Béni par la lumière des Anges, Lumen est un puissant et riche royaume au cœur d'une puissante confédération.
Répondre

Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Gine »

Gine
Gine
Messages : 113
Enregistré le : 15 août 2024 07:57
Fiche
Demande de RP
Le Roi Rouge n'était plus. Gine et les autres s'étaient arrachés à ses griffes. Ils avaient dû batailler longuement pour cela. Ils avaient risqué leur vie pour vaincre ce tyran une bonne fois pour toutes. Certains d'entre-eux avaient gagné le Graal - la liberté. D'anciens esclaves ayant fini par trouver un endroit où s'établir, au sein de ce lieu de paix et d'amour, perdu dans le désert, que l'on appelait l'Oasis. La Saïyajin avait tout fait pour leur permettre ce miracle, pour qu'ils puissent atteindre leur objectif.
Elle en avait trop fait.

- Urkf !

Vidée de ses forces, la femme de singe s'étala tête la première dans l'herbe grasse. Elle se trouvait tout près d'un cour d'eau. Elle l'entendait mais ne le voyait pas. Comme si la nature elle-même cherchait à lui rendre la monnaie de sa pièce, à cette monstruosité que l'on avait arraché à son monde décadent...

- Nggh...

Poussant sur ses bras, elle entreprit de se relever. Autour d'elle, la végétation était dense. Une plaine riche sur laquelle le soleil tapait fort. Plus loin s'étendait une forêt vallonnée. La roche était découpée par endroits. Des falaises touffues à perte de vue d'un côté, un horizon azuré de l'autre.
Trop faible pour se hisser sur ses jambes, Gine se laissa retomber dans l'herbe et roula sur le dos. D'une main fatiguée, elle se protégea le visage du soleil. Ses lèvres étaient sèches après avoir passé tant de temps à fendre le ciel. Tant de temps à fuir des gens qu'elle avait protégés, qu'elle avait aimés... mais qu'elle avait, au final, mis en grand danger.
C'était un euphémisme.
Malgré son ventre vide, la Saïyajin se retourna pour vomir.

- ...Qu'est-ce que j'ai fait ?

Lors de leur affrontement contre le Roi Rouge, Gine s'était transformée en monstre. Dans sa fureur incontrôlée, l'Oozaru avait fait un carnage monstre ! Paré d'une épaisse fourrure noire, l'impitoyable titan simiesque avait ravagé les rangs ennemis... avant de jeter son dévolu sur ses alliés.
Le visage de la Saïyajin s'inonda de larmes.

- Qu'ai-je... donc fait ?

Elle les entendait à nouveau : ces hurlements de terreur, ces cris d'agonie ! Ils résonnaient dans sa tête, ajoutant toujours plus de combustible à son désespoir.
Gine eut un flash.

Image

Elle ferma les yeux aussi fort que possible, ses larmes continuant à ruisseler le long de ses joues trempées.
Le vent se mit alors à souffler sur les plaines. L'élément vagabond couvrit les bruits de pas d'un voyageur tout aussi volatil que lui.
Si Gine ne le sentit pas arriver, elle entendit sa voix par-delà ses sanglots :

- On dirait que vous vous en êtes sortie, finalement.

L'érudit. Cet homme mystérieux que son groupe avait rencontré dans ce trou perdu au beau milieu du désert, parmi les naïades. Le savant à qui Spartacus devait sa puissance de lion, sa force de dominant.
Gine ne se rappelait pas l'avoir tué, ce compagnon. Elle espérait que non. Qu'elle n'avait pas oublié d'avoir commis cette atrocité non plus. Ses souvenirs de cette nuit là - vieille de plusieurs jours - étaient aussi noirs que morcelés.
Le peu de ces morceaux avaient suffit à lui détruire le moral.
Son locuteur foula l'herbe. Trop honteuse pour le regarder droit dans les yeux, la Saïyajin tourna sa tête dans la direction inverse.
L'érudit soupira.

- La prophétie s'est réalisée, pas vrai ?

Gine ne répondit pas.

- Je devine à votre état qu'il s'est montré...

Toujours pas de réponse.
Cela ne dérangeait pas l'érudit.
Il la comprenait.

- Le Roi Rouge a été défait, mais vous en déplorez le prix.

Il y eut un blanc sonore.
Gine en était venue à fuir ses souvenirs. Elle avait écrasé des gens comme s'il s'agissait d'insectes. Elle en avait pulvérisé d'un crachat de Ki. Amis comme ennemis, abattus dans la foulée...
Elle se retourna, présentant le dos de son armure brisée au prophète.
Celui-ci s'assit dans l'herbe et contempla les nuages bas.

- Vous avez perdu le contrôle, lui rappela-t-il. L'influence de la Lune a eu raison... de votre raison.

La Saïyajin pleura à nouveau. Plus fort que tout à l'heure.
C'était trop dur. Beaucoup trop dur à supporter.
Elle se couvrit le visage de ses mains... avant de les en éloigner subitement, le visage horrifié. Comme si elle les avait découvertes pleines de sang ! La femme à queue de singe ramena ses genoux contre sa poitrine, dans une position fœtale digne de la dépressive qu'elle était devenue.
L'érudit ferma les yeux un instant, sa faiblesse le touchant plus qu'elle ne le pensait.

- Malheureusement, c'était inévitable. La bête enfouie en vous ne demandait qu'à sortir. Et plus vous chercherez à la retenir, plus grande son envie deviendra. (Il soupira tristement.) Quand il devient trop ardent, le désir de liberté fait toujours couler le sang. C'est une vérité immuable - propre à tous les mondes et à toutes les espèces qui les peuplent. Par son inéluctabilité, elle me navre et me fascine à la fois...

Gine n'avait aucune envie de parler avec cet oiseau de malheur, mais ça ne l'empêchait pas de l'écouter.

- Vous savez... vous me rappelez un peu ma fille, à l'époque.

- ...Elle ne peut pas être aussi monstrueuse...

L'érudit eut un soupir indulgent.

- Certes pas de cette manière, non. Mais, tout comme vous, ce petit monstre aussi ne pouvait pas contrôler ses pouvoirs. (Il eut un mince gloussement.) Lors de ses crises, elle se montrait plus dangereuse encore que sa mère. Alors que le reste du temps, c'était une crème ! Une enfant heureuse et pleine de vie. Un bourgeon qui ne demandait qu'à pousser...

- J-je ne veux plus de tout ça...

Gine parlait d'une voix blanche.

- Pourtant, vous allez en avoir besoin à l'avenir.

- Le monstre l'a réduit en cendres.

Il ne la contredit pas.
Elle ne put s'empêcher de poursuivre :

- ...Vous l'avez vu ?

- Quoi ? Votre avenir ?

Sans avoir le courage de se tourner vers lui, Gine hocha mollement la tête.

- En partie seulement.

Puis il y eut un silence. Sans saveur pour la Saïyajin, passablement ennuyant pour le savant.

- Je peux vous aider à surmonter cette épreuve.

Aucune réponse à cette main tendue.

- En fait, je suis venu ici spécialement pour cela.

Encore ce silence...

- Par contre, il va falloir que vous y mettiez un peu du vôtre, chère amie.

Mais Gine ne l'écoutait plus. Parce qu'elle s'était endormie, tombée d'épuisement.
Ses petits ronflements interpellèrent l'érudit.

- Vous avez besoin de repos, dit-il en farfouillant dans sa besace.

Il en sortit une couverture. Sa préférée, qu'il coucha sur les épaules de Gine.

- J'ai espoir qu'une bonne sieste vous fera du bien.

Tout en la bordant, un sourire mélancolique se dessina sur son visage éternellement jeune.

- Soyez sans crainte : je veillerai sur votre sommeil et chasserai vos cauchemars les plus noirs.

Il patienterait juste à côté. Le temps qu'elle reprenne conscience. Lui, assis en tailleur, parfaitement visible à côté d'elle que la végétation dissimulait aux yeux des curieux.
Modifié en dernier par Gine le 20 juin 2025 12:50, modifié 1 fois.
Tout n'est pas perdu ! En fait... rien ne l'est vraiment tant que l'espoir demeure !
Image

Pour toute demande de RP, me MP sur le compte Ryanne Hilaris ou se référer à ce topic.

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Kamiye Goupile »

Avatar du membre
Kamiye Goupile
Messages : 164
Enregistré le : 14 août 2024 20:08
Ce pied énorme qui avait écrasé un ancien esclave juste à côté de lui… Kamiye n’avait rien compris. Kamiye avait tout compris. C’était surréaliste. Ce monstre-singe venait de balayer la ligne claire entre amis et ennemis. Le Roi Rouge était-il vraiment le pire monstre de ce champ de bataille ? Il semblait que oui. Et à la fois, il était impossible pour Kamiye d’être en accord. C’était Gine. Ce monstre terrifiant avait-il toujours vécu dans le cœur de cette femme qui avait décidé de le protéger ? Lui aussi abritait de la rage en lui : un Courroux. Et il ne put la juger.

Il tomba à genou en plein milieu d’un champ de bataille. Le cou douloureux à observer ce monstre-géant écraser, hurler et répandre la mort comme si tous n’étaient que des insectes. Il avait observé. Et il avait survécu. La Chance ? Les efforts de Gine pour protéger « son mâle » ? Kamiye n’avait pas la réponse. Et quand le tumulte retomba en même temps que la poussière, permettant aux cris et aux pleurs de s’élever : il tomba. De corps et d’esprit. Tremblant. Miraculeusement sauf. Un lâcher-prise dans les abimes d’un sommeil sans rêve.

Et il se réveilla.

Le monstre-singe n’était plus là.
Gine non plus.

« Où est-elle passée ?... COMMENT CA UN MONSTRE ? Elle ne nous a pas trahi !!! »

Mais c’était le cas. Du moins, le doute rongeait son cœur. Parce qu’elle avait bel et bien tué les siens. Ses souvenirs le lui rappelaient. Les restes des corps écrasés à côté de lui le lui démontraient. Et pourtant…

« Elle souffre. Je sais qu’elle a mal. Je… »

Il réalisa qu’il avait déjà décidé. Que ce soit Qaye ou Spartacus, ou peu importe qui d’autre : personne n’était aussi importante que Gine dans le cœur de Kamiye.

« Merci. Mais je pars. »

Ce fut facile. Et terrifiant de pouvoir suivre les traces de géant dans le sol. Il fallait qu’il crapahute si longtemps pour passer d’une empreinte gauche à une droite. Il n’était même pas préparé à un nouveau voyage. Ni vivres ni gourde. Avait-il cru qu’elle serait derrière cet angle mort là-bas ? Qu’elle serait peut-être à une seule petite heure d’ici ?

[…]

Où était-elle ? Kamiye s’en voulait. Il déplorait (presque) que sa Gine soit redevenue la (faible) femme qu’il avait toujours (cru) connu. Il était épuisé. Ses jambes lui faisaient mal. Mais il ne s’arrêtait pas. Quand le flou de ses yeux s’en allait quelques minutes, une boule se logeait dans sa gorge en découvrant ses mains pleines de sang. Il ne savait même pas si c’était du sang de ses anciens amis ou des ennemis qui avaient lutté parce que des êtres humanoïdes avaient voulu croire en leur liberté. Il n’était même pas certain de savoir s’il avait tué. Ou si ce n’était pas lui, si c’était Courroux. Alors il se concentrait sur Gine. Elle aurait les réponses. Ou il pourrait oublier dans ses bras à elle.

Il la retrouva. Un peu par hasard. Et aussi par surprise. Parce qu’elle se trouvait endormie derrière un pan de végétation.

« Euh… »

Mais ce n’était pas elle que ses yeux avaient découvert en premier. C’était lui. Cet homme à la besace contenant pleines de fioles superbes. Comment aurait-il pu l’oublier ? C’était dans ce lieu incroyable où Kamiye avait connu intimement Gine. Mais ça n’était pas resté un lieu formidable très longtemps. Les esclaves avaient subi une attaque…

« Je…. Elle va bien ? »

Son cœur battait fort. Il ne savait pas exactement pourquoi. Son instinct animal qui avait peur du singe-géant ?... Son envie de faire fleurir son amour pour elle ?... Ou peut-être une peur liée à cette couverture sur son corps qui paraissait si faible ? Car cette couverture semblait attester qu’il avait été remplacé. Par lui. Par cet homme qui semblait si sage et pourtant si jeune. Il avait tant de charisme que Kamiye se sentait rabaissé naturellement. Mais cette posture prostrée le faisait souffrir.

« Je la voulais, elle… J’ai tellement soif… De l’eau pour moi ? »

Il en perdait sa richesse de vocabulaire et s’exprimait comme un enfant, la main tendue.

« Si elle est à vous, prenez en soin. Elle est faible. Fragile. J’essaierais de pleurer en silence dans un coin là-bas. Mais pas trop loin… je suis tellement fatigué… »

Que ne donnerait-il pas pour se réfugier contre son corps et s’endormir tout contre elle !

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Gine »

Gine
Gine
Messages : 113
Enregistré le : 15 août 2024 07:57
Fiche
Demande de RP
- Ah ! mais qui voilà ?

Feignait-il la surprise face à Kamiye ? Difficile à dire : cet érudit n'était pas vraiment un voyant ! Beaucoup de futurs lui échappaient. Et il n'était d'ailleurs franchement pas déterminé à en examiner les infinies possibilités. On le voyait comme un homme compliqué alors qu'en fin de compte, il ne l'était pas tant que ça.

- Approche donc. Personne ne va te manger.

Ni lui ni l'endormie.
Mais le savant n'ignorait pas que ce n'était pas là ce qui faisait hésiter l'ancien esclave.
Ce dernier s'enquit de l'état de santé de sa préférée. Ce à quoi répondit l'autre :

- Moralement, non. Physiquement, elle s'en sortira.

A la demande de son locuteur, il sortit une gourde de sa besace et la lui tendit. Pas énorme, elle tenait facilement dans une main. Trompeuse d'apparence, parce qu'elle se renouvelait en eau potable à chaque fois que l'incantation idoine était prononcée par son propriétaire. Un entrelac de symboles mystiques ornait les deux faces dudit récipient. Celles-ci s'illuminaient lorsqu'elles entraient en fonction.
La méprise au sujet de la Saïyajin le fit quelque peu sourire.
Rictus qui s'effaça sans prévenir, au bénéfice d'une expression beaucoup plus sérieuse.

- Attention : si tu bois dans cette gourde, tu ne pourras plus jamais revenir en arrière.

Il y eut un moment de flottement et...

- Je plaisante ! Tu ne risques rien : il n'y a que de l'eau claire là-dedans.

Un gloussement plus tard, il reprit avec un calme professoral :

- Elle s'appelle Gine, c'est bien ça ?

Il avait suffisamment confiance en sa mémoire pour ne pas avoir besoin d'entendre confirmation. Et oui : il était un homme qui aimait beaucoup s'entendre parler. Doué pour la recherche autant que pour la parlotte ! En outre, il était un vrai cordon bleu...
Kamiye n'aurait eu aucune chance face à lui mais...

- Il m'est impossible de la prendre pour femme.

Il eut un sourire mélancolique.

- Et je ne dis pas ça parce qu'elle pourrait me croquer dans sa forme de grand singe ! (Il rit comme un enfant.) Bon, soyons honnête : c'est peut-être l'une des raisons qui, effectivement, m'a motivé à ne pas la toucher...

Pourquoi n'avait-il pas cherché à suivre le groupe pour leur faciliter la tâche face au Roi Rouge ?
Il en avait les moyens techniques, après tout.
A cette pensée, l'érudit secoua silencieusement la tête.
Il ne pouvait décemment pas avouer à ce petit homme-renard qu'il avait rêvé d'une de ses morts possibles en compagnie de Gine, lors de ce fameux combat de titans.
Le souvenir de ces affreuses images le fit soupirer.
Ses yeux bleus roulèrent sur le visage fatigué de Kamiye.

- Mais dis-moi plutôt... tu serais prêt à me l'abandonner si facilement tout en sachant qu'elle attend un enfant de toi ?

Quoi ? Le futur papa n'était pas au courant ?
Cette fois-ci, l'érudit fit véritablement semblant d'être surpris par sa "bévue".
Les yeux ronds comme des soucoupes, il se couvrit provisoirement la bouche d'une main.

- Oups ! Tu l'ignorais ?

Il s'amusait comme un petit fou à le faire marcher.
Il ne fallait tout de même pas que cela dure trop longtemps non plus.

- N'aie crainte. Elle t'aime toujours, de ça j'en suis persuadé. Simplement, elle va avoir besoin d'un peu de temps pour se reconstruire.

Du temps et du soutien, surtout. D'où l'importance de sa présence ici, en plus de celle de Kamiye - indispensable à ses plans.

- Pour vivre votre petite vie tranquille, il vous reste encore quelques épreuves à surmonter...

Venant d'un homme pareil, ces paroles n'étaient pas très rassurantes.

- Cette région reculée abrite un ermite plus puissant que le Roi Rouge en personne. Sa réputation le précède - surtout auprès des combattants. Les plus sages parmi eux ne cherchent même pas à l'approcher. Quant aux plus téméraires... (Il se passa un pouce sous la gorge.) Enfin bref ! Cet homme, que l'on prend pour un démon à cause de ce qu'il est capable de faire, n'aime pas être dérangé. Pourtant il vous sera d'une grande aide, à ta femme et toi. Deux êtres particulièrement intéressants qui couvent en eux une force qui les dépasse complètement.

Gine émit quelque chose dans son sommeil. En un murmure, elle prononça les mots suivants :

- Hnnmm... Kamiyou... ne m'abandonne pas...

Le Voyageur eut l'air satisfait. Il hocha la tête et se releva.

- Garde la gourde avec toi, dit-il en venant poser une main amicale sur l'épaule de Kamiye. Je te la prête jusqu'à notre prochaine rencontre.

Il lui adressa un clin d'œil avant de lui glisser quelque chose d'intraduisible à l'oreille :

- Souviens-toi bien de ces mots magiques car si tu les murmures en ayant les doigts posés sur les runes, la gourde se remplira aussitôt d'une eau fraîche.

D'une dernière tape sur l'épaule, il s'éloigna de l'ancien esclave. Qu'il salua de dos, en un grand geste de la main.

- Lorsque tu seras enfin parvenu à la raisonner, ne la lâche plus d'une semelle ! Alors, quoi que vous fassiez, vos pas vont guideront jusqu'à lui.

Le vent souffla dans son sillage. L'érudit disparut peu de temps après.
Modifié en dernier par Gine le 19 juil. 2025 19:10, modifié 1 fois.
Tout n'est pas perdu ! En fait... rien ne l'est vraiment tant que l'espoir demeure !
Image

Pour toute demande de RP, me MP sur le compte Ryanne Hilaris ou se référer à ce topic.

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Kamiye Goupile »

Avatar du membre
Kamiye Goupile
Messages : 164
Enregistré le : 14 août 2024 20:08
Le sage était un être étrange. Ses phrases étaient courtes. Et cela donna l’impression à Kamiye qu’il avait perdu de l’intérêt pour beaucoup de choses. Peut-être était-ce le prix à payer de trop savoir ? Et quelle ne fut pas sa frayeur quand il reçut sur le coin de la figure la menace que contenait la gourde d’eau ! Il s’immobilisa, ses grandes oreilles dressées comme si cela allait lui permettre de faire face au danger suivant. Et rien. Une plaisanterie ?! Kamiye commençait à lui en vouloir. Il n’était pas en état de plaisanter. Trop fatigué. Et ce sujet lui tenait trop à cœur. Ce petite cœur fragile.

« Quoi !? En-enceinte ? D’un petit bébé ! Mais je ne sais pas comment… »

Bien sûr qu’il savait. Il n’était pas naïf à ce point-là. Mais le choc était puissant. Lui ? Papa ? Un faible petit esclave ? EX esclave ! Il n’avait rien. Ni force physique pour protéger sa future famille. Ni richesse. Ni même un toit ou de quoi les nourrir tous les deux. Trois, il fallait qu’il se compte dans l’équation tout de même.

Il accumulait les signes de nervosité. Incapable de se tenir parfaitement immobile. Il le regardait lui. Elle. Et ses grandes oreilles de renard se redressèrent à nouveau quand il mentionna encore des épreuves à venir. N’avaient-ils pas assez souffert ? s’exclamèrent ses grands yeux.

« Je ne comprends rien… » dit-il avant que Gine s’exprime dans son sommeil.

Kamiyou ? Ne pas l’abandonner ? Cela déclencha quelques larmes. Les dernières qui lui restaient à cause de cette traversée du désert et d’un début de déshydratation. D’ailleurs, le sage lui reparla de la gourde. Kamiye la serra fort contre lui. En tant qu’hybride libre, c’était peut-être la première fois qu’on lui confiait quelque chose.

« Un artefact magique ?! »

Il y eut une tape dans son dos. Des mots cryptiques. L’esprit du petit renard faisaient tourner en boucle les mots chuchotés.

« Est-ce que vous pourriez répét-… »

Il était tout seul. Enfin, seul avec Gine. Le sage avait disparu. Et la panique le gagna ! Et s’il n’avait pas compris la formule magique !? Il but alors cul-sec l’eau qui restait dans la gourde. Il n’y avait plus rien. L’angoisse l’étreignit. S’il ne s’était pas bien rappelé… Alors il aurait gaspillé toutes leurs ressources en eau à tous les deux.

Il la regarda.

« Tous les trois ?... »

Sa main avança prudemment vers le ventre de sa…compagne ? Il ne savait pas trop comment l’appeler. Après tout, elle l’avait fui. Il l’avait poursuivi si difficilement. Et… La formule !

Rien.

« Pourquoi ?!... »

Il avait envie de pleurer. Encore. Sa tristesse parvenait à se transformer en douleur physique. Et il se souvint ! Il avait prononcé les mots sans poser ses doigts sur le symbole. Alors il recommença. Et il rit ! Un rire de soulagement. La gourde était de nouveau remplie : ah ah ah !

Ensuite il s’assit près d’elle. Un bras replié contre son torse pour tenir fort fort la gourde magique. Et son autre main étant parti à l’aventure, pour se poser délicatement sur une main de Gine. Il la veille aussi longtemps qu’il put. Puis il sombra dans le sommeil dans sa position assise en tailleur.

!!! SPECIAL !!! 6/14
.
ImageCandy : « Ils sont mignons tous les deux. J’ai hâte de les suivre lors de leur prochaine aventure à la plage. »
.
« N’allons pas trop vite en besogne. Cette plage multiverselle est bien loin de notre couple de tourtereaux. Là-bas, ils seront en sécurité. Comme une parenthèse dans leur vie qui aurait tendance à baigner dans le dramatique. Là-bas, ils pourront se découvrir sans pression. Mais ici et maintenant, le sable s’immisce sans plaisir dans les vêtements. Ici et maintenant, le soleil ne réchauffe pas : il brûle leur couenne. »
.
ImageCandy : « Franchement, tu as trop de la chance que je sois là ! Tu sais pourquoi tu n’as jamais eu de promotion ? Parce que tu n’es pas assez rigolo ! »
.
« Mais nous parlons d’un événement, la mort du Projet de GeoWeapon Corporation et d’un avatar de la Nature, qui tel un battement d’ailes de papillon va provoquer des cataclysmes à l’autre bout du monde ! Bien évidemment que mon ton est grave. »
.
ImageCandy : « N’empêche que ce papillon revient souvent. »
.
« Effectivement. C’est qu’il existe un vieux dessin de mon « Dieu » qu’il a repris récemment. Un concept qui lui plaisait beaucoup et qu’il n’a jamais utilisé. »
.
ImageCandy : « Hey ! Tu sais quoi ? Je viens de réaliser une chose. »
.
« Ce n’est pas vraiment toi qui a réalisé cette chose, mais plutôt mon « Dieu » et-… »
.
ImageCandy : « Et on s’en fout ! Mais dans la Taverne, il y a une femme qui s’occupe de toutes les serveuses. Tu sais, comme Kaos et notre orc qui bégaie. Marianne Monarque. Et bah elle a une forme qui la transforme en une espèce de papillon. Tu crois que c’est lié ? »
.
« Je ne sais pas. Mais dans ce jeu de construction d’un tel univers, tout finit toujours par se regrouper. Nous parlons d’une sorte de puzzle dont nous n’arrivons pas à délimiter son bord. Pas plus que nous savons s’il est en deux dimensions ou d’un tout autre niveau de complexité. »
.
Image

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Gine »

Gine
Gine
Messages : 113
Enregistré le : 15 août 2024 07:57
Fiche
Demande de RP
Qu'est-ce qui réveilla la brute au bois dormant ? ce contact prolongé sur sa main ? les échos du rire de soulagement de l'hybride ou bien... sa simple proximité ?
Sans doute cette dernière parce qu'il faisait nuit lorsque la jeune femme rouvrit les yeux sur les herbes hautes.
Où suis-je ?
Le stridulement de quelques insectes nocturnes bourdonnait à ses oreilles.
Gine se redressa lentement et, d'une main faible, entreprit de se frotter le dos des paupières. Ce geste lui fit comprendre deux choses : d'une part qu'il y avait quelqu'un avec elle qui lui avait tenu la main, et d'autre part que ce n'était pas le mystérieux érudit avec lequel elle avait conservé avant de piquer du nez. Malgré le fait qu'elle percevait son odeur sur cette couverture, qui s'était renversée au niveau de sa taille.
Mais alors qui... ?
Kamiye. L'ancien esclave avec qui elle s'était évadée. A qui elle s'était même offerte dans cette oasis. Gine le reconnut tout de suite dans cette plus que pénombre inquiétante. Il l'avait suivie jusqu'ici. Lui, le faible androgyne aux attributs de renard. En bravant le désert, seul et sans défense alors qu'il aurait pu jouir du confort d'une autre Oasis, bien loin de sa monstrueuse présence.
Gine le fixa un moment, incrédule, avant de détourner un regard qui se voulait coupable. Ses traits se contractèrent.
Pourquoi les gens sont-ils aussi bornés ?
Elle s'en voulut aussitôt de s'être posée la question. En tant que fugitive, elle était mal placée pour émettre le moindre reproche. Encore moins à l'adresse de cet homme, qu'elle savait vulnérable...
Il s'est assoupi dans cette posture ?
Assis en tailleur. A la manière d'un grand sage.
Gine songea une énième fois à s'enfuir. La facilité, bien sûr ! Elle pourrait facilement le semer alors qu'il dormait. Sauf que même si elle n'en avait pas assez de disparaître à la vue des autres, Kamiye finirait sans doute par se faire croquer par un prédateur du coin.
Elle n'était donc pas stupide au point de l'abandonner là.
Je suis d'une insupportable nullité, se réprimanda-t-elle.
Ils avaient eu de la chance jusqu'à présent ; Gine, même si elle était blasée, n'éprouvait pas l'envie de la pousser dans ses ultimes retranchements.

Alors elle commença par prendre soin de son hybride. En lui déposant cette couverture sur les épaules - sans le réveiller - avant d'effectuer une ronde durant laquelle elle ramassa un peu de bois mort ainsi que quelques pierres. Tout qu'elle installa sur un carré de terre sèche non loin de Kamiye. Une étincelle fit le reste, allumant des flammes à une hauteur raisonnable.
Puis, en observant Kamiye, Gine lutta très fort contre la tentation de poser sa tête sur ses genoux. Elle se contenta de prendre tristement place de l'autre côté du feu de camp. Sans doute par peur de faire inconsciemment du mal à celui qui - elle l'ignorait encore - l'avait fait tomber enceinte.
J'ai faim mais je n'ai aucune envie de me nourrir...
Grosse déprime, qu'elle laissa très vite de côté avec toujours cette optique de choyer Kamiye. L'instinct maternel demeurant présent, autrement plus fort que la lassitude elle-même.
Gine refit donc un tour. En prenant un peu plus de distance cette fois-ci. Afin de grapiller baies et fruits sur des arbres qui firent sa fortune. Elle préférait ça plutôt que d'avoir à chasser le petite gibier. Il y avait encore trop de morts dans sa mémoire. Trop de décès perpétrés par ses pattes énormes et dévastatrices. Ces flash là eurent au moins le mérite de la maintenir éveillée jusqu'à ce que son compagnon le redevienne aussi.

Quand il souleva ses paupières lourdes, la nuit n'était pas encore passée et le feu crépitait encore. Kamiye put la voir de l'autre côté des flammes. Assise. Déconfite, le visage bas. Elle avait étalé quelques unes de ses trouvailles sucrées juste à côté de lui, sur une feuille aussi grosse que sa poitrine. Leur odeur allait sans doute finir par attirer son attention, mais avant cela...

- Il faut qu'on parle.

Aucun ton autoritaire. Sa voix était blanche, ne retranscrivant aucune émotion. Aucune tristesse.

- Pourquoi...

Une grimace de chagrin. Elle dut s'interrompre tout de suite, et ravaler sa salive. Un mauvais départ qui avait failli lui coûter de nouvelles larmes, révélatrices de sa détresse mentale. Elle ne souhaitait pas lui montrer ce portrait. D'où sa position quelque peu... éloignée de lui. Ce qui lui faisait mal. Une auto-flagellation qu'elle estimait pourtant justifiée.

- Pourquoi t'entêtes-tu à suivre un monstre ?

C'était brutal comme mise à feu. Mais il le fallait. Pour elle autant que pour lui. Mettre les choses au clair. Et peut-être bien parvenir à suffisamment le décevoir pour qu'il la laisse tranquille et obtienne la paix. Parce qu'après ce qu'elle avait fait aux autres, elle ne le méritait plus. Courroux était une bête puissante, certes, mais l'Oozaru en elle en était une autre.

- Je le savais, dit-elle en évitant de le regarder dans les yeux, que ça finirait ainsi. Que le monstre en moi finirait par prendre des vies.

Elle soupira lourdement.

- ...J'aurais du renoncer à tout ça après que nous nous sommes débarrassés Wyald.

Un sanglot se coinça dans sa gorge. Elle le ravala dans l'instant, le faisant ainsi passer pour un hoquet.

- Si j'avais pris cette décision, il n'y aurait pas eu autant de victimes.

Elle contempla pensivement la paume de ses mains. Elle les serra très fort. Autant que ses paupières qui retenaient péniblement ses larmes.

- Je... j'ai tué nos alliés, Kamiye.

Elle visualisait leur sang sur ses mains. Elle entendait encore leurs hurlements dans sa tête. Ses lèvres tremblaient nerveusement. Elle était sur le point de craquer.

- Dans cette prison... tu te souviens ?... Tu avais raison d'avoir peur de moi.

Et elle craqua.
C'était trop dur. Beaucoup trop pour ses seules épaules.
Tout n'est pas perdu ! En fait... rien ne l'est vraiment tant que l'espoir demeure !
Image

Pour toute demande de RP, me MP sur le compte Ryanne Hilaris ou se référer à ce topic.

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Kamiye Goupile »

Avatar du membre
Kamiye Goupile
Messages : 164
Enregistré le : 14 août 2024 20:08
Kamiye se savait faible. Même s’il était faible à un moment, ça ne changeait pas grand-chose. Mais Gine était forte. Et là, elle était faible. Ce qui… touchait énormément Kamiye. Elle était une figure d’autorité. De confiance. Il l’avait suivi. De plus en plus proche depuis cette première rencontre dans les geoles. Il avait fait… « des choses » avec elle. Avec des conséquences. Le sage au sac de potions lui avait révélé. Mais à ce moment, alors qu’elle lui parlait depuis une distance qui paraissait très lointaine : c’était elle qui était au plus mal. Parce que lui l’avait suivi. Désorienté, entre autres, il avait trouvé et puisé dans cette nouvelle motivation. Il savait, plus ou moins, ce qu’il faisait ici et assis. Mais elle ? Non.

*Ne lui dis pas. Pas encore. Elle… n’est pas prête à encaisser ce genre de nouvelle. *

Pourtant, les yeux de Kamiye fixèrent le ventre de la guerrière. Il essaya que ça ne se voit pas trop. Mais il ne le réalisa qu’un temps après l’avoir fait. Elle était assise. Elle était un peu loin. Et il avait l’habitude de regarder le sol à cause du fait qu’il avait été toute sa vie un esclave. Elle ne réaliserait pas.

« Tu m’as fait confiance. Dans cette prison. Et je crois que c’est là que tout a commencé. »

Il ne savait pas trop comment continuer. Alors il laissa le silence « parler ». Il y eut des crépitements depuis le feu. Son estomac s’éveilla en découvrant quelques fruits ramassés ici. Il sourit. Non pas parce que son estomac était vide. C’était elle qui avait fait ça. Et il sourit. Ca représentait tant !

Simplement, naturellement, il récupéra en faisant attention la petite feuille contenant leur butin. Il ne comptait pas perdre un seul de ces petits trésors pleins d’eau et d’énergie. Et puis il contourna le feu. Et s’assit à côté d’elle. A ce moment, il ne comprendrait pas qu’elle s’éloigne.

« Nous devons manger, tous les tr-, tous les deux. C’est important. Et puis, c’est toujours meilleur ensemble, oui ? »

Il lui offrit le plus gros des fruits. C’était elle qui en avait le plus besoin. Parce qu’elle pouvait combattre. Parce qu’elle était forte. Et aussi parce qu’elle détenait un secret dans son ventre. Kamiye mangea son fruit. Il prit son temps de le savourer. Le fruit, l’instant, elle.

« C’est sur que tu fais peur. Ton métier, c’est de tuer les gens. Ou quelque chose comme ça. Le mien c’est de servir les gens puissants. Qu’ils sachent se battre ou non. »

C’était plus puissant que lui. Il n’arrivait plus à détacher ses yeux d’elle. Il ne pouvait faire disparaitre son sourire. Parce qu’il savait. Et ce secret lui donnait une force !

« Les gens qui sont morts, ils ne reviendront pas. Il y en a que tu as tué en faisant exprès. D’autres non. Et c’est comme ça. Ils devaient tous avoir une famille. Mais tu ne peux pas penser à ça. En fait, je crois maintenant que ce qui te pose problème, ce ne sont pas les morts. C’est la perte de contrôle ? »

Si elle ne voulait pas manger toute seule, si elle ne s’éloignait pas de lui, si elle ne présentait pas de signes d’agressivité : alors Kamiye viendrait placer un petit fruit entre ses lèvres. Pour la faire manger. Comme si elle n’en était plus capable toute seule. Il pouvait faire ça pour elle. S’occuper d’elle. A sa mesure. Avec ses moyens. Parce qu’elle s’occuperait encore de lui plus tard. Comme avec les fruits.

« Moi je peux souffrir. On m’y a habitué. Je peux prendre un coup ou deux. Même de toi, c’est ce que je veux dire. Je ne t’en voudrais pas. Tu m’as protégé. Tu me protèges. Et je crois que tu me protégeras encore plus tard. C’est… c’est comme ça. »

Et il lui sourit. Encore. Toujours. Et il lui présenta un nouveau fruit. Comme si c’était la chose la plus pertinente au monde.

Re: Avant de songer à bâtir : se reconstruire. [PV Kamiye Goupile]

Message par Gine »

Gine
Gine
Messages : 113
Enregistré le : 15 août 2024 07:57
Fiche
Demande de RP
Derrière le bruit de ses sanglots, Gine n'entendit pas la réponse de Kamiye. Pas plus qu'elle ne l'entendit ou ne le vit la rejoindre, son "plateau repas" entre les mains. La phrase suivante ? La Saïyajin éplorée ne la manqua pas, et cela lui tira une violente grimace.
Comment pouvait-il se montrer aussi prévenant avec elle après ce qu'elle avait fait aux autres ?
Elle trouvait cela si horrible !

- Tu... ?

Mais les mots moururent dans sa gorge.
Gine regarda le gros fruit juteux.
Elle ne le prit pas. Kamiye mangea le sien juste à côté d'elle.
Gine n'eut pas le courage de le repousser. Ni le courage ni la force.
Elle ne s'était jamais sentie aussi vide...
Je suis monstrueuse et lamentable.
Mais lui ne le pensait pas. C'était même tout l'inverse ! Enfin... pas tout à fait, puisqu'elle lui inspirait effectivement de la peur, par moments.
La femme à queue de singe renifla de tristesse. Elle croisa son regard, mais cela ne dura pas parce qu'elle baissa puérilement les yeux sur ses bottes abîmées.
J'ai vu son sourire ? Est-ce parce qu'il se moque de moi... ?
Elle ne lui en voulut pas. Elle avait déjà trop mal au cœur pour que cela puisse empirer.
Son compagnon, avec qui elle avait eu un généreux moment de pure passion, lui fit part de la froide vérité.
Gine ne se souciait pas plus de ses malheureuses victimes que de son incapacité à se contrôler ? C'était ça, le gros souci qui la minait ?
Elle n'était sûre de rien. Et cela lui faisait toujours aussi mal...
Mais ses yeux embués de larmes, derrière ce voile aqueux, observaient désormais le visage de l'ancien esclave.
Elle regarda alors le fruit qui lui tendait, secouant la tête en signe de négativité.

- Je n'ai pas faim, mentit-elle.

Son ventre émit un grognement évocateur.
Elle fronça les sourcils.
Maudit estomac ! Je te déteste...
Elle n'avait plus d'excuse pour ne pas accepter cette becquée, alors elle ouvrit machinalement la bouche et mâcha par petits bouts - sans grande conviction.
Kamiye ne s'arrêta pas de parler. Elle l'écouta sans rien dire. En essayant de ne penser à rien.
Mais ses paroles faisaient mouche. Parce qu'elles sortaient de sa bouche bienveillante. De la bouche de celui qu'elle avait protégé, et qu'elle avait appris à aimer plus fort que de raison.
Soudain déstabilisée par cette vision d'elle en train de l'embrasser, Gine ressentit de la honte.
Les espoirs de l'hybride allaient de paire avec son honnête sourire. Il compatissait à sa souffrance. Il avait beaucoup souffert, lui aussi.
Et sans doute qu'il souffrait toujours, d'une certaine manière. De sa trahison. Parce qu'elle l'avait fui, lui aussi. Comme une couarde incapable d'assumer le mauvais rôle qu'elle avait inconsciemment joué dans cette histoire sanglante.
Alors qu'il lui présentait un nouveau fruit à consommer, Gine pleura moins fort. Plus... silencieusement.
Il lui fallut du temps avant de poser cette stupide question :

- Comment peux-tu en être aussi sûr ?

Elle le fixait de ses grands yeux noir et humides.
Les morceaux de fruits finissaient broyés entre ses dents. Elle refusait de les avaler tout de suite, les accumulant dans les recoins encadrés par ses joues.

- J'aurais pu te tuer, toi aussi... dans mon abominable frénésie... !!

Elle se rendit compte que cette pensée l'horrifiait plus que tout. En prononçant ces mots, son cœur avait manqué un battement avant d'exploser dans sa poitrine. Elle dut y porter le poing, puis se mit à tousser. Ce qui la fit régurgiter un peu de ces morceaux stockés là où il ne fallait pas.

- D-désolée !

La honte. Rapidement de retour pour lui jouer un mauvais tour !
Comme pour se rattraper, Gine décida de s'alimenter toute seule. Comme une grande.
Ou presque.
Il y avait tout de même un peu de l'amélioration, dans son attitude...
Rien qu'un peu.
Tout n'est pas perdu ! En fait... rien ne l'est vraiment tant que l'espoir demeure !
Image

Pour toute demande de RP, me MP sur le compte Ryanne Hilaris ou se référer à ce topic.
Répondre

Retourner vers « Royaume de Lumen »