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Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 09 mars 2025 09:32
par Camille Marquise
Au petit matin, Camille s’était réveillé le premier. En avançant sur la pointe de ses pieds, sa fille était venue le secouer avec un pouce dans sa bouche. Eve avait faim. Perdu entre les rêves et la réalité, il n’avait pas réalisé tout de suite que son enfant était là, juste à côté de lui. Puis il se souvint de plusieurs choses dans le même temps ! Son aventure de la veille, Korë dont il pouvait sentir sa peau chaude contre la sienne, le retour dans son manoir. Alors Camille, soudainement réveillé par un jet d’adrénaline, sourit à sa fille et posa son index sur ses lèvres. Elle opina de la tête en singeant la mimique.

Il sortit tout de même à regret de sous la couette pour réaliser très rapidement qu’il portait uniquement une paire de bas et des gants style opéra. Heureusement ? pour Eve, ce n’était pas une situation si singulière. A vivre avec une femme-serpent qui n’hésitait pas à prendre son mâle quand l’envie la prenait, la famille et sa « normalité » s’adaptait. Néanmoins, il trouva rapidement une robe de chambre à enfiler. (mais il ne retira pas les bas ou les gants)

Main dans la main avec Eve, Camille traversa le couloir puis descendit l’escalier qu’il avait pris dans la nuit avec Korë. Il se souvint alors d’à quel point elle avait fait corps avec les ombres. Alors qu’à cette heure matinale, le ciel était de toutes les couleurs éphémères et auréolait les lieux d’une ambiance féérique. Le père et sa fille prirent quelques minutes d’observations silencieuses.

Jusqu’à ce que le petit ventre gronde de faim.

« Ah ah ! Oui on y va. Tu pourras rajouter un bol supplémentaire, s’il te plaît ? »

Eve : « Pas celui à maman ? »

« Tout à fait. Un autre. Celui que tu voudras. »

Eve : « La dame va rester longtemps ? C’est ta nouvelle amoureuse ? »

La curiosité et l’honnêteté des enfants avaient ce quelque chose de désarmant. Camille en était encore régulièrement surpris. Après une expression de surprise vint un grand sourire chaleureux.

« Moi, j’aimerai bien qu’elle reste avec nous. Et toi, ça te plairait ? »

Eve : « C’est que je ne la connais pas. »

« Tu as raison. De toute façon, des gens méchants veulent lui faire du mal. Alors… »

Eve : « Alors elle reste ! On la protégera nous ton amoureuse. Je mettrais dans un seau un des poisons de papa. Et on balancera ça par la fenêtre comme il faisait dans les châteaux. »

« Ah ah ! J’aime ton enthousiasme. Mais je ne veux pas que tu touches à mes affaires, d’accord ? Tu te souviens de la fois où quelques gouttes t’ont brulé la main ? Oui, je la vois ta main. Et on voit encore tous les deux les cicatrices qui ne partiront jamais. »

Eve : « Mais je n’ai pas trop pleuré. Parce que je suis aussi forte que maman ! »

Un peu plus tard, Korë descendrait à son tour au rez-de-chaussée. Sur une grande table serait disposé de quoi largement se remplir l’estomac. Du café, du thé ou encore du jus de fruits. Il y en avait plusieurs sortes. Et tous faits avec des fruits naturels. Il y en avait à manger aussi. Tout comme il y avait des viennoiseries. D’où provenait tout ça ? Le manoir semblait perdu en plein milieu de nulle part. Sans compter le manque évident de personnel. Il aurait fallu un boulanger-pâtissier pour ces pains au chocolat, croissants et autres délicieuses. Il n’y avait même pas une ou un serviteur. Ou employé ou tout autre terme qui pourrait désigner une personne s’occupant d’Adam et Eve, du manoir et de toutes les tâches qu’un bâtiment et terrain énormes comme ceux-là nécessitait. Des mystères qui attendraient encore un peu pour être explicités.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 12 mars 2025 15:55
par Korë Grémorya
Combien de temps avait-elle dormi, exactement ? La Wyvérienne l'ignorait. Elle n'avait pas compté les heures, comme lors de ces quelques nuits passées dans une chambre d'auberge quelconque avec des partenaires tout aussi quelconques. En ouvrant ses yeux rouges, non seulement la bardesse se découvrit seule au beau milieu du grand lit à baldaquin, mais en plus de cela l'aurore semblait déjà bien avancé.

- ...

Sans dire un mot, Korë décolla sa joue du coussin. Le drap glissa le long de ses épaules, tombant en douceur à hauteur de ses hanches fertiles. Yeux plissés, elle promena un vague regard à travers la pièce. Notamment dans les quelques recoins obscurs que la clarté matinale ne parvenait point à effacer.
J'ai dormi comme une masse.
Un discret sourire se forma au coin de ses lèvres. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas connu pareil moment de paix ! Et pour une fois, elle n'éprouvait aucun dégoût quant à ce qu'elle avait fait la nuit dernière, ni aucune peur par rapport à ce que son ventre finirait immanquablement par concevoir.
Il a beau faire sombre, je me sens si reposée...
Camille n'était pas bien loin. Il s'était levé avant elle, sans la réveiller, mais cette situation ne la ridait guère. Elle se rappelait très clairement ce qu'il lui avait demandé. Son amant n'avait pas fui - elle lui faisait suffisamment confiance pour en être persuadée.
Est-il mon élu ?
Il était encore trop tôt pour le dire. Assise au bord du lit, la Wyvérienne se massa distraitement le ventre avant de lever les yeux sur les rideaux. Avec une grâce naturelle, elle se leva pour les tirer. Elle ouvrit ensuite la fenêtre, aérant de ce fait la pièce que son odeur corporelle mélangée à celle de Camille n'avait que trop bien retenu. Un air frais accueillit son initiative, caressant autant son visage que le haut de son corps de ballerine. La bardesse libéra un petit soupir d'aise et se tourna dos à l'ouverture. Elle ne s'en rendit pas compte, mais à aucun moment n'avait-elle songé à disparaître par cette issue, pourtant bien moins éloignée du sol que l'était la chambre "prêtée" par Vittorio lors de l'attaque des zygotes.
Korë, donc, poussa naturellement la porte. Elle descendit silencieusement les escaliers. Le rez-de-chaussée s'ouvrit alors sur une grande table où étaient disposé divers mets adaptés à ce que l'on pourrait aisément qualifier de "petit déjeuner digne de ce nom". Boissons sucrées, fruits et viennoiseries lui faisaient de l'œil. Mais ce qui aimanta l'attention de la bardesse relevait surtout de ce bol, posé devant une chaise vide.
Sa place, comprit la récente éveillée aux cheveux de neige. Son sourire se fit plus doux encore lorsque ses prunelles couleur fraise caressèrent les visages accueillants de son amant et de l'enfant.

- Bonjour !

Un mot qui ne dissimulait aucunement sa joie et sa reconnaissance. Poussée par sa bonne humeur, Korë s'installa à table, posant délicatement ses fesses nues sur ce siège destiné à les embrasser. Inutile de préciser que la Wyvérienne n'avait pas pris la peine de s'habiller avant de rejoindre son hôte ? Elle n'avait rien à cacher à personne, après tout. A son sens, sa délicate peau de perle n'était pas supposée offusquer la progéniture de Camille Marquise. Sur sa lointaine ile natale, la nudité ne représentait point un tabou du moment qu'elle ne virait pas à l'obscénité gratuite.
Korë fit mine d'inspecter les victuailles avant de porter son regard carmin sur l'enfant.

- Serait-ce toi, avec tes jolies petites mains, qui nous a préparé ce festin ?

A son sourire mutin, l'on pouvait devinait qu'elle cherchait à plaisanter.

- Je n'aurais pas pu mieux faire, ajouta-t-elle humblement avant de demander de la même façon : M'y autorises-tu ?

Se prêtant autant au jeu qu'à la politesse, la bardesse immobilisa ses doigts immaculés au dessus d'un pain aux raisins. Soit LE bon compromis entre le fruit et la viennoiserie.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 28 mars 2025 19:40
par Camille Marquise
Eve : « Bah bien que tu es auto- tori- bah que tu as le droit d’en manger. C’est fait pour ça, jolie idiote ! »

Presque étalée sur la table, la bouille dans ses petits poings, Eve observait Korë. La petite fille n’avait aucun problème avec la nudité de leur invitée. Cette dernière pouvait même voir les jambes de la petite fille battre joyeusement dans les airs.

Eve : « Donc tu es la nouvelle amoureuse de papa ? Je ne sais pas si tu es gentille, mais tu es très jolie. Tes yeux ils sont tous bizarres. Mais je crois que je les aime bien. »

Adam : « EVE ! »

Eve : « Pff ! Quoi ? »

Le grand frère n’était pas aussi enthousiaste à l’idée de recevoir Korë. Ce dernier revenait de la salle de bains, paraissait-il. Le fait que ses cheveux mi-longs dégoulinent de gouttes d’eau était un bon indicateur.

Soudainement, il disparut. On entendit des pas courir dans le couloir et s’éloigner. Il y eut une pause. Un silence. Puis les mêmes pas revinrent à grande vitesse et se rapprochèrent. Voilà qu’un peignoir très moelleux retombait sur la tête de la bardesse. Tout du moins, si cette dernière était absorbée par son petit-déjeuner. Par la conversation inutile donc très importante d’Eve ! Ou même par jeu en faisant semblant de n’avoir rien entendu. Peu importait.

Adam : « Mets ça. Tu ne devrais pas être toute nue. Je… »

Evidemment, le jeune garçon était embarassé. Avec des parents comme les siens-… Non, mieux valait ne rien révéler.

Adam : « J’en ai pris un bleu clair. Je me suis dit que t’aimerais bien. Vu que c’est harmonisé à la couleur de tes cheveux. »

Geste touchant. Et qui dénotait un certain sens de l’esthétisme. Si Adam était gêné, il était bien le fils à son père. Aussi gracieux et aussi attentionné. D’ailleurs, concernant ce dernier, le temps ne lui avait pas permis de pouvoir amorcer une conversation avec Korë.

« Bonjour. »

Il ne trouva rien de plus pertinent à annoncer. Ses yeux descendirent. Et Korê put comprendre aisément que leur cible n’était pas ses petits seins qui avaient reçus diverses attentions la nuit dernière : mais bel et bien son ventre. Camille l’avait vu pondre. Et Camille se trouvait chez lui en compagnie de sa précieuse progéniture. Ce qui expliqua le voile d’ombre qui recouvrit ses traits. Mais cela ne dura pas. Eve lui parlait et il se recomposa un masque de pure joyeuseté.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 29 mars 2025 19:42
par Korë Grémorya
"Jolie idiote" ? Dans la bouche de cette enfant, l'insulte était plus amusante qu'autre chose. Korë se contenta donc de se saisir du pain aux raisins et de le porter à sa bouche. Elle n'eut le temps d'y croquer qu'une seule fois avant que la petite curieuse se remette à échanger de façon tout à fait culottée. "Nouvelle amoureuse de papa" ; "une qui lui paraissait jolie mais qu'elle ne savait pas si elle était gentille" ; "des yeux bizarres mais qu'elle aimait bien"...
L'instinct et l'innocence des enfants de cette taille me surprendront toujours.
Le grand frère fit son apparition, rappelant à l'ordre sa cadette. Korë tourna son regard vers lui. Il disparut tout aussi sèchement, les bruits de sa retraite inattendue se répercutant dans le couloir. Puis ils s'estompèrent d'un seul coup, pour mieux reprendre peu de temps après.
La bardesse regarda Eve.

- Je te remercie pour tous ces compliments.

Un mouvement vif, dans son dos, aurait très bien pu la faire bondir de sa chaise. Mais la Wyvérienne n'était pas née de la dernière pluie. A travers la gestuelle hâtive du garçon, elle n'avait perçu aucune pointe d'hostilité. Elle déposa son pain aux raisins entamé juste à côté de son bol. Un peignoir lui tomba sur la tête. Le visage à demi couvert par ce prêt, Korë le regarda un instant sans rien dire.
Adam ressemblait à son paternel sur bien des points. Dont son penchant pour l'esthétisme. Comme il n'avait pas manqué de le préciser, le peignoir bleu clair s'accordait à la couleur de sa chevelure

- Merci. C'est très aimable de ta part.

Repoussant doucement sa chaise, Korë enfila le vêtement. Des gestes dénotant une certaine élégance, ainsi qu'une aisance à se vêtir. Camille savait que cette facilité fonctionnait tout aussi bien dans le sens inverse. La Wyvérienne croisa son regard avant qu'il ne descende à hauteur de son ventre. Cette matrice mystique qu'il avait fécondée la nuit dernière, et dans laquelle un œuf prenait sans doute forme...
Ou un enfant aussi mignon que ses deux qu'il a eu la chance de voir pousser ?
Korë espérait, oui. Elle voulait croire au développement d'une descendance normale, plutôt que de craindre l'émergence d'une énième monstrueuse wyverne. Quitte à se voiler la face entretemps. Dans l'espoir de profiter au maximum de ce moment de convivialité. Avec cette famille qui n'était pas la sienne mais qu'elle considérait d'un bon œil.

- Ils sont merveilleux...

Autant que l'était leur père à ses yeux ? Korë n'aurait su le dire mais elle lui était attachée, ça c'est certain.
Ecoutant d'une oreille distraite la discussion entre le père et la fille, la bardesse finit par se laisser distraire par Adam.

- Tu ne viens pas t'asseoir avec nous ?

La bardesse s'exprimait tout naturellement, sans jamais chercher à faire ses preuves auprès d'un descendance qui avait bien raison de douter d'elle. Enfin, pas d'elle en particulier : plutôt de ce qu'elle pouvait être amenée à engendrer en un laps de temps assez court.
Elle n'eut aucun mal à sourire.

- Tu as vu juste, pour le peignoir... Adam, c'est ça ? Merci encore.

Elle renouvela son invitation :

- Mangeons. C'est essentiel pour bien grandir.

Elle étancha sa soif autant que sa faim.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 07 avr. 2025 18:22
par Camille Marquise
Adam : "Oui, moi c'est Adam !"

Le jeune homme était encore loin d'avoir la possibilité de porter une barbe s'il la désirait. Et si la génétique a priori imberbe de son père le lui permettrait. Bref, il était jeune. Pourtant, il était clairement perturbé par la beauté de Korë. Sa façon d'être mi grognon mi énervé était la meilleure des preuves.

Adam : "Et puis je ne suis pas petit. On fait presque la même taille tous les deux. Et puis j'ai déjà mangé, moi. Ça fait longtemps que je suis sorti du lit."

Et sur cette pique, il s'en alla quelque part ailleurs dans le manoir. Le bruit de la porte d'entrée indiqua qu'il venait de sortir dehors.

Eve : "Les garçons ils sont bêtes parfois. Je crois qu'il est bête comme ça parce qu'il t'aime bien. Dis, tu veux du chocolat chaud ?"

Le petit dejeune se passa sans heurt. Lorsqu'Eve fut rassasié, Camille lui demanda de debarrasser une partie de la table avant d'aller jouer dans sa chambre. Il viendrait la voir plus tard. Il alla ensuite jusqu'à une fenetre et balaya du regard le terrain visible. Mais il n'y avait pas trace d'Adam. Nulle inquiétude. Ce terrain était spéciale. Un petit bout dhavre de paix.

"Je...euh, je suis content que tu ne sois pas partie dans la nuit. Je veux dire, je savais que tu n'étais pas parti. Vu que je me suis levé le premier."

Et maintenant quoi ? Cette vie normale faite de petits riens. Comment la gérer avec une bardesse pareille suite à leurs (més)aventures. Était-il raisonnable de lui proposer d'aller se doucher ? Enfin...de se doucher à deux ? Ce jeu d'eau lui fit penser au jeu de feu. Il n'était sûrement pas bon de se la jouer alchimiste des éléments. Alors...quoi ?

L'emmener en promenade ? Lui faire découvrir la forêt, le lac ou les autres particularités du terrain autour du manoir ? C'était tentant. Mais laisser Eve toute seule ? Non. Il faudrait attendre qu'Adam revienne. Était-il allé se perdre dans le labyrinthe végétal ? Dans ce cas, il ne faudrait pas compter sur un retour immédiat.

"C'est...c'est idiot. Je ne suis pas en train de paniquer mais, comment dire ? Maintenant que les épreuves sont terminées. Maintenant qu'il ne fait plus nuit. Le petit matin. Le silence. Les enfants. Je...je ne sais plus."

Ne plus savoir ? A propos de quoi ? De tout. Mais d'eux deux principalement.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 16 avr. 2025 17:01
par Korë Grémorya
La réaction d'Adam n'effaça pas son plaisant petit sourire. Le garçon était un peu timide mais ô combien touchant. Sa gêne ne l'empêchait pas de s'exprimer et moins encore de se donner raison. Un beau mâle en devenir dont son père pourrait être fier !
Lorsqu'il quitta la pièce sans demander son reste, Korë s'intéressa immédiatement à la petite sœur, Eve, dont l'intuition féminine ne faisait que confirmer ce que la bardesse savait déjà.

- Ce n'est pas ce que j'appelle de la bêtise mais pour ce qui est du reste, je suis tout à fait d'accord avec toi.

Elle accepta le chocolat chaud et mangea autant que son estomac le lui permettait. Après une nuit comme la précédente, la Wyvérienne s'accordait toujours quelques petits extras. Ce copieux petit déjeuner n'aurait donc pas pu mieux tomber, Korë ayant fait un sort à tout ce qui lui passait sous la main.

- Merci. C'était vraiment très bon.

Sous le commandement de son père, Eve disparut également, emportant avec elle une bonne partie du service. Camille Marquise en profita pour relancer la conversation entre eux. Il se tenait dos à elle et face à la fenêtre, comme pour dissimuler son expression qui changeait sans doute au gré de son émotivité. Korë le laissa s'extérioriser avant de venir le rejoindre tranquillement et de glisser une main dans la sienne.

- Ce moment se veut relaxant, non ? Alors profitons de cette sérénité amplement méritée.

Détachant son regard de son amant, la bardesse observa ce terrain sur lequel il avait lui-même posé les yeux. Un endroit calme et paisible dont il était le propriétaire. Un cadre susceptible de séduire la Wyvérienne dans la mesure où il lui rappelait son île natale. Une vue dégagée, de la végétation dans les environs, un silence presque tranquillisant...
Korë laissa doucement tomber sa tête contre l'épaule de l'empoisonneur.

- Lorsque je me perds en contemplation sur ce paysage, c'est là que je me rends pleinement compte que tu as pris énormément de risques pour me venir en aide.

Il avait été motivé par un contrat. Sans doute pour permettre à sa famille de subsister grâce à la récompense. Récompense qui avait pris la forme d'une grâcieuse et attachante beauté aux cheveux d'un bleu délicat.

- Cela fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi sereine après le réveil.

Décollant légèrement sa tête de son épaule, elle tourna ses formidables yeux rouge vers lui.

- Je m'en voudrais à mourir si jamais ma présence mettait ta progéniture en danger.

Elle ne saurait se le pardonner. Son amour pour les enfants l'en empêcherait sans doute.
Un froide détermination fit évoluer ses traits pourtant si souples.

- Je ne laisserai personne leur faire du mal, assura-t-elle. Nul ne devrait jamais pouvoir porter la main sur la génération suivante.

S'il existait un moyen de la faire sortir de ses gongs, c'était bien celui-ci.
La bardesse retrouva très vite sa neutralité.
Pour écarter les idées noires susceptibles de refaire surface, mieux valait vite changer de sujet.

- J'ai besoin de digérer. Peux-tu me faire visiter les lieux ?

Elle ne voulait pas le forcer non plus...

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 19 avr. 2025 09:07
par Camille Marquise
Si c’était là un numéro pour manipuler Camille et profiter de tous les avantages de son manoir, elle réussissait sa mission avec brio ! Non que Camille la croyait cupide et égoïste. Mais il avait été déçu par tant de monde depuis si longtemps… On ne se réfugiait pas au milieu de nulle part lorsqu’on était entouré de personnes formidables, n’est-ce pas ?

Et donc, la main dans celle de Camille. Son regard. Sa proximité naturelle à mettre sa tête sur son épaule. Découvrir que le manoir était un havre de paix. Et cette détermination à protéger de sa vie Adam et Eve. Korë se rendait-elle compte que toutes ses petites attentions faisaient battre le cœur de l’androgyne fragile ?

« Visiter ? Oui, je peux faire ça. »

Il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’il cède à la pulsion et appuyer ses lèvres sur les siennes. Mais le moment était passé. Et puis, voilà qu’il se cherchait des excuses. Ils n’étaient pas un couple. Elle était une invitée. Exceptionnelle à ses yeux. L’image de son corps nu mis en relief par les bougies…

« Oui oui. Allons-y. Prendre l’air nous fera du bien. »

Il ne s’empêcha pas de prendre sa main. Puis ils sortirent par la grande porte. Devant eux s’étirait un long chemin qui disparaissait derrière une parcelle de forêt. Le terrain était vraiment énorme. C’était à se demander comment un homme comme Camille avait pu… acheté ? Hérité ? un tel terrain. La réponse se trouvait dans un autre manoir. Celui de Mélinda. Une histoire qui remontait à des années en derrière déjà. D’une autre façon de l’écrire, Adam n’était pas encore né.

« Contournons le manoir. Je pense à un endroit qui devrait te plaire. »

Y avait-il besoin de toujours combler le vide ? Non, pas nécessairement. Le silence était-il gênant entre Camille et Korë ? Non plus. Il y avait entre eux quelque chose de simple. Etaient-ils destinés à se rencontrer ? Avec ce qu’avait vécu Camille. Les êtres « impossibles » qu’il avait rencontrés. Il avait dû se reposer des questions concernant ses croyances dans un panthéon ou un autre. Mais ces questions de « Grandes Araignées » et de « Tapisserie » n’était pas pour cette matinée ensoleillée. Bien qu’encore un peu humide.

« Ca va aller ? Tu n’as pas trop froid ? »

Le pire étant qu’il serait surement celui des deux à en souffrir le premier.

Et puis Camille fit découvrir une nouvelle partie du terrain à Korë. Un jardin aménagé qui avait pris comme épicentre le passage d’une rivière. L’apport d’eau étant essentiel pour la croissance de la végétation. Si un jardin était un endroit reposant c’était aussi un terrain de travail. Parfois, pour celui qu’on appelait l’empoisonneur. Une face de son métier qui était davantage mis en avant que sa face guérisseur. Mais les êtres mettaient toujours en valeur le mal plutôt que le bien…

Dans ce jardin, qui avait également un labyrinthe végétal non loin, se trouvait un bâtiment très élégant. En réalité, il y en avait deux. Ce premier, donc, était un kiosque. Une élégante structure travaillé. Il y avait des formes. De la géométrie. Des couleurs. Ce n’était pas une construction moderne de la Terre qui voulait tout réduire à sa simplicité financière et à ses gris ternes.

« Je me suis dit que tu aimerais ce lieu. Que nous pourrions nous accouder aux barrières bordeaux. Et avec ce soleil qui continue à grimper dans le ciel, en levant la tête vers le plafond, et bien… tu verras. C’est une surprise. »

Il y avait de petits tableaux dans chacun des six pans qui constituait le plafond. Leur particularité ? Lorsque la lumière passait au travers, une image était projetée sur le sol. Et il y avait cette étrange impression que la lumière donnait vie au tableau. Comme s’il y avait du mouvement au-dedans.

« Parfois nous pique-niquons ici avec Adam et Eve. Des sandwichs. Des fruits. Que des choses simples. Dans certains kiosques, il y a des musiciens qui jouent. Bien entendu, dans celui-là, il n’y en a jamais eu. »

Son regard se porta au loin. Là où pourrait se trouver ou Adam ou Eve.

« Leur protection en va de certains sacrifices… Tu comprends ? »

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Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 29 avr. 2025 13:45
par Korë Grémorya
Camille Marquise accepta son "caprice". Il prit la main de la bardesse et l'emmena à l'extérieur. Rien que le palier du manoir était accrocheur ! Sans compter le chemin qui, en rapetissant à l'horizon pour disparaître par-delà les arbres, montrait à quel point la propriété était immense. Un luxe que l'empoisonneur avait acquis grâce à une autre femme. Le genre de détail qui ne perturbait en rien Korë. Elle n'était pas contre l'idée que son amant ait plu à d'autres. Passé, présent ou futur, le bel androgyne était libre de partager sa couche avec ses connaissances. La Wyvérienne, qu'elle aie fini par développer des sentiments ou non pour lui, n'envisageait point de le priver de ses relations pour son seul confort.

- Ta maison est réellement impressionnante...

Elle avait beaucoup voyagé au cours de sa vie. Une bardesse itinérante qui n'avait pas peur du danger inhérent à bien des régions ! Pourtant ce manoir qu'elle voyait là... la Wyvérienne n'était pas prête de l'oublier. Elle n'aurait pas été étonnée d'apprendre qu'Adam et Eve arrivassent encore à s'y perdre, malgré le fait qu'ils y aient tous les deux grandi.
En chemin, Camille se soucia de son bien-être.
Avait-elle froid ? La température ambiante ne la préoccupait guère en cet instant. Son sens du toucher ne réagissait qu'au contact des doigts chauds de son guide.

- Je vais bien. Merci... d'être aussi prévenant avec moi.

Le choix de ses propres mots la fit doucement sourire. Elle se sentait presque comme une jeune fille en compagnie de son sauveur. Un sentiment rafraîchissant qui la faisait remonter loin en arrière, bien avant sa toute première ponte...
C'est étrange, presque amusant, mais vraiment bienvenu.
Leur sortie les amena à se promener dans un jardin qui n'avait rien à envier au reste de la propriété. Un espace verdoyant, bien entretenu, avec son labyrinthe végétal et ses "petites" merveilles architecturales. A commencer par ce kiosque coloré, sous lequel le couple, main dans la main, s'attarda bien volontiers pour le simple plaisir des yeux. Ceux de Korë dévoraient tout ce qu'elle voyait. Notamment les petites "peintures-surprises" qui se nourrissaient de la lumière solaire pour se vider de leurs magnifiques secrets. Il n'y avait aucune magie là-dedans et pourtant...
Pendant un moment, la Wyvérienne captivée n'osa plus parler.
De quoi laisser le temps à son guide de lui conter quelques anecdotes familiales. Des plaisirs simples partagés avec son sang.
Korë comprenait de mieux en mieux pourquoi elle l'appréciait. La vie qu'il menait lui faisait certes envie, mais c'était davantage sa façon d'être et de se comporter qui la maintenait, elle, auprès de lui. Il incarnait la lampe là où la bardesse s'agitait tout autour tel un papillon de nuit.
De sa main libre, Korë, les yeux en l'air, effleurait distraitement le métal vernis.

-Tu as vu juste, souffla-t-elle, très sincèrement émerveillée. Je trouve cet endroit absolument sublime.

A la limite du renversant, même ! Camille Marquise n'était pas noble et pourtant il vivait dans un endroit prodigieux...
Ses prunelles carmines retrouvèrent son visage calme et reposé. L'empoisonneur songeait à sa progéniture et à tout ce qu'il avait dû faire - et ce qu'il sera sans doute amené à faire - pour assurer sa longévité.

- Je comprends, répondit doucement la bardesse. Et je ne te le reprocherai pas.

Jusqu'à présent, il lui avait toujours donné l'impression de faire ce qui était nécessaire. Du pouce, Korë lui caressait le dos de la main.

- Je ne le pourrais pas, de toute manière.

D'instinct, elle baissa les yeux sur son ventre plat. La mélancolie l'enveloppant dans son linceul.

- J'ai essayé, de mon côté. Mais, à l'époque, je n'ai pas réussi à sauver quoi que ce soit... En réalité, je n'en avais ni les moyens ni la force. Elle eut un sourire contrit. Ma conviction seule n'a pas suffit à préserver mon petit monde.

Ses wyvernes étaient mortes ou portées disparues. Tuées par un prédateur plus imposant ou par la main d'un héros de passage, sans doute. Korë n'était pas au courant de tous les détails mais elle avait senti, par moments, les liens qui l'unissaient à ses créatures mortelles. Il n'y en avait plus aucun d'actif, malheureusement. Celui qui la reliait à Roi Doré, par ailleurs, s'était lui aussi figé sans qu'elle ne sache pourquoi...
Elle poussa un maigre soupir avant de relever la tête.

- J'ai bon espoir de parvenir un jour à aller à l'encontre de cette malédiction, déclara-t-elle. Seule, je n'y arriverai sans doute jamais. Mais avec une compagnie aussi précieuse que la tienne, j'ai tendance à penser le contraire.

Il était plus brave et attachant qu'il le pensait. Peut-être pas aussi fort que ses prédécesseurs, non. Mais Camille Marquise possédait quelque chose qui avait fait défaut aux amants de Wyvérienne. Cette dernière le sentait, à défaut d'arriver à décrire le phénomène avec des mots.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 04 mai 2025 13:56
par Camille Marquise
Si cela avait été possible, elle aurait entendu le cœur de Camille se briser comme un bijou de verre. Ce qu’elle avouait sous le kiosque, il n’y était pas insensible. Lui et sa « fragilité ». Sur un autre monde, peut-être qu’il aurait été question d’hypersensibilité et autres nouvelles « maladies » modernes. Mais ici, il était un homme conjugué au féminin.

Alors, d’une impulsion, il se retrouva à câliner Korë. Un geste platonique. Le tout dans un temps de silence.

Eventuellement, il dut la libérer. Il n’avait aucune raison de la garder entre ses bras fins. Si ce n’était de l’égoïsme. Et même ce sentiment, il n’était pas assez fort chez Camille.

« Je suis désolé. Ton histoire m’a ému. Je… »

Que pouvait-il ajouter ? Rien de très significatif. Korë possédait probablement une force d’esprit bien plus supérieure à la sienne. Elle avait déjà fait le deuil. Et il n’avait aucun moyen de savoir qu’elle parlait des progénitures issues d’œufs. Si ça avait été le cas, au lieu de penser à un père, une sœur ou peut-être un enfant. Si ça avait été le cas : aurait-il réagi différemment ? Probablement. Eut égard aux souvenirs qu’avait laissé le Roi Doré…

« Mais vraiment, je ne suis pas si « précieux ». S’il y a bien quelqu’un ici qui aurait le droit à pareil terme, ce serait toi. Mais ça impliquerait une comparaison à un trésor. Et je ne suis pas sûr d’être assez droit dans mes bottes pour faire pareille déclaration. »

Cet instant qui disparaissait déjà dans le passé. Camille le chérissait autant qu’il avait une volonté de sprinter pour réussir à le saisir dans sa main. Une impossibilité. Le temps ne reculait jamais. L’être humain s’alourdissait toujours de fardeaux de sa propre création…

Il y eut un autre temps de silence. Il pourrait y en avoir légion dans un tel lieu. Sous le kiosque, le temps semblait ralentir. Il n’y avait plus de quêtes. Il n’y avait plus d’impératifs. Seulement le temps qui s’écoulait « naturellement ». Pas même Eve ou Adam avaient besoin de leur père. Pour le moment.

Quant à ce qui se dissimulait dans la forêt… Il n’était pas encore temps pour le Commandant Lancelot de se dévoiler. Camille et Korë avait encore le droit à un temps supplémentaire. Pour se lier. Pour…tisser leur toile à tous deux.

« Ca faisait si longtemps. »

Les mains sur la balustrade en fer forgé, il regardait en direction du labyrinthe végétal. Peut-être qu’il verrait Adam ? Non, il ne le vit pas. Mais Camille n’en fut pas inquiété. Puis il trouva le courage de faire face de nouveau à Korë.

« Je veux dire, que je ne m’étais pas senti aussi bien en présence de quelqu’un. C’est…naturel. Je suis désolé. Je manque de littérature, de poésie dans mes tournures de phrases. Je suis maladroit. Tout ça pour te dire que j’aime bien que tu sois là. »

Décidément, il avait envie d’entrelacer ses doigts dans les siens à elle tout le temps. Mais, cette fois, il ne fit que baisser ses yeux sur ses doigts à elle. Ils n’étaient pas ensembles. Elle repartirait. Et il devrait à nouveau s’occuper de ce manoir. D’Adame et Eve. Et aussi des envies animales de sa Shaïra. Où était-elle ? Sans compter son travail. Pouvait-il dire qu’il avait réussi sa quête ? Il n’en était pas certain. Il aurait très probablement un rendez-vous prochain pour s’expliquer… Mais il s’en fichait ! Pour le moment.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. »

Il ne sut pas quoi ajouter d’autre. Et, de nouveau, il trouva ses yeux magnifiques. Il se perdit au-dedans. Le temps se mettant en suspens pour lui. Ce n’était pas un pouvoir. Seulement une façon de l’esprit pour profiter d’un moment éphémère.

Re: Loin de la cage d'oiseau dorée [avec Korë]

Posté : 04 mai 2025 15:27
par Korë Grémorya
Attentif et aimant, il la cajolait. Dans ses bras, la bardesse se sentait reposée. Presque purgée de ses souvenirs qui revenaient souvent la hanter. Filer la nuit aurait été une erreur qu'elle aurait sans doute regrettée. Korë ne s'en voulait pas d'être restée. Tout, à proximité de ce beau manoir, l'invitait à penser qu'elle avait fait le bon choix.

- Tu m'es précieux,se contenta-t-elle de répondre. Pas seulement parce que tu m'as sauvée, ou que tu as réussi à partager un de mes pouvoirs. L'essentiel se trouve ailleurs. Au fond de ton cœur, que j'entends battre...

Elle ferma les yeux un instant. Comme pour se laisser bercer par son rythme cardiaque. Camille se sentait serein. Il se sentait bien, comme il le dit après, en touchant la balustrade, son regard rivé sur le labyrinthe végétal. Le guérisseur se savait plus à l'aise avec les plantes qu'avec l'usage des mots. Cela ne l'empêchait de se dévoiler. Des déclarations qui préservaient le sourire de la Wyvérienne, devenu bien trop rare au fil des années.

- Cette maladresse dont tu te proclames ne me fera pas reculer, Camille.

En cet instant, elle n'avait rien besoin d'autre que lui.
Ou alors peut-être...
Ses yeux rouges filèrent dans une direction. Là où les rayons du soleil ricochaient sur une structure en verre un peu plus haute que le kiosque qui les abritait.
Le sourire de la bardesse s'élargit un peu plus.

Image

Du doigt, elle pointa la verrière avant de le fixer, lui, que ses yeux avaient accroché.

- J'aimerais que tu m'accompagnes là bas.

Cette fois-ci, comme elle connaissait leur destination, ce fut elle qui l'y emmena. De petites foulées qui leur donnaient peut-être l'impression d'être retombées en enfance ? Un couple innocent qui se perdrait d'admiration dans le décor.
L'endroit à explorer ressemblait à un serre. Et cette serre stylisée renfermait de nombreuses plantes. Il y faisait chaud, si bien que les spécimens, pour le moins exotiques, étaient volumineux. Les feuilles n'étaient pas seulement vertes. Il y en avait de différentes formes, rouges ou noires - voire parfois les deux. Au centre du bâtiment de verre, sur une estrade en losange composée de deux marches, trônait une petite fontaine en deux étages, elle-même surmontée d'une statuette à l'effigie d'un enfant ailé. L'eau coulait par son... robinet ?
Main dans la main, Korë grimpa les marches, toujours en tête par rapport à son compagnon.

- On jurerait voir ton fils, plaisanta la bardesse. En plus petit. Et plus jeune.

Son regard caressa ensuite le plafond de verre. Elle dut poser une main en visière sur son front. Au-delà des feuilles qui poussaient tous azimuts, le feu solaire s'avérait quelque peu aveuglant en cette douce matinée.

- Qui a bâti tout ça ?

Un travail remarquable, entretenu d'une main de maître. Pourtant, le petit personnel brillait par son absence.
Ces questions mises de côté, Korë inspira à pleins poumons l'air sain et parfumé qui flottait sous cette carapace limpide.

- Il y sent aussi bon que par chez moi.

Elle avait presque l'impression d'y être. D'avoir été transportée à proximité de son village, parmi la flore sauvage et inoffensive.
Mais celle qui avait poussé dans cette serre l'était-elle bel et bien ?
Ses yeux merveilleux revinrent à l'assaut des joyaux sombres de l'empoisonneur.

- Tu n'y prépares jamais de réception ?

Sans doute qu'avec son travail et sa marmaille, l'affaire n'était pas aisée. Il n'empêche qu'il y avait de quoi faire, avec toute cette surface élégamment aménagée.