The Multiversity

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Traquer Shayne, ou plutôt ses sbires, est un boulot à temps plein. Si on prend juste les deux dernières semaines. De Kiev à la Caroline du Sud, de Berlin au Belize puis en Chine, de Séoul à l’Antarctique puis un transport sur la mer rouge… Du Groenland à l’Arkansas… Elle me fait courir dans tous les sens, c’est clair. On dirait, en fait, qu’elle le fait exprès. Elle sait que les événements récents font que je suis déterminée plus que jamais à m’opposer à elle. Elle continue d’évoluer, elle. Moi, j’ai l’impression de faire du sur place, incapable de me sortir de la tête que je suis plus qu’une arme à qui on a donné forme humaine pour éliminer une menace bien précise. Le fait qu’elle ait un mystérieux commanditaire ne fait que rajouter à ces sombres émotions qui bouillonnent en moi. LA grande faiblesse de Shayne était qu’elle pouvait devenir instable à tout moment.

Maintenant, inexplicablement, ce commanditaire l’a rendu stable. Ce qui me place dans une position désavantageuse. Et la déesse qui nous a créé hésite à intervenir… Ce qui veut dire que je n’ai ni support ni avantage supplémentaire sur ma Némésis. Comment voulez-vous l’emporter si le rapport de force devient inégal? Mais bon. Mais bon. En ce moment, je suis dans la ville de… Où je suis déjà? Mexico, je pense? Je suis au Mexique, ça c’est sûr… Et j’ai interféré dans une rencontre entre les sbires de Shayne et des narcotrafiquants (bien que je ne sois pas certaine si c’était une réunion d’affaires ou si les deux allaient commencer à se tirer dessus, j’ai peut-être été un peu impulsive). Ensuite, j’ai décidé d’aller dans un bar car j’aime mes femmes fortes et mon alcool sexy! Ou… Est-ce l’inverse? Peu importe. Je suis au bar. Je bois. Et j’ai même un plan d’action en tête pour bah…

Passer un bon moment avec une des clientes du bar. Que voulez-vous. Quand vous avez des attributs surhumains (force, endurance, vitesse, etc.), le prérequis de base c’est que votre partenaire soit au-dessus du standard humain moyen. Et clairement, à lui voir la carrure, la demoiselle sait comment lever de la fonte dans un gym. Vous pouvez garder vos cure-dents à gros seins siliconés. Pas mon genre. Chacun son truc. Pendant que je suis en train de finir mon verre numéro je ne sais plus combien… Car de toute façon l’alcool ne m’affecte pas… Une serveuse vient me voir en disant qu’on me demande à l’extérieur. Ma jolie, pas besoin d’être un gros cerveau pour savoir qu’à l’extérieur, une petite armée de truands m’attend parce que j’ai tabassé leurs potes et que si je ne sors pas, ça va devenir très laid très vite. Je paie mon verre et je me lève en faisant craquer mes jointures.

Et comme de fait, à l’extérieur, le comité d’accueil est là, avec bâton de baseball, chaines et autres armes blanches ou contondantes faites pour intimider. Il doit y en avoir une cinquantaine. Peuh. On se dit quoi… Entre deux et cinq minutes pour faire le ménage? Pathétique. À moins que ce ne soit que la première vague. Ça aussi c’est possible. Quoi qu’il en soi, je suis prête pour une bonne baston. Rends-toi, dit le chef. Nous sommes cinquante-trois, tu es toute seule! Non, que je réponds, j’ai deux armes de destructions massives, que je dis en montrant mes biceps, et deux armes de distraction massive, dis-je en désignant ma poitrine. Le chef s’énerve parce que je n’ai pas peur de lui et il commence à m’insulter en disant que je suis une étrangère et que personne ne va lever le petit doigt pour m’aider. Ouh… Mauvais choix de mots mon grand. Là, tu viens de réveiller Murphy.

Et donc, selon sa loi, des renforts vont arriver pour m’aider…

Y'a des jours comme ça où on se dit que si la terre est ronde, ce n'est pas pour rien. Certains intellos ou illuminés argueraient comme raisons la gravité, l'orbite elliptique autour du soleil ou encore le façonnement divin mais la réalité devait être en réalité beaucoup plus simple: comme ... ronde pour rendre les gens fous. Ben quoi? Les poissons rouges deviennent fous à force de tourner dans un aquarium rond, y'a pas de raisons que ce soit pas pareil pour les humains non ?

Si elle avait été vivante, la cacahuète que Balthazar broya entre ses énormes molaires aurait hurlé de terreur tant il mit de pression pour la faire claquer. La rasade de Tequila qui suivit était de nature à noyer un cachalot, comme les précédentes. Le colosse rota et reposa la bouteille sur le comptoir du bar, à côté du verre qu'il n'avait pas touché. Le barman, un mexicain à la mine patibulaire ... comme beaucoup de mexicains d'ailleurs tiens ... lui jeta un regard méfiant, encore un. Balthazar lui fit un coucou de la main pour le rassurer et se fendit d'un sourire plâtré des bouts de la pauvre cacahuète et de ses consœurs précédentes. C'est vrai que c'était la deuxième bouteille mais bon ... quand l'alcool n'a pas d'effets sur toi ...

Donc plutôt que de tout péter dans ce bar charmant d'une des villes les plus polluées au monde, Balthazar Noël ruminait sur tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête.

Le Mexique, c'est chaud, c'est caliente! C'est l'effronterie sexy de la sud-américaine mélangée à l'odeur de transpiration de la fermière texane, un vrai condensé explosif! Les femmes ici dépotaient bien plus qu'ailleurs. Un "Te quiero" mexicain valait dix "Je t'aime" français" et pourtant les françaises ... Ah! Ces cochonnes .... Hum ... Balthazar s'égarait sur des souvenirs difficilement racontables aussi il se reprit et se retourna sur son tabouret pour suivre un peu l'animation de la salle. Il s'ennuyait. Son voyage sur Terre avait été fructueux. Cela faisait maintenant deux ans qu'il avait quitté son petit nid polaire pour découvrir les joies du sexe et il en avait fait le tour. Non pas qu'il n'aimait plus ça, bien au contraire, mais le sexe c'est comme les Frosties le matin, quand y'en a tous les jours, on s'en lasse un peu. Il avait niqué tant et si souvent que son gros paquet avait son mot à dire maintenant, quand son cerveau s'alarmait d'une présence féminine potentiellement baisable. Il fallait qu'il se mette au régime pour recharger les batteries. Plus de cul, terminé ! Et si jamais une nénette de première catégorie passait, il l'ignor.............. OOOOOOOOOOOHHH!

Celle qui passa devant lui à cet instant se situait dans un classement à part. Tankée mais beau cul, belle paire, belle gueule, plus caliente que texane pour le coup, et même si elle n'avait rien en commun avec la bomba latina locale, elle avait le charme fou de celle qui casse des tronches plutôt que de préparer des cookies. Elle ne souriait pas mais ... on s'en fout, et à sa démarche confiante, on devinait que le premier des blaireaux qui viendrait la chercher ramasserait vite ses dents par terre. Un challenge pour Balthazar! ... Qui même s'il l'aurait bien tirer dans son lit, amener à son lit pardon, était intrigué par l'aura définitivement attirante qui l'entourait.

Il jeta quelques billets sur le comptoir et se leva, sa taille et sa carrure éclipsant le plus costaud des latinos présent ce soir dans ce tripot. Car il s'agissait bien d'un bar quelconque et non pas d'un établissement réputé du centre ville. Ici, pas de mariachis à touristes ni de salsa commerciale. Ici, c'était Tequila , Desperados et Santiag's de truands. On était dans les mauvais quartier et ce n'était pas pour rien. Des évènements récents avaient conduit Balthazar a protégé la veuve et l'orphelin et il s'était prit au jeu du justicier. C'était super! Sauf que ça ne s'invente pas comme métier ou vocation. Ce n'est pas parce qu'on veut éradiquer le Mal qu'il se présente aussitôt à votre porte. Alors Balthazar avait fini à Mexico sans plus trop se souvenir comment et n'avait rien fait d'autre que boire des coups dans des troquets comme celui-ci. Oh, il y avait bien eu quelques animations mais comme il s'était agi de criminels s'écharpant entre eux, il s'était bien gardé d'intervenir.

Mais là! Miss Groslolos venait de débarquer et il s'en félicitait. Elle était sortie et c'est tout naturellement qu'il la suivit. La nuit était chaude mais il n'eut pas le loisir d'y penser. Un type tout pourri s'écrasa à ses pieds comme une loque, la mâchoire pétée ... et le nez aussi ... enfin la gueule en vrac quoi. Oh? Déjà?

La rue était le modèle parfait pour un conflit violent. Assez sombre, seulement éclairée par des néons grésillant et capricieux, bordée de vieux immeubles en briques flanqués d'escaliers métalliques à paliers. il s'en dégageait une odeur très mexicaine aussi, savant mélange de poubelles en décomposition, de chili con carne et d'urine de pistoleros, une vraie scène de théâtre.
Devant lui, les épaules musclées de LA miss s'étaient désaxées, sa posture n'avait plus rien de sexy, enfin si, mais dans un autre genre. Un comité d'accueil l'attendait, déjà réduit d'un membre et elle ne semblait pas s'en soucier plus que ça. Au passage, quel cul !!

Et puis ce fut la charge! Pas question de laisser cette beauté se faire détruire. Balthazar glissa souplement à ses côtés, ajoutant 130 kilos de barbaque supplémentaires à ses chances de victoire. Le premier type qui passa à sa portée mangea une mandale à décorner un bison. Ca claqua fort, sec et harmonieux, en adéquation avec ce que délivrait sa partenaire improvisée. Le type vola sur quelques mètres pour s'écraser contre la portière d'une vieille bagnole et ne se releva pas. Jambes fléchies, bras écartés striés de veines énormes, poings serrés, Balthazar lâcha un rugissement de joie.

"Wolverine ...." lâcha un débile qui recula sous la menace.

"Hein? Non mais putain c'est pas vrai, vous le faites exprès ou quoi? Il est mort bordel! J'ai quoi? Du poil dans les oreilles?"

Ca pourrait faire sourire mais non, personne ne se marrait. Les latinos avait en face d'eux un mec pas content avec de très gros biceps et de très gros pecs et ... tout était gros chez lui. Balthazar se tourna alors vers l'inconnue et faillit se noyer dans la beauté de ce minois d'exception. Elle devait être européenne ...

"Sprechst du deutsh? Vous parlez français? Vous parlez belge une fois? Vi govoritie po russky? Do you speak english? Bon ... on s'en branle! Tu m'en prêtes quelque uns?"

Pas le temps d'attendre la réponse, la suite est un condensé sanglant de massacre à la tronçonneuse et Jason. Ca cartonne dur mais Balthazar a appris sur YouTube tout ce qu'il y a à savoir sur le Muay Boran , le Krav Maga et le combat de rue. En mêlée, sur des distances de combat aussi courtes, ses coudes font des ravages, déboitent des faces de croupions tandis qu'à coups de genoux, il détruit des générations de petits latinos encore sous forme de spermatozoides. Il n'en sort pas indemne, des battes se brisent sur ses avants bras, un héros ennemi arrive à lui coller un pain dans l'œil gauche avant d'être briser en deux par le colosse.

"J'voulais juste te dire que t'étais canon en fait mais c'est pas vrai! En vérité t'es super canon!"

Comme lui, elle ruisselait du sang de cette bande de bâtards.

Il partit d'un gros rire franc qui lui secoua les côtes, para une attaque au couteau qu'il retourna contre la gorge de son adversaire et se rapprocha d'elle.

"Moi c'est Baltha... Brian!"

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Quoi, tu rigoles, j’espère. Saches que je ne suis pas super canon, je suis l’arme atomique. Et je parle toutes les langues que tu viens de nommer. Va pour l’anglais. Comme je suis suprêmement sympathique, je t’en prêtres le tiers. À toi de faire le calcul mathématique, moi, je brutalise l’ennemi. Et je dis ça comme ça mais non, tu n’as pas de poil dans les oreilles. Ils sont juste cons. La consanguinité, tout ça… »

On me dira : Alix, t’es malade ou quoi, discuter pendant un combat! Alors pour commencer, regardez-moi bien. Vous ne voyez pas une ressemblance avec Power Girl? C’est normal. Jeannie s’est basée sur Power Girl pour me donner forme. Ensuite, j’incarne une super héroïne selon la vision de ma déesse. On parle d’une avide geek, nerd, gamer et j’en passe. Donc… Vous vous souvenez de ces films de la fin du XXème siècle, avec Arnold dans Commando ou Stallone et les autres? De ces films d’action avec un héros BIEN BADASS? J’ai été basée aussi sur ça, principalement. Alors… C’est clair que je ne suis pas miss Supergirl avec sa jolie cape et son costume et qui prêche le message de paix universelle, de compassion et de réhabilitation des criminels. Oh que non. Même pas en rêve. De toute façon, je mets son costume, il déchire de partout. J’ai plus de… Formes.

Et de taille, aussi. Et de masse musculaire. Et puis bon, c’est extrêmement CON de se mettre un costume de super héros. Vous pensez quoi, que parce que vous mettez un costume, soudainement, on ne peut plus vous reconnaitre? Moi, mon identité civile et mon identité de super héroïne, c’est exactement pareil. Vous voulez venir me chercher des emmerdes? Amenez-vous, je vous attends. Mais je ne fais pas dans la dentelle, je laisse ça aux autres super héros dopés aux édulcorants. Avec leurs principes si sucrés et rose bonbon que ça pourrait vous donner des caries. Non. Moi j’opère selon le principe suivant : crime grave veut dire purification de l’espèce humaine. Game Over. Passez Go et ne réclamez pas 200$. Et ces connards de criminels sont en train de se rendre compte de leur erreur. Je ne suis pas adepte du sang et du gore donc je m’arrange pour neutraliser proprement.

Et surtout, efficacement. Je vous garantis qu’aucun d’entre eux ne va se relever. C’est dans leur intérêt de rester à terre, d’ailleurs. Parce que s’il y en a un qui se relève, c’est qu’il n’a pas compris la leçon. Avec les renforts de Mr. Torgue… Pardon, Brian… Quoi? Il me fait penser à ce personnage iconique de la série Borderlands, ce n’est quand même pas ma faute! Donc… Avec les renforts de Brian, nous neutralisons les cinquante trois couillons bien plus vite que prévu. À mon avis, c’était juste la première vague. Je suspecte que la prochaine va amener quelque chose de plus intimidant. Je parle de flingues. Et intimidant pour les civils du coin. Moi… Tirez moi dessus si vous voulez, les balles ne me font pas grand-chose. En même temps, vous m’avez vu la carrure? J’ai été faite pour une chose : être un tank. Un char d’assaut. Pulvériser l’ennemi en combat rapproché.

« Tu peux m’appeler Alix. Mais on va se dire les choses de façon claire tout de suite. Un, tu louches trop sur mon corps, je t’en colle une et tes ancêtres vont la sentir passer. Deux, tu essaies de me draguer et tu fais dans le lourd, voir réponse précédente. Trois, tu fais n’importe quoi que me déplait, voir réponse numéro un. Ouais. J’ai mon petit caractère, girl power, etc. Mais quelque chose me dit que c’est ton genre. Je me trompe? »

Il semblait que les deux protagonistes et victimes de cette agression disproportionnée soient fait pour s'entendre. Deux contre cinquante-trois, c'était un ratio dégueulasse et complètement révoltant. Que pouvait faire ce groupe de débile face à ... disons ... au moins deux cent dix kilos de muscles cumulés et hypertoniques? Rien. Les latinos le payèrent chers et la majeure partie d'entre eux bouffèrent du bitume avant de comprendre ce qui se passait.

Balthazar donnait de la manchette et cognait dur, très dur, ses gros poings faisant des ravages ... et son poids aussi car quand il se laissait tomber coude à l'impact sur une des raclures, les os craquaient comme des brindilles. De l'autre côté, l'arme atomique, il était bien d'accord avec la définition, distribuait sans coups férir et au même rythme des rafales de mandales tout aussi dévastatrices. Et ils tchatchaient, comme deux potes qui se concurrencent amicalement. Le tiers? Il espérait bien plus mais s'était fendu d'une révérence exagérée en guise de remerciement.

"Ben quoi? Il est nickel ton corps, faut pas le renier. Je te verrais bien dans une jolie robe légère à déambuler à Cannes sur la Croisette. Tu ferais sensation. Moi, je m'énerve pas quand les nénettes mate mes gros biceps. Je trouve ça cool."

Il esquiva une attaque vicieuse diligentée par un type qui avait tout de la hyène et lui assena un coup sur le haut du crâne, comme un marteau s'abattant sur un clou trop frêle. L'autre s'affala à ses pieds et dégueula presque sur les godasses du colosse.

"Putain!"

Il avait échappé au drame ...

"Ouais t'as raison, j'aime bien les femmes qui dépote et j'ai un faible quand en plus elle parlent comme des potes de comptoir. T'as un charme fou Alix! J'te prend quand tu veux à la salle pour soulever de la fonte!"

La scène d'euphorie se termina par l'anéantissement de la troupe d'agresseur et par la misérable tentative de résistance de leur chef à Alix. Gentleman, Balthazar la laissa le terminer proprement sans intervenir, ce dont elle n'avait d'ailleurs pas besoin. Le tout fut expédié très vite et la rue, après cet échange, présentait dans son ensemble tout le spectre d'idées qu'on pouvait se faire d'un champ de bataille. Les types broyés par les deux machines de guerre se tordaient sur l'asphalte défoncé. Certains gémissaient tandis que d'autre restait dans le coaltar, et ce pour un moment. Leurs voitures avaient aussi fait les frais de toute cette violence. Des corps avaient fracassé des pare brises et l'une d'elle avait a portière arrachée. Balthazar s'en était servi pour assommer un type plus gros que les autres ...

"Bon ben c'est fait! Ravi de t'avoir rencontrer! Si par hasard tu t'ennuies un de ces quatre et que t'as envie d'enfiler les gants, tu pourras me ..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un vrombissement de moteurs l'interrompit. Trois gros pick-up firent irruption dans l'allée et s'alignèrent à une vingtaine de mètres devant eux. Projos braqués, ils aveuglaient les stars de la nuit. Balthazar entendit juste le bruit d'une culasse lourde claquée et il se jeta sur Alix pour l'entrainer et bouler derrière une grosse bouche d'incendie. Le staccato d'une rafale tonitruante les suivit de près et grêla la rue de dizaines d'impacts. On leur tirait dessus à la mitrailleuse lourde! Juché sur un pick-up, un connard s'en donnait à cœur joie et les arrosait copieusement. Ils entendirent des cris, des ordres fuser. Apparemment, Alix avait fait du tort à quelqu'un qui lui en voulait vraiment beaucoup. Couchés et serrés l'un contre l'autre, ils laissaient passer l'orage tandis que tout volait en éclat autour d'eux. Balthazar hurla.

"DIS MOI QUEL CADEAU TU VEUX ?????"

Pour lui, c'était l'évidence mais dans ces conditions, pas sûr que sa formulation soit très claire.

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Moi en robe? Je devrais t’en coller une rien que pour ça. Et évidemment que ça ne te dérange pas que les nanas louchent sur tes gros biceps. Tu devais boire de la testostérone par biberons entiers quand t’étais encore aux couches! Et c’est marrant que tu parles de gym parce que j’en ai plus ou moins hérité d’un et… Ah bah c’est pas trop tôt, j’ai failli attendre! Vous vous êtes arrêtés pour des tacos ou quoi? »

Ah bah voilà. LÀ il y a un peu de challenge. Non parce que ces idiots pas capables de se prendre une paire de baffes… Décevant quoi. Et ils peuvent tirer tant qu’ils veulent, les balles ne me font rien. Contrairement à ma Némésis, qui excelle dans tout ce qui est à distance, ma spécialité, c’est le corps à corps. Et donc, avec un tas de super endurance, super force, super résistance et autre super trucs super fun à avoir. Ça fait beaucoup de super. Mais c’est tellement pratique. Parce que pour le moment, on ne va pas se mentir. La menace est tellement risible que je n’ai même pas eu à utiliser mon pouvoir principal soit la matériakinésie. Non parce que là, ce serait vraiment du gaspillage. Ils sont trop nuls. Mais je n’ai pas vraiment le temps de me réjouir de cette nouvelle vague d’ennemis : monsieur muscles se jette sur moi avant de brailler un truc incompréhensible.

Donc, avec toute la délicatesse dont je suis capable, c’est-à-dire le jeter par terre, plusieurs mètres plus loin, en lui disant que je suis parfaitement capable de me débrouiller seule et en l’accusant d’avoir trouvé une pathétique excuse pour pouvoir « observer la marchandise de plus près », je me relève. Les balles ricochent contre moi comme une vague se brise contre les rochers et je commence à lui dire que c’est sympathique cinq minutes de vouloir jouer les gentlemen mais que si j’ai besoin d’aide, je suis assez grande pour le demander toute seule. Et pendant ce temps, l’ennemi continue de tirer en se demandant pourquoi leur attaque n’a aucun effet. Je crois que monsieur muscles veut dire quelque chose mais on n’entend rien avec ce « ratatatatata »… LA FERME, que je beugle un bon coup avant de me servir du couvercle de bouche d’égout le plus proche comme d’un frisbee…

Et de m’en servir pour détruire la mitrailleuse lourde ennemie. Ah bah voilà. Maintenant que c’est de nouveau silencieux, on va PEUT-ÊTRE être capable de s’entendre penser! Surtout que bon, quand on est poli, on prend le temps, je ne sais pas, de monologuer un peu, de donner une raison, de pousser un cri de guerre, QUELQUE CHOSE avant de mitrailler la personne qui se trouve devant soi. Les films d’action des années 90 ne vous ont rien appris? Ah ils ont l’air cons, là. Mettre en rogne la personne qui a éclaté cinquante-trois de vos potes… Ce n’est pas très malin. En plus, l’excité de la mitrailleuse lourde a tiré sur ses propres potes gisant au sol. Dis donc, connard, ce n’est pas un jeu vidéo. « Friendly Fire », il ne connait pas ça? Si tu tires avec une arme et que tes alliés sont dans la trajectoire de tes tirs, les balles ne vont pas MAGIQUEMENT les contourner!

« BON! Je disais quoi déjà… Ah ouais. La moindre des choses, quand tu te bats avec quelqu’un, c’est de t’arranger pour connaitre un peu ses pouvoirs AVANT de lui sauter dessus pour le protéger! Et sérieusement, c’est quoi ces criminels au rabais, pas foutu d’opposer une résistance digne de ce nom? Les mecs, faut vous fournir le lance-roquette et les grenades pour que ce soit un minimum intéressant ou vous avez ça dans la troisième vague? »

Et un vol! Un!

Pas cajoleuse pour deux sous, Alix l'envoie valdinguer à plusieurs mètres malgré la déferlante de bastos qui fuse autour d'eux. Tassé derrière un conteneur poubelle qui offre une protection bien futile, Balthazar la voit se redresser et tel le colosse de Rhodes, faire face à l'orage de métal qui s'acharne sur eux. Les balles ricochent ou s'écrasent contre sa peau et le sourire sardonique qu'elle affiche n'augure rien de bon. Ah ... pas seulement boxeuse mais aussi super héroïne... Il ne s'y attendait pas et de la voir auréolée des éclairs fulgurants des projectiles traçants lui renvoie l'image idéalisée de celle qui pourrait devenir sa femme. Euuuh ... il s'égare là.

La mitrailleuse lourde se tait subitement, pulvérisée par une plaque d'égout dont Alix vient de trouver une nouvelle variante d'utilisation. Dans la rue, c'est un véritable carnage et la petite baston bourrin passe le cap de la boucherie quand la dernière rafale vient hacher les corps des malheureux qui jonchent le bitume.

"Excuse moi de pas avoir demander avant mais tu ressembles pas à Wonderwoman non plus! Moi, je suis le type sympa qui laisse pas une nénette se faire taper dessus gratuitement! ... T'as un petit copain au fait?"

"PERRA ESTUPIDA!!!"

En réponse à la harangue d'Alix, le chef des banditos, qui se sont réfugiés derrière leurs pickup après la performance au frisbee, lui lance un "sale pute" bien sincère. Balthazar pourrait le comprendre dans d'autre circonstance et de la poubelle derrière laquelle il se cache jaillit un doigt d'honneur magistral. Il ose jeter un coup d'œil tandis qu'Alix se tient bien droite, provoquant les abrutis. Mais chaque muraille à une faiblesse et quand un latino se redresse d'un coup avec effectivement un lance roquette RPG7 à l'épaule, Balthazar prononce la seule chose potable qui lui vient à l'esprit.

"Merde!"

On peut reprocher toutes les débilités du monde à ces types -là. En revanche, il faut leur reconnaitre que quand la Mort leur sourie, ils savent réagir. Peut être qu'ils ont déjà rencontré des super-héros par le passé et savent y faire.

La roquette file droit ... sur le surplomb de l'habitation sous laquelle ils évoluent. L'impact est brutal, le souffle, violent, et des shrapnels tranchants cisaillent l'espace. Balthazar boule dans un recoin qu'un pan de la bâtisse leur tombe dessus dans un énorme nuage de poussière. Une deuxième roquette vient frapper le tas de décombre duquel le colosse émerge.

"BORDEL! ALIX! ALIX!"

On y voie rien et en plus, les types recommencent à tirer. Balthazar rampe entre les débris à la recherche de la combattante.

"MAIS T'ES OU? AH!"

Elle est là, vivante et tout mais moins fringante que précédemment, et plus sale aussi.

"Ca te dirait qu'on leur renvoie la même chose?"

Il lui montre ses mains.

"Y'a pas que toi qui réserves des surprises! T'as pas envie d'un gros lance-patates en cadeau?"

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Il doit vraiment remettre ses priorités dans le bon ordre celui-là. Ce n’est pas le moment de me demande si j’ai un petit ami (je préfère les demoiselles, de toute façon), c’est le moment de bastonner. N’y a-t-il rien de sacré pour lui? Une bonne baston avec des criminels, il me semble que ça devrait lui plaire, non? Il a la carrure pour aimer la baston! En tout cas, chose certaine, on ne va pas discuter relations de cœur ici, encore moins maintenant et ce pour au moins deux raisons : la première, ça ne le regarde pas. La deuxième, surtout la deuxième, l’ennemi a commencé à tirer au lance-roquette. Mal. Très mal. Je veux dire… Si vous n’êtes pas capables de gérer le recul, n’utilisez pas ce genre d’arme. C’est de la logique élémentaire. Non parce qu’à part endommager des bâtiments… C’est presque triste, j’aurais même envie d’aller les rejoindre et de…

Bah de leur montrer comment faire, merde! Comment voulez-vous apprécier quelque challenge que ce soit face à cette équipe de bras cassés? Même pas foutu de tirer correctement. Alors oui, clairement, je suis déçue! Et ça se voit sur mon visage! Ils sortent enfin, ENFIN la grosse artillerie… Et c’est pour se planter aussi lamentablement? Mais bordel… Oui bon, même une roquette, ça risque de ne pas trop me faire de mal mais… C’est le principe! Et là… Rien de tout cela. Pas de one liner épique, pas d’explosion à la Michael Bay… Juste des couillons qui tirent à tout va avec un lance-roquette. Ils sont saouls ou quoi? Merde de merde de merde… Quand Balthazar finit par me rejoindre, je suis dépitée. Ils ne savent même pas tirer, que je lui dis! C’est une honte! Pour une fois qu’ils étaient ou plutôt semblaient sérieux… Pour ça? Remboursez, bordel de bordel!

« Un lance patates, non, un lance-roquette, oui! Et quelque chose de bien imposant pour montrer à ces abrutis comment on tire avec ce genre d’engin et… Et tu sais quoi? On parle de lance-roquette, d’explosifs… Je te regarde la tête et la carrure… Tu me fais penser à Mr. Torgue dans la série Borderlands. Ah mais ils en font des lance-roquettes de la mort qui tue dans Borderlands… Mais ouais, sinon, ce serait bien de… Tu sais…

Leur montrer comment on fait les choses quand on est compétent, quoi! C’est une honte, je te dis! Toute cette mise en scène pour ça? Ce serait un spectacle, je demanderais à ce qu’on me rembourse, rien de moins! Pourquoi, tu sais où on peut mettre la main sur un lance-roquette pour s’amuser un peu? Je suis plus du genre à foncer dans le tas et cogner tout ce qui bouge mais… Je peux bien faire une exception de temps en temps. »

Je ne sais pas ce qu’il a en tête mais s’il en parle, c’est qu’il doit avoir un as dans sa manche, quelque chose du genre. À quoi ça sert, sinon, à part faire son intéressant? À rien. S’il pense que je vais être impressionnée avec n’importe quoi, il va être cruellement déçu. Je veux dire… Si tu amènes quelque chose sur la table, assure ou ferme la quoi. Sinon à quoi ça sert de se la ramener si c’est pour échouer lamentablement? Mais… Quelque chose me dit que je ne vais pas être déçue et que peut-être, je dis bien peut-être mon air renfrogné va faire un cent quatre-vingt degrés. Je n’en suis pas encore tout à fait certaine mais disons que j’ai un bon pressentiment. Disons que mon instinct, en général, ne me trompe pas pour ce genre de choses. Et s’il ose me faire le coup de me montrer ses biceps ou ce qu’il a dans le pantalon, je lui arrache ce qui lui pend entre les jambes et je le lui fais bouffer. On ne plaisante pas avec la promesse d’un lance-roquette!

Des nanas bizarres, Balthazar en a rencontré pas mal depuis qu'il sillonne l'immensité de l'univers. Sans parler de la période mensuelle de merde où elles sont irritables et casse-burnes à crever parce qu'elles ont un peu de sang qui coule entre les cuisses, la nature même de ces êtres malgré tout fascinants et généralement dotés d'atouts mammaires intéressants lui échappe complètement. Celle qu'il a en face de lui présente tous les signes de la folie furieuse, proche de l'internement obligatoire. Elle est violente, elle jure, s'énerve, s'éclate dans ce bordel où ils peuvent y laisser leur peau, à un sens de l'humour assez limité (elle pourrait lui montrer ses nibards au moins) et parle de trucs qu'il ne comprend pas.

Borderlands? Mr. Torgue? Il ne connait pas. C'est quoi, une province de Tekworld et son représentant? En tout cas, ils ont l'air de produire de l'armement de qualité et c'est bien la première chose sensée que Miss Hulk (en pas verte) lui sort. Va pour un lance-roquette, un gros!

Planqué derrière une paroi en béton effondrée, il laisse passé l'orage des idiots qui s'acharnent à mitrailler le tas de décombres dans lequel il est terré. Son don, il le tient de sa lignée familiale dont la mission sacrée est de satisfaire le souhaits de tous les bambins de l'univers pour Noël. Il a la capacité de créer n'importe quel cadeau pour qui le souhaite, avec ou sans filtre. Désormais libéré de ses obligations familiales, il peut faire ce qu'il veut de ses pouvoirs et ne plus se cantonner à façonner des nounours ou de tricycles à tout bout de champ. Le colosse tend ses mains devant lui qui s'auréolent d'une intense lumière dorée: l'hymne de la création retentit accompagné de tintements de clochettes (ca, il n'a jamais réussi à le virer du processus) et l'instant d'après apparait dans ses grosses paluches un monstrueux lance-roquette comme on en produit pas sur Terre.

"Et voilà pour miss gros biceps (il allait dire autre chose mais s'est rattrapé in extremis). Est-ce que c'est assez gros pour toi?"

Il lui jette l'arme énorme qui doit bien peser plus de vingt kilos. Bordel! Alix ressemble à l'une de ces statues grecques de déesses guerrières bravant l'éternité. Juchée sur un tas de parpaings pulvérisés, elle brille par sa beauté mortelle et ses loches volumineuses. De quoi faire craquer n'importe quel détraqué comme Balthazar.

En face, les types se remettent à peine des pertes monstrueuses qu'ils ont accumulées en quelques minutes. Il doit bien y en avoir un là-dedans qui se doute que quelque chose cloche non? L'un d'eux, avec une gueule de bouledogue mal léché, braille tant qu'il peut et distribue des ordres d'une voix gutturale: le chef de la troupe. Balthazar n'est pas insensible aux balles comme Alix, en revanche il a un autre tour dans son sac. Invoquant un portail de voyage, il en fait un usage différent et s'y engouffre pour apparaitre derrière le braillard. Il le happe par le colback et le tire à lui revenant à son point de départ. Devant Alix, il le sèche et lui bombe la gueule à grands coups de lattes pendant que sa partenaire s'occupe du reste.

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Alors là c’est officiel : il vient de passer de beauf lourd à qui je mettrais des baffes à mon nouveau meilleur ami du moment. C’est que ce n’est pas du toc ce qu’il m’a donné. Le poids, la forme, le potentiel de destruction qui semble irradier de l’arme… Oh c’est un vrai de vrai lance-roquette Torgue. Vous voulez jouer aux cons, les mecs? Pas de problème. Je vais vous faire passer l’envie d’utiliser des armes dont vous êtes clairement incapables de vous servir. En partant du principe que l’un d’entre vous survive quand j’aurai terminé de vous faire manger des roquettes. C’est Noël avant l’heure et j’ai décidé de punir les enfants pas sages. Ce groupe de criminels n’a pas été sage du tout, si vous vous demandez de qui je parle. Son pouvoir ressemble un peu à celui de ma créatrice mais il semble plus… Limité… En termes de portée et d’impact. Mais ultimement…

Ce n’est pas Jeannie qui m’aurait filé un lance-roquette! Ah bah non, considérant que madame la déesse est contre la violence et tout… J’aurais été chanceuse d’avoir un misérable lance-patate, c’est vous dire…Et encore, on va se le dire tout de suite, j’imagine mal une scène à la Scarface avec un lance-patate. Parce que franchement, le one liner épique avant de commencer à tirer… Difficile à battre, à mon avis. Mais il faut une arme qui impressionne pour aller avec! Refaites la même scène avec un fusil Nerf pour voir… Ce sera simplement ridicule et pas drôle du tout. Encore moins épique. Mais bref. J’ai un gros lance-roquette tiré d’une série de jeux vidéo que je connais très bien et je n’ai aucun problème à tirer sur des criminels. Techniquement, je fais ce pourquoi j’ai été créée : empêcher les criminels et les forces du mal de nuire. C’est clairement le cas ici.

On me dira : mais tu tires dessus au lance-roquette, il y aura des dommages collatéraux! Oui, c’est vrai, mais pas de morts civiles. Et puis du reste, ce coin est tellement mal famé que la moitié des bâtiments abandonnés du coin auraient dû être rasés depuis longtemps. Ce n’est pas non plus comme si c’était une zone ultra peuplée. Je peux avoir des tendances de type « blood knight » (Tv Tropes est votre ami si vous ne savez pas ce que ça veut dire) mais je ne suis pas stupide. Je n’aurais pas tiré au lance-roquette dans un centre commercial bondé, par exemple. Là, clairement, il y a nous et il y a les criminels. Les gens du coin on l’habitude de se barrer dès que les méchants se pointent. Je ne suis pas ici par par coïncidence, c’était délibéré. Je vous ai expliqué le pourquoi du comment au début de cette histoire… En tout cas, je compte bien remercier Brian pour ce cadeau!

« Alors là c’est clair, c’est Noël avant l’heure. Et encore, en général, le père Noël n’apporte pas ce genre de jouets, il n’est pas très fan de violence on dirait. Ça peut se comprendre mais bon. Si c’est le seul langage que le camp d’en face comprend… Pourquoi s’en priver, je vous le demande. Je vais tellement avoir des questions pour toi plus tard… Par exemple, comment tu as réussi à donner forme à quelque chose qui… Bah…

Techniquement n’existe pas. Cette arme existe dans un jeu vidéo, pas dans la vraie vie. Elle n’a pas de schéma de construction ni rien… Dis voir, tu veux l’essayer? Juré craché, ça vaut vraiment la peine. Oh! Oh! Et dis la ligne dans Scarface! Tu sais… Say hello to my little friend! Oh j’en connais une qui risque de vouloir tester pas mal cet intéressant pouvoir que tu as! Curiosité purement euh… Scientifique? Professionnelle? Oh ça va, ne me juge pas! »

C'est Noël avant l'heure. C'est peut être la blague que Balthazar a entendue le plus souvent tout au cours de sa longue existence. Souvent dite et répétée à outrance dans un contexte humoristique, il ne supporte pas tout les sous-entendus tout comme le sens profond de cette réplique généralement lâchée par les ignorants. Mais sorti de la bouche d'Alix, ce commentaire semble rafraichi et revisité, ce qui lui donne une importance bien particulière. Et puis, AAHHH ... Si cette bad girl pouvait imaginer ce que les productions Noël peuvent recevoir comme demandes particulières, elle serait surprise. On associe communément Noël aux enfants mais il ne faut pas oublier que cette fête est aussi celle des adultes et les adultes n'ont pas l'innocence des gosses. Les ateliers Noël ont donc une section spéciale chargée de fournir tout un catalogue de sexe toys, armes et tout un tas d'autres délires spécifiques. C'est qu'on est attentif à la demande chez les Noël!

"Bah ... j'ai quelques dons de famille qui peuvent être utiles. Je ne suis pas qu'un gros lourd musclé qui paye des coups à boire aux canons qu'il croise." dit-il les poings ensanglantés alors qu'il termine d'achever le chef du gang ennemi. Le mec a craché ses dents, perdu son nez, largué sa mâchoire et à le visage qui ressemble à une tomate éclatée. Lui, si il survit, il va mettre du temps à récupérer.

Très généreux, Balthazar refuse l'offre d'Alix. Très excitée, elle gesticule avec le lance roquette à bout de bras tandis qu'un déluge de balles le force, lui, à ne pas sortir de son abri écroulé.

"Non, non, vas-y, éclate toi. C'est pas comme si je pouvais faire ça qu'une fois tu sais. Et puis si t'as envie d'autre chose de moi, n'hésite pas!"

Autant parler à une canette de Redbull! En moins de trente seconde, le barrage de pick-up des latinos se volatilise dans une succession d'explosions envoyant tout valdinguer. Il n'y a rien de propre. Le principe d'une roquette, c'est d'éparpiller et c'est bien ce qui se passe, que ce soit des bouts d'hommes, de carrosserie ou tout un tas d'autres trucs décomposables. Et puis c'est le silence, pesant, significatif, lourd de sens, seulement troublé par les râles du type que Balthi vient de détruire. Une dernière baigne le fait taire définitivement et le colosse se redresse. Devant eux, c'est Beyrouth, un carnage digne des plus grands films de guerre. Il ne reste rien ...

A ces côtés, Alix pourrait presque avoir l'air déçue que se soit terminé, à moins qu'un autre groupe n'arrive bien sûr, ce qui serait surprenant, les infos concernant "l'altercation" ayant surement dues déjà circulées. Les mafieux peuvent être arrogants certes, mais à un moment quand on est pas les plus forts, il faut savoir le reconnaitre. Le seul truc, c'est accepter d'avoir perdu contre deux clampins dont au moins une des deux avait peut être trop bue. En tout cas pour Balthazar, ca avait été un épisode divertissant bien différent de ses découvertes habituelles. Et puis ... il avait rencontré son âme sœur, une bête de combat, une machine de guerre avec un cul à damner un saint. Il n'allait pas la lâcher comme ça donc il allait falloir qu'elle s'adapte un peu à lui.

"Je crois qu'il n'en viendra plus, on pourra passer commande plus tard. En attendant, si tu veux bien l'accepter et j'adorerais, je voudrais te payer un verre en bonne et due forme, comme il se doit! Vous m'accompagnez très chère?"

Il lui tend le bras, exagérément très gentleman et désigne d'un hochement de tête le bouiboui où ils avaient commencé leur soirée. Puis plus bas sur un ton plus provocateur.

"J'suis sûr que j'te tombe à la tequila!"

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Quoi tu rigoles? Retourner là-dedans? J’ai obtenu ce que je voulais, j’ai attiré les soi-disant requins du coin et j’ai fait le ménage. Enfin. Plus de ménage que je n’en avais fait dans la journée. Non. Si tu veux qu’on aille boire et si tu veux jouer les gentlemen, on va aller dans un vrai bar digne de ce nom. On est à Mexico, que je sache. Alors prépares toi à marcher parce que les transports en commun ce n’est pas mon truc.

Oh et il va falloir penser à soigner un peu nos apparences. Le sang, ça fait peur aux civils. Mais ça je m’en occupe. Bouge pas, je pose ma main sur ton épaule et… Voilà. Propre comme un sou neuf. Tu n’es pas le seul à avoir un pouvoir cool à sa disposition. Sinon ce ne serait pas drôle. Là tu te demandes sûrement : mais Alix, où est-ce qu’on va? Je vais te le dire. On s’en va au Hostría La Bota. On me l’a chaudement recommandé. »

J’ai nettoyé le monsieur, en fait, car je suis sérieuse. Le sang, ça fait flipper les civils et je n’ai pas envie d’une altercation avec la police… Ou l’armée. Ah ça pour être propre, il est propre. Pas même un grain de poussière. C’est pratique la matériakinésie, ça permet de faire plein de choses. Dans mon cas, malheureusement, c’est un pouvoir de contact donc je dois quand même prendre certaines mesures si je veux affecter mes alliés sinon… Ce n’est pas pour rien qu’en général je joue solo. M’occuper de moi, c’est facile. M’occuper des autres, c’est chiant. Je ne suis pas votre super héroïne sympa qui va faire descendre votre chat d’un arbre. Je suis le genre de personne qui voit un problème, le crime, et qui l’éradique. Tout simplement. Oui parce qu’on a vu ce que ça donne de garder les criminels en vie. Combien de morts auraient pu être évitées si Batman avait tué le Joker?

Donc je vis très bien seule. Je travaille très bien seule. Plus souvent qu’autrement, mes méthodes ne plaisent pas et nécessairement, ça finit par faire des étincelles. Mais là, on parle d’aller boire un verre (ou deux ou trois ou quatre) dans un endroit digne de ce nom, pas de combattre le crime et la corruption dans cette ville. Non parce que là, je serais coincée ici pendant des années, quoi. Et je n’ai pas l’intention de rester coincée ici pendant des années. Non merci. Je laisse ce « plaisir » à d’autres. De toute façon, ma mission, la raison de mon existence, n’est pas ici. N’est plus ici, pour être exacte. Mais bon, on ne va pas parler boulot quand nourriture et alcool nous attendent. Et oui, j’ai de quoi payer. Évidemment. Je ne suis peut-être pas votre super héroïne sympa mais je paie ma bouffe et mes consommations. J’ai un minimum de politesse et d’éducation, quand même…

Et comme j’ai envie de frimer… Je prends mon partenaire de boisson dans ce qu’on appelle un « bridal carry » et je pique un sprint qui ferait jalouser bien des voitures côté vitesse. Super force, vous avez oublié? Il ne pèse pas grand-chose dans mes bras, le lascar et il va pouvoir admirer la vue. J’ai deux bonnes raisons qui devraient étouffer toute protestation… Voire étouffer tout court s’il chiale trop. Une fois à destination, ou plutôt à proximité de notre destination, je trouve un coin discret pour le poser par terre et éviter de froisser sa masculinité devant les autres membres de la gent masculine. Il va se diriger vers le bar sur ses deux jambes. Il peut se compter chanceux, en plus. En général, je ne transporte pas les gens d’un point A au point B. J’ai plus tendance à dire : tu as des jambes? Sers toi en. Mais bon. On peut faire une exception de temps en temps, aussi, ce n’est pas impossible…

Alix avait raison, il n'y avait aucune raison de retourner dans ce bouge ni de s'éterniser dans ce coin. Même pour deux anomalies locales comme eux, il fallait savoir s'arrêter et disparaitre avant que les choses ne puissent s'envenimer de quelque manière que ce soit. Il ne pensait pas pour leur sécurité, ils venaient de prouver que même l'armée mexicaine au grand complet aurait du mal à les faire fléchir, il pensait aux autres car dans son for intérieur, balthazar était quelqu'un de très gentil et attentionné ... tant que l'objet de son attention ne possédait pas des atouts physiques à faire bander un eunuque. La sagesse d'Alix frappa donc et imposa un point de vue raisonnable. Ils s'extirpèrent de l'amas de gravats et de bouts de mecs. Sale état! Faudrait passer à l'hôtel pour se rendre présentable.

Marcher? Elle voulait dire déambuler, enlacés comme un joli petit couple d'amoureux à pépier des sentiments réciproques, c'était bien ça? Et puis oui, d'abord se changer. Je te verrais bien porter une petite robe légère qui ne cacherait rien de tes formes et serait volante au niveau des mollets ...

Inutile d'aller à l'hôtel, Alix posa sa main sur son épaule et Balthazar crut fondre de désir. L'énergie ou le truc qui le traversa dynamisa sa libido autant qu'il le rendit comme il l'avait toujours été: beau. Un coup de tête au ralenti pour faire voler ses longues mèches noires, son jean impeccable qui peinait à contenir ses cuisses musclées et son érection subite, son t-shirt noir col en V prêt à craquer au dessus des biceps, il ferait tomber n'importe quelle nénette. Balthazar fit sauter ses pecs pour s'assurer qu'il était toujours au top et fit craquer le cuir de ses mocassins de luxe en se déplaçant de quelques pas.

"Ouuuaaaaaiiiiis! Nickel ton pouvoir, t'as quoi d'autre en réserve?"

Il voulut aussi lui demander si elle avait un BTS en entretien du logis parce qu'avec ce qu'elle venait de faire, ça devait être impeccable chez elle. Peut être qu'il aurait la chance de vérifier ses draps plus tard. Mais là, il la ferma car pour un premier rencard, il ne voulait pas la vexer.

"Le Hostria La Bota? Je connais pas, je te suis on y va."

Elle aurait annoncé vouloir aller prier à l'église, il en aurait été tout aussi ravi, tant qu'il pouvait la mater et se rincer l'œil. Mais pour ça également, il se ferait discret. Seulement, la ballade main dans la main à profiter de la nuit se transforma en trail brutal et la virilité de Balthazar fut mise à rude épreuve. Néanmoins, il trouva un réconfort dans cette presque humiliation en découvrant physiquement la valeur réelle de la poitrine d'Alix. Alors oui, elle l'avait choppé et oui encore elle le trimballait comme un sac de course mais au moins quand sa grosse paluche vint s'écraser contre un sein rond et ferme (et pas petit), il ne fit aucun effort pour l'enlever ni s'excuser. Alors, il ne la palpa pas comme il le ferait avant l'achat d'un melon mais il eut tout loisir d'oublier cette cavalcade gênante.

Ils étaient arrivés et effectivement, ce quartier ne ressemblait en rien au précédent. Alix avait eu la décence de le libérer dans un coin discret aussi c'est un homme fier accompagné de sa bombe sexuelle, enfin ... de sa bombe tout court ... qui fit une entrée remarquée dans ce nouveau lieu de perdition.

"AH!!!! J'AIME BIEN!!"

Toutes les personnes présentes se retournèrent en entendant l'orage arrivé.

"On va passer un bon moment ici. J'ai un crush pour toi Alix. Les filles qui défoncent les gangsters et qui cartonnent avec un lance-roquette, c'est le pied."

Le ton était à la plaisanterie mais il soupira en regardant son corps de fou.

"Tu pourrais être prof de fit ... Je serais ton premier client ... mais avant ça, on va boire!"

Le Hostria La Bota, c'est un peu comme le Titty Twister mais plus class et sans les vampires qui cherchent à te bouffer. Donc, c'est bien. Y'a une table de libre avec des banquettes dans un box à demi ouvert dans le fond et c'est là qu'un serveur microscopique et soudainement apeuré les installe.

"Amène nous ta meilleure bouteille niño, et des trucs à bouffer avec. On a faim, on vient de se dépenser."

L'autre devint cramoisi à surement s'imaginer des trucs salaces. Combien de lits ses deux là avaient-ils déjà détruit? Il revint avec deux shooters, une bouteille de tequila, évidemment, et tout un tas de tapas à picorer. Balthazar fit le service et tendit son verre à Alix. Mais au lieu de se l'envoyer, il s'amusa à croiser son poignet avec le sien. Leurs biceps se compressèrent l'un contre l'autre et ...

"Gnnnnnnnnn"

Bordel! Elle résiste, la tension monte, l'effort est palpable. Tire? Bois le premier? Les muscles gonflent, en plein travail ...

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

Qu’il profite de la vue et comme je suis de bonne humeur, comme personne ne nous voit, il peut avec les mains un minimum baladeuses. Je serais très étonnée que ça passe par la case lit de toute façon. Mais je ne suis pas cruelle à ce point, on peut bien lui laisser un beau souvenir supplémentaire à sa soirée, non? Si je l’étais je ne m’habillerais pas comme je le fais car c’est plutôt révélateur, quand on s’y arrête. Et puis bon, ce n’est pas méchant non plus, ce qu’il fait. C’est un mec qui a le physique pour se mettre à crier TESTOSTÉRONE sans que personne ne lui conteste le point. Et il a une certaine allure ainsi habillé, ça lui va très bien. Comme quoi un peu de classe ne fait pas de tort à certaines personnes. J’ajoute que se faire porter en princesse… Avec le nez pratiquement dans ma poitrine pendant le trajet, je doute qu’il ait à se plaindre de la vue.

Mais bon, l’essentiel est que nous sommes sur place, nous sommes confortablement installés et nous allons pouvoir profiter de la soirée. Enfin. S’il réussit à rester concentré sur son verre ou sa bouffe, par exemple, et pas sur moi. Je n’ai jamais été gênée de mon corps et j’aime le mettre en valeur. Certains vont dire que ça fait « attention whore ». Moi je dis : je travaille pour le maintenir en parfaite condition, ce corps, j’ai le droit de le montrer si j’en ai envie. Et si quelqu’un a un problème avec ça, il peut prendre un rendez-vous avec mes secrétaires, soit mon poing gauche et mon poing droit. Moi j’ai toujours trouvé ça ridicule : un mec peut se promener torse nu, c’est socialement acceptable, une femme fait pareil et c’est la crise? Vous avez déjà un gros? Pas une grosse, un gros. Parfois ils ont plus de seins que les femmes! Oui c’est ultra moche dans leur cas, c’est sûr…

Mais mon point est pour un homme, peu importe si ça vaut la peine de regarder ou non, c’est ok. Et les femmes, non. Peut-être est-ce parce que j’ai été créée par une déesse et pas née humaine mais je trouve que c’est ridicule. Et cette gêne face à la nudité? Vous êtes fait sur un moule similaire, essentiellement. Deux bras, deux jambes, une tête. Le reste des morceaux peut différer mais à la fin de la journée, ça RESTE un être humain. Enfin bref. Tout ça pour dire que je donne la permission à mon voisin de table de reluquer voire de baver tant qu’il veut en me regardant sans se prendre mon poing à la figure. Et là, c’est quoi, un genre de concours de force? Disons que ce genre de table n’est pas adapté pour des gens ayant une super force et la dernière chose dont j’ai envie, c’est d’avoir des ennuis. Là, je suis ici pour passer du bon temps, boire, manger, discuter. Point final. Donc…

Je le laisse gagner? Non. Il me laisse gagner? J’ai des doutes. Alors qu’est-ce que je fais? Je teste sa volonté à savoir s’il veut vraiment gagner ou si c’est plus de la pseudo provocation. Sous la table, je me débarrasse de ma chaussure et tout d’un coup, il a le droit à un massage de la bosse dans son pantalon par un pied agile. Juste ce qu’il faut pour le déconcentrer et prendre l’avantage. Nous sommes dans un coin où personne ne va vraiment nous voir donc… Satisfaite de ma victoire (et non, ce n’est pas tricher, si vous dites ça, vous êtes de mauvaise foi), je prends une gorgée de mon verre avant de lui faire un clin d’œil. Je l’ai dit. Je ne suis pas une super héroïne. Je fais ce qu’il faut pour gagner. Et puis bon, je serais quand même surprise que monsieur muscles en face de moi ait souvent la chance de rencontrer des gens comme moi. Je sais, je suis un cas particulier…

« Alors comme ça tu as un crush sur moi? Je paries que tu dis ça à toutes les femmes capables de bench press un tank que tu rencontres… »

Pour gérer les coups en traitre, Balthazar ... il est nul. Le footjob surprise, où quel que soit le nom qu'on donne à cette pratique, le prend complètement au dépourvu. Il manque s'étouffer, imagine ce petit pied délicat posé sur sa verge qui se charge de sang et gonfle jusqu'à devenir aussi massive qu'un boa adulte. Instinctivement, il reporte dans son bassin la force dont il chargeait son gros biceps, perdant instantanément son petit défi. Ses cuisses se referment sur l'objet du crime et quand il veut parler pour signifier son indignation, l'adorable visage de sa tourmenteuse lui cloue le bec et il ne peut qu'intérieurement accepter sa défaite. Du coup, il se rue et se venge sur son shooter de tequila qu'il annihile en une seule gorgée. La tartine qui suit disparait aussi vite, broyée entre ses mâchoires. C'est bon ces petites boules vertes piquantes qu'ils mettent dessus. Faudra qu'il demande ce que c'est.

De loin, le serveur s'assure que tout va bien et reste prêt à gicler si ils l'appellent. Il ne tient pas à ce qu'ils ruinent le bar si quelque chose se passe de travers. Ah! Qu'ils sont beaux ces deux tourtereaux. Le parfait petit couple amoureux qui passe une bonne soirée avant d'aller copuler chez eux et risquer par là l'effondrement de leur immeuble. C'est qu'ils sont en forme n'est ce pas? King Kong sautant Miss Hulk, l'image est effrayante ... Lequel des deux gueule le plus fort?

A table, Balthazar s'agite. En vérité, il faudrait qu'il la libère sous peine d'ajouter très vite une sauce blanche au repas, spécialité Noël 100% protéinée, produite au kilo. Il souffle un bon coup. Peut être qu'elle pourrait passer sous la table pour l'aider? Bonne ou mauvaise idée? Quelle était la dernière fois quand un séisme de magnitude 10 avait frappé le Mexique?

"Ouais, un gros crush mais tu ne m'en voudras pas. Je suis sûr que tu as des hordes d'admirateurs qui te traquent à longueur de temps. Tu vois, t'as un truc unique mais j'arrive pas vraiment à l'identifier. Je parle pas du fait que tu dépotes sévère, que t'es une mama punch de folie et que t'as un corps à tourner dans des films X raviver le désir d'un mort. y'a un autre truc plus profond qui me plaît et qui pourrait être un peu comme le mien. T'es pas d'ici, je me trompe pas hein? T'as pas de défauts, comme moi ... et ça c'est irrésistible parce que c'est l'inconnu que j'ai envie de creuser. Et puis, j'ai remarqué que tu me mates comme une affamée alors surtout, n'hésite pas à te lâcher."

Cette dernière remarque fut sortie sur le ton de la connerie mais putain oui, qu'elle se lâche! On ne changeait pas un homme et Balthazar avait beau avoir fait d'énormes efforts depuis son arrivée sur Terre pour paraitre moins obsédé qu'il ne l'était ... parfois c'était dur.

"... Et puis, j'adore tes cheveux!"

Il remplit les verres à nouveau et leva le sien.

"A notre rencontre! Qu'elle soit fructueuse et que les bandidos commencent à se chier dessus!"

Il se rinça la gorge avec l'alcool et plongea sa main dans un bol de trucs rouges, bizarres et craquants avant d'en enfourner un. Putain, c'est fort! Kiss me babe! J'ramasse!

"Et toi? Ton type de mecs, tu les aimes comment?"

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Pas d’ici… C’est relatif. Et compliqué. Mais tant qu’à être dans la confidence, tu sais comment les humains vont souvent dire born and bred in… Et là ils nomment le nom d’une ville, d’une province, d’un état, d’un pays. Dans mon cas, naissance est une très grosse exagération. J’ai été créée, pour être exacte, par une déesse. Je n’existais pas et tout d’un coup pouf, me voilà, dans un corps adulte, fonctionnelle et tout.

Ce que tu perçois, c’est probablement ça. Et je n’ai pas été créée en tant qu’individu, j’ai été créée en tant qu’arme. C’est pour ça que j’étais ici pour commencer, à traquer la menace qui justifie mon existence. Est-ce que ça cause un questionnement existentiel? La réponse est : si tu savais… Comme je ne suis pas forcée à traquer ma Némésis en tout temps, j’essaie de définir ce que je peux être, à défaut de ce que je veux être. »

Est-ce que je le teste? Évidemment. La plupart des gens normaux ne voudraient pas se retrouver dans la même pièce ou en compagnie d’une arme vivante. C’est en général plutôt mauvais pour la santé. En même temps, ce n’est pas dans mes habitudes de mentir. Je mens très mal et je n’ai pas été créée pour mentir non plus. Mon modèle reste, après tout, le cliché de héros de films d’action des années 80-90. Et ce genre de personnage ment rarement. Et même en dehors de ce qui me définit en tant qu’arme vivante, c’est quelque chose que je n’aime pas. Oui la vérité peut faire très mal. Mais je vais toujours préférer la vérité. Chacun son truc, j’ai envie de dire. Peut-être que lui, mentir, ça ne le dérange pas. Et je n’ai pas à le juger. Nous n’avons pas été créés pour la même chose. Il ne m’apparait pas comme le type d’individu créé pour être une arme en tout cas…

Une partie de ses commentaires me ferait presque sourire, par contre, car il est complètement à côté de la plaque. L’égo qui interfère, peut-être? Après l’avoir taquiné, j’ai remis mon pied dans ma chaussure, je n’ai pas continué plus loin. J’ai gagné le concours, mon objectif est accompli. Et je le regarde avec amusement, pas comme une affamée. Ah je suppose qu’il doit faire tourner bien des têtes mais malheureusement pour lui, mon intérêt est 90% pour les jolies femmes et 10% pour les hommes, quand j’ai vraiment envie et là, je n’ai pas particulièrement envie. Ce n’est rien contre lui, attention. Je passe quand même un bon moment. C’est vraiment une question d’envie. Rien de plus, rien de moins et certainement rien de personnel non plus. Mais il a posé une question, formulé son opinion et je compte bien répondre en toute honnêteté, comme précédemment.

« Alors déjà, tu te trompes sur toute la ligne. Je ne te mate pas comme une affamée et en dehors de cette petite manœuvre déloyale, il n’y aura rien d’autre entre nous. Est-ce que tu fais partie du type de mec que j’apprécies? Oui. Mais comme toi, je préfère les femmes. J’ai hérité ce trait de la déesse qui m’a créée et… On ne va pas entrer dans les détails car ce sont des détails tragiques. J’aime un mec qui a de l’humour et qui s’assume.

Comme toi. Tu ne laisses pas la société te dire comment être. Et le physique n’est pas désagréable non plus. Quant à avoir des hordes d’admirateurs… Tu as tout faux. Au contraire, je me fais souvent insulter à cause de ma forte musculature. Apparemment, c’est très émasculant pour ces messieurs qu’une femme soit plus grande et plus musclée qu’eux et plus forte physiquement, surtout. Ah pour baver en regardant mes courbes, il y a du monde, un biceps flex plus tard, plus personne.

Et toi? C’est quoi ton type de fan? Et tu en as des adoratrices qui déchirent leurs vêtements pour le beau gosse que tu es? »

Ca en faisait des informations à assimiler. L'histoire d'Alix n'était pas banale et sa complexité devait relever du divin, ce qui était en adéquation avec ses dires d'ailleurs. Encore une fois, il regarda le fruit du délire artistique de la déesse et le trouva ravissant. La créatrice avait bon goût. Il écouta gravement sa partenaire de jeu, poliment même. Quand on se confie à toi de cette manière, même si certains détails ne sont pas abordés, on se doit de respecter son interlocutrice ... dont une certaine amertume perce sa carapace bodybuildée. L'accent est infime mais décelable et Balthazar se reconnait un peu dans cette histoire. Des destinées toutes tracées, une naissance orientée vers un emploi particulier et éternel, pas le choix de la vie qu'on espérait ... Oui, c'est aussi sa vie à lui qu'elle déballe là.

Après, le 90/10, c'est dur et dommage. Si elle se livrait à lui, il pourrait l'élever au niveau d'une reine, ... sa reine. Ce n'était pas incompatible avec son statut de miss-détruit-tout. Les amazones choisissaient bien comme dirigeante la plus forte d'entre elle. S'élever ne signifiait pas perdre sa personnalité, bien au contraire. Peut être qu'il aurait l'occasion de lui montrer qu'elle valait bien plus que ce qu'elle paraissait penser et qu'il pourrait diluer cette amertume dans le rire et la bonne humeur.

"Tu te trompes Alix. Tu n'effraies pas les hommes, tu les intimides parce que tu assumes ton état de femme et la vie que tu mènes. Leur laisses-tu au moins la chance de t'approcher pour qu'il découvre qui tu es? Je ne parle pas de tes origines ni de la mission que tu t'es donné mais bien de toi, pour toi. Moi, ton biceps flex, je l'admire, et si c'est le cas avec moi, c'est aussi le ces pour d'autres, c'est une certitude. Tiens, le type là-bas dans le fond, normal, un citoyen modèle en apparence. il n'arrête pas de te reluquer depuis qu'on s'est assis. Offre lui un sourire et à ta mission, tu auras ajouté un bonheur simple pour un homme simple. C'est chouette ça aussi!"

Il n'était ni docteur ni philosophe, encore moins coach de vie, mais il parlait avec son cœur parce que l'histoire d'Alix le touchait. A amertume, il pouvait ajouter solitude avec certitude. Confiance de façade aussi pouvait s'appliquer. La muraille n'était pas sujette aux failles mais les fondations avaient un défaut qui sapait sa solidité.

"Je me doute bien qu'il n'y aura rien d'autre entre nous, j'en suis décimé. Normalement, les femmes n'attendent pas 10 minutes pour me sauter dessus. Néanmoins, je me disais que tu te plairais à gouter le velours de ma peau au moins une fois."

Balthazar savait aussi user du ton de la plaisanterie quand l'ambiance s'appesantissait.

"Ensuite, n'y vois pas de passage en force ni de la prétention de ma part mais de mon expérience personnelle, tu es à ce jour la personne qui se rapproche le plus pour moi de la perfection féminine. Et je ne t'ai pas encore vue en maillot de bain! Allez! On boit!"

La bouteille de tequila en prenait un coup mais quand deux buveurs qui ne ressentaient pas les effets de l'alcool se rencontraient, il fallait s'attendre à l'éternité avant que l'un des deux ne tombent.

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

« Si tu es encore en état d’aligner deux pensées cohérentes demain matin, rien que pour toi, on ira faire un tour du côté des plages de Cancun et tu auras le plaisir de me voir en bikini. Il ne se passera rien entre nous mais je n’ai jamais été pudique pour commencer. Le bonus c’est que l’enveloppe est jolie. Ultimement, c’est juste une forme corporelle, quand on y pense. Tant qu’on ne parle pas de robe, en fait. »

Si ni lui ni moi ne sommes affectés par l’alcool, nous sommes suffisamment malins pour repérer ceux qui font semblant de l’être pour leur usage personnel. Il y en a qui pensent qu’ils sont subtils, qu’ils sont de grands acteurs et que leur performance est certainement hollywoodienne. En tout cas c’est ce que semble penser cette Barbie qui « titube » et qui « par hasard » se retrouve à notre table. Parce que bien évidemment, considérant la distance du bar et l’emplacement d’où nous sommes, c’est parfaitement crédible de finir dans cette direction quand votre table est dans la direction opposée. C’est aussi parfaitement crédible de « trébucher » et de tomber sur un mec et de se frotter sans vergogne contre lui. J’ai vu des animaux en chaleur avec plus de retenue. Il ne fait aucun doute qu’elle, dans sa tête, elle finit sa soirée avec « le beau Balthazar ».

Et si c’est le cas, tant mieux pour lui. Mais disons que j’ai un doute. Pour plusieurs raisons, en fait. Oh c’est quelque chose qui revient semi régulièrement, que ce soir pour Jeannie, ma créatrice, Shayne, ma Némésis, ou moi. Je n’ai pas utilisé le terme Barbie pour rien. Avec autant d’implants, il y a plus de plastique / silicone que d’humain là-dedans. J’aime beaucoup plus un corps sculpté par l’effort que… Ça. C’est très laid à mes yeux. Je ne dis pas que la chirurgie esthétique est une abomination, chacun son truc. Je dis juste que là, c’est exagéré. C’est tellement rond qu’on dirait deux ballons de soccer dans un chandail. Et peut-être que c’est supposé être sexy un cul si gros mais on dirait que quelqu’un a foutu deux boules de bowling dans son pantalon. Je ne parle pas de ses faux ongles, ses faux cils, ses lèvres exagérément gonflées au silicone ou je ne sais trop… Non parce que là…

On dirait que c’est enflé plus que c’est pulpeux. Et ce hideux bronzage orange… Oh il y en a fort probablement qui aiment ça mais en quelque part, j’ai du mal à imaginer que ce soit le genre de Balthazar. En même temps… J’ai envie de m’amuser un peu. Je veux dire… Je suis une arme vivante. Pas une super héroïne. Donc rien ne me force à être gentille. Alors là non, clairement pas. Et puis que je sache, taquiner monsieur muscle en face de moi, c’est peut-être déloyal mais c’est légal. Je lui dis que je vois ce qu’il voulait dire, oui. Que les femmes se jettent sur lui. Bon, faire semblant de tituber et se frotter honteusement de la sorte contre lui n’était fort probablement pas ce qu’il voulait dire mais… Je ne suis même pas sûr que ce soit agréable pour lui. Ou carrément que ce soit son genre de femmes. Je veux dire, avoir une vie sexuelle active, exemple, ne veut pas dire coucher avec tout ce qui bouge parce que la possibilité existe. Enfin. À mon avis, il va de soi. Bref…

« Ah je vois ce que tu veux dire quand tu affirmais que les femmes se jetaient sur toi. Sans doute ton after shave… Je m’en voudrais de te priver d’un si agréable moment avec une de tes fans et future conquête. Je ne vois pas ce que je pourrais possiblement t’offrir de plus qu’elle. Et elle, tu peux la mettre dans ton lit. Moi pas. Donc c’est beaucoup plus intéressant pour toi. Peut-être que je devrais juste déclarer forfait, je ne fais pas le poids contre elle… »

"Ouais, l'enveloppe est super canon! Et comptes sur moi demain, je serais en pleine forme, tout comme toi je suppose."

Alix en bikini sur la plage, ça devait être comme Scarlett Johansson sur le tapis rouge à Cannes: un aimant à regards envieux, jaloux et enfiévrés. Lui, ne se posait pas autant de questions que sa compagne de fausse beuverie. Il savait qui il était et s'était soustrait à ses obligations pour vivre la vie qu'il avait choisi. l'attitude d'Alix tirait un peu sur le fatalisme, ce qui pouvait ouvrir la porte au doute et même à une sorte de dépression. Ce ne devait pas être marrant de tergiverser entre un devoir imposé par son existence même et la question de savoir quelle vie menée. un gros câlin lui ferait du bien à cette jolie nénette!

Il s'apprête à endosser le rôle du psy passionnée quand une horreur humaine vient s'emboiter sur lui. Il en sursaute d'effroi et son visage se teinte d'un dégoût profond non dissimulé.

"What the fuck is that thing?"

c'est une expression qu'il avait capté dans un film et qu'il adorait. Elle distinguait aussi bien l'état de stupeur de son utilisateur que l'évènement dramatique qui lui arrivait. Balthazar avait la chose, qui manifestement ne parlait pas anglais, lovée contre son torse et il tentait vainement de s'en extirper les mains levées, comme effarouché par l'intrusion.

Un serveur s'était précipité pour porter assistance à l'humaine fumée tombée sur un client. Balthazar l'apostropha.

"Hey! J'ai pas commandé de homard! Enlève moi cette merde de mon assiette! Je croyais qu'on bouffait bien ici mais y'a du plastique dans mon plat là!"

Le colosse aimait les femmes, passionnément, mais quand il avait la chance de pouvoir partager la table de ce qu'il considérait comme la beauté incarnée, le reste de la gente féminine mondiale ne l'intéressait plus. Et alors si en plus, il s'agissait d'un bout de silicone sculpté et tout figé, c'était NON!

La femme le regardait bêtement, les cils papillonnant sous le coup d'une tentative de séduction grossière et vulgaire. L'homme haussa les yeux, en proie à une furieuse envie de balancer le paquet encombrant à travers un mur. Du coup, il se leva, attrapant la fille par le colbac et la plantant devant Alix.

"Regarde bien ce machin Alix!"

L'autre se débattait maintenant en braillant, attirant tous les regards.

"Elle, elle put le synthétique, toi, tu sens le naturel. Elle, elle a tout de l'otarie oisive, toi, tu tiens le tonnerre entre tes mains. Ses nibards, si t'appuies dessus, tu te brûles les doigts avec tout ce qui en sort. Les tiens, ce sont de vraies perles du pacifique. C'te grosse vache est en préfabriqué de série et toi, tu es la seule qui brille véritablement dans cette ville de tarés. T'es magnifique Alix, et tu oses douter de toi? Ouvre les yeux et sourit à la vie. T'es une vraie merveille!"

Il s'emballait un peu Balthazar mais l'accent de la vérité était le plus beau non? Qu'importe la forme qui le traduisait.
Un type à l'air pas sympa s'approcha, peut être un pote du monstre.

"Hé! Il est à toi le knacky?"

Balthazar relâcha le bout orangé qui piailla en se jetant dans les bras du desperado et les deux hommes se firent face. un combat de pecs s'engagea et ceux de Balthazar palpitèrent le plus férocement. Le mexicain baissa les yeux et s'éloigna, se faisant copieusement insultée par la pute. Le colosse se rassit devant sa Belle.

"Tu m'excuseras si je suis un lourd mais quand UNE FEMME me tape dans l'œil, c'est qu'elle a un charme unique que les autres devraient jalouser."

Jeannie incarne:

Alix Cindra Erling, Super héroïne à temps partiel et badass extraordinaire

C’est qu’il aurait presque des allures de gentleman quand il défend la gent féminine ainsi. Enfin. Moi, spécifiquement mais… Je dois dire que c’est flatteur. Je ne reçois pas souvent de compliments. Ce qui est un peu logique : on apprécie l’efficacité d’une arme, on en admire la létalité mais en général, on ne s’extasie pas sur sa forme. Quant à sourire à la vie… Peut-être quand j’aurai éliminé Shayne. Quand elle ne pourra plus nuire et que j’aurai accompli la mission pour laquelle j’ai été créée. On verra rendu là, si je me rends là. En tout cas chose certaine, ce petit intermède passé, nous allons pouvoir reprendre la conversation. Miss Silicone s’est bien rendue compte qu’elle n’aura pas Balthazar dans son lit donc il n’est plus intéressant à ses yeux. Une vision plutôt réductrice des choses mais bon. Les gens superficiels s’attardent à ce qu’ils peuvent avoir sur le moment.

Je me dis que, et je maintiens ce que j’ai dit, même s’il ne se passera rien entre nous, même si nous n’allons pas coucher ensemble… Bien ce serait sympathique de récompenser quand même mon voisin de table pour ses commentaires flatteurs, non? Et à mes yeux, il y a une nette distinction entre quelque chose de purement sexuel et un peu de séduction. Que j’aille m’asseoir sur lui, et oui, je pèse quand même un certain poids, ces muscles ne sont pas là pour la décoration, c’est de la séduction. Qu’il ait les mains baladeuses ne me dérange pas. Je ne serais pas assise sur ses genoux si ça ne venait pas avec la permission non verbale d’en profiter. C’est de la séduction. Est-ce que certains pourraient dire que c’est indécent… Peut-être. Mais que je sache, il n’a pas sa main dans ma culotte. Avoir les mains baladeuses ne veut pas dire faire quelque chose de trop osé. Nous sommes quand même en public.

Qu’il veuille palper, tripoter, tâter, toucher la perfection… Je ne peux pas trop lui en vouloir. Et ça ne me dérange pas vraiment. Comme dit, ma forme physique est… Justement cela. Une forme physique. Un emballage. Je n’ai pas besoin de cette forme spécifique pour utiliser ma matériakinésie. C’est juste plus facile d’interagir avec les humains s’ils sont plus ou moins confortables avec le contenant à défaut du contenu. Après, si ce petit jeu de séduction lui donne des pensées impures et que sont corps réagit avec vigueur, ça c’est son problème. Moi… Je fais juste le remercier à ma façon de façon créative mais non sexuelle. Il peut très bien profiter de ma compagnie (et un peu de mon corps) sans que jamais rien ne se passe entre nous. Satisfaite de ma performance en matière de « faire réagir monsieur muscle et voir sur son visage le regard d’un gosse à Noël », je retourne m’asseoir.

À ma place, j’entends. Je sais, je sais. Les meilleures choses ont une fin. Nous continuons ensuite à manger, à boire, à discuter. Beaucoup plus d’alcool qu’il devrait humainement être possible et assez de nourriture pour faire compétition avec une famille de quatre personnes. Mais est-ce qu’on s’en soucie? Non. Si vous avez le métabolisme pour, ce serait con de ne pas en profiter. Et de quoi nous discutons? De tout. De rien. De choses personnelles. Très personnelles. Nos conquêtes. Nos meilleurs coups. Ce qui est bien avec Balthazar c’est que… Comment dire… Ce n’est pas quelqu’un de compliqué. En ce sens où il semble savoir parfaitement ce qu’il veut dans la vie. Et il ne s’emmerde pas à se mettre des barrières ou à s’empêcher de faire les choses. Il reste très respectueux malgré tout hein. Mais j’aime le provoquer un peu. Attendre qu’il boive une gorgée avant de lui raconter quelque chose de particulièrement osé.

On me dira : si vous n’allez rien faire ensemble, n’est-ce pas juste cruel? Non. Le fait qu’il ait droit à ces anecdotes est une grande marque de confiance dont il peut être fier.

Une fois l’épisode de l’Horreur Orangée terminé, c’en est un tout autre qui s’ouvre. Alix, d’humeur cajoleuse ? MMmmm c’est suspect. Non, en vérité, c’est sa manière à elle de remercier sans le dire. Elle a beau être 90 pour cent orientée nanas, les 10 restants suffiraient à étourdir un dieu. Son poids sur les cuisses de Balthazar n’est pas celui d’une plume délicate mais celui d’une femme divinement parfaite. Quoi ? On les trouve où les princesses ? Ben… sous les barres de traction ou à soulever de la fonte en salle ! Alix en tutu à danser du classique sur un parquet bien ciré, ça irait pas. C’est comme elle se présente ce soir qu’elle est sexy et diablement désirable. Si c’est leur moment coccooning, alors Balthazar en profite. Son souffle court sur la nuque de sa combattante tankée et il inhale le parfum qu’elle dégage. L’odeur, on dit que c’est un truc d’animaux mais les humains y sont sensibles. Celle d’Alix est envoutante et très vite, Balthazar se laisse aller. Du bout des doigts, il suit les arêtes des biceps de son égérie, avant de remonter occuper la rondeur de ses épaules et de suivre la ligne de ses puissants deltoïdes. Une vraie poésie musculaire ! Il redescend ensuite visiter ‘angle des grands dorsaux pour terminer sur des hanches aussi dures que de l’acier. Un mouvement en demi-cercle vers l’avant lui permet de venir ausculter des abdominaux ciselés et il s’y attarde le temps d’en garder un souvenir impérissable. Là, il aurait pu s’aventurer à mesurer la grosseur de cette poitrine exceptionnelle mais il se refusait à briser l’érotisme de l’offrande qu’elle lui faisait. Oh qu’il en avait envie pourtant ! Mais ses grosses mains continuèrent leur voyage plus bas et se refermèrent sur des cuisses fuselées qui auraient rendu jalouses n’importe quelle superhéroïne.

Mais quand elle décide de s’échapper, il lui murmure un « Merci » tout simple associé à un sourire radieux.

Alix est un canon et en plus, elle bouffe comme trois et boit pour quatre ! Elle aurait tout à fait sa place à la table des Noël où ripailler était un passe-temps continu. Ils rirent, mangèrent et burent plus que de raison. On leur demanda de baisser d’un ton avant de s’excuser devant deux regards noirs. Le chef fit des heures sups et le barman en chef commanda en urgence un lot de bouteilles de Tequila supplémentaires. Le gros rire de Balthazar faisait trembler les cloisons et quand il s’étouffait à une connerie d’Alix, le restaurant manquait s’effondrer.

"Non mais t’as pas fait ça quand même !!"

Les histoires de la badass extraordinaire étaient salées, et Balthazar s’amusa à quelques comparaisons. Lui aussi avait des trucs marrants à raconter, surtout de ses expériences étrangères à la terre : sa surprise la première fois qu’il avait rencontré une androïde nymphomane, sa fuite éperdue face à une femme-plante carnivore et amoureuse, sa honte lorsque la lumière s’était allumée après une orgie dans le noir et qu’il avait constaté que l’affamée entre ses cuisses était … un truc qu’il n’avait toujours pas identifié.

Ils passèrent un bon moment et n’arrivèrent pas à se saouler. En revanche, ils avaient mangé comme des cochons. C’était l’heure du … Hum … Je te raccompagne ? ou encore Un dernier verre chez moi ? Ou chez toi ? Non, pas de ça entre eux à présent. Biaiser serait malvenu. Et puis les choses étaient claires entre eux n’est-ce pas ?

Ils ne sortirent du resto que quand le gérant décida d’éteindre les lumières pour les chasser. Dehors, il faisait curieusement bon et personne ne les agressa. Impeccable, cela aurait été dommage !

"J’ai bien une piaule dans un hôtel mais si t’as une place pour moi dans ton chez toi, je suis preneur !"

The Multiversity

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