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Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 11 juil. 2025 16:58
par Camille Marquise
??? : « Jolies fesses, mademoiselle. Oh ! Oups, pardon. »

Camille était sorti de cours. Il se trouvait dans le couloir, son sac à dos posé sur le sol parce qu’il rangeait ses affaires. Il avait oublié. Avec son corps efféminé, quand il se penchait de cette manière, ceux qui le regardaient par derrière le confondait une fois sur deux avec une femme. Le pire, c’est que c’est lui qui était le plus embarrassé des deux.

*J’ai peut-être fait une erreur en venant étudier ici… *

Il souffla. Puis se reprit ! Il n’allait pas se laisser abattre. C’est lui qui avait choisi. Enfin, c’est le système qui avait choisi. Normalement, il aurait dû partir au Japon. Dans une ville nommée Atarashi Yoake. Il avait même commencé à apprendre le japonais en autodidacte. Il ne pouvait pas parler couramment, du moins le pensait-il. Et de toute façon, il avait fini par étudier aux Etats-Unis.

Il tourna dans le couloir. Ca le rallongeait pour retourner dans sa chambre. Et c’était exactement ce qu’il voulait. Car s’il avait envie de poser ses fesses sur son lit, il n’avait pas envie de le retrouver, lui.

??? : « Mais qui voilà ? Je vous l’avait pas dit, les gars ? Il est encore trop désorienté. Il ne connait pas encore bien le campus. Heureusement que je suis là, Camille, hein. »

Son colocataire. Accompagné de ses potes. Camille se sentir se ratatiner sur lui-même. Sa bête noire. Son nouveau harceleur. Cela finirait-il donc un jour ? Peu importe l’école, peu importe son âge : son look androgyne lui avait toujours valu d’être l’objet de moqueries ou pire. Ca n’avait pas mis longtemps à recommencer dans cette école. Alors, les yeux baissés et l’attitude d’une proie face à son prédateur, il garda le silence et attendit la suite. Parce qu’il les connaissait les harceleurs, ils aimaient beaucoup parler.

??? : « Là je vais faire un petit tour avec les gars. Et j’aurai soif en revenant. Tu as compris, Camille ? Hey ! Dis-moi que tu as compris. »

« Je, euh… oui. Oui. »

??? : « Oui, quoi ? Vous les ploucs, il faut tout vous apprendre. Mais je suis magnanime. Euh, c’est ça le mot, les gars ? Peu importe ! Je suis bon. Et je suis bon avec toi parce que moi, la ville, je la connais. Et c’est pour ça que tu vas être gentil avec moi, hein ! »

« Bien sur… »

Le niveau de harcèlement prit un nouveau cran. La plaisanterie douce était terminée. La comédie devint réelle menace. La face sombre de l’humanité en action… Camille se retrouva coincé entre son harceleur et le mur. Le bras de l’autre s’étant posé contre le mur, juste à côté de son visage imberbe. Une barrière. Une démonstration de force.

??? : « Bon, parfait. Donc t’oublie pas mon soda, mon mignon. Tu vas faire cracher le fric de tes parents. Et j’en ai rien à foutre s’ils doivent prendre un autre job pour survivre. »

Sa main frappe violemment le mur. Camille laissa échapper un couinement. Ce qui les fit tous rire. Tous se barrèrent et on le laissa enfin tranquille. Enfin… Il s’accroupit et sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer le molard qu’un des types lui avait craché sur la chaussure.

Il tenta à grand peine de retenir ses larmes. Heureusement, personne n’avait rien vu. C’était impossible d’aller se plaindre, de toute façon. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’était repassé par l’administration. Et redemander, encore, s’ils avaient trouvé une solution concernant le fait de le changer de chambre. Mais tout était rempli. On le lui avait déjà dit. Et même l’administration, même les adultes, exprimaient de l’agacement à son encontre.

Il était seul…

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 11 juil. 2025 19:46
par Emmy Stan
- (Emmy) : Heureusement que les cours sont enfin finis. Allez viens Jude, on va voir ce qui a dehors de sympa à manger pour se prendre un goûter. J'ai une méga fringale pas possible en ce moment. C'est complétement dingue.

- (Jude la meilleure amie de Emmy) : C'est ça, vas-y bouffe pour moi avec. A la fin, tout le monde se foutra de ta gueule, quand tu auras pris cinquante kilos à avaler tes gâteaux et tes bonbons. La "sucette" de Kentin ne te suffira plus.

- Haha! Qu'est-ce que t'es conne parfois. Alors dans ce cas, je rajouterais ton poids avec ça, quand je t'aurai avalé pour plus entendre ta musique de timbré avec tes groupes de métal tous moisis pourris.

- L'avantage d'avoir une amie comme toi et en plus dite la meilleure amie du monde, tellement tu dis toi-même que tu m'aimes et que tu m'admires, c'est qu'on a pas besoin d'avoir d'ennemis. Enfin...

On était comme d'habitude en train de se chamailler gentiment Jude et moi, quand on a été interrompues dans notre grande discussion d'amitié philosophique. Pile à cet instant, au détour d'un couloir qu'on croyait désert, parce qu'on avait un peu trainé en discutant avec Carl et mon Kentin chéri juste avant, on reconnait direct les affreux.

- Quand on parlait de tes anciens potes Jude... Ouais, t'as vraiment pas besoin d'avoir des ennemis avec eux.

- Chut! Ta gueule Emmy! Ils vont nous entendre!

Sans que les débiles nous aient repérés, on s'est planquées juste à l'intersection du couloir. Là, en écoutant et en observant, on a toutes les deux reconnues le nouvel élève de la classe. Il était arrivé depuis même pas dix jours ici. Il ne parlait à personne. J'ai bien essayé de discuter avec lui, mais on aurait dit que je l’impressionnais. Jude m'a dit qu'il fallait laisser tomber, car il était trop du genre à être renfermé et puis surtout comme il venait d'arriver, qu'il avait besoin d'un peu de temps pour se familiariser. Je n'ai pas vraiment été d'accord avec elle au début, mais quand j'ai essayé de lui reparler plusieurs jours plus tard, j'ai bien vu qu'il tentait de comme vouloir fuir. Et pour ne pas aider au problème, ce qu'on est train de voir juste en ce moment, confirme ce que je craignais. La bande de crétins étaient en train de s'en prendre à lui. Ce qui pourrait expliquer pourquoi il était comme ça...

Évidemment, les mecs se foutent de sa gueule et vont jusqu'à l'intimider. Putain qu'est-ce que je déteste ça! Et vers la fin, alors que je m'étais préparée à intervenir pour leur mettre une raclée en plein dans la gueule, ils sont finalement partis. Le nouveau, celui qu'on appelle Camille et qui ressemble grave à une fille, comme mon Kentin en fait, se retrouve accroupi en train d'essuyer un cracha que l'un des pisseux lui a envoyé sur la chaussure. C'est là que je décide de bouger pour aller le voir.

- Attends Emmy!

- Quoi? On va quand même pas le laisser là comme ça?...

- J'ai pas dis ça, espèce de cruche à couettes. Mais si on y va direct comme ça en lui parlant de l'agression, ça pourrait le mettre encore plus mal.

- Je sais bien mais d'un côté, on lui dit quoi? Salut la vie est belle quand on est tout seul et qu'on a pas d'amis pour parler?

- Arrête d'être stupide. Tu sais que je connais bien ces loosers qui étaient mes potes autrefois. Mais crois-moi que je sais exactement ce que je voulais ou pas qu'on dise, quand j'étais au plus bas et que t'es venue m'aider. Bah là, tu fais pareil. Tu y vas doucement, sans le bousculer. Au pire, tu dis que tu as vu ces mecs trainer dans le coin...

- Okay c'est bon. On y va maintenant, ou tu vas me faire tout un cours de psy?

C'est en sortant de notre "cachette" qui se trouvait juste à l'angle du mur, qu'on se dirige tout droit vers lui. Et c'est quand j'arrive à son niveau, que je me rends compte que Jude ne m'a pas suivie et qu'elle est restée planquée... J'essaie désespérément de lui chuchoter un dernier truc, avant de renoncer.

- Putain de merde Jude. Pourquoi t'es pas...

Camille terminait de s'essuyer la chaussure. J'avais tellement l'habitude d'assister à ça, que j'arrivais direct à sentir sa détresse, sans même avoir besoin de le lui demander. Putain, je me sentais vraiment trop mal pour lui...

- Salut Camille. Est-ce que ça va? J'ai cru entendre du grabuge au loin et en arrivant par ici, j'ai reconnu des mecs que j'ai pété la gu... enfin des débiles qui aiment se faire remarquer pour rien. Ça te dirais qu'on aille faire un tour dehors, pour discuter? Je voulais m'acheter un truc à manger, avant de rentrer chez moi. Alors si t'as faim aussi, je peux te payer un truc si tu veux? Puis ça me ferait plaisir d'apprendre à connaitre une nouvelle tête de notre classe.

De là où je suis, j'ai juste le temps d'apercevoir Jude qui me fait un signe d’approbation en levant le pouce, avant de se tirer pour me laisser toute seule avec Camille.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 13 juil. 2025 13:02
par Camille Marquise
Elle avait déjà essayé de lui parler. Emily ? Non, ce n’était pas ça. C’était un prénom moins féminin. Plus court. Plus percutant. Quelque chose qui allait avec son look de garçon manqué. C’était une des raisons qui avait conduit Camille à refuser la conversation. Elle avait cette attitude de fille à problèmes. Elle venait de le lui confirmer à l’instant. Elle n’hésitait pas à s’impliquer dans des bagarres. C’était donc une violente. Ce qui rejoignait la deuxième raison : son amie la gothique. Les deux ensemble semblaient un réservoir à problèmes. Camille avait préféré s’isoler dans son coin.

Mais aujourd’hui, la situation n’était plus la même. Est-ce qu’elle avait entendu la conversation où il se faisait victimiser ?... Est-ce qu’elle était venue à son tour lui voler son argent ? Et puis, il était là avec ses grands yeux tout larmoyant…

*Je dois faire peine à voir… Qui voudrait de moi ? Personne n’a envie de traîner avec un garçon faible qui ressemble à une fille… *

Mais il avait reçu une bonne éducation de la part de ses parents. Des parents normaux sans histoire qui lui avait donné une enfance normale sans histoire. Enfin presque. Des railleries de temps à autre. Mais rien d’insurmontable ou de véritablement traumatisant. Bien que, ça n’avait jamais cessé. Il avait subi à petite dose encore et encore. Et aujourd’hui, il se sentait presque le point de déborder.

*Je crois que j’ai déjà évoqué chaque nuit la possibilité de tout foutre en l’air. De…me foutre en l’air. Mais même pour ça je suis trop lâche. *

Toujours était-il qu’il avait reçu une bonne éducation et qu’il devait au moins lui répondre un petit quelque chose.

« C’est gentil de prendre de mes nouvelles. C’est gentil aussi de vouloir me payer quelque chose à manger. »

*Mais là, actuellement, j’ai l’impression d’être un SDF. Et je comprends leur fierté. *

« Mais je n’ai pas faim. Et il faudrait que je rentre. J’ai des devoirs à terminer. »

(gargouillement de l’estomac)

*Traître ! *

« Euh… »

Il se trouvait face à un choix. Du dos de sa main, il essaya de chasser un maximum d’humidité aux alentours de ses yeux. Il devait faire un choix. S’enfoncer dans sa solitude et retourner dans sa chambre où il deviendrait encore leur jouet jusqu’à ce qu’il se lasse de lui et ressorte dehors pour…pour faire leurs trucs à eux. Ou alors il pouvait accepter cette main tendue.

« Je crois que oui, que j’aimerai bien manger quelque chose. »

Camille regarda derrière Emmy. Il n’y avait personne. C’était bizarre qu’elle soit toute seule. Elle paraissait le genre de fille à être toujours avec quelqu’un. Pour bavarder. Pour faire un truc. Toujours en action. Toujours pimpante. Toujours avec la banane ! Lui, il était un méchant petite nuage noir…

« Je sais que ce n’est pas Emily ton prénom. Désolé, j’ai oublié. Et puis, tu dois surement mieux avoir à faire. Je ne t’en voudrais pas d’aller ailleurs. »

(gargouillement. Le retour !)

« Bon, ok. Je t’embête juste le temps de manger un cookie ou quelque chose du genre. »

Il trouva même la force de lui étirer un petit sourire. Et c’était comme assister à une éclaircie dans un ciel couvert et gris.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 13 juil. 2025 19:04
par Emmy Stan
- Allez. Arrête de tirer cette tête et viens avec moi. Je t'enlève d'ici autant de temps que tu en auras besoin. Et d'ailleurs, moi c'est Emmy et pas Emilie. Et en vrai je préfère mon prénom, ça sonne grave mieux avec mon genre. Emilie ça fait un peu... bourgeois pour moi. C'est comme Martha quoi.

Je rigole un peu en pensant à ma pauvre Martha, mais qui a tellement bien les manières liées à son adorable petit nom. En attendant, Camille avait l'air vraiment mal et tout perdu. Même au début, il a hésité à accepter mon invitation. Mais il a sentit que j'ai insisté un peu, parce que je restais plantée là devant-lui à le regarder et à lui tendre la main, jusqu'à ce qu'il me la prenne pour se relever, après avoir accepté le deal du cookie. Bizarrement, au moment où je le vois si proche de moi en le tirant quand il se relève, je ressens comme une sensation un peu chelou. C'était pas quelque chose de désagréable, mais de plutôt.. embarrassant?... Curieux quand même... Enfin ouais, c'est vrai qu'il ressemblait vraiment grave à une fille, avec son petit visage tout mignon, tout doux et tout élégant. Il avait un aspect fragile et c'était même fortement possible qu'il le soit, vu comment il s'était retrouvé face à la bande de connards. Mais en fait, il ressemblait vraiment beaucoup à mon Kentin, hormis le fait qu'il soit humain. Ou alors, c'est un déguisé comme lui? Sérieux je trouve ça dingue qu'il puisse vraiment exister d'autres espèces que la nôtre sur terre. Mais c'est en même temps stylé.

- Super. Tu vois que c'est pas compliqué de prendre une main qu'on te tend? T'avais juste besoin de ça et de me faire un beau petit sourire comme tu me fais là, pour aller droit au paradis des cookies à volonté.

Avec un petit clin d’œil et sans attendre plus longtemps, je l’entraine direct avec moi à me suivre droit vers la sortie. En chemin dans les couloirs, je continue de le regarder, mais un peu plus discrètement pour ne pas l'effrayer. C'est vrai qu'il avait un look vraiment mignon. Il avait rien à voir avec les débiles de merdes qui l'ont agressé. D'ailleurs, j'allais attendre qu'il se sente assez à l'aise avec moi, pour lui poser des questions en détail à ce sujet. Mais comme dit Jude, il faut que je sois dé-li-cate.

- Il parait que Jude, ma pote la gothique fane de groupes de métal vraiment à chier, elle dit que je fais peur à tout le monde avec mon look et mes couettes. Sérieux, tu trouves qu'elle a raison? Je dirais que c'est elle qui terrorise toute la ville, avec son genre de vampire buveuse de sang.

Je continue de blaguer pour essayer de détendre l’atmosphère et emmener Camille à s'ouvrir à moi, tout en continuant d'enchainer. Me revoilà redevenue un vrai moulin à paroles.

- En tout cas, ça fait plaisir de voir une nouvelle tête dans notre classe. Bon comme partout, je vais pas te mentir en te disant que tout le monde n'est pas forcément toujours très sympa. Mais je t'assure qu'il y en a plein d'autres qui le sont vraiment et qui n’attendent que ça pour se faire de nouveaux amis. Et moi, où je suis au milieu de tout ça? Je dirais que j'appartiens à la troisième catégorie, celle qui aime avoir plein d'amis, mais qui aide volontiers à unifier les autres, quand ils en ont besoin. Et d'ailleurs pour ma part, j'aime bien comment t'es fringué. Tu as le même look que Kentin. T'as certainement dû le voir en cours. C'est un mec habillé en fille comme toi et qui a des cheveux roses et longs. Lui aussi je l'adore, on est même très très proches lui et moi.

Une fois arrivés à l'extérieur, je regarde un instant autour de moi pour me rappeler quelle boulangerie vend les meilleurs coolies de toute la ville et certainement du monde entier. Quand je tilte dans ma tête, j'attrape la main de Camille pour l'entrainer avec moi vers ma moto qui était garée un peu plus loin, avant de me rappeler qu'il ne fallait pas que je sois trop directe avec un garçon comme lui, dès le début. Du coup je lâche presque aussi vite sa main, pour passer la mienne dans le dos, certainement un truc plus amical et moins intime comme approche. Mais en en vrai, j'aime pas devoir me reprendre avec des trucs comme ça, parce que ça me donnait l'impression de ne pas être vraiment moi. Mais j'étais prête à comprendre les choses, si c'était pour aider ceux qui sont dans la détresse.

- Suis-moi, on va prendre ma moto qui est garée juste là-bas avec les autres. Et à propos, tu viens d'où exactement? Je suis pas sûre que j'ai bien compris, quand tu t'es présenté vite fait devant la prof le premier jour où tu as débarqué.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 17 juil. 2025 11:56
par Camille Marquise
Martha ? Pourquoi ce prénom en particulier ? Camille n’en a aucune idée. Et franchement, c’est le cadet de ses soucis. Un détail sans importance. Alors que cette main tendue ? Ca c’est important. Et il finit par glisser la sienne au-dedans. A regarder leurs deux mains en vue rapprochée, il serait compliqué de dire à qui est la main masculine et l’autre féminine. Camille a donc des doigts fins et une peau qui n’a pas souffert d’un travail manuel, par exemple.

Comment a-t-elle réussi à le faire sourire ? C’est un mystère. Cette petite rousse qu’il prenait pour un puits à problèmes. Qu’il imaginait très bien bousculer les autres et partir avec un petit rire satisfait pour rejoindre l’autre gothique. Mais il a du se tromper. Ah ! Il se sent tiré. Il n’a pas voix au chapitre. Emmy (et non Emily !) l’emmène déjà vers la sortie. Camille réalise par contre que c’est vraiment une pile électrique. Elle ne doit pas réussir à rester en place très longtemps au même endroit. C’est même une prouesse qu’elle parvienne à assister aux cours, non ?

« Moi j’aime bien tes couettes… »

Et donc avant ça, il n’a pas réalisé qu’elle le regardait discrètement. C’est qu’il est perdu dans ses pensées. Pas qu’il y en ait tellement. Plutôt qu’il essaie de comprendre ce qui lui arrive avec la menace toujours existante de son colocataire. Car tôt ou tard, il devra y retourner…

Mais elle reparle déjà. En fait, il a à peine eu le temps de glisser son avis sur ses couettes. Elle parle encore. Et il a du mal à se concentrer. Il n’est pas encore habitué à elle.

« Moi ? Je suis habillé en fille ?... »

Il ne porte pas de robe pourtant. Avec son look androgyne, il ne manquerait plus que ça… Il est déjà dans le viseur de son colocataire et de sa bande de potes. Si en plus il s’affichait en fille ? Ce serait une osrte de suicide social ! Voire même d’un suicide tout court… Donc non, il ne porte pas de robe. Par contre, c’est vrai qu’il aime les couleurs. Et puis, peut-être qu’il porte des tee-shirts à manches longues pour pouvoir porter de longs gants en-dessous. Mais pas aujourd’hui. Par contre, et ça lui fait comme une secousse dans le ventre, il est vrai qu’en-dessous un pantalon qui s’arrête au-dessus de ses chevilles, il porte une paire de collants… Il ne faut pas qu’elle l’apprenne !

Et ils sont déjà dehors. Elle reprend sa main. La relâche. Il ne sait même plus quoi en penser. Ce n’est pas désagréable d’être tiré comme elle le fait. Il suffirait aussi de rajouter un petit a devant tiré pour signifier autre chose et… quoi ? Que lui raconte-t-elle encore ?

« De la moto !? Mais… Je ne suis jamais monté dessus. Je ne suis pas sur que je veuille… Je… Euh… »

Il détourne le regard. Gêné. Embarrassé. Voilà. Elle va le planter ici et maintenant parce qu’il est incapable de faire des choses « cool » comme elle doit en faire dix à la journée.

« Je ne viens pas d’ici. Une petite ville. J’ai laissé mes parents là-bas. Je n’aurai peut-être pas du tenter des études maintenant que je suis ici… »

De nouveau sa tête baissée. Une sorte de fuite. D’elle. De la situation présente. De son passé. Sauf que baisser les yeux lui permet de voir son estomac. Et ce dernier décide encore de manifester son mécontentement en gargouillant.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 18 juil. 2025 16:29
par Emmy Stan
C'est bien ce qu'il me semblait. Camille a un manque d'assurance flagrant. Mais c'est pas grave, car je compte bien l'aider à rattraper ça. Alors quand on arrive au niveau de la moto, je ne réponds pas tout de suite à ce qu'il me dit. Il valait mieux pas que je le noie dans mes paroles, sans quoi le petit poisson encore un peu trop fragile, risquerait plus de s'étouffer dans son bocal qu'autre chose. Mais il était vraiment tout mignon. Il avait ce genre de truc, qu'on avait envie de grave chouchouter à mort. Exactement comme avec mon petit Kentin adoré. Et quand je passe la clé dans la serrure pour ouvrir le siège, je lui donne le second casque qui était placé à l'intérieur.

- Justement, c'est parfait. Si t'es jamais monté sur un bolide, c'est l'occasion rêvée pour faire ton premier baptême de deux roues. Celle qui crache sur le bitume. Alors ne fais pas ton coincé et prends ce casque, que je réserve exclusivement à tous mes potes. Et toi, même si on doit encore apprendre à mieux se connaitre, je sais déjà que tu en fais parti. J'ai pas besoin des mots des autres, pour savoir si t'es une bonne personne ou pas. Je le sens et j'ai ça dans le sang. Appelle ça l'instinct si tu veux.

Quand Camille prend le casque que je lui tends, je décroche la chaine de la roue où était attaché mon propre casque. Juste avant de l'enfiler, je ressens encore cette même petite sensation bizarre que toute à l'heure, quand il m'avait parlé de mes couettes. Je plonge alors mes yeux en plein dans les siens, un peu comme si j'avais envie de l'embrasser du regard, mais de façon tendre et protectrice je dirais.

- Et merci de me dire que t'aimes bien mes couettes, ça me rassure champion. D'ailleurs moi j'aime bien tes cheveux aussi, avec ton look efféminé. Ouais je voulais pas dire que t'étais habillé en fille, mais je sais que ça t'irait super bien. Ne le prends pas mal, je dis juste ce que je pense. Et comme tu me fais vraiment penser à mon Kentin...

Je lui souris affectueusement, avant d'enfiler le casque et de mettre ensuite la clé dans le contact.

- T'inquiète, j'irai pas vite. J'ai certainement pas envie de te traumatiser à vie dès notre première vraie rencontre. Tout ce que t'as à faire, c'est de bien t'accrocher à moi et de te laisser porter. Exactement comme toute à l'heure. Tu te laisses entrainer et tu me fais confiance.

Je démarre à cet instant la moto qui fait ce bruit que j'adore. Celui juste au moment où elle s'allume et où elle crache genre tous ses poumons par terre, pour la première fois. Puis je retire la béquille de sécurité, avant de monter dessus et de commencer à reculer. Quand j'arrive à la hauteur de Camille, j'attends qu'il enfile le casque pour l'inviter à prendre place, sur la partie réservé aux chouchous exclusivement.

- Allez enfile le casque et monte derrière. Et au fait, un dernier truc. Tu as bien fait d'être parti de chez toi, pour tenter de vivre une aventure ailleurs. Je ne sais pas quelle était ta vie là-bas, mais quand je te vois, je suis certaine qu'il devait y avoir un sacré paquet de filles qui ont dut craquer sur toi. Et peut-être bien que tu ne l'as même jamais remarqué.

Je baisse alors la visière du casque et j'enfile les gants que j'avais sorti du sac juste avant. Je n'attendais plus que mon précieux passager quatre étoiles, embarque derrière-moi.

- Alors c'est bon? Tu es prêt à vivre ta première expérience grisante de liberté? Celle où tu roules et où tu te crois au-dessus du monde? Celle où tu peux effleurer du doigt, les barrière de l'impossible et voir que rien n'est infranchissable?

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 20 juil. 2025 12:57
par Camille Marquise
Sa bouche s’ouvre plusieurs fois de suite sans émettre le moindre son. Il aurait bégayé de toute façon s’il avait essayé de parler. Cette Emmy est tellement directe ! Et tout ce qu’elle lui dit ! Est-ce qu’il aurait du lui faire un compliment sur ses couettes ? C’est que ça le mettrait mal à l’aise qu’elle en parle ainsi. Mais il ne reviendrait pas en arrière. Il trouve que ça lui va super bien. Et puis, cette couleur de cheveux naturelle. Ca aussi ça le fascine. Mais il n’est pas un « champion » ! Toutefois, il n’ose pas lui rétorquer. De toute façon, elle parle beaucoup. Et elle enchaîne. Elle le voit habillée en fille ?! Camille devrait penser qu’elle est folle. Mais dans sa tête, ça réveille quelque chose. Combien de fois s’est-il arrêté devant des vitrines de vêtements pour fille ? Bon, il a peut-être déjà acheté une robe un jour. Avant de venir dans cette grande ville. Mais jamais de la vie il aurait osé l’emporter ! Et heureusement. Avec son harceleur…

*Son Kentin ? Donc elle a un petit copain ? De toute façon, elle m’a dit que j’étais un ami tout à l’heure. Bizarre, je… Non, rien. *

Le bruit de la moto qui se réveille le tire de ses pensées.

*Tant de puissance ! Ca ne me rassure pas des masses… *

Qu’est-ce qu’elle attend ? Pourquoi elle le regard ? Ah ! Le casque. Camille finit par le glisser sur sa tête. Ce n’est pas très agréable. Il se sent un peu emprisonné. Mais elle parle. Encore. Elle ne s’arrête pas. Elle dit tellement de trucs. Et lui ne pense qu’à deux choses. D’abord, qu’il va peut-être mourir dans un accident de la route. La vitesse et un manque de protections… Et puis il y a l’autre chose. Il n’est pas encore monté sur la moto. Mais s’il le fait, il va se retrouver collé-serré à elle. Vraiment peau à peau. Enfin, pas peau à peau. Ils sont habillés. Mais quand même !

« Euh, alors… Ok, je monte. »

C’est maladroit. C’est la première fois qu’il monte sur une moto. On sent qu’il manque d’assurance. Mais ce n’est pas une tâche impossible et il se retrouve derrière elle. A ce moment, il fait attention à ne pas la coller. Même si c’est une tâche quasiment impossible. Et il fait aussi ce qu’il peut pour ne pas serrer ses bras autour de sa taille à elle. Il sait qu’il ne fait que retarder l’échéance.

La moto finit par démarrer. Et tout de suite, il se retrouve collé à elle. Ses bras l’entourant. Un peu trop fort d’ailleurs. Il n’est pas du tout rassuré d’être sur une moto. Il voudrait lui demander déjà de s’arrêter ! De descendre ! Et de l’ignorer à tout jamais !

Mais…il n’en fait rien. Il met de côté sa fierté masculine et il la serre fort pour ne pas tomber. Il ferme les yeux pour ne pas avoir peur du paysage. SI ça se trouve, ça va faire comme dans les mangas ou les animés. Avec les lignes de vitesse qui déforment tout. Le flou qui fait qu’il ne verra presque plus rien. Il ne veut pas découvrir tout ça. Par contre ? En roulant, il découvre de nouvelles sensations. Cette sorte de joie liée à la liberté de la moto et la vitesse. Et ce n’est pas si mal, se dit-il.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 22 juil. 2025 20:40
par Emmy Stan
- Allez petit rêveur. Dépêche-toi de sortir de tes songes et de monter avec moi, si tu veux gouter aux meilleurs cookies de la ville.

Il était vraiment amusant. Tout hésitant. Tout timide. A chaque fois qu'on se parlait, je n'arrêtais pas de revenir à Kentin, tellement ils se ressemblaient. C'en était... je ne sais pas bien en fait...

Quand Camille monte derrière-moi, tout maladroit évidemment, je me suis mise à rire gentiment, jusqu’à ce qu'il se cale timidement contre-moi. J'allais lui dire qu'il pouvait y aller franchement. Que je n'étais pas faite en sucre. D'ailleurs à peine j'ai démarré et commencé à rouler, qu'il me serre déjà bien fort contre lui. Il était maintenant collé bien à moi, avec ses ses bras autour de ma taille.

Pendant que j'ai un petit sourire qu'il ne voit évidemment pas, c'est comme ça qu'on s'engage alors dans les rues. Doucement. Jamais trop vite pour ne pas l'effrayer, on enchainement de façon fluide les rues et les grands boulevards. De temps en temps, je me faufilais entre les voitures. Et parfois, j'aimais bien regarder certains magasin que je connaissais bien. J'adorais voir leurs enseignes parfois vraiment trop stylées et qui clignotaient quand venait le soir. Voir certains cafés ou bars vraiment cools, qui se trouvaient juste aux pieds de tous ces gratte-ciels. Des endroit branchés et parfois remplis d'un tas de potes du bahut. J'étais certaine que je pourrais lui faire découvrir un tas de choses vraiment sympas ici.

- Ça va? Tu me dis si je vais trop vite. Là, je suis à un peu à moins de 50kmh. D'habitude, je vais à 90.

Je tente de le taquiner, bien que je savais qu'il valait mieux pas que j'accélère, malgré que ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Mais en vérité, j'adorais la vitesse. J'ai déjà même fait plusieurs fois des courses de motos en pleine rue. Et apparemment, c'était même un don chez moi. Je ne sais pas exactement tout ce que mes parents m'ont fait, mais ça me rend à la fois bizarre et unique. Spéciale quoi. Mais dans ma tête, je voulais juste rester moi avant tout. Rester la Emmy qu'on aime, peu importe de savoir si elle casse des culs et des bouches, aux quatre coins de la ville. Puis c'est quand on arrive devant le fameux grand parc. Celui où se trouve la grande rivière, que j'ai une idée en voyant un stand de glaces et de biscuits, avec quelques tables qui se trouvaient juste à côté. Je n'avais aucune idée si c'était bon ce qu'ils proposaient, mais je me disais que ça parlerait sûrement à Camille de voir un endroit sympa comme celui-ci. Alors au bout de un peu un moins d'un quart d'heure de route, c'est là que je vois ce parc et que je décide de faire une embardée, pour me garer pas loin du stand que j'ai repéré.

- Terminus. C'est ici qu'on s'arrête.

Je retire alors le casque en même temps que je me suis arrêté. Libérant au passage ma tête, pour ressentir la douceur de ce soleil presque aussi orangé que mes cheveux qui devenaient alors rouges, à cause du reflet que faisait la lumière sur moi, durant ces heures de fin de journée. Je savais aussi que c'était dans ces moments-là, qu'on voyait le mieux mes tâches de rousseurs. Certains aimaient bien. D'autre comme Jude évidemment, se foutait parfois gentiment de ma gueule avec ça. Mais bon. C'était de bonne guerre comme on dit. Puis c'est à ce moment-là qu'on se dirige vers le stand, juste à côté. Par chance il n'y avait pas de file, au moment d'arriver.

- Alors ça va? Ça n'a pas été trop perturbant pour toi, que de vivre cette première virée en moto avec moi, mon petit champion?

Le temps que Camille me réponde tout juste, le vendeur nous demande ce qu'on a envie.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 24 juil. 2025 23:10
par Camille Marquise
Camille est quand même étonné. Il s’attendait à davantage de vitesse. A avoir davantage peur. Et… Emmy a roulé… « gentiment » ? Pour lui ? Il est un peu déboussolé. Surtout qu’il a serré fort ses bras autour de sa taille. Pour pas grand-chose au final ? Il est perdu. Et il sent un peu de chaud au niveau de ses joues aussi… Combien de temps s’est passé ? Pourquoi un arrêt dans un parc ? Sa gentillesse cachait un mauvais coup ?!

Et puis Emmy retire son casque. Le soleil orangé venait frapper ses cheveux roux. Franchement, Camille se sentit un instant dans un film. Le genre de scène avec l’éclairage super travaillé qui mettait l’héroïne en valeur. Et même ces taches de rousseur étaient, et bien, belles. Ça faisait d’Emmy, Emmy. Sa personnalité. Son petit truc. Et il se sentit bête à la fixer avec la bouche entrouverte. Il finit par détourner les yeux et se gratter le derrière de la tête mal à l’aise quand ses mots à elle le « réveillèrent ».

Ça… ça a été. Tu as été gentille. En moto. Et dans le reste aussi, euh… »

Puis le vendeur du stand s’impose. Même s’il est gentil, il lui faut faire un quota chaque jour pour réussir à vivre. Si ce n’est survivre. Camille le fait répéter. Puis il lui répond.

« Je voudrais une glace, euh… Vanille et fraise. Donc deux boules. »

Camille sort alors un billet de son porte-feuille. Il le regarde. Il hésite. Le geste se voulait poli. Gentleman. Mais très vite, c’est l’image de ces agresseurs qui lui vient en tête. C’est à eux qu’il doit donner ce billet. S’il le dépense aujourd’hui et maintenant, son petit cul va prendre cher ce soir. Quand Emmy le libèrera… Qu’il devra expliquer son retard… Son manque d’argent……

« Et t-toi, Emmy ? Tu v-veux quoi ? Je t’invite… »

Ses doigts se referment un peu plus fort sur le billet. Il ne reviendra pas sur sa décision. Mais sa peur se transmet quand même dans son langage non-verbal. Il se tourne déjà vers le vendeur et lui tend le billet. Pour que ce dernier le prenne et qu’il ne puisse pas revenir sur sa décision. En se retournant vers Emmy, parce qu’il n’a pas envie de supporter du silence, même si c’est peu probable avec le moulin à paroles, il enchaîne rapidement :

« J’ai beaucoup aimé la couleur de tes cheveux avec la lumière du soleil quand on s’est garé tout à l’heure. Enfin ! Quand tu t’es garé. Moi je n’ai rien fait. Je n’ai fait que te suivre. Mais voilà, je voulais te dire que tu avais de beaux cheveux et aussi que tes taches de rousseur t’allaient bien et, euh… »

Il a donné tout ce qu’il pouvait. Il ne trouve rien d’autre à ajouter. Alors il baisse la tête et regarde ses pieds. Mais il doit la relever quand le vendeur l’interpelle pour qu’il prenne sa glace. Est-ce qu’il va réussir à la manger ? Avec son estomac noué ? Ce n’est pas certain. Pas certain du tout…

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 29 juil. 2025 21:45
par Emmy Stan
Quand j'ai posé la question à Camille pour savoir si je lui avais pas fait traverser la pire peur de sa vie, il m'a regardé bizarrement, avant de me dire que j'ai été cool. Il m'a regardé un peu de la même façon que le fait parfois Kentin avec moi... Mais j'ai pas pu penser plus loin sur ça, car c'est là que le vendeur nous a demandé ce qu'on voulait prendre. Lorsque Camille demande alors ce qu'il veut, j'en profite pour sortir mon téléphone de l'une des poches de ma salopette et consulter un nouveau message de Jude. Je me disais bien que je l'avais senti vibrer quand on roulait.



Messages privés :


Jude : Alors? Ça se passe comment avec ton petit protégé? Je vous ai vu sortir et monter sur ta bécane. :jvcsmile:

Emmy : Super. Il est marrant et grave mignon en plus. Par contre il est sacrément timide. :jvcclow:

Jude : Attends. Tu as dit qu'il était mignon? Ça veut dire quoi ça au juste? :jvclol:

Emmy : ... :msnhmmm:


Camille qui est en train d'attendre, me demande ce que je veux. Il va jusqu'à me proposer de m'inviter, alors que je lui avais bien dit que c'était pas la peine. Que c'était moi qui voulait payer, parce que j'en avais envie et que ça me faisait plaisir.

- Tu es sérieux? Laisse steuplaît. C'est moi qui paye. Par contre demande-lui deux boules euh... Donnez-moi deux boules à la fraise. Ça sera super, merci.

Je lève un instant les yeux vers Camille et le vendeur avec le téléphone à la main, avant de reprendre la conversation avec Jude. Sauf que j'avais pas fais gaffe que Camille avait déposé son billet, pendant que je continuais à répondre à l'autre cruche de service à côté...




Messages privés :


Jude : Ho putain. Heureusement que Kentin n'est pas là pour voir ça... :lol:

Emmy : T'es vraiment débile Jude... :jvccrazy:

Jude : T'inquiète la rouquine. J'ai rien vu et j'ai rien dis. Mais ouais, c'est vrai qu'il a l'air plutôt mignon ton nouvel ami. 8-)

Emmy : :msnstone:



C'est quand redresse encore la tête, que je vois que Camille avait tendu son billet au mec du stand. J'allais lui dire qu'il arrête de jouer au con avec ça, quand il me refait un compliment sur mes cheveux. Il me dit alors un truc de fou, qui me laisse juste vraiment trop conne... Au point que j'ai comme le cœur qui s'arrête de battre, quand je l'entends faire référence à la couleur de mes cheveux, associée à la lumière du soleil. Ça a été encore pire, quand il ma dit qu'en plus d'avoir des beaux cheveux, que mes tâches de rousseurs m'allaient bien...

- Euh... Merci Camille... C'est...

J'étais tellement pas prête à entendre ça, que je sais vraiment pas quoi lui dire, alors que j'entends le vendeur qui appelle Camille presque au même moment pour qu'il prenne sa glace. Je passe la main plusieurs fois dans mes cheveux sans trop savoir pourquoi je fais ça, avant de me rappeler que son billet trainait toujours sur ce foutu comptoir. Je le reprends sans attendre. Puis je le redonne direct à Camille, avant de chercher un billet dans mes propres affaires...

- ... Tiens... Reprends ton billet. Tu sais que c'est pas à toi à devoir payer pour les autres... Enfin si. Mais pas quand c'est forcé. De près comme de loin. Ou même encore quand ce sont les autres comme moi qui veulent t'inviter, parce que ça leur fait tout simplement plaisir...

C'est en continuant de me sentir toujours un peu bizarre à cause de ses mots, que je pose mon billet sur le comptoir et que j'attends que le vendeur me sert la glace que j'ai commandé. Il s'écoule presque une minute qui me parait presque interminable et durant laquelle ni Camille, ni moi on se regarde ou on se dit un truc. Quand le vendeur me rend la monnaie et que je prends enfin ma glace, je regarde un instant autour de moi. Je réfléchis au meilleur coin possible à lui montrer, avant de simplement lui proposer d'aller en face pour voir la grande rivière.

- Viens. Allons plutôt à la rivière. Ce sera mieux pour toi que de rester assis sur des chaises en ferraille.

Je refais un sourire à Camille, avant de nous diriger au niveau de la rivière. Quand on arrive au bord et plus exactement sur une partie qui se trouvait en hauteur, c'est de là qu'on pouvait facilement voir toute l'étendue du grand jardin. Le parc était composé de pas mal d'arbres un peu dispatchés et aussi de jolies fleurs à certains endroits. Il y avait même un petit coin où les gamins pouvaient jouer. En face et derrière-nous, on pouvait facilement voir les rues et surtout les buildings qui montaient parfois vraiment haut dans le ciel. Et en vrai, ça rendait vraiment super bien avec ce soleil qui était en train de se coucher devant-nous. La vue était vraiment grave stylée.

- Au fait... Désolée si t'as pensé que j'ai été assez directe avec toi. Mais je veux que tu saches que ça me fait vraiment plaisir de t'inviter. Tout comme être là, à me taper une glace comme une goinfre en manque avec un mec vraiment sympa comme toi.

Je regarde ensuite Camille, avec une sorte de sensation étrange. Je ne savais pas pourquoi, mais je trouvais qu'il avait un truc en lui... Il dégageait la même chose que Kentin...

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 01 août 2025 11:09
par Camille Marquise
Quelque chose s’est produit. Camille ne comprend pas vraiment. Ou plutôt qu’il refuse de comprendre. S’il commence à espérer, il finira pas souffrir. Et il souffre déjà assez comme ça… Alors il prend un temps pour découvrir que le moulin à paroles peut aussi manquer de mots. Elle les cherches, le remercie, commence une phrase et ne la finit pas. Camille devra le réaliser plus tard. Cette hésitation l’a fait se sentir bien. Il s’est senti « fort » quelques instants. C’est débile. Mais il a eu l’impression qu’il pouvait « protéger » quelqu’un. S’occuper de quelqu’un. Et puis le moment passe. Il oublie tout ça. Glace en main, il l’écoute, elle et son plan d’aller voir la rivière.

C’est donc debout, une glace dans une main et le billet dans l’autre qu’il observe la rivière. Et qu’il écoute Emmy s’excuser et le flatter. C’est vraiment trop bizarre. Camille est gêné. Il ne peut s’empêcher de penser que ça cache quelque chose. Peut-être l’espèce de gothique qui va sortir du buisson. Que quelque chose sera filmé, que ça circulera à l’école dans le lendemain. Que ça lui compliquera, encore, sa vie. Mais rien ne se passe. Il la regarde. Et il se met un petit coup de stress en pensant que sa glace va couler s’il ne commence pas à la manger. C’est donc du bout de la langue qu’il commence à lécher sa boule fraise.

« Euh, merci. Je crois. »

Il ne trouve rien à ajouter. Il est toujours dans la méfiance. Il ne sait pas quoi penser. Elle le… perturbe. Elle avec sa grosse réputation de bavarde et de rentre-dedans. Elle l’intimidait. Mais depuis qu’il passe du temps avec elle, son avis est en train de changer. Les couettes prennent le dessus sur la couleur de ses cheveux. Donc le côté mignon l’emporte sur les cheveux de sorcières. Et puis, il y a sa salopette. Ses yeux se perdent dessus. C’est un vêtement qu’il aime beaucoup. Et ce n’est franchement pas le truc le plus bourrin qui existe. En fait, Camille découvre qu’Emmy fait bien plus innocente qu’autre chose.

Ses mots finissent par sortir avant qu’il le réalise.

« J’aime beaucoup ta salopette. C’est quelque chose de très mignon chez les femmes. Ca ne fait pas le même effet chez les hommes. Et puis, en fait, tu n’es pas si intimidante que ça. Oui, plus je te regarde et plus je le pense. »

Quand il finit de parler, c’est comme s’il sortait d’une « transe ». Il réalise ce qu’il vient de dire. Sa main se porte à sa bouche. Mais il est trop tard pour faire barrage aux mots. Ses joues se colorent de rouge. Ses yeux nerveux vont regarder à l’opposé. Donc, au lieu de redire autre chose, il se concentre à lécher sa glace. Et il se morigène tout seul. Il devrait en croquer des bouts, comme le font les mecs. C’est bien trop délicat pour un garçon. Ca favorise sa féminité de son côté androgyne.

« Je- !... »

Mais que peut-il ajouter pour sauver les meubles ?

Déjà, il pourrait commencer par ranger son billet. Il le fait. Mais ce n’est pas facile de bien le ranger dans son porte-feuille avec une main de prise. Mais impossible de l’enfoncer dans sa poche en le froissant. Il finit par y arriver et relève les yeux sur elle. Merde, il la regarde de plus en plus, oui ?

« Je suis désolé. »

Il ne sait même pas de quoi.

« Et, euh… Alors tu as un copain, c’est ça ? Kentin ? »

Pourquoi il évoque ce sujet-là ?! Il détourne encore les yeux. C’est débile. Voilà. Il le savait. L’espoir est entré dans son cœur. Sa tête commence à se faire un petit film. Mais il a confondu fiction et réalité. Et maintenant, il va devoir l’écouter lui parler de son merveilleux petit copain. De la vie chouette qu’ils ont tous les deux. De tout ce qu’il peut lui offrir et… maintenant qu’il y repense, ce Kentin, ce n’est pas ce garçon qui vient en robe à l’école ?

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 01 août 2025 19:02
par Emmy Stan
Pendant qu'on est chacun en train de se taper notre glace, Camille me remercie. Je le regarde sans répondre en hochant la tête. Mais je ne voulais plus non plus revenir sur la décision que j'avais prise et que je lui avais bien assez expliqué. Pendant qu'on se regarde durant encore un court silence vraiment gênant pour moi, je ressens encore la même sensation bizarre de palpitation qu'avant. Je me suis détendue un peu quand Camille a de nouveau ouvert la bouche pour... complimenter ma salopette??? Et pour ensuite me dire que j'étais finalement pas si impressionnante que ça? Là je bug au moins une seconde toute entière, tellement j'étais pas prête à entendre ça.

- * Rires à la fois très amusés et détendus * Oh le con! Après avoir complimenté mes cheveux sous le soleil, voila que tu parles maintenant de ma salopette? Tu comptes faire le tour de toute la carrosserie comme ça?

C'est toujours en riant, que je lui montre mes chaussures, juste avant de me reprendre. Comme la gothique elle le disait si bien, il fallait que j'évite d'en faire des caisses. Camille était déjà du genre facilement intimidable et donc je ne voulais pas le mettre encore plus mal à l'aise avec des conneries comme ça. Même si je riais vraiment grave de bon cœur et sans la moindre arrière pensée. Sérieusement je savais pas s'il le faisait exprès ou pas, mais dans tous les cas j'accrochais grave.

- Et sinon après cette bonne bouffée de rire, est-ce que je suis vraiment si impressionnante que ça, comme tu le dis? Bin je vais surtout te répondre que ça dépend avec qui en fait. Si tu demandes à la racaille du bahut. Celle qui veut te faire chier gratos, celle-là ouais t'as 100% de chances qu'ils te sortent que je crains. Mais si tu demandes ça aux autres. Plutôt aux bonnes personnes. Celles plus de ton genre je dirais, là t'auras la vraie réponse, petit champion.

Je fais un clin d’œil à Camille, avant de remarquer qu'il s'était remis à rougir. Je l'ai alors regardé avec une sorte de mélange du genre entre la tendresse et la compassion. Dans tous les cas, je voulais lui faire sentir que j'étais prête à l'écouter. Prête à l'aider ou même prête pour n'importe-quoi d'autre, parce que je savais qu'il en valait la peine. Et puis je l'aimais bien le petit champion vraiment tout mignon. Question de feeling sans doute.

Quand il reprend la parole, l'éternel petit timide hésite un instant. Alors que je le vois tripoter sa poche pour y remettre le billet que je lui ai refusé avant, il s'excuse... Il disait qu'il était désolé... Mais désolé de quoi???... J'ai débord hésité à savoir quoi lui répondre, quand il m'a demandé si j'avais un copain. J'ai direct souri, avant de lui répondre.

- * Sourire qui mélange profondeur, inspiration et amusement * Kentin? Ouais c'est mon petit copain. C'est un vrai petit ange de bienveillance et de douceur. Mais pour être exact, ça fait pas loin d'un an qu'on sort ensemble. Quand il est arrivé au début, il était exactement comme toi. Timide. Pas vraiment à l'aise avec les autres élèves de la classe. Mais ça se voyait déjà qu'il avait un gros cœur qui battait en lui. Mais au début, il y en a plusieurs qui ont essayé de le faire chier avec son genre. Et certainement parce qu'il était comme toi. De mon côté j'ai pas cherché à comprendre. J'ai direct pris sa défense. Et à force de mettre plusieurs fois des claques, certains ont fini par comprendre à leur dépend, que je l'avais placé sous ma protection...

Je détourne un instant la tête avant de regarder encore Camille droit dans les yeux.

- * Expression devenue plus sérieuse * Enfin pour être exacte, je le protège pas juste parce que c'est mon petit ami. J'aide et je défends, toutes celles et ceux qui en valent vraiment la peine. Les autres, ceux qui sont faibles et qui veulent s'amuser à jouer les forts en quête de reconnaissance tordue pour aller taper sur ceux qui sont un peu en retrait, c'est là que t'as compris avec qui je deviens alors vraiment intimidante.

Je cesse de regarder Camille pour mater la rivière en contre-bas, tout en continuant de lui parler. Je la regardais presque comme si je cherchais inconsciemment à y voir mon reflet à travers la rivière.

- Mais en vrai, ça me va très bien d'être comme je suis. Qu'on m'aime ou pas pour ça, je m'en fiche. J'ai toujours agis avant tout selon mes principes. Il y a simplement des trucs auxquels je crois. Des choses comme ça. Des trucs qui sont tellement irréfutables pour moi, que j'ai même pas besoin de débattre pour savoir que je suis dans le vrai et dans le bon droit d'agir. Et pour revenir à Kentin, c'est venu naturellement ente nous deux. D'ailleurs tu vas peut-être trouver ça un peu débile, mais quand je te regarde, je trouve que vous-vous ressemblez vraiment pas mal dans votre genre. Et moi j'aime vraiment... Ho putain!!!...

J'ai tellement enchainé, que j'ai pas vu que ma glace avait commencé à grave fondre, à cause de la chaleur. Je me suis alors mise en quatre pour la bouffer en trois secondes top chrono. Quand je l'avais avalé presque en une bouchée, j'en avais plein sur la bouche et sur le nez. Je ressemblais à un clown sur patte. Ouais, Emmy la clown c'est ça. Celle qui prend jamais rien au sérieux, sauf quand c'est vraiment sérieux.

- Ho bordel. Je m'en suis mise plein la gueule. Ça a même coulé sur la salopette. Il vaut mieux pas que je revienne au bahut comme ça. Sinon ma réputation de bad girl fouteuse de merde qui ensuque les charlots, elle risque d'en prendre un sacré coup dans la tronche. Sans parler de toutes les conneries que va encore me sortir Jude par-derrière...

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 03 août 2025 11:44
par Camille Marquise
Qu’est-ce qu’il se sent gêné ! Emmy se fiche de lui en se comparant elle-même à une « carrosserie ». Il n’y a absolument rien de positif à se comparer à une voiture, ce n’est pas possible. C’est pour ça que Camille se sent mal. Mais pas tant que ça. La façon dont elle rit ? Ce ne parait pas en adéquation avec ce qu’il pense et ressent.

Puis le moulin à paroles reprend l’initiative. Elle y va de son explication concernant le trait de sa personne. A savoir le fait qu’elle soit intimidante. Camille est rassuré. Ça lui évite de combler le silence par un autre sujet de conversation qui ne le mettra pas en valeur. Alors il écoute et laisse sortir le bout de sa langue régulièrement pour manger sa glace à deux boules.

Et c’est une douleur dans son cœur. Emmy est bien en couple avec Kentin. C’est débile. Il le savait. Il n’avait même pas vraiment pensé à lui demander de sortir avec elle. Un attachement trop rapide pour quelqu’un qui venait juste de l’aider. Si ce n’était pas de la naïveté, ça… Et puis, Emmy le considère comme Kentin. Elle doit aimer rejouer le début de sa relation avec lui. Il n’est qu’une sorte d’acteur probablement… Quelque chose qu’elle jettera pour se jeter dans les bras de son petit ami ensuite.

Voilà. Elle le dit sans une once de honte. Il ressemble à Kentin. Elle allait ajouter un autre truc avant de réaliser qu’elle a trop blablaté et qu’elle ne s’est pas assez occupée de sa glace. Elle mange tellement rapidement qu’elle en met sur son visage et sa salopette. Elle n’a plus rien d’une espèce de justicière distribuant des claques bien méritées. Avec ses traces de glace, ses couettes et sa salopette : elle semble avoir perdu quelques années. Et Camille se sent soudain responsable. Comme devant s’occuper d’elle.

Il hésite un instant. Et puis se morigène. Appuie sur le bouton pour cesser de penser et agit.

Il se rapproche d’elle tout en sortant un mouchoir de sa poche puis lui essuie le bout du nez. Il enchaîne en glissant le tissu autour de sa bouche. Le mouchoir est plutôt fin et son doigt glisse à un moment indirectement sur ses lèvres…

Sans rien ajouter, il tourne la tête vers la rivière. Il n’y a personne. En même temps, ce serait une drôle d’idée de se baigner à une telle heure dans un endroit public. Mais Camille ne fantasme à rien. L’esprit pragmatique, il trouve une solution et veut aider. Il croque rapidement dans les derniers centimètres de gaufrette de sa glace puis lui prend la main.

« Viens, on va allez nettoyer les dégâts avec l’eau de la rivière. Je rincerais le mouchoir d’abord puis j’essuierais cette tâche. »

Il lui prend la main tout en se relevant. Parce qu’à ce moment, Emmy est comme une petite sœur. Ou une enfant de quelques années de moins que lui sous sa responsabilité. Mais quand il ressent la chaleur de sa main, réalise sa proximité avec elle, il… hésite.

« Je… je suis désolé. Je veux dire, tu es grande. Tu n’as pas besoin que je t’accompagne. Tu veux peut-être même plutôt rentrer chez toi directement pour te changer ? Oui, ce serait plus logique et efficace, je crois. »

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 07 août 2025 18:34
par Emmy Stan
Quand je regarde Camille en m'en ayant foutue tout plein partout comme une porcasse, je m'attends pas à ce qu'il sorte un mouchoir pour venir m'essuyer avec. Je tire une tête un peu surprise, quand il me frotte d'abord le nez. Et je reste encore plus conne, quand il passe avec une espèce de douceur, de délicatesse sur mes lèvres. C'était comme si il y avait une attention presque dingue dans ce qu'il faisait... Pendant que je le regarde toujours sans bien percuter, il observe autour de lui. Puis il finit de manger le dernier morceau du cornet de sa glace, avant de me prendre par la main pour me tirer vers la rivière en contre-bas... Camille voulait m'essuyer le reste des tâches...

A un tel moment, j'aurai normalement dû encore rire. Pas pour me moquer de lui, mais juste au moins me marrer, parce que j'aurai trouvé ça vraiment encore très drôle. Mais cette fois, rien n'est venu... Je me suis laissé entrainer. Je me suis laissé porter, comme si un vent invisible me poussait. Je me suis abandonnée... Ça a duré pas plus d'un instant avant qu'il me relâche la main, l'air super gêné... Camille me regarde alors en s'excusant et il me dit des conneries, jusqu'à ce qu'il me propose de rentrer chez moi pour me changer... Je le regarde encore sans rien dire. Je bug. J'ai comme un gros blanc qui passe... Je réagis enfin lorsque je me reprends.

- *Air presque bouleversé et accusateur *T'es con. Mais vraiment...

Cette fois, c'est parti tout seul. Sans que j'en ris. Juste en mode sérieux. Comme si je sortais d'un rêve... Je lui ai alors balancé ça en pleine poire. Je l'ai traité de con, sans même savoir exactement pourquoi. Ou enfin si... En fait j'ai même fini par très bien capter pourquoi, quand j'y aurai repensé un peu plus tard. Mais tout d'abord, la première chose que j'ai fais, c'est de m'excuser. Je voulais vraiment pas que Camille croit que je me moque de lui, de quelque façon que ce soit.

- * Expression embarrassée et confuse * Pardon désolé. C'est pas ce que je voulais dire... Désolé mais avec moi, c'est parfois comme ça... J'ai parfois les mots qui sortent plus vite que les pensées...

Je regarde mes pieds et le sol, comme si je me sentais intérieurement coupable. Ouais. Je culpabilisais de l'avoir traité comme ça dans le vent. Mais il y avait encore un autre truc derrière... Un truc plus profond... Je regarde alors la grosse tâche que j'ai fait sur ma salopette, avant de conclure que Camille avait raison. Aussi je profite de cet accident vraiment désastreux du début à la fin, pour l'inviter chez moi. Et puis je savais que c'était vraiment pas le moment qu'il parte. Je voulais pas le laisser comme ça en plan, à peine on a commencé à nouer un lien. Et puis pour qu'il aille où, à part retrouver tous les tordus du bahut qui vont encore lui en mettre plein la gueule dans les dortoirs, quand il sera tout seul avec eux?

Je relève les yeux vers lui, avant de conclure sur la meilleure chose à faire.

- * Sourire mêlé d'une expression encore légèrement confuse * Ouais t'as raison. Je pense aussi que le meilleur truc à faire, c'est de rentrer chez moi et de me changer. De toutes façons, j'avais rien prévu de spécial. Donc peut-être que... Et bin si t'es d'accord, je peux t'inviter chez moi? T'inquiète, Martha elle dira pas non. De toutes façons c'est pas comme si elle avait le choix. * Rire plus francs *

J'ai ri un bon coup, avant de proposer à Camille s'il voulait passer par chez moi. Ce serait un bonne occaz de continuer de nous rapprocher. De faire encore mieux connaissance et de lui poser des questions à propos des connards qui l'emmerdent au bahut. Et pour le convaincre, parce que je savais déjà qu'il allait sûrement hésiter avant de me répondre, je l'ai direct branché sur ce que j'avais d'intéressant chez moi.

- En plus, j'ai pas mal de trucs qui devraient te plaire. J'ai de la bonne musique, mais rien qui ressemble aux trucs tordus de ma pote Jude. J'ai aussi des mangas. Des tonnes de jeux et même des jeux-vidéos. Tu viens chez moi et surtout dans ma chambre, quand tu vois le bordel avec tout ça, tu croirais jamais que j'ai dix-huit ans. Chez moi c'est grave la fête tous les jours.

J'ai alors attendu la réponse de Camille. Une réponse qui lorsqu’elle sera positive, me fera lui prendre tranquillement la main, bien avec celle où j'ai reçu le plus de glace. Et ensuite, on se dirigera direct vers la moto. Et comme tout-à-l'heure, on roulera sur la route, sous le vent et ce putain de soleil orange vraiment trop beau et qui se couche juste droit devant nous.

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 08 août 2025 14:54
par Camille Marquise
Ca lui fait du mal. S’entendre dire qu’il est con… Elle s’excuse rapidement. Mais franchement, c’est peu convainquant. Avouer que les mots sortent plus vite que les pensées ? Ca revient à faire un lapsus révélateur, non ? Alors Camille se sent mal. Mais il se tait. Parce que ça, il sait foutrement bien le faire… Et puis, elle lui fait de la peine à regarder ses chaussures (qu’il n’a pas décrite). Et quand elle commence à lui proposer d’aller chez elle et de voir sa mère, il commence à se dire que ça va aller. Peut-être qu’elle a été vraiment maladroite.

(oui, à ce moment, Camille pense que Martha est la maman d’Emmy. Quoique c’est bizarre d’appeler sa maman par son prénom. Alors peut-être une employée de maison ? Il ne sait pas trop)

« Ok. D’accord. Je veux bien aller chez toi. »

Mais dans sa chambre ?! Il y a quelque de pas bien. Et peu importe leur âge à tous les deux. De toute façon, Emmy a essayé de trop en faire. C’est presque mignon. Mais de plus en plus, Camille commence à imaginer Emmy… « autrement ». Ca le perturbe. Il se demande si ce n’est pas une sorte de maladie. Comme celle des preneurs d’otage et de Stockholm. Il ne sait pas. Et avant qu’il redise quelque chose, sa main est à nouveau dans celle d’Emmy et il se retrouve en un rien de temps à chevaucher la bête mécanique.

*Collé contre elle. Encore. *

Et il n’aura pas fait le difficile cette fois-ci. Surtout que ça semble tout à fait ok pour elle.

*Et si je m’imagine des trucs, et bah, j’aurai au moins vécu quelques sensations un tout petit bout de temps avant… avant d’aller les retrouver eux… *

Bientôt, ils seront chez elle. Et alors quoi ? Est-ce qu’il se laisse conduire par le moulin à paroles débordant d’énergie ? Est-ce qu’il doit proposer un truc ? Mettre des limites ? Il n’en sait rien. Et il réalise qu’il fait de la moto. C’est quelque chose de nouveau. Il doit en profiter ! Alors il fait semblant de réajuster sa prise avec ses mains autour de la taille d’Emmy. Il se demande s’il devrait poser sa tête sur son épaule. Mais ayant peur de la surprendre et qu’ils aient un accident, il n’en fait rien. Il se contente d’observer la journée mourir. Quelle drôle de façon d’en parler…

Puis ils arrivent. Et il a l’impression qu’il doit dire un truc en retirant son casque. Alors qu’il n’a rien préparé du tout.

« Je me disais, euh, peut-être, que je devrais t’attendre ici. Tu sais, le temps que tu te changes. Peut-être que tu voudras faire un brin de toilettes aussi. Et, euh, ça ne me dérange pas de marcher un peu. J’aime bien marcher dans les endroits que je ne connais pas. C’est un petit peu une aventure, tu vois ? Et tu n’auras qu’à m’envoyer un SMS pour me dire de revenir. Euh, OK ? »

Re: Nous sommes des agents secrets [avec Emmy]

Posté : 08 août 2025 19:55
par Emmy Stan
Comme souvent quand je rentre chez moi, je sens une odeur de thé et de gâteaux. C'était Martha qui avait l'habitude d'en préparer, avant que je rentre. C'était pas toujours le cas, mais en général je traçais direct par chez moi, après le bahut. Je me reposais un peu avant de savoir ce que j'allais faire du reste de la soirée. Camille est donc venu avec moi à l'intérieur. Cette fois-ci, j'ai même pas cherché à débattre encore. J'ai pris direct l'initiative en lui reprenant la main, quand on est arrivé dans le garage de la villa en passant par le petit jardin de la maison. Bref jusque là il y a eu aucun problème en vu, jusqu’à ce que j'entende au loin Martha qui me dit que tout était prêt comme d'habitude.

- (Martha la chatte domestique d'Emmy) : Ha te voila Emmy. Je t'ai laissé des gâteaux et du thé, comme d'habitude.

- Super ma poule. Tu as bien fait, parce que... * Soupir de surprise *

Je reste un instant comme une conne sur place dans le couloir de la maison avec la main de Camille dans la mienne, quand j'ai répondu à Martha. Je me suis rappelé que personne hormis moi, ne pouvait l'entendre et la comprendre. Je tourne alors lentement la tête vers Camille, puis je regarde les escaliers. Dans ma tête, j'étais prête à courir comme une dingue direct dans la chambre.

- Vite Camille... Enfin viens. On monte direct dans la chambre. Fais pas gaffe à ce qu'il y a dans la maison, il y a vraiment rien du tout d'intéressant à voir. * Rires à la fois amusés et un brin nerveux *

Sans attendre, je fonce à l'étage avec Camille. En fait je lui donne même pas le choix. Quand on arrive à l'étage du haut, on prend le couloir qui nous mène direct à la chambre. Une fois bien tous les deux à l'intérieur, je claque direct la porte derrière-nous.

La chambre d'Emmy était composé d'une très grande fenêtre qui éclairait parfaitement l'ensemble la pièce, même encore à cette heure où le soleil se couche. La lueur éclairait une chambre colorée, légère et assez bordélique. Les posters, comme les divers bibelots et objets qui trainaient dans tous les coins, pouvait passer d'un thème d'anime, à des héros de films en tous genre. Mais aussi de jeux-vidéos souvent récent mais parfois plus anciens. Des créatures mythiques et même des groupe de musiques. Tout était plus ou moins mélangé, bien qu'une certaine harmonie et surtout une vie intérieure, y était très présente. Parmi tout un tas de boîte de jeux qui trainaient empilées à plusieurs endroits, il y avait une console posée par terre, avec des manettes en vrac. Sur sa table de bureau, se trouvait son ordinateur portable où était collé une multitude d'autocollants de personnages aux expressions généralement peu sérieuses. Des crayons et des feutres se battaient en duel. Des canettes de sodas parfois encore à moitié pleines. Dans un coin se trouvait son carnet intime, avec une tête de petit chat mignon. Contre l'un des murs de la chambre, il y avait un canapé beige et un lit avec un couverture qui représentait des supers héros en mode bande dessinée.

- Okay. Je vais aller me changer. En attendant, installe-toi et mets-toi tranquille à l'aise. Juste attends-moi là. Je reviens dans pas longtemps, mon petit champion.

Je prends alors dans la grande garde-robe de la chambre, un short noir et rose de sport, ainsi qu'un teeshirt-blanc où étaient dessinés tout un tas d'animaux en mode tout mignons. A ce moment-là, je glisse vers la porte pour sortir en souriant Camille. Quand je suis dans le couloir, je fais un clin d’œil à Camille, avant de refermer la porte de la chambre derrière-moi. Je file ensuite direct dans la salle de bain pour me changer et être un peu plus propre. Quand j'ai fini d'enfiler le bordel, je fous la salopette sale dans le bac à linge, puis je descends pieds nus en bas pour ramasser sur un plateau ce que Martha avait laissé pour moi. A ce moment-là, ma chatte préférée apparait.

- Te voila petite cachotière. Je ne te connaitrais pas si bien, je dirais que tu cherches à m'éviter.

- Non du tout ma poulette blanche sur pattes adorée. C'est juste que... * Chuchote doucement * J'ai fais venir un nouvel ami. Il est timide. Alors si en plus il te voit, je risque de perdre tout intérêt à ses yeux.

- * Rire un brin amusé et contenu * Ça va j'ai compris. Tu fais ce que tu eux Emmy, mais tu devrais éviter d'inviter toute seule dans la maison, un garçon autre que ton petit ami Kentin.

- Ouais et alors? C'est quoi cette remarque qui manque carrément à ton pedigree cinq étoiles, ma douce ?

- Tu as conscience que ton cher petit Kentin pourrait ne pas apprécier ou se sentir confus, s'il savait que tu ramenais toute seule un garçon chez toi, autre que lui?

- Ouah. Fais pas un drama pour ça ma Vieille. C'est parce que t'es aigris avec l'âge? Ou que t'as pas de mecs à poils et à queue, que tu me donnes ton super conseil magique?

- Ton humour débordant n'aura de cesse de me faire rire, même lorsque je suis sérieuse avec toi. Mais honnêtement Emmy, tu devrais m'écouter et utiliser plus ta tête pour réfléchir. Si tu ne veux pas avoir des conflits avec ton amoureux ou même le perdre à cause d'un malentendu, tu devrais faire attention à ce genre de "détails", ma douce.

- Okay. Si c'est pour t'entendre me donner des leçons de moral à deux balles, j'ai mieux à faire. Comme je t'ai dis, c'est un nouvel ami. Il a débarqué il y a moins de deux semaines chez nous dans notre classe. Il semble avoir un peu de mal à s'intégrer. Alors c'est normal que quelqu'un de sympa l'aide. Tu ne crois pas?

Je frotte la tête de Martha, avant de récupérer ce qu'elle a préparer. Je retourne alors dans la chambre un peu plus de dix minutes plus tard.

- Ouais désolé. J'espère que je t'ai pas trop fait attendre. Tiens. Martha nous a préparé du thé et des petits gâteaux si tu en veux. Elle est quand même chouette cette.. euh... cette petite sœur. C'est vrai quoi. Qu'est-ce qu'on ferait pas sans une petite sœur dans la vie? * Rires détendus mais un brin gêné *