La nuit avait étendu son manteau étoilé, une nuit très claire, sans nuage. Le bruit des sabots et des roues de la calèche venant à perturber le calme de mort qui entourait la crypte. Le véhicule se mit à réduire son allure, stoppant au chemin qui menait au sanctuaire où reposait la créature.
Une femme se mit à sortir de la calèche, portant une tenue qui aurait offusqué plus d’une noble, mais la demoiselle ne semblait pas se soucier d’avoir une robe ouvrant sur ses cuisses et ne cachant aucun secret vis-à-vis de ses hanches, elle était pleinement confiante que cet endroit ne se prêterait pas à des combats de haut niveau. Une capuche, munie d’une petite cape, cachait partiellement son sublime minois, ainsi que ses yeux vert pomme. On pouvait tout de même constater la longueur de sa chevelure blonde, glissant sur une poitrine forte agréable du regard.
Elle se tourne doucement vers le cocher. Insidieusement, elle usa de sa magie.
- Reviens au lever … du jour. Tu ne te souviendras pas… où… tu m’as laissé.
Le corps du cocher semblait se détendre, comme étant dans un état de transe.
- Oui madame.
La calèche se mit à partir doucement et s’éloigner loin du champ de vision de cette femme.
Elle se nommait Béa, seconde fille de la famille Waver, ses parents peinaient à trouver un bon parti pour un mariage avantageux, Le problème était son élocution, ne pouvant faire une phrase sans devoir faire une ou plusieurs pauses. Bien évidement, elle fut emmenée dans un temple pour se faire retirer un possible maléfice, mais il n’en était rien. Béa avait toujours eu ce souci et avait rapidement limité ses prises de paroles dans les soirées mondaines, supportant les rumeurs d’une beauté froide, d’une fille déficiente.
Sa magie était atypique. Puissante, mais ne pouvant être domptée que par les mots, usant volontairement du côté sauvage de sa magie pour rendre justice elle-même. Si bien qu’elle eut la réputation d’être une sorcière fourbe dont il ne faut pas s’attirer la colère.
Mais que faisait cette noble dans un coin aussi lugubre et reculé ? Elle suivait une piste qu’une voyante avait énoncée quand elle se baladait dans la ville. Une piste qui pouvait la mener vers l’immortalité.
Ho, elle n’avait aucune idée de dominer le monde ou encore d’assouvir un quelconque savoir insatiable, non, rien d’aussi grandiose, elle souhaitait rester jeune éternellement pour admirer sa famille sombrer, en guise de châtiment pour l’avoir traité différemment de sa grande sœur et de ses frères.
S’approchant de l’entrée de la crypte, elle vue la pierre qui scellait l’entrée, la paume de sa main se levait en direction de cet obstacle.
- Porte … ouvre-toi.
La pierre se mit à gigoter mais ne bougea pas.
- Tourne pour me laisser … passer.
Le résultat fut le même. Béa soupira et fixant la pierre, cette dernière se fractura en débris qui roula au sol. La noble n’était pas d’humeur à passer plus de cinq minutes pour trouver le bon sort, ayant choisi de laisser la force magique brute détruire l’obstacle.
- Débris … poussez-vous de mon … chemin.
Les morceaux de pierres se mirent en rangée, laissant la noble avoir enfin pleinement accès à la crypte.
- Luciole… suis-moi.
Une toute petite boule de lumière jaillit, virevoltant tel un insecte autour de Béa, permettant à cette dernière s’engouffrer dans cet endroit bien sombre, le bruit de ses talons claquant et se répercutant dans un écho lointain.
- Alucard
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- Demande de RP
La forêt qui menait à cette abomination s'étendait comme une cicatrice purulente sur la face de la terre. Les arbres, tordus par une souffrance millénaire, dressaient leurs branches squelettiques vers un ciel qui semblait fuir leur contact. Leurs troncs noirs suintaient une sève poisseuse qui empestait la putréfaction et l'ancien, tandis que leurs racines noueuses émergeaient du sol tel des serpents pétrifiés. Nulle feuille ne bruissait plus dans cette désolation. Nul oiseau n'osait troubler ce silence de mort de son chant. Même les insectes, créatures pourtant habituées aux recoins les plus sombres, avaient déserté ces terres maudites.
Seule une brise fantomatique, froide comme l'haleine d'un cadavre, effleurait parfois les cimes décharnées. Elle portait avec elle des murmures incompréhensibles, des lambeaux de voix d'époques révolues qui semblaient supplier qu'on les laisse reposer en paix. La nature entière paraissait retenir son souffle, comme si elle pressentait l'imminence d'un réveil qui bouleverserait l'ordre du monde.
C'est dans cette désolation que Béa s'aventurait, guidée par une obsession qui dévorait son âme.
Ses pas résonnaient maintenant sur la pierre humide du corridor souterrain, chaque écho se perdant dans un abîme d'éternité qui semblait n'avoir ni commencement ni fin. L'air était épais, chargé d'effluves de moisi et de quelque chose de plus insidieux : une odeur métallique, comme du cuivre oxydé, mêlée à des fragrances d'encens ancien et de chair en décomposition. Ses doigts tremblants, rendus arthritiques par l'âge et l'usage excessif de la magie, caressaient les parois tapissées de lichen phosphorescent et d'inscriptions millénaires.
Ces hiéroglyphes oubliés, gravés comme des soupirs de douleur dans la roche vivante, semblaient raconter une histoire de sacrifice et de rédemption. Certains étaient des prières en langues mortes, suppliques désespérées adressées à des dieux dont les noms avaient été effacés de la mémoire du monde. D'autres ressemblaient davantage à des malédictions, des avertissements lancés par ceux qui avaient osé profaner ce lieu sacré.
Plus elle progressait dans les entrailles de ténèbres, plus l'atmosphère se chargeait d'une énergie presque palpable. L'air lui-même semblait vivant, pulsant au rythme d'un cœur gigantesque et invisible. Ses sortilèges de détection magique s'affolaient, incapables de quantifier la puissance qui émanait des profondeurs. C'était comme se tenir au bord d'un océan de force pure, sentir ses vagues lécher ses pieds nus et savoir qu'un pas de plus pourrait l'emporter à jamais.
Un rêve l'avait menée ici. Ou peut-être une voix. Ou les deux à la fois, entremêlés dans sa quête désespérée d'immortalité.
Au terme de sa descente dans les entrailles de ténèbres, elle le découvrit enfin.
Le sanctuaire n'avait rien de grandiose ni d'orné, et c'était précisément cette simplicité qui le rendait si terrifiant. Contrairement aux tombes des pharaons ou aux mausolées des rois, ce lieu n'affichait aucune prétention à la grandeur. Il était fonctionnel, pratique, conçu non pour impressionner mais pour contenir. Les murs de pierre brute, polis par le temps jusqu'à devenir lisses comme du verre, reflétaient une lumière qui ne semblait provenir d'aucune source identifiable.
Au centre de cette chambre circulaire, un autel d'obsidienne se dressait dans l'obscurité absolue. La pierre volcanique, d'un noir si profond qu'elle semblait absorber la lumière plutôt que la réfléchir, avait été taillée avec une précision qui défiant l'entendement. Chaque arête était parfaite, chaque angle calculé au degré près. La surface de l'autel était recouverte de veines argentées qui pulsaient faiblement, comme si du sang métallique coulait dans ses artères de pierre.
Et reposant dessus, tel un joyau sombre enchâssé dans son écrin de ténèbres...
Un cercueil.
Mais pas n'importe lequel. Jamais Béa n'avait contemplé un ouvrage d'une telle beauté morbide. La pierre noire dont il était façonné ne ressemblait à aucun matériau terrestre. Elle semblait respirer d'une vie propre, se gonflant et se contractant selon un rythme hypnotique qui rappelait celui d'un sommeil profond. Sa surface, sombre comme le néant primordial, luisait d'un éclat glacial et douloureux à regarder, comme si elle captait et concentrait toute la souffrance du monde.
Chaque gravure qui ornait le sarcophage pulsait d'un murmure ancestral, visible à l'œil nu sous forme de vaguelettes de lumière dorée qui parcouraient les reliefs sculptés. Ces inscriptions semblaient vivantes, se déplaçant lentement le long de la surface comme des serpents de lumière. Elles racontaient une histoire de gloire et de chute, d'amour filial transformé en devoir tragique, de sang versé au nom de la justice. On y voyait la silhouette d'un homme aux longs cheveux tenant une épée, face à une créature aux ailes déployées. On y lisait des mots dans une langue que Béa ne comprenait pas mais dont elle saisissait instinctivement le sens : sacrifice, rédemption, sommeil éternel.
Mais ce qui attira immédiatement son attention, ce qui fit battre son cœur usé avec une violence qu'elle n'avait plus ressentie depuis des décennies, c'était l'épée.
Dark Symphony.
Transpercent le cercueil tel une épée d'Excalibur fichée dans son rocher, mais en version maudite, la lame noire s'enfonçait profondément dans le marbre de l'autel. La garde, forgée dans un métal qui semblait absorber la lumière, était ornée de motifs complexes représentant des roses épanouies et des ronces entrelacées. La poignée, enveloppée d'un cuir si ancien qu'il avait pris la teinte de l'obsidienne, portait encore les traces des mains qui l'avaient serrée lors de son dernier combat.
Cette lame était légendaire même parmi les légendes. Forgée dans les flammes de l'enfer lui-même par des démons-forgerons au service de Dracula, elle avait été destinée à être l'arme ultime du Roi des Vampires. Mais le destin en avait décidé autrement. C'était avec cette même épée qu'Alucard avait transpercé le cœur de son père, mettant fin au règne de terreur du Prince des Ténèbres. Et maintenant, elle servait de verrou à sa propre prison, symbole éternel du sacrifice qu'il avait consenti pour protéger l'humanité de sa propre nature vampirique.
Une seconde protection, plus subtile mais tout aussi redoutable, était visible aux yeux exercés de Béa. Un cercle complexe de glyphes était gravé dans le marbre noir de l'autel, entourant la base de Dark Symphony d'un réseau de symboles interconnectés qui formaient un sceau magique d'une puissance inouïe. Ces marques n'étaient pas simplement gravées dans la pierre : elles en faisaient partie intégrante, comme si elles avaient poussé naturellement à partir du matériau lui-même.
Chaque glyphe brillait d'une lumière argentée différente, créant un arc-en-ciel de teintes métalliques qui dansaient sur la surface de l'autel. Ils empêchaient quiconque de retirer la lame maudite, garantissait ainsi que nulle âme ne serait en mesure de profaner le cercueil ou sommeillait le vampire. Un système ingénieux créé par Alucard lui-même avant de s'endormir, garantie absolue que nul ne pourrait le réveiller contre sa volonté.
À moins que...
DC De Leon Redgrave

- Epona Baker
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La jeune femme n’était pas effrayée par l’aspect humide de la pierre, son sort de lumière suffisant à guider ses pas.
Faces aux écritures, elle ne put s’empêcher d’en effleurer les formes du bout des doigts. Sa magie sauvage n’obéissant pas à l’enseignement de ses pairs, aussi avait-elle dû apprendre par elle-même les notions magiques, pour se forger sa propre façon de faire. Elle n’arrivait pas à tout traduire, des mots de-ci de-là, sans pour autant en prendre peur, elle n’avait pas fait tout ce chemin pour reculer face à la peur et l’échec des autres.
Descendant, elle subit la pression magique, mais restait déterminée à ne pas reculer, malgré la pression que ce lieu exerça sur elle. On lui avait indiqué un chemin vers l’immortalité, ce n’était pas de la magie protectrice qui allait l’empêcher de s’en emparer.
Arrivant en bas, elle put admirer le lieu, venant à ouvrir la bouche.
- Lucioles … partez.
La magie de lumière se dissipa, laissant le sanctuaire baigner dans sa propre luminosité surnaturelle. Son regard avisé perçu les runes et l’épée, commençant à recouper les morceaux avec les vieilles légendes dans la bibliothèque familiale. En effet un vampire pouvait conférer l’immortalité, même si les écrits étaient pointilleux sur le fait que le rituel n’avait rien de plaisant.
Béa ne restait pas insensible aux mots qu’elle devinait pas intuition, se disant que l’être à l’intérieur avait certainement des points communs qui permettraient de discuter, si l’entité était encore en vie après autant de temps scellé.
Elle s’approchait des runes, stoppant assez loin pour ne pas risquer de les activer par mégardes, les scrutant avec patience et intensité. Elle tendit doucement la main vers l’épée, tout doucement, la reculant dès qu’elle sentit les runes réagir.
Le temps se mit à défiler, la jeune femme comprenant rapidement que le point de connexion était l’épée. Béa réfléchit rapidement, venant à saisir son arme et laisser la pointe cisailler légèrement son index droit.
Avec parcimonies, elle mit une goutte de son sang sur chacune des runes, jouant sur le fait que ses runes protégeaient l’épée et non elles-mêmes. Elle soigna sa plaie, une fois l’oeuvre faite, prenant sa distance et disant.
- Sang offert … explosez.
Les gouttes de sang se mirent à émettre une pulsation magique. Pas de quoi mettre à mal le sarcophage ou l’épée. Par contre les runes sur le sol se mirent à se fracturer, le sol les accueillant supportant mal cette agression, venant à rompre ce cercle.
Béa souffla un coup, cette préparation et l’usage assez conséquent de sa magie pour attaquer les fondations des runes avait tout de même un poids sur son corps. Elle attendit quelques minutes avant de s’approcher à nouveau, constatant que les runes restantes n’avaient plus de réaction. Il ne restait plus qu’à saisir l’épée.
La jeune femme n’hésita pas, elle était allée trop loin, tant pis si son audace aurait raison de sa vie.
Elle enlaça l’épée de ses doigts fin et tira de toutes ses forces, prenant appui sur le sarcophage pour retirer la lame, prête à assumer les conséquences de cet acte.
Faces aux écritures, elle ne put s’empêcher d’en effleurer les formes du bout des doigts. Sa magie sauvage n’obéissant pas à l’enseignement de ses pairs, aussi avait-elle dû apprendre par elle-même les notions magiques, pour se forger sa propre façon de faire. Elle n’arrivait pas à tout traduire, des mots de-ci de-là, sans pour autant en prendre peur, elle n’avait pas fait tout ce chemin pour reculer face à la peur et l’échec des autres.
Descendant, elle subit la pression magique, mais restait déterminée à ne pas reculer, malgré la pression que ce lieu exerça sur elle. On lui avait indiqué un chemin vers l’immortalité, ce n’était pas de la magie protectrice qui allait l’empêcher de s’en emparer.
Arrivant en bas, elle put admirer le lieu, venant à ouvrir la bouche.
- Lucioles … partez.
La magie de lumière se dissipa, laissant le sanctuaire baigner dans sa propre luminosité surnaturelle. Son regard avisé perçu les runes et l’épée, commençant à recouper les morceaux avec les vieilles légendes dans la bibliothèque familiale. En effet un vampire pouvait conférer l’immortalité, même si les écrits étaient pointilleux sur le fait que le rituel n’avait rien de plaisant.
Béa ne restait pas insensible aux mots qu’elle devinait pas intuition, se disant que l’être à l’intérieur avait certainement des points communs qui permettraient de discuter, si l’entité était encore en vie après autant de temps scellé.
Elle s’approchait des runes, stoppant assez loin pour ne pas risquer de les activer par mégardes, les scrutant avec patience et intensité. Elle tendit doucement la main vers l’épée, tout doucement, la reculant dès qu’elle sentit les runes réagir.
Le temps se mit à défiler, la jeune femme comprenant rapidement que le point de connexion était l’épée. Béa réfléchit rapidement, venant à saisir son arme et laisser la pointe cisailler légèrement son index droit.
Avec parcimonies, elle mit une goutte de son sang sur chacune des runes, jouant sur le fait que ses runes protégeaient l’épée et non elles-mêmes. Elle soigna sa plaie, une fois l’oeuvre faite, prenant sa distance et disant.
- Sang offert … explosez.
Les gouttes de sang se mirent à émettre une pulsation magique. Pas de quoi mettre à mal le sarcophage ou l’épée. Par contre les runes sur le sol se mirent à se fracturer, le sol les accueillant supportant mal cette agression, venant à rompre ce cercle.
Béa souffla un coup, cette préparation et l’usage assez conséquent de sa magie pour attaquer les fondations des runes avait tout de même un poids sur son corps. Elle attendit quelques minutes avant de s’approcher à nouveau, constatant que les runes restantes n’avaient plus de réaction. Il ne restait plus qu’à saisir l’épée.
La jeune femme n’hésita pas, elle était allée trop loin, tant pis si son audace aurait raison de sa vie.
Elle enlaça l’épée de ses doigts fin et tira de toutes ses forces, prenant appui sur le sarcophage pour retirer la lame, prête à assumer les conséquences de cet acte.
- Alucard
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- Demande de RP
Dans l'instant où les doigts de Béa se refermèrent sur la poignée de Dark Symphony, le monde sembla retenir son souffle. Un silence assourdissant s'abattit sur le sanctuaire, plus profond que la mort elle-même, comme si l'univers entier avait cessé d'exister l'espace d'un battement de cœur. Puis, lentement, inexorablement, la lame commença à coulisser hors de sa prison de pierre.
Le métal grinça contre l'obsidienne avec un son qui n'appartenait à aucun monde terrestre – un hurlement métallique qui résonnait dans les os, dans l'âme, dans les recoins les plus sombres de la mémoire ancestrale. Chaque centimètre d'acier libéré libérait avec lui des siècles de puissance contenue, une énergie si dense qu'elle déformait l'air autour de la lame comme un mirage de chaleur inversé.
Les runes brisées au sol se mirent à saigner une lumière dorée, leurs fragments éparpillés pulsant d'une agonie lumineuse avant de s'éteindre définitivement. Le sceau millénaire venait d'être rompu par une volonté plus forte que la peur, plus têtue que la prudence.
Et au moment précis où Dark Symphony fut entièrement extraite de son fourreau de pierre...
Le couvercle du sarcophage trembla.
D'abord imperceptiblement, comme un frémissement à peine perceptible dans la roche noire. Puis plus violemment, jusqu'à ce qu'un craquement sourd retentisse dans les profondeurs du sanctuaire. Des fissures dorées appa
L'air lui-même changea de nature. La température chuta brutalement, transformant chaque expiration de Béa en un nuage de vapeur glacée. Une odeur indéfinissable emplit l'atmosphère – quelque chose entre le cuivre ancien, les roses fanées et cette fragrance particulière qui précède l'orage. Mais sous ces effluves familiers se cachait autre chose : l'arôme du temps lui-même, des siècles écoulés concentrés en une essence presque tangible.
Un souffle.
Faible d'abord, à peine audible, comme le soupir d'un mourant qui retrouve la vie. Puis plus fort, plus régulier, jusqu'à devenir une respiration profonde et mesurée. Dans le sarcophage, quelque chose revenait à la conscience après un sommeil qui avait duré des éternités.
Les fissures dorées s'élargissaient maintenant, révélant par intermittence des éclats de ce qui gisait à l'intérieur. Un reflet d'or pâle – des cheveux peut-être. Un éclair de tissu sombre, riche et ouvragé. Et parfois, l'espace d'un instant, quelque chose qui ressemblait à de la peau d'une pâleur surnaturelle.
Le couvercle du cercueil se souleva lentement, comme poussé par une main invisible d'une force incommensurable. Il ne tomba pas – il glissa avec la grâce fluide d'une caresse, révélant centimètre par centimètre l'occupant de cette prison volontaire.
D'abord apparurent les cheveux : une cascade d'or blanc qui coulait comme de la soie liquide, intacte malgré les siècles, brillant d'un éclat qui semblait venir de l'intérieur même des mèches. Puis le visage se dévoila – des traits d'une beauté si parfaite qu'elle en devenait douloureuse à contempler, sculptée dans un marbre vivant que le temps n'avait jamais osé flétrir.
Les paupières s'ouvrirent avec une lenteur calculée, révélant des yeux d'un doré liquide qui semblaient contenir toute la sagesse et toute la mélancolie du monde. Ce regard se posa sur Béa avec une intensité qui la transperça jusqu'à l'âme.
« Qui ose troubler mon sommeil ? »
Alucard se redressa avec la fluidité d'une ombre qui prend forme, ses mouvements d'une grâce si parfaite qu'ils défiaient les lois de la physique. Son corps, vêtu d'un long manteau noir aux dorures fanées, ne portait aucune trace des siècles écoulés. Il était exactement tel qu'au moment où il s'était couché dans ce tombeau : éternellement jeune, éternellement beau, éternellement maudit. Il lévita dans les airs, son corps porté par le savoir des plus grands du mage, avant de poser au sol, faisant face a celle qui avait osé le tirer de sa torpeur.
« C’est donc toi, femme, qui vient de profaner mon sommeil ? »
Il fit un pas vers elle, sa silhouette imposante projetant une ombre menaçante capable de glacer le sang de n’importe quel mortel.
« Maintenant, femme... avant que je ne décide si ta mort sera rapide ou si je prendrai le temps de la savourer... explique-moi pourquoi tu as eu l'audace de me réveiller. Et que ta réponse soit digne de ton geste, ou je te ferai regretter d'avoir jamais entendu parler de ce lieu. En d’autres termes… »
Son regard se fit de plus en plus glacial.
« Donne moi une bonne raison de ne pas te tuer sur le champ »
Le métal grinça contre l'obsidienne avec un son qui n'appartenait à aucun monde terrestre – un hurlement métallique qui résonnait dans les os, dans l'âme, dans les recoins les plus sombres de la mémoire ancestrale. Chaque centimètre d'acier libéré libérait avec lui des siècles de puissance contenue, une énergie si dense qu'elle déformait l'air autour de la lame comme un mirage de chaleur inversé.
Les runes brisées au sol se mirent à saigner une lumière dorée, leurs fragments éparpillés pulsant d'une agonie lumineuse avant de s'éteindre définitivement. Le sceau millénaire venait d'être rompu par une volonté plus forte que la peur, plus têtue que la prudence.
Et au moment précis où Dark Symphony fut entièrement extraite de son fourreau de pierre...
Le couvercle du sarcophage trembla.
D'abord imperceptiblement, comme un frémissement à peine perceptible dans la roche noire. Puis plus violemment, jusqu'à ce qu'un craquement sourd retentisse dans les profondeurs du sanctuaire. Des fissures dorées appa
L'air lui-même changea de nature. La température chuta brutalement, transformant chaque expiration de Béa en un nuage de vapeur glacée. Une odeur indéfinissable emplit l'atmosphère – quelque chose entre le cuivre ancien, les roses fanées et cette fragrance particulière qui précède l'orage. Mais sous ces effluves familiers se cachait autre chose : l'arôme du temps lui-même, des siècles écoulés concentrés en une essence presque tangible.
Un souffle.
Faible d'abord, à peine audible, comme le soupir d'un mourant qui retrouve la vie. Puis plus fort, plus régulier, jusqu'à devenir une respiration profonde et mesurée. Dans le sarcophage, quelque chose revenait à la conscience après un sommeil qui avait duré des éternités.
Les fissures dorées s'élargissaient maintenant, révélant par intermittence des éclats de ce qui gisait à l'intérieur. Un reflet d'or pâle – des cheveux peut-être. Un éclair de tissu sombre, riche et ouvragé. Et parfois, l'espace d'un instant, quelque chose qui ressemblait à de la peau d'une pâleur surnaturelle.
Le couvercle du cercueil se souleva lentement, comme poussé par une main invisible d'une force incommensurable. Il ne tomba pas – il glissa avec la grâce fluide d'une caresse, révélant centimètre par centimètre l'occupant de cette prison volontaire.
D'abord apparurent les cheveux : une cascade d'or blanc qui coulait comme de la soie liquide, intacte malgré les siècles, brillant d'un éclat qui semblait venir de l'intérieur même des mèches. Puis le visage se dévoila – des traits d'une beauté si parfaite qu'elle en devenait douloureuse à contempler, sculptée dans un marbre vivant que le temps n'avait jamais osé flétrir.
Les paupières s'ouvrirent avec une lenteur calculée, révélant des yeux d'un doré liquide qui semblaient contenir toute la sagesse et toute la mélancolie du monde. Ce regard se posa sur Béa avec une intensité qui la transperça jusqu'à l'âme.
« Qui ose troubler mon sommeil ? »
Alucard se redressa avec la fluidité d'une ombre qui prend forme, ses mouvements d'une grâce si parfaite qu'ils défiaient les lois de la physique. Son corps, vêtu d'un long manteau noir aux dorures fanées, ne portait aucune trace des siècles écoulés. Il était exactement tel qu'au moment où il s'était couché dans ce tombeau : éternellement jeune, éternellement beau, éternellement maudit. Il lévita dans les airs, son corps porté par le savoir des plus grands du mage, avant de poser au sol, faisant face a celle qui avait osé le tirer de sa torpeur.
« C’est donc toi, femme, qui vient de profaner mon sommeil ? »
Il fit un pas vers elle, sa silhouette imposante projetant une ombre menaçante capable de glacer le sang de n’importe quel mortel.
« Maintenant, femme... avant que je ne décide si ta mort sera rapide ou si je prendrai le temps de la savourer... explique-moi pourquoi tu as eu l'audace de me réveiller. Et que ta réponse soit digne de ton geste, ou je te ferai regretter d'avoir jamais entendu parler de ce lieu. En d’autres termes… »
Son regard se fit de plus en plus glacial.
« Donne moi une bonne raison de ne pas te tuer sur le champ »
DC De Leon Redgrave

- Epona Baker
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Le son de l’épée avait de quoi terroriser. Cependant Béa savait une chose, si elle ne tentait pas sa chance, elle ne pourrait pas savoir si cela était une bonne ou une mauvaise chose, tirant toujours plus l’arme hors de son fourreau particulier.
Le froid glacial qui s’empara de la pièce donnait un indice sur le fait qu’elle avait profané un endroit qui aurait dû resté scellé, quel genre de démon avait-elle libéré ? Elle s’en fichait à vrai dire, n’usant pas de la magie pour se réchauffer, par précaution. Elle sentait le froid gelé la moindre goutte de sueur sur son corps, cette fine glace craquelant sous les quelques mouvements pour se réchauffer.
L’odeur mortuaire pénétrait ses narines, mais la jeune femme n’était pas étonnée, se doutant que cet air putréfié allait la pousser à chercher un médecin ou un prêtre pour soigner son corps de cette souillure qui prendrait ses poumons d’assaut dans les jours à venir.
La magicienne n’avait pas prévu que le corps à l’intérieur soit si bien conservé, ne laissant planer aucun doute sur la nature surnaturelle de cette créature. Lorsque les regards se croisèrent, Béa fut paralysé, son corps réagissant à l’aura qu’Alucard dégageait, sachant inconsciemment que la fuite était futile.
Face à la seconde question, Béa hochait de la tête, cacher ce fait était inutile, elle était la seule âme vivante à plusieurs kilomètres à la ronde, qui à part elle aurait fait un tel sacrilège. La suite des propos ne laissait planer aucun doute, une mort rapide ou longue, son audace avait visiblement signé son arrêt de mort, aussi trouvait-elle étrange que cette créature laisse le temps à la simple mortelle qu’elle était de se défendre, verbalement tout du moins.
- Aucune qui pourrait convenir … un être tel que … vous, n’étant … qu’une simple humaine. Je cherche l’immortalité … pour voir le temps éroder ma famille … laisser le temps me venger … sans verser le sang.
Béa se garda bien de questionner ce qu’elle pensait être un vampire très ancien, jugeant que cela serait vu comme une provocation.
- Un jour quelqu’un … d’autre aurait … rompu ses runes. Ne pensez-vous pas … qu’une jeune mortelle avec … peu de prétention … est mieux qu’une … armée ?
La magicienne soulevait ce point, pour voir si Alucard allait considérer la situation ou simplement appliquer froidement la prophétie de mort qu’il avait proféré quelques minutes avant. De toute manière Béa le savait, son pouvoir magique était grandement diminué suite à son rituel, sa dague ne serait d’aucun secours, tout était entre les mains du vampire, tout ce qu’elle pouvait faire c’est négocier.
La jeune femme avait le souffle qui peinait à suivre, n'étant pas habituée à parler aussi longuement, son corps subissant encore et toujours cette aura de puissance oppressante.
Le froid glacial qui s’empara de la pièce donnait un indice sur le fait qu’elle avait profané un endroit qui aurait dû resté scellé, quel genre de démon avait-elle libéré ? Elle s’en fichait à vrai dire, n’usant pas de la magie pour se réchauffer, par précaution. Elle sentait le froid gelé la moindre goutte de sueur sur son corps, cette fine glace craquelant sous les quelques mouvements pour se réchauffer.
L’odeur mortuaire pénétrait ses narines, mais la jeune femme n’était pas étonnée, se doutant que cet air putréfié allait la pousser à chercher un médecin ou un prêtre pour soigner son corps de cette souillure qui prendrait ses poumons d’assaut dans les jours à venir.
La magicienne n’avait pas prévu que le corps à l’intérieur soit si bien conservé, ne laissant planer aucun doute sur la nature surnaturelle de cette créature. Lorsque les regards se croisèrent, Béa fut paralysé, son corps réagissant à l’aura qu’Alucard dégageait, sachant inconsciemment que la fuite était futile.
Face à la seconde question, Béa hochait de la tête, cacher ce fait était inutile, elle était la seule âme vivante à plusieurs kilomètres à la ronde, qui à part elle aurait fait un tel sacrilège. La suite des propos ne laissait planer aucun doute, une mort rapide ou longue, son audace avait visiblement signé son arrêt de mort, aussi trouvait-elle étrange que cette créature laisse le temps à la simple mortelle qu’elle était de se défendre, verbalement tout du moins.
- Aucune qui pourrait convenir … un être tel que … vous, n’étant … qu’une simple humaine. Je cherche l’immortalité … pour voir le temps éroder ma famille … laisser le temps me venger … sans verser le sang.
Béa se garda bien de questionner ce qu’elle pensait être un vampire très ancien, jugeant que cela serait vu comme une provocation.
- Un jour quelqu’un … d’autre aurait … rompu ses runes. Ne pensez-vous pas … qu’une jeune mortelle avec … peu de prétention … est mieux qu’une … armée ?
La magicienne soulevait ce point, pour voir si Alucard allait considérer la situation ou simplement appliquer froidement la prophétie de mort qu’il avait proféré quelques minutes avant. De toute manière Béa le savait, son pouvoir magique était grandement diminué suite à son rituel, sa dague ne serait d’aucun secours, tout était entre les mains du vampire, tout ce qu’elle pouvait faire c’est négocier.
La jeune femme avait le souffle qui peinait à suivre, n'étant pas habituée à parler aussi longuement, son corps subissant encore et toujours cette aura de puissance oppressante.
- Alucard
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- Demande de RP
Le silence qui suivit les paroles de Béa sembla s'étirer comme une éternité. Alucard demeura immobile, statue de marbre animée par une intelligence millénaire, ses yeux dorés sondant les tréfonds de l'âme de cette mortelle audacieuse. Mais soudain, quelque chose d'autre traversa son regard - une lueur de suspicion froide, calculatrice.
Comment une simple mortelle a-t-elle pu découvrir cet endroit ? Et plus encore... comment as-tu brisé mes sceaux ?
Il fit un pas vers elle, son aura se chargeant d'une menace palpable. Ses souvenirs affluaient avec une clarté cristalline : les précautions qu'il avait prises, les sortilèges qu'il avait tissés, la sorcière qu'il avait engagée pour parfaire son emprisonnement volontaire.
« Ces protections n'étaient pas de simples verrous magiques, » continua-t-il, ses yeux se plissant dangereusement. « J'ai moi-même conçu cette crypte, pierre par pierre, sort par sort. J'ai engagé la plus puissante sorcière de l'époque pour la sceller de l'intérieur avec moi. Yennefer de Vengerberg... Je l'ai payée avec mon propre sang, assez pour qu'elle puisse concocter des centaines de potions et s'enrichir au-delà de ses rêves les plus fous. En échange, elle devait s'assurer que nul ne pourrait jamais briser ces sceaux sans posséder une parcelle de mon essence vampirique. »
Son expression se fit glaciale, une colère sourde grondant dans sa voix.
« Seul quelqu'un portant mon sang, ou ayant accès à mes secrets les plus intimes, aurait pu accomplir ce que tu viens de faire. Alors dis-moi, petite mortelle... » Il s'approcha encore, si près que son souffle froid caressa le visage de Béa. « Comment as-tu su où frapper ? »
Une pensée terrible traversa son esprit, et ses traits se contractèrent de rage contenue.
Cette sorcière... Cette maudite Yennefer ! Aurait-t-elle vendu mes secrets ?
Il se força au calme, mais la tension dans ses muscles trahissait la tempête qui grondait en lui.
Il croisa les bras, l'étudiant avec une intensité renouvelée, cherchant dans ses traits, dans sa posture, dans ses vêtements, le moindre indice qui pourrait révéler ses véritables connections.
« Réponds-moi, et ne mens pas. Je sentirais le mensonge sur tes lèvres avant même qu'il ne quitte ta bouche. Qui t'a parlé de cette crypte ? Qui t'a enseigné comment briser des sceaux que j'ai moi-même forgés avec des siècles de savoir vampirique ? »
Sa voix se fit plus douce, mais infiniment plus dangereuse.
« L'immortalité... » répéta-t-il ensuite, revenant à sa demande initiale. « Tu prononces ce mot avec tant de légèreté, petite mortelle. Comme si tu demandais un simple présent, un bijou à ajouter à ta collection. Mais avant de considérer ta requête, j'exige des réponses. »
Il fit un pas de côté, commençant à tourner autour d'elle avec la grâce prédatrice d'un félin, ses bottes ne produisant aucun son sur la pierre froide. Son manteau noir ondulait derrière lui comme une extension de sa volonté, créant des formes mouvantes dans la pénombre dorée du sanctuaire.
« Sais-tu seulement ce que tu demandes ? » continua-t-il, sa voix se faisant plus grave, plus hypnotique. « L'immortalité n'est pas un don, enfant. C'est une malédiction déguisée en bénédiction. C'est regarder tous ceux que tu aimes vieillir et mourir pendant que toi, tu demeures figée dans le temps. C'est sentir le poids des siècles s'accumuler sur tes épaules jusqu'à ce que chaque souffle devienne un fardeau. »
Il s'arrêta devant elle, si proche qu'elle pouvait sentir l'air glacé qui émanait de son corps, voir les reflets dorés qui dansaient dans ses iris inhumains.
« Mais ta seconde observation... » Une lueur d'intérêt s'alluma dans son regard. « Voilà qui révèle une intelligence que je n'attendais pas. Tu as raison, bien sûr. Un jour ou l'autre, quelqu'un aurait brisé ces sceaux. Peut-être un chasseur de trésors cupide, peut-être un fou en quête de pouvoir, peut-être même une armée entière conduite par un roi mégalomane. Et alors... »
Il leva une main gantée, observant ses doigts comme s'il pouvait y voir le sang qu'ils avaient versé au cours des siècles.
« J'aurais eté contraint de me réveiller dans la colére, et de laisser exploser ma rage. Cependant, toi, tu m'offres un réveil plutot civilisé, je ne m'y attendais pas.»
Il recula d'un pas, croisant les bras sur sa poitrine, l'étudiant avec une intensité renouvelée.
« Ta famille... » murmura-t-il, et quelque chose dans sa voix suggérait qu'il comprenait cette douleur mieux que quiconque. « Ils t'ont blessée profondément pour que tu préfères l'éternité de la solitude à leur simple mortalité. Je reconnais cette souffrance, petite mortelle. Elle résonne avec la mienne. »
Un long silence s'installa, troublé seulement par le bruit lointain des gouttes d'eau qui s'écrasaient quelque part dans les profondeurs de la crypte. Alucard sembla peser ses options, jauger cette femme qui avait eu l'audace de le réveiller non par accident, mais par choix délibéré.
« Très bien, » dit-il finalement. « Je ne te tuerai pas. Pas encore. Tu as réussi à éveiller ma curiosité, exploit rare après tant de siècles d'existence. Mais l'immortalité... cela ne se donne pas à la légère. Si tu la désires vraiment, si tu es prête à en payer le prix... alors tu devras me prouver que tu en es digne. »
Il fit quelques pas vers son sarcophage, récupérant Dark Symphony qu'elle avait laissée tomber, la soupesant avec familiarité avant de la glisser dans son étui à sa ceinture.
Le vampire s’approcha ensuite d’elle, posant une main sur sa joue, comme si elle était sienne. Sa main gantée se leva lentement, si lentement que Béa aurait pu s'écarter si elle l'avait voulu.
Ses yeux dorés plongèrent dans les siens, et Béa sentit le monde autour d'elle se dissoudre. Il n'y avait plus que ce regard, cette voix, cette présence qui l'enveloppait comme une étreinte invisible. L'aura d'Alucard l'enveloppait maintenant complètement, un cocon de séduction qui émoussait sa volonté et éveillait des sensations qu'elle n'avait jamais connues.
« Raconte-moi ton histoire, » susurra-t-il, son pouce caressant doucement sa pommette. « Parle-moi de cette famille qui t'a blessée, de cette quête qui t'a menée jusqu'à moi. Je veux connaître chaque détail de ta vie, chaque secret de ton cœur. »
Comment une simple mortelle a-t-elle pu découvrir cet endroit ? Et plus encore... comment as-tu brisé mes sceaux ?
Il fit un pas vers elle, son aura se chargeant d'une menace palpable. Ses souvenirs affluaient avec une clarté cristalline : les précautions qu'il avait prises, les sortilèges qu'il avait tissés, la sorcière qu'il avait engagée pour parfaire son emprisonnement volontaire.
« Ces protections n'étaient pas de simples verrous magiques, » continua-t-il, ses yeux se plissant dangereusement. « J'ai moi-même conçu cette crypte, pierre par pierre, sort par sort. J'ai engagé la plus puissante sorcière de l'époque pour la sceller de l'intérieur avec moi. Yennefer de Vengerberg... Je l'ai payée avec mon propre sang, assez pour qu'elle puisse concocter des centaines de potions et s'enrichir au-delà de ses rêves les plus fous. En échange, elle devait s'assurer que nul ne pourrait jamais briser ces sceaux sans posséder une parcelle de mon essence vampirique. »
Son expression se fit glaciale, une colère sourde grondant dans sa voix.
« Seul quelqu'un portant mon sang, ou ayant accès à mes secrets les plus intimes, aurait pu accomplir ce que tu viens de faire. Alors dis-moi, petite mortelle... » Il s'approcha encore, si près que son souffle froid caressa le visage de Béa. « Comment as-tu su où frapper ? »
Une pensée terrible traversa son esprit, et ses traits se contractèrent de rage contenue.
Cette sorcière... Cette maudite Yennefer ! Aurait-t-elle vendu mes secrets ?
Il se força au calme, mais la tension dans ses muscles trahissait la tempête qui grondait en lui.
Il croisa les bras, l'étudiant avec une intensité renouvelée, cherchant dans ses traits, dans sa posture, dans ses vêtements, le moindre indice qui pourrait révéler ses véritables connections.
« Réponds-moi, et ne mens pas. Je sentirais le mensonge sur tes lèvres avant même qu'il ne quitte ta bouche. Qui t'a parlé de cette crypte ? Qui t'a enseigné comment briser des sceaux que j'ai moi-même forgés avec des siècles de savoir vampirique ? »
Sa voix se fit plus douce, mais infiniment plus dangereuse.
« L'immortalité... » répéta-t-il ensuite, revenant à sa demande initiale. « Tu prononces ce mot avec tant de légèreté, petite mortelle. Comme si tu demandais un simple présent, un bijou à ajouter à ta collection. Mais avant de considérer ta requête, j'exige des réponses. »
Il fit un pas de côté, commençant à tourner autour d'elle avec la grâce prédatrice d'un félin, ses bottes ne produisant aucun son sur la pierre froide. Son manteau noir ondulait derrière lui comme une extension de sa volonté, créant des formes mouvantes dans la pénombre dorée du sanctuaire.
« Sais-tu seulement ce que tu demandes ? » continua-t-il, sa voix se faisant plus grave, plus hypnotique. « L'immortalité n'est pas un don, enfant. C'est une malédiction déguisée en bénédiction. C'est regarder tous ceux que tu aimes vieillir et mourir pendant que toi, tu demeures figée dans le temps. C'est sentir le poids des siècles s'accumuler sur tes épaules jusqu'à ce que chaque souffle devienne un fardeau. »
Il s'arrêta devant elle, si proche qu'elle pouvait sentir l'air glacé qui émanait de son corps, voir les reflets dorés qui dansaient dans ses iris inhumains.
« Mais ta seconde observation... » Une lueur d'intérêt s'alluma dans son regard. « Voilà qui révèle une intelligence que je n'attendais pas. Tu as raison, bien sûr. Un jour ou l'autre, quelqu'un aurait brisé ces sceaux. Peut-être un chasseur de trésors cupide, peut-être un fou en quête de pouvoir, peut-être même une armée entière conduite par un roi mégalomane. Et alors... »
Il leva une main gantée, observant ses doigts comme s'il pouvait y voir le sang qu'ils avaient versé au cours des siècles.
« J'aurais eté contraint de me réveiller dans la colére, et de laisser exploser ma rage. Cependant, toi, tu m'offres un réveil plutot civilisé, je ne m'y attendais pas.»
Il recula d'un pas, croisant les bras sur sa poitrine, l'étudiant avec une intensité renouvelée.
« Ta famille... » murmura-t-il, et quelque chose dans sa voix suggérait qu'il comprenait cette douleur mieux que quiconque. « Ils t'ont blessée profondément pour que tu préfères l'éternité de la solitude à leur simple mortalité. Je reconnais cette souffrance, petite mortelle. Elle résonne avec la mienne. »
Un long silence s'installa, troublé seulement par le bruit lointain des gouttes d'eau qui s'écrasaient quelque part dans les profondeurs de la crypte. Alucard sembla peser ses options, jauger cette femme qui avait eu l'audace de le réveiller non par accident, mais par choix délibéré.
« Très bien, » dit-il finalement. « Je ne te tuerai pas. Pas encore. Tu as réussi à éveiller ma curiosité, exploit rare après tant de siècles d'existence. Mais l'immortalité... cela ne se donne pas à la légère. Si tu la désires vraiment, si tu es prête à en payer le prix... alors tu devras me prouver que tu en es digne. »
Il fit quelques pas vers son sarcophage, récupérant Dark Symphony qu'elle avait laissée tomber, la soupesant avec familiarité avant de la glisser dans son étui à sa ceinture.
Le vampire s’approcha ensuite d’elle, posant une main sur sa joue, comme si elle était sienne. Sa main gantée se leva lentement, si lentement que Béa aurait pu s'écarter si elle l'avait voulu.
Ses yeux dorés plongèrent dans les siens, et Béa sentit le monde autour d'elle se dissoudre. Il n'y avait plus que ce regard, cette voix, cette présence qui l'enveloppait comme une étreinte invisible. L'aura d'Alucard l'enveloppait maintenant complètement, un cocon de séduction qui émoussait sa volonté et éveillait des sensations qu'elle n'avait jamais connues.
« Raconte-moi ton histoire, » susurra-t-il, son pouce caressant doucement sa pommette. « Parle-moi de cette famille qui t'a blessée, de cette quête qui t'a menée jusqu'à moi. Je veux connaître chaque détail de ta vie, chaque secret de ton cœur. »
DC De Leon Redgrave
