à commencer par ses parents. Sa mère était celle qui avait acceptée le changement le plus vite, car elle en connaissait l’origine, et ne pouvait reprocher à sa déesse d’avoir sauvée la vie de son enfant. Non, le vrai problème venait de son père, qui après deux ans, avait complètement changé ses rapports avec son fils devenu fille.
Kaori a toujours été de faible constitution et un peu fragile. Son père étant un maître martial dans sa discipline, a toujours été fier de son fils, qui malgré sa condition, souhaitait devenir plus fort, disant à qui voulait l’entendre qu’il avait le mérite d’être courageux et déterminé. En devenant une fille, la constitution de Kaori n’avait pas vraiment changée.
Mais maintenant, son père ne voulait pas qu’elle se fasse mal et interdisait aux autres élèves du Dojo de la confronter, de peur qu’elle soit blessée. Résultat, elle ne s’entraînait plus avec les autres et ne se cantonnait plus qu’a un mannequin en bois massif. Hors, tout le principe de l’Aïkido, c’est justement de retourner la puissance de l’adversaire contre lui même. Un mannequin, ça bouge pas vraiment. De fait, Kaori ne faisait plus aucun progrès depuis sa nouvelle condition. Et c’était si frustrant pour elle…
Ce samedi là ne changeait donc pas beaucoup des autres jours d’exercices. Dans son hakama, Kaori était seule dans son coin à s’emmerder, pendant que les autres élèves s’entraînaient entre eux, par groupes de deux, par niveau de puissance plutôt que par âge, car certains jeunes pouvaient se révéler plus forts que certains aînés. Il y’avait donc un peu de tout, des collégiens aux universitaires, des garçons comme des filles. En tout, une quarantaine d’élèves. Et parmi eux, il y’avait Rini Koken, la plus forte du lot, qui avait l’honneur de pouvoir s’entraîner directement avec son père. Même si elle ne gagnait pas souvent, cela arrivait parfois.
De toutes les personnes présentes ce jour là, en-dehors de ses parents, Rini était la seule à l’avoir connue du temps où Kaori était encore un garçon. À vrai dire, les deux se connaissaient depuis le début du collège. Même s’ils n’étaient pas dans le même établissement à l’époque, c’était bien au Dojo que les deux pré-ados avaient fait connaissance. Et à vrai dire, Rini incarnait tout ce que Kaori appréciait chez une fille, donc en était logiquement tombé amoureux. Mais à l’époque, il pensait qu’elle n’aimait que les hommes forts, et qu’elle ne faisait preuve que de sollicitude à son égard. Et maintenant qu’elle était devenue une fille, les chances devaient être plus maigres encore.
– Elle est mimi celle-là, malgré sa faiblesse…
– Tu crois qu’elle fait ça pour attirer l’attention d’un mec ?
– Peuh… Elle ferait mieux de se trouver une autre activité…
Les commérages à son égard en plus de son nouveau traitement, ne faisait qu’augmenter sa frustration, plus encore lorsque son père commenta les progrès de Rini, alors qu’elle même stagnait. Elle donna alors un coup plus fort que les autres sur le mannequin.
Shhhhraaaack…
– Itaiiiii….
Son père cessa l’entraînement de Rini pour se précipiter vers sa fille, qui tenait sa main douloureuse, comme pour calmer la douleur. Il lui ordonna de mettre fin à son entraînement et de se reposer.
– Mais… J’peux continuer…
– Hors de question, tu vas finir par te blesser gravement, va te détendre, immédiatement. Les autres, reprise de l’entraînement, fin de la distraction.
Rageuse, Kaori se rendit dans le vestiaire en retenant ses larmes de frustration, sans prêter attention aux nouveaux commérages. Personne ne semblait avoir remarqué que le mannequin lui, allait prendre une retraite anticipée, car fendu en deux…
Re: Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 13 févr. 2025 16:11
par Rini Koken
Le Dojo Matsumita était l'un des rares établissements ayant survécu à son esprit d'aventurière. Rini Koken avait exploré de nombreuses disciplines depuis sa plus tendre jeunesse, ne retenant toujours que ce qui convenait le mieux à son style de combat. Un tout façonné avec le temps, mais plus encore à partir de son expérience sur le terrain, via l'utilisation de son art lors de ses "virées nocturnes" sous la combinaison de motard (mixte) du Skull Raider. Seules occasions où la métahumaine se permettait d'avoir recourt à ses pouvoirs, soit la manipulation aiguisée de son aura flamboyante ou glaçante. Il n'était donc pas question pour elle de l'employer ici, au beau milieu d'une quarantaine d'élèves. En particulier face à l'un de ses maîtres en la personne du père de Kaori Matsumita : un ami de longue date, qu'elle connaissait depuis le collège, qui s'était transformé en fille suite à l'Olympomachie.
Le seul... ou plutôt la seule à avoir connu ce sort plus qu'improbable.
Deux années se sont écoulées depuis sa transformation.
Depuis que le
randori contre le père de la lycéenne en question s'était achevé sur un statu quo, Rini, toute transpirante, put laisser ses pensées vagabonder à travers tout le dojo. Ce qu'elle n'aurait jamais pu faire par le passé - même après un combat. Période laborieuse durant laquelle son maître et même certains de ses élèves les plus doués l'avaient envoyée fréquemment valdinguer grâce à leurs techniques de projection.
Aujourd'hui, la combattante pluridisciplinaire arrivait à s'aligner sur leur art et à leur tenir tête.
Elle entendit donc, par-dessus les paroles pleines de sagesse du maître, les abrutissants commérages de ses collègues les plus proches.
- ...
Le regard de son maître, qui ne l'avait pas quitté d'une semelle, la fit ravaler les paroles mesurées qu'elle s'était apprêté à leur balancer. Ne souhaitant guère aller à l'encontre de la coutume, Rini le salua dignement et dit :
- Merci pour cette leçon.
Lors de cette inclinaison, ses yeux couleur noisette se tournèrent discrètement du côté des maquerelles.
Maintenant si vous me le permettez : je vais aller remettre gentiment deux ou trois imbéciles à leur place, ajouta-t-elle en pensée avant qu'un craquement sonore, ponctué par une exclamation de douleur, la pousse à braquer son attention sur son amie d'enfance.
Visiblement, Kaori Matsumita avait mal dosé son geste sur ce mannequin d'entrainement...
Rini fronça légèrement les sourcils. Dans son dos, les langues de vipère piaillaient comme des oies à l'encontre de la "frêle jeune fille que son papa chéri couvait encore à cet âge".
La guerrière de la nuit évacua un soupir.
Il va définitivement falloir que je les recadre, ceux-là...
Poussée par son père, Kaori fut bien forcée de se mettre à l'abri. Rini n'eut guère l'occasion d'en toucher deux mots à son protecteur aveuglé par son rôle parental. En se souvenant du bruit de déchirement qui avait précédé le gémissement de Kaori, la combattante s'approcha du mannequin pour l'examiner. Les mains sur les hanches, elle pencha légèrement la tête de côté.
Ce dont elle s'avisa la fit doucement sourire.
Fendu net ! Effectivement, elle n'y est pas allée de main morte.
Elle tourna son regard vers les vestiaires, l'y attardant un léger moment.
Accordons-lui un peu de temps avant d'aller la voir.
Vis-à-vis d'elle, Rini ne souhaitait guère suivre le même chemin que son maître. La jouant plus fine, elle demanda plutôt une faveur à ce dernier - en rapport avec son annonce qui soulignait la "fin de la distraction". C'est donc avec son autorisation que Rini lança un défi aux quelques petits malins qu'elle avait groupés dans son collimateur.
Un combat à un contre trois ! Un pari risqué pour certains...
Pas aux yeux de la Skull Raider, qui avait pris le temps de mesurer les différentes forces en jeu.
- Je promets de ne pas vous ménager, les prévint Rini en s'inclinant.
Et effectivement, elle fit de ces sombres élus un sacré exemple !
Emporté par son élan, le dernier à avoir mordu la poussière avait été projeté sur un de ses compères. Le plus audacieux d'entre-eux s'était mis, sous les rires de l'assistance, à ramper hors de ce joyeux foutoir.
En moins de trois minutes, les vilains bougres reposaient tous les trois par terre, allongés sur le dos, tout grimaçants et essoufflés.
Rini réajusta sa tenue, les salua comme prévu, avant d'aligner quelques pas jusqu'au maître.
- Ces trois-là manquent cruellement de précision. Je pense qu'ils devraient passer plus de temps à s'exercer face à ce mannequin, déclara-t-elle à voix haute avant d'y apposer sa touche finale :
contrairement à votre fille dont la force n'est déjà plus à prouver.
D'un index, elle lui indiqua les dégâts provoqués par la "maladresse" de l'intéressée.
- Permettez, en retour de votre riche apprentissage, que je vous conseille à travers mon seul point de vue : ce n'est ni de repos ni de soin dont Kaori a besoin ; ce qu'il lui faut avant tout, c'est un adversaire à sa hauteur. Un partenaire humain à même de la mettre en difficulté.
Tout en resserrant sa ceinture, Rini décocha aux autres qu'elle avait vraisemblablement rendu mués :
- Cela vaut pour tout le monde ! Si vous tenez réellement à progresser sur la voie du combattant, vous n'aurez de cesse de vous confronter à plus fort que vous. Vous finirez par vous blesser, très certainement. Mais vous n'avez pas à avoir peur de cette soi-disant fatalité, car cette expérience douloureuse, justement, est ce qu'on appelle un bon maître.
Elle salua la salle entière avant d'annoncer au maître :
- Avec votre autorisation, je vais me retirer un petit peu plus tôt que les autres.
Rini jeta un regard oblique aux trois troublions qu'elle avait rétamés, à qui elle adressa un léger sourire en coin.
- Nous remettrons ça lors du prochain cours. Pour que je puisse personnellement juger de vos progrès, à chacun.
Elle se réjouit secrètement de les entendre déglutir.
Puis la lycéenne prit congé, direction les vestiaires. En espérant y trouver celle qui, elle l'espérait tout autant, était parvenue à calmer ses nerfs ailleurs que sur un casier.
Re: Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 13 févr. 2025 17:15
par Kaori Matsumita
Kaori était allée jusqu'au vestiaire. Heureusement pour les casiers, celle-ci avait trop mal à la main pour passer ses nerfs sur eux. Au contraire, elle retira son Hakama, passa sous la douche pour essayer de se calmer, avant de se rhabiller à la va vite et quitter prestement le Dojo. heureusement pour Rini, elle n'aurait pas à la chercher bien loin. En effet, bien que vaste, le domaine ne comportait véritablement que trois secteurs. Le Dojo, dans lequel Masato Matsumita dispensait ses cours d'Aïkido tout les jours et qui devait bien faire la taille d'un gymnase moyen; le Ryokan, l'auberge traditionnelle géré par des employés, qui faisait également restaurant pour ceux qui y réservaient une chambre et dont l'Onsen extérieur disposant d'une séparation homme/femme avec une palissade en bambou; la maison des Matsumita, où résidait Kaori et ses parents. Les trois bâtiments étaient relier par des chemins en dalles de pierre, entourés d'arbres et de buissons, dans un style de jardin zen. Il y'avait aussi un recoin disposant d'un sanctuaire dédié à Amaterasu, la divinité mère du Shintoïsme, dont Kasumi Matsumita, en bonne Miko, prenait grand soin.
Ainsi, pendant que Rini fit la leçon à trois perturbateurs ainsi qu'à son père, qui se rendait bien compte que son attitude envers sa fille avait changé depuis que, justement, elle était devenue une fille, notre Tomboy se rendit directement à l'Onsen, se déshabillant de nouveau, rangeant ses affaires dans un casier, avant d'entrer dans l'eau thermale. C'était une de ses habitudes depuis le collège. Que ce soit en rentrant des cours où après un entrainement au Dojo, la jeune fille finissait toujours là pour se détendre. Car il fallait bien avouer que c'était très relaxant. Et en l'état, c'était parfait pour calmer ses nerfs efficacement.
Toute à sa détente, ses pensées finirent par vagabonder de nouveau vers Rini... Et ses doigts s'égarèrent près de son intimité, se caressant discrètement en repensant à la façon dont elle se défendait face à son père et contre attaquait. Et ne pouvait s'empêcher de l'imaginer en faire de même sans son hakama, ce qui était d'autant plus facile pour elle, pour l'avoir déjà vue au naturel dans ces même bains. Dos à l'entrée des bains, elle ne voyait pas les gens qui y entraient, mais la porte coulissante étant fermée, elle l'entendrait facilement si une personne l'ouvrait pour la rejoindre. Alors elle pouvait se lâcher un peu plus, et son doigt finit par glisser entre ses chairs...
- Riniii.... Quelqu'un pourrait nous voir... Haaaa...
Elle imaginait que son amie était là, et que c'était elle qui la doigtait doucement. Etant nettement plus forte qu'elle, s'était facile de l'imaginer dans le rôle de celle qui menait la dance, tendit que la tomboy, impuissante, ne pouvait que se laisser faire, mais avec plaisir...
- Haaa... Pas... Pas si loin... Hmmm... Je ne vaiiiaaaaaaahh !!
La porte venait de s'ouvrir et Kaori avait sursauté, ramenant ses mains entre ses cuisses en les serrant, encore excitée par ce qu'elle venait de faire, même si son visage cramoisi pouvait être un mélange dû entre la chaleur des bains et son embarras vis à vis de l'incident au Dojo. Elle se retourna en constatant que c'était justement Rini qui l'avait rejoint. C'était pas passé loin.
- Ah... Salut... T'as terminée ton entrainement ?
Re: Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 13 févr. 2025 19:09
par Rini Koken
Personne au vestiaire ! Pendant qu'elle corrigeait les impudents, Kaori Matsumita n'avait pas traîné la patte, troquant sa tenue de Akaido contre un ensemble qu'elle n'allait très certainement pas conservé longtemps sur les épaules.
Je connais tes petites habitudes.
En plus d'avoir l'œil, Rini ne le... la connaissait que trop bien.
Elle se changea aussitôt, faisant suffisamment vite pour ne pas être surprise, au moment de sortir, par les autres élèves que le maître disciplinait encore. Le chemin, la lycéenne l'avait appris par cœur. Elle se rendit donc, avec ses habits de rechange, jusqu'à l'Onsen. Plus précisément à son vestiaire, où elle fourra ses vêtements dans un casier. Un sourire germa sur ses lèvres fines.
J'ai déjà chaud rien que d'y penser.
Une baignade à laquelle elle avait pris goût. Une baignade qui, curieusement, lui apparaissait encore plus agréable en présence de son amie.
Elle est là, je le sens et...
Nue derrière la porte, Rini entendait sa voix. Ce timbre féminin vieux de deux petites années qui, pour une raison particulière, était comme... haché ?
Est-ce qu'elle sanglote ?
Le "sanglot" monta subitement dans les octaves.
La métahumaine eut une drôle d'impression telle qu'elle lui arracha un frisson. Sur cette méprise, elle ouvrit la porte et découvrit Kaori, sa délicate silhouette pliée sous l'eau fumante. A peine eut-elle franchi le palier que les grands yeux d'émeraude de son amie la fixaient déjà avec ce curieux mélange de gêne et de joie. Contrairement à ses mirettes, les pommettes de la Tomboy avaient rougi ce que Rini, quelque peu naïve, mit surtout sur le dos du climat.
L'essentiel ? La fille du maître semblait plutôt bien portante, contrairement à ce qu'elle avait cru !
Rini soupira de soulagement et vint d'abord s'asseoir au bord du bassin.
- Salut, répondit-elle avec son calme habituel. Je l'ai, disons,... un peu écourté.
Ses yeux couleur noisette fixaient Kaori dont la tension dans les épaules lui paraissait quelque peu... étrange ?
Rini ne l'imaginait pas une seule seconde s'être masturbée dans le bain, non.
- J'ai cru t'entendre crier. (Toujours ce même regard analytique.) Est-ce que tu te sens bien ?
Guère du genre à bousculer les autres, elle attendit une réponse - quitte à se contenter d'une sobre - avant de poursuivre son "interrogatoire" :
- Tu ne rencontres pas trop de problème avec ton nouveau corps ?
Cela faisait tout de même déjà deux ans ! Après réflexion, elle eut vite fait de revenir sur ses propos en secouant doucement la tête.
- Excuse-moi. Je ne devrais pas en parler ainsi...
Homme ou femme, Kaori restait Kaori. Et à ses yeux de justicière, il ou elle était une personne attachante, tout à fait digne d'être protégée et aimée. A cette pensée, Rini eut un sourire indulgent. Puis elle laissa glisser son corps transpirant dans l'eau, ceci jusqu'à hauteur de diaphragme. Il lui fallait toujours un peu de temps d'acclimatation avant de plonger complètement sa poitrine dans l'eau chaude.
Du coude, elle lui piqua gentiment les côtes.
- Dis voir, tu ne manques pas de force dans les bras !
Le ton employé était celui de la douce plaisanterie, bien loin des commérages des quelques malappris qu'elle avait douloureusement rabroués.
- Tu ne lui as laissé aucune chance à ce pauvre mannequin. M'est avis qu'il va finir à la poubelle avant la fin de la journée.
Il y eut un blanc sonore. Très léger.
Rini reprit très vite son sérieux :
- ...A moins que ton père décide de le conserver parce qu'il n'en croit toujours pas ses yeux.
Elle soupira en imaginant la scène : son maître incrédule, debout devant la poupée grandeur nature fendue dans le sens de la hauteur.
En un geste qui se voulait rassurant, Rini sortit une main de l'eau pour lui flatter l'épaule.
- Les dommages que tu as fait dessus sont intéressants mais si tu t'es fait mal en frappant, c'est que tu as gaffé quelque part. Frapper du poing, c'est tout un art. Et je serais flattée de t'aider à l'approfondir.
Cette proposition méritait bien un sourire plus étiré que les autres ! En l'occurrence, celui qu'un manager décerne à un employé de fort potentiel.
Re: Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 14 févr. 2025 04:55
par Kaori Matsumita
Rini avait semble-t-il écourtée son entraînement. Kaori ne savait pas ce qu’il s’était passé exactement, mais au vu de son air satisfait, elle avait sans doute recardée certains élèves, ce qui en soit ne l’étonnerait pas venant d’elle. Depuis qu’elles étaient toutes deux entrées au lycée, sa copine avait rejoint un genre de club de protection des élèves. Kaori ne l’avait pas rejoint. Elle avait déjà du mal à se protéger elle même, alors les autres, même pas en rêve… Pas qu’elle ne le voulait pas, mais plutôt qu’elle s’en sentait pour l’heure incapable.
– J'ai cru t'entendre crier. Est-ce que tu te sens bien ? Tu ne rencontres pas trop de problème avec ton nouveau corps ?
Pour toute réponse, Kaori s’enfonça dans l’eau, jusqu’à ce que seul le haut de sa tête n’en dépasse, faisant des bulles avec sa bouche. En deux ans dans un corps féminin, elle avait eu le temps de s’habituer à certaines choses, moins à d’autres. A vrai dire, elle avait même trouvée un moyen pour continuer d’aller aux toilettes debout, en s’aidant d’une paille dans l’urètre. Très pratique quand il y avait une interminable file d’attente chez les filles et personne chez les garçons. La Tomboy finit par ressortir la tête de l’eau.
– Mon corps, ça va… C’est l’regard des autres a mon égard que j’digère toujours pas…
Il était facile de penser que le cris que Rini avait entendue plus tôt était la frustration qu’elle avait exprimée. Après tout, crier un bon coup permet aussi d’extérioriser. Et ça restait une demi-vérité. Quand elle était un garçon, autant son père l’encourageait dans ses entraînements, autant les autres le voyait comme un faiblard ou un raté. Maintenant, la tendance s’était inversée. Les gens ne la méprisait plus, mais la surprotégeaient excessivement ou la trouvait trop mignonne dans ses tentatives, mais personne ne la prenait au sérieux.
Rini finit par la rejoindre dans l’eau en lui mettant un coup de coude amical, vantant sa force et le pauvre mannequin qui ne s’en remettrait jamais. Après tout, on parlait d’un outil d’entraînement en bois massif, des poutres imbriquées pour donner une apparence humaine, donc pas le genre de truc qu’on trouve dans un magasin de sport moderne. Ce genre de mannequin ont la réputation d’être particulièrement solides. Kaori voulait bien croire que son père resterait planté devant, incrédule. Il avait été fabriqué dans un temple de Kyoto après tout.
- Les dommages que tu as fait dessus sont intéressants mais si tu t'es fait mal en frappant, c'est que tu as gaffé quelque part. Frapper du poing, c'est tout un art. Et je serais flattée de t'aider à l'approfondir.
La Tomboy regarda un instant la main avec laquelle elle avait fendue le bois, non pas avec un coup de poing, mais avec le tranchant. On voyait encore la marque rouge sur sa peau. Vu l’épaisseur et la solidité du bois, elle se serait sans doute brisée les os pour arriver à ce résultat inattendu, si elle n’avait pas renforcée son coup en canalisant son énergie vitale dans sa main. Manipuler le Ki n’était pas à la portée de tout le monde, même chez les vétérans.
– J’veux bien un coup d’main voui… j’ai l’impression de stagner depuis deux ans, avec un adversaire complètement immobile… Et avec toi, j’sais que j’ferais des progrès fulgurants.
Kaori lui sourit, reconnaissante pour sa proposition. Toutefois, elle se sous-estimait sans doute en disant qu’elle ne faisait aucun progrès. Après tout, ce n’était que depuis que son père lui faisait affronter un mannequin que son Ki s’était progressivement renforcé. Peut-être même était-ce le but caché de la manœuvre. Qui sait ce qui peut passer dans la tête d’un maître martial, lorsqu’il est question de sa progéniture ?
Re: Nouvelle vie mouvementée [Pv Rini Koken]
Posté : 16 févr. 2025 10:56
par Rini Koken
Kaori n'était pas très bavarde, et ce fait se justifiait aisément par son embarras du moment. Elle s'était habituée à son corps suite à ces deux dernières années mais pas encore au regard des autres, qu'il s'agisse des mauvais plaisantins du dojo ou même de son paternel surprotecteur.
Après ce que j'ai constaté sur le terrain, difficile de lui jeter la pierre.
Pourtant son amie possédait une énergie capable de rabattre le caquet de son entourage. Capacité liée au Ki dont Rini n'avait pas tout à fait conscience mais qui, aujourd'hui, lors de l'entraînement, avait fait du bruit.
Un mannequin de bois ne casse pas aussi facilement. Se pourrait-il que la nouvelle force de Kaori soit également le fruit de ce fâcheux épisode ?
Autrement, comment expliquer l'inexplicable ?
Même si son expression restait aussi douce qu'encourageante, le sourire de Rini se dissipa aussi vite qu'il était apparu. De même que sa main, qui retourna se cacher sous l'eau afin d'en récupérer la généreuse chaleur.
Kaori disait avoir stagné mais ce n'était pas tout à fait vrai.
- Bien ! En attendant le jour de notre première session d'entraînement en privé, il serait peut-être préférable que je t'éclaire sur les possibles expectations de notre sensei, tu ne penses pas ?
Si Rini ne voyait pas tout à fait clair dans son jeu, elle pouvait toujours prétendre arriver à décrypter les quelques étincelles qui lui étaient tombées sous les yeux, non ?
- Depuis deux ans, tu te tiens face à un adversaire sans âme, complètement immobile, à l'écart des autres. Tu te dis sans doute que cette distance entre nos camarades et toi a été instaurée par ton père à des fins d'isolement. Pour qu'il ne puisse rien t'arriver de mal. (Elle secoua la tête.) Venant d'un père, ça parait logique - quoiqu'un peu frustrant, j'y consens. Mais n'as-tu jamais songé à la raison contraire ? Au point du vue du sensei ? Peut-être que, dans le fond, malgré les apparences, c'est toi, sa fille, qui est devenue un danger pour les autres...
Déclaration choc ?
Quoi qu'il en fût, Rini ne s'arrêta pas là, soulevant les mains de Kaori hors de l'eau en les attrapant par les poignets.
Un geste un petit peu déplacé au vu du contexte ?
Peut-être, peut-être...
En tout cas, il ne gênait pas la guerrière de la nuit dont l'expression ne trahissait absolument rien de néfaste. Celle-ci regardait Kaori droit dans les yeux, malgré sa garde grande ouverte qui aurait tout à fait pu lui permettre de loucher sur sa poitrine ressortie.
- Réfléchis-y quelques secondes : que serait-il arrivé à un adversaire humain s'il avait pris la place du mannequin ?
Son coup aurait pu l'expédier à l'hôpital ou, pire encore, le réduire à jamais au silence.
Rini raffermit légèrement sa prise sur ses poignets. Pour lui éviter de fuir la réalité, essentiellement. Il n'avait jamais été question de la faire souffrir d'une quelconque manière.
- A partir de là, j'en viens à comprendre que tu as du mal à canaliser ton énergie. Ce qui, aux yeux de notre sensei, est synonyme d'immaturité. En l'état, il serait irresponsable de sa part de te laisser affronter ses autres élèves - même au cours d'un simple randori.
Mais alors... pourquoi ce soudain sourire, qu'elle lui affichait ouvertement ?
Il n'était toujours pas question de moquerie.
Rini lui lâcha les poignets afin de s'appliquer un poing sur le cœur.
Etait-ce un serment qu'elle était sur le point de lui adresser là ?
- Dorénavant, je serai ton adversaire ! Et fais moi confiance : qu'importe la puissance de tes coups, ils ne me réduiront pas à l'état de compost.
Toujours cette référence au "défunt" mannequin, oui. Cette promesse, la lycéenne la ponctua par un clin d'œil complice. En guise de conclusion, elle lui tendit alors ce poing qui lui avait servi à se frapper le haut du buste.
- Si tu n'as toujours pas peur de tenter l'expérience, moi, Rini Koken, je suis prête à te le donner, ce coup de main, Kaori.