The Multiversity

Mona arpentait les couloirs somptueux du Lys, ses bottes résonnant doucement sur le marbre poli alors qu’elle ajustait nerveusement son chapeau de sorcière, un tic qu’elle avait depuis ses débuts. À 18 ans, elle était une mage de rang S et une aventurière respectée au sein de la maison close, mais sa timidité chronique la mettait mal à l’aise dans cet environnement saturé de sensualité. En tant que membre des Aventurières du Lys, elle revenait tout juste d’une mission d’exploration dans une forêt reculée, où elle avait récupéré un artefact pour une cliente exigeante. Éreintée, elle ne rêvait que d’un moment de solitude, loin des rires cristallins des Papillons et des regards brûlants des clientes qui évoluaient dans le hall.

Les murs, drapés de soie pourpre et ornés de motifs dorés, semblaient vibrer d’une énergie érotique, et l’air était saturé d’un parfum sucré, mêlé à une odeur musquée de sueur et de désir. Mona baissa les yeux, ses joues s’empourprant légèrement alors qu’elle passait devant une elfe aux cheveux argentés, une Papillon, qui riait doucement, une cliente glissant une main sous sa jupe légère. La mage accéléra le pas, son bâton scintillant dans sa main, ses gemmes émettant une lueur bleutée. Elle n’était jamais à l’aise dans l’ambiance du Lys, mais cet endroit était devenu un refuge, un lieu où ses talents étaient valorisés, et où elle pouvait contribuer à sa manière, discrète et efficace.

Soudain, une perturbation brutale fit trembler l’air autour d’elle. Une vague d’énergie magique, puissante et étrangère, fit frissonner Mona, et elle s’arrêta net, ses doigts se crispant sur son bâton. Son cœur s’emballa, et elle murmura une incantation rapide, ses yeux bleus s’écarquillant alors qu’elle détectait l’origine de cette magie : un sort de téléportation spatio-temporelle, d’une complexité qu’elle n’avait jamais rencontrée, et qui n’appartenait pas à la magie du Lys. L’énergie était brute, chaotique, et semblait déchirer le tissu même de la réalité. Mona sentit un frisson glacé remonter le long de sa colonne vertébrale, mais sa curiosité de mage l’emporta sur sa peur. Elle pivota sur ses talons, sa cape rouge et violette flottant derrière elle, et se dirigea vers la source de la perturbation, ses bas noirs ornés d’étoiles scintillant sous la lumière tamisée.

Le couloir s’ouvrit sur une petite salle annexe, un espace rarement utilisé, où des rideaux de velours pourpre encadraient des alcôves discrètes. Au centre de la pièce, à environ deux mètres au-dessus du sol, un portail s’ouvrit dans un éclat de lumière violette, déchirant l’espace comme une toile lacérée. L’énergie qui s’en dégageait était si intense que Mona vacilla, ses bottes glissant légèrement sur le marbre. Elle leva les yeux, son bâton prêt à lancer un sort défensif, mais avant qu’elle ne puisse réagir, une silhouette jaillit du portail et s’écrasa sur elle dans un choc brutal. Mona trébucha en arrière, son chapeau tombant au sol, et elle atterrit sur le dos, le souffle coupé. La silhouette, une femme venue d’un autre univers, était allongée sur elle, leurs corps pressés l’un contre l’autre. Mona sentit une chaleur traîtresse envahir ses joues, ses yeux bleus écarquillés de panique. « Q-Qui… êtes-vous ? » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, ses mains cherchant désespérément son bâton, coincé sous elle.

Ce coup-ci, l'Evocatrice n'y avait pas été de main morte ! Guère économe en Imagina, le fabuleux sort de transport qu'elle avait employé se voulait proprement spectaculaire. Il n'était plus question d'un escalier aux marches éthérées matérialisé dans le vide mais bien d'une formidable explosion de lumière pourpre !
La cible du sort elle-même fut aveuglée - et surprise ! - par la brutalité du transfert.
Familiarise toi avec ce nouvel environnement et ses occupantes. Découvre les merveilles qui lui sont liées pour qu'elles puissent, à travers toi, contribuer à la restauration de Faëlya.
Pour une fois que la Xéno-faë n'était pas confrontée d'entrée de jeu à une énigme !
Plutôt que de la séduire, cette nouvelle improbabilité réduisit les défenses de la magicienne à zéro. Le portail féérique la recracha pile à ce moment-là. Ryanne Hilaris bascula en avant, ses mains encore à moitié coincées dans cette faille à la consistance aqueuse.

- Ouaaah !! Attenti- outch!

Comme elle n'avait pas les moyens de se rattraper à quoi que ce soit, la voyageuse tomba sur... quelqu'un ? Le quelqu'un en question ne pesant pas plus lourd que la Xéno-faë, la double chute fut dès lors inévitable. Cet incident eut toutefois le mérite d'amortir le choc de la seconde au point de le rendre presque agréable.
Presque...
Nez à nez avec sa rencontre du jour, l'Envoûteuse grimaça - plus d'embarras que de douleur - avant de déplacer rapidement ses mains qui s'étaient refermés sur deux renflements particulièrement moelleux.

- Oups ! Je suis vraiment - mais alors vraiment - désolée !

Elle se redressa tout aussi prestement, son buste à demi couvert ayant remonté comme un levier. Assise à califourchon sur les cuisses de cette ravissante magicienne aux cheveux noirs, l'Envoûteuse s'empressa de lui décliner son identité :

- Ryanne Hilaris, Xéno-faë ! Je n'en donne peut-être pas l'air comme ça, étant donné mon arrivée fracassante, mais je vous assure que je viens en paix !

D'un bond en arrière, la Xéno-faë la libéra de son poids plume, hissant aussitôt les mains en l'air en une manifestation d'innocence. Au-dessus d'elle, le portail s'était complètement éclipsé, la laissant seule en compagnie d'une consœur joliment vêtue.
En parlant de tenue d'apparat, celle de l'Envoûteuse ne resplendissait pas moins. Sa robe cintrée, majoritairement pourpre, aux manches longues et amples, qui se terminait à mi-cuisse, était agrémentée de broderies dorées. Un collant noir couvrait ses gambettes, prolongées par une paire de bottes en parfait accord avec le haut de sa tenue. Un somptueux béret mauve apportait une touche de coquetterie supplémentaire à cet ensemble conçu par les pouvoirs romanesques de l'Evocatrice.
Descendant les mains le long de ses flancs, Ryanne s'inclina bien bas en signe de respect.

- A compter de cet instant que je souhaiterais rendre heureux, vos soucis seront également les miens.

Puis elle s'immobilisa dans cette posture. Pas super confortable, certes, mais elle jugea tout de même nécessaire de faire avec ce modeste désagrément.

Mona resta figée un instant, son cœur battant à tout rompre sous le poids de l’inconnue qui s’était écrasée sur elle. La chaleur du corps de Rayanne contre le sien, combinée à la pression accidentelle de ses mains sur sa poitrine, fit monter une rougeur intense sur ses joues pâles. Elle sentit une vague de panique l’envahir, ses doigts tremblants cherchant instinctivement son bâton, toujours coincé sous elle. Lorsque Ryanne se redressa précipitamment, libérant Mona de son poids, la jeune mage put enfin respirer, mais son embarras ne fit que s’accentuer face aux excuses rapides de la Xéno-faë.

Allongée sur le dos, Mona cligna des yeux, ses longs cheveux noirs, attachés en une tresse soignée, s’étalant en désordre autour de son visage. Elle observa Ryanne avec une méfiance instinctive, ses yeux bleus, grands et expressifs, écarquillés, scrutant la silhouette de la nouvelle venue. Sa tenue de sorcière, un bustier moulant violet et bleu orné de motifs étoilés, accentuait sa silhouette élancée, tandis que sa cape rouge et violette, bordée de motifs géométriques, glissait sur ses épaules. Ses bas noirs, constellés de petites étoiles scintillantes, épousaient ses jambes fines, et ses bottes dorées, élégantes mais pratiques, reflétaient la lumière tamisée de la salle. Son chapeau de sorcière, large et pointu, orné d’un bijou en forme d’étoile rouge et de rubans noirs, avait roulé à quelques mètres, révélant une mèche rebelle qui tombait sur son front. Mona baissa rapidement le regard, ses joues encore brûlantes.

« Je… j-je m’appelle Mona… euh… mage… mage du Lys… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, chaque mot hésitant alors qu’elle répondait à la présentation de Ryanne.

Elle attrapa son chapeau et le reposa sur sa tête, l’ajustant nerveusement avec des gestes rapides, un tic qui trahissait son anxiété. Son bâton, enfin libéré, scintilla dans sa main, les gemmes bleutées incrustées dans le bois émettant une lueur apaisante qui contrastait avec la tension dans ses épaules. Les gants noirs qui couvraient ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle reculait d’un pas, mettant une distance prudente entre elle et Ryanne, ses doigts serrant son bâton comme une bouée de sauvetage. Elle jeta un regard furtif au portail qui venait de se refermer, son esprit analytique de mage déjà à l’œuvre, tentant de décrypter la nature de cette magie étrangère. Mais sa timidité l’empêchait de s’exprimer clairement.

« V-Vous… euh… vous venez d-d’où… exactement… ? » demanda-t-elle en balbutiant, ses yeux bleus se posant brièvement sur Ryanne avant de se détourner à nouveau, fixant un point sur le sol. « Ce… ce portail… il… il est dangereux… je crois… »

Sa voix était hésitante, chaque phrase hachée par sa gêne, mais une note d’inquiétude sincère perçait dans ses mots. En tant que mage de rang S, Mona savait reconnaître une magie instable, et l’énergie chaotique du portail l’avait profondément troublée. Elle voulait en savoir plus, mais sa nature réservée la retenait, et elle se contenta de rester là, immobile, son bâton prêt à réagir au moindre signe de menace. Malgré son embarras, sa loyauté envers le Lys et son sens du devoir la poussaient à rester sur ses gardes, prête à protéger cet espace si Ryanne s’avérait être une menace.

Elle ajusta à nouveau son chapeau, un geste machinal, et murmura une incantation discrète sous son souffle, renforçant les protections magiques autour de la salle annexe. Les rideaux de velours pourpre frémirent légèrement sous l’effet de sa magie, et une barrière invisible se dressa, isolant la pièce du reste du Lys. Les petites décorations en forme d’étoiles pendues à sa tenue – une à sa ceinture et une autre à son bras – scintillèrent doucement alors que la magie s’activait.

« P-Pourquoi… euh… pourquoi êtes-vous… ici… dans cet endroit… ? » demanda-t-elle enfin, sa voix un peu plus ferme, mais toujours entrecoupée de balbutiements. Elle releva les yeux, croisant brièvement le regard de Ryanne, avant de baisser à nouveau la tête, ses joues rougissant davantage. « Le… le Lys… ce… ce n’est pas un endroit… pour… pour les étrangères… normalement…»

Mona attendit, son bâton scintillant doucement dans ses mains, son cœur battant toujours aussi vite. Elle n’était pas habituée à ce genre de rencontres, et encore moins à gérer des intrus aussi… spectaculaires. Mais malgré sa gêne, son instinct de mage et son dévouement au Lys la poussaient à chercher des réponses, même si cela signifiait surmonter sa timidité en balbutiant ses phrases.

La méfiance plus que perceptible de cette chère Mona vis-à-vis d'elle, une parfaite étrangère sortie d'une intrigante faille spatiale, donna à cette dernière l'impression qu'elle avait affaire à une gardienne des lieux. Manifestement, la magicienne du Lys peinait à conserver son sang froid. Cramponnée à son bâton, elle balbutiait fréquemment et luttait du regard pour la conserver dans sa ligne de mire.
Ryanne en avait profité pour se redresser - pas trop vite, histoire d'éviter de lui infliger davantage de stress.

- Eh bien, enchantée, Mona ? Joli nom, au passage. Mignon comme tout !

Non, elle ne se moquait pas. Ce modeste prénom en quatre lettres et qui se terminait par un "a" avait ce petit quelque chose d'attrayant à l'oreille. Comme à son habitude, Ryanne souriait de bienveillance. Le genre d'expression qu'elle n'avait jamais besoin de mimer, qui lui venait tout naturellement, et qui s'accordait parfaitement avec la forme de son visage poupin.
Mona, donc, l'interrogea sur sa provenance. Sa provenance et aussi son moyen de transport insolite, qu'elle avait qualifié de "dangereux".

- Pardon ? Vous avez bien dit "dangereux" ?

Pas pour le décor, visiblement ; d'un rapide coup d'œil à la ronde, Ryanne ne constata aucun dégât apparent. En fait, la faille avait été plus "dangereuse" pour celle qui l'avait empruntée... et peut-être aussi pour Mona, étant donné que la bonne fée lui était littéralement tombée dessus, oui !
Ryanne fit la grimace.

- Je... je n'avais pas prévu de m'affaler sur vous. Encore navrée, Mona ! Je jure sur mon nom de ne plus me servir de vous comme d'une piste d'atterrissage.

Son renouvellement d'excuses ne répondait toutefois point à la première question de la nerveuse gardienne. La Xéno-faë en prit rapidement conscience. Et plus précisément avant que l'intéressée se remette à bafouiller.

- J'imagine que le nom de Faëlya ne vous évoque pas grand chose ? Dans la même dynamique, elle enchaîna : C'est tout à fait normal ! Cette dimension cosmique, qu'est avant toute chose mon foyer et celui de celle qui m'a envoyée, flotte dans le néant et n'a pas accueilli de visiteurs depuis des éons. Cette absence de tourisme, ou disons plutôt cette fermeture inconsidérée au reste de l'univers, l'a malheureusement fragilisée au point qu'elle soit aujourd'hui menacée d'extinction.

Le tableau étant suffisamment triste comme ça, Ryanne conserva pour elle le fait que ses sœurs avaient toutes disparu et qu'elle était donc la dernière Xéno-faë encore en état de servir.
Quelle pression, n'est-ce pas ?
Elle avait appris à faire avec ! Tout comme, en ce moment même, elle apprenait beaucoup de l'attitude défensive de son interlocutrice.
Mona avait eu recourt à un sort de protection, les isolant toutes les deux du reste du complexe au sein de cette pièce. La magicienne du Lys y était allée doucement, certes, mais la Xéno-faë au nez fin humait la magie - son parfum fût-il aussi délicat que possible.
Mieux vaut que je me taise vis-à-vis de cette courageuse initiative.
Loin d'elle l'envie de passer pour la méchante de cette histoire !
Se voulant tout de même réactive à défaut d'être trop brusque, Ryanne était disposée à fournir des réponses claires et honnêtes.

- Pour faire simple, ma supérieure souhaite que je me familiarise avec votre établissement~

Enoncé comme tel, cela pouvait paraître un tantinet suspect. L'envoyée de l'Evocatrice le comprit avec un léger temps de retard. Soit au moment où Mona reprit la parole pour lui annoncer que le Lys n'était pas un endroit pour les étrangères.
D'inconfort, la Mauve effleura son béret.

- Aïe ! Si ça continue, je vais terminer cette aventure en étant fichue à la porte...

Elle ne se découragea pas pour autant, rebondissant dans la seconde en joignant les mains devant son visage baissé :

- Pardonnez mon intrusion ! Je crains que la "normalité" ne figure pas dans le dictionnaire de ma créatrice qui, apparemment, n'a pas jugé plus sensé de me déposer face à votre réception.

Par pensée, Ryanne entendit l'Evocatrice grogner sa désapprobation. Cette piqûre mentale réanima son sourire d'hôtesse. Oui : l'humble "subordonnée" se plaisait parfois à contrarier le divin "patronnât".

- Je ne voudrais surtout pas abuser de vos services mais... pourriez-vous m'accorder une toute petite faveur ?

Elle accordait toujours autant d'importance à la diplomatie.
Ryanne avait relevé la tête pour capter son regard.

- Dans la mesure où je me retrouve coincée en votre - ma foi ! - très charmante compagnie, j'adorerais vous écouter m'en dire plus sur votre environnement de travail.

Comme pour prêter serment, elle posa une main solennelle au niveau de son cœur avant d'ajouter :

- Tout ce que vous me révélerez ne sera point répété ni déformé auprès des oreilles profanes, je vous en fais la promesse !

La Xéno-faë ne manquait pas d'énergie. Une énergie qu'elle n'était pas encline à gâcher pour mettre en défaut celle qui avait eu la chance de croiser sa route étoilée.

Mona sentit son cœur s’emballer encore davantage face à l’énergie débordante de Ryanne et à ses paroles pleines de bonne volonté. La Xéno-faë semblait sincère, et son sourire bienveillant, presque désarmant, contrastait avec la méfiance instinctive de la jeune mage. Pourtant, malgré les excuses et les explications de Ryanne, Mona restait sur ses gardes, son bâton scintillant doucement dans ses mains, les gemmes bleutées pulsant au rythme de son anxiété. Elle ajusta une fois de plus son chapeau de sorcière, un geste nerveux qui trahissait son malaise grandissant, tandis que ses joues pâles s’empourpraient davantage à chaque mot prononcé par la nouvelle venue.

Les mots de Ryanne résonnaient dans l’esprit analytique de Mona, mais elle avait du mal à se concentrer. La proximité de Ryanne, son parfum léger mais envoûtant, et l’incident de leur chute, où les mains de la Xéno-faë s’étaient malencontreusement refermées sur sa poitrine, rendaient Mona incapable de réfléchir clairement. Elle baissa les yeux, fixant le sol de marbre poli, ses doigts serrant son bâton comme une ancre dans la tempête de ses émotions.

« F-Faëlya… je… je ne connais p-pas… mais… c’est… euh… intéressant… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, chaque mot hésitant alors qu’elle tentait de répondre à Ryanne. « Et… euh… je… je ne pense pas que… que vous soyez… une menace… mais… le portail… il… il était instable… je… je l’ai senti… Mais… Ce n'est pas grave… »

Elle releva timidement les yeux, croisant brièvement le regard de Ryanne avant de détourner à nouveau la tête, ses joues brûlantes. La mention du Lys et de son "environnement de travail" par Ryanne fit naître une nouvelle vague de panique en elle. Le Lys, un endroit qu’elle-même peinait à comprendre malgré son rôle d’aventurière, était un lieu où sensualité et plaisir régnaient en maître, un refuge pour celles qui cherchaient à explorer leurs désirs les plus profonds. Comment expliquer cela à une étrangère sans rougir davantage ? Et pourquoi sa supérieure voulait-elle que Ryanne se familiarise avec un endroit aussi… pervers, comme Mona le percevait parfois à travers son regard innocent et timide ?

« Le… le Lys… c-c’est… euh… comme une maison close… un endroit où… où les Papillons… euh… des femmes… offrent… du plaisir… et… et des services… aux clientes…» expliqua-t-elle, sa voix tremblante, chaque mot haché par sa gêne. «M-Mais… je… je ne suis pas… une Papillon… je… je travaille ici… comme… comme aventurière… euh… je fais des missions… pour les femmes en contact avec le Lys… les clientes… comme les employées… je… je récupère des artefacts… ou… ou je règle des problèmes… magiques… c-c’est… mon rôle…»

Elle marqua une pause, ses joues s’enflammant davantage alors qu’elle ajoutait, presque dans un murmure : « C-C’est… un lieu… euh… luxueux… et… et très… sensuel… mais… je… je me demande… pourquoi… pourquoi votre supérieure… voudrait que… que vous vous familiarisiez… avec… un endroit aussi… p-pervers…»

Elle murmura ce dernier mot, presque inaudible, ses yeux fixant le sol, incapable de soutenir le regard de Ryanne. Mais avant qu’elle ne puisse continuer à s’interroger, une nouvelle perturbation magique fit trembler l’air autour d’elles.

Un éclat de lumière bleutée, émanant de la sacoche à sa ceinture où elle gardait ses artefacts, jaillit soudain dans un coin de la salle annexe, accompagné d’un souffle d’énergie chaude et… étrangement suggestive. Mona sursauta, son bâton scintillant plus intensément alors qu’elle murmurait une incantation défensive, mais elle réalisa avec horreur que l’énergie provenait de l’un des artefacts qu’elle avait ramassés lors de ses voyages – un orbe translucide qu’elle avait trouvé dans les ruines d’un temple oublié, il y a quelques mois, et qu’elle n’avait pas encore pleinement étudié. Elle avait senti une magie ancienne en lui, mais n’avait jamais imaginé qu’il puisse s’activer ainsi.

L’orbe, en s’illuminant, émit une onde magique qui enveloppa la pièce, et Mona sentit une chaleur inhabituelle envahir son corps. Ses yeux s’écarquillèrent de panique alors qu’elle comprenait, avec horreur, que l’artefact venait d’activer un sort de "révélation émotionnelle", une magie rare qu’elle avait déjà rencontrée dans ses lectures – un sort qui amplifiait les sentiments enfouis et les projetait sous forme d’illusions visibles. En l’occurrence, les émotions de Mona – un mélange de timidité, d’embarras et, à sa grande honte, une pointe d’attirance refoulée pour Ryanne après leur chute maladroite – se matérialisèrent sous la forme d’une illusion NSFW des plus gênantes.

Au-dessus d’elles, une image éthérée se forma, montrant une version idéalisée de Mona et Ryanne, leurs corps entrelacés dans une pose suggestive. L’illusion les représentait dans une étreinte sensuelle, leurs tenues magiques légèrement défaites, les mains de Ryanne effleurant délicatement la peau de Mona, tandis que cette dernière, les joues rougissantes, semblait murmurer des mots doux à l’oreille de la Xéno-faë. Les détails étaient troublants de réalisme – la cape de Mona glissait sur ses épaules, révélant son bustier à moitié délacé, et les broderies dorées de la robe de Ryanne scintillaient alors qu’elle se penchait pour effleurer le cou de Mona d’un baiser.

Mona poussa un cri étouffé, ses mains lâchant son bâton dans un geste de panique pure. « N-Non… non, non, non ! C-Ce… ce n’est pas… pas moi… je… je veux dire… c-c’est… un sort… un sort qui… qui…» bafouilla-t-elle, sa voix montant dans les aigus alors qu’elle agitait frénétiquement les mains, essayant désespérément de dissiper l’illusion. Mais sa magie, perturbée par son propre embarras, ne répondait pas correctement, et l’illusion persista, ajoutant même un léger gémissement illusoire de sa propre voix, ce qui ne fit qu’empirer la situation.

Elle se tourna vers Ryanne, ses yeux bleus écarquillés, brillants de larmes de honte. «J-Je suis désolée… je… je ne voulais pas… c-cet orbe… c’est… c’est un artefact que… que j’ai ramassé… dans un temple… il… il montre… euh… des choses… des émotions… que… que je ne… enfin… » Elle s’interrompit, incapable de continuer, et attrapa son chapeau pour le rabattre sur son visage, comme si cela pouvait la faire disparaître. Ses bas noirs ornés d’étoiles scintillaient faiblement sous l’effet de la magie ambiante, et sa cape rouge et violette glissa légèrement sur le sol alors qu’elle reculait, trébuchant presque dans sa hâte de s’éloigner de l’illusion.

« S-S’il vous plaît… ne… ne me jugez pas…» murmura-t-elle, sa voix à peine audible, tremblante d’émotion. «Je… je vais essayer de… de réparer ça… mais… euh… p-parlez-moi… de… de Faëlya… peut-être… pour… pour me distraire… s’il vous plaît…»

Mona se força à ramasser son bâton, ses mains tremblantes, et lança une nouvelle incantation pour tenter de dissiper l’illusion, mais celle-ci s’estompa lentement, laissant des bribes de l’image flotter dans l’air quelques secondes de plus. Elle releva à peine les yeux vers Ryanne, son visage toujours caché sous son chapeau, son cœur battant à tout rompre. Elle n’avait jamais été aussi humiliée de sa vie, et pourtant, une petite partie d’elle – qu’elle refusait d’admettre – se demandait ce que Ryanne pensait de tout cela. Malgré sa gêne, son sens du devoir envers le Lys et sa curiosité de mage la poussaient à rester, même si elle devait affronter cette situation embarrassante, tout en continuant de s’interroger sur les intentions de la supérieure de Ryanne dans un lieu comme le Lys.

Au yeux de la Xéno-faë, cette histoire de portail instable était à peu près normale. L'Evocatrice travaillait avec les moyens du bord, notamment en puisant dans la seule ressource d'énergie disponible à son activité d'opératrice : l'Arbre de Vie ! Celui-ci avait beau avoir gagné en taille depuis le début de leur collaboration, il n'en demeurait pas moins limité. Raison pour laquelle Ryanne économisait ses sorts, n'utilisant la magie qu'à des fins utiles... ou qu'elle jugeait utiles, à la rigueur.

- Vous avez tout à fait raison : ce n'est point grave dans la mesure où le portail, comme vous pouvez le voir, a déjà totalement disparu~

Mona lui parla alors de cet établissement appelé "le Lys". Un endroit visiblement lucratif, où de charmantes créatures vendaient leurs services à d'autres femmes. Ces professionnelles se faisaient appeler Papillons.
Tiens donc ! Quelle curieuse coïncidence~
L'insecte en question était ni plus ni moins le symbole des Xéno-faës ; pour cause : ils avaient les ailes en commun. Ryanne, pour des raisons pratiques, ne les exposait tout simplement pas au regard de tout le monde. Elles étaient belles, souples et légères. Mais quand même un chouïa encombrantes.
Les propos de la magicienne intéressaient de plus en plus l'exploratrice.

- Donc vous êtes une aventurière au service de cette maison close, comprit-elle. Plutôt sympathique, comme endroit ! On devine tout de suite que, dans ce milieu, vous n'êtes pas dépourvus de moyens. C'est chouette !

Reste que Mona lui apparaissait sacrément intimidée par sa présence. La pauvre, tendue comme un string, ne pouvait pas s'empêcher de bégayer. Ce dont Ryanne ne lui tenait pas rigueur. Une émissaire dynamique mais patiente ! Quand bien même cela la démangeait un peu d'économiser ses mouvements pour ne pas faire bêtement peur à son interlocutrice.
L'aventurière du Lys s'étonnait d'apprendre que l'Evocatrice avait choisi spécifiquement ce lieu pour y familiariser son envoyée.
Entre plaisirs et aventures, l'intéressée, elle, n'était pas spécialement surprise - ni dépaysée - par cette décision.

- Vous savez, je ne suis pas contre... Oh ?!

Et soudain la magie éclata dans un coin de la pièce ! Une bourrasque de vent magique fouetta le visage de l'Envoûteuse, qui dut s'en protéger avec un bras. Ce désagrément la fit fermer les yeux un instant. En les rouvrant, Ryanne découvrit que la pièce, toute éclaboussée de magie céruléenne, comptait une image grandeur nature d'un couple qui leur ressemblait beaucoup, à Mona et elle, en train de se... familiariser ?
Les prunelles mauves de la bonne fée observaient la scène éthérée avec une curiosité décuplée.

- C'est criant de réalisme, souffla-t-elle, sincèrement épatée.

Si ces images de Mona et elle en plein rapprochement la troublaient ?
Peut-être un peu, oui ! Mais cette gêne bénigne se limitait au doux coloris rosé de ses joues.
Rien à voir avec la réaction de la magicienne qui relevait carrément de l'embarras extrême.

- Effectivement, ces images érotiques sont le produit d'un sort généré par un esprit très fidèle à son environnement de travail ! Ha ha !

En s'agitant comme une folle, Mona ajouta malencontreusement le son à l'ouvrage. La Xéno-faë entendit sa compagne illusoire gémir au contact des caresses de son double.
Force est de reconnaître que cette voix a ce petit quelque chose d'émoustillant...
Réprimant un frisson, Ryanne fit l'effort de se concentrer sur la vraie Mona. Cette dernière était dans tous ses états, avec ses yeux larmoyants et ses mains tremblantes. Elle bafouilla des excuses tout en essayant de lui expliquer que cet incident était à l'origine d'un artefact sphérique qu'elle avait ramassé au cours d'une de ses précédentes aventures.

- Vous voulez dire qu'ils nous expose vos fantasmes ?

Mona ne savait plus où se mettre. Elle cachait son visage rouge pivoine sous son grand chapeau pointu mais pour ce qui était du reste de son corps... Un coup d'œil en hauteur éclaira d'ailleurs Ryanne sur la finesse de ses formes.
Il serait mal vu d'en profiter, songea-t-elle avec un léger train de retard. Mona est là, juste sous mes yeux, en train de fondre de honte. Elle a besoin que je lui change les idées !
Quittant le spectacle des yeux, elle toussota dans son poing et reprit doucement :

- Où en étions-nous ?

Elle fit mine de chercher un tout petit instant avant de brandir un index professoral à côté de son visage éclairé.

- Ah, oui ! Vous teniez à savoir pourquoi l'Evocatrice m'a envoyée dans votre maison close.

Elle opina de la tête. La réponse, Ryanne la supposait déjà.

- Deux options se présentent à moi, déclara-t-elle, son index toujours dressé. La première relève d'une potentielle collaboration avec vous. Après tout, nous sommes toutes les deux des magiciennes ! Rien ne nous empêche de bosser ensemble et de forger des liens par la même occasion. Sachant que c'est justement ça, qui permet à l'Arbre de Vie de Faëlya dont j'incarne le vecteur, de poursuivre sa croissance compliquée.

Et la deuxième possibilité ?
Tout d'abord, Ryanne déplia son majeur en une parodie de signe de la victoire... ou de paire d'oreilles de lapin, vu comment elle s'amusait à plier les doigts.

- Les liens les plus brûlants se façonnent aussi à travers les plaisir de la chair ! Il n'est donc pas à exclure que ma supérieure aie dans l'idée que j'entame une formation de Papillon au sein du Lys. (Elle baissa la main.) Je ne sais pas trop comment le prendre... Je veux dire : l'idée d'offrir mes services à vos clientes me laisse certes mitigée mais... comment l'expliquer de façon plus transparente ? Je ne trouve pas cette perspective abjecte dans la mesure où je suis persuadée que j'apprendrai beaucoup de choses en chemin. Hmm...

Peut-être que Mona pourrait lui conter son parcours ? Elle avait l'air d'un bon exemple ! Timide mais prude, cette magicienne. Curieuse et travailleuse, à n'en point douter. Les deux femmes avaient largement les moyens de s'entendre, et de s'entraider.

Mona sentit son cœur s’emballer encore plus sous le flot de paroles de Ryanne, chaque mot de la Xéno-faë ajoutant une couche supplémentaire à son embarras déjà écrasant. L’illusion éthérée, bien que commençant à s’estomper, laissait encore des bribes suggestives flotter dans l’air, et les derniers échos de son propre gémissement illusoire résonnaient dans ses oreilles comme une torture. Ses joues, déjà rouge pivoine, semblaient sur le point de s’enflammer davantage, et elle ajusta son chapeau de sorcière si bas sur son visage qu’il masquait presque ses yeux bleus, brillants de honte et de panique. Ses doigts tremblants serraient son bâton scintillant, les gemmes bleutées pulsant de manière erratique au rythme de son anxiété.

« J-Je… je ne… c-c’est pas… mes… mes fantasmes… enfin… p-pas vraiment… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante montant dans les aigus alors qu’elle tentait désespérément de se défendre face à la remarque de Ryanne. « C-Cet orbe… il… il amplifie… des émotions… et… et il… il les projette… mais… mais ce n’est pas… je… je ne voulais pas… »

Elle s’interrompit, incapable de continuer, et baissa encore plus la tête, ses longs cheveux noirs tombant en mèches désordonnées autour de son visage. Sa cape rouge et violette glissa légèrement sur ses épaules, révélant un instant son bustier moulant orné de motifs étoilés, avant qu’elle ne la remonte précipitamment d’un geste nerveux. Ses bas noirs constellés d’étoiles scintillaient faiblement sous la lumière tamisée, et les petites décorations en forme d’étoiles à sa ceinture et à son bras vibraient doucement, réagissant à la magie ambiante.

Les paroles de Ryanne sur une potentielle collaboration et son éventuelle formation de Papillon firent naître une nouvelle vague de confusion en Mona. Elle releva légèrement son chapeau, juste assez pour jeter un regard furtif à la Xéno-faë, ses yeux bleus écarquillés mêlant curiosité et appréhension. L’idée que Ryanne puisse travailler au Lys – et peut-être devenir une Papillon – était à la fois fascinante et terrifiante pour Mona, qui peinait déjà à s’adapter à l’atmosphère sensuelle de cet endroit. Mais l’idée d’une collaboration magique… cela, au moins, parlait à son instinct de mage. Elle se redressa légèrement, ses doigts relâchant un peu leur prise sur son bâton, et tenta de reprendre contenance.

« U-Une… collaboration… ? » murmura-t-elle, sa voix toujours hésitante mais teintée d’une pointe d’intérêt. « V-Vous… vous êtes aussi une magicienne… aussi… alors… euh… peut-être… peut-être qu’on pourrait… travailler ensemble… s-sur… sur une mission… ou… ou un sort… je… je suis… euh… assez douée… pour… pour analyser les artefacts… et… et les énergies magiques… et je suis une génie de la magie… »

Elle marqua une pause, ses joues s’empourprant à nouveau alors qu’elle abordait la seconde hypothèse de Ryanne. « M-Mais… euh… devenir une Papillon… c-c’est… je… je veux dire… c-c’est un travail… très… très particulier… ici… au Lys… il faut… euh… être… à l’aise… avec… avec le plaisir… et… et les clientes… et… et je… je ne pense pas… que… que ce soit… euh… pour tout le monde… »

Elle baissa à nouveau les yeux, triturant nerveusement une de ses mèches noires, ses doigts tremblants trahissant son malaise. Mais la curiosité de Ryanne à propos de son parcours et son attitude bienveillante, malgré la situation gênante, touchèrent une corde sensible chez Mona. Elle prit une profonde inspiration, essayant de rassembler ses pensées, et décida de partager un peu de son histoire, espérant détourner l’attention de l’illusion qui s’effaçait enfin complètement.

« J-Je… je suis arrivée au Lys… il y a… euh… quelques années… » commença-t-elle, sa voix tremblante mais un peu plus assurée à mesure qu’elle parlait. « J-J’étais… une mage accomplie… dans une grande guilde… j’ai… euh… j’ai découvert que… que j’avais un talent… pour… pour retrouver des artefacts… et… et résoudre des problèmes magiques… Le Lys… ils… ils m’ont recrutée… pour… pour aider les Papillons… et… et les clientes… avec… avec des missions… comme… comme trouver des objets magiques… ou… ou neutraliser des sorts dangereux… »

Elle releva timidement les yeux vers Ryanne, ses joues encore rouges mais son regard plus stable. « M-Mais… euh… je… je ne suis pas… très à l’aise… ici… l’ambiance… elle… elle est… t-très… sensuelle… et… et je… je suis… euh… assez timide… alors… je… je passe beaucoup de temps… à… à étudier… ou… ou à m’entraîner… dans… dans la bibliothèque magique… du Lys… »

Elle marqua une pause, puis, dans un élan de courage, ajouta : « V-Vous… vous voulez… euh… que je vous… vous montre… un peu… le Lys… ? Je… je peux… euh… vous emmener… à… à la bibliothèque… si… si vous voulez… il… il y a des grimoires… et… et des artefacts… qui… qui pourraient… euh… vous aider… à… à comprendre… votre mission… ici… »

Mona ajusta une dernière fois son chapeau, un geste machinal, et baissa à nouveau les yeux, attendant la réponse de Ryanne. Son cœur battait toujours à tout rompre, mais une petite partie d’elle – qu’elle refusait encore d’admettre – était intriguée par cette Xéno-faë et par la possibilité de travailler avec elle. Elle resserra sa prise sur son bâton, ses gemmes bleutées scintillant doucement, et murmura une incantation discrète pour dissiper complètement les dernières traces de magie de l’orbe, espérant ainsi clore cet incident humiliant et se concentrer sur sa proposition.

Cette consœur lui apparaissait aussi rigolote que mignonne ! Ryanne l'aimait bien, cette Mona. Elle ne manquait pas de courage, malgré son étouffante timidité qui l'empêchait de s'exprimer correctement. La pauvre parlait par saccades comme si elle souffrait d'un interminable hoquet.
Ne te moque pas Ryanne ! Cette jolie fille fait de son mieux pour te tenir tête. Elle est un rempart magique au sein de cet établissement. Tu ne dois pas non plus la prendre de haut. Dans le fond, qui sait de quoi elle est capable ?
La Xéno-faë envisageait donc de la ménager. Et cela tombait bien dans la mesure où elle avait accepté sa proposition... du moins en partie !

- Aucun problème, Mona ! Je prendrai ce que vous avez de meilleur à m'offrir. Ce serait un véritable honneur de faire de vous ma gentille petite étoile polaire au sein du Lys~

Le boulot de Papillon pouvait attendre ! Si Mona l'acceptait à ses côtés en tant que magicienne, Ryanne estimerait déjà avoir fait un sacré pas en avant.
Elle écouta donc sa future partenaire lui raconter son parcours. Ancienne mage accomplie au sein d'une grande guilde, Mona, spécialisée dans l'étude des artefacts et la résolution de soucis ésotériques, avait été recrutée par le Lys afin de soutenir les Papillons ainsi que leurs bien-aimées clientes.
Mais comme dans toute bonne histoire, il y a un hic !
Ryanne y était d'ailleurs confrontée. Il se traduisait par la timidité de Mona face à un environnement sensuel qui ne lui facilitait pas du tout la vie. Ce qui poussait souvent la magicienne à se terrer dans sa bibliothèque magique.
Un refuge qui, si j'en crois la timidité de Mona, n'est pas visité par grand monde au sein du Lys.
Cette invitation était touchante ! Mieux que ça encore : elle était carrément la bienvenue.
En retour de quoi le sourire de la Xéno-faë se fit pour le moins éclatant !

- Vous m'avez l'air d'être une chic fille, Mona. J'ai bien envie de vous accorder ma confiance !

C'était aussi un bon moyen que la magicienne et gardienne du Lys avait trouvé pour garder un œil sur l'intruse. Ryanne en avait conscience mais ne voyait absolument aucun intérêt à le lui faire remarquer ! En fait, elle espérait surtout nouer un lien solide avec la timide au bâton. Ainsi, si jamais le Lys finissait par la mettre à la porte pour une raison ou pour une autre, la Xéno-faë ne retournerait pas chez elle complètement bredouille.

- Par contre, ne serait-il pas plus prudent pour vous de me faire signer quelque chose avant de m'inviter à plonger le nez dans vos ouvrages ? Comme... je ne sais pas... une clause de confidentialité, peut-être ?

Elle ne s'interrompit que pour mieux s'expliquer :

- Comprenez par là que je ne tiens absolument pas à vous apporter des ennuis, Mona ! J'ai beau être habile de mes dix doigts, l'utilisation de la magie comporte toujours des risques. Votre orbe, en l'occurrence, représente l'exemple le plus frappant qui soit.

Il n'était peut-être pas bon de lui en rappeler les effets à sa mémoire ?
Bah ! En même temps, le souvenir était encore frais dans leurs esprits. Ryanne, dans sa candeur, ne voyait aucun mal à s'en servir pour les prévenir toutes les deux d'un éventuel et futur incident.
Son rictus s'affina.

- Ne m'en voulez pas si je me permets ce modeste compliment, chère consœur, mais je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que vous avez de belles formes - très élégantes ! M'est avis que, d'un point de vue purement physique, vous n'avez pas grand-chose à envier à vos collègues du Lys. C'est agréable de constater que, de nos jours, les magiciennes comme nous savent conserver la ligne~

Mona sentit son cœur s’accélérer sous l’effet des paroles de Ryanne, une rougeur intense envahissant son visage, si vive qu’elle crut un instant que sa peau allait s’embraser. Le compliment de la Xéno-faë sur ses "belles formes" et la comparaison avec les Papillons du Lys la laissa muette, ses lèvres s’entrouvrant sans qu’aucun son n’en sorte. Ses doigts se crispèrent sur son bâton scintillant, les gemmes bleutées pulsant erratiquement, reflétant le chaos de ses émotions. Nerveusement, elle rabattit son chapeau de sorcière sur ses yeux pour masquer sa gêne, tandis que sa cape rouge et violette glissait légèrement sur ses épaules. D’un geste précipité, elle la remonta, ses bas noirs ornés d’étoiles scintillant sous la lumière tamisée de la salle annexe.

« J-Je… euh… m-merci… ? » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, à peine audible, chaque mot hésitant comme si elle craignait de s’y perdre. « M-Mais… je… je ne suis pas… c-comme les Papillons… je… je ne fais pas… ce… ce genre de… choses… »

Elle déglutit avec peine, ses grands yeux bleus lançant un regard furtif vers Ryanne avant de se détourner vers le sol de marbre poli. La comparaison avec les Papillons – ces femmes élégantes qui maîtrisaient l’atmosphère sensuelle du Lys – la troublait profondément, bien qu’elle en soit flattée. Pour Mona, son bustier violet et bleu, ses bas étoilés et sa cape aux motifs géométriques n’étaient que des outils magiques, pas des atouts pour attirer l’attention.

La suggestion de Ryanne d’une clause de confidentialité ramena Mona à la réalité. Elle cligna des yeux, son esprit de mage reprenant le dessus malgré son embarras. Redressant légèrement son chapeau, elle révéla ses yeux bleus, brillants d’anxiété mais aussi d’une lueur de détermination. « U-Une… clause de confidentialité… ? » répéta-t-elle, sa voix plus stable, bien que teintée de timidité. « C-C’est… inclus dans… le contrat magique du Lys… pour… les clientes… ou les employées… Il… il y a des règles strictes… sur… les secrets et… les artefacts… alors… euh… oui… il faut signer… »

Prenant une profonde inspiration, Mona décida d’expliquer davantage. « S-Si… vous voulez… rester ici… ou… travailler au Lys… il… il faudrait parler à… Kongiku… la gérante des Papillons… pour devenir une Papillon… ou… Lilith… la gérante des employées… pour un autre rôle… comme serveuse… ou cuisinière… » Elle rougit, baissant les yeux. « M-Mais… pour visiter… ou être cliente… temporairement… il faut signer un contrat magique… avec… une clause de confidentialité… et d’autres règles… »

Timidement, Mona releva une partie de sa cape et de son bustier, exposant son pubis où brillait un tatouage d’employée – un symbole élégant aux teintes roses et violettes, orné d’un cœur stylisé, de volutes noires et d’un papillon au sommet, comme illustré précédemment. « C-C’est… mon tatouage… d’employée… » murmura-t-elle, sa voix tremblante. « I-Il est… au niveau de mon pubis… et… il brille… quand je l’active… Il… donne une interface… pour payer… réserver… ou voir la carte du Lys… Il… reste… tant que je suis liée au Lys… »

Avec un geste délicat de sa main libre, Mona murmura une incantation, et une douce lueur bleutée émana de son bâton. Devant elle, un parchemin lumineux se matérialisa dans l’air, flottant doucement avant de se stabiliser. « C-C’est… le contrat magique… pour… devenir cliente… » expliqua-t-elle, tendant le document luminescent à Ryanne. « I-Il faut le signer… Dès que vous signez… vous serez considérée… comme cliente… et… vous recevrez un tatouage… une fleur de lys… permanent… tant que vous êtes ici… Il… donne accès… à plein de fonctionnalités… comme… communiquer… ou suivre votre santé… »

Elle ajusta son chapeau, un tic nerveux, et avança d’un pas vers la sortie de la salle annexe. Son bâton scintillait doucement, et les rideaux de velours pourpre frémirent alors qu’elle relâchait la barrière magique, l’énergie se dissipant dans l’air musqué du Lys. « J-Je… je peux… vous emmener… à la bibliothèque… si… si vous voulez… » murmura-t-elle, sa voix tremblante mais courageuse. « I-Il y a… des grimoires… sur… les sorts de téléportation… et… les dimensions… peut-être… sur Faëlya… ou… votre portail… »

Elle lança un regard prudent à Ryanne, ses joues encore rouges mais son expression plus assurée. « D-Dès que vous signez… vous serez cliente… et … euh… on pourra y aller… » Elle hésita, puis ajouta dans un souffle : « E-Et… s’il vous plaît… ne parlez pas… de… l’orbe… ou… de l’illusion… je… je ne veux pas… que… quelqu'un… l’apprenne… »

« V-Venez… c-c’est par ici… » murmura-t-elle, sa voix douce mais déterminée, se dirigeant vers le couloir principal. Ses bottes claquaient légèrement sur le marbre, sa cape flottant derrière elle, les motifs étoilés de ses bas scintillant. Malgré sa timidité, une étincelle de curiosité et de devoir brillait en elle – l’envie de comprendre Ryanne, sa magie, et Faëlya, tout en protégeant les secrets du Lys. Elle espérait seulement éviter une nouvelle catastrophe ou humiliation.

En faisant l'impasse sur sa gêne, Mona lui expliqua tout ce qu'il y avait à savoir sur le Lys en tant que cliente mais aussi en tant que potentielle employée parmi les Papillons. La signature d'une clause de confidentialité n'était donc qu'une étape parmi tant d'autres. Ryanne en comprenait le principe. Toutes ces règles qu'elle ne chercherait pas à enfreindre, ne serait que par respect pour celle qui lui confiait tout cela.
La Xéno-faë hochait la tête. Plusieurs fois au fur et à mesure que sa consœur en magie s'exprimait, notamment en mentionnant quelques figures importantes du Lys. Comme Kongiku, la gérante des Papillons, ou même Lilith, celle qui s'occupait des employées dont les activités ne relevaient pas du domaine du plaisir charnel.
Ryanne se faisait fort de retenir ces quelques noms.

- Plus j'en apprends sur cet endroit, plus je me rends compte de sa complexité, commenta jovialement Ryanne. Filles de joie, serveuses, cuisinières, aventurières... dans quel milieu n'excellez vous pas, au juste ?

Mona, jusqu'alors très prude et réservée, lui exposa un tatouage imprimé sur sa région pubienne. Un motif élégant, preuve de son appartenance au Lys, ou plutôt de son lien avec ladite entreprise.
Un "lien"... un concept cher, attachant et surtout vital aux yeux de la Xéno-faë.
Tout s'explique !
C'était sans aucun doute la voie que l'Evocatrice avait imaginé pour elle.
Un parchemin magique apparut entre les locutrices. Un contrat pour se déclarer officiellement en tant que cliente du Lys. Celui-là même qui permet de recevoir le fameux tatouage. De débloquer ainsi l'accès à certaines fonctionnalités en rapport avec l'établissement, mais également en lien avec sa propre santé.

- Paaarfait~ s'exclama l'intéressée. Vous me facilitez grandement la tâche, Mona ! Je suis contente d'être tombée sur vous... Enfin, pas directement sur vous, hein ! Ça, c'était un tantinet embarrassant pour tout le monde... Enfin bref ! Vous m'avez comprise, n'est-ce pas ?
Maintenant, permettez que j'adhère.

Elle signa. Avec l'extrémité de son doigt imprégné d'Imagina, oui. Nul besoin de plume pour cela !
L'effet se fit tout de suite ressentir. Une chaleur mystique se canalisa dans son bas ventre, et plus précisément à hauteur de son pubis. Là où le tatouage en forme de fleur de lys s'était matérialisé.
Soucieuse d'avoir bien fait, Ryanne y jeta un coup d'œil discret tandis que Mona la dirigeait dans une pièce voisine. La barrière magique qui les avait isolées jusqu'à présent se volatilisa dans un froissement de tissu. Son guide l'invita à rejoindre la bibliothèque, lieu où les connaissances magiques du Lys étaient concentrées.

- Comptez sur moi pour vous suivre comme votre ombre fidèle ! pépia la magicienne.

Mona l'implora de garder le secret au sujet de ce qu'il s'était passé avec l'orbe et l'illusion de leurs deux corps entrelacés. En réponse de quoi la bonne fée jeta un regard au plafond et claqua des doigts.
Il ne se passa... rien ?

- Ne vous en faites pas pour ça : l'image volatile était flatteuse, mais c'est déjà tout oublié !

Elle allait se tenir tranquille, oui. Pour rattraper le coup, en premier lieu. Parce que son entrée en scène lui avait presque valu des ennuis. Heureusement que Mona était une aventurière compréhensive ! Elle lui avait laissé une chance de s'acclimater. Ryanne n'avait plus qu'à rester sage, en commençant par écouter attentivement son hôte aux vêtements étoilés et en répondant sincèrement à ses potentielles interrogations la concernant, elle et sa dimension féerique.

- N'hésitez pas à me poser toutes les questions qui vous passent par la tête, l'informa la Xéno-faë. Car plus vous en apprendrez sur mon monde en déclin, plus grands seront nos moyens de le reconstruire !

Par ailleurs, leur lien à elles n'en serait que plus souple et robuste.
C'était vraiment tout bénef' !

Le cœur de Mona battait à un rythme effréné, un tambourinement sourd qui pulsait dans ses tempes alors qu’elle s’éloignait de la salle annexe, ses bottes claquant avec une nervosité contenue sur le marbre poli du Lys. Sa cape rouge et violette, brodée de motifs géométriques, dansait derrière elle comme un voile délicat, tandis que son chapeau de sorcière, ajusté avec une frénésie nerveuse, masquait à peine ses yeux bleus pétillants de honte et d’une excitation secrète qu’elle s’efforçait de réprimer. Le bâton qu’elle serrait dans ses mains tremblantes émettait une lueur bleutée vacillante, les gemmes pulsant en écho à l’agitation intérieure qu’elle tentait de dissimuler. À ses côtés, Ryanne, semblait avancer avec une sérénité intrigante, son regard curieux pesant sur Mona comme une caresse insidieuse. Chaque pas la plongeait plus profondément dans l’atmosphère envoûtante du Lys, un mélange de gêne, de désir refoulé et d’une fascination qu’elle osait à peine admettre.

À peine entrée dans le couloir principal, l’ambiance sensuelle du Lys l’enveloppa avec une intensité enivrante. Les murs, drapés de soie pourpre et ornés de motifs dorés, semblaient vibrer d’une énergie érotique palpitante, leurs ombres dansant comme des invitations muettes. L’air, chargé d’un parfum sucré mêlé de sueur et de désir brut, caressait sa peau avec une chaleur troublante. Devant elle, une Papillon aux cheveux argentés, simplement vêtue d'un string pour couvrir son bas, sa peau sombre luisante d’huile sous la lumière tamisée, riait doucement, une cliente glissant une main possessive sur ses courbes exposées. Mona détourna les yeux, ses joues s’empourprant, mais une elfe aux cheveux verts, en nuisette transparente, surgit avec un sourire taquin. Ses doigts effleurèrent le bras de Mona, traçant une caresse audacieuse sur sa peau nue près du bustier, avant de lancer un regard intrigué vers Ryanne. « Une nouvelle, hein ? » murmura-t-elle, son souffle tiède frôlant l’oreille de Mona, envoyant un frisson délicieux dans son échine. Puis, avec un rire complice, elle s’évanouit dans l’ombre. Une autre Papillon, nue, possédant un sexe d'homme, bourses comprises, à la place de son intimité, aux cheveux roses, s’approcha de Ryanne, ses mains glissant avec une audace charmeuse sur sa taille. « Bienvenue, belle étrangère… » susurra-t-elle, ses doigts s’attardant avec une sensualité provocante avant de disparaître dans une alcôve où des gémissements s’élevaient. Mona serra son bâton, les gemmes bleutées scintillant d’une nervosité feinte. « I-Ils… euh… elles sont… comme ça… ici… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante masquant un plaisir secret, espérant que Ryanne ne perçoive pas son trouble.

Le couloir s’élargit, bordé de fontaines jaillissantes et de rideaux de velours qui frémissaient comme des murmures séducteurs, lorsque deux silhouettes familières émergèrent des ténèbres : Asuna et Akane, de l’unité d’élite Blue Archive v01. Asuna, à gauche, irradiait une énergie sauvage, sa chevelure blonde dansant autour d’un sourire espiègle, son costume de bunny girl bleu révélant des jambes interminables et une poitrine généreuse soulignée par un bustier audacieux, ses oreilles de lapin ajoutant une touche provocante. À droite, Akane, la Mommy Intellectuelle, avançait avec une autorité magnétique, ses lunettes captant la lumière comme des éclats de désir, ses cheveux bruns cascadant sur un décolleté plongeant de maid couvert d’une couverture brune, son bustier blanc contrastant avec ses formes opulentes.
« Mona ! » lança Asuna, sa voix vibrante d’une joie taquine, ses yeux scrutant Ryanne avec une curiosité joueuse. « On nous a signalé une distorsion, un portail, à ce qu’il paraît. Tout va bien ? » Elle s’approcha, son aura dominatrice enveloppant Mona comme une étreinte familière.

Akane ajusta ses lunettes, son regard perçant caressant Mona avec une tendresse perverse. « Une anomalie dans une salle annexe, n’est-ce pas ? » dit-elle, sa voix douce teintée d’une autorité séductrice. « Tu étais là-bas. Que s’est-il passé ? » Elles savaient que Mona était timide, une faiblesse qu’elles adoraient exploiter, et cette routine de taquineries sexuelles était devenue un jeu qu’elles savouraient, conscientes que Mona, malgré son embarras, y trouvait un plaisir qu’elle cachait avec soin. Pour elles, Mona était si parfaite à taquiner, une toile vierge sur laquelle elles peignaient leurs désirs.

Soudain, elles se collèrent à elle avec une audace implacable. La poitrine généreuse d’Asuna s’écrasa contre son dos, comprimant ses épaules dans une étreinte possessive, tandis que celle d’Akane, imposante contre sa poitrine, lui coupait presque le souffle, amplifiant la chaleur qui montait en elle. Dans un mouvement vif, Asuna baissa d’un coup le bustier de Mona vers le bas, dévoilant ses petits seins avec une précision taquine, exposant leur douceur vulnérable. Ses mains s’emparèrent d’eux, les malaxant avec une tendresse perverse. Puis, ses doigts s’emparèrent de ses tétons, les pinçant avec une fermeté joueuse avant de tirer légèrement dessus, arrachant un gémissement étouffé à Mona. « Oh, Mona, si parfaite à taquiner ! Toujours si délicate… » murmura-t-elle, son souffle chaud contre la nuque de la mage, envoyant des vagues de plaisir mêlé de gêne dans son corps, un frisson qu’elle réprimait avec peine.

Simultanément, Akane captura ses lèvres dans un baiser profond, sa langue explorant sa bouche avec une sensualité dominante, tandis que sa main glissait entre ses cuisses, caressant sa peau à travers les bas étoilés avec une expertise envoûtante. Mona gémit doucement, un son étouffé par le baiser, son corps s’abandonnant malgré elle à la sensation, son cœur battant d’une excitation qu’elle dissimulait sous des tremblements feints. « Ma petite Mona, si innocente… si irrésistible… » susurra Akane, sa voix enveloppante comme une promesse, refusant de relâcher son emprise, savourant chaque réaction.

Mona se tortilla légèrement, sa voix tremblante masquant un plaisir secret. « A-Akane… A-Asuna… s-s’il vous plaît… p-parlez… d’abord… » murmura-t-elle quand Akane brisa le baiser, mais elles restèrent collées à elle, leurs corps chauds et fermes contre le sien, amplifiant son trouble délicieux. Elle remonta son bustier avec des gestes hésitants, ses joues rougissantes, son regard fuyant vers Ryanne avec une lueur de complicité cachée. « C-C’est… euh… c’est elles… les… les protectrices du Lys… les gardes du corps… Il y en a d'autres aussi… » balbutia-t-elle, sa voix oscillant entre gêne et un plaisir qu’elle enfouissait profondément.

Akane croisa les bras sans bouger, son sourire devenant une caresse perverse, ses lunettes reflétant une lueur joueuse. « Alors, Mona, qui est cette nouvelle venue ? » demanda-t-elle, avant de se tourner vers Ryanne avec une curiosité audacieuse. « Dis-nous, étrangère, d’où viens-tu ? Et as-tu déjà exploré les plaisirs charnels de ton monde avec une partenaire… ou plusieurs ? » Sa voix glissa comme une invitation, ses doigts s’attardant sur la cuisse de Mona.

Asuna ricana, ses mains toujours sur les seins de Mona, son regard pétillant d’une malice perverse. « Elle est jolie, cette étrangère ! » lança-t-elle, lançant un clin d’œil à Ryanne. « Dis-moi, as-tu une amante audacieuse là d’où tu viens ? Ou préfères-tu les jeux plus… intenses ? » Elle pressa ses doigts avec une tendresse taquine, son rire résonnant comme une provocation, refusant de lâcher prise.

Mona déglutit, ses joues brûlantes, son cœur battant d’une excitation qu’elle masquait sous une timidité feinte. « E-Eh bien… c-c’est… Ryanne… elle… euh… elle vient d’un autre monde… Faëlya… et… euh… le portail… c’était… sa magie… mais… mais c’est fini… je… je l’emmène à la bibliothèque… pour… pour en savoir plus… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, ses yeux évitant ceux d’Akane et Asuna, savourant en secret leur attention.

Akane hocha la tête, son regard scrutant Ryanne avec une intensité séductrice. « Intéressant. Si c'est une cliente, tout est en ordre. Mais nous ne la quitterons pas des yeux… ni toi, Mona, notre jouet préféré. » Elle caressa la joue de Mona avec une tendresse dominatrice, ses doigts traçant des cercles brûlants. « Réponds, Ryanne. Quels sont tes désirs les plus osés ? Nous pourrions les exaucer ici même. »

Asuna gloussa, sa main s’attardant sur les fesses de Mona avec une tape possessive, faisant voleter sa cape comme une provocation envoûtante. « Oui, amuse-toi bien avec ta nouvelle amie… mais nous restons là pour te taquiner encore, » lança-t-elle, son rire résonnant comme une promesse de plaisir, leurs silhouettes provocantes dominant la scène, refusant de s’éloigner, prêtes à prolonger leur jeu.

Mona resta figée, le souffle court, son corps vibrant d’une tension délicieuse. Elle se tourna vers Ryanne, ses joues rougissantes, ses yeux brillants d’une excitation qu’elle cachait sous une façade timide. « I-Ils… euh… elles sont… comme ça… ici… » murmura-t-elle, ajustant son chapeau avec des gestes nerveux, savourant en secret leur emprise. « V-Venez… la bibliothèque… c-ce n'est plus… très loin… » Sa voix, un murmure tremblant chargé d’un plaisir refoulé, trancha l’air alors qu’elle tentait de reprendre sa marche, chaque pas un mélange de gêne et d’anticipation, consciente que l’attention d’Asuna et Akane ne ferait que s’intensifier. Les gemmes bleutées de son bâton scintillaient faiblement, et elle se délectait en silence de cette dynamique qu’elle aimait cacher.

"S'acclimater". Ce mot prenait tout son sens dans un établissement tel que le Lys ! Un endroit bien plus fréquenté que ne l'avait imaginé Ryanne. Elle nota le changement brusque entre la pièce attenante et ce grand couloir savamment décoré ! Que ce soient les odeurs, les sons ou les sensations... tout ce sur quoi la Xéno-faë posa son regard lui évoquait des choses aussi chaudes que coquines.
Elles croisèrent le chemin d'une professionnelle. Une Papillon aux cheveux argentés, très peu couverte et magnifiquement bien formée. Cette dernière était accompagnée d'une cliente tout aussi délicieuse que son étroite proximité mettait en joie.
J'ai le sentiment d'être passée à côté de quelque chose de vraiment intense !
Mona aussi. Cette fois-ci en la personne d'une elfe aux cheveux verts, qui portait sur elle une nuisette presque invisible tant elle était transparente. Beauté légère qui, après avoir effleuré la magicienne du Lys de ses doigts, couva Ryanne d'un regard équivoque.
Quelle puissante aura de séduction !
Malheureusement, la taquine disparut aussi vite qu'elle était apparue.
Presque aussitôt, une autre qui passait par là, en sens inverse, prit sa place.
Le regard de la bonne fée trouva... son service trois pièces. Un ensemble masculin monté sur un corps indéniablement féminin.
Exactement comme Samara, mais avec la pigmentation rouge en moins.
Non sans lui passer une main sur la taille, la futanari aux cheveux roses lui souffla suavement la bienvenue.

- Oh !... Merci à vous~

Cela l'avait un peu surprise. Juste un chouïa *kof kof*, oui !
Mona, de sa voix fluette et hésitante, lui confia la normalité de ces sensuelles apparitions.

- Vraiment ? En tout cas, elles m'ont toutes donné l'impression que j'étais un petit peu trop habillée pour ce type de promenade.

Ryanne n'était pas sourde : elle avait entendu ces gémissements suspects, dans le couloir, juste à côté. Là où des femmes se donnaient bien du plaisir !
Malheureusement, on ne peut pas s'arrêter en si bon chemin.
Alors elles continuèrent. Là où le couloir gagna en largeur, devenant presque une avenue au sein de laquelle fontaines et rideaux rivalisaient d'élégance. Là où deux femmes plantureuses, habillées en levrettes, se firent un malin plaisir de lutiner la pauvre Mona. Un spectacle qui transpirait l'habitude, qui avait presque l'air programmé et qui, au-delà de tout le reste, donna chaud à l'étrangère aux cheveux mauves.
Je rêve où bien l'une d'entre-elles est en train de peloter ma consœur tandis que l'autre...
L'embrassait ? Oui, oui ! Ryanne assistait bien à ce qui s'apparentait à un plan à trois entre filles. Une prise en sandwich agréablement bien dosée. La timide Mona, face à pareilles "adversaires", n'avait aucun moyen de résister. La Xéno-faë, de son côté, était tombée en arrêt sur cette image passionnée.
Ciel ! Akane et Asuka, c'est ça ? Ces deux courtisanes sont incroyables ! Un tandem d'une efficacité proprement redoutable !
Pour une fois, Ryanne n'osait pas y mettre son grain de sel. Elle voyait bien que Mona, entre leurs mains, n'était pas en danger. Que le plaisir, malgré ce qu'elle laissait entendre, la colonisait de la racine de ses cheveux jusqu'aux orteils.
J'ai fait vœu de ne pas la gêner plus que de raison.
Ici, la raison l'appelait à ne surtout pas intervenir.
Mona parvint - hélas ? - à remballer sa haute marchandise alors qu'elle lui expliquait le rôle de ses "tourmenteuses".

- Des gardes du corps ? Ha ha ! Oh, oui ! Ça, je veux bien le croire~

De son corps menu de magicienne, elles en avaient pris grand soin !
Akane, celle des deux qui portait des lunettes sur le nez, interrogea Mona sur l'identité de Ryanne avant d'adresser deux questions à cette dernière.
Sans l'ombre d'une hésitation, la Fée de l'Etranger leva un doigt au plafond et déclara :

- De tout là haut, par-delà l'espace et le temps !

Elle baissa la main, ses yeux brillants comme de l'améthyste suivant distraitement le chemin des cuisses de Mona que la main d'Akane soulignait, avant d'ajouter tout aussi gaiement :

- Avec plusieurs, en effet.

Asuka s'amusait toujours avec la poitrine de sa "prisonnière". Mona ne bougeait plus, ce qui permit à la femme au diadème garni d'oreilles de lapin de s'introduire vicieusement dans la conversation que sa presque jumelle avait initié avec l'Envoûteuse. Celle-ci fut modérément surprise d'entendre sa consœur du Lys, malgré sa position de faiblesse, répondre à plusieurs questions dont elle était pourtant le centre d'attention.
Ryanne ferma les yeux et sourit d'un air adorable !

- Mona a tout dit !

Puis elle ajouta à l'adresse d'Asuka, qui avait posé des questions particulièrement osées :

- Presque tout~

Il leur appartenait de découvrir le reste par elles-mêmes.
Akane n'avait pas du tout l'air découragée par cette perspective. Elle lui fit ce qui ressemblait fort à des avances. Non sans préciser que Mona était son jouet préféré.
Impressionnant ! Elles savent vraiment y faire avec elle.
Leur style était beaucoup plus rentre-dedans que le sien !
Deux redoutables dévergondées contre lesquelles Ryanne aurait sans doute du mal à résister.
L'intéressée secoua poliment la tête.

- Je ne peux pas vous les citer, feignit-elle de déplorer. Pas aussi rapidement. Alors que vous détenez ma nouvelle et courageuse amie en otage.

La fessée qu'Asuna administra à Mona retentit délicieusement auprès des oreilles de celle qui prétendait être son amie.
Ne vous en faites pas, Mona : je garderai ma langue sur le moindre de vos fantasmes !
L'affaire entre les trois femmes n'alla pas plus loin. Mona, le visage rougi par tant d'affection, répéta ce qu'elle lui avait dit plus tôt.

- J'aime assez votre conception de la "normalité", lui avoua la Xéno-faë. Ce standard facilite grandement le contact. Et ça, c'est vraiment le moins qu'on puisse dire !

Elles reprirent la marche, direction la bibliothèque magique. En chemin, Ryanne sentit le regard d'Asuna et Akane peser sur elles. Deux prédatrices qui attendaient le bon moment pour renouveler leur assaut conjugué !
Cette tension impactait la magicienne du Lys. La Xéno-faë n'était certes pas une empathe, mais elle percevait tout de même certaines choses...

- Vous n'avez pas cherché à les repousser, lui fit-elle doucement remarquer. A aucun moment. Pas l'ombre d'une fois !

Elle sourit. Presque innocemment. Parce que derrière ce rictus, il y avait la volonté de s'instruire. De comprendre ce que Mona cherchait à tout prix à lui cacher.

- Elles vous affectionnent tout particulièrement. Des filles remarquablement attachantes ! Je crois que je les aime bien, moi aussi... d'une certaine manière.

Qu'affichait-elle en cet instant, sinon un petit sourire sibyllin ?

- Vous vivez souvent ce genre d'expérience ?

Elle ajouta rapidement :

- Oh ! Pardonnez mon encombrante curiosité mais... c'est plus fort que moi : il faut que je sache comment s'en sort la détentrice du savoir magique du Lys ! Celle qui m'a trouvée la première, et qui a fait de moi une cliente officielle de son établissement de cœur~

Motivée par son argumentation, elle hocha plusieurs fois la tête avant de lever un index évocateur et de poser une main sur le coeur.

- Comme tout à l'heure, je promets de ne rien dire à personne ! Tout ce que vous me direz restera entre vous et moi. Aucune exception ne sera faite. C'est un serment que je suis prête à tenir jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Elle se voulait être une confidente Xéno-faëlique de confiance !

Mona ressentit un mélange de soulagement et de nervosité lorsque Asuna et Akane furent soudain appelées pour une mission à l’extérieur du Lys. Après un dernier regard taquin – accompagné d’une caresse furtive d’Asuna sur sa hanche et d’un sourire entendu d’Akane –, elles s’éloignèrent avec une grâce provocante, laissant Mona tremblante mais libérée de leur emprise envoûtante. « I-Il faut… euh… qu’on continue le chemin… » murmura-t-elle à Ryanne, ajustant son chapeau avec un geste nerveux, ses joues encore rouges tandis qu’elle reprenait la direction de la bibliothèque.

Elles traversèrent le couloir principal, l’atmosphère sensuelle du Lys s’estompant légèrement à mesure qu’elles s’approchaient de la zone réservée aux archives. Enfin, elles franchirent la lourde porte de bois ornée de runes luminescentes, et Mona poussa un soupir discret en pénétrant dans la bibliothèque magique. L’espace s’ouvrait comme un sanctuaire intemporel, ses étagères infinies s’élevant vers un plafond voûté perdu dans l’ombre, chargées de grimoires anciens aux reliures de cuir craquelé et d’artefacts scintillants nichés dans des alcôves de cristal. Une lumière douce émanait de sphères flottantes suspendues, projetant des reflets dansants sur les parois tapissées de motifs ésotériques. L’odeur du parchemin vieilli, mêlée à celle de l’encre enchantée et d’une légère fragrance d’herbes mystiques, emplissait l’air, apaisant un peu le cœur battant de Mona.
Mais avant qu’elle ne puisse guider Ryanne plus loin, une silhouette imposante émergea d’une alcôve obscure, drapée dans l’ombre des rayonnages. Lisa, l’archiviste-bibliothécaire, apparut avec son charme envoûtant, son chapeau de sorcière orné d’une rose mauve incliné avec élégance, ses boucles blondes cascadant sur ses épaules nues. Son corset violet moulant soulignait ses courbes généreuses, la pierre magique entre ses seins brillant d’une lueur électrisante. Sans un mot, elle s’avança vers elles, un sourire malicieux aux lèvres, et – dans un geste maladroit mais délibéré – enlaça Ryanne, pressant sa tête entre ses seins voluptueux avec une autorité nonchalante.
« Ara ara, mes chéries, que faites-vous ici sans prévenir votre grande sœur Lisa ? » ronronna-t-elle, sa voix suave teintée d’un sous-entendu suggestif, tandis qu’elle maintenait Ryanne contre elle, visiblement amusée par sa propre erreur. Elle tourna légèrement la tête vers Mona, son œil vert pétillant d’une lueur joueuse. « Oh, Mona, ce n’est pas toi que j’ai attrapée… mais cette nouvelle venue sent délicieusement l’étranger. Qu’est-ce qui vous amène dans ma bibliothèque, hmm ? »

Mona écarquilla les yeux, ses joues s’enflammant instantanément. « L-Lisa ! » bafouilla-t-elle, agitant les mains en un geste paniqué. « C-C’est… euh… Ryanne… elle… elle est une cliente… et… euh… on vient… pour… pour les grimoires… sur les portails… et… Faëlya… » Elle baissa les yeux, triturant nerveusement son bâton, les gemmes bleutées scintillant faiblement sous la lumière des sphères flottantes. « J-Je… je vais lui montrer… les archives… s’il te plaît… ne… ne la garde pas comme ça… »

Lisa éclata d’un rire doux, résonnant légèrement entre les étagères, et relâcha enfin Ryanne avec une grâce théâtrale, laissant ses doigts gantés effleurer son épaule. « Très bien, ma petite étoile, je te fais confiance, » dit-elle avec un clin d’œil complice à Mona, avant de se tourner vers Ryanne, son regard chargé d’une curiosité perverse. « Mais toi, Ryanne, fais attention… Mona est ma protégée, et je n’aime pas qu’on la trouble trop. Alors, dis-moi, qu’espères-tu trouver ici ? » Sa voix glissa comme une caresse, son pendentif électro brillant d’une lueur menaçante mais séduisante, tandis que les ombres des rayonnages semblaient danser autour d’elle.

Elles avaient poursuivi leur bout de chemin jusqu'aux portes de la bibliothèque. Mona les poussa, et ce que vit Ryanne, de l'autre côté, la fit siffler d'admiration !

- Ciel ! J'ai l'impression d'avoir posé le pied dans le Berceau de la magie...

Les étagères étaient immenses. Les grimoires, lourds et épais, les avaient colonisées au fil du temps. Des globes lumineux éclairaient les environs sans toutefois pouvoir éclabousser le plafond, lequel étant beaucoup trop haut. L'odeur ancienne qui émanait des vieux livres et du mobilier plongea la Xéno-faë dans une agréable petite bulle de bien-être.
C'était comme si elle avait trouvé un nid où s'installer pour les siècles à venir !
Il n'en fallait pas davantage pour lui faire baisser sa garde. En l'occurrence, Ryanne ne vit même pas arriver Lisa, l’archiviste-bibliothécaire du Lys en personne. La séduisante et plantureuse magicienne était apparue au dernier moment dans son champs de vision, qui fut aussitôt envahi par son décolleté mis à mal par la lourdeur de ses seins. Le visage de l'Envoûteuse les rencontra de très près, si bien que les odeurs de la bibliothèque furent très vite remplacées par celle d'une peau douce, rebondie et chaude.

- Hmpff-gnNnnfh ?!!

Traduction ? "Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce qu'il fait tout noir ?"
Quelque chose dans ce registre-là, oui !
La Xéno-faë en conçut évidemment de la gêne. Elle battit nerveusement des bras alors que ses oreilles, toujours libres et fonctionnelles, captaient l'échange chaleureux entre les deux magiciennes.
Je suis donc l'heureuse victime d'une moelleuse méprise ?
Elle avait évidemment fini par comprendre dans quoi son nez était plongé. Pareil confort ne pouvant pas mentir. Heureusement, la Fée de l'Etranger ne risquait pas d'étouffer. Elle se fabriquait inconsciemment son propre air. Elément qu'elle affectionnait tout particulièrement, au même titre que la foudre.
C'est qu'il fait chaud là-dedans, tout de même !
Le parfum de Lisa lui collait aux narines. Et il resta ancré dans ses sinus bien après qu'elle l'eut relâchée sous la demande timide de Mona.
Ryanne en était sortie le regard un peu flottant. Elle dut s'y reprendre à deux fois pour retrouver son équilibre, non sans secouer la tête dans l'espoir d'effacer son tournis.

- Mazette ! lâcha-t-elle. Pendant une seconde, j'ai bien cru que l'on m'avait jeté un sort d'aveuglement.

Elle tira sur son col... inexistant, puisqu'elle ne portait au cou qu'un petit collier de tissu entrecroisé entre ses clavicules. Le long de ses épaules nues, le contact traînant des doigts gantées de Lisa s'était comme installé. Pourtant, aucune magie n'avait été mise à l'œuvre. Cela, Ryanne le devait sans doute à l'aura de séduction de cette archiviste-bibliothécaire. Une femme pour le moins remarquable qui, malgré sa façon de se coller aux gens, était à prendre au sérieux...
Ryanne lut d'ailleurs une pointe de lubricité dans son regard émeraude.

- Je... ?

Que lui arrivait-il ? Elle n'avait pas pour habitude de perdre son aplomb aussi facilement !
La Xéno-Fae dut se reprendre en mains. En commençant par se claquer simultanément les deux joues avant de fixer ses prunelles d'améthyste au-dessus de cette... poitrine incroyable.

- Pfiouh ! Et ben dites donc ! J'en ai presque perdu toute ma concentration.

Elle soupira et toussa. Comme pour se décharger d'un poids invisible qui lui saturait les bronches.

- Aheum... alors, euuuh...

Le menton pincé entre les doigts de sa main droite, elle paraissait réfléchir intensément à cette question qu'on venait de lui poser. Ses neurones mettaient vraiment un temps fou à se remettre au boulot !

- Vous avez sûrement trouvé ça bête mais... je crois que je n'en sais trop rien !

Yeux fermés, elle avait souri tout en largeur. Un rictus niais et figé.
Ryanne se servit de sa main la plus haute pour se la passer dans les cheveux.

- En fait, j'ai surtout suivi Mona par simple curiosité, ah ha !

Elle tapota gentiment le dos de sa consœur.

- Comme je suis arrivée de façon quelque peu... inappropriée, on s'est dit qu'il y avait peut-être ici, au sein de cette grande et charmante bibliothèque, quelques grimoires traitant des portails et du monde dont je proviens ?

L'Envoûteuse n'était pas tellement pressée de retourner chez elle, mais bon ! Cela rassurait sûrement Mona de savoir qu'il existait un moyen de créer une passerelle magique entre le Lys et Faëlya...
Ryanne repartit d'emblée :

- Moi, ce qui me branche, c'est surtout de pouvoir explorer quelques pistes prometteuses en compagnie de votre petite étoile !

Ella adressa son plus beau sourire à la concernée.

- Mona est un peu timide, mais je la trouve de très bonne compagnie ! Alors vous pouvez compter sur moi pour qu'aucun mal ne lui soit fait.

Après avoir levé le poing en un geste qui se voulait aussi fort que rassurant, Ryanne joignit les mains devant son visage et s'inclina bien bas.

- Avec votre autorisation, nous aimerions donc profiter de vos locaux pour plonger le nez dans vos précieux ouvrages... s'il-vous-plaît ?

Papillonnant des yeux à l'attention de la grande archiviste, la Fée de l'Etranger espérait bien intégrer ses petits papiers. Ce lien-là pouvant s'avérer aussi utile que solide.

Le cœur de Mona battait à tout rompre, un mélange de soulagement et d’une tension persistante montant en elle alors que Lisa relâchait enfin Ryanne, ses doigts gantés traînant avec une lenteur suggestive sur ses épaules nues après un moment audacieux. L’archiviste-bibliothécaire se redressa avec un rire cristallin, ses boucles blondes cascadant sur son corset violet, la pierre magique entre ses seins projetant une lueur électrisante qui dansait doucement sur sa peau nue. Mona sentit une bouffée d’air frais envahir la bibliothèque lorsque Lisa tourna son regard vert pétillant de malice vers Ryanne, un sourire taquin jouant sur ses lèvres. « Oh, ma nouvelle petite étrangère, tu as l’air si délicate… je ne pouvais pas résister à un petit accueil, » susurra-t-elle, sa voix glissant comme une caresse sensuelle dans l’air chargé de magie.

Avant que Mona ne puisse intervenir, Lisa s’approcha de Ryanne avec une grâce féline, ses hanches ondulant légèrement sous son corset moulant. D’un geste audacieux mais mesuré, elle posa une main sur la taille de la robe pourpre, effleurant la courbe avec une douceur taquine. Puis, avec un sourire espiègle, elle glissa ses mains plus haut, les posant directement sur la poitrine de Ryanne à travers le tissu. Ses doigts gantés commencèrent à peloter doucement, malaxant les courbes avec une tendresse joueuse, ses pouces frôlant les contours sensibles. « Si douce… un vrai plaisir à découvrir, » murmura Lisa, sa voix basse et envoûtante, tandis qu’elle s’attardait un instant, ses mouvements délibérément provocants.

Mona sentit son propre cœur s’accélérer à la vue de la scène et Lisa, amusée, se pencha plus près, ses lèvres effleurant l’oreille de Ryanne avec un souffle chaud avant de se redresser avec un rire doux. Mona écarquilla les yeux, ses joues s’enflammant instantanément. « L-Lisa ! » bafouilla-t-elle, agitant les mains en un geste paniqué, son bâton scintillant faiblement dans sa main crispée. « L-Lâche-la… s’il te plaît… » murmura-t-elle, sa voix tremblante, mais son regard restait rivé sur la scène, incapable de détourner les yeux.

Lisa rit doucement, retirant enfin ses mains avec une lenteur délibérée, laissant une trace de son toucher sur la robe froissée. « D’accord, d’accord, je vous laisse tranquilles, mes chéries, » annonça-t-elle avec un clin d’œil complice, ajustant son chapeau orné de la rose mauve avant de se détourner. « Amusez-vous bien avec vos grimoires… et peut-être autre chose, » ajouta-t-elle avec un sourire suggestif, disparaissant dans l’ombre des rayonnages avec une démarche chaloupée, laissant derrière elle une traînée de parfum envoûtant et une tension érotique subtile.

Mona resta figée un instant, son souffle irrégulier, ses doigts tremblants serrant son bâton scintillant. Elle lança un regard furtif vers Ryanne, notant la respiration rapide et la rougeur sur les joues, et détourna rapidement les yeux, son propre cœur battant à tout rompre. « J-Je… euh… je suis… désolée… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante, ses yeux bleus brillants de gêne et d’une pointe d’excitation qu’elle tentait de masquer. Elle ajusta nerveusement sa cape rouge et violette, ses bas étoilés scintillant sous la lumière tamisée, et se tourna vers les étagères, cherchant à reprendre contenance. « L-La… la bibliothèque… euh… par ici… » murmura-t-elle, avançant d’un pas mal assuré vers une section dédiée aux portails dimensionnels.

Ses jambes tremblaient légèrement sous l’effet de la tension ambiante, et une chaleur insidieuse pulsait dans son corps, amplifiée par la scène dont elle venait d’être témoin. Elle s’arrêta devant une étagère, ses doigts effleurant les reliures de cuir craquelé, et sortit un grimoire ancien, ses pages jaunies dégageant une odeur mystique. « C-Celui-ci… parle… des portails… et… euh… des dimensions… » expliqua-t-elle, sa voix hésitante, jetant un regard timide vers l’espace où Ryanne se tenait. L’idée de rester seule dans cet espace intime, après l’approche sensuelle de Lisa, faisait naître en elle des pensées troublantes qu’elle luttait pour réprimer.

Elle ouvrit le grimoire, ses mains tremblantes révélant des runes complexes et des schémas de portails, mais son esprit était ailleurs. La vision des mains de Lisa sur Ryanne, le frôlement de leurs corps, faisaient bouillonner des désirs interdits dans son esprit. Elle sentit une goutte de sueur perler sur sa nuque, glissant lentement entre ses seins, et ajusta nerveusement son chapeau pour cacher son trouble. « I-Il faut… euh… chercher… des informations… sur Faëlya… » murmura-t-elle, sa voix tremblante, ses yeux croisant brièvement l’espace occupé par Ryanne avant de se détourner, son corps vibrant d’une anticipation secrète qu’elle osait à peine reconnaître.

La Xéno-faë se rendit compte que l'archiviste du Lys était au moins aussi tactile avec elle que l'étaient les deux amies de Mona, qu'elles avaient croisées tout à l'heure, dans le couloir. Lisa tâtait la marchandise. D'abord en effleurant ses courbes, puis en malaxant plus assurément à des endroits naturellement sensibles.

- Vous me donnez très chaud, Lisa, souffla l'Envoûteuse qui se laissait faire. Et je ne pense pas trop m'avancer en suspectant que, de cela, vous avez parfaitement conscience.

Son adorable sourire masquait sa gêne autant que son excitation. Car oui : le tissu qui contenait sa modeste poitrine n'était pas bien épais. Ryanne sentait très bien les doigts baladeurs de l'archiviste. Presque autant que si elle avait été nue en cet instant de chaude proximité. La magicienne perçut, tout contre son oreille, le souffle de la bibliothécaire. Une caresse aérienne qui lui avait arraché un frisson.
Bigre ! Quelle ambiance. Comment ne pas céder à cet appel de la chair ?
La Fée de l'Etranger s'efforçait déjà de ne pas bouger. Comme si elle était en train de subir une fouille un petit peu osée, et que Lisa n'avait pas du tout dépassé les bornes en la faisant durer plus longtemps que l'exigeait le protocole.
Si moi j'ai chaud, Mona doit être au moins en train de fondre de gêne !
La concernée avait ses grands yeux de rivés sur la scène. Elle supplia Lisa d'abandonner son exploration. Demande à laquelle l'archiviste se plia en traînant volontiers des doigts, avant de se retirer sur un commentaire à la fois encourageant et légèrement tendancieux.

- Autre chose ? fit mine de s'enquérir l'Envoûteuse. Je me demande bien à quoi elle faisait révérence.

Elle se garda d'interroger Mona là-dessus. Des deux, la pauvre semblait être celle qui avait goûté à ces caresses. Même si, d'une certaine façon, les joues de Ryanne ne demeuraient pas moins rouges que les siennes.
La magicienne du Lys lui présenta de maladroites excuses.

- Ce n'est pas grave. Vous n'y êtes pour rien, répondit-elle en se contentant de jeter un regard transparent aux rayonnages.

La bibliothèque, donc !
Mona s'efforça de se diriger vers leur objectif mais Ryanne sentait bien, autant à travers sa démarche et son aura, qu'elle était préoccupée par ce qu'il venait de se passer avec Lisa. Cela n'empêcha pas la timide magicienne de récupérer un ouvrage et de le consulter sous le regard analytique de sa consœur.
Bizarrement, j'ai toujours aussi chaud...
Les doigts de l'archiviste avait laissé une trace sur ses vêtements. La Xéno-faë les sentait toujours y courir, comme si Lisa avait "oublié" ses doigts avant de prendre congé. Ryanne porta discrètement la main à sa poitrine. Derrière la faible masse graisseuse de son sein, son cœur jouait du tambour.
J'ai presque l'impression que l'on m'a jeté un sort.
Et Mona qui s'évertuait à trouver une piste sur Faëlya...
La Xéno-faë déglutit doucement.
Pourquoi diable l'atmosphère était-elle devenue aussi chaude entre elles ?
Ses pensée vagabondèrent alors du côté de ses souvenirs les plus frais. Ce regard que leur avait lancé Mona lors des attouchements. Le même qu'elle avait eu, tout à l'heure, face à cet hologramme obscène. Une scène coquine dans laquelle les deux magiciennes, prêtes à se défeuiller mutuellement, se frottaient l'une contre l'autre...
Ryanne en conçut presque un tournis !

- A-attends !

Consciente de ce tutoiement soudain, elle dut se reprendre :

- Je veux dire... attendez, Mona...

Ça y est : elle était perturbée.
Ryanne se mordilla la lèvre inférieure avant de se rendre compte qu'elle avait, inconsciemment, fait plus que tutoyer la magicienne du Lys. Sans trop savoir comment elle en était arrivée là, la Xéno-faë se découvrit très proche de Mona. Presque collée à elle, placée légèrement sur le côté pour que le livre ne lui fasse pas barrage, avec un bras appuyé contre le grand mobilier. Oui : l'Envoûteuse s'était comme qui dirait glissée dans la peau d'une allumeuse.

- Dans l'état où je me trouve, je n'arriverai à rien, lui affirma-t-elle.

Elle leva sa main libre pour lui prendre le menton entre les doigts, l'invitant de ce fait à croiser son regard d'améthyste.

- Et toi non plus, Mona.

Elle avait récidivé. Et une distance de plus de brisée entre elles - une !
Toujours avec ce rose aux joues, Ryanne soutenait son regard tremblant.

- Je discerne le chemin emprunté par tes pensées, lui avoua-t-elle, presque trop sensuellement à son goût. Je ne peux pas clairement lire dedans, mais je crois savoir de quoi il en retourne.

Elle lui sourit. Tendrement. En baissant momentanément les yeux sur cette poitrine couverte d'un tissu bleu qui lui allait à ravir. Elle approcha un peu plus son visage du sien, la forçant à se coller dos aux étagères saturées de grimoires.

- Cet "autre chose" dont a parlé Lisa avant de nous abandonner, reprit-elle avec un soupçon d'hésitation. J'ai le sentiment que nous avons toutes les deux besoin d'en goûter un échantillon.

N'en supportant plus davantage, la Xéno-faë écarta le livre que Mona tenait pour venir l'embrasser dans le cou. Elle y laissa ensuite traîner ses lèvres, remontant jusqu'à son oreille dont elle caressa le lobe d'une léchouille.

- Les livres ne sont pas les seuls à nous enseigner des choses, Mona, lui susurra-t-elle. Ils ne sont qu'un socle d'apprentissage. Un relais pour le savoir et le partage des connaissances. Ils ne remplaceront jamais vraiment ceux qui les explorent. Ceux qui vivent et s'efforcent de les préserver.

Elle se pressa un peu plus contre la magicienne. Leur poitrine se déformant délicieusement au contact de l'autre.

- Faëlya ne possède plus que deux résidentes, reprit-elle. Ma créatrice et moi-même. Elle est devenue une dimension morne, placée sur le déclin. (Elle eut un petit sourire triste, voire nostalgique.) Si des personnalité comme toi n'existaient pas, il serait tout simplement impossible pour une fée comme moi de lui redonner son lustre d'antan. (Son sourire se fit plus assuré, plus positif.) Il existe un moyen très simple de te mettre à contribution et, par la même, de te remercier.

Un moyen que le Lys affectionnait tout particulièrement !
Avec ce baiser là, Ryanne se fit fort d'illustrer sa courageuse pensée.

Mona sentit son cœur s’emballer, un tumulte de chaleur et de panique la submergeant alors que Ryanne se pressait contre elle, leurs poitrines se frôlant dans une étreinte intime qui envoyait des frissons brûlants à travers son corps. Le souffle de la Xéno-faë, tiède et audacieux contre son cou, suivi de la caresse audacieuse de sa langue sur son lobe d’oreille, fit vaciller sa raison. Ses doigts crispés sur le grimoire se relâchèrent, le livre glissant sur l’étagère avec un bruit sourd, tandis que ses gemmes bleutées scintillaient frénétiquement sur son bâton, reflétant l’agitation de son esprit. Ses joues, déjà rouges, s’embrasèrent davantage, et une goutte de sueur perla sur sa nuque, glissant lentement entre ses seins, accentuant la tension délicieusement insoutenable.

« R-Ryanne… » balbutia-t-elle, sa voix tremblante oscillant entre un murmure de protestation et un soupir chargé de désir. Ses yeux bleus, grands et expressifs, croisèrent brièvement le regard d’améthyste de Ryanne, mais elle détourna la tête, incapable de soutenir cette intensité. Le contact de leurs corps, la pression douce mais ferme de Ryanne contre elle, faisait naître des pensées interdites, amplifiées par les souvenirs des attouchements d’Asuna, d’Akane, et maintenant de Lisa. Le Lys, avec son atmosphère saturée de sensualité, semblait conspirer pour briser ses défenses, et Mona, malgré son envie de résister, sentait son corps trahir son esprit, une chaleur traîtresse pulsant entre ses cuisses.

« N-Non… euh… je… je veux dire… » murmura-t-elle, ses mots hachés par sa gêne, ses mains cherchant instinctivement son bâton pour se raccrocher à quelque chose de tangible. « On… on devrait… chercher… dans les grimoires… pour… pour Faëlya… et… et les portails… » Sa voix manquait de conviction, tremblante d’une excitation qu’elle tentait désespérément de réprimer. Elle ajusta nerveusement son chapeau de sorcière, un tic qui trahissait son malaise, tandis que sa cape rouge et violette glissait légèrement, révélant la courbe délicate de son bustier étoilé.

Pourtant, une partie d’elle – celle qu’elle enfouissait sous des couches de timidité – brûlait de céder. Les caresses d’Asuna, le baiser dominateur d’Akane, l’étreinte audacieuse de Lisa, et maintenant les lèvres de Ryanne sur son cou, faisaient bouillonner un désir qu’elle évitait depuis son arrivée au Lys. Elle fuyait, des fois, ces contacts, se réfugiant dans la bibliothèque ou dans ses missions pour échapper à l’ambiance érotique qui imprégnait chaque recoin de la maison close. Mais ici, dos contre les étagères, avec Ryanne si proche, elle sentait son contrôle s’effriter, son corps vibrant d’une anticipation qu’elle osait à peine reconnaître.

« J-Je… je ne… je ne fais pas… toujours ça… normalement… » murmura-t-elle, sa voix tremblante, un mélange de honte et de désir perçant dans ses mots. Elle tenta de se redresser, ses bas noirs ornés d’étoiles scintillant sous la lumière tamisée, mais le mouvement ne fit que presser leurs corps plus étroitement, amplifiant la chaleur qui montait en elle. « Le… le Lys… c’est… toujours comme ça… tout… tout part en… en sexe… et… et je… j’essaie d’éviter… mais… » Elle s’interrompit, ses yeux bleus lançant un regard implorant vers Ryanne, comme si elle cherchait à la fois à être raisonnée et à être emportée.

Le souvenir de l’illusion de l’orbe, montrant leurs corps entrelacés dans une étreinte sensuelle, resurgit dans son esprit, intensifiant son trouble. Était-ce vraiment ce qu’elle voulait, au fond ? Son cœur battait à tout rompre, et une humidité traîtresse s’éveillait en elle, son corps répondant malgré elle à la proximité de Ryanne. Elle tenta une dernière fois de ramener la conversation vers la raison. « L-Les grimoires… ils… ils pourraient nous aider… à… à comprendre… ton monde… et… et ta mission… » murmura-t-elle, sa voix presque inaudible, ses doigts effleurant nerveusement les reliures de cuir à côté d’elle.

Mais alors que Ryanne se rapprochait encore, son souffle chaud frôlant sa peau, Mona sentit ses dernières défenses vaciller. Elle ferma les yeux un instant, son corps frémissant sous l’effet d’un désir qu’elle ne pouvait plus ignorer. « R-Ryanne… je… je ne sais pas… si… si je peux… » murmura-t-elle, sa voix tremblante, ses lèvres entrouvertes laissant échapper un soupir involontaire. Elle rouvrit les yeux, croisant à nouveau le regard de la Xéno-faë, et une lueur d’abandon passa dans ses prunelles, mêlée d’une gêne persistante. « S-Si… si on… cède… ici… le Lys… il… il nous entraîne… toujours plus loin… » murmura-t-elle, sa voix un souffle chargé d’excitation et de peur, comme si elle implorait Ryanne de décider pour elles deux.

Mona se tenait là, dos aux étagères, son bâton scintillant faiblement dans sa main, ses joues brûlantes et son corps vibrant d’une tension délicieuse. Elle voulait résister, se plonger dans les grimoires, rester fidèle à son rôle de mage. Mais le Lys, avec ses tentations incessantes et la présence envoûtante de Ryanne, semblait conspirer pour la faire basculer, et elle oscillait sur le fil d’un désir qu’elle avait toujours fui, partagée entre la raison et une envie charnelle qu’elle n’osait pleinement embrasser.